Un coca ne tue personne [PV mon Wan =)]

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Il faisait une chaleur insurmontable aujourd'hui. Une chaleur qui perturbait Sharwyn. Elle adorait la morsure du froid sur sa peau, et sentir ses pores brûler, et sa peau mouiller de sueur, tant elle était incapable d'emmagasiner tant de chaleur, la mettait dans tout ses états. Elle détestait ça. Il ne pouvait jamais faire bon. Soit glacial, soit brûlant, mais jamais elle ne tombait au moment où il faisait tiède, ensoleillé, avec une légère brise rafraîchissante. Nan, là, elle n'avait droit qu'au soleil impitoyable, aucun nuage, un vent quasi nul, et des gens pressés qui s'entassent dans les rues de Tokyo, emmagasinant deux fois plus de chaleur dans la ville que hors de la capitale. La belle cherchait désespérément une piscine, une fontaine, un point d'eau quelconque. Mais elle avait beau chercher, elle n'y arrivait pas. Ok, elle parlait couramment japonais, mais n'empêche. Elle se perdait facilement dans cette ville immense. L'air était irrespirable, et Sharwyn manquait de suffoquer, toujours à la recherche, vaine, de son sésame, l'eau.

La vue d'un café au coin de la rue qu'elle passait au peigne fin, l'acheva. Voir les bulles qui éclataient dans le verre de limonade d'une gamine, lui otèrent l'envie de se baigner. D'abord se désaltérer. Même si elle devait pour cela, s'asseoir près des autres. Erk, la foule, elle détestait ça. Le pire, c'était les cris, et les gens qui se collaient à vous. Re erk, les contacts humains. Peau contre peau. Beuuaaah ! Ne pas y penser, Wywyn. Tu bois pour survivre, et tu files.

La belle se répétait cela dans sa tête, tout en s'asseyant à la terrasse du café. Le serveur arriva dans son dos, et la fit d'ailleurs sursauter. Elle grogna un peu, le toisa avec méfiance alors qu'il se penchait pour la saluer. Elle n'arriva à lâcher qu'un mot. Heureusement qu'il était compréhensif. A peine eut elle prononcé COCA, qu'il avait disparu. Elle soupira, attendant que ce dernier revienne. Une gamine derrière elle, jouait à décoller les chewing gums sous une table. Sa mère avait beau gueuler, rien à faire. Elle s'amusait comme une folle. Sharwyn grimaça, et tenta de repérer des têtes familières dans le café. Ichigo ? Erwann ? Fallait pas rêver, mais bon ..

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Trois. C'était le nombre de jours qui s'étaient écoulé depuis son retour à Tokyo. Tout avait bien changé, bien trop au goût du brun. Il était parti il y a trois mois de cela, au bon moment, juste avant que tout commence sérieusement à chauffer. Il savait désormais que Majoren s'était pratiquement cloitré dans la planque pendant ces trois mois, il savait aussi que tout ses anciens amis et surtout « clients » avaient disparu du paysage. Pas étonnant vu le merdier que le brun et la petite brune avait remué en refroidissant deux flics en une même nuit. Devant tout ce désert d'activité ésotérique, Mathew avait pris des vacances. Mathew étant le nom qu'Erwann prenait pour les « affaires ». De bonnes vacances qui s'annonçaient à être longues et loin. Les petits truands devraient faire profil bas pendant un petit temps, le temps justement que toutes ces histoires se décantent un peu.

Comme un marteau piqueur enragé, Erwann avançait donc frénétiquement le long d'une rue commerçante qui était, il fallait l'avouer, assez fréquenté. Il avait l'intention de passer voir une vieille connaissance pour lui faire signe qu'il était de retour. Cependant, c'était un come back un peu nuançable vu la discrétion dont le canadien faisait preuve jusque là. Après être entré dans une boutique de babioles et de souvenirs à touristes, il y salua le patron, qui se trouvait être la dite connaissance.

Très vite, la discussion vira au mélodrame grec : le patron qui devait se faire des ronds de fin de mois grâce à la revente d'herbes « médicinales » se plaignait grassement de la baisse du chiffre d'affaire. Soi disant que c'était de la faute des gens comme Mathew..., qui s'amusaient un peu trop et qui finissaient par faire de grosses bêtises. Le canadien montrait clairement une expression traitant d'un « je m'en fout » totalement explicite, ce qui avait don d'énerver le patron un plus chaque seconde.

Erwann stoppa d'écouter. Pas parce que cette complainte lui titillait ses nerfs de mauvaise humeur, mais parce qu'il avait aperçu, de l'autre côté de la rue dans le café la fille qui l'avait tant fait bouillir il y a de cela bien longtemps. Sharwyn. Ça faisait un sacré bail. Dans un même mouvement fluide et cadencé, il se leva, marcha jusqu'au dit café et s'approcha de la jeune fille. Il avait complètement abandonné le commerçant, qui le fusillait du regard à présent, et qui devait même lui balancer quelques jurons. Sans qu'elle le voit arriver, il lui lança :

- Je croyais que les jeunes filles sages restaient chez elle pour faire leurs devoirs, non ?

