La nouvelle était tombée l'avant-veille. Comme un couperet. Une guillotine pour Rinji. qui aurait largement eut le sens du dramatique s'il avait dû raconter lui-même ce qui lui tombait sur le coin de la gueule.
Sa mère était mutée à l'étranger, et lui devrait donc terminer ses études dans un autre pays. C'était le plus pratique pour tout le monde avait dit sa génitrice. Pour tout le monde ? Pas vraiment. Changer de vie après qu'il se soit attaché à cette école, aux pensionnaires, aux profs... même s'il était très souvent tout seul, Rinji n'avait pas envie de ne plus les voir. Et surtout, il y avait Yahei. Sans doute que le prince se remettrait rapidement d'une seconde séparation mais Rinji... c'était moins sûr. Une séparation oui. Encore. Car Rinji savait très bien que leur couple ne tiendrait pas dans une relation à distance. Et c'était le mieux pour le prince. Reprendre sa liberté. Il aurait sa troupe de groupie pour le consoler et des dizaines d'amants occasionnels. Tout reprendrait sa place une fois l'indien envolé. Tant mieux si Rinji passait pour le méchant de l'histoire. Tant mieux si tous se déchargeraient sur un absent. Que chacun gère ce départ à sa façon. Au final, c'est lui qui devait quitter tout ce qu'il aimait. Autant qu'il soit le seul à avoir des regrets.
Après avoir fait sa valise, il n'eut pas le courage de laisser à Yahei la lettre qu'il avait passé la nuit à lui écrire. Il l'enferma avec le reste de ses affaires dans son sac de sport qui lui servait de valise. Car Rinji ne supportait pas les adieux. Ni à l'oral, ni par écrit. C'était lâche de ne pas libérer Yahei de ses engagements, mais ainsi, Rinji avait l'espoir que Yahei ne l'oublierait pas aussi rapidement qu'un battement de cil. Égoïste et grotesque. C'était tout Rinji.
Debout depuis dix minutes devant la porte qui le ferait partir à tout jamais du lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus, il se dit tout haut, pour lui-même, Pour Yahei, Pour Yuya, Pour Mei, Pour ses professeurs qui l'avaient aidé... la gorge nouée :
"Il est temps de débarrasser le plancher l'indien. Tókša akhé waηčíyaηkiη kte* !"
[*au revoir / Je te reverrai sûrement en sioux]
FIN
[HRPG - Merci à tous pour votre accueil. Bonne continuation >_^]