Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]

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MessageSujet: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptyDim 13 Jan - 2:45

Le bâtiment lui semblait plus laid que jamais. Tellement plus affreux que d’habitude. L’école était pour lui pire qu’une prison, et il en savait quelque chose. Il aurait tellement aimé en partir pour de bon mais il ne le pouvait pas. Jamais Il ne le lui aurait pardonné de La laisser en plan, Lui qui avait tellement tenté de le convaincre de rester. Mais pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu qu’Il meure, qu’Il les laisse tous les deux comme ça ? Pourquoi Lui qui n’avait jamais perdu avait finit par se faire tuer ?! Sheikhan serra les poings en s’enfonça dans le hall d’entrée, bifurquant enfin pour arriver dans un couloir. Il ne savait pas où il allait, mais il savait où il n’irait pas. Il ne supporterait jamais de se retrouver dans les dortoirs, si près du Sien. En fait, en ce moment, la meilleure chose à faire pour le peu de personne au courant de ce qui l’avait rendu à nouveau si froid était de ne pas en parler. De ne jamais, mais vraiment jamais aborder le sujet. Il ne le supportait tout simplement pas.

Le voleur retint un soupir et se décrispa en tentant de songer à autre chose. Il fallait qu’il arrête ou il allait devenir fou. La rouquine lui vint à l’esprit, avec en arrière plan le visage d’un blond. Il avait tellement voulu la protéger, en avait tellement voulu à Sheikhan d’être partit... Mais le brun allait tout faire pour au moins exaucer ça, alors il avait fait ce qu’il fallait pour être réintégrer dans l’école. Il s’occuperait d’elle aussi bien qu’il le pourrait, d’aussi loin qu’il le faudrait, mais il s’occuperait d’elle !

Les escaliers prirent fin, le laissant au premier étage. Il ne montrait pas plus haut, sauf s’il allait sur le toit. Là il n’avait pas envie de prendre l’air, aussi se dirigea-t-il vers le salon. Il y gardait de bon souvenir avec sa sœur. Ca lui changerait les idées de se trouver là. Il l’espérait du moins. Il espérait aussi y être seul. Il n’avait pas envie de compagnie, loin de là. De toute façon, il savait que son comportement froid éloignait naturellement les gens mais certains avaient la prétention de croire qu’ils pourraient le décongeler et ça, il n’appréciait pas. Heureusement pour lui, la pièce était vide. Il s’empressa d’entrer et referma doucement la porte derrière lui. Ses yeux bleu cobalt observèrent la pièce avec un détachement surprenant. Au fond de lui pourtant, ça bouillait. De vieux souvenirs remontaient à la surface.

Il la voyait encore s’enfouir dans sa chemise. Il se rappelait même de son soutien-gorge rose de ce jour-là, enfin du peu qu’il en avait vu. Il ne savait même pas pourquoi il lui avait parlé au lac, lui qui aimait tant se tenir loin des autres. Il la voyait aussi se mutiler. Il l’avait giflée ce jour-là. Ce n’était sans doute pas une solution mais il n’avait su extérioriser qu’ainsi. Quel choc de la voir dans un état pareil tout de même. Allait-elle mieux maintenant ? Il l’espérait du fond du cœur. Ca lui avait toujours fait mal de voir Arianne souffrir comme ça.

Il ne savait même pas comment elle allait. Il ne l’avait plus vu depuis tellement de temps... Son regard se porta sur la boite à pharmacie alors qu’il allait s‘asseoir sur un canapé. Elle n’y était pas à l’époque, il avait du aller chercher dans les douches. Ca aurait pourtant été plus utile que les bandages se trouvent ici, mais le plus important avait été de s’occuper de la rouquine après tout. Ces moments privilégiés avec elle lui manquaient un peu, même si maintenant rien ne serait plus pareil...

Il rejeta doucement la tête et arrière et ferma les yeux. Il avait sommeil, néanmoins quelque chose l’empêchait de s’endormir. Il n’avait plus confiance en personne et même le calme d’un lieu comme celui-ci ne parvenait pas à l’apaiser. Il restait donc sur ses gardes, comme auparavant. Comme trois ans avant... Quand un autre était mort...
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MessageSujet: Re: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptyDim 13 Jan - 5:54

Comme il s'en était passé du temps. Combien de temps? Elle avait cessé de le compter. Tout simplement parce qu'elle ne supportait plus de voir le temps s'écouler, lui glisser entre les doigts. Elle avait souhaité, à une époque qui lui semblait si lointaine, pouvoir le contrôler ce temps. Aujourd'hui, elle se perdait dans les murs trop grands d'une école qu'elle ne voyait même plus. Elle semblait errer, dans un état vaporeux, entre la vie et la mort, entre l'espoir et le désespoir. Non, elle ne survivrait pas longtemps à ce rythme-là, elle le savait bien. Et puis, qu'est-ce que ça changerait? Elle ne comptait plus pour personne désormais. Ni'... Nihya... pourquoi... Non, elle ne voulait pas y penser. La blessure était encore trop vive. Son coeur la serra. Il ne fallait pas qu'elle y pense. Se changer les idées, penser à autre chose.

Elle marchait dans les rues de la ville, absente au décor qui l'entourait, marchant au gré de ses envies, sans même se rendre compte d'ou elle posait les pieds. Elle bousculait des gens au passage, son lecteur mp3 enfoncé sur les oreilles. L'appareil électronique crachait une musique métallique dans les oreilles de la rouquine. Mais même cette musique n'arrivait pas à l'apaiser. Non, rien ne le pourrait. Une blessure encore vive, trop vive. Et depuis le départ du blond, elle n'avait pas revu le brun. Et elle se rappelait encore dans les moindres détails sa dernière rencontre avec lui. Il avait été d'une telle froideur, comme s'il n'était plus lui-même. Arianne avait même craint pour sa vie. Son regard glacial s'était posé dans celui de la rousse et Arianne avait eu l'impression d'y voir sa mort.

Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui. Comment allait-il? Il devait sûrement être parti à l'étranger, bien loin d'ici, pour noyer sa peine. Tout oublier et refaire sa vie. Refaire sa vie loin d'elle, loin de tout ce qui lui rappelait le grand blond. Elle soupira faiblement. C'était fini, elle était maintenant seule dans un monde vaste, un monde dans lequel elle ne cadrait pas. Une ruelle sombre...elle y avait passé tellement de temps dans l'espoir d'y revoir le grand blond ou d'apercevoir le brun. Mais rien. Toujours rien. Elle avait beau errer dans les rues, aller aux informations, personne ne savait rien. Les dernières nouvelles qu'elle avait eu du brun... c'était... c'était... elle n'arrivait même plus à s'en rappeler. Les rumeurs allaient bon train sur la disparition du brun et la rouquine ne savait plus trop faire la différence entre la vérité et le mensonge.

Ses pas la menaient loin de tout cet environnement. Ses yeux étaient rougis, elle ne dormait pratiquement plus. De toute façon, pourquoi dormir maintenant? Le moindre bruit la faisait sursauter, comme si elle s'attendait toujours au pire. Comme si elle craignait pour sa sécurité. Parce que Nihya mort et Sheikhan partit, elle devenait une cible facile. Une proie trop facile. Mais elle s'en fichait éperdument. De toute façon, la mort lui serait sans doute plus douce. Elle vivait avec tant d'amertume, s'arrachant de force chaque matin de son lit, lit qu'elle quittait dès que le soleil se levait et qu'elle ne revoyait que très tard dans la nuit. Les jours se succédaient, s'enfilaient les uns à la suite des autres, mais rien. Tout espoir l'avait maintenant abandonné. Plus rien, maintenant, ne la retenait.

