Pendant le banquet, dans la salle désaffectée (PV Sheik')

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Kerishu quitta le banquet et flâna dans les couloirs du pensionnat. Une folle envie de tirer sur une cigarette prit la rouquine. Cette dernière se maudit de ne pas avoir un paquet sur elle. Que ne donnerait-elle pas pour une Camel, ou même une Gauloise! Ou un petit pétard, plutôt...(^^) Elle avait peut-être arrêter les clopes, mais certainement pas le shit :p. Si seulement elle pouvait croiser Majoren... Celle-ci lui avait parler d'un garçon, Erwann. Peut-être en avait-il.

Kerishu secoua la tête et entra dans la vieille salle désaffectée. Elle saisit une chaise branlante et s'avachit dessus. Elle entendit alors la porte s'ouvrir.

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Le brun marchait dans les couloirs de l'école à la recherche d'une salle calme et paisible. Une salle vide, en somme. Ca devenait difficile à trouver, compte tenu du nombre d'élèves qui grouillait dans l'école. Même ceux qui habituellement séchaient les cours et venaient le moins possible semblaient s'être donné rendez-vous, rendant la tâche difficile au voleur. Il avait du aller dans les hauteurs. Là-bas, normalement, les élèves n'y étaient pas. A cette heure-ci beaucoup étaient déjà au banquet, un banquet plus calme que prévu, s'il en avait cru les murmures. Il n'avait néanmoins pas tout compris sur ce histoires de "loufoques" et dans le fond, qu'importe.

Au final, le jeune homme ouvrit une porte donnant sur une vielle salle. Sans doute une salle de cours. C'était salle, c'était poussiéreux, et pire encore, ce n'était pas vide. Il aurait refermé la porte pour aller plus loin, s'il n'avait pas reconnu la demoiselle qui squattait les lieux. Il ne savait plus son nom, mais elle avait été, pendant quelques temps, sa colocataire...

Bref, il entra sans se presser, s'alluma une clope au passage et referma la porte avec la pied, sans grand douceur mais sans force excessive non plus.

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Kerishu ne se retourna pas quand elle entendit la porte s'ouvrir, se contentant de grogner à l'inconnu qui venait troubler son moment de solitude et de tranquillité, ainsi que ses rêves... fumants... La porte claqua soudainement ce qui fit sursauter légèrement la jeune femme. Kerishu se retourna pour voir qui avait fermer aussi violemment la porte. La rouquine découvrit alors son ancien colocataire passer devant elle sans la regarder. La jeune femme soupira intérieurement et replongea dans son subconscient.

Kerishu se souvenait vaguement de son nom, seulement car les autres élèves le murmurait avec une peur singulière. Sheikhan. Bien qu'ils avaient partagé une chambre pendant un moment, ils ne se connaissaient que de vue. C'était pareil avec Tsuyu. Le brun ne venait qu'occasionellement pour prendre des affaires à la va-vite, et, la plupart du temps, s'arrangeait pour passer quand Kerishu et Tsuyu n'étaient pas là. La gamine, quant à elle, dormait rarement dans SON dortoir et préférait squatter ceux des autres. Lyo, par exemple. Kerishu, elle, passait pratiquement toutes ses nuits dans le dortoir qui lui avait été attribué et, quand la salle de musique ou le parc étaient bondés, elle se réfugiait dans sa chambre pour jouer un morceau. Mais maintenant, Kerishu ne partageait plus sa chambre avec les deux "fantômes". Elle se rappelait la seule fois où ils s'étaient retrouvés tous trois dans le dortoir. C'était quand la gosse et elle-même étaient venues s'installer. La gamine avait péter un câble, ce qui avait exaspérer Sheikhan et la rouquine.

Kerishu chercha, en vain, une cigarette dans ses poches. Tant pis les bonnes résolutions!! Aujourd'hui, elle s'accordait une pause dans sa tentative d'arrêter la clope. Quand elle comprit enfin qu'il lui serait impossible de trouver ne serait-ce qu'une petite cigarette dans ses affaires, elle soupira une nouvelle fois intérieurement. Elle allait devoir demander à Sheikhan, même si elle n'avait aucune envie de parler ou même de regarder le brun.

C'est avec un ton absent, le regard vague, qu'elle demanda :

"T'aurais pas une clope?"

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"Non."

