Il y a des gens sur terre, qui prennent vraiment les autres pour des cons. Prenez par exemple les étudiants qui venaient rendre visite à notre cher infirmier. Bien que quelques uns aient de sérieux problème –telle qu’une Castro, une conjonctivite ou une grosse migraine- dans quel cas Dean leur donnait ce qu’il fallait et les obligeait à rester dans l’infirmerie pour se reposer. D’autre venaient ici pour user de la fonction de psychologue de Dean. Là, il se contentait de les écouter et de leur donner, si l’occasion s’y prêtait, des conseils. Et encore d’autres, et eux étaient sans doute les plus nombreux, venait le voir dans le seul but de gratter les cours feignant une maladie quelconque ou alors exagéraient leur mal-être. Aujourd’hui n’allait pas changer de d’habitude, mais ça, Dean ne le savait pas encore en se réveillant ce matin.

Il s’était donc réveillé ce matin à l’heure habituelle, avait prit son petit déjeuner avec ses coloc –avec lesquels il s’entendait plutôt bien- puis était parti à l’infirmerie à l’heure exact. Il avait commencé à préparer toute la paperasse, avait allumé son ordinateur, ranger les quelques choses qui trainaient encore de veille puis s’était sagement installé à son ordinateur sur son siège. Les coudes sur le bureau, il avait gardé la porte en joug et attendait patiemment la venue de son premier patient.

Bon, nous allons passer sous silence le pourquoi du comment la première partie de la matinée se déroulait plutôt bien. Il avait eu droit à la visite charmante de deux jeunes filles et un jeune homme. Suite à leur visite, Dean se dit qu’il devrait peut-être donner l’alerte qu’une épidémie de gastro était en train de se propager dans le lycée. M’enfin. Il raccompagna le jeune étudiant de la 2-A à la porte, lui donna un petit coup sur l’épaule et afficha un sourire rassurant, lui signifiant aussi qu’il ne devait en aucun cas aller en cours et de revenir si quelque chose n’allait pas. Il le regarda ensuite s’éclipser rapidement puis se tourna vers les autres patients –ou plutôt l’autre patiente- et se figea.

Cette tignasse brune … Qu’est-ce qu’elle foutait là, elle ? Et pourquoi elle pleurait comme une gamine ? D’après leur première rencontre, qui s’était plutôt mal terminé, Dean aurait put jurer qu’elle n’était pas du genre à se plaindre pour ci peut. Un genou éraflé ? M’enfin. Sans perdre son sourire, l’infirmier s’avança vers la jeune fille et s’accroupi devant elle. Il examina rapidement la blessure puis se redressa. D’un hochement de tête il signifia à son accompagnateur qu’il la prendrait en charge dès à présent

« Tu viens ? »

Il s’arrêta à la porte et se mit sur le côté le temps que la jeune fille entre, puis referma la porte. Il désigna ensuite un des fauteuils sur lequel il invita sa patiente à s’installer puis s’installa devant elle. Secouant la tête, il grimaça

« Ça m’a l’air grave. Très grave. Au point qu’il faudra amputer, je pense. » Il haussa les épaules puis afficha un sourire narquois « pour le kendo, ça va être dur. »

Il se leva puis se dirigea vers l’armoire et l’ouvrit. Dos tourné à l’étudiant, l’infirmier fouilla rapidement les tiroirs et attrapa un coton et du désinfectant, souriant intérieurement, bien curieux de savoir comment réagira la jeune kendoka face à ses propos qui, avouons-le, étaient plus qu’ironiques. Et puis, au cas où elle réagissait mal et qu’elle s’énervait, Dean réfléchi à un plan B, se demandant s’il n’y avait pas du sédatif cacher entre tous ces médicaments …

Se frottant les yeux, elle ne regarda pas son interlocuteur lorsqu’il s’agenouilla devant elle, et se contenta d’acquiescer d’un mouvement de tête et d’un petit bruit de gorge timide à la question. Ce n’est qu’une fois assise qu’elle pris le temps de regarder l’homme face à elle, sa voix sonnant un peu familièrement à ses oreilles.

Lorsqu’elle reconnue le visage en question, l’expression de Konata se transfigura, passant de la geignerie à l’aberration la plus totale, les yeux écarquillé. C’était l’imbécile de l’autre jour ! L’addition se fit dans sa tête. Imbécile = infirmier, qui l’eut crut ? Si elle l’avait su, elle l’aurait peut-être moins houspillé. Ou pas. Non, elle aurait plutôt évité de venir ici, tout simplement.

