Après avoir abandonné la piste maudite, changé leur chaussures et avoir payé, Dean et Miku se retrouvaient sur le parking, se dirigeant automatiquement vers la voiture de l’infirmier. Ils grimpèrent dedans et Dean démarra. Il n’eu aucun mal à trouver la direction du centre commercial, sauf qu’il y avait le problème des parkings. Un coup d’œil sur sa montre et notre jeune homme soupira doucement. Evidement. Ils étaient vendredi soir et c’était une soirée connue pour être de sortie. De plus, vu l’heure assez tardive à laquelle venait nos deux compères, il était évident de ne pas trouver de place de parking dans les environs du centre commercial. Dean soupira légèrement et lança un coup d’œil vers le ciel qui commençait à s’assombrir –autant pour la nuit à venir que parce qu’ils avaient prévu de la pluie pour la soirée et la nuit.

« On va être obligé de marcher »dit-il en grimaçant légèrement avant de sortir du parking pour reprendre la route d’où ils venaient.

Ce n’était pas que Dean était fainéant, bien au contraire. Mais marcher sous la pluie n’était pas ce qu’il aimait le plus dans la vie. Et s’il ne pleuvait pas lors de l’aller vers le centre commercial, il pleuvra sans doute lors de leur retour vers la voiture. Ils seront trempé et roulé en grelottant de froid n’était pas très agréable. Enfin soit. Ils aviseront une fois sur le chemin du retour. Pour l’instant, Dean allait s’occuper de trouver un parking pas trop loin.

Après une bonne quinzaine de minutes à tourner en rond – Dean avait même hésité à retourner sur le parking qu’ils avaient quitté avant pour voir si une place ne s’était pas libéré … par hasard- l’apparition de LA place devant eux fut comme une délivrance. Alléluia ! Notre infirmier n’hésita pas longtemps et s’y gara, pour le malheur d’un autre conducteur qui pesta vivement contre Dean avant de reprendre sa route. Notre jeune homme eu un sourire amusé tout en le regardant partir. Entre automobiliste, on ne se fait pas de cadeau. C’était la règle d’or à suivre si on voulait arriver à nos fins.

Ainsi donc, après avoir lancé un coup d’œil à Miku, il s’extirpa de sa voiture, s’avisa qu’il n’avait pas oublié son porte monnaie, puis ferma la voiture à clef. Ensemble, ils se dirigèrent vers le centre commercial, qui n’était pas si loin que ça.

« Heureusement que tu n’es pas du genre à te balader en talon aiguille, je n’aimerais pas avoir à te porter pour le retour » déclara notre infirmier avec un sourire amusé tout en désignant les chaussures de la jeune femme, avant de reporter son attention sur la route qu’ils avaient encore à parcourir.

Un coup de vent plus frais que les autres fit frissonner notre infirmier, qui fût bien content de ne pas avoir oublié sa veste.

Qu'est-ce que les gens pouvaient être faignants. En effet, ils ne pouvaient s'empêcher de tourner des heures durant en voiture à la recherche d'une place de parking la plus proche de l'entrée du supermarché. Ce genre d'agissements avait le chic d'énerver Miku qui se garait toujours à la première place qu'elle trouvait... D'autant plus que marcher un peu n'avait jamais fait de mal à personne... Malheureusement, tous n'avaient pas cette mentalité et préféraient faire le moins d'effort possible... Triste monde. Seulement, la situation actuelle était un peu différente... Le ciel sombre annonçait une averse prochainement... Évidemment, la japonaise n'avait pas pris de parapluie. Ce fut pour cela qu'elle ne fit pas de remarque à Dean, attendant patiemment qu'il trouve une place convaincante... De toute manière, un peu de pluie n'avait jamais tué personne et s'ils étaient mouillés, ils se sécheraient en rentrant... Point à la ligne. Ils pouvaient également faire un achat utile en achetant justement un parapluie... celui que Miku avait à l'appartement étant de toute manière rouillé, elle serait gagnante dans cette histoire.

Trouvant une place et s'engageant finalement à pied en direction du centre commercial, la japonaise écouta Dean se moquer gentiment d'elle, avant de réaliser qu'elle ne mettait pas souvent des talons ces temps-ci... et ce n'était pas plus mal pour ses pieds. Enfin, talons, c'était vite dit, ces derniers ne dépassant jamais les deux centimètres...