Combien de fois avait-elle songé à mourir? Elle ne les comptait plus. Sa vie n'avait plus d'importance. Lorsqu'elle leva les yeux, elle vit l'école devant elle. Aucun moyen de se sortir de cette fichue bâtisse! Elle finissait toujours par y revenir. Sans doute parce qu'elle avait ici tous ses souvenirs, sans doute parce que c'était cet endroit qui la liait encore à Ni' et à Sheik'. C'était son dernier rempart et la rouquine s'y accrochait. Pourquoi le faisait-elle? Sans doute parce que ça lui donnait une raison supplémentaire de rester en vie un peu plus longtemps. Le hall d'entré était désert. Pas étonnant d'ailleurs. De toute façon, même s'il y avait eu des élèves, elle ne les aurait pas vu. Elle marchait d'un pas lent, ses yeux fixant le plancher sous ses pieds, la musique heavy metal toujours dans les oreilles. Un bruit cacophonique, un bruit qui était le reflet de sa vie.

La rousse errait, ne sachant pas trop ou aller poser son corps. Elle remarqua alors les portes du salon. Fermées. Étrange. Sans doute était-ce parce que personne ne s'y trouvait. Elle haussa les épaules et décida d'y entrer. Cet endroit serait sans doute plus joyeux que sa chambre. Elle ne perdait rien à y entrer. Malgré le lot de souvenirs que cela bousculait dans la tête de la jeune fille, elle n'arrêta pas sa marche et continua. Elle poussa les portes et pénétra dans la pièce. Vide, rien d'étonnant. Elle referma doucement les portes, se disant que si les autres voyaient que c'était fermé, ils ne viendraient pas ici. Elle pourrait au moins avoir la paix. La pièce était sombre, on n'y décelait pas grand chose, mais Arianne vit le contour d'un fauteuil et s'y laissa tomber dans un bruit sourd. Le salon était faiblement éclairé. Elle balaya l'endroit de son regard gris métallique et remarqua une forme.

Ses yeux s'habituant peu à peu à l'obscurité ambiante, la rousse s'attarda plus longuement à la silhouette. De longs cheveux noirs... non, ce n'était pas possible... un corps mince... elle ne pouvait pas y croire. Cette silhouette avait des airs familiers, ceux de quelqu'un qu'elle connaissait et qu'elle n'avait pas oublié... et le prénom s'échappa de sa bouche dans un murmure de surprise.


"Sheik'..."

Elle stoppa la musique de son lecteur mp3 et retira lentement les écouteurs de ses oreilles, la surprise la stupéfiait. Le regard béant, elle croyait rêver. Ce n'était pas possible, il était parti... parti loin d'ici... Son imagination devait lui jouer des tours, la personne lui répondrait tout simplement qu'elle s'était trompée et que son imagination débridée avait imaginé quelqu'un d'autre. Elle retenait cependant son souffle, incapable de prononcer un autre mot.
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MessageSujet: Re: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptyJeu 17 Jan - 20:48

Il n’aurait jamais pensé la revoir. Près après tout ce temps. D’ailleurs, il n’avait jamais envisagé d’aller la voir. Rester à distance, dans l’ombre était un rôle qui lui convenait. Il n’était pas de ceux qui aiment attirer l’attention. Cela attirait bien trop d’ennuis, il en avait fait les frais bien assez souvent. C’était entre autre pour cela qu’il n’avait rien allumé dans la pièce. L’obscurité du salon le satisfaisait et lui permettait de rester cacher. Elle ne l’avait pourtant pas protégé des yeux de la rouquine...

« Arianne. »

Sa voix froide s’abattit sur le silence comme un couperet. Non il n’était pas chaleureux, bien que chamboulé. Il restait stoïque, en apparence en tout cas. Rien dans sa voix ni dans ses gestes ne laissait penser qu’il était heureux de la revoir ou qu’il en était mécontent. Sa tête elle-même n’avait pas bougé, ses yeux restaient fermés. Il ne l’avait reconnu qu’à son pas, puis à sa voix. Etrange qu’il s’en souvienne si bien, après des mois passés loin d’elle. Sans doute était-ce du à l’habitude. Mémoriser les plus infimes détails pour ne pas échouer dans ses plans... Ca faisait des années qu’il travaillait comme ça, alors inconsciemment, il avait du faire de même avec elle. Il ne se relâchait jamais véritablement.

Le silence régnait dans la pièce lorsque le brun ouvrit les yeux. Ari était assise, comme il l’avait plus ou moins deviné. Il se redressa un peu et observa dans sa direction, le regard inexpressif. Pour ce qu’il en voyait, elle avait beaucoup changé. Elle semblait avoir grandie... mûrie. C’était tellement étrange de la voir là, comme des mois auparavant alors que tout était si différent. Mais on ne rattrapait pas le temps perdu, on ne faisait qu’en perdre plus à essayer de rectifier le tir.

Il inspira profondément, sans faire de brun et relâcha l’air pour décompresser. Bien qu’il n’en donne pas l’impression, il se sentait mal à l’aise de voir la jeune fille si près de lui. Il l’avait abandonnée quand elle avait eu besoin de lui, égoïstement. Il l’avait laissée en pensant bien faire, oui, mais sans penser que peut-être ça la blesserait. Il s’en était éloigné au départ inconsciemment, et ensuite moitié parce qu’il pensait que c’était le mieux, moitié par lâcheté. Il avait honte à le dire mais il y avait de ça. Il n’avait pas eu le courage de retourner vers elle, d’essayer de se faire pardonner ses gestes. Maintenant, c’était sans doute trop tard. Bien que la jeune fille ne montre pas de rancune au premier abord comme lui, elle devait certainement lui en vouloir. Peut-être même le croirait-elle responsable de la mort de Nihya... C’était vrai remarquez. S’il ne l’avait jamais connu, jamais rencontré... Il ne savait pas pourquoi il s‘était fait tuer, mais c’était sans doute plus ou moins de sa faute. Ilöwyn et Arianne exceptés, tous ceux qui l’avaient côtoyé étaient morts... Arianne avait beaucoup souffert. Ilö en avait eu sa part aussi. C’était à croire qu’il n’attirait que les ennuis à ceux qui l’entouraient.

Il ferma à nouveau les yeux, comme si ce simple fait effaçait la présence de la rouquine. Il se posait vraiment trop de questions ces derniers temps. Plus jeune, il aurait foncé en se souciant bien moins des conséquences que maintenant, même s’il n’avait jamais été ni insouciant, ni irréfléchi. Etait-ce parce qu’il avait vieilli, mûri ? Être adulte n’avait rien de drôle, vraiment, même si la vie ne lui laissait pas le choix. Lui qui n’aimait pas les enfants les enviait pourtant. Ils ne connaissaient pas tous les problèmes que l’on a en vieillissant. Pour eux, tout coulait de source, ils étaient invincibles... ou presque. Aurait-ce été différent s’il avait eu une enfance heureuse ? Certainement oui, mais peut-être qu’au fond, il serait devenu quelqu’un d’exécrable, même si son caractère n’aurait pas été le même...
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MessageSujet: Re: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptyVen 18 Jan - 21:45

Merde que ça faisait chier! La suprise passée, Arianne ressentit un flot de souvenirs remontés en elle et pas des souvenirs qu'elle affectionnait particulièrement. Elle revoyait Ni' et Sheik'. Le blond se battant pour la survie de la rousse, le brun essayant de lui faire comprendre que si elle voulait mourir, c'était le moment. Elle soupira bruyamment. Le ton glacial de Sheik' ne donnait pas envie de faire la conversation, mais la rouquine savait bien qu'il s'était sans doute refermé après la mort du blond. Elle en avait fait autant. Les démonstrations d'affection, c'était plus tellement son truc. Et puis chialer, elle se rappelait même pas la dernière fois qu'elle l'avait fait. Alors, maintenant que tout était clair dans sa tête, elle n'allait pas se mettre à chialer devant le grand brun.

