Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]

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Luca S. Tizziano
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Luca S. Tizziano


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MessageSujet: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptySam 2 Avr - 15:43

    Samedi – 5h du matin.

    Luca était déjà debout depuis un certain temps. Une serviette sur la tête, il buvait tranquillement un café corsé avec un air parfaitement réveillé malgré l’heure. Dans l’appartement, seule une petite lampe était allumée pour lui permettre d’y voir, tous ses colocataires étaient encore plongés dans leur sommeil. Ils ne seraient pas surpris de découvrir qu’il avait une fois de plus disparu tôt et sans donner d’explications. Il avait pris la marotte de se lever aux aurores et d’entamer sa journée par quelques exercices physiques pour revivifier son corps endolori de somnolence. Suivi d’une bonne douche, plus rien ne pouvait l’arrêter. Etre ainsi actif pendant que la majorité de la population se reposait avait un certain côté plaisant, et comme le vieil adage se plaisait à le souligner : le monde appartenait aux gens qui se lèvent tôt. Mais aujourd’hui, l’italien ne serait pas le seul à profiter des prémisses de cette journée.

    Quelques minutes plus tard, il enfila sa veste et se mit en route. Il avait rendez-vous avec l’un de ses élèves de troisième année : Kimihiro Eiji. A n’en nul douter, l’un de ses meilleurs éléments sur le terrain, il avait été agréablement surpris de voir la volonté avec laquelle l’étudiant participait à ses cours depuis qu’il était arrivé dans l’établissement. Autant dans ses cours qu’avec le club d’athlétisme d’ailleurs, ce qui lui avait valu la protection de son pédagogue sportif. Du moins, il tentait de le conseiller de son mieux, de toujours le tirer vers le haut sans pour autant lui faire la moindre faveur. Il aimait les personnes qui se démarquaient par un caractère fort et une ténacité presque révoltante. Il commençait à le cerner, ce jeune impulsif, et depuis quelques temps son comportement le préoccupait. Sa nature observatrice lui disait que quelque chose n’allait pas, il semblait y avoir une certaine acerbité qu’il ne parvenait à justifier et dont il n’aurait pas l’explication en posant innocemment la question. Luca n’était pas celui qui se mêlait de la vie d’autrui, sauf quand cela lui semblait nécessaire, et même s’il n’était pas certain d’avoir des réponses à ses interrogations, il savait que ce qu’il avait prévu pour le jeune homme l’aiderait.

    Lors de leur dernier entrainement de club, il avait proposé à Eiji de le coacher à travers un entraînement militaire dont il avait le secret en lui promettant qu’il repartirait sur les rotules. S’il ne s’était pas dirigé vers l’enseignement professoral, il aurait aimé devenir coach sportif, alors il n’avait pas peur de prendre son élève en charge. Lorsque celui-ci avait accepté, le rital l’avait tout de suite mis en situation : il l’attendait pour 5h30 au plus tard, le samedi suivant dans le gymnase. Ce fut avec un dernier conseil de se coucher tôt la veille qu’il l’avait laissé retourner à l’entraînement, non sans une certaine impatience d’être le jour J. Des séances tout bonnement éreintantes, après lesquelles on ne pense qu’à retrouver son lit avant d’agoniser sur le sol, il en avait connues et savait de quoi il parlait.

    Ce fut donc avec tout un programme en tête que le professeur arriva sur les lieux, persuadé qu’ils ne seraient dérangés par personne à une heure pareille. Le temps que l’étudiant ne daigne arriver, il en profita pour sortir un peu de matériel qu’il jugeait bon d’utiliser, diverses balles, des haies portatives qu’il faudrait monter, un sac de frappe, une patte d’ours etc… Tout ceci reposait paisiblement à l’entrée du local ouvert pendant que Luca griffonnait les idées qui lui venaient sur son bloc note, qui lui servirait également à commenter ce qu’il pourrait voir. Une chose était sûre, il prendrait plaisir à se faire entraîneur personnel.


Dernière édition par Luca S. Tizziano le Lun 11 Avr - 16:52, édité 1 fois
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Eiji Kimihiro
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Eiji Kimihiro


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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptySam 2 Avr - 18:45

Le lever avait été difficile.
Il avait beau avoir l'habitude de se lever tôt pour aller courir avant les cours, devoir mettre les pieds hors du lit à 5 heures, presque une heure avant son horaire habituel, avait été rude, mais pas suffisant pour lui donner envie de revenir sur sa parole. Le jeune homme s'était étiré dans la chambre encore complètement endormie, avait enfilé en vitesse débardeur et t-shirt, puis avait fuit vers la salle de bain où un peu d'eau fraiche avait aidé à remettre ses idées au bon endroit, du moins à le rendre suffisamment fonctionnel pour qu'il trouve le chemin du chenil où il avait décidé de se rendre juste avant sa séance d'entrainement.

Shizuka l'accueillit avec forcé aboiements et câlins, le rassurant instantanément sur le fait qu'il avait eu une bonne idée en se levant un peu plus tôt pour passer le voir plutôt que de grappiller jusqu'à la dernière seconde de sommeil avant de se précipiter en courant vers le gymnase. Avec un sourire amusé, le lycéen s'assit en tailleur dans l'herbe fraiche tandis que le jeune chien lui sautillait autour avec vigueur – pas du tout fatigué par l'horaire matinal – avant de revenir contre lui le lécher et lui donner des coups de tête amoureux. Visiblement, Shizuka considérait presque comme un abandon le fait de passer autant de temps dans le chenil. Eiji avait beau essayer de passer le plus souvent possible, l'animal avait quand même moins de compagnie qu'il n'en avait eu auparavant. De la part de Kantaro, aucune idée. L'autre garçon avait de toute façon bien mieux à faire que de s'occuper du chien. Sur cette pensée ironique, le jeune homme offrit un dernier câlin à l'animal avant de le ramener dans son enclos avec un pincement au cœur, lui promettant de revenir le voir le plus vite possible.

Le jeune homme dut repartir au pas de course vers le gymnase pour ne pas être en retard, profitant du plaisir des petites foulées dans l'air matinal encore un peu frais. Le gymnase ne tarda pas à être en vu, et avec lui le professeur de sport. En arrivant au lycée, Eiji avait pu constater que non seulement l'endroit était doté d'un professeur de sport compétent – d'aucun l'aurait jugé outrancier dans ses demandes, mais Eiji adorait ce genre d'entrainement – mais que le nombre de ragots qui l'entourait n'avait d'égal que le nombre de ragots pour le bibliothécaire. Emanants de préférence par des jeunes filles nubiles aux yeux brillants, mais pas seulement : les garçons y allaient aussi de leur petit commentaire plus ou moins véridique. Eiji avait du mal à croire qu'il avait réellement tué un élève en le faisant courir ou qu'il ai pu emmener une classe faire un treck de 20km avec un sac à dos lourdement chargé sur le dos. Cependant, quand l'homme lui avait proposé un entrainement à sa mesure, Eiji n'avait pu retenir un moment d'appréhension quand bien même il avait accepté dans la seconde. Quelque part, le kendoka ne croyait pas vraiment l'homme capable de le mettre sur les rotules comme promis, il s'attendait surtout à un entrainement parfaitement épuisant, mais pas vraiment pire que ceux auxquels il se soumettait déjà de lui-même.