" Dans tous les cas, je préfère marcher pieds nus ! Il ne manquerait plus qu'il me faille un homme pour me porter !"

Avec les éclats de verre qui jonchaient le sol ici et là, c'était une très bonne idée Miku ! Mais l'idée de passer pour une princesse incapable de marcher ne lui plaisait guère. Enfin, ce n'était pas le cas et ce n'était pas demain la veille que Miku allait porter des talons aiguilles... elle n'avait donc aucun soucis à se faire de ce côté-là.

Pénétrant dans le centre commercial, Miku ne put s'empêcher de soupirer. Il y avait du monde... beaucoup de monde. Vendredi soir, le weekend commençait juste et les Japonais renfermés au travail pouvaient maintenant évacuer la pression entre amis... et les nombreuses activités du centre commercial étaient parfaites pour cela. Les deux amis avaient donc mal choisi leur jour et leur heure... mais il était trop tard pour revenir en arrière.

"Hum... Pendant que j'y pense, il va falloir que je rachète de la nourriture pour Pinpin... Je n'en ai presque plus..."

Et peut-être aussi racheter un gel douche, un parapluie et une boite de chocolat pour sa propre consommation... quoi qu'elle n'allait pas faire pousser le chariot à Dean... Cela faisait d'une part trop couple et la priorité restait tout de même le cadeau pour Mio et la nourriture pour Pinpin... Car si ce maudit lapin n'avait plus rien à manger, il allait finir par s'attaquer de nouveau aux fils de l'appartement et aux barreaux de sa cage... Alors que Miku avait réussi à le sevrer concernant ce phénomène de grignotage intempestif.

Passant devant une boutique de bijoux, puis de vêtements et enfin de musique, Miku se demanda par où ils devaient commencer à chercher ce fichu cadeau... Dans le cas contraire, les deux jeunes gens allaient tourner en rond jusqu'à ce que mort s'ensuive...

"Si on ne sait pas quoi chercher... ça risque d'être long si tu veux mon avis..."

Les paroles de Miku arrachèrent un petit sourire amusé à notre infirmier. Décidément, Miku n’était pas du genre à vouloir entrer dans le moule de la femme conçu par la société. Elle ne portait pas de talon aiguilles, ne voulait pas qu’un homme la porte pour marcher. Aussi Dean l’avait assez rarement vu en jupe ou robe –bien qu’elle avait tout de même des jambes renversantes. Enfin soit, ne nous égarons pas de notre histoire initiale.

Ainsi donc, tout en marchant tranquillement vers le centre commercial, Miku évoqua un certain Pinpin. Dean eu un temps d’arrêt puis rattrapa la jeune femme. Tout en accélérant le pas, notre infirmier se demande qui pouvait être ce fameux « Pinpin ». Un animal, c’était sûr. Mais lequel ? Un chien ? Même si Pinpin était un nom peu commun pour un chien, Dean se dit que Miku était peut-être du genre ç vouloir sortir du lot en donnant un nom un peu original à son animal. En soit.

Ils entrèrent donc dans le centre commercial bondé. Le vendredi soir devait être le jour de sortie le plus prisé pour faire ses courses. Soupirant discrètement, Dean suivit Miku qui semblait savoir où elle allait, et regarda les magasins. Musique, mode, goodies, manga, salle d’arcades … que de truc pas très intéressant à offrir à des nippons traditionnels. Miku se tourna alors vers Dean et lui avoua ne pas savoir par où commencer.

« Je ne sais pas non plus … » lui avoua-t-il en laissant glisser son regard sur les alentours « On a qu’à tester le magasin là-bas … » reprit-t-il en désignant un magasin quelconque d’un signe de tête.

Miku accepta et ils y allèrent … pour en ressortir tout de suite après.

Ainsi se passa une bonne heure. Nos jeunes gens allèrent de magasins en magasin et en ressortait à chaque fois plus déçus. Déçu et complètement blasé. Réussissant quand même à acheter de la nourriture pour ce pauvre Pinpin –qui s’était avéré être un simple lapin- ils étaient sur le point d’abandonner lorsque Dean eu une illumination.

« J’ai trouvé ! » s’exclama-t-il

Sans réfléchir d’avantage, il attrapa la main de Miku et se fraya un passage entre un peloton de personnes agglutinées les unes aux autres. Ils arrivèrent finalement sain et sauf devant un magasin d’Antiquités.

« On essaye ? De toute manière au point où on en est » dit-il en rigolant doucement.