Sa vie n'avait pas été de tout repos. La gamine avait eu une longue période de dépression, s'enfermant dans sa chambre, refusant de sortir pour manger. Elle se contentait de rester assise sur le rebord de la fenêtre et regardait les journées passer, son lecteur MP3 sur les oreilles. De toute façon, elle n'avait rien de mieux à faire. La nuit, elle traînait un peu partout, dans des quartiers mal famés, s'accrochait aux petits bouts qu'il lui restait de son existence. Elle n'en pouvait plus de vivre comme ça. Et elle ne comptait plus sur personne. Nerveuse et angoissée, elle sursautait du moment que quelqu'un tentait de s'approcher d'elle, elle était devenue sauvage.

La petite rousse avait mûri, certes, mais on y voyait toujours dans l'ombre de ses gestes, ceux du blond. Il avait déteint sur la rouquine. Elle repoussa négligemment une mèche de cheveux qui venait de tomber devant les yeux. Elle posa son regard sur Sheik'. Clair qu'il avait changé lui aussi. Et si au début elle avait senti un certain réconfort de le revoir de nouveau, il n'en était plus rien maintenant. Parce que le grand brun était sans doute ici pour une raison et Arianne se dit que ce n'était sans doute pas elle la raison de son retour.


"Qu'est-ce que tu fous ici? J'te croyais parti loin, même très loin d'ici."

Sa voix était assurée, malgré la fatigue qu'on pouvait y percevoir. Pour quelqu'un d'autre que Sheik', cette fatigue n'aurait sans doute pas été ressenti. De toute façon, elle s'en fichait. Il n'en avait plus rien à foutre d'elle, c'était évident. Et puis, avec la mort du blond, la rouquine se doutait bien qu'elle ne retrouverait jamais ce lien unique qui avait été tissé entre eux. Non, Ni' l'avait emporté avec lui.

"Si t'es ici pour moi, perds pas ton temps, j'ai pas besoin de gardienne. De toute façon, c'est fini. Alors, pas la peine de rester."

Le ton qu'elle utilisait se voulait détaché, mais on sentait bien qu'au fond, elle ne s'en fichait pas tant que ça. Agressive et sauvage, voilà comment avait été Arianne depuis le départ des frangins. Elle avait maintenant un piercing dans la lèvre inférieure, un tatoo dans le bas de son dos, avec les noms de Ni' et de Sheik'. Comme si elle souhaitait à tout prix se souvenir, graver en elle, cette période de sa vie. Période ou elle avait compté pour deux personnes. Mais ce temps était révolu et la gamine le savait.

Elle avait vieilli de nouveau trop rapidement, propulsée dans un monde qui n'était pas le sien, mais qui était maintenant celui qu'elle connaissait. Elle s'était débrouillée pendant l'absence de Sheik' et celle plus longue de Ni', elle n'avait pas eu le choix. Une douleur l'élança au niveau de l'épaule. Fichue blessure, ça n'allait jamais finir par guérir! Elle se massa doucement l'épaule histoire de faire passer la douleur. Elle ressentait toujours le tiraillement dans son épaule. Si les frangins n'avaient pas voulu d'elle dans leur monde, elle en faisait maintenant partie, qu'ils le veuillent ou non. Et qu'est-ce que ça changeait maintenant? Rien. Absolument rien.
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MessageSujet: Re: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptySam 26 Jan - 20:19

Il ne disait rien. Aucun mot ne sortait de sa bouche et il ne tenait pas à ce que ça change. Elle avait des choses à dire et des raisons de lui en vouloir, alors même si ça l’énervait, surtout si ça la mettait en colère en fait, il se taisait. Il voulait qu’elle se fâche, qu’elle crie, qu’elle hurle voire qu’elle le frappe. Ca la soulagerait de dire ce qu’elle avait vraiment sur le cœur. Lui il n’était pas doué pour faire parler les gens, et avec Arianne, il n’avait de toute évidence jamais vraiment su s'y prendre. Il lui avait donné tellement plus de raisons de lui en vouloir que de l’aimer qu’il ne comprenait pas comment, au fond, elle pouvait rester attachée à lui. Lui avait-il laissé des souvenirs si bons qu’ils chassaient les mauvais ? Lui ne le voyait pas comme ça, mais il se savait totalement subjectif. Pourtant le ton de voix de la rouquine n’avait pas suffit à le tromper. Derrière l’apparent détachement, il distinguait parfaitement cette fragilité qui était en elle, et l’émoi que la présence du brun provoquait. Il n’était ni idiot ni naïf, et si jusqu’à présent il avait tout fait pour éviter des rencontres entre eux, ce n’était pas pour rien.

Pour un peu il aurait soupiré. Tout devenait tellement compliqué ! Il avait juste souhaité veiller sur elle à distance, sans bouleverser à nouveau sa vie et voilà qu’ils étaient face à face. Il s’en voulait de la torturer comme ça. Il savait bien que ce silence qu’il persistait à ne pas briser risquait d’être mal interprété. Elle était en colère. Pour elle ça voudrait forcément dire qu’il acquiesçait. Elle ne verrait pas derrière ça ce qu’il voulait vraiment : qu’elle se libère de son ressentiment. Ca n’apportait jamais rien de bon, et malgré tout ce qui s’était passé ces derniers temps, la seule et unique chose qu’il voulait pour elle, c’était le bonheur. Un sourire désabusé apparut dans un coin de son esprit, alors que son visage restait de marbre. Il voulait son bonheur et lui apportait plus d’ennuis que quiconque. Même Nihya, qui avait pourtant son lot de défauts et d’ennemis, ne lui avait jamais tant amené de souffrances inutiles ! Peut-être avait-il une formule magique pour épargner ça à sa sœur, mais le brun ne la connaissait pas et maintenant... Il était bien trop tard.

Et en la voyant se masser à l’épaule, il devina qu’elle était blessée une fois de plus. Les deux frangins ne lui avaient pas évité ça. Traînait-elle encore dans les rues ? Il n’en savait rien. Cela faisait bien longtemps qu’il n’y avait plus mis les pieds. Il travaillait autrement dorénavant. La mésaventure entre Ari et la drogue avait fini par le dégoûter d’en vendre. L’overdose de Nihya ensuite l’avait poussé à arrêter. Il s’était recentré sur les vols, d’une autre façon. Ca lui allait bien mieux comme ça. Au final, ne plus connaître la vie dangereuse des rues ne lui manquait pas tant que cela. Ses autres occupations lui apportaient assez d’adrénaline pour qu’il s’en passe. Toutefois, cela avait un mauvais côté : il n’était plus très au courant de ce qui s’y passait. Une jeune rouquine de 14 ans ne passait pas inaperçue. En restant là-bas, il aurait vite su si elle mettait toujours les pieds dans les quartiers les plus dangereux, mais là... Il ne pouvait que se poser des questions. Il espérait en revanche qu’il se faisait des idées. Il ne voulait pas croire que même Nihya mort et lui plus ou moins disparut, elle ait continué cette vie qui ne lui convenait pas. Il avait pourtant cru comprendre grâce au blond que tout cela, c’était fini. Avait-il mal compris ? Avait-elle replongée ? Se droguait-elle toujours ? Il faisait bien trop sombre pour qu’il voit dans quel état elle était vraiment, mais lorsque la lumière de l’entrée l’avait furtivement éclairée, elle ne lui avait pas semblée squelettique. Elle ne se droguait pas alors ? S’il avait bien vu, non, mais il n’était sûr de rien. Cette jeune demoiselle avait de toute façon la fâcheuse habitude de briser ses certitudes. Mais il ne lui en voulait pas. Il l’aimait bien trop pour cela.