Il avait encore son paquet de clope à la main, alors à question stupide réponse idiote. Bien sûr qu'il avait des clopes, et il avait pas franchement envie de lui en donner. Les supérettes étaient encore ouvertes, elle pouvait sortir au lieu de rester là. La réflexion n'était vraiment pas la matière favorite des femmes, quel que soit leur âge !

Le brun rangea le paquet dans une poche de son pantalon. Il en avait marre. Son bon vieux jean déchiré par endroit et sa veste lui manquaient. Comment Ni' faisait pour supporter les chemises ? La sienne lui collait encore à la peau. Fallait dire, entre la chaleur étouffante et la bataille d'eau, elle avait pas pu trop s'en décoller. Mais c'était désagréable. Il finit d'ailleurs par ôter lunettes et chemise, finissant torse nu dans un pantalon qu'il commençait à sérieusement détester.

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-Non.

Voilà ce qu'avait répondu Sheikhan quand Kerishu lui avait demandé s'il n'avait pas une cigarette. Non, non, non, non. Elle lui en aurait mis une de ces baffes...!! Mais bon, se frotter à un mec qui a vécu dans la rue et qui a fait de la taule, c'était peut-être pas très prudent...

Kerishu regarda autour d'elle. Pendant quelques secondes, elle croisa le regard du brun. Celui-ci voulait qu'elle dégage, même pas la peine de le dire ou de le regarder c'était bien compréhensible.

*Tu peux toujours rêver. J'suis là et j'y reste! Premier arrivé, premier servi!* pensa Kerishu. Sheikhan était têtu? Qu'à cela ne tienne, la rouquine l'était aussi!! Et elle n'allait sûrement pas partir de la salle. Si le brun désirait être seul, à lui de virer!

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Bien décidé à ne pas réagir plus que de coutume à la présence de la jeune fille, Sheikhan alla s'appuyer sur un rebord de fenêtre. La vue était sympa, mais les élèves qui grouillaient en bas, attablés ou en train de se servir gâchait un peu le paysage. Il aurait mieux aimé voir seulement la pelouse et les arbres. Néanmoins, là, ça lui rappelait surtout qu'il avait faim. Il avait mangé sur le pouce le midi, à peine plus le matin et pas même un mini paquet de chips vers 18 h. Avec toutes les émotions de sa journée ( Arianne, l'autre enflure qui l'avait arrosé, etc... ), un bon repas ne serait pas de trop. Il s'était promis de rester le plus tard possible pour sa frangine, mais il ne comptait pas rester jusqu'au bout. Le feu d'artifice ne débuterait que deux heures après ( il était 21 heures ). Peut-être qu'il reviendrait à ce moment-là, certainement pas avant.

Le voleur se retourna en expirant de la fumée. La salle n'avait pas été utilisé pour des cours depuis bien longtemps, mais les marques dans la poussière laissaient clairement entendre que bien des élèves y avait déposé leur charmant fessier, à l'instar de la rousse...

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Kerishu croisa les bras sur le pupitre devant elle et y déposa son menton, tout en fermant les yeux. Un sourire se dessina au coin de ses lèvres. Elle avait l'impression d'être revenue quelques années en arrière, quand elle entrait en cours de maths.

La rouquine ouvrit les yeux. A la lueur du lampadaire, on voyait nettement les graffitis dessinés par des élèves ennuyés par tel ou tel cours. Kerishu les observa les uns après les autres. Certains exprimaient les pensées de l'auteur d'une manière assez poétique -"Les mathématiques, la physique, quel ennui, quel gâchis!", "Je m'ennuie sous le soleil Japonais, à bas l'Anglais!!"-, tandis que d'autres étaient plus directes - "Prof' Zakumi va chier", "Allez tous vous faire f*****!!!". La jeune femme retint un petit rire.

Kerishu se balança sur sa chaise, la tête en arrière. Si seulement elle avait une cigarette!!

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Il écrasa sa cigarette sur le rebord avant de l'envoyer dehors par la fenêtre. La rousse restait là, silencieuse, faisant juste un peu grincer sa chaise sur laquelle elle se balançait. Il n'arrivait que quelques bruits de l'extérieur, outre le bruissement des feuilles d'un arbre, non loin de l'endroit où Sheikhan se trouvait. Il aurait presque pu toucher les branches s'il s'était retourné. Pour le moment néanmoins, le brun était tourné vers l'intérieur de la pièce, les yeux rivés sur un point au mur qui n'existait pas.

