Que faire pendant cette jolie après-midi ? La météo et la chaleur étaient plutôt agréables. Par ce temps, il fallait sortir. C’était obligé. On ne pouvait passer outre. Mais pour quoi faire ? Un jogging ? Non, la motivation laissait à désirer. Bronzé dans le parc ? Non, pas assez excitant. E promener ? Ouais, bonne idée. Mais une promenade en solitaire autour du lycée n’était pas assez intéressante. Certes, il aurait put demander à Akutsu de l’accompagner, mais ce dernier était sans doute occuper à corriger des copies. Jiro, lui n’était pas à l’appartement et seul Dieu savait ce qu’il faisait. Et Phileas, le quatrième coloc ? C’aurait sans doute été l’occasion de faire plus ample connaissance. Mais ce dernier l’avait méchamment remballé. Et pour cause : il était en train de regarder la ligue de foot anglaise et Manchester était sur le point de perdre. Résultat : Dean avait eu droit à un Phileas de très mauvaise humeur.

C’est ainsi que notre infirmier se retrouvait allongé sur son lit, fixant le plafond. Il soupira et ferma les yeux, croisant ses bras derrière sa tête. Franchement, qu’est-ce qu’il pouvait faire. Il était seul, avait fini son livre, n’avait plus rien à faire pour son boulot. Soupirant à nouveau, il se redressa nonchalamment sur un coude, puis sur l’autre et laissa furtivement son regard couler autour de la pièce. Arquant un sourcil, Dean fixa son regard sur sa guitare qui était sur son support contre le mur. En voilà une bonne idée ! Il se redressa d’avantage puis passa ses jambes au dessus du lit et s’avança vers son instrument.

Sans hésiter d’avantage, il attrapa l’étui, y déposa sa guitare puis ferma la fermeture éclaire et l’épaula. Il se redressa ensuite et sorti de sa chambre. Après avoir brièvement annoncé où il allait, se récoltant un gros vent, il sorti de l’appartement. Il chaussa des converses habituelles, desquelles il ne pouvait se séparer puis s’engagea dans les escaliers. Il traversa le hall et poussa la porte, marquant un rapide arrêt en voyant son reflet. Affichant une moue de réflexion et s’observa. Il était vêtu d’un simple jeans légèrement délavé sur lequel il avait mit une chemise blanche. Il réfléchis rapidement si c’était une tenue adéquate pour se promener dans le lycée, sachant qu’il faisait tout de même parti du personnel de l’établissement et devait donc, de ce fait, montrer une certaine image de lui-même. M’enfin. Cette pensée fut rapidement mise de côté et il descendit les escaliers, se dirigeant machinalement vers l’escalier pour accéder au toit.

Pourquoi le toit ? Sans doute parce qu’à cette heure-ci il ne sera sans doute pas bondé de monde et Dean pourra donc tranquillement bosser sa compo. Il monta donc les escaliers et s’engagea sur le toit, lorsqu’une odeur l’interpella. Une douce odeur de … thé ? Non impossible. Quoique. Dean laissa glisser son regard sur le toit, qui tomba sur un jeune homme, assit à-même le sol entrain de siroter ce qui devait être un thé. L’infirmier arqua un sourcil, esquissa un sourire et secoua la tête, amusé. Il n’y avait que les japonais pour faire ça.

Essayant de faire le moins de bruit possible, Dean alla se poser sur un banc, déposant sa guitare à ses côtés et observa encore quelques instants l’inconnu avant de sortir son [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Il déposa sa guitare sur ses genoux puis s’immobilisa. Pouvait-il vraiment se permettre de joué là, maintenant, alors qu’il y avait un parfait inconnu qui était entrain de savourer son thé ? Hm, autant en avoir le cœur net. Il se redressa, releva son regard vers le jeune homme, puis toussota légèrement pour capter son attention, avant de sourire

« Ça vous dérange si je joue un peu, ici ? Le toit est tellement plus calme que le parc … »

Ouais, c’est sans doute pour cela que cet inconnu c’était réfugier ici et pas pour entendre comment un parfait inconnu joue de la guitare.