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Le serveur revint une minute plus tard, alors que Sharwyn était toujours perdue dans la contemplation de la fillette aux chewing gums. Finalement, après un haussement de sourcils désapprobateur, elle jeta un regard furtif au blondin de serveur qui semblait planter là à attendre un pourboire. Eh oh, Sharwyn avait déja un mal fou a payer son inscription à l'école, alors bon. Fallait pas pousser. Et pis il avait qu'à le lui avoir apporté plus rapidement. Na. Sans plus un regard vers lui, elle amena ses lèvres siroter le liquide brunâtre et pétillant. Elle se délecta de l'effet de l'acide salicylique au fond de sa gorge, qui étaient a deux doigts de lui flanquer les larmes aux yeux. La température de son corps baissa d'un degré, et, soulagée, elle regarda la fillette partir en pleurs et sa mere caqueter qu'elle était une vraie cochonne. Sharwyn sourit. Si ca se trouve, on lui dirait la même chose plus tard, à cette gamine. Mais pour une toute autre raison. Cette pensée glauque s'évapora de l'esprit de la belle aussi vite qu'elle s'y était insinuée. Ses doigts allèrent machinalement trouver le pendentif offert par Nat', ce dernier étincelant contre sa gorge nue. Puis là, une ombre dans son dos. Légèrement penchée du coté opposé à sa fausse jambe. Un demi sourire ironique étire les traits de la belle. Elle a bien changé depuis le temps. En trois mois, elle avait eu tellement d'aventures .. Elle avait manqué de se faire violer de nouveau dans une rue sombre, avait tapé dans l'oeil de deux hommes et demi (elle était pas certaine du troisieme xD), s'était engueulé et avait foutu une baffe au premier, s'était fait entailler le sein gauche par le second à l'aide d'une lame, et avait charmé le troisième de la mélodie qu'elle avait composé une nuit d'été bien trop chaude et bien trop longue. Elle avait aussi fait un voyage pour en savoir plus sur ses origines, et avait découvert de son père adoptif la signification de son prénom et de son nom. Elle savait aussi à présent qu'elle était d'origine Autrichienne. Toutes ces infos en si peu de temps, ça tourbillonnait dans l'esprit de la petite. Alors forcément, elle était sur les nerfs. Le ton et les mots du brun n'arrangèrent pas les choses. Il ne lui avait donné aucunes nouvelles, depuis leur première renocntre, il lui avait horriblement manquée, elle avait beaucoup pensé à lui et à l'étrangeté de leur situation. Mais il s'était volatilisé, elle avait sur par la concierge qu'il était parti en vacances. Implicitement, cela voulait donc dire à Sharwyn "Je m'occupe très bien tout seul, et je n'ai aucun compte a te rendre". Elle avait détesté penser ça de lui. Et penser que lui pouvait penser ça d'elle, c'était ..

"Tu veux mon coca dans la gueule ?"

Son ton était très calme, très normal. Banal. Elle ne s'était pas retournée, perdue dans la contemplation de l'ombre voutée sur la table où était déposée sa boisson. Elle avait reconnu sa voix. C'était bien l'unijambiste amateur des situations incongrues. Il était servi.

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Entendre la voix suave de la jeune femme lui fit remonter quelques souvenirs. Il avait du mal à penser qu'autrefois, elle lui avait pondu des cris et limite de la colère haineuse et méchante. Enfin il se sentait près d'une tête connue et reconnue. C'est vrai que chercher des personnes familières devenait un sport usant et fatigant. Il réalisait peu à peu que sa vie ici lui avait manqué sans qu'il s'en rende vraiment compte, c'était comme ça qu'il expliquait le fait qu'il se sentait bien sur les terres nippone, léger comme un oiseau et motivé comme un oiseau motivé. Au fond, après tant d'absence, il se demandait si ses souvenirs de Sharwyn n'était pas différent de la réalité. Notre cervelle arrange toujours un peu à sa sauce. Une chose était sure, il avait oublié à quel point les mots que prononçaient la demoiselle savait vous donner des coups de poings dans les tripes. Au milieu d'un sourire qui en disait long sur son petit état de son petit esprit, il lâcha :

- Je ne sais pas pourquoi, mais je savais que t'allais me sortir un truc comme ça.

C'était faux, mais il trouvait ça bien pour amorcer la retrouvailles. Comme toujours, il fallait choisir ses paroles, et prévoir leurs conséquences. Erwann ne trouvait pas trop que Sharwyn avait changer, mais ça c'était comme pour tout le reste, il fallait creuser pour trouver le trésor. Il avait bien dû s'en passer des choses en quatre mois. Elle gardait toujours cet air nonchalant et provocateur, qui n'enlevait rien au pouvoir supérieur qui animait son regard. Malgré la chaleur et l'absence de vent, ses cheveux ne collaient pas contrairement à ceux du brun et à ceux de l'assemblée présente dans le café. Elle se distinguait beaucoup du reste du monde, comme Erwann se distinguait mais pour d'autres raisons... . Celui-ci justement fut une fois de plus presque vexé que la jeune femme le surpasse d'autant. Comme il le disait souvent, « on a la classe ou on l'a pas ».