Elle se renfrogna avec une petite moue à la remarque sarcastique, hésitant un instant à retourner sa veste et à s’enfuir bien vite. Mais s’aurait été lui faire trop plaisir, et une manifestation de faiblesse de sa part, chose à laquelle elle se refusait. Il lui faisait pas peur ce crétin !

Elle renifla fortement, contenant de nouveaux de gros sanglots.

« Je veux pas être amputée ! »

Sanglota t’elle comme la jeune fille facilement impressionnable qu’elle feignait d’être. Nul n’avait besoin de connaître ce qu’il s’était passé ailleurs et à une autre époque. Si l’on s’en tenait uniquement à ce qui se passait maintenant, elle était juste une jeune fille comme les autres effrayée par le sang sur son genoux, et Dean un infirmier pas très mignon avec elle.

Elle se frotta les yeux face au coton nettoyant, comme si elle avait saisi le coté humoristique de la réplique.

« Snif, snif, pourquoi vous êtes si méchant ? »

Admonesta t’elle avec la plus grande sincérité, activant sa bouille trop choupi trognonne de niveau 5.

Faut dire ce qu’il en est : cette jeune fille jouait bien son rôle de gamine traumatisé par un peu de sang et genoux érafler. A vrai dire, si Dean ne l’avait pas déjà rencontré dans un meilleur jour et sous un autre angle, il aurait peut-être put croire en ces sanglots, ses larmoyants et ce nez rougit. Sauf que, vu les circonstances, non, elle n’allait pas lui faire croire qu’elle souffrait sérieusement. Ok, un genou écorché, ça faisait mal sur le coup et encore quelques jours après, mais pas ou point de pleurer comme une madeleine. Même une personne vachement douillette ne pleurait pas comme elle. Mais soit.

Affichant un sourire qui se voulait rassurant Dean lui montra le coton et le flacon de désinfectant comme pour lui signifier que sa blessure n’était pas grave et qu’il n’avait que fait de l’humour. Noir, certes, mais ça restait de l’humour. Il s’approcha ensuite et se plaça à nouveau à côté. Choisissant d’ignorer les dernières paroles de la jeune fille.

« Ça va, je rigole. Ce n’est pas à cause d’une petite éraflure qu’on ampute » il sourit doucement puis ouvrit le flacon et attrapa le coton qu’il imbiba du liquide. Il s’accroupit ensuite devant la jeune fille « Attention, ça va piquer un peu … » eut-il tout juste le temps de dire avant de commencer à nettoyer la plait.

Après avoir désinfecté et enlever le sang coaguler, il se redressa, attrapa le flacon puis pivota et alla jeter le coton dans la poubelle avant de ranger le produit désinfectant. Puis, après avoir lorgné au dessus de son épaule, il se retourna et revint s’installer sur une chaise en face de la jeune kendoka. Il la fixa longuement, laissant le silence tomber entre eux, avant de soupirer légèrement et se pencher en avant

« Et je pense que tu connais très bien la réponse sur le pourquoi du comment je suis, soit disant, méchant avec toi. Non ? »

Il avait à nouveau affiché son sourire narquois, bien décider à ne pas se laisser faire par cette fille. Il connaissait les conséquences qu’une telle rencontre qui se finissait mal, pouvait avoir, ayant déjà fait les frais à Hamura avec un certain Kimihiro. Alors autant tirer tout de suite les choses au clair et ne pas laisser un carnage s’installer.

Konata renifla et ravala ses sanglots avec une petite moue dépitée face à la petite excuse de Dean et à sa bouteille de désinfectant. Elle inspira avec un sifflement entre ses lèvres face à la piqûre du produit, et croisa les bras face à la question de Dean accompagnée d’un regard moqueur.

« C’est pas soit disant, c’est vrai. Vous n’êtes pas gentil. »

Lâcha t’elle, agacée de voir que l’infirmier semblait totalement insensible à son attitude. Il avait pas de cœur lui ou quoi ? Même après leur altercation dans le dojo, un type normal serait devenu tout miel avec elle dans un moment pareil et aurait mis son comportement du jour sur le compte d’une très mauvaise nouvelle, ou quelque chose qui l’aurait affecté ce jour la.