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Le fait que le jeune homme lui offrit un sourire des plus charmants rassura notre infirmier. Au moins l’inconnu lui certifia que ça ne le dérangeait pas qu’il joue. Dean pourra donc, en toute tranquillité bossé sur sa compo. Celle-ci avait beau être presque finie, il y avait toujours un détail qui n’allait pas. Ainsi notre guitariste pourra donc affiner son travail, sans craindre de représailles. Dean hocha une fois la tête et rendit son sourire au jeune homme puis porta son attention sur son instrument. Il observa rapidement le manche puis les mécaniques avant de commencer à jouer avec, accordant l’instrument de ses mains de guitariste chevronnés. De plus, ses 19 ans de pratiques plus ou moins intenses, lui permettaient d’accorder l’instrument sans accordeur, sachant trouver la bonne tonalité à l’écoute.

Alors qu’il eut tout juste fini d’accorder la quatrième corde, l’étudiant qui était avec lui sur le toit reprit la parole. Ce qu’il dit arracha un sourire amusé à notre adulte. Le charmer avec son instrument dans le but de pouvoir boire de l’eau aux herbes ? Hm, voilà qui était un bon compromit. Hochant doucement la tête, Dean se prit le temps d’accorder les autres cordes puis passa un doigt sur les cordes et sourit, satisfait.

« En voilà une bonne idée »

Il lança un dernier coup d’œil au jeune homme pour vérifier s’il était toujours d’accord puis mit ses mains à la bonne place sur le manche. Il inspira profondément puis commença son jeu. Il joua une de ses premières compositions qui avait vu le jour il y avait pas mal de temps mais qu’il adorait jouer. Les accords étaient assez simples mais l’assemblage était raffiné et assez complexe. Alors qu’il commençait à chanter, le monde autour de lui pouvait s’écrouler, il ne remarquerait rien. La musique constituait un monde un part, un autre langage. Celui dans lequel Dean se sentait à sa place et pouvait se laisser aller à travers les notes.

Malheureusement, sa chanson se finissait bien trop vite. Il laissa durer un peu le plaisir en laissant raisonner les cordes puis les bloqua en posant sa main dessus, cessant ainsi tout son. Il rouvrit ensuite les yeux qu’il avait fermés et porta son regard vers l’inconnu, et sourit. Il soutint quelques instants son regard puis haussa les épaules, affichant un air innocent

« J’ai mérité mon thé ? »

Complimenter sa musique, c’était comme le complimenter lui-même. Oui, Dean était un passionné. Il aimait le chant, il aimait la guitare. Pourtant, sur ses 19 ans de pratiques, il n’avait que pris 3 ans de cours. Le reste, il se l’était apprit lui-même. A vrai dire, notre infirmier aimait les défis. Il aimait réfléchir par lui-même et se casser la tête à déchiffrer les différentes partitions. Il en connaissait un paquet de chansons, mais ne s’en rappelait pas de toutes. Aussi, préférait-il composer sa propre musique.

Soit. Il avait déposé son instrument sur le côté lorsque l’autre jeune homme qui s’était présenté comme étant un certain Ryosuke Dojima le rejoignit. Avec un sourire, Dean avait attrapé la tasse et avait commencé à siroter le thé. Un délice. Un vrai. Ce goût raffiner et cette note de fleur de cerisier était vraiment une bonne chose. Un sencha comme Dean les aimait. Il soupira légèrement puis abaissa sa tasse et avala le liquide. Esquissant un petit sourire, il hocha la tête

« C’est sans doute pour ses thés que le Japon est tellement appréciés. Celui-ci est un vrai délice » Il regarda sa tasse puis reprit une gorgé rapide avant de reporter son attention sur Ryosuke « Et puis vous pouvez me contraindre autant que vous voulez. Je me ferais un plaisir de jouer avec ma guitare » Il lui adressa un sourire puis se décala sur le banc pour lui laisser de la place « ah mais je ne me suis pas présenter. Je suis Dean Onwara, le nouvel infirmier, enchanté »

Il reprit à nouveau une gorgé de sa boisson, détournant son regard vers le bord du toit. Devait-il réagir au compliment de l’étudiant, quant à sa musique ? Dire qu’elle venait effectivement pourrait sembler prétentieux. Mais ce n’était que pure vérité et Dean n’aimait pas mentir. Alors, soupirant légèrement, il secoua la tête pour chasser une mèche rebelle qui lui barrait le regard et porta son attention sur son interlocuteur, sourire éternel sur les lèvres

« En ce qui concerne votre compliment sur ma musique, je vous remercie et je suis ravi que cela de plait. Ça fait toujours plaisir d’entendre ça » Il lui fit un rapide clin d’œil puis se recula contre le dossier, gardant la tasse bien en main « Et pour répondre à votre question : oui, c’est moi qui ai composé cette chanson. Mais ça fait assez longtemps. Je devais avoir … 14 ans, dans ces eaux là. C’est ma première ‘compo’. »

Oui, il en était fier, et cela s’entendait à sa manière de s’exprimer. Mais bon, on ne changeait pas Dean.