L'homme était déjà là, en train de préparer le matériel, arborant un air d'assurance et de tranquillité presque choquant à afficher si tôt le matin.
Eiji s'arréta près de lui avec un coup d'oeil curieux pour les différents instruments qu'il n'aurait jamais pensé voir, avec de s'incliner profondément pour le saluer.

«  Bonjour Tizziano-sensei. Je vous remercie du temps que vous prenez pour vous occuper de moi. »

Le nom italien sonnait curieusement, assorti au sensei, mais il avait fini par prendre l'habitude face aux professeurs des différentes origines qu'il avait pu croiser. Et pour l'entrainement comme pour les cours, il avait fini par comprendre que l'origine ne changeait rien aux connaissances.
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Luca S. Tizziano
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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptySam 2 Avr - 22:19

    Un coup d’œil vers sa montre… Avant de se souvenir qu’elle ne fonctionnait plus depuis… Combien de temps déjà ? Plusieurs années. Mais étant un présent de sa mama, il la gardait au poignet envers et contre tout. Ses prunelles se redressèrent donc vers l’immense horloge du gymnase, Eiji ne tarderait sûrement plus. En attendant, il visualisa une dernière fois la structure sportive dans laquelle il se trouvait pour mieux savoir où disposer quoi. Il avait des ébauches de ce qu’il demanderait – ou de ce qu’il infligerait en fonction du point de vu – mais se questionnait encore quant à l’ordre qu’il établirait. Il allait devoir agir efficacement et avec rapidité tout en ne le surmenant pas trop promptement… Un alliage délicat mais qui porterait ses fruits, il en était sûr. Il fallait tout de même qu’il veille à l’état physique et mental de son élève, le pousser à bout oui, le tuer non. Pas comme cette calomnie qui circulait sur lui et lui faisait porter la mort d’un étudiant pour l’avoir fait trop courir… ? Il avait hésité entre s’évanouir d’exaspération ou rire à gorge déployée lorsque la rumeur était parvenue jusqu’à ses oreilles. Il ignorait bien ce qui se disait d’autre dans son dos, mais cela alimentait une certaine image despotique qui n’était pas pour lui déplaire…

    Soudain, une foulée attira son attention. Il aperçut son jeune poulain arriver aux pas cadencés et croisa les bras en se tournant totalement vers lui. Son œil avisé l’examina un succinct moment… Il semblait être bien réveillé malgré l’heure… Il en aurait besoin, de toute sa lucidité. L’entrainement avait commencé à la sortie de son lit si on pouvait dire, et il était déjà satisfait qu’il n’ait pas fait de caprices pour le rejoindre de si bon matin. Avait-il la moindre idée de ce qui l’attendait… ? Il était sans doute conscient de la réputation du pédagogue sportif mieux que quiconque pour le voir plusieurs fois par semaine à travers différents contextes, mais celui-ci d’aujourd’hui était bien nouveau et imprévisible. En réponse à sa courbette, Luca lui fit un signe de tête distinct pour le saluer.


    « Plaisir partagé mon grand. »

    Il lui offrit une frêle risette, ses sourires étaient plutôt rares, mais avaient le mérite d’être toujours sincères. Qu’il profite que l’italien se fasse doux, car il ne le serait pas encore pour longtemps ! Celui-ci observa le matériel qu’il avait précédemment sorti en réfléchissant, puis entra à nouveau dans le local pour en ressortir rapidement, trainant un pack de petites bouteilles d’eau avec lui. Il le posa sur l’un des bancs à proximité puis se déposséda de sa montre, sa chaine au bout de laquelle pendait une plaque militaire, sa veste et installa le tout dans un coin. Il serait très certainement amené à accompagner Eiji dans certains exercices et ne prenait de ce fait aucun risque. D’ailleurs, il était peut-être temps de dire deux mots au jeune homme. Il porta son attention sur ce dernier avec un air sérieux.

    « Ok, parlons peu parlons bien : tu vas en chier. Ecoute bien ce qui va suivre. » Il prit une petite pause avant de recommencer. « Avant d’aller plus loin je veux que tu sois bien conscient de certaines choses. Tu dois m’obéir aveuglément, je peux te bander les yeux et te demander de courir tout droit, dans ce cas tu te poses pas la question à savoir si y a un mur ou pas, tu cours. Si tu as la moindre douleur anormale tu me préviens. Tu retires tout ce qui est bijoux. Je serai constamment près de toi avec une bouteille, tu boiras au moins deux gorgées toutes les 15 minutes, même si t’as pas soif. »

    Luca n’aimait pas les longs discours, mais Eiji se devait de tout savoir, car une fois que la séance serait lancée il ne le lâcherait plus. De plus, il ne s’embêterait pas pour être un poids psychologiquement également, et il ne fallait pas que l’élève s’attende à de la sympathie de la part de son professeur. Effrayant, le coach ? Justement, il était là pour le coacher, non pas pour le ménager à la moindre difficulté. Il allait se montrer encore plus dur qu'à l'accoutumée.

    « Si tu te sens pas capables tu peux rebrousser chemin, si t’es d’accord tu commences ton échauffement par des tours de terrain et des étirements, tout de suite. »
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Eiji Kimihiro
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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptyDim 3 Avr - 10:47

Eiji resta sagement à écouter son prof de sport sans manifester la moindre impatience ou agacement, se contentant d'un regard curieux d'adolescent persuadé d'avoir déjà entendu ce discours des dizaines de fois, et qui l'acceptait sans tout à fait le croire ou le craindre. Les menaces comme quoi ça allait être dur et qu'il allait souffrir ? Il avait déjà fait des entrainements durs, en avait déjà bavé plus d'une fois, et ce genre de commentaires ne faisait que lui rappeler les discours de certains profs qui grognaient en début d'année pour obtenir de meilleurs résultats. Il y croyait... jusqu'à un certain point. Comme on croyait à toutes ces choses indistinctes sans jamais vraiment les craindre.
La part sur l'obéissance, même si son dossier scolaire aurait pu laisser présager du contraire, il était près à s'y soumettre sans soucis. Toutes ces années passées au dojo, à obéir à son sensei en toute confiance, à se soumettre à des exercices sans forcément les comprendre, et, tout simplement, à être japonais et à accepter de ne pas fonctionner dans l'individualité. Cela, il pouvait le comprendre, bien plus facilement que la notion que son professeur comptait le tuer à la tache.