Sans attendre l’approbation de la professeure, notre infirmier poussa la porte et entre. Une fois la porte retomber dans es gonds, le silence remplaça le bruit extérieur, donnant l’impression à Dean d’être passé dans une autre dimension.

Quelque peu émerveillé, son regard glissa le long des rayons sur lesquels était exposé une multitude d’objet sans ordre ni définition précise. Des bibelots côtoyaient des cadres. Des éléphants de toutes les tailles se cachaient derrière des bonzaïs ou des Bouddha. Dans le fond du magasin on pouvait entendre clapotis discret et agréable de l’eau. Une douce odeur de bois ce mélangeait avec celle de l’encens et se propageait dans toute la pièce. Une petite musique instrumentale se faisait entendre par des hauts parleurs cachés. Tout dans ce magasin, dégageait un air zen, très agréable après le tumulte incessant du centre commercial.

Dean, qui tenait toujours la main de Miku dans la sienne, resta longuement sur place. Puis, secouant légèrement la tête comme pour sortir de sa transe, notre jeune homme s’avança et, remarquant seulement maintenant les doigts de Miku entre les siens, la lâcha doucement. Il fit quelques pas en avant puis tourna vers la jeune femme et lui sourit.

« T’en dit quoi ? En route pour la chasse à la chose spéciale » dit-il, un sourire radieux sur le visage, brisant ainsi le silence de la pièce.

Mon Dieu que ça commençait à être long ! Un magasin, puis un autre et encore un autre sans que les deux jeunes gens ne puissent réussir à se mettre d'accord sur l'objet qui ferait le bonheur de Mio. Non pas que leur goût en matière de bibelots était très différent, mais malheureusement et simplement : ils ne trouvaient rien de convenable ! Néanmoins, Miku n'allait pas revenir bredouille dans cette histoire : un détour par l'animalerie lui avait permis de faire l'acquisition d'un sac de granulés, idéal pour le maudit rongeur qu'elle avait décidé d'adopter. La voilà ainsi à se balader de magasins en magasins, son sac de cinq kilos en main.

Soupirant une ultime fois, la Japonaise allait demander à son ami, visiblement plus déterminé qu'elle, de laisser tomber pour rentrer. Car là, maintenant, tout de suite, Miku n'avait envie que d'une chose : un bon bain chaud. Mais non ! Alors que tout espoir semblait perdu, que la jeune femme avait décidé de renoncer, notre infirmier national s'exclama de toutes ses forces, certain d'avoir trouvé l'idée du siècle. Partagée en deux, entre le désir de rentrer et la volonté de trouver le cadeau, Miku n'eut pas le temps de donner son avis. La prenant par la main, l'Américain réussit tant bien que mal à se frayer un passage à travers la foule compacte.

Les deux jeunes gens se trouvaient maintenant devant un magasin d'antiquités et la professeure se demandait si Dean ne souhaitait pas la provoquer.. Au premier coup d’œil, la Japonaise aurait pu émettre mille critiques sur ces attrapes nigauds, mais elle préféra se taire, surtout que certaines reproductions de monuments semblaient finalement correspondre à la réalité de manière plutôt fidèle.

Entraînée de nouveau par Dean, les deux jeunes gens pénétrèrent ainsi dans le magasin. Ce dernier n'était finalement pas un magasin de simples reproductions d'antiquités, mais plus un pot-pourri de tout ce qui concernait le zen. L'odeur de bois et d'encens était agréable et la petite musique légère pouvait presque faire croire qu'ils étaient en vacances... De plus, cette ambiance semblait agir sur les personnes présentes dans la pièce... Miku la première. Néanmoins, ce qui accaparait le plus son attention était sa main droite et celle de Dean toujours entrelacées. S'il lui avait saisi la main, c'était pour ne pas la perdre dans la foule, mais maintenant... Miku ne sut que penser à cet instant, tandis que son ami restait toujours silencieux à contempler le paysage de la boutique... Et sans réfléchir, sans savoir pourquoi, elle serra un peu plus fort sa main dans la sienne, rabattant ses doigts sur le dos de sa main. Le jeune homme sembla s'en apercevoir et laissa glisser sa main pour lâcher la sienne. Soudainement mal à l'aise, alors qu'il lui proposa de partir en quête de l'objet désiré un grand sourire sur les lèvres, Miku acquiesça de la tête avant de partir dans une rangée lambda, cachant ainsi son malaise. La Japonaise était décidément stupide, car partir soudainement sans un mot était des plus étranges. Soupirant doucement, elle pria le ciel pour que Dean n'ait rien remarqué quant à son malaise ou à cette histoire de main tenue. Sérieusement, on dirait une adolescente qui ne comprenait strictement rien à la vie...

