Jusqu'au bout de la nuit (PV Aeris)

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Les secondes deviennent des minutes, les minutes deviennent des heures et ainsi de suite. C’était ce qu’il ressentait à cet instant. Cela faisait quelques semaines qu’il entrait dans cette école et il n’avait toujours pas croisé le chemin des jumeaux. Tatsuya se souvenait qu’ils étaient en dernière année et que les examens approchaient à grand pas. Il se leva et apporta son plateau pour le déposer sur les étagères qui servaient à récupérer les plateaux des habitants de Shokuboo. Ses bagages sur le dos et sa béquille à la main, il grimpa un à un les escaliers du bahut. A vrai dire, il voulait se rendre sur le toit. On disait que ce lieu servait de refuge pour les solitaires, or le métis était loin de l’être, mais depuis que sa première rencontre s’est mal passé, il préférait attendre un petit peu avant de s’intégré totalement avec les personnes de sa classe et les autres élèves.

Arrivé tout en haut de l’immeuble, il poussa la porte qui donnait accès au toit. La place était immense et bien espacé. Il n’y avait pas une feuille sur le béton plat de ce lieu. Le directeur avait fait installé un grillage autour d’un petit muret. Il devait y avoir une raison pour qu’il construise cette grille, sûrement par mesure de sécurité. Tatsuya avait souvent les oreilles baladeuses et il avait entendu dire qu’un banc cassé se trouvait dans cet endroit également. Ce n’était pas faux et d’après la rumeur c’était un élève de Shokuboo qui n’avait pas apprécié les conditions de rupture avec sa petite amie. Le germano japonais eut un petit sourire puis s’avança vers la grille. Une main se posa dessus et il laissa ses yeux se balader sur le paysage qui se présentait à lui. Il n’y avait pas de vent, mais un léger froid y était. On n’entendait aucune mouche voler, sauf que les moteurs des véhicules montraient l’activité à Tokyo. L’endroit était bien agréable et tranquille, ce serait presque idéal au yeux du métis, seulement voilà, des images de son accident revenait dans son esprit.

Ses yeux se fermèrent et il était plongé dans ses pensées. Il aurait aimé trouver un remède contre cette maladie. Il comptait s’asseoir mais une personne arrivait dans sa direction. C’était une brune, petite aux premiers abords et plutôt naturelle. Pourquoi naturelle ? Tout simplement parce qu’elle ne portait aucun bijoux. Tandis que lui, niveau bijoux, il portait une boucle à son oreille droite. Malgré les réticences de ses parents, il fit une exception à la règle. C’est avec un large sourire spontané qu’il accueillit la demoiselle. Cependant, il ne la connaissait pas et ne savait pas comment elle réagirait face à cela. Peut-être qu’elle l’enverra balader comme l’autre fille qu’il a rencontrée à son entré. Pourtant sur le visage de celle-ci une pointe de douceur se lisait. Le jeune homme pensait qu’il ne devait pas crier « victoire » aussi rapidement. Cela faisait deux ans qu’il avait sa prothèse, mais il était obligé d’être en rééducation. Pour cela, l’infirmière jouait le rôle du kinésithérapeute à merveille sauf qu’une petite douleur se fit sentir à ce niveau. Il s’approcha de la demoiselle et lui offrit un baise main avant de s’incliner pour une révérence et de l’accueillir chaleureusement.

« Bien le bonjour jeune demoiselle. »

Avec sa voix grave, il usa de ses charmes pour faire une nouvelle tentative avec cette deuxième rencontre. Le problème c’est qu’il avait du mal à se reconnaître et il avait bien envie de rire aux éclats tellement qu’il se sentait un peu pathétique. Le ridicule ne tue point, dit-on. L’adolescent avait une chance sur deux, soit il allait se faire balader, soit elle le prendrait pour un clown. Il finit par rire en secouant la tête. Décidemment, cela lui faisait du bien de rire car ça lui permettait de ne pas penser à sa douleur.