Mais lui ne semblait pas vouloir la croire, et pire, il voulait apparemment mettre les choses à plat. Et après ils seraient copains tout plein ? Cette histoire tournait de façon agaçante. Elle n’était initialement pas une grosse squatteuse de l’infirmerie. Elle avait pleuré surtout pour que celui qui l’avait bousculé comprenne la leçon, mais maintenant, en face de lui…

« Vous n’avez même pas mis de pansement ! Mon papa il mettait toujours des pansement ! »

Et ça, ce n’était que la pure vérité en plus. Elle n’allait pas retourner sa veste et changer de comportement. D’ailleurs – et ça, le type en face n’avait pas l’air de le comprendre – elle ne jouait pas un rôle : Elle était elle même, telle qu’elle était chaque jour à l’école, lorsqu’elle était en tenue d’écolière, en classe, avec ses camarades. Elle modulait son comportement selon son entourage, comme tout le monde en somme.

C’est qu’elle devenait chiante cette fille ! Qu’est-ce qui lui prenait de se foutre de sa gueule ? Qu’est-ce ça lui apportait, franchement ? Rien. Alors pourquoi continuait-elle ? Apparemment, elle n’avait pas envie de s’expliquer avec l’infirmier. Grand bien lui fasse. Dean n’allait pas non plus la forcer. C’était juste dommage qu’elle réagisse de cette manière. M’enfin. Autant entrer dans son jeu, non ? C’était doute la meilleure des choses à faire. Et, bien que ça ne lui plaisait pas à notre adulte, il allait s’y forcer. Jouer un peu de comédie n’était pas plus mal que ça.

Alors, affichant une moue de compassion il se releva et alla à l’armoire. Là, il se pencha en avant et fouilla dans un des tiroirs, cherchant les pansements. Il devait bien encore en avoir à l’effigie de Pokémon, hello kitty ou d’autres conneries méga kawai qui plaisaient surement aux jeunes filles de son âge. Soupirant légèrement, il sorti la boîte en métal et la posa sur son bureau afin d’avoir une vue d’ensemble. Il lorgna au dessus de son épaule et lança un coup d’œil à la jeune fille qui était toujours dans la même position sur sa chaise. Il fronça légèrement les sourcils puis reporta son attention sur les différents pansements.

« Hm, dis moi, jeune fille. Tu es plutôt Hello Kitty ou plutôt Rilakkuma ? » Il se redressa et montra deux pansements. Il s’immobilisa ensuite, attendant la réaction de la jeune fille, avant de soupirer et de reposer les pansements dans leur boîte. Il s’adossa contre son bureau, accrochant ses mains au bord et fixa l’étudiante « bon, plus sérieusement. Je ne suis pas très friand des pansements. D’autant que, et j’en ai la certitude, les plais guérisses mieux en restant à l’air. Suffit de désinfecter avant et voilà. » Il secoua la tête puis haussa les épaules et sourit doucement « Après, je pense que ton père t’en mettais parce que tu étais toute mignonne et qu’il voulait que sa fille chérie soit la plus belle. » Il dévia le regard lorsque son sourire se transforma en un sourire plutôt amusé « quoique, ce n’est pas très élégant un pansement, mais soit » Il releva la tête et reporta son attention sur l’étudiante « je pense que tu peux y aller. A moins que tu ais envie de rater ton cours, ce que je pourrais comprendre. »

Dean pivota, contourna son bureau et s’installer. Il sorti ensuite une fiche et lança un coup d’œil vers l’étudiante

« Dit moi juste ton nom et ta classe. Simple formalité. »

Il ne mentait pas. Mais, avouons-le, Dean est un éternel curieux. Mais ça, c’était top secret et une autre histoire.

Les mains sur les genoux, le nez en l’air, Konata surveillait les faits et gestes de l’infirmier. Bon, pour la glande, c’était raté, de toutes manières elle n’avait plus aucune envie de rester prêt de lui ! Pour le reste, autant laisser les choses se faire.

La question, même si posée sur un ton humoristique, firent s’agrandir et briller les yeux de Konata d’une lueur de convoitise, et c’est à grand peine qu’elle se retint de sauter sur ses deux pieds pour crier joyeusement « Rilakkuma » ! Mais ce vicieux d’infirmier serait bien fichu de choisir exactement le contraire de ce qu’elle voulait, enfin bon elle aimait bien Hello Kitty mais était quand même bien fan de l’ours faignant et…

Mais tous ses espoirs s’effondrèrent lorsque l’infirmier remit les pansement dans la boîte avant de vanter les mérites des blessures séchant à l’air libre et de se moquer gentiment d’elle. Konata croisa les bras, l’air butté.

« Un genou écorché, c’est vraiment pas mignon ! »

Assena t’elle avec une assurance sans faille. Elle se mit débout, amorçant un geste pour défroisser sa jupe avant de souvenir qu’elle était encore en tenue de sport. Il faudrait qu’elle passe se changer dans les toilettes des filles avant d’aller en cours.

« Je m’appelle Konata Akiyama, classe 1-A. »

Répondit elle sans ciller, le ton employant pouvant convenir à l’énoncé d’un titre de noble samourai avec plusieurs sous titres. En revenant à son genou, elle fit la grimace, imaginant les réactions de ses copines. L’infirmier allait en prendre pour son grade, ça oui ! Et elle ne le défendrait pas.

Konata Akiyama, élève de la 1-A. D’accord. Au moins maintenant Dean pourra mettre un nom sur cette jeune fille qui n’avait rien de mieux à faire que de se foutre de sa gueule. Bon ok, elle s’était blesser, mais ce n’était qu’une simple écorchure, pas de quoi en faire tout ce plat. Et surtout, en tant que Kendoka elle devait être habituée à supporter bien plus de douleur que ça. Soit. Le ton que la jeune fille employa pour lui donner son nom, arracha un sourire amusé à notre infirmier. Faut croire que, même si elle jouait la comédie, elle gardait quand même, au fond d’elle, une certaine fierté que Dean avait pu remarquer chez elle lors de leur première rencontre.

Mais, tentant tant bien que mal à refouler ce sourire, notre adulte griffonna le nom, le prénom et la classe de la jeune fille sur une feuille puis porta son attention sur son ordinateur. Il ouvrit un dossier dans lequel se trouvaient la plupart des renseignements sur les élèves –tel que leur date et lieu de naissance ou leurs éventuelles allergies. En sommes, tous ce qu’un infirmier avait besoin de savoir sur ses patients. Il tapa alors le nom de Konata Akiyama et arqua un sourcil. Son dossier n’avait pas encore été créé. Hm, bizarre tout cela. Il lança un coup d’œil à la jeune fille, l’observa quelques instants, puis se redressa et avança sa chaise

« Hm, dis moi, Akiyama. Je n’ai pas encore de dossier à ton nom, je présume donc que tu es nouvelle, pas vrai ? »

Mais elle ne devait pas être une vraie nouvelle. Elle était sans doute arrivée à peu près en même temps que lui. M’enfin, il n’allait pas la retenir d’avantage et puis cette question était tout de même un peu plus indiscrète. Haussant alors les épaules, il afficha un sourire et désigna la porte d’un coup de tête

« M’enfin, je ne vais te retenir d’avantage. » Il soutint le regard de la jeune fille, s’amusant à faire tourner son stylo autour de son pouce « Sauf si tu as encore besoin de quelque chose … » il continua de la regarder, souriant doucement.

Les bras croisés, Konata se demandait si ça vaudrait le coup de chercher à nettoyer le sang qui avait coulé sur sa chaussette de sport ou s’il irait plus vite de demander une nouvelle paire de chaussette. Elle aimait bien les uniformes de cette école, même si un peu trop austère à son goût, mais par contre, le blason était très joli ! L’infirmier prenait quelques notes sur son ordinateur, avant de s’enquérir à son égard de l’étrange absence de dossier à son nom.

La jeune fille sourit avec un petit air assuré.

« Oui, je fais partie du colis « Transféré de la Hamura High school », vous avez du en entendre parler non, l’école fermée pour fraude fiscale ? »

Elle ne doutait pas que l’affaire avait du être remarquée, il étaient tout de même nombreux à avoir été transférés ici, surtout au niveau des profs . Elle se serait bien passée du prof de math d’ailleurs, mais bon, le jour ou les kami écouteraient ses vœux n’était pas encore venu !

Son regard en revint vers le sourire assuré de l’infirmier. Ce qu’il pouvait l’agacer celui la ! Dire qu’un simple pansement de sa part l’aurait dédouané, au moins un peu, dans son cœur. Mais apparemment, il n’y tenais pas. Tant pis pour lui !

« Non, j’ai bien vu que ça ne donnais rien quand on vous demandais quelque chose. »

Déclara t’elle avec un haussement d’épaule. Elle pris son sac et se détourna sur la porte avec un bref salut. Il était temps pour elle de retourner en cours pour raconter ses malheurs à ses copines qui ne manqueraient pas de piailler tant et plus au récit de son histoire. Ca la consolerait un peu de ne pas avoir eut le pansement rilakuma.