Tentant tant bien que mal de reporter son attention sur les objets présents, Miku souffla doucement, examinant les rayons. Le nombre de ramasses poussières était impressionnant, mais ils étaient tous charmants. Ainsi, la jeune femme passa plus de temps à regarder ce qui lui plaisait plutôt que de penser à ce que Mio aimerait avoir. La jeune femme craquait donc pour un joli service à thé, un masque nô ainsi qu'un joli collier de perles multicolores en forme de fleur qui, soit dit en passant, n'avait rien d'une antiquité. Puis son regard se posa sur le fond de la pièce et sur les quelques estampes accrochées au mur. Reposant le beau collier, récupérant son sac de granulés et s'approchant des estampes, Miku n'était pas capable de dire s'il s'agissait d'originales.. mais vu le prix... Certes elles n'étaient pas données et le salon de Mio et Akyo en était déjà plein, mais là au moins, ils étaient certains de faire plaisir. L'une d'elles lui plaisait particulièrement : celle représentant des herbes et des papillons sur un fond jaune pastel, avec le mont Fuji en arrière plan.

Pivotant sur elle-même, ne pensant plus à son malaise d'il y avait quelques minutes, la demoiselle repartit à la recherche de son camarade qu'elle trouva au centre d'un des nombreux rayons du magasin...

« J'ai peut-être une idée... »

Le peut-être était de rigueur et le jeune homme allait vite comprendre pourquoi lorsque d'un signe de tête la jeune femme l'invita à la suivre.

Avant de se détourner de Miku pour partir à la recherche de la pièce sacré, Dean avait, évidement, remarqué son mal aise. Juste avant qu’il ne lâche sa main, n’avait-elle pas resserré son emprise sur sa main ? Il lui avait semblé que si. Préférant ne pas révéler quoi que ce soit et sans doute pour cacher son propre malaise, Dean se détourna et se mit à la recherche d’un bel objet, susceptible de plaire à leurs sauveurs de la dernière fois.
Alors qu’il furetait entre les rayons, Dean s’attrapa à lancer quelques coups d’œil discret à la jeune professeure. Pour ne pas la perdre de vue ? Parce qu’il avait peur qu’elle parte sans lui ? Pour observer la certaine élégance qu’elle dégageait ? Il ne le savait pas lui-même. Ainsi, il fut incapable de se concentrer sur les bibelots, tous plus jolis les uns que les autres. Son esprit était trop obnubilé par ce qu’il venait de faire. Ce simple contact avec la main de la jeune femme, qui était tout de même son ex copine, avait un drôle d’effet sur Dean. Il ne savait pas quoi faire, ni s’il devait en parler. Soupirant doucement, il baissa le regard vers une famille d’éléphant et secoua doucement la tête.

Lorsqu’il entendit des pas s’approcher de lui, il ne leva pas le regard, pensant que ce devait être le vendeur. Mais lorsqu’il entendit la voix de Miku, son cœur fit un bond. Contrôlant le tout, il se tourna vers, lui souriant et l’interrogea du regard. D’un hochement de tête, il lui signifia qu’il était d’accord et la suivit vers l’objet dont elle parlait. Pendant qu’il marchait derrière elle, Dean ne put s’empêcher d’observer avec attention –tout en essayant de rester discret- la chute de rein de la jeune femme et lui rentra presque dedans lorsqu’elle s’arrêta devant un tableau. L’esquivant de justesse, Dean porta son attention sur ledit Tableau et siffla entre ses dents.

« Joli ! J’aime beaucoup les couleurs et ce paysage est sans doute le plus connu, celui qu’on voit dans chaque guide du Japon » souriant, amusé, l’infirmier s’approcha du tableau et … se figea en voyant le prix. « Par contre, le prix est un peu moins joli … » grimaça-t-il tandis qu’il se remit à côté de la jeune femme.