«  Oui sensei »

Le jeune homme fit un pas vers le banc, levant les mains vers son visage pour retirer sa petite boucle d'oreille et la glisser dans sa poche. Il avait bien failli oublier sa petite carpe koi, tellement habitué à sa présence qu'il ne la considérait même plus comme un bijou. Mais pour un oeil extérieur, il ne doutait pas qu'elle en fasse partie. Il ne voyait guère en quoi la petite boucle risquait de le gêner – contrairement au kendo, il ne portait pas de casque en athlétisme – mais l'idée de remettre en cause l'ordre du professeur ne lui vint pas à l'esprit et sitôt l'objet en poche, le jeune homme s'élança sur la piste dans une petite foulée régulière pour achever son échauffement.

Les tours de terrain s'égrainèrent régulièrement sous ses pieds alors que ses muscles se réchauffaient doucement dans l'air frais, pas vraiment différent des jours précédents. Il était un peu plus tôt, si bien que le soleil perçait à peine dans le ciel, lui donnant l'impression d'être revenu quelques mois en avant. Sauf que quelques mois plus tôt, il avait couru dans un environnement différent, sans d'autre coach que lui-même. Regrettait-il la liberté inhérente de son autre lycée ? Par moment oui. Comme l'uniforme, plus de règle apportait un carcan aussi rassurant qu'agaçant. Peut-être qu'au contact de tous ces gaijins, il avait perdu un peu de ce qui faisait de lui un japonais.

La course laissa place à une série d'étirements, le jeune homme démontrant une souplesse qui en aurait surpris plus d'un. Comme si la souplesse était réservée aux gymnastes, ou par extension aux filles. Les muscles des garçons travaillaient tout aussi bien dans une autre dynamique que la force pure... Peut-être devrait-il lancer un mini concours au sein du club d'athlé pour démontrer ça ? Avec certains membres qui faisaient aussi parti du club d'arts martiaux, il y avait de grandes chances qu'ils puissent démontrer leur supériorité sur ce point aussi.
Un sourire effleura les lèvres du jeune homme alors que perdu dans ses pensées et dans le plaisir de l'échauffement, il en avait presque oublié la présence de Luca qui rodait non loin de lui comme un loup à l'affut.
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Luca S. Tizziano
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Luca S. Tizziano


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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptyDim 3 Avr - 15:48

    Incrédule, le petit ? Il l’ignorait, le principal était qu’il était d’accord de se plier aux ordres qu’il lui donnerait et qu’il s’exécuta sans broncher sous les yeux observateurs du pédagogue. Peut-être avait-il oublié de lui préciser qu’il n’avait plus le rôle de professeur scolaire à cet instant… Il allait se comporter comme s’il faisait fasse à un soldat qu’il devait entraîner, chose qu’il avait déjà faite par le passé. Il l’observa donc trottiner gentiment, avant de se mettre au travail lui aussi. Il avait confiance en Eiji en ce qui concernait l’échauffement, il l’avait déjà vu faire et il n’omettait aucun muscle, pas de soucis à se faire. Quant à lui, il partit installer les haies, cinq à la suite dont la dernière à une distance insuffisante – mais tout de même travaillée - du mur pour s’arrêter convenablement, l’étudiant devrait donc transformer l’obstacle mural en support pour s’arrêter et non pas le percuter de plein fouet. Plus loin, il installa le sac de frappe dans lequel il s’autorisa à donner un coup de poing pour vérifier l’accroche. A côté, il mit quelques tatamis, laissant reposer les pattes d’ours et un bouclier de frappe sur ceux-ci. Puis, il rassembla quelques balles en tas dans un coin et plaça deux plots face à face. Ce qu’il comptait faire avec tout cela ? Il n’était pas certain de tout utiliser à dire vrai, mais il préférait avoir une ribambelle de matériel sous la main pour laisser parler son imagination et improviser quand le moment viendra.

    Veillant à jeter des coups d’œil avisés vers le jeune athlète, il put à nouveau constater sa souplesse, et la fluidité de ses mouvements prouvaient qu’il était concentré. Lui-même n’était pas aussi élastique, mais sa masse musculaire était plus développée que celle de son élève, ceci expliquant cela. Néanmoins, la séance débutait bien. Luca le laissa faire à son rythme pour l’échauffement, surveillant de près l’horloge pour vérifier qu’il durait suffisamment longtemps pour ne pas que son corps ne le lâche en plein effort. Le premier quart d’heure règlementaire passé, il vint auprès de lui pour le faire boire, puis prit la mesure de son pouls.


    « Insiste bien sur les articulations de tes doigts, tes poignets, ta nuque et tes chevilles. Tu vas en avoir besoin. »

    Ceci étant dit, il lui laissa encore du temps pour continuer son échauffement et sortit un instant du gymnase pour visualiser les structures avoisinantes. Les autres terrains n’étaient pas bien loin, la piscine non plus, s’il voulait le faire bouger dans les autres complexes cela ne serait pas un problème. De plus, la température était agréable, de quoi lui apporter le confort et l’oxygène nécessaire. En conclusion, une bonne matinée pour des sportifs, qui ramena l’italien à l’intérieur du gymnase pour surveiller son poulain. Une fois qu’il le jugea prêt – ou presque – il se plaça auprès de lui. Les choses sérieuses allaient commencer.

    « Tu me fais quatre séries en alternant 10 pompes puis 10 abdos. » Il l’observa durant un instant de silence. « Plus vite que ça ! T’es pas là pour dormir ! »

    Une voix haute et ferme destinée à installer de la pression, puis il le regarda attentivement faire, lui redressant le dos durant ses pompes si cela était nécessaire ou plaçant sa main sur la ceinture abdominale d’Eiji pour vérifier qu’elle travaillait bien… Et lui faisant recommencer s’il jugeait cela mauvais. Il voulait que les mouvements soient parfaitement interprétés, il voulait voir ses courbures musculaires se contracter sous l’effort puis se dégonfler, avant de recommencer. Ce rôle de coach lui plaisait, le professeur était dans son élément au même titre que l’étudiant. Avant même que ce dernier n’ait terminé le premier exercice, la consigne du second lui fut lancée.

    « Dès que t’as terminé tu me sautes ces haies, surtout maîtrises bien ta vitesse car tu as peu de place à l’arrivée, coordonne ta vivacité d’esprit et celle de ton corps. »
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Eiji Kimihiro
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Eiji Kimihiro


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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptyDim 3 Avr - 17:54

Les séries de 10 s'étirèrent au point de sembler en faire le double, son professeur trouvant à redire au moindre de ses gestes, corrigeant çà et là un mouvement ou une attitude, d'une manière perturbante pour le jeune homme qui avait rarement des commentaires négatifs sur ce genre d'exercices. Il n'avait jamais pensé qu'il était en dessous de ce qui pouvait être attendu. Loin de se décourager, il serra les dents, bien décidé à ne pas s'en laisser compter parce que son professeur était plus dur qu'il ne l'était en cours, ce qui avait été plus que précisé au début de l'entrainement. Il en avait peut-être été un peu surpris, mais il ne se laisserait plus avoir. Pour prouver à Tizziano-sensei qu'il en faudrait plus pour le démotiver, et surtout... parce qu'il avait toujours quelque chose à se prouver à lui-même, maintenant plus que jamais.