Le jeune homme aimait ce genre de silence léger, sans signification particulière. Il doutait néanmoins que ça dure. Sans trop savoir pourquoi, la jeune fille lui donnait plus l'impression d'être une fille qui ne tenait que peu en place. Il ne l'avait pourtant pas beaucoup croisé. Une fois ou deux dans la cour peut-être, et une fois dans la chambre. Rien de plus, autant dire presque jamais.

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Kerishu ressentait un besoin de bouger, ou ne serait-ce que de marcher, son envie irrépressible de fumer n'arrangeant pas les choses. La jeune femme cessa de se balancer et se passa une main dans ses cheveux roux en bataille.

Bien que simplement vêtue d'un débardeur noir et d'un jean bleu délavé, Kerishu avait horriblement chaud. La chaleur, déjà étouffante au dehors, était insoutenable dans la petite pièce fermée qui n'était jamais nettoyée. Kerishu se ventila quelques instants avec sa main, mais dut accepter l'évidence : ce simple geste ne la rafraichirait pas. La rouquine remonta quelque peu son tee-shirt au dessus de son nombril, à la limite de sa poitrine quasi-inexistante -80B, c'est vrai que c'est pas grand chose pour une jeune femme de vingt ans...

Kerishu cala sa chaise en arrière sur la table, les pieds sur son pupitre, les bras croisés derrière sa tête. Elle entendit le bruit caractéristique d'une cigarette qu'on venait d'éteindre et son envie de fumer ne fut que plus pressante.

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Il avait envie de l'embêter. Là comme ça, en la voyant, la seule chose qu'il avait en tête était de la faire sortir de ses gonds. On lui avait dit une fois qu'on ne connaissait les gens qu'après les avoir vu réellement en colère. A mainte reprise, il avait pu se rendre compte de la véracité de la chose. Certains à qui on donnait le bon Dieu sans hésiter se comportait comme des salopards finis une fois en rogne. D'autres qu'on aurait fichu en taule rien que pour leurs attitudes générales avait un comportement étrangement honorable... Et si une chose l'amusait vraiment, c'était bien d'observer les gens et de noter les différences de comportement entre le masque et la personne derrière.

Le brun sortit son paquet de cigarette de sa poche encore une fois. Il se retint néanmoins d'en prendre une autre. S'il ne comptait pas arrêter ça dans l'immédiat, il fallait tout de même qu'il freine le rythme avant d'y aller comme un pompier. Son endurance allait en prendre un sacré coup sinon, et ça, fallait bien avouer que ça le ferait chier. Il joua donc juste avec les cigarettes, en prenant une avant de la faire taper contre le fond du paquet. Il aimait bien l'odeur qui se dégageait du carton. Ca lui rappelait de bons souvenirs. D'ailleurs, un très, très mince sourire apparut sur ses lèvres, et il rangea le paquet aussi brusquement qu'il l'avait sorti, en s'amusant à la place avec le briquet.

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Kerishu somnolait à moitié sur sa chaise, gardant néanmoins les yeux ouverts. Elle n'avait pas vraiment confiance en ce Sheikhan, raison pour laquelle ses paupières ne se baissaient point. D'ailleurs, sûrement pour l'énerver, le brun jouait avec un paquet de cigarettes plus qu'à moitié plein. Un rictus vint se loger sur les lèvres de la rouquine. Elle avait compris depuis bien longtemps que Sheikhan avait encore pas mal de clopes, seulement il ne voulait pas lui en filer. Il voulait simplement la faire enrager, ce qui expliquait le tripotement de paquet. Qu'il essaie!! Il en fallait plus pour énerver la rouquine!!

Kerishu se passa une main dans les cheveux et regarda l'heure : vingt et une heures et quart. Elle devait y aller. D'ici environ trois quart d'heures, elle devait passer un coup de fils, se rendre au feu d'artifices et rejoindre des collèges dans un petit restaurant français. Si elle voulait avoir le temps de prendre une douche, de trouver des vêtements potables, de retrouver son portable et par conséquent le code du cadenas de son vélo, il faudrait qu'elle parte maintenant -eh oui!! elle s'assagit pas avec l'âge, celle-la...

[HJ j'aurais trop, trop, trop voulu continuer, mais j'aurais sûrement plus le temps de venir avant un long moment ]

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