Erwann déposa ses petites fesses potelées à la table où siégeait Sharwyn. Se trouvant désormais en face d'elle, il pu à nouveau prendre cet air lui aussi provocateur mais limite ahuris qui lui allait si bien. Oh bien sûr, il aurait pu trouver mille questions à lui poser. Lui aussi aurait pu tout lui raconter, tout ce qu'il avait fait de bien ou de mal pendant ce temps. Mais il s'avoua vaincu par la surprise, rien ne venait vraiment spontanément. Il était là, avec sa grande bouche bée, qui lui allait beaucoup moins bien que l'air ahuris. Finalement, il allait choisir de lui laisser la parole, après tout, honneur aux dames non ?

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Sharwyn fut soulagée qu'il ne prenne pas mal ce qu'elle venait de dire. Apres tout, c'était lui qui avait qu'à pas se volatiliser comme ça sans prévenir. Boudeuse, croisant les bras sur sa poitrine, le nez baissé alors qu'elle tirait la tronche, elle évita le regard du brun qui s'assit face à elle. Cette dernière fit mine de reluquer sa manucure déplorable(elle avait fait un casse la nuit dernière, donc bon, vive leur état xD), sourcils haussés. Pendant cinq bonnes minutes, elle astiqua ses ongles, sirota son coca, et ignora platement Une-jambe assis face à elle. Finalement, son regard se posa sur lui, et elle cala ses coudes contre la table, et son menton contre ses phalanges jointes. Là, elle fit mine de l'admirer, le détailla en silence. Il n'avait pas changé. Toujours ce mystère dans le regard. Toujours cette voix chaude et puissante. Mais toujours cet air de gamin qu'a commis une bêtise. Il la fixait comme si elle était un énergumène de foire, et ça, elle le détestait par dessus tout. Alors, suavement, papillonant un faux regard honoré de sa présence, elle dit

"Ow .. Tu es assis ? Tu ne comptes pas t'envoler encore une fois sans prévenir ?"

Ok, elle savait qu'il avait sans doute aucun compte a lui rendre, mais elle aurait aimé être avertie avant. Comme un nourrisson avec son lait, elle aurait aimé pouvoir se "sevrer" avant toute restriction totale. Et ce brunot avait un peu foiré la notion de sevrage, apparemment.

La mine renfrognée, elle rentra la tête dans ses épaules de dépit et de boudin, et se cala contre le dossier de sa chaise, lui lançant un regard furibond. Furie silencieuse pour le moment. Elle allait pas gueuler maintenant, quand même ..

Finalement, ce fut un air atterré et triste qui se peignit sur ses traits. On finit toujours par montrer sa vraie nature, qu'on dit. Ben voila. Sharwyn était certes en colère, très en colère même, vexée, blessée dans son égo surdimensionné, déçue, mais elle était surtout très très très triste. Elle avait fait tout plein de films dans sa tête. Il avait joué avec elle, elle ne comptait pas, il l'avait oubliée, il avait déserté, il ne reviendrait plus jamais, l'éviterait tout le temps .. Alors le voir se pointer comme ça comme si ils s'étaient vu la veille, c'était un peu trop pour le tout petit coeur de Sharwyn. Oui, vraiment trop.

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Erwann capta comme des épines dans les paroles de la jeune femme. Enfin... plus que d'habitude disons. Bien sûr, le brun ne s'attendait pas à une embrassade dévouée, larmoyante et baveuse comme il l'avait vécu avec une autre personne, mais tout de même, un petit « content de te voir en vie » lui aurait donné une petite boule de bonheur dans l'estomac. Non, au lieu de ça, elle faisait à moitié du boudin. A moitié seulement car malgré tout, elle semblait lui porter une attention particulière, comme si elle était heureuse, voire même soulagée de le voir en chair et aluminium. Il se demanda un court instant la raison de cet discrétion d'émotion, mais il fut vite fixé, par la propre voix de son acolyte.

"Ow .. Tu es assis ? Tu ne comptes pas t'envoler encore une fois sans prévenir ?"

Lui ? S'envoler ? Non, ça ne lui ressemblait pas, il avait plutôt été forcé de partir dans un certain sens, même si partir n'avait pas été un supplice moyenâgeux. C'était donc ça l'objet de son courroux d'ignorance, il était parti peut-être un peu trop brusquement. Il se concéda à lui même ce point. Erwann vit Sharwyn sous un autre angle à ce moment précis, elle semblait triste. Le canadien en fut étonné, il ne pensait pas qu'il pouvait provoquer tant de malheurs chez une autre personne que lui. Aurait-il sous-estimé sa capacité à se faire désirer ? Certes, cette fille là n'était pas n'importe qui, mais ce n'était pas non plus la personne avec qui il avait fait les 400 coups. Il fut étonné, vraiment, puis, perdant son apparence de bon prince, il fut ravi qu'on s'intéresse autant à lui. Il faut dire que c'était plutôt rare qu'on lui concède autant de pensées. Ce n'est que quelques secondes plus tard, voyant que la demoiselle ne feintait pas son malaise, qu'il redescendit un peu sur terre et qu'il eut quelques idées à s'excuser.