Avant le nouvel exercice, Eiji prit le temps de boire autant par respect des consignes que pour étudier la disposition des haies face au mur, dans un exercice auquel il ne s'était jamais retrouvé confronté jusque là. Plus qu'à un entrainement, il ressemblait plus à une de ces blagues qui se faisait parfois entre sportifs, arriver en enchainer le plus de haies sur un minimum d'espace, ou élargir des haies avec des plots... autant de défis qui servaient parfois à l'entrainement, ou qui entrainaient par la force des choses et qu'ils s'étaient acharnés pour réussir.
Une seule manière de tester comment il pouvait y arriver de toute façon... le jeune homme reposa la bouteille à sa place et prit position, se laissant quelques secondes avant de se lancer sur la course.

Il enchaina aisément les 4 premières haies – l'avantage d'avoir des grandes jambes – et se ramassa lamentablement dans la 5ème, la faisant tomber et manquant de se vautrer lui aussi au sol. Son instinct avait tiré sur la bride au moment où le mur lui apparut en face, bien trop proche, le faisant se prendre les pieds dans la haie plutôt que de foncer et se prendre le mur.
Le kendoka grinça des dents, et retint fermement un mouvement d'humeur qui aurait envoyé promener la haie un peu plus loin dans le gymnase d'un coup de pied bien senti. A la place, il l'attrapa et la remis en place avant de se positionner pour recommencer l'enchainement. Il lui fallut plusieurs essais pour arriver à ne pas faire tomber la haie – voir les deux dernières – pour arriver à se convaincre d'aller jusqu'au bout, quitte à sauter dans le mur. Pour lui qui avait l'habitude de tout donner, devoir se maitriser – physiquement ou mentalement – était rageant, le laissant dans des dispositions peu flatteuses envers son coach.
Quand enfin les haies furent franchises – et laissées intactes – et ses mains en appui sur le mur, se servant de lui comme soutient au lieu de finir écrasé dessus comme un oiseau surpris par une vitre en plein vol, de la sueur avait commencé à perler le long de son dos.

Ce fut un regard agacé, et ampli de défi, que le jeune homme posa sur son coach. Il s'était attendu à un entrainement pour l'épuiser physiquement, pas à quelque chose qui le laisserait plus énervé qu'au début d'un entrainement. Si c'était pour s'agacer, il n'avait absolument pas besoin du sport pour ça.
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Luca S. Tizziano
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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptyDim 3 Avr - 19:46

    Luca s’était placé non loin des haies lorsque son élève se prépara à lancer l’assaut. L’exercice était difficile, la barre haut placée dès le début et qui finirait de briser les illusions du plus jeune sur un entrainement habituel. Bras croisé, parfaitement flegmatique, il avait analysé sa position de départ, puis les appuies qu’il avait pris avant de s’élancer. Si son parcours pouvait être jugé bon, le dernière des obstacles vint réfuter ce compliment en l’empêchait de terminer son parcours. L’italien posa son index plié sur ses lèvres, et se contenta d’observer les moindres réactions d’Eiji. Etait-ce la peur de l’échec, qui l’effrayait et le faisait réagir si violemment ? Car s’il s’était abstenu de s’en prendre au matériel, la frustration était belle et bien là. Il semblait qu’il avait quelque chose à prouver… Mais quoi ? Ce garçon était un mystère à lui tout seul, mais ce qui préoccupait réellement le professeur était de savoir s’il était bien dans sa peau. Dans tous les cas, il s’accrochait à la réussite et au surpassement, car au bout de plusieurs essais, il parvint enfin à vaincre les haies.

    Le regard qu’il lui lança fut bien plus qu’un indice sur sa condition mentale, c’était une réussite qui le fit sourire intérieurement. Il était agacé ? Parfait, c’était exactement ce qu’il cherchait à faire. Concentrer toute l’exaspération possible, le faire encaisser et seulement ensuite extérioriser toute sa haine. Il n’y avait qu’une chose à espérer : qu’Eiji ne baisse pas les bras avant la fin de la séance, car dans ce cas non seulement il aurait échoué, mais en plus il aurait certainement perdu la sympathie de son élève. Il ne pouvait pas non plus lui avouer ses intentions… De toute façon, il ne pouvait plus reculer, et il avait envie de voir jusqu’où son poulain tiendrait. Alors en dépit de ce qu’il pouvait penser de son pédagogue à l’heure qu’il était, et de cette œillade noire qu’il lui lançait, Luca y resta totalement indifférent.

    Il ne prit d’ailleurs même pas la peine de commenter les récents exploits dont il avait été témoin, et se contenta de lancer une bouteille d’eau en direction du jeune homme pour qu’il puisse s’hydrater. De son côté, il se dirigea vers les deux plots qu’il avait placés face à face tout à l’heure et se tourna en direction du japonais.


    « T’attends quoi là ? Allez on se bouge un peu ! Cours entre les deux plots, à chaque coup de sifflet faut que tu sois arrivé à l’autre et que tu fasses demi-tour, ainsi de suite. »

    Sur ces mots il sortit un sifflet de métal qu’il plaça entre ses lèvres et dans lequel il expira une fois qu’Eiji fut en place pour que celui-ci entame sa nouvelle course. Qu’y avait-il de plus énervant, que d’avoir l’impression de tourner en rond ? Encore une fois, mêler coordination de l’esprit et du corps. Faire des allers retours de plus en plus soutenus serait chose éprouvante, et si au début Luca faisait preuve de patience et de presque lenteur, il allait vite en être autrement. Les coups de sifflets devinrent plus rapprochés, obligeant le jeune athlète à accélérer et faire ses changements de direction plus maladroitement. Après quelques instants, l’italien se décida à corser les choses.

    Il se déplaça jusqu’à l’un des plots bleutés et mit un coup de pied dedans pour le rapprocher de son jumeau, et ainsi réduire l’écart à parcourir tout en accélérant son alarme sonore. Courir plus vite, sur une plus courte distance et être contraint de changer de direction plus souvent… De quoi devenir fou. Le pédagogue ne s’arrêta que lorsqu’il sentit son élève épuisé pour lui permettre de reprendre son souffle.
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Eiji Kimihiro
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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptyDim 3 Avr - 21:37

Eiji se laissa tomber au sol près d'un des plots, le souffle court, son débardeur trempé lui collant au dos d'une manière désagréable, signe incontestable que son professeur savait y faire pour l'épuiser. D'un geste rageur, le jeune homme renversa l'objet trop près de lui à son goût, sans arriver à faire passer le goût de la frustration encore bien trop présente sur ses lèvres. Courir était habituellement libérateur. Courir devrait toujours être libérateur. Pas cette espèce de courses sur place qui lui avait donné l'impression d'être un hamster enfermé dans son clapier qui courait d'une grille à l'autre, si ce n'était dans une roue infernale. Il avait trouvé le premier exercice des haies frustrants, mais avait à peu près compris son intérêt. Le suivant n'avait pas eu cette grâce à ses yeux.