A la dernière demande de Ryosuke, Dean ne put s’empêcher de grimacer légèrement. Demander de jouer sur la guitare d’un guitariste, c’était comme vouloir caresser un crocodile : c’est impensable. Aussi, Dean n’en faisait pas moins exception. Il détourna son regard vers sa tasse puis le porta sur sa guitare. Le noir laqué luisait au soleil. Il n’y avait pas une seule égratignure et les cordes étaient en parfait état. Si bien que l’on pouvait croire que cette guitare était nouvelle. Or, ce n’était pas le cas. Dean l’avait acheté avec sa première paye lorsqu’il était entré au lycée. Il avait ainsi troqué son vieil instrument hérité de son père contre cette merveille. D’autant plus merveilleuse que ce fut notre jeune homme qui se l’était acheté avec l’argent qu’il avait gagné et mit de côté pendant plusieurs mois.

Soupirant légèrement, il afficha une moue de réflexion. Devait-il mettre de son côté son appréhension et laisser son instrument à ce jeune homme qu’il ne connaissait pas plus que ça ? L’infirmier aurait refusé sans hésiter s’il n’avait pas eu affaire à quelqu’un d’aussi … d’aussi … charmant ? Et agréable ? S’il n’acceptait pas, Dean risquait sans doute de le froisser, chose qu’il n’avait pas très envie de faire. Et pourtant, gardait une certaine crainte quant à l’idée de lui confier son instrument, le temps de quelques notes. Mais de quoi avait-il peur, franchement ? Du fait que Ryosuke risquerait de faire tomber sa guitare ? Qu’il ne s’énerve et l’envoie valser du haut du toit ? Non, impossible. Il soupira à nouveau, puis se pencha, déposa sa tasse sur le sol et attrapa l’instrument par le manche. Puis, se redressant, Dean se tourna vers son interlocuteur et lui offrit un sourire en lui tendant la guitare

« J’y tient énormément. »

Se contenta-t-il de préciser pendant qu’il observa comme Ryosuke la prit et la plaça délicatement sur ses jambes. Dean se détourna ensuite et reprit sa tasse en main, reprenant une gorgée. Il observa quelques instants le jeune homme du coin de l’œil et prit la dernière gorgée avant de se redresser et reporter toute son attention sur Ryosuke, hochant la tête

« Effectivement, j’ai pas mal de compositions à mon actif, mais … je ne sais pas. Il y a toujours quelque chose qui me gêne. » Il haussa les épaules « j’ai beau me casser la tête pour trouver de quoi il s’agit, je ne l’ai toujours pas trouvé. Je pense que c’est une faille dans mes choix d’accords. Ou alors ma voix n’est pas comme je l’imaginais. Peut-être même que ce sont les paroles qui me chiffonnent ? Je ne saurait franchement pas le dire … »

Il abaissa son regard vers la main de Ryosuke qui tenait le manche et ne put s’empêcher de sourire discrètement. Il lui rappelait lui à ses propres débuts. Sa manière plutôt nerveuse de tenir le manche, comme s’il tenait les ailes d’un oiseau de façon à ce qu’elles ne se brisent pas. Mais en même temps, il ne voulait pas qu’il s’envole. D’un hochement de tête, Dean désigna le manche et esquissa un sourire

« Vous voulez que je vous apprenne un truc ? Très simple. Après, si vous le souhaitez, je peux jouer à nouveau. »

En déposant l’objet qui faisait parti de ceux qu’il chérissait le plus sur les jambes du jeune homme, l’infirmier avait fait un heureux. Cela se voyait quant à sa manière de tenir l’instrument. Rapidement, Dean fut rassuré et se conforta dans l’idée que l’étudiant n’allait pas tenter quoique ce soit pour abimer la guitare. Du coin de l’œil, l’adulte l’observa en train d’analyser le mécanisme de l’instrument. Allait-il oser tirer une corde ? La réponse ne tarda pas à venir … dans un bruit étrange et assez désagréable pour l’ouï de notre guitariste. Il grimaça légèrement, contractant les muscles de sa mâchoire, avant de s’empresser de détendre ses traits, tournant son regard vers le jeune homme. Celui-ci lui fit un bref signe et Dean comprit qu’il allait devoir endurer plus de son horrible comme ce dernier. Mais soit. Ce devait être la première fois que Ryosuke avait ce genre d’instrument en main. L’infirmier n’allait pas exiger de lui l’oreille absolue ni d’avoir la virtuosité qui l’on pouvait acquérir durant les quelques années de pratiques.