- Désolé. J'me suis pas vraiment envolé, disons qu'on m'a donné un sacré coup de pied aux fesses et que j'ai décollé...

En général, c'était ce genre de métaphores lyriques qui pouvaient atténuer les petits chagrins. Son petit voyage ne lui avait servi qu'à lui, alors mieux ne valait pas s'en vanter et écourter le sujet ici. Il pris une expression bien différente, celle du sourire suppliant mille pardons, celle du pauvre petit chien battu et handicapé qui ne méritait pas tant de mourons et de représailles. Parfois ce genre de regard marchait, surtout avec certaines personnes, et encore plus quand le fond était aussi sincère que la forme.

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Ben oui, elle était vexée et triste, ça pouvait se comprendre. Même pour elle, imperméable à toute démonstration de sentiments, elle savait les exprimer d'une façon autre que des grosses embrassades, mais ça valait le même pesant d'affection. Finalement, soulagée qu'il soit vraiment là et pas prêt à partir sur le champ, elle le fixa un peu plus calmement, déglutissant avec peine. Ouf. Elle en avait marre des potes qui se cassent a peine qu'on s'amuse un peu avec. Bon, Erwann n'était ni un pote, ni un homme avec qui elle s'était beaucoup amusée, mais tout de même, elle lui vouait une affection bizarre, comme une complicité obligatoire, du fait de leur handicap différent et pourtant, seul point commun entre eux. Elle enroula une boucle de ses cheveux autour de son index, et laissa le brun s'expliquer. Bizarrement, la chaleur ne semblait pas l'atteindre. Elle aurait été une jonquille accueillant la rosée matinale qu'elle n'aurait paru plus fraîche et pleine de vie.

Ses joues légèrement rosies, et son regard virant à l'émeraude profond, elle plongea alors brusquement son regard dans celui d'Erwann. Deux secondes de face à face intense, et elle entrouvrit la bouche pour murmurer

"Préviens moi la prochaine fois, petit frêre, que je tabasse celui qui te donne des coups de pieds."

Un demi sourire ironique passa sur son visage. Erwann paraissait légèrement plus vieux et plus mûr qu'elle, physiquement. Se moquer de lui de la sorte était un jeu auquel elle adorait se prêter. Sa voix avait été mielleuse, comme celle d'une mère avec son gosse qui rentre de l'école en pleurnichant. Finalement, elle donna du répit à sa mêche en la lâchant, et cala ses avant bras sur la table, parallèlement. Puis, elle ajouta, le regard sérieux à présent. Plus question de boutades, elle était sérieuse.

"T'aurais pu prévenir au moins."

Un autre sourire, timide et un peu difficile à sortir. Cette marque d'affection, c'était un peu beaucoup un miracle de sa part. Mais bon, voir le jeune homme lui faire ses yeux de merlan frit irrésistibles, elle n'avait pu s'en empêcher. Alors, finissant son coca, elle cala deux billets sous son verre, puis se leva vivement, laissant ses boucles chatain rebondir sur ses épaules et son dos. Le pendentif les imita, brillant de mille feux à chaque mouvement de poitrine de la belle. Il scintillait contre sa gorge, seul bijou emblématique qu'elle acceptait de porter. Elle jeta un oeil à Erwann, puis, passant à coté de lui, elle donna un faux coup de poing dans son épaule. Là, mimant la femme qui tentait de le terroriser, elle lui lança

"Allez, viens. Que j'te punisse en privé."

Puis elle continua son chemin, laissant un vent frais et super agréable faire flotter ses cheveux. Elle sentait la sudation qui commençait à son front et pesta. Elle détestait l'été.

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Une fois de plus le brun réussissait à s'en sortir, du moins pour le moment, avec un petit sourire et un regard simple et naïf. Il commençait à croire qu'il usait d'un charisme pas si piètre que ça. Certes il fallait toujours regarder son visage par contre. Parce que entre sa main droite lestée de deux doigts et sa jambe gauche inexistante, ce charisme si tant est qu'il existe, disparaissait comme une boule de neige dans une cheminée. On pouvait pas tout avoir malheureusement. Surtout face à Sharwyn, il se sentait bas. La façon dont elle avait de tournailler son doigt dans cette mèche aurait fait craquer plusieurs durs à cuir, ajoutez à cela une profondeur chaotique du regard et vous obtenez un pantin à manipuler sans modération. Erwann en était conscient et semblait être épargné par cette sorte d'hypnose involontaire. A croire qu'il était immunisé contre la belle jeune femme.