Le jeune homme se pencha en avant puis se redressa, prenant une profonde inspiration pour inciter son coeur à reprendre un rythme normal, puis plus lentement, il se leva et fit quelques pas pour empêcher ses muscles de se refroidir et de se contracter, cherchant dans ses habitudes de sportif de quoi résister à l'envie furieuse de balancer le plot dans la tête du prof. A un moment donné, quand les coups de sifflets s'étaient fait plus rapides et qu'il avait l'impression démentielle de quasiment faire du surplace, il avait failli se pencher et ramasser le plot pour l'envoyer de toutes ses forces dans la tête de Tizziano, pour le plaisir de plus entendre ce putain de sifflet. Le fait qu'il courrait trop vite pour se pencher sans se casser la figure lui avait probablement épargné de céder à l'impulsion qui s'était transformée en coup un peu brusque dès qu'il en avait eu la possibilité.

Eiji leva les yeux sur son professeur. Calme, observateur – calculateur – et absolument pas touché par l'agacement qui devait se lire chez son étudiant, du moins pas de manière visible. Il n'y avait rien de terriblement appréciable dans sa manière de l'observer, comme s'il n'était qu'un outil sur un établi dont il se devait de vérifier l'utilité. Le jeune homme serra la mâchoire à s'en faire grincer les dents avant de craquer et de rompre cette sacro-sainte loi de l'obéissance aveugle à laquelle il avait accepté de se soumettre.

«  Mais ça rime à quoi ? »

Dans la gymnase vide, sa voix avait porté plus qu'il ne l'avait souhaité, pleine d'une agressivité à peine contenue. Il ne s'était encore jamais emporté contre son professeur de sport, ou sur un terrain d'athlétisme. En temps normal, le lieu et ce qu'il y faisait - se défouler – suffisait amplement à faire disparaître son côté impétueux, redirigeant toute son énergie dans l'unique but de se servir de ses muscles. Il n'aurait jamais cru pouvoir s'énerver en courant, et n'était pas sur d'être tellement content qu'on puisse lui prouver le contraire.

Le jeune homme se redressa de toute sa taille face à son prof, pour une fois dans l'étrange situation d'être de plus petite taille que son interlocuteur et y trouvant une nouvelle facette de vulnérabilité parfaitement agaçante. Il n'avait pas dit son dernier mot. Il ne pouvait pas abandonner. Ne voulait pas abandonner. Hors de question qu'il ne se conduise pas en homme.
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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptyLun 4 Avr - 13:54

    Encore un peu, et il aurait perdu Eiji. L’exaspération s’était intensifiée simultanément à sa fatigue au fil de l’exercice. Plus il le sentait tendu, plus il le faisait accélérer, un cercle vicieux qui semblait avoir eu raison de l’étudiant toujours sous l’œil accablant de son professeur. Si ce dernier se sentait naturellement concerné par sa condition, il n’en montrait rien, il n’était pas ici pour faire des sentiments et peut-être que ce manque de compassion participait à la tension instaurée. Comme il l’avait supposé, le jeune homme ne laissa pas longtemps sa colère lui ronger les entrailles, et ce fut dans un bel exemple d’indiscipline qu’il lui demanda des comptes. Son phonème avait retenti dans la structure, rendant sa demande encore plus intense qu’elle ne devait sans doute être. Cependant, il ne faisait pas face à n’importe qui, et ce n’était certainement pas dans le domaine de la grosse voix qu’il allait vaincre Luca.

    « Arrête de chialer comme une fillette, Eiji !! » Il se pencha sur lui pour approfondir son regard. « Je t’avais prévenu, si tu veux abandonner la porte est grande ouverte, sinon assume ce que dieu t’a foutu entre les jambes ! »

    Qui a dit que les italiens parlaient fort ? L’intonation du transalpin était naturellement élevée et pouvait faire mal aux oreilles lorsqu’il cherchait à lui donner encore plus de puissance. Ce n’était pas un adolescent qui lui apprendrait à hausser le ton, ni même qui lui soutirerait des informations qu’il ne désirait pas lui fournir maintenant. Il soutint son regard encore quelques secondes, loin de plaisanter dans ce qu’il venait de dire, avant de lui donner une tape amicale mais virile sur l’épaule pour le faire revenir sur terre et l’inciter à la suivre. Malgré tout, il restait du côté de son élève et ce n’était surtout pas le moment de le laisser couler, au contraire. Il l’amena auprès du sac de frappe qu’il avait préalablement installé puis lui fit enfiler des gants très fins, simplement pour protéger ses phalanges des chocs qu’elles allaient prendre. Pour lui, il était hors de question que le jeune homme abandonne tout de suite, il était en excellente condition mentale pour la suite de la séance qui ne cesserait pourtant de le provoquer. Il allait avoir l’occasion de se défouler, plus qu’il ne l’imaginait. Mais avant cela, il allait devoir supporter une nouvelle mise en bouche de son coach qui l’amènerait certainement à saturation. Luca savait parfaitement où il allait, et après avoir laissé un bref instant à son poulain de se remettre, il se plaça à côté de lui et du prochain obstacle en désignant ce dernier de la main.

    « Ca, c’est un gros souci, tous tes problèmes et tes craintes se concentrent dans ce sac. » Il lui saisit le poignet puis lui désigna son poing et sa tête. « Ca et ça, ce sont tes armes, l’une sans l’autre elles ne fonctionnent pas, retiens le bien. »

    Le professeur alla derrière le sac pour le tenir et demanda à Eiji de frapper. Ce qu’il cherchait à faire ? Le confronter à ses problèmes, simplement, mais pas seulement. Il irait plus loin dans son explication pour lui faire prendre conscience que l’esprit et le corps était une coordination qui se devait d’être utilisée dans la vie aussi. Les sportifs n’étaient pas juste des bourrins qui tapaient sans réfléchir, au quotidien c’était la même chose, on ne pouvait pas user de ses poings sans penser d’abord, et on ne pouvait pas non plus songer sans agir après. Il voulait le pousser à bout de nerfs, le voir grimacer de rage et l’entendre hurler jusqu’à tomber à genoux. Après plusieurs minutes, le pédagogue se manifesta.

    « Bordel, je t’ai dis de te coordonner et de frapper, pas de le caresser ! Là je t’aide en le tenant, mais tu sais ce qu’il se passe quand on gère pas correctement ses problèmes ? » Il s’écarta légèrement puis le laissa frapper, sa main accompagna le mouvement de balançoire, l’intensifiant pour que le sac – n’ayant plus de stabilité - heurte Eiji de plein fouet à son retour. « Ils te reviennent en pleine poire ! »

    Quoi de mieux qu’une allégorie sportive pour faire comprendre à ce têtu qu’il lui fallait faire face à ses ennuies, quels qu’ils soient. Non seulement ses problèmes lui retomberaient dessus s’il n’agissait pas intelligemment, mais en plus la réception faisait mal. L’impulsion du sac avait amené l’étudiant au sol, victime du renvoi de sa propre force mal gérée. Avant même que celui-ci ne réalise vraiment, Luca l’obligea à se relever.