{Scuse, c'est court... J'essaierai de faire plus long la prochaine fois}
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MessageSujet: Re: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptyDim 27 Jan - 4:19

Sheikhan restait toujours de glace. Aucun mot ne sortait de sa bouche. Comment pouvait-il rester aussi insensible face à ce que tout ce que la gamine ressentait? La colère augmentait en elle. Elle n'y croyait pas? Pourquoi était-il revenu? Elle n'en savait rien et se posait sérieusement la question. Parce qu'il n'avait rien dit, absolument rien. Et là, le déluge éclata! Elle n'en pouvait plus de retenir tout ça à l'intérieur d'elle.

"Tu sais c'que t'es? Un pauvre con! Tu m'fais chier Sheikhan! Tu comprends ça? Tu m'fais chier! Tu donnes pas de nouvelles, tu pars à l'autre bout du monde, j'suis sans nouvelles de toi et tout d'un coup, tu décides de réapparaître! Ça t'amuse de faire ça? Éprouves-tu un réel plaisir à faire souffrir ceux qui t'entourent?"

La gamine commençait à peine à cracher tout ce qu'elle avait sur le coeur. Tout ce qu'elle avait gardé pour elle pendant l'absence trop longue des frangins. La façon glacial dont Sheik' la regardait la motivait à poursuivre sur sa lancée et elle n'hésita pas un seul instant pour continuer à lancer ses injures.

"Sale connard! J't'ai attendu... j'ai espéré ton retour et celui de Ni' j'sais pas combien d'fois! Mais vous reveniez jamais! Vous m'aviez complètement abandonnée! C'est quoi? Vous vous êtes amusés avec moi et vous avez considéré qu'il était temps pour vous de prendre vos distances? J'suis pas un jouet!"

D'un pas rapide, elle s'approcha de Sheik'. Elle venait à nouveau de lui balancer sa hargne et sa rage au visage. Elle ne savait même plus ce qu'elle disait, elle était complètement désabusée, désordonnée, décontenancée. Elle savait bien que lui dire tout ce qu'elle ressentait la soulagerait, mais pour combien de temps? elle ne le savait pas. Alors que le brun était toujours assis, la rouquine se posta devant lui. Elle avait juste envie de lui sauter à la gorge... juste envie qu'il comprenne à quel point elle avait souffert de son absence.

"Mais tu t'en fiches? N'est-ce pas? Tu te fiches bien de tout ça, parce que toi, t'es au-dessus de tout ça! C'est le moindre de tes soucis! Ça te fait ni chaud ni froid tout c'que j'te raconte! Tu m'fais chier!"

Les mots fétiches de Ni' sortaient de la bouche de la rouquine comme s'ils avaient toujours été siens. Elle continuait de les utiliser, comme si ces mots étaient venus d'elle. Certes, les traits du blond étaient apparents chez la rousse. Elle se passa la main dans les cheveux de la même façon nerveuse que le blond. Elle semblait aussi angoissée que lui. Et pourtant, elle était si calme lorsque les frangins se trouvaient avec elle. Mais elle savait maintenant qu'elle ne retrouverait jamais cette paix, puisqu'un des deux frangins seraient toujours manquant. Ils ne seraient plus jamais réunis. Non, jamais. Elle bouscula Sheik'.

"J'suis plus la p'tite gamine fragile que t'as abandonné... j'ai grandi! Mais ça, t'as pas pu le voir! Ben non! Parce que t'étais pas là! T'attends quoi? Ni' viendra pas me défendre comme la dernière fois qu'on s'est vu! Alors, lèves-toi! C'est pas ça qu'tu voulais la dernière fois? Hein? Me taper dessus! Alors, vas-y! Personne ne va t'arrêter maintenant... personne..."

Son regard gris métallique se planta dans celui de son frangin. Elle n'avait plus peur, la vie dans la rue l'avait endurci et complètement changée. Non, elle ne baisserait plus jamais les yeux. Du haut de ses 14 ans, Arianne Boisclair était prête à affronter Sheikhan. Elle ne tremblait même pas, rien. Non, elle était tout simplement prête à lui faire face.
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MessageSujet: Re: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptyDim 27 Jan - 14:29

Il ne pouvait pas lui en vouloir de remuer le couteau dans la plaie. Elle n’était même pas consciente qu’en rappelant à Sheikhan à quel point il l’avait abandonné, elle lui faisait mal. C’était pourtant de sa faute à lui. S’il n’était pas parti, s’il n’avait pas mis cette distance entre eux, jamais elle ne lui en aurait voulu comme ça. Il avait essayé de faire pour le mieux. A chaque fois qu’il était proche de quelqu’un, la personne souffrait. Ari en avait tellement bavé qu’il avait pensé bien faire en la laissant aux mains de Nihya, mais il semblait que sa solution n’était pas la bonne. Est-ce que tout aurait été profondément différent s’il n’avait pas pris ses distances ? Serait-il toujours le grand frère que la rouquine avait voulu ? Aurait-il réussi à sauver Nihya, à offrir à Ari une vie plus heureuse ? Il ne pouvait pas savoir. Il n’était pas certain non plus de vouloir savoir. Etait-il vraiment utile qu’il se pose toutes ces questions si c’était pour regretter pour le restant de ses jours ce qu’il n’avait pas su faire ? Et pourtant... Les mots de la jeune fille le frappaient, l’obligeaient à se demander tout cela. Est-ce qu’elle avait raison ? Est-ce que s’il était resté, s’il avait fait plus d’efforts sur lui-même, s’il avait été plus fort... Est-ce que rien de tout cela ne serait arrivé ?

Ses abdominaux se contractèrent quand elle le bouscula et il s’assit plus convenablement. Ses yeux bleu se fixèrent dans ceux, métalliques, de la jeune fille. Cobalt contre métal... Et pour le moment, sans le savoir, le métal l’emportait. Même s’il se gardait bien de montrer autre chose que de l’indifférence froide, au fond de lui, tout tanguait. Il avait tout fait pour qu’elle s’énerve, pour qu’elle lui dise enfin ce qu’elle pensait, et maintenant... Il ne le regrettait pas mais il avait mal. Il ne regrettait pas de ne rien dire, d’ailleurs, malgré la provocation de la gamine, il ne réagissait pas. Cependant, même s’il se doutait bien avant de ce qu’il entendrait, voir Arianne lui cracher tout ça au visage n’avait rien d’agréable.