Ainsi, silencieux, Dean observa tranquillement le jeune homme, exécuter quelques notes les unes à la suite des autres. Il afficha ensuite un sourire à la remarque de son interlocuteur, assez amusé par la comparaison peu flatteuse, avant de tendre les bras et reprendre sa guitare sur ses genoux. Il s’apprêtait à lui expliquer le pourquoi du comment sa suite de note n’était franchement pas agréable pour les oreilles, lorsque Ryosuke reprit la parole. Ce qu’il dit capta l’attention de notre guitariste. Affichant une moue de réflexion, ce dernier pinça légèrement les lèvres et baissa le regard.

Se faire enregistré et réécouté ensuite ? A vrai dire, non. Dean n’y avait jamais songé. C’était peut-être une bonne idée. Non pire. Une idée merveilleuse sur laquelle il aurait put tomber lui-même et c’était ce jeune homme au thé, qu’il venait de rencontrer sur le toit, qui lui proposait cette solution ? Il devait surement avoir une passion qui requérants une certaine technique et une maîtrise de soit. Sinon, pourquoi lui aurait-il proposer cela ? Secouant légèrement la tête, Dean releva son regard, souriant, et le porta à nouveau sur le jeune homme.

« Pour tout vous dire, non, je n’ai jamais songé à cette solution. Mais merci beaucoup pour votre proposition, je pense que je vais y réfléchir franchement. » Il porta ensuite son attention sur son manche et inspira, avant de reprendre la parole « Un petit cours de guitare à l’improviste, ça vous dit ? » Il lui lança un coup d’œil, souriant. Voyant que cela de dérangerais en rien son interlocuteur, Dean se redressa légèrement et désigna le manche « sur le manche il y a des touches, séparé par des frettes. Chaque touche correspond à une note. Jusque là, rien de bien compliqué. Il suffit juste de savoir quelle touche correspond à quelle note et on est a … disons 30% de l’apprentissage. Là où ça se corse, c’est évidement dans le fait de savoir quelle note sonne bien avec quelle note. Ainsi on va éviter de jouer la suite Fa/si/sol, alors que la suite Fa/si/do, est bien plus agréable. » Il joua lesdites suites de notes, puis regarda Ryosuke « d’accord ? Bon, j’avoue que ça, ça ne rentre en compte que lorsqu’on veut faire des compo. Une fois que t’as compris ça, tu peux mélanger les genre et te lancer dans des truc du genre … »

Il sourit doucement puis commença à jouer un [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qu’il affectionnait tout particulièrement, car il avait mit pas mal de temps à l'apprendre, mais qui, évidement, n’était pas de lui.

Dojo. Shinai. Même si Dojima ne l’avait pas précisé, Dean aurait, sans problème, fait le lien avec le kendo. Le visage de Dean s’illuminant, avant de se rembrunir. Depuis quelques jours, l’infirmier associait le kendo avec une certaine Akiyama. Cette jeune fille avait été franchement désagréable –et encore, c’est un doux euphémisme. Certes, elle ne le lui avait pas dit comme tel, mais tout dans ses propos laissait à croire que Dean ne devrait plus jamais remettre les pieds dans le dojo. M’enfin. Ici n’était pas question de cette jeune fille, mais d’un autre kendoka, qui l’avait gentiment invité. Comment refuser une telle offre ? Hochant doucement la tête, il se redressa, portant son attention sur Ryosuke qui s’était levé et incliné devant lui.