Il bloqua sur « petit frère ». La surprise causée par cette nouvelle appellation le fit rougir légèrement. Petit frère... il devait bien avoir au moins un an de plus qu'elle facile. De quoi... de qui... enfin comment pouvait-elle se grader ainsi !? Il trouva ça tellement... tellement... tellement elle en fait, mais sans vraiment l'être. Erwann pensa avec nostalgie au moment de pénombre où elle s'était à moitié évanoui lorsqu'il avait saisi son bras... c'était fini désormais, ça serait elle la patronne pour toujours. Ce qui confirma également au canadien qu'elle avait bien changée en réalité. Avait-elle fini par renouer avec les hommes ? Quelques choses dans ses yeux lui disait que oui. Mais peu importe, tant mieux pour elle après tout. La principale chose à retenir maintenant, c'était qu'en l'appelant comme ça, elle avait scellé comme un début d'amitié avec le grand brun. Mais pas un truc banal, une sorte de relation frère-sœur, où l'un protégerait l'autre et vice-versa, sans jamais arrêter de se lancer des pics. Avec méchanceté parfois, avec affection toujours.

Erwann retrouva son sérieux en même temps que sa nouvelle sœur. Chacun savait parfaitement ce qu'ils avaient redouté pendant ces quelques mois : ne plus se revoir. Erwann accusa le coup, d'un simple hochement de tête, regardant à moitié le verre de coca presque totalement vide sur la table. Affaire réglée.

Sharwyn se leva après avoir descendu le fond de son verre au fin fond de son gosier. Tout ceci dans un mouvement fluide et assez intéressant, tout le contraire du canadien. Lorsqu'elle passa à ses côtés, Erwann remarqua le pendentif qui brillait dans l'alignement parfait du soleil. Il n'avait pas le souvenir de l'avoir vu la dernière fois, mais en même temps, c'était y'a assez longtemps. Une fois de plus, elle lui lança un court regard qui parut au brun plutôt du style dominateur, puis l'acheva par un très violent coup sur l'épaule. Ça devait arriver, elle venait de la dégrader en public, exactement comme l'aurait fait une grande sœur. Le brun lâcha un rire de dérision, puis se leva à son tour, emboitant lentement le pas de la jeune fille.

- C'est triste à dire mais... j'adore quand les femmes me disent des trucs comme ça. Où m'emmènes-tu ?

L'endroit lui importait peu, à la condition qu'il n'y avait pas une centaine de marche à grimper. Normal quoi.

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La phrase du brun alors que la belle avait reprit sa route la fit sourire. Elle s'arrêta, brusquement, se retint de pouffer en lui tournant le dos, puis jeta un oeil bref par dessus son épaule, un air malicieux au visage, et lança

"Espèce de mazochiste .. Tsss .."

Elle essayait de le faire culpabiliser d'avoir de telles pensées, mais impossible. C'était presque trop drôle. Au bout de quelques minutes de ces pensées un peu bizarres, elle s'arrêta, et se retourna en attendant le brun. Il avait beau se démerder avec sa gambette de métal, il n'allait pas non plus très vite. Elle attendit donc qu'il soit à sa hauteur, sans rien dire, par peur de le rabaisser de trop, chose qu'elle ne cherchait jamais à faire quand le handicap d'Erwann était voyant. Elle faisait toujours fi de ce qu'elle voyait, en faisait mine de s'y habituer. Dans le cas présent, elle avait ralenti l'allure naturellement pour caler ses pas dans ceux du brun. Le vent habitait sa chevelure aux reflets dorés comme du miel, alors que son regard errait dans les ruelles dans lesquelles ils s'engouffraient. Finalement, dans l'une d'elles(une des caches du gang, d'ailleurs), elle s'arrêta et farfouilla dans les poches de sa robe - "atrocement courte car déboutonnée de trop" comme dirait Ichigo - et en sortit un jeu de clé qu'elle tripota entre ses doigts quelques instants. Puis, semblant trouver la clé qui l'intéressait, elle plissa des yeux, se redressa et s'approcha d'une porte close. Le verrou cliqueta lorsqu'elle tourna la clé dans la serrure. Un craquement accompagna l'ouverture de la porte. Sharwyn plissa des yeux, se tourna vers Erwann. Et là, un sourire ironique sur le visage, elle lança

"Bienvenue dans mon antre, très cher .."

Puis elle s'engouffra dans l'espace complètement sombre. Elle marcha à tatons quelques pas, puis s'approcha d'une persienne. Elle tira légèrement sur le fil, laissant ainsi quelques rais de lumière illuminer la pièce plongée dans un noir complet quelques secondes auparavant. La pièce était spacieuse, très, même, et disposait dans un coin d'un amas de fils électriques complètement emmêlés. Le système était fait pour piquer l'électricité de la maison d'à coté. En effet, les membres du gang avaient réussi à entrer par effraction dans la maison voisine pour bidouiller tout ça. Depuis, vive l'électricité gratos dans la cachette. Contre deux des murs, un énorme canapé d'angle ornait la pièce. Couleur pourpre, il s'accordait bien avec la table basse en ébène. Dessus, des revues de luxe, de bijouterie, de systèmes anti vol. En gros, tout pour savoir comment faire un casse. Le boulot de Wyn, quoi. Une télé face au canapé, un frigo à moitié plein, un bar muni d'un pack de bières et un autre de coca. Sur un des murs tapissé en blanc, un tag magnifique trônait en maître des lieux. Five Fingers. Le gang. Sharwyn, détendue, comme si elle était chez elle, referma la porte derrière le brunot, qui devait sûrement se poser des tas de questions.