Il croisa les bras et afficha une moue de réflexion. Si Dean ne se trompait pas dans ses calcules, ce tableau devait valoir dans les … 600$ ? Ou plutôt 700$ ? Hm et s’il mettait son talent de négociateur en œuvre ? Il pourrait éventuellement gagner 100$, tout au plus. Mais la question qui se posait maintenant : n’était-ce pas mal vu de marchander au Japon ? Dans le doute, Dean préféra ne pas tester. De toute manière le vendeur n’avait pas montré le bout de son nez. Haussant donc les épaules, notre jeune homme se tourna vers Miku

« Je pense qu’on va plutôt choisir les chocolats, non ? Je pourrais éventuellement encore mettre une bouteille de Merlot Californien … »

C’est vrai quoi. Plutôt que de se casser la tête à trouvé un cadeau qui sera plutôt trop futile et trop inutile, autant se rabattre sur l’idée première de Miku : les chocolats étaient aimé par tous le monde et le mari de Mio pourra ainsi découvrir autre chose que le vin Japonais qui n’était pas des meilleurs –au goût de notre infirmier, évidement.

Le prix était en effet l'inconvénient majeur. Malheureusement, dès que l'on cherchait un objet particulier pour faire plaisir à une personne particulière, il fallait obligatoirement sortir la carte bancaire. Et visiblement, cette expédition n'échappait pas à la règle. Les estampes étaient toutes très belles, mais toutes trop chères. De ce côté, Miku n'était pas vraiment à plaindre. Son métier lui rapportait chaque mois un salaire convenable et les extras qu'elle pouvait faire en tant qu'archéologue ou les quelques articles qu'elle rédigeait parfois pour des revues spécialisées permettaient d'alimenter un peu plus son compte en banque. Néanmoins, et sans être radine, elle préférait éviter de faire cette folie et garder ses économies pour changer de voiture par exemple... voire d'ordinateur portable ou bien encore de garde-robe.

L'infirmier semblait être également de son avis, comment ne pas l'être après tout ? Haussant les épaules en signe de résignation, la japonaise trouvait néanmoins dommage d'abandonner maintenant... Dans ce maudit magasin de bric-à-brac, il devait bien y avoir un bibelot amusant, et pas trop cher, qu'ils pouvaient ramener en plus de la fameuse boite de chocolat et du vin californien !

Regardant autour d'elle une nouvelle fois, la professeure prit le parti d'acheter la première chinoiserie qui aurait une bonne tête. Jetant finalement son dévolu sur une sorte d'éléphant décoratif et inutile en fausse porcelaine, elle choisit le plus gros du groupe, qui allait couter en tout et pour tout 1500 Yens.

« Voilà ! L'éléphant pour la décoration, les chocolats pour la gourmandise et le vin pour qu'Akyo ne perde pas ses mauvaises habitudes de gros buveur ! J'espère juste que ta piquette américaine sera à la hauteur de la liqueur de sa grand-mère ! Sinon, il risque de nous remplir de nouveau les verres avec ! »

Ajoutant un clin d'œil pour terminer sa provocation, les deux collègues purent ainsi faire la queue histoire de régler leur seul et unique achat... Songeuse, Miku fit l'inventaire de ce qui lui manquait... Miam-miam pour Pinpin... Ok. Cadeau pour Mio... Ok. Il ne restait plus que la boite de chocolats maintenant. Enfin deux boites, car la jeune femme pouvait facilement être tentée par cette gourmandise et risquait surtout de dévorer la boite qui ne lui était pas destinée. Néanmoins, un autre achat, le parapluie pour être exacte, lui était complètement sorti de la tête... Tant pis, elle continuerait avec son pépin rouillé, mais resté à l'appartement pour ce soir, encore quelques temps... d'autant plus qu'elle n'avait aucune idée du temps qu'il faisait maintenant dehors.

Réglant l'éléphant et retournant finalement dans la galerie marchande, son sac de granulés dans une main et l'éléphant en porcelaine dans l'autre, la japonaise ne risquait plus d'avoir de problèmes avec ses histoires de mains tenues ou non. Elle devait surtout arrêter d'avoir ce genre de réactions pour la simple et bonne raison que son ex petit copain, d'il y a de nombreuses années, lui avait saisi la main pour ne pas la perdre dans la foule. Elle qui croyait avoir définitivement tourné cette page, semblait réagir comme si cela n'était pas totalement le cas. Soupirant, Miku réalisa alors qu'il y avait moins de monde au centre de la galerie. Restaurants et autres salles d'arcades semblaient par contre des plus animés. Restait maintenant à trouver un chocolatier...