« Un cours de guitare pour un cours de kendo. Une interprétation d’une compo pour un thé. Qu’en dites-vous ? »

Il lui adressa un grand sourire et inclina légèrement sa tête vers l’avant avant de reposer son instrument sur l’étui. Il se redressa ensuite, lorsque Ryosuke reprit la parole. Ce qu’il dit étonna quelque peu notre adulte. Ne pas le vouvoyez ? Hm, bizarre. Pourquoi obligerait-on les élèves à vouvoyez les adultes et respecter leurs ainés en les vouvoyant, alors les adultes, eux, pouvait se permettre de les tutoyer ? Non, c’était impensable. Pour Dean, un professeur ou un quelconque membre du personnel était un élève, avec simplement quelques avantages et quelques désavantages en plus. Alors, haussant les épaules, Dean secoua légèrement la tête

« Non je me refuse de vous tutoyez » Souriant en coin, il continua de le fixer « Le respect de l’un, passe par le respect de l’autre. Comment pourrais-je, en tant que lycéen, respecter un adulte qui lui se permet de me manquer de respect ? En Amérique, au lycée, les membres du personnel et professeur vouvoyaient leurs élèves. C’est une forme de respect courante. » Il se recula ensuite contre le dossier du banc, haussant à nouveau les épaules « Et puis, on ne se connait pas depuis longtemps. La prochaine fois qu’on se verra, peut-être que j’oserais vous tutoyer, si vous en faites de même pour moi »
Affichant un sourire malicieux sur les lèvres, il attendit patiemment une quelconque réponse de la part de son interlocuteur.

Ce fut avec un soulagement certain que Dean observa Ryosuke accepter avec entrain sa proposition. L’infirmier était content et ne se prenait pas la peine de cacher sa joie. Il aurait enfin l’occasion de découvrir le kendo par le biais d’un apprentissage de base avec ce charmant jeune homme. Au moins Dean n’aura plus à se triturer l’esprit sur le comment il pourrait apprendre à manier un shinai. Hochant alors la tête, il l’inclina dans un dans un signe de politesse purement japonais puis releva le regard vers Ryosuke, alors que celui-ci reprit la parole.

Les arguments qu’il avançait, quant au tutoiement entre professeurs et élèves, étaient justes et fondées. Dean était aussi d’accord autant avec la manière de penser du jeune homme qu’avec ça façon de tourner les choses. Mais à vrai dire, ce fut surtout la fin des paroles de Ryosuke, qui captait son attention. S’il était déjà allé en Amérique ? Ouh mon ami, tu ne sais pas ce que tu déclenches en posant cette question. Alors, sourire en coin, Dean se recula contre le dossier du banc et leva son regard vers l’Horizon. Il plissa légèrement les yeux puis soupira un peu et hocha la tête

« Je suis né et j’ai vécu en Amérique jusqu’à il y a 4 ans » Il tourna sa tête vers Ryosuke, souriant « J’ai été élevé dans les règles de l’art japonais, bien que mes parent, d’origine japonaises, n’étaient pas tellement à cheval sur toutes les règles de courtoisie. D’autant que j’ai vécu dans les coutumes américaines. » Soupirant, il prit appuis sur ses cuisses et se releva, s’étirant légèrement. « A vrai dire, j’ai énormément voyagé dans ma vie. J’ai eu l’occasion de visiter quelques villes Russe, d’aller en Australie et Nouvelle Zélande, ainsi que de passer par l’équateur. Mais jamais je n’ai eu l’occasion de passer la frontière Mexicaine. »

Il adressa un sourire au jeune homme puis se dirigea vers le bord du toit. Il agrippa la rambarde de la main droite, posant sa main gauche sur son épaule qui commençait à se faire douloureuse. Un instant, sa vue de brouilla et Dean du fermer les yeux pour reprendre ses esprits. Puis, réaffichant son sourire, il rouvrit les yeux, portant son regard vers l’horizon.

« Et toi, Ryosuke ? As-tu déjà eu l’occasion de voir le gouffre séparant le monde japonais du reste de l’univers, de plus près ? »

Dean avait parlé instinctivement, ne repensant que par après qu’il venait d’appeler l’étudiant par son prénom, ce qui n’était pas coutume au Japon. Mais bon, on ne pouvait plus revenir en arrière …

A vrai dire, Dean ne fut même pas réellement étonné lorsque Ryosuke lui annonça qu’il n’avait jamais voyagé. Resté pour toujours encré à ses racines faisait parti des mentalités japonaise. Bon, c’était sans doute l’un des plus nombreux clichés, fait est que chaque cliché à quand même quelque chose de fondé et de vrai. Mais soit. Après quelques instants à observer l’horizon, Dean soupira, secoua la tête et se retourna vers l’étudiant. Tout en gardant sa main posée sur son épaule, il s’adossa à la rambarde et écouta attentivement ce que Ryosuke avait à lui dire.