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Le chemin du café à « l'antre » fut plutôt bref. Erwann devina que c'était un itinéraire que la demoiselle devait faire assez souvent, comme lui faisait de l'appart de Maj' vers le bar où il lisait presque tout les après-midis. Il avait souris légèrement sur la remarque de Sharwyn. Lui ? Mazo ? Ce n'était pas totalement faux. Peut-être il ne prenait pas plaisir à se faire du mal, mais on peut dire qu'il s'attirait en général pas mal d'emmerdes qui l'amenait à se faire mal. Donc oui en quelques sortes, ce mec là aimait se faire mal. Cela valait pour la vie en général, car vis à vis de ses activités sexuelles par contre, jamais il n'avait éprouvé de plaisir à se faire tartiner de cire chaude ou à se faire fouetter gaiement. Mais ça, c'est une autre histoire.

Très vite donc, ils arrivèrent dans une ruelle plus ou moins semblable aux autres. Vue l'ambiance, Erwann n'aurait pas été étonné d'y découvrir un cadavre gisant ou des impacts récurrent d'arme automatique. Venir ici seul la nuit ? Il ne s'y tenterait pas sans moyen de faire très mal. Il avait un peu d'expérience sur les ruelles sombres malheureusement. Pendant que le brun songeait, sa guide avait déjà sorti un trousseau de clé et avait déjà presque ouvert la porte. Avant qu'elle ne parle, c'est le grincement qui réveilla Erwann. Il ne penserait pas qu'il raccompagnerait un jour Sharwyn chez elle, comme quoi, tout pouvait arriver dans ce bas, très bas, monde. Elle entra assez vite, Erwann lui emboita le pas, avançant timidement vers l'intérieur.

Il régnait comme un silence platine. Dans d'autres conditions, on aurait pu s'attendre à voir surgir une bande d'amis hurlant « joyeux anniversaire ! » par surprise. Le temps que la demoiselle allume la lumière, Erwann se demanda un instant dans quel sorte d'endroit à l'odeur humide il venait d'entrer. Puis la lumière fut, certes elle ne cassait pas trois pattes à un canard, mais elle éclairait suffisamment l'endroit. Erwann, qui avait déjà scruté la pièce dans l'obscurité pour y dessiner les contours, fut frappé par le tag imposant sur le mur. Il avait déjà vu ça quelque part, quand à savoir où, c'était une autre affaire. Le bar, la télé, le canapé, tout ça ressemblait à un beau et spacieux studio des beaux quartiers, juste les beaux quartiers en moins. Les fils électriques en vrac lui rappelèrent le bricolage de Majoren dans l'appart. Même style de planque, même méthode. Derrière lui, sans vraiment qu'il s'en rende compte, Sharwyn avait clos la porte dans un fracas déconcertant. Erwann qui en sursauta presque se tourna vers la demoiselle et demanda :

- Et si il y a une descente de flic, c'est par où la sortie de secours ?

Il avait du mal lui même à savoir s'il était sérieux ou pas. C'est vrai qu'il voulait savoir un peu si cet endroit était vraiment si « border-line » vis à vis de la loi que ça, mais il voulait aussi vraiment savoir s'il pouvait filer sans problème au cas où. Lui et les autorités n'avaient pas vraiment de bonnes relations ces temps-ci. Après tout, sur lui il avait une petite boite avec plein de petits bonbons sympa, et surtout le 9 mm, souvenir de la nuit tragique qu'il avait vécu quelques mois plus tôt, et qui avait été fatale pour deux gentils poulets.

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Le temps qu'elle aille se chercher deux cocas - sa boisson favorite - et qu'elle referme le frigo à l'aide de sa hanche droite, le brun avait parlé. Elle s'arrêta brusquement, le fixa d'un air assez surpris, fronça des sourcils, croyant à une blague de sa part, puis s'approcha calmement et lui tendit une des canettes. Elle lui tourna le dos, fit trois fois le tour du studio avec lenteur, ouvrit sa canette dans un "pschiiit" bien bruyant, puis porta le métal à ses lèvres. Sentir l'acide dans sa gorge lui fit le plus grand bien. Ensuite, elle posa la canette sur la table basse d'experte en cambriolages, puis se jucha sur le canapé pour aller caresser le "logo" de son gang. Du plat de la main elle retraça les lettres taguées et un sourire lui vint. Enfin, elle décida de briser le silence en quittant le canapé moelleux.

Elle se pencha sous la table basse, tira un tiroir de sol, posa son regard sur la prunelle de ses yeux, et un sourire morbide lui vint alors. Le regard sombre, celui d'une dangereuse criminelle, elle fixa Erwann. Son sourire était radieux par son assurance. Elle se redressa et donna un coup de pied dans le tiroir pour le refermer. Ce qu'elle tenait dans les mains était brillant et métallique. Non, pas encore une canette de soda. Pire. Un Désert Eagle. Une vraie relique. Machine à tuer. Aigle du désert qui fond sur sa proie sans aucune chance que cette dernière n'y réchappe. Elle mit le gun en joue, ferma un oeil, visa Erwann. Un sourire macabre étirait toujours sa face. Enfin, elle murmura tendrement

"C'est ça, la porte de sortie .. Ce flingue m'a sauvé des tonnes de fois."

Au bout d'une minute où elle sembla prête à tirer, elle laissa ses bras retomber, et tira sur un pan de sa robe, laissant presque entrevoir son sous vêtement. Elle s'arrêta au haut de la cuisse, où était attachée une ceinture de flingue(a la tomb raider xD), laissant son petit joujou tomber dans l'étui dans un bruit mat et sourd. Elle laissa retomber sa robe sur sa jambe magnifique et interminable, et posa son regard sur Erwann. Un vrai sourire malicieux vint succéder au morbide. Elle ajouta

"Tu ne risques rien, Erwann. Cet Eagle est magique."

Elle caressa sa cuisse à l'emplacement de l'étui, rêveusement, puis alla ouvrir son armoire, non loin de là. Elle farfouilla entre ses vêtements et dénicha une boite de munitions qu'elle cala dans la poche de sa robe. Pratique, cette robe. Au niveau des mouvements et de la capacité, elle était parfaite. Elle revint alors vers Erwann pour le pousser vers le canapé, où elle s'assit en récupérant sa canette. Là, elle se mit à siroter calmement. Si la scène précédente n'avait été vue, on aurait pu croire à une visite de courtoisie d'un amie à une gentille petite fille. Grossière erreur.

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La détente avec laquelle elle avait semblé ignorer un peu sa question lui parut interminable. Elle pris le temps, bien le temps de marcher, de flâner avant de lui répondre, comme si elle voulait lui faire croire qu'il y avait des raisons d'avoir peur. Pas de sortie de secours... ça voulait dire qu'ils étaient piégés comme des rats. Vraiment bizarre cette planque finalement. Ou alors peut-être existait-il quelques passages types « secrets » pour les évasions à haut risque. Erwann avait le sentiment qu'il ne serait jamais au courant, il y avait des choses qu'il fallait mieux garder au secret. Comme par exemple l'endroit où elle cachait son calibre 12. Cette table basse était vraiment une mine à illégalité. Sans vraiment montrer de réaction explicite, Erwann lampa quelques gouttes du soda pendant que la demoiselle lui fit son petit numéro. Il connaissait ça, il avait même été jusqu'à appuyer sur la gâchette une fois. Mais il ne voulait pas passer pour un truand sans pitié, sans pour autant faire l'effet d'un couard classique. Comme pour détendre un peu les regards qui s 'échangeait, il dit sans plaisanter :

-Si ça peut te rassurer, t'es pas la première personne qui me pointe un flingue sur la tronche.

Il espérait juste qu'elle ne lui réponde pas quelques chose du genre « mais je pourrait bien être la dernière ». Ce n'était pas vraiment une journée pour décéder, et quitte à crever, il préférait que se soit en sauvant la veuve et l'orphelin. Il fut assez étonné par la façon dont elle avait de cacher son arme, une façon qui aurait mis la bave aux lèvres de beaucoup de garçon. Quelle meilleur fantasme qu'une femme armée dangereuse et plutôt jolie ?

« Tu ne risque rien »... ils disaient tous ça. Juste avant que des gens meurent bêtement, ou payent très cher le prix de leur tranquillité. Il pensa à Majoren avec amertume. Il était d'ailleurs temps qu'il se mette au boulot, la vengeance n'est pas vraiment quelque chose qui sait attendre la fin d'une canette de soda. Pourtant il allait attendre, il voulait rester avec Sharwyn, savourant un moment de détente sur fond de sombre rentrée. Une fois qu'ils furent sur le sofa, le brun osa une provocation ouverte.

-Et sinon ça vous arrive de vivre dangereusement ici ?

Il ne connaissait pas trop le gang, il savait juste qu'il existait, et que Sharwyn en faisait vraisemblablement partie. Il n'en fut pas trop surpris. Il avait ces temps-ci une fâcheuse tendance à n'avoir que des amis hors la loi. Il s'y habituait, après tout, on est un méchant garçon ou on l'est pas. Il n'osa pas sortir ses atouts personnels à lui, ses moyens de self-défense. Pour l'instant, il laissait la jeune fille profiter de sa supériorité, elle l'avait bien mérité après tout après le sale coup qu'il lui avait fait de partir sans dire au revoir.

Invité

Elle leva les yeux au ciel en croisant avec grâce ses gambettes l'une au dessus de l'autre. Se perdant dans la contemplation de ses chaussures, elle eut un petit sourire amusé. Il était con, cet Erwann. Toujours à dire n'importe quoi. Mais aussi toujours hilarant à son insu. Levant des sourcils désespérés et soupirant un grand coup, elle tourna la tête vers lui et murmura alors

"Ca dépend des jours, des casses, des agents de sécurité, des poulettes."

Elle avait appris à dire ça au féminin depuis le jour où elle avait épargné un de ces cons lorsqu'elle avait entendu ce dernier chialer avec une voix suraigue. Une fille. Une fille poulet. Une poulette. Berk. Sharwyn eut un haut le coeur à se penser à sa place. Comment pouvait elle se regarder dans la glace après ça ? C'est pas un métier ma parole !

Elle sirota de nouveau en silence, sachant qu'Erwann se taisait par courtoisie, après sa bourde d'absence. Finalement, elle eut un autre sourire et posa son regard sur lui, l'air de dire "voila, tu sais où j'habite". Sa main se posa sans faire exprès sur la jambe de métal et la femme eut un tressaillement en sentant la dureté du membre de l'homme. Lentement, elle retira sa main, espérant que le mec, pas doté de liaisons nerveuses dans cette partie du corps, n'aurait même pas remarqué sa faute. Elle évita de fixer la jambe, mais ses pensées erraient du handicap du jeune homme, aux pensées de ce qu'il devait avoir fait pour en arriver là. Après un soupir, elle termina son coca et posa son regard sur la poubelle à l'autre bout de la pièce. Son lancer fut parfait, la courbe aquiline, et le bruit presque beau, lorsque la canette tomba au fond de la corbeille. Sharwyn sourit. Elle avait fait ça des milliers de fois déjà. Elle ne s'en lassait jamais. Enfin, regardant l'heure, elle grogna un peu. Se levant elle se tourna vers Erwann, et lança

"Bon, j'ai un .. Truc à faire, là. Tu comprends, j'dois gagner ma vie. Et comme j'ai b'soin d'économiser pour m'acheter un petit joujou, ben faut que j'aille bosser."

Joujou. Pas un pistolet, nan. Pas une arme au contraire. Un piano. Elle voulait racheter son monstre adoré. Elle voulait le sauver de la casse, ce Léviathan mystérieux. Elle ferait tout pour.

Bosser. Pas non plus le bon terme. Un travail, n'a pas vraiment la même définition que ce que pratique la belle. M'enfin bon, elle gagne de l'argent à le faire, et ça c'est le principal.

Invité

Sharwyn se leva après avoir tiré au but son ex-canette. Erwann ne se risqua pas à faire la même chose. Du temps où il cavalait comme un lapin il se débrouillait plutôt pas mal au basket, mais là, c'était tout autre chose. Ça faisait bien trop longtemps qu'il n'avait pas pratiqué le tir à la main. Autant ne pas se ridiculiser devant la belle, et partir d'un seul et même bon pied. Il posa la boite dans la poubelle après l'avoir broyer des ses doigts habiles. Si elle devait partir, alors lui aussi logiquement. De toutes façons il ne comptait pas rester ici tout seul, vu l'arsenal qui arpentait les murs. Il n'était certainement pas digne de tout ça. C'était un jeune délinquant mal barré, pas un casseur de bijouterie. Il lui répondit :

-On a tous des travaux à faire... . J'espère simplement que tu te retrouveras pas dans les miens, et inversement.

Il s'écarta de la demoiselle légèrement, jetant un dernier regard à l'endroit sombre, à ce loft ésotérique. Il ne regretterait pas d'être parti d'ici. Car même s'il appréciait la compagnie de la jeune fille et le fait qu'elle l'ait invité dans son antre, il ne sentait pas cet endroit, il le trouvait malsain, comme si la crème des raclures de la ville basse vivaient ici. Bien sûr dans le tas il devait y avoir des gens de valeur à l'image de Sharwyn, mais il n'avait pas confiance en les autres, et ça, ça ne changerait jamais.

-Merci pour la visite guidée. Je sais où te trouver maintenant.. et je sais aussi que tu caches un gros pétard sous ta robe. Au plaisir.

Il lui lança un dernier sourire complice et déserta les lieux. Une fois dehors, le soleil lui parut bien trop fort et bien trop chaud. Il avait oublié cette chaleur intense et pesante. Au moins la planque de Sharwyn avait un avantage, elle était fraiche. Erwann glissa une main dans une poche, et marcha vers le parc, vers son bar favoris. La journée était encore loin d'être finie.

[End ?]

Invité

[Yes, darling =)]

» Personne ne sait ce qui se passe une fois la porte fermée. [pv Yahei]

Un coca ne tue personne [PV mon Wan =)]

Un coca ne tue personne [PV mon Wan =)]

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