« Tu as fini ? »

Sa voix s’éleva dans l’air paisiblement. Son ton n’avait rien d’agressif. Seule une pointe de lassitude pouvait être perçue. Il voulait la provoquer encore plus, jusqu’à ce qu’elle tape s’il le faut. Lui ne lèverait pas la main sur elle, quoiqu’elle fasse. Quoiqu’elle dise – sauf peut-être si elle mettait Nihya dans le même sac que lui, mais elle n’avait pas de raison de le faire. Le blond avait su être là, lui, quand le brun était parti aux Etats-unis. Et puis que pouvait-il lui dire ? L’écouterait-elle s’il faisait l’effort de s’expliquer ? Et même si elle l’écoutait, est-ce qu’elle comprendrait seulement ? Est-ce que cela effacerait tout le mal qu’il avait pu lui faire sans le vouloir ? Car même quand il avait voulu la tuer, ça n’avait pas vraiment été quelque chose qu’il voulait. Ses nerfs avaient lâché comme jamais. Il avait eu trop peur pour elle, puis pour Nihya. C’était arrivé si souvent en tellement peu de temps qu’il avait réagit par la colère, et au final, il n’avait plus vraiment réfléchit. Arianne s’était effacée, laissant juste derrière elle une proie qu’il chassait. Ca n’était que ça, sinon il ne s’en serait pas pris à son amant ensuite. Mais était-ce excusable pour autant ? Non. Lui ne se le pardonnait toujours pas alors pourquoi elle, qui avait été la victime, le ferait ? Elle n’avait aucune raison de voir tout ça dans son geste, malgré leur relative courte discussion ensuite. Il n’avait tout de même pas oublié ce qu’elle lui avait dit ce jour-là. Et quand il repensait à tout cela, seul dans son appartement, ce « je t’aime connard » lui apparaissait comme un mince – trop mince – espoir de réconciliation. Etait-ce trop tard maintenant ? Avait-il trop tardé ? Sans doute.

Il ne savait pas ce qui arriverait par la suite. L’inconnu ne l’effrayait pas, et il savait s’adapter mais là, à cet instant, il aurait bien aimé savoir si pour une fois sa façon de s’y prendre avec elle était la bonne. Il en avait assez de toujours faire de travers. Vraiment, cette fois Sheikhan aurait aimé qu’il fasse les choses dans le bon ordre, malgré son caractère de cochon. Est-ce qu’Arianne finirait par comprendre qu’il était comme maintenant naturellement ? Il encaissait toujours, se libérant ailleurs ensuite. Là il n’essayait plus d’être un élève sage, discret. Il avait repris ses activités, il se défoulait assez pour ne plus rien tenter contre celle qu’il considérait malgré tout comme sa petite sœur. La seule et unique sœur qu’il aurait jamais. La seule et unique sœur qu’il voulait avoir.
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MessageSujet: Re: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptyMar 19 Fév - 1:19

Non, vraiment, il allait trop loin. Et là, c'était insupportable pour la gamine. Elle avait beau essayer de se retenir, il venait encore la pousser à bout. Il ne faisait rien, ne disait pratiquemment rien, vraiment, c'était trop. Elle ne lâchait pas son regard bleu, enfonçant le sien, essayant de sonder celui qui était devant elle. Si avant elle avait l'impression de pouvoir lire en lui, maintenant, elle avait l'impression de se buter contre un mur! Chier ça! Elle fulminait, n'arrivait pas à se contrôler, de toute façon, les émotions sortaient toujours de façon incohérente d'Arianne. Et ce n'était pas parce qu'elle avait vieilli que cela changerait. Elle était toujours aussi incohérente, toujours aussi instable. Elle avait certes acquis de la maturité, elle n'avait pas eu le choix, l'abandon auquel elle avait dû faire face et sa vie dans les rues lui avaient forgé une carapace. Elle se croyait maintenant imperméable à tout ce qui venait de l'extérieur, ne voulant plus se laisser atteindre.

"Si j'ai fini? Non, j'ai pas fini! Merde! T'es parti, tu m'as laissé ici toute seule! T'es qu'un sale con Sheik'! Tu voulais ma mort? Ben maintenant vas-y! T'attends quoi? L'invitation, tu l'as! Alors, merde, défends-toi! La provocation, ça t'as jamais fait fuir avant? T'as peur d'une gamine?"

Sa voix crachait tout ce qu'elle pouvait, tout ce qu'elle avait contenu depuis le départ de Sheik', depuis celui involontaire de Ni'. Elle ne pouvait plus contenir ce qu'elle avait gardé à l'intérieur d'elle si longtemps. Les nuits qu'elle avait passé, guettant son retour, ce retour qui n'arrivait jamais.

"Tu m'fais chier! Tu comprends ça? Tu t'es barré, tu m'as abandonné! Tu t'attends à quoi en revenant ici? À trouver un animal blessé? Ben non! J'm'en fous de toute façon! Tu peux plus rien pour moi! Tu comprends ça? J'suis perdue Sheik'!"

L'envie de se camer, de noyer sa peine dans la drogue, d'oublier tout, de redevenir une page blanche remontait en elle. Elle voulait disparaître, s'enfoncer dans des ténèbres sans fin, s'effacer de la planète. Oublier qui elle était. Elle ne voulait plus être elle. Elle se tenait toujours devant Sheik', poings et mâchoire serrée, rageant. Sa main se porta sur le visage de son frangin et elle le giffla.

"C'est ça que tu veux? Hein? C'est ça! Vas-y, pousses-moi à bout! J'm'en tape! De toute façon, y'a plus rien à espérer de moi! Tu l'as compris et c'est pour ça que tu t'es barré. Et c'est pour ça que Ni' est mort! Parce que vous pouviez plus me supporter! T'es un traître... t'avais pas le droit d'me faire ça..."

Sur les derniers mots, sa voix se brisa. Sa colère venait de fondre comme neige au soleil. Elle ressentait un vide profond qui venait de se creuser en elle. Elle avait perdu ses repères depuis longtemps, sentant bien qu'elle n'appartenait plus à ce monde. Que sa place était ailleurs. Mais de revoir Sheik' faisait remonter en elle tout un flot de souvenirs. Elle ne voulait pas les revoir, ses souvenirs, parce que ça lui faisait trop mal. Non, elle ne voulait juste plus y penser. Parce qu'à chaque souvenir de Sheik', un souvenir de Ni' y était associé. Et ça, c'était douloureux pour la rouquine. Ses yeux se remplirent de larmes, noyant le métal. Sa rage finissait de consummer.

"T'as jamais rien compris... jamais... Sheik'... pourquoi que t'as pas compris..."

Ce je t'aime connard qu'elle lui avait lancé à la figure, comme un ultime appel sans réponse, elle le sentait encore au fond de ses trippes. Elle avait envie de lui craché à nouveau au visage, mais ses poings se serrèrent de nouveau, elle avait envie de taper, de taper fort pour oublier ce qui la faisait souffrir.
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MessageSujet: Re: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptyDim 2 Mar - 23:53

Son discours était décousu par moment. Rien d’anormal vu l’état dans lequel la jeune fille était. Lui, il encaissait, sans rien dire. Il la laissait lui cracher ce qu’elle avait sur le cœur, lu dire combien elle pouvait lui en vouloir d’être parti, de l’avoir laissé. De les avoir laissés en fait. Mais entendre la jeune fille dire que c’était à cause d’elle qu’il était retourné aux Etats-Unis, à cause d’elle que Nihya était mort fini par le faire réagir. Attendant alors qu’elle ait terminé son discours, ignorant le coup qu’elle lui porta, il se leva et la gifla à son tour.

Pas un mot ne sortit d’entre ses lèvres, mais le regard glacial qu’il lui lança valait bien toutes les paroles du monde. Il ne voulait plus l’entendre dire cela, plus jamais. Trop longtemps elle s’était dénigrée, rejetant sur elle les fautes des autres, surtout quand il s’agissait de ses deux frangins. Il pensait qu’avec les mois passés, elle aurait fini par comprendre que toute erreur ne venait pas d’elle, mais il était clair que le brun s’était trompé. Il se demandait d’ailleurs à partir d’où. Sa simple présence avait nettement tendance à attirer des ennuis aux autres. Il avait voulu lui épargner ça, surtout après avoir essayé de la tuer, et ce malgré qu’elle semble vouloir lui pardonner. Il était parti, s’était éloigné d’elle, puis du blond et à son retour, il n’obtenait plus qu’un chaos supplémentaire à cause de son départ. A croire qu’il ne savait faire les choses que de travers.