« On a presque fini ! Je te propose de faire un pot-pourri de chocolats noirs, blancs et au lait... Des fois qu'ils n'aimeraient pas une sorte ou une autre.»

De son côté, Miku les aimait tous, elle n'était pas compliquée ! Le chocolatier était maintenant en vue, mais il était néanmoins sur le point de plier boutique !

Finalement, Miku se décida tout de même d’acheter un éléphant pour la maudite somme de 1500 Yens. Pendant qu’elle paya, Dean fureta encore un peu entre les rayons avant de sortir du magasin avec la jeune femme. Ce qui le frappa, tout de suite après avoir laissé la porte se refermer derrière eux, était le certain silence qui régnait maintenant dans le centre commercial. C’était comme si tous les gens avaient disparu ou s’étaient volatiliser. D’autant que la plupart des magasins avaient fermés ou étaient sur le point de fermer. Pendant qu’ils se mirent à la recherche d’un chocolatier, Miku avait reprit la parole. Faire un pot pourris de toutes les sortes de chocolats ? Dean ne pouvait que lui donner raison. Au moins comme ça ils ne se tromperont pas sur les goûts de Mio.

Mais leur seule idée risquait d’être réduite à néant en voyant le seul chocolatier de tout Tama Greenwalk qui était sur le point de plier boutique. Après avoir lancé un coup d’œil a Miku, Dean se mit à courir et atteint la boutique au moment où le vendeur fermait le volet. Parlant vivement, notre américain eu besoin de mettre en œuvre toute sa force de persuasion. Lorsqu’il était stressé et qu’il voulait absolument quelque chose, son accent américain ressortait encore plus fortement que d’habitude. Sans doute était-ce pour cette raison –et parce qu’il faisait des fautes de grammaires et que, donc, le vendeur avait pitié de lui- que ce dernier le laissa entrer. Lançant un coup d’œil de vainqueur à Miku, Dean le suivit donc dans sa boutique et en ressortit une vingtaine de minutes après avec un sachet remplis de chocolat.

« Et voilà, reste plus qu’à rentrer maintenant » déclara-t-il en rejoignant Miku.

Ensemble, ils se dirigèrent vers la sortie du centre commercial et, comme d’un commun accord, se figèrent en face des portes. Dehors, la pluie avait commencé à tomber. Et pas la simple petite pluie qui passait vite. Non. Là c’était les grosses goutes et une averse qui n’avait pas l’air de vouloir cesser. Grimaçant légèrement, Dean ferma la tirette de sa veste jusqu’en haut et releva le col. Puis, se tournant vers Miku, il attrapa le sac de granulé pour son lapin –qui était tout de même assez lourd- et lui donna le sachet de chocolat à la place.

« Bon … on n’a pas le choix. Prète pour un sprint ? »

Après avoir eu l’approbation de la jeune femme, Dean passa la porte et, ensemble, ils se mirent à courir. Ils ne purent pas échappés aux goutes qui s’abattirent sur eux sans aucune pitié. Si bien que nos deux jeunes gens furent rapidement trempé, avant même qu’ils n’eurent fait la moitié du chemin vers la voiture. Ils tentèrent d’esquiver les flaques, mais rapidement Dean courait dans l’eau qui s’infiltrait dans ses chaussures et s’empreignaient dans ses chaussettes. Arrivé à la voiture, notre infirmier ne trouva pas la clef tout de suite et dût se battre pour sortir la clef de sa poche. Clef qui lui tomba encore des mains, ce qui leur fit perdre encore plus de temps. Enfin, après bien deux minutes de combat épique, Dean et Miku se retrouvèrent, tremblant de froid, dans l’habitacle de la voiture.

Les vêtements dégoulinant, les cheveux lui collant sur le front, Dean démarra la voiture et mit le chauffage à fond … avant de soupirer lourdement.

« Dé … solé. On n’aura pas de chauf … fage. Il est cassé … depuis que la voiture à dormis … dehors … en montagne » Dit-il, grelottant.

Il se passa une main tremblante sur le visage et dans les cheveux et s’efforça à respirer calmement et contrôler ses tremblements. Puis, une fois qu’il pensa être assez calme, Dean enclencha la première vitesse, mit le clignotant et s’engagea sur la chaussé.

Ils n’eu aucun n’échange de parole lors de leur rentrée et Dean en fut reconnaissant, étant donné que, même pour le meilleur conducteur, rouler par ce temps était dangereux et toute sa concentration était portée sur la route.