« Je sais c’est ridicule, avoue-le ? »

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Depuis la fin du bal d’Halloween, les balades dans l’école, censé nous changer les idées était maintenant accompagné d’un sentiment de crainte. Laquelle me dirait vous ?? Tout simplement celle de tomber malencontreusement sur quelqu’un venant de se faire agresser mais le pire n’était d’autre que d’être cette personne. Après une suite d’agression forcément tout le monde commençait à avoir peur et ne se posait plus qu’une seule question : Qui sera la prochaine victime ?? Si il y en avait une prochain bien entendu, et si ça n’était plus le cas tant mieux. Seulement pour que cela puisse se faire, des mesures devaient être prise par le directeur et lui-même semblait embrouillé par ses événements terribles. Sans doute n’avait-il jamais fait face à ce genre de situation, Shokiboo Inochi était tout de même réputé pour sa bonne ambiance et son atmosphère plutôt agréable. Pourtant depuis ça n’était plus le cas, certes il y avait eu des changements depuis sa réouverture mais à ce point là. Etais-ce peut être trop utopique de penser que le calme régnerait toujours. Pour l’instant du moins c’était l’impression que tout le monde avait. Pourtant avec un peu de chance, cette situation ne durerait pas. Si le directeur prenait les bonnes décisions et surtout si la ou les personnes responsables cessées de faire preuve de violence, ces incidents ne seraient plus que des mauvais souvenirs.

Le mieux qu’on pouvait faire, c’était de penser à autre chose pour le moment et ce jusqu’à ce que tout soit fini. Du moins c’est ce qu’Aeris tentait de faire en regardant par la fenêtre de sa chambre, il n’y avait pas grand-chose à voir cela dit. Le ciel était d’une couleur entre le bleu et le gris, les nuages cachaient un soleil jaunâtre qui même sans eux, ne brillait pas. Cela faisait une heure exactement que la brune contempler les alentours et ça faisait déjà bien trop longtemps à son goût, tous ses devoirs étaient faits et sa colocataire n’était même pas là. Alors autant aller faire un tour dehors, même si les températures n’étaient très hautes. La brune se décolla donc de son point d’observation pour chercher quelque chose de convenable à mettre, son armoire n’était pas bien remplie mais le peu de vêtements qu’elle possédait lui convenait quand même. L’adolescente attrapa un pull en laine beige mit bien au fond et l’enfila puis referma l’armoire. Elle attrapa ensuite son manteau en tissu marron et se dirigea vers la porte en prenant soin de la referme suite à sa sortie. Prenant ensuite le chemin du couloir qui était rempli d’élèves et surtout bruyant, la brune fit une rapide traversé, puis décida de monter à l’étage. Va savoir pourquoi, une fois de plus il y avait un peu de monde mais beaucoup moins qu’au rez-de- chaussé, le traversant de nouveau elle fut interpellée par les escaliers menant au toit.

Après tout, elle n’était pas forcément obligée de sortir de l’école pour respirer un peu d’air frais et puis généralement il n’y avait personne ou du moins pas grand monde. La brune monta et poussa ensuite la porte en métal blanc qui servait de sortit de secours. Comme elle le pensait, seul une personne se trouvait sur le toit un garçons semblait-il. Alors qu’elle s’avança doucement pour s’asseoir, le jeune homme en question se retourna, vint vers elle, lui sourit amicalement et pour finir baisa sa main, sans suivit ensuite une révérence. Un geste qui la prit quelque peu en dépourvu, et qui ensuite lui rappela le bal d’Halloween. Cette manière de dire bonjour à la mode de la cour de Louis XIV, ou même de parler comme elle l’avait si bien fait avec son cavalier ce soir là. En le voyant faire de tel geste à son égard, Aeris se mit à rire gentiment. Pas qu’elle se moquait de lui bien au contraire, ça la flatter beaucoup qu’il prenne la peine de se comporter ainsi avec une parfaite inconnu. Au bal, ça avait été un simple amusement mais dans de vrai situation, c’était assez plaisant ça la fit même un peu rougir. Alors qu’elle s’apprêtait à lui répondre à son tour, le jeune homme aux cheveux blond d’après ce qu’elle constatait, ce mit à rire et lui demanda si cette situation lui paraissait ridicule. Une question un peu surprenante cependant l’adolescente comptait répondre sincèrement.

"Mais non ! Pas du tout au contraire c’est plutôt amusant." lui lança-t-elle en lui souriant."

Pourquoi serait-ce ridicule ???? Ca n’était qu’une manière d’être polie et gentleman, rare était les filles qui avaient le droit à ce genre de traitement. Même si ça n’était qu’un amusement, Aeris appréciait tout de même. Et puis dans ce monde, il existait des choses bien plus ridicules que celle là. En tout cas, c’était une manière originale de lancer une conversation, ça marcher avec elle. L’adolescente n’était pas le genre de personne à juger sur tous ou sur le moindre détail, au contraire il fallait peut de chose pour l’amuser et surtout pour la faire sourire. Afin de lui montrer que c’était bel et bien le cas, elle décida de se prêter au jeu. Elle se baissa légèrement le saluant à son tour.

" Salutation à vous, jeune homme "