Sotan attendait depuis un moment à la réception de l'hotel où il logeait. Son père ne s'était pour une fois pas moqué de lui, et lui avait choisi une chambre grand luxe, avec une jolie vu sur la ville. De nuit, elle était époustouflante. De jour, nettement moins. Trop de pollutions, de gris et de verres, mais peu lui importait le vue après tout. Il n'était que de passage dans cet hotel, et il le quittait d'ailleurs le jour-même, pour s'installer dans l'internat du lycée où il entrait. Pour la première fois, sa soeur ne serait pas dans le même établissement. Ils ne se verraient plus tellement, il le devinait, mais depuis quelques temps déjà, la tension entre eux devenait trop forte. Ils s'étaient éloignés d'un commun accord, et il ne doutait pas que l'agacemet du à son absence s'estomperait bientôt. Il n'était pas du genre à ressentir le manque, et surtout pas lorsqu'il s'agissait d'une personne. Il soupira. L'attente commençait vraiment à être longue, s'il s'écoutait il laisserait tomber la clé là où il était et prendrait le premier taxi venu. Mais il ne pouvait décidement pas porter toutes ses valises seul, et encore moins se passer de la confortable voiture que son père avait loué à son attention. Il attendait donc là, depuis 10 minutes environ, avec une patience qu'il avait rarement. Patience qui avait d'ailleurs ses limites, très courtes limites. Le volcan de sa colère allait entrer en éruption, lorsqu'un petit homme chauve vint lui prendre sa clé et l'aider à porter ses affaires, avec un sourire d'une affabilité exagérée. Lui-même ne s'embarrassa pas de risettes et de politesses et le p'tit homme pouvait toujours courir pour son pourboire. Sotan s'engouffra enfin dans la voiture, et indiqua la direction à prendre au chauffeur. Le paysage commença à défiler et il soupira de nouveau en s'affalant un peu plus sur son siège.

La ville n'avait vraiment rien de très aguichant. Les rues se ressemblaient toutes plus ou moins, les odeurs n'avaient rien de particulièrement agréable, et quant au sensations visuelles, elles n'était pas brillantes non plus, malgré les néons de toutes lescouleurs qui parcouraient Tokyo. Certes, certaines publicités affichaient de jolies jeunes gens, mais il n'y faisait pas plus attention que cela. Sa musique dans les oreilles, une chanson rythmé aux arrière-goûts plutôt sombre, et le regard vague, il attendait qe la voiture d'arrête devant ce qui allait être son nouveau chez lui. Serait-ce aussi agréable que celle de son pays ? Son pays. Qui n'était pa vraiment le sien, puisque seulement sa mère était Coréenne. Toute sa famille paternelle était japonaise, et à vrai dire, il n'y avait bien que ce côté là qui avait pris soin de lui. Sauf son père lui-même. Bah. Il ne s'en pleignait pas, il vivait bien, il n'était pas malheureux. Il était content de ce qu'il était devenu, sa froideu et son sarcastisme étaient sa fierté. Sa franchise ne faisait qu'attiser so narcissisme. Sotan Honjo éait quelqu'un d'important, pas besoin d'une famille aimante pour savoir ça.

La voiture freina soudain, et le chauffeur sortir pour lui ouvrir la portière. Il n'en eu pas le temps puisque l'adolescent avait déjà jailli de la voiture. Il lassa cependant l'homme s'occuper de ses valises. Il touverait bien un larbin qui les mettrais directement dans sa chambre. Sotan quant à lui, se dirigea d'un pas sur vers le portail, qu'il franchit sans ralentir. Il parcourait maintenant la cours, qu'il gratifiait de quelques coups d'oeils. Des élèves discutaient ça-et-là, la plupart en petit groupe, d'autres seuls était concentrés sur un livre ou écoutaient leur musique. Aucun ne lui paru digne d'intérêt mais pour lui, peu de monde l'était à vrai dire. A part lui-même, bien sûr. Il suivait donc l'allée qui le menait à l'entrée de l'établissement, et commençait déjà à regretter son ancien lycée, bien plus beau que ne l'était à première vu celui-ci. Il pénétra enfin dans le hall et s'arrêta un moment, cherchant ce qui pourrait bien l'aider à se repérer ici. Il ne trouvait rien, à première vu, mais ne s'étonna pas de cette absence. Il était visiblement dans un lycée de ploucs, et il remerciait dieu de ne passer qu'une année ici. Plus vite il rentrerait chez lui, mieux cela vaudrait. Il parcoura donc la grande pièce du regard, et fit ses premiers pas à l'intérieur de l'établissement. Premiers pas qui furent cours, puisqu'il fut brusquement bousculé par un parfait inconnu, vers qui il se retourna l'air furieux, attendant des excuses de pied ferme.