C’était donc la première fois qu’il partait aussi loin et quittait le cocon familiale pour tellement de temps ? Hm. Ça avait beau être assez cruel, mais c’était intéressant. Dean, lui, n’aurait sans doute pas pu profiter aussi bien de la vie s’il avait du resté attaché à son Milton natal. Mais soit. Ici n’est pas question de lui, mais du jeune homme devant lui. Il reporta donc son attention sur lui et s’apprêtait à prendre la parole, quand il fut à nouveau coupé. Alors vint la question fatidique : que pensait-il du Japon ? Arquant un sourcil, Dean s’immobilisa, sans doute sous l’effet de surprise. Puis hochant doucement la tête, il afficha une moue de réflexion et se laissa retomber contre la rambarde.

« Ce je pense du Japon … » Il laissa planer un peu le suspens, le temps de trouver quelque chose de concret à dire et de le formuler de manière correcte dans sa tête, avant de le dire « Pour être franc, mon avis est assez mitigé. J’aime la culture japonaise, il n’y rien à redire là-dessus. J’aime énormément l’architecture, l’extravagance des jeunes et tout ça, sans oublier les repas qui sont sans doute les meilleures que je n’ai jamais mangé. Bon ok, faut avouer que l’Amérique n’est pas très connu pour sa bouffe seine, m’enfin. » Il esquissa un sourire puis abaissa son bras le long de son corps. Se poussant du mur, il enfonça ses mains dans ses poches et commença à marcher lentement de long en large sur le toit «Sinon, il y a quand même quelques petits détails qui me chiffonnent. Genre, les rues sont toute propres. Trop propres. Les japonais, eux, sont gentil et poli. Trop gentil et trop poli. Toujours à se cacher derrière un sourire, c’est très difficile pour nous, pour moi, de savoir ce qu’ils pensent vraiment. Mais le pire …. Aux yeux des occidentaux, les asiatiques se ressemblent tous. Ça fait 4 ans que j’habite au Japon, je peux te dire que je n’ai toujours pas trouvé le truc pour tous les différencier » Il rigola de bon cœur puis s’immobilisa et se tourna vers Ryosuke « ne le prend surtout pas mal hein ? Je sais que les japonais sont fiers de leur pays et je le conçois. Aussi, il y a, pour moi, beaucoup plus d’aspects positifs dans ma vie nippone qui sont capables de mettre les aspects négatifs de côté »

Il lui adressa un sourire sincère afin d’appuyer ses propos puis se stoppa et observa le jeune japonais, afin de voir sa réaction à ses propos.

La réaction de son interlocuteur n’était pas franchement celle à laquelle Dean pensait. Ryosuke avait éclaté de rire. Mais pourquoi ? Qu’avait-il dit de faux ? Qu’est-ce qui était marrant dans ses propos ? Arquant un sourcil, Dean fixa Ryosuke, tentant de comprendre pourquoi il n’avait pas réussi à se contenir, en vain. Ses paroles n’avaient quand même rien eu de marrant, non ?

Heureusement son interlocuteur réussi à se calmer pour parler. C’était donc le fait que Dean avait du mal à différencier les asiatiques entre eux qui l’avait tellement fait rire. Ryosuke pouvait s’estimer heureux que Dean n’était pas du genre à s’énerver ou à prendre la mouche pour ça. Alors, esquissant un petit sourire amusé, il se poussa de la rambarde et s’avança vers le jeune étudiant

« Je vois que la vérité sur ma vision des choses t’as bien faite rire, mais sache que je suis sincère »

Il haussa les épaules et lança un coup d’œil à sa montre. Haussant un sourcil, il abaissa le bras et se dirigea vers sa guitare. Pendant qu’il la rangea délicatement dans son étui, Dean reprit la parole

« Si je rate le début du match de la NBA je vais me faire taper sur les doigts » Oui, Dean avait commencé à s’intéresser et à aimer le basket depuis qu’il était coloc avec Akutsu et, d’un commun accord, ils s’étaient mis d’accord de regarder tous les matchs ensemble. Alors, se redressant, Dean épaula son instrument et sourit à Ryosuke « en tout cas merci beaucoup pour le thé et puis, tu sais où me trouver maintenant, pas vrai ? N’hésite pas à passer en cas de souci et si l’envie te prend de jouer ou parler un peu »