Et le problème était bien là. Comment faire pour que la jeune fille comprenne alors qu’il ne savait pas y faire avec les mots, alors que ses gestes étaient presque toujours mal interprétés ? Il regrettait parfois le temps où il n’avait guère qu’Ilöwyn dans sa vie. Même si avec lui il avait fait des erreurs, le blond avait toujours tout compris dans le bon sens. Peut-être un peu trop bien compris d’ailleurs. Mais là... Être obligé d’être un peu expressif, d’essayer de faire comme tout le monde pour arriver à un semblant de compréhension entre Nihya et lui ou Arianne et lui finissait par causer plus de problèmes que ça n’en résolvait.

Il soupira légèrement, de façon presque inaudible et s’avança d’un pas vers la rouquine avant de l’attirer doucement contre elle, histoire de la laisser se calmer. Qu’elle hurle encore ou qu’elle pleure, il l’accepterait. Du moment qu’ils finissaient par être sur une même longueur d’onde, qu’ils finissaient par s’habituer de nouveau l’un à l’autre surtout. Les quelques mois qui avaient séparé leur rencontre actuelle et la précédente avaient fait des dégâts qu’ils ne pourraient réparer en deux mots et un câlin. Et tous les mots du monde ne suffiraient pas à s’exprimer convenablement, aussi préférait-il se contenter des gestes. Parfois il aurait aimé être muet. Bien sûr, la voix servait parfois mais au moins, on ne lui aurait pas demandé de parler tout le temps pour faire comprendre ce qu’il avait à exprimer. La plupart des gens ne parlaient pas le langage des signes après tout.

Le jeune homme glissa un bras autour de la taille de la rouquine, la calant comme il pouvait, la forçant plus ou moins à subir son étreinte. Il n’arrivait pas à lui dire autrement ce qu’il ressentait, à le lui faire comprendre. Le brun en faisait qu’espérer qu’elle verrait ce qu’il y avait derrière la simple accolade, derrière la gifle qui l’avait précédée. Si elle n’arrivait pas à voir au-delà du geste lui-même, alors il n’y avait guère de chance qu’ils renouent réellement tous les deux. Bien sûr, ça lui serait plus facile pour veiller sur elle dans l’ombre mais l‘idée d’échapper définitivement à une réconciliation entre eux ne le faisait pas bondir de joie, loin de là. Il aurait bien entendu accepté ça si elle n’avait pas voulu du tout lui pardonner d’avoir attenté à sa vie, mais ce n’était pas le cas, alors ce serait dommage que restant au Japon pour elle et pour elle seule, il passe à côté de sa chance à cause d’une incompréhension entre eux...
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MessageSujet: Re: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptySam 3 Mai - 14:27

Elle n'arrivait même plus à voir clair dans sa tête tellement la rage qu'elle avait contenu depuis le départ des deux frangins l'avait grugé. Elle avait tout encaissé, toute seule et ni lui ni Nihya n'avaient été témoins de ce que la rouquine avait dû encaisser depuis leurs départs. Elle avait essayé de se tenir la tête hors de l'eau, avait rechuté plusieurs fois. Elle était tout de même restée dans ce milieu hostile sans attendre rien de personne, mais là, en revoyant Sheik', tout ce qu'elle avait été jadis, tout ce qu'elle avait connu et tenté d'oublier venait de lui sauter en pleine figure. Comme elle avait tenté de ne pas sombrer, d'effacer les frangins dans sa tête, se disant qu'ils ne reviendraient plus jamais, qu'ils l'avaient oublié, qu'elle n'était rien d'important à leurs yeux. Tout ça, elle avait réussi à s'en convaincre. La rouquine ne quittait pas Sheik' des yeux, se laissant porter par sa colère, laissant sortir ce trop plein d'émotions qui l'avait grugé pendant si longtemps.

Alors même qu'elle allait le bousculer de nouveau, un geste de la part du grand brun la stoppa net dans ce qu'elle allait faire. La gifle qu'elle reçut lui fit tourner la tête légèrement sur le côté et pendant un moment, sa respiration se coupa. Elle n'osa même pas relever la tête en direction de Sheik', ressentant la présence cuisante de la baffe sur sa joue. Après tout, elle l'avait cherché, non? Elle resta sans réaction et même sans voix, sa respiration se faisait saccadée et la rouquine garda les yeux en direction du sol. Anéantie, elle ne savait plus ce qu'elle devait penser, ni même ce qu'elle devait dire. Après tout, y avait-il quelque chose maintenant? Non, il n'y avait plus rien à dire. Elle porta lentement sa main à son visage, tentant ainsi d'estomper légèrement la douleur qui se faisait sentir sur sa joue. Mais douleur, pouvait-on parler de douleur à cet instant précis? Elle ne savait même pas ce qui lui faisait le plus mal : ce qu'elle avait sur le coeur ou la gifle qu'elle venait de recevoir.

Alors qu'elle semblait perdue, dans un autre monde, elle sentit un bras se nouer autour de sa taille et une étreinte. La rouquine posa sa tête sur l'épaule du brun, ses bras s'enlacèrent autour de sa taille et elle déversa le flot de larmes qu'elle avait trop longtemps gardé à l'intérieur d'elle. Si elle n'avait manifesté que de la colère depuis qu'elle avait revu le brun, elle fondait maintenant dans ses bras, s'accrochant à la personne dont elle n'avait cessé d'espérer le retour. Un des deux frangins qui l'avait toujours compris sans qu'elle n'ait besoin de prononcer un seul mot. Parce que Sheik' et Ni' l'avaient toujours compris, ils avaient toujours vu clair en elle, elle n'avait jamais eu aucun secret pour eux. Ils étaient maintenant tout ce qui lui restait, parce qu'elle n'avait plus personne dans ce monde à qui se raccrocher. Ils étaient ses derniers ports d'attache, les derniers à la garder en vie. Et si elle était restée en vie aussi longtemps, c'était dans l'espoir de les revoir un jour, parce qu'une partie d'elle n'avait jamais cessé d'espérer leur retour.

La gamine tremblait dans les bras du grand brun, se collant contre lui, tenant ses poings fermés sur les vêtements de Sheik', comme si elle avait peur de le voir disparaître de sa vie à nouveau. Elle savait bien que les chose seraient différentes maintenant, parce que Ni' n'était plus là, mais le grand brun était encore là et s'il était revenu au Japon, il devait sans doute y avoir une raison. Elle ne se résignait pas encore à croire qu'elle était la raison de son retour, mais elle savait que s'il était revenu, c'était pour quelque chose. Sa tête se releva lentement en direction de celle de son frangin. Certes, la gamine avait grandi, mais elle restait toujours plus petite que Sheik'. Elle avait vieilli dû aux récents événements qui s'étaient produits dans sa vie, mais dans les bras du grand brun, elle demeurait toujours la gamine effrayée qui pouvait sombrer au moindre changement dans sa vie. Les lèvres de la rouquine se posèrent doucement sur le menton de Sheik', les effleurant et ses yeux gris métallique cherchait le bleu cobalt des siens.


"Sheik'... si tu savais comme j'ai attendu... comme j'ai espéré... j'avais pas de nouvelles... rien... et c'est pas parce que j'ai pas cherché... mais je savais même plus ou chercher... ni même à qui demander... mais je t'ai cherché... j'ai jamais arrêté... toi et...