Tu peux pas faire attention, non ?

Syaoran était assis sur le siège du taxi, une sacoche kaki posée à coté de lui tremblait. Les yeux fixés sur l'horizon à travers les vitres teintées, le regard vide. Il se sentait balloté avec les mouvements secs produits par la voiture mais il n'y prêtait pas la moindre attention. La voiture s'arrêta. Le jeune homme régla la course puis sortit sans un mot. Le soleil lui fit plisser les yeux. Il ne voyait rien, comme quelqu'un qui n'avait pas vu le jour depuis des mois, ce qui était presque le cas. En refermant le coffre duquel il avait extrait son sac, il sentit une morsure brulante s'attaquer à ses doigts. Faisait-il si chaud? Il remarqua qu'il faisait en fait très froid et que c'était cette froideur glacée qui avait provoqué sa douleur.
Il se protégea les yeux du soleil rasant qui l'éblouissait pourtant avec sa main pendant que la voiture s'éloignait et mit un long moment avant de s'habituer. Il regarda ensuite autour de lui un peu perdu. Il n'était pas aussi proche du lycée qu'il ne l'aurait pensé. Il se mit à marcher droit devant lui, se moquant éperdument de se perdre pour le moment. Il ne faisait en fait que avancer droit devant lui, tel un mort vivant qui se demande ce qu'il fait encore sur Terre, pourquoi il est là avec ces être tellement différents... Ils sont vivants, eux...
Syaoran arriva devant le pensionnat après avoir tourné quelques minutes dans les rues alentours. Un sac à la main, un autre en bandoulière, il franchit le portail et se dirigea vers le bâtiment le plus proche qui se trouva par chance être un grand hall d'entrée. La pièce était spacieuse, très claire et lumineuse, fournie en matériel puisque distributeurs et tableaux d'information étaient disposés sur contre murs. Il n'y avait presque personne à l'intérieur, trois ou quatre élèves tout au plus qui traversaient sans cesse la salle dans un flot régulier.

Syaoran posa son sac sur le carrelage dans un bruit sourd. Quelque chose se mit à gigoter dans sa capuche et le jeune homme passa sa main derrière sa nuque pour attraper son rat qu'il porta devant son visage.

"Ca y est, on est arrivés."

Le petit animal qui était jusqu'alors resté immoblile se mit en mouvement et entreprit de revenir au plus proche de son maître en parcourant son bras. Une fois arrivée à son épaule, la bestiole changea d'avis et, s'aidant de ses petites griffes, dévala le sweat du jeune homme puis entreprit une petite course. Surpris, l'adolescent se lança à sa poursuite. Bien sur, le rat n'allait pas très vite, mais il était difficile à attraper et Syaoran faisait bien moins attention à son entourage. Il finit par percuter quelqu'un juste au moment où il attrapait Bestiole. Le quelqu'un précédamment cité devait être de bien fâcheuse humeur car celui-ci l'apostropha de manière peu agréable, c'est le moins que l'on puisse dire...

"Tu peux pas faire attention, non?"

Ce à quoi répondit notre jeune homme par un regard à la limite du dégoût suivit d'un très amical :

"Tu peux pas regarder où tu mets les pieds, non?"

Se retenant d'ajouter un "sombre crétin" qui aurait fait mauvais goût, surtout pour un nouveau début de vie sociale, Syaoran observa rapidement son interlocuteur. Légèrement plus petit que lui, l'adolescent avait une chevelure aussi noire que ses yeux, sa peau claire et son look visiblement très soigné lui donnait un air de "Ken, le beau gosse de plastique, tombeur de ces dames" qui donnait une vision de lui d'autant plus détestable au brun.

Il détourna soudainement son attention de l'adolescent pour la reporter sur l'animal qui commençait à se débattre dans sa main. Il reposa celui-ci dans sa capuche, endroit où il se tenait tranquille et à l'abri des regards. Sentant les yeux sombres du malpoli posés sur lui, il se redressa. Comme aucune réplique cinglante ne lui venait à l'esprit et qu'il se rappela qu'il était dans ce pensionnat pour rétablir une vie sociale, Syaoran prit sur lui.

"Tu cherches une chambre?"