    « Debout ! » Il le redressa lui-même et le repositionna face au sac. « Maintenant règle tes comptes, frappe ! »

    Se disant il se recula de quelques pas de sécurité pour le laisser faire. Il était temps pour Eiji de s’extérioriser à sa guise.
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Eiji Kimihiro
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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptyMar 5 Avr - 9:06

Il n'allait pas arrêter cet enfoiré ? Les mots avaient touché juste, poignardant en plein cœur de la fierté fragilisée du jeune homme, à l'endroit même où se cristallisaient ses doutes et ses peurs. Les piques et la remise en question ironique lui donnèrent l'énergie nécessaire pour frapper dans le sac de sable avec toute la hargne voulue pour satisfaire le prof, sans pour autant y trouver l'exultation qu'il avait habituellement à cogner. Bien trop vite, son coach reprit la parole, joignant à ses mots une démonstration renversante qui eut pour effet de faire à nouveau rencontrer ses fesses et le plancher du gymnase, démontrant l'infini besoin de l'homme de l'humilier.
Non, pas de l'humilier... de lui faire intégrer son point de vue comme la sainte parole qu'il devait être sur d'apporter. Crétin de rital, il savait où il pouvait se le mettre son dieu au milieu de tous les kamis japonais ?

Merde, ils avaient quoi tous ces profs à vouloir absolument à ce qu'il assume et affronte ses soucis ! Il n'affrontait pas suffisamment peut-être ? Pas à leur convenance ? C'était tellement facile à dire, avec le recul et le point de vue extérieur, de s'accepter et de se comporter comme un homme, de ne pas baisser les yeux... ça avait toujours été facile pour eux ? Ils avaient eu la révélation ? Mais qu'est-ce qu'ils pouvaient y comprendre, merde ! Affronter ses problèmes et savoir les gérer correctement...Putains de mots magiques dans leur bouche. Au moins comprenait-il la base de l'exercice : affronter quelque chose de tangible, il pouvait. Il allait lui en donner pour son argent au rital quand à affronter ses soucis.

Le cri du jeune homme fut probablement aussi violent que le coup dans le sac de sable qui réverbéra le long de ses muscles, de ses doigts à l'épaule, secouant dangereusement toutes ses articulations. Demander à un kendoka d'être silencieux revenait à demander à un oiseau de voler sans ses ailes et ça tombait bien : des émotions à extérioriser, l'adolescent en avait à revendre. Et si ce fut dans l'image de la tête de son professeur que son premier coup fut portée, elle disparut bien vite pour laisser place à d'autres images mentales plus personnelles. Vite oubliées elles aussi, pour laisser place à de la simple violence, de la rage à l'état brute. Si le sac de sable avait été une personne, comme cela l'avait été si souvent auparavant, il ne se serait arrêté que lorsque sa victime aurait été sur le carreau incapable de se défendre. Ou quand lui aurait été mis HS.
Face au sac, le jeune homme ne s'arrêta que quand ses articulations furent trop douloureuses pour supporter un nouveau coup, les muscles de ses bras et de son dos tremblants à cause de la violence à répétition des chocs et se plaignant amèrement de ce qu'il venait de leur faire subir. S'il n'avait pas eu conscience de la douleur jusque là, elle serpentait maintenant jusqu'à son cerveau, insidieuse.
Douloureux, mais vide.

Il resta un moment à fixer le sac, à bout de souffle et de nerfs avant de lever la main pour essuyer d'un geste vif les larmes de nervosité qui avaient coulées. Pas besoin de donner plus à son professeur que ce qu'il avait déjà pris de lui.
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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptyMar 5 Avr - 12:16

    Enfin, le résultat était là. Luca avait bien remarqué le chatoiement qui était né dans les prunelles de son élève lorsqu’il l’avait contraint à refaire face à ce sac qui l’avait mis au tapis une fois. Parfaitement conscient d’avoir plus que jamais joué avec ses nerfs et heurtait sa dignité, il espérait que ses incessantes provocations suffiraient pour le mettre dans un état second. La réponse avait été succincte et emprunt d’une rage encore jamais vue chez cet étudiant, frappant plus que nécessaire son ennemi, époumonant tout ce qu’il avait pu accumuler jusqu’à présent. Tout aussi impassible que d’ordinaire, l’italien n’avait fait que l’observer, sans lui donner d’aide, sans l’arrêter. En réalité il était fier, non pas de ce qu’il avait réussi à provoquer, mais fier d’Eiji. Il savait ce qu’il ressentait en cet instant, lui aussi s’était posé des questions lorsque son entraineur de l’époque l’avait excédé de la sorte la toute première fois. Si certains trouvaient la paix dans la peinture ou dans le chant, eux athlètes, la trouvaient dans le sport, et il fallait parfois se faire violence pour mieux renaître de ses cendres.

    Il n’était pas désolé pour ce qu’il venait de faire, pas même pour ces perles lacrymales trop vite effacées, il n’avait pas le temps pour les regrets. L’étudiant pouvait bien le haïr, tant pis, il avait fait ce qu’il pensait être bon pour lui, à défaut de régler ses vrais problèmes il aurait peut-être l’opportunité de prendre plus de recule. C’était à lui d’être suffisamment intelligent pour conclure positivement de cette séance. Son pédagogue n’irait certainement pas lui faire la morale, ni même le pousser à lui révéler ses maux. Ces choix ne lui appartenaient pas.

    Une fois qu’il jugea le moment opportun, il revint auprès d’Eiji et lui retira les gants. Tout en le tenant par les épaules, il le fit marcher doucement – encore la meilleure façon de reprendre son souffle. Mais l’ayant assez surmené pour aujourd’hui, il l’aida à s’asseoir à même le sol avant de le faire boire. Il versa un peu d’eau dans sa propre main pour l’étaler sur le visage et la nuque du jeune homme avant de lui retirer son t-shirt puis son débardeur. Il attrapa ensuite une serviette et tamponna chaque parcelle de ce corps mis à nu pour en retirer la sueur. Enfin, après avoir laissé la serviette sur les épaules du japonais, il entama un massage pour soulager ses muscles endoloris.

    L’application et la bienveillance paternelle avec laquelle il prenait à présent soin de lui pouvait surprendre, mais il ne s’était jamais considéré comme son ennemi. De plus, contrairement aux apparences il prenait toujours soin de ses poulains, des plus faibles comme des plus forts. Ce fut donc de façon studieuse qu’il stimula plus doucement la masse musculaire de son élève, n’omettant rien, du plus petit doigt à ses cuisses, tout ce qu’il pouvait pour lui empêcher le plus de courbatures à venir possible. Une fois qu’il eut terminé, il lui tapota sur le coin du bras avec une expression moins renfermée.


    « C’est bien. »

    Premier et dernier compliment. Eiji en ferait ce qu’il voulait, mais il pouvait être certain que son professeur se sentait plus concerné que ce qu’il laissait paraître. Celui-ci se redressa en veillant à lui laisser une bouteille d’eau puis alla décrocher le sac de frappe pour le poser non loin. Ils en avaient fait assez, il était temps de le lâcher un peu. L’étudiant était à nouveau libre, il pouvait rester ici à songer, demander une explication à l’italien, juste lui parler ou simplement prendre ses affaires et partir. Encore une fois, c’était son choix, Luca avait la conscience tranquille.
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Eiji Kimihiro
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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptyMar 5 Avr - 14:55

L'esprit vidé, le jeune homme se laissa aller aux soins de son sensei sans un mot, suivant docilement les indications silencieuses de marcher ou de s'assoir quand elles lui furent indiquées, acceptant de se faire déshabiller comme un gosse quand en temps normal il aurait été gêné d'un tel comportement. Trop épuisé pour songer à se rebeller ou à en être simplement mal à l'aise, il avait accepté de faire confiance à son sensei jusqu'au bout. Il lui avait déjà tout donné, que pouvait-il faire de plus ? Le réconfort après l'effort violent était un baume sur une plaie douloureuse, laissant glisser la séance précédente comme un moment irréaliste qui n'avait pas vraiment eu lieu.

Un dernier mot, et l'homme l'abandonna à ses propres pensées, encore confus de ce qu'il venait de vivre. La violence de ses actes l'avait laissé aussi épuisé physiquement que mentalement, mais pas dans un mauvais sens. Juste... lessivé, rincé de toutes ses émotions en trop qui se battaient dans son esprit. Un gros vide reposant. Troublant pour quelqu'un dont la plupart des actions étaient guidées par ses colères.
L'adolescent ferma les yeux, écoutant les bruits diffus que faisaient son professeur en rangeant le gymnase. L'atmosphère était... rassurante. Retour à la normale après un entrainement qui n'avait rien eu de classique, du moins pour lui. Vu le comportement de son professeur, il y avait de fortes chances que ce genre de séances ne lui soit guère étrangère. Il était trop épuisé pour arriver à en tirer de réelles conclusions. Plus tard, peut-être...

«  Merci »

La voix du jeune homme avait résonné bien plus doucement que sa dernière intervention pendant la scéance, presque songeuse, comme s'il était incertain de devoir le remercier, ou, à tout le moins, d'avoir envie de le faire. L'homme l'avait ni plus ni moins écorché vif et... rien. Il était toujours lui-même, juste apaisé et épuisé.
L'idée était saugrenue mais persistante, dans un petit coin de son esprit. Toutes ces fois où il avait douté de lui, de savoir s'il était toujours un homme, ces angoisses quand à sa virilité... rien n'avait changé. Il était toujours le même, si ce n'était un peu plus à fleur de peau à l'idée qu'on voit au travers de son esprit.

Eiji risqua un coup d'oeil vers la sortie avant de revenir à son professeur. La suite logique de ces évènements aurait été de rentrer dans sa chambre et de prendre une longue douche avant de se reposer. Mais au diable la logique... en cet instant, il n'avait pas envie d'être seul. Se tourner vers son bourreau était un peu pitoyable, mais il n'en avait cure.
Le regard posé sur l'italien, il lui posa la première question qui lui vint à l'esprit.

«  Pourquoi faites-vous cela ? »

La question était bien trop vague pour apporter une réponse précise, mais il s'en fichait. L'homme pouvait choisir de la prendre dans le sens qu'il souhaitait, il voulait juste... l'entendre parler. Ne pas glisser complètement dans ses propres pensées.
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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptyMer 6 Avr - 13:53

    Finalement il avait sorti beaucoup trop de matériel, il avait vu trop grand, habitué à avoir plusieurs personnes sous la main et de diversifier les activités. Néanmoins la séance n’en restait pas moins satisfaisante, c’était tout ce qu’il retenait de ce matin. Eiji dormirait parfaitement bien ce soir c’était plus que certain, mais surtout il se sentirait mentalement évaporé pour le reste de la journée, le temps qu’il réalise et reprenne des forces. Raison pour laquelle Luca avait choisi un week-end, pour que le jeune homme puisse prendre le repos nécessaire pour reprendre une semaine de cours. Il espérait le revoir en forme pour le sport, bien qu’après ce qu’il lui avait fait vivre là il n’aurait plus aucune crainte de le retrouver en milieu scolaire. Leur quotidien reprendrait ainsi normalement, se disait l’italien en ramenant le dernier tatami dans le local. Il avait ignoré le remerciement de son élève, l’avait certes entendu mais aucunement réagi. Ce n’était pas ce qu’il recherchait, ni ce qui le ferait devenir plus tendre à l’avenir… Mais n’est-ce pas l’intention qui compte ?

    Alors qu’il transportait le – fameux – sac de frappe sur l’épaule pour le ranger, la voix du japonais s’éleva à nouveau alors qu’il passait devant lui, le faisant stopper et mouvoir le regard sur lui.


    « Faire quoi ? Je t’avais promis de te mettre sur les rotules. »

    Calme, il avait feint de ne pas comprendre sa question et était reparti dans son rangement. Lui prouver qu’il était apte à l’éreinter au possible n’était pas le moteur de ses actes, bien entendu. Mais il ne voulait pas être l’un de ces adultes qui pensent tout savoir sur les plus jeunes et se divertissent à les aiguiller dans tel ou tel sens. Il n’avait pas le droit de lui dire comment vivre sa vie, surtout en ignorant dans quelle situation l’adolescent se trouvait. Il pouvait lui dire de quelle façon prendre ses décisions, mais pas faire ses choix pour lui. Lorsqu’il avait son âge, il haïssait que l’on soit constamment sur son dos lorsque les choses n’allaient pas comme il le voulait. L’armée lui avait beaucoup appris, notamment sur l’analyse des obstacles qu’il rencontrait et la meilleure façon de les aborder et les vaincre. Il ne se vantait pas d’avoir le savoir universel, encore moins de ne jamais faire d’erreur, il restait un être impulsif mais avait appris à vivre avec et à limiter les dégâts.

    D’ailleurs… Peut-être n’était-ce pas la meilleure des solutions de laisser Eiji ainsi ? Il l’observa discrètement de l’intérieur du local… Le rital n’était pas le maître de la subtilité, il avait parfois du mal à dire les choses sans passer pour un rustre. Cependant, son élève avait besoin de lui, il ne pouvait pas l’abandonner maintenant. Il revint donc auprès de lui, et se plaça juste à côté, l’air évasif. Après quelques secondes de silence passées à fureter sur le mur face à eux, il se décida enfin à parler.


    « Vuoto… » Il patienta un instant. « C’est comme ça qu’on appelle cet entrainement : " Le vide ". Il est dispensé aux jeunes recrues de l’armée durant toute leur première année d’engagement. Contrairement à ce que l’on pense il n’est pas fait pour dissuader les soldats, mais leur permet au contraire de tenir. Vidés, leur corps et leur esprit sont prêts à réaffronter la tension quotidienne. » Il croisa les bras. « Notamment avant une période d’examens ou lorsqu’un supérieur estime que sa recrue en a besoin. »

    Luca savait de quoi il parlait, lui qui pouvait se montrer particulièrement agressif et reclus à l’époque, avait eu droit plus d’une fois au vuoto. S’il avait failli étrangler son entraîneur à plusieurs reprises, il avait rapidement compris que ces entrainements étaient bienfaiteurs. Ce n’était pas le cas de tout le monde, et seul Eiji pourrait juger des effets d’une telle séance sur sa personne.
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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptyDim 10 Avr - 19:16

D'abord recroquevillé sur lui-même dans une posture qui n'était pas sans rappeler la protection, le jeune homme s'était petit à petit ouvert quand les explications de l'italien étaient venues, lui offrant quelque chose qu'il arrivait à comprendre et qui n'était pas sans rappeler la méditation et autres exercices pour se vider l'esprit tant chéris par ses sensei au kyudo, et qui lui avaient si souvent échappés, quand ils ne se contentaient pas de le mettre carrément dans un état d'esprit hostile.
Et dans l'un comme pour l'autre, il était assez con pour avoir besoin qu'on lui explique en bonne et dûe forme l'objectif, jusque là peu visible à son esprit obtus... il devrait un jour penser à bosser sur ce point récurrent de sa personnalité.

De nouveau, le silence tomba sur le gymnase, sans que le jeune homme ne sente cette fois le besoin de venir le briser par des questions qui n'avaient plus besoin de réponse.
Finalement, après un laps de temps dont il n'aurait pu dire formellement la durée, il se releva, étouffant un grognement quand ses muscles lui rappelèrent le traitement que Luca venait de leur faire subir. Autant il avait l'habitude d'être fatigué après un entrainement, autant il n'était que rarement arrivé au point où ses jambes tremblaient au point de rendre sa marche instable. La douleur n'était pas si désagréable. Pour un peu, il l'aurait presque qualifiée de rassurante : il n'avait pas à penser à autre chose.
Maladroitement, le jeune homme se pencha pour récupérer ses affaires, gardant son débardeur dans ses bras en rechignant à renfiler un vêtement souillé de sueur. En temps normal, il concluait ses entrainements par un dernier petit jogging en direction de l'internat où il pouvait se doucher et se changer -sauf s'il avait quelque chose de prévu tout de suite après - , mais aujourd'hui, le jogging était bien la dernière chose qui lui venait en tête.

Après un moment d'hésitation, il renfila en vitesse son haut pour éviter d'avoir des soucis s'il devait croiser quelqu'un d'autre pour son trajet – si l'uniforme n'était pas imposé hors des cours, une tenue décente l'était, et il était presque sur que se balader torse nu ne faisait pas partie de la liste de ce qui était décent ou non. Sa main accrocha un petit relief dans la poche de son short, d'où il sortit sa boucle d'oreille, oubliée jusque là. D'un point de vue extérieur, le comportement de l'adolescent était assez amusant : lent, presque méticuleux, comme s'il devait réfléchir à chacun de ses gestes avant de les effectuer. En un mot, déphasé.

Son dernier geste fut de s'incliner poliment envers Luca, plus profondément qu'il ne l'aurait fait habituellement pour un de ses professeurs.

«  A bientôt sensei. »

La phrase en disant plus long qu'il n'en avait conscience, ce qui n'était pas bien dur : à cet instant, deux choses se battaient en tête de ses priorités : une longue douche brulante et la douceur de sa couette. Et il comptait bien profiter des deux dans la journée, de préférence le plus rapidement possible.
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Luca S. Tizziano
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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ]   [ Terminé ] Jusqu'au dernier souffle ! [ Eiji Kimihiro ] EmptyLun 11 Avr - 10:13

    Y avait-il autre chose à dire ? La parole est d’argent et le silence est d’or, disait-on. A présent la technique martiale dispensée, il fallait laisser la jeune recrue d’un instant retomber sur ses pieds et profiter du vide qui le submergerait toute la journée. Il lui avait fourni le granit et les outils, c’était à Eiji de bâtir son simulacre. De toute façon, quelles que soient les raisons que Luca lui aurait données, elles auraient été vaines, lui qui ne connaissait rien des dessous de l’affaire. De plus, comme confident l’on avait déjà vu mieux, l’italien n’avait jamais été maître dans l’art de la consolation bien qu’il se faisait autant présent que possible pour ses élèves. Alors lorsque l’étudiant qu’il tentait d’aider avait approximativement le même caractère que lui, les choses n’étaient pas des plus faciles non plus… Il ignorait s’il avait réussi son coup avec cette séance intensive, mais qui ne tente rien n’a rien.

    Il observa d’un œil distrait les mouvements du jeune homme, constatant les frémissements d’éreintement de son corps mais surtout la langueur avec laquelle il se déplaçait et se rhabillait. Aussi étrange que cela puisse paraître, c’était la première fois qu’il le voyait aussi calme, la première fois qu’il ne sentait pas cette tension incendiaire rôder autour de lui. Pour autant, le professeur n’était pas inquiet, cet état second était normal après les émotions qui avaient déferlé en lui. Dès le début de semaine prochaine, il le retrouverait en pleine forme, comme il avait l’habitude de le voir sur un terrain, il en était persuadé.

    Alors que le regard évasif du rital s’était posé en direction des fenêtres surélevée du gymnase, il crut apercevoir un mouvement non loin de lui. Lorsqu’il daigna se tourner, ce fut un Eiji respectueusement courbé qu’il trouva. Ce simple geste – aussi usuel semblait-il être – était un indicateur rassurant, presque tel un lot de consolation en dépit de l’austérité dont il avait fait preuve. Lui se souvenait de sa réaction lors de son premier vuoto… Heurté dans sa fierté, il s’en était allé comme un enfant contrarié, pour revenir vers son supérieur quelques jours après avoir eu le loisir de réfléchir. Alors finalement, le jeune homme avait peut-être meilleur caractère que lui. En guise de réponse, il lui adressa un nouveau mouvement de tête pour le saluer.


    « A bientôt. »

    Il était temps de le laisser filer, ils étaient là depuis un moment déjà. Lui-même avait ses obligations journalières, il ne manquerait certainement pas un samedi en compagnie de son fils. Le temps pour lui de boire un café en compagnie de son ex compagne pour patienter jusqu’au réveil de Leo, et son rôle de père reprendrait. D’ailleurs, son instinct paternel surdéveloppé ne put s’empêcher de frapper une fois de plus, et il glissa d’une voix calme avant qu’Eiji ne s’en aille.

    « Reviens me voir si tu veux un entraînement… Que ce soit classique ou vuoto. »

    C’était dit, à bon entendeur. Sans attendre de réponse particulière, Luca récupéra à son tour ses affaires et s’appliqua à remettre ses bijoux en pensant au reste de sa journée.
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