Un serrement dans sa poitrine à l'évocation de Ni'. Elle ne se faisait pas encore à l'idée qu'elle ne reverrait plus jamais le grand blond. Elle posa sa tête rousse sur l'épaule du grand brun et son étreinte se fit plus forte, ne voulant pas lâcher celui qu'elle venait de retrouver, celui qui venait à nouveau de lui offrir la tranquilité dans ses bras, tranquilité qu'elle n'avait pas connu depuis un moment dans sa vie.
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MessageSujet: Re: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptyMar 6 Mai - 21:38

Toi et Ni’... La prénom était sur ses lèvres, comme il l’était sur celles du grand brun. Comment pouvait-on y croire ? Il avait toujours semblé si fort, si invincible. A croire que jamais rien ne l’atteignait, que malgré tout ce qui pouvait lui arriver, il se relèverait toujours. C’était pertinemment parce qu’il avait cette impression, ce ressenti vis-à-vis du blond que le brun s’y était attaché à ce point. Parce qu’il avait cru qu’il ne le perdrait pas. Pas lui. Pas Nihya. Pas celui que tous croyaient déjà mort mais qui ne l’était pas. Parfois il se disait qu’il finirait par le croiser, que ce n’était qu’un quiproquo, qu’il était toujours là. Sheikhan s’était renseigné sur lui. Il savait pour la fameuse « mort » du blond, alors il voulait y croire à son espoir : Nihya n’avait fait que bluffer. Si au moins il le savait en vie ! Mais non, rien... Désespérément rien. Le temps passait sans pour autant qu’il ait de nouvelles, et la rouquine n’en avait pas plus. Il avait finit par se résigner... et continuer de implorer il ne savait qui de le ramener.

Il sentit la jeune fille resserrer son étreinte et fit de même, instinctivement, l’esprit à mille lieues du salon. Le corps d’Arianne était moins frêle que dans ses souvenirs, et il fut pourtant étonné de le sentir si léger. Il la cala un peu mieux contre lui et passa une main dans ses cheveux, distraitement. Ils sentaient bon, nota-t-il sans y prêter plus d’attention que cela. La seule chose à laquelle il accordait de l'intérêt était sa petite sœur, qu'il serrait contre lui comme s'il craignait de la voir s'évaporer. A cet instant, qu'elle le voit expressif ou non comptait peu, et si son visage semblait rester de marbres, ses yeux fermés, eux, montraient bien à quel point l'instant était différent. Crucial même.

Sheikhan pinça un peu les lèvres et s'obligea à ouvrir les yeux, cherchant quelque chose pour les couvrir. Il repéra très vite une sorte de couverture qui traînait sur le canapé et tendit la main pour la saisir. En quelques mouvements rendus maladroits par l'émotion et le fait qu'il n'utilise qu'un bras, il parvint à répandre le doux tissus de laine fine sur le corps de la rouquine. Il ouvrit la bouche pour lui demander si elle était bien installé mais se tut finalement et referma la bouche en s'appuyant plus encore sur le dossier derrière lui.

Que dire, après tout ? Ca n'était pas qu'ils n'avaient rien à se dire, mais lui ne voyait pas ce que les mots parviendraient à expliquer avec justesse. Ces petites choses si innocentes individuellement formaient dans sa bouche de véritables cataclysmes, et, malheureusement, ses actes ne valait guère mieux. Désemparé, il ne savait que faire pour s'exprimer sans être mal compris et, au final, choisit de retourner dans son mutisme froid si habituel. Arianne comprendrait sans doute. Elle comprenait toujours mieux qu'il ne voulait bien l'admettre.

Il voulait la voir rester cette gamine innocente et naïve qui l'avait séduit bien malgré lui au bord du lac. Cette gosse qui en avait déjà bien baver mais qui donnait sa confiance à un gars comme lui sans se poser de question, parce qu'il avait été là à un moment donné, pas à un autre. Cette môme qui lui avait parfois donné l'impression d'avoir le béguin pour lui*, alors qu'il semblait impensable que la pureté qu'elle représentait pour le voleur puisse s'amouracher de lui. Déjà qu'il s'était toujours posé la question pour Nihya, mais pour lui, il avait un début d'explications : ils se ressemblaient. Qui se ressemble s'assemble, n'est-ce pas ?

Il soupira et fouilla sa poche à la recherche de son briquet et d'une cigarette. Au moment où l'un des tubes de nicotine entra en contact avec ses lèvres, il stoppa son mouvement. Il ne pouvait pas fumer là, il y avait Arianne ! Il n'était peut-être pas un bon grand frère mais il n'était pas inconscient. C'était dangereux pour elle, se dit-il, alors qu'un coin de son esprit lui objectait que, de toute façon, il avait affaire à une junkie pas tout à fait bien désintoxiquée. Tant pis ! Il laissa sa main retomber sur le canapé, jouant du bout des doigts avec le briquet pour s'occuper. Il ne s'ennuyait pas, mais il était mal à l'aise et, pour une fois, se laissait assez allé pour le montrer. Ca n'était pas très visible pour autant. Pas particulièrement audible non plus, et telle qu'elle était placée, Arianne n'en savait rien. Si elle bougeait ne serait-ce qu'un peu la tête, il cesserait dans l'instant. Simple réflexe. Pur instinct de protection. On ne donne pas aux autres matière à avoir un ascendant sur soi. Et pourtant, il ne la jugeait pas comme une menace, ce petit bout de femme auquel il servait d'oreiller. Loin de là même !
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MessageSujet: Re: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptySam 17 Mai - 12:02

La gamine rousse se blottit contre Sheik' alors que ce dernier venait de se caler davantage dans les coussins moelleux du divan. Même si une éternité semblait les avoir séparée, il n'en restait plus rien. Comme si elle venait de fondre, tout simplement parce qu'elle était dans les bras de Sheik'. Certes, depuis le départ du blond et du brun, la gamine avait fait des choses qui lui auraient sans doute valu quelques claques supplémentaire de la part du brun. Mais bon, pourquoi gâcher le moment? Elle aurait bien le temps de lui expliquer plus tard. Et puis, comment faire pour rester dans le droit chemin quand les deux garçons qui sont devenus notre unique famille disparaissent? Ce n'était plus la peine d'y penser, Sheik' était de retour, c'était tout ce qui était important.

Malgré l'émotion qui l'étreignait, Arianne était incapable de parler. Sans doute parce qu'elle attendait depuis tellement longtemps leur retour, elle ne s'était pas préparée à rencontrer à nouveau le brun. Des deux frangins de la rouquine, Sheik' avait toujours été celui qui parlait le moins. Elle ne lui avait jamais reproché ça d'ailleurs. Ses silences étaient devenus des réponses et la rouquine s'était habituée à ce langage, qu'elle maîtrisait parfaitement maintenant. De toute façon, les mots avaient toujours été inutiles entre eux, ils finissaient par se comprendre sans même parler.

Elle releva doucement la tête pour fixer le visage du brun. Il était encore comme le souvenir qu'elle avait de lui dans sa tête. Ses yeux cobalt, ses cheveux, son corps... Sheik' n'avait pas changé. Mais la rouquine en revanche avait changé. Son regard avait perdu cette petite étincelle d'innoncence. À toujours traîner dans les rues comme elle l'avait fait, plus rien de ce qu'elle était n'avait subsisté. Et la perte de ses frères n'avait pas aidé la gamine non plus. Elle nicha sa tête dans le cou du brun. Elle avait vieilli prématurément, mais dans les bras de Sheik', elle resta encore et toujours cette petite fille remplie de doutes, cette gamine apeurée qui avait besoin que ses frangins veillent sur elle.

Le silence envahissait le salon, mais ce silence n'avait rien de pesant, bien au contraire. Arianne avait besoin de ce silence, besoin de retrouver cette quiétude qui avait toujours été présente lorsqu'elle s'était retrouvée avec le brun. Depuis le premier jour ou ils s'étaient rencontrés, ce sentiment de bien-être lorsqu'elle s'était retrouvée dans les bras de Sheik' l'avait toujours suivi. Comme si à lui seul, il arrivait à calmer toutes les tempêtes qui rugissaient au fond de son être, au plus profond de son âme. Il n'avait qu'à refermer ses bras sur le corps de la rouquine pour que les combats cessent à l'intérieur d'elle. Elle ferma doucement les yeux. Tout était tellement silencieux. À l'extérieur, comme à l'intérieur d'elle.

Elle passa ses jambes de chaque côté des hanches du brun. Une vieille habitude qu'elle semblait avoir conservée. Malgré les changements qui s'étaient opérés en elle, la gamine restait toujours plus petite que le brun. Et cela ne l'embêtait pas, puisqu'elle savait qu'elle pourrait toujours se blottir contre lui lorsque le besoin s'en ferait sentir. Il ne l'avait jamais repoussé. Chaque fois qu'elle en avait eu besoin, il l'avait toujours pris dans ses bras, l'avait toujours gardée contre lui. Un sentiment de sécurité l'envahissait. Plus rien n'avait d'importance. Les mois qu'elle avait passé à lutter pour sa survie lui semblaient désormais bien loin. C'était comme s'ils n'avaient jamais existé. Et c'était tant mieux. Son visage se releva de nouveau en direction du brun. Ses bras, qui enserraient sa taille, se libérèrent doucement de cette étreinte et ses mains vinrent se poser sur les joues de son frangin. Son regard métallique s'ancrait dans celui de Sheik'. Le bout de ses doigts effleuraient dans un geste affectueux le visage du brun.

Comment dire tout ce qui s'était passé? Le manque qu'elle avait ressenti depuis un moment? Le vide dans sa vie qui était à présent comblé, d'une certaine façon. Le besoin qu'elle avait eu de se retrouver à nouveau dans ses bras lorsque les choses furent difficiles pour elle? Aucun mot ne parviendrait à expliquer correctement tout ce qu'elle avait vécu, tout ce qu'elle avait ressenti. La noirceur qui ne l'avait pas quitté durant les longs mois de leur séparation. Son front se colla contre le sien et elle ferma de nouveau les yeux, alors que ses doigts caressaient toujours son visage. Leurs bouches se trouvaient à proximité. Elle pouvait sentir le souffle du brun contre ses lèvres closes. Ses lèvres effleurèrent les siennes, déposant un léger baiser sur la bouche du brun et la bras de la gamine se resserèrent autour de son cou, alors que sa tête vint se nicher à nouveau dans le creux de son épaule. Des larmes coulèrent lentement le long des joues de la rouquine, comme si elle sentait qu'on venait de lui enlever un immense poids de sur les épaules.
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MessageSujet: Re: Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari]   Quand les vieux souvenirs ressurgissent... [Ari] EmptyDim 27 Juil - 14:50

Elle avait grandit. Elle avait mûrie. Elle avait pris des formes aussi. Elle en avait pas mal chier... Mais elle restait sa petite sœur pour l'éternité. Et quand il la sentait se presser ainsi contre lui, avide de câlins et d'être rassurée. Dans ses bras, elle donnait toujours l'impression de n'être qu'un bout de gamine fragile et apeurée. Au fond, était-elle autre chose ? Jetée en pâture dans la cage aux lions par un père immonde, réceptionnée par deux gars pour le moins infréquentables qui malgré tout l'amour qu'ils avaient pour elle ne pouvaient pas toujours êtres là, elle avait suivi les seuls modèles qu'elle avait jamais eu... Et ils le regrettaient vraiment. Se retrouver seul pour s'occuper d'elle n'était pas vraiment une chose auquel il s'était attendu, mais avait-il seulement le choix ? Nihya mort, il ne pouvait pas la laisser, alors il enfouissait son chagrin au fond de lui et se montrait fort pour elle, pour qu'elle puisse craquer à sa place.

Il ne lui en voulait pas. La voir pleurer, sans le rendre fou de joie, le rassurait tout de même. La Ari froide et distante qu'il croisait parfois était loin dans les moments où elle se laissait aller, à l'abri dans ses bras. Il avait horreur de la voir prendre la même voie que lui, comme s'il était vraiment un modèle à suivre. Il s'assumait mais ne souhaitait pas sa vie à Arianne. Sheikhan connaissait trop bien les problèmes que ça pouvait amener, et le fait qu'elle ait déjà un pied dedans ne lui plaisait vraiment pas. Ceci dit, comment en faire sortir une fille qui s'y replongeait dès qu'il n'était pas là pour veiller sur elle ? Et si d'un côté, il se sentait un peu coupable, une autre partie de lui lui soufflait qu'elle avait une réaction normale. Il était vrai que s'il n'était pas là, près d'elle, il ne pouvait être qu'à un endroit : dans le monde de l'ombre.

Un monde qui effrayait d'ailleurs beaucoup de gens, mais il fallait bien avouer que c'était la jungle. La loi du plus fort y régnait tout à fait explicitement, et les bonnes gens avaient tendance à en avoir peur. A croire que chez eux ça n'était pas le cas, et pourtant... Toutefois le voleur ne se ferait pas prêcheur de l'illégalité, surtout avec une petite sœur dont il devait s'occuper. Et s'il sentait bien qu'elle était presque rassurée lorsqu'elle mettait les pieds dans le monde dangereux qui était celui du brun depuis ses 10 ans, il ne comptait pas la laisser se complaire là-dedans. Un jour, il en avait la certitude, il arriverait à lui faire avoir une vie normale, loin des emmerdes que les quartiers mal-famés amenaient inconditionnellement. Les ennuis, elle les trouverait ailleurs, dans une moindre mesure il l'espérait. A bientôt 15 ans, elle en avait déjà assez baver pour toute une vie, et il comptait bien faire tout son possible pour qu'effectivement, elle ne soit pas embourbée dans les problèmes le restant de ces jours !

Le jeune homme resserra son étreinte doucement, l'amenant un peu plus contre lui. Les larmes de la jeune fille trempaient le haut de son T-shirt, mais il s'en moquait. Qu'elle pleure si ça pouvait lui faire du bien. Il n'y croyait pas trop, mais dans le fond, il espérait tout de même que chaque goutte d'eau qui sortait des beaux yeux métalliques de la rouquine soit une part de sa tristesse. Il aurait véritablement aimé qu'elle retrouve sa joie de vivre, même s'il ne se rappelait pas l'avoir vu autrement que déprimée. Ça n'était pas faute de souhaiter la voir sourire sincèrement un jour. Un sourire plein de joie de vivre et de gaieté. Un sourire comme il ne se souvenait pas en avoir fait, bref, un sourire qui lui indiquerait qu'elle allait cesser de suivre ses traces et qu'elle se ferait sa propre route de façon nettement plus heureuse que la sienne.

L'une de ses mains alla se perdre dans la chevelure flamboyante d'Arianne, dans un geste tendre si peu courant chez lui. Il avait envie de la rassurer, de lui dire qu'il serait toujours là pour elle. Oh elle devait bien le savoir, mais avec son absence des derniers mois... Le lui faire comprendre une fois de plus ne serait probablement pas de trop. Il lui aurait bien dit quelque chose, mais quoi ? Les mots lui avaient toujours semblé inutiles. La plupart des gens parlaient pour ne rien dire, et comme lui n'aimait pas parler, il ne savait jamais quoi dire. Un foutu cercle vicieux qu'il lui arrivait de maudire par moment comme maintenant. La gamine comprenait parfaitement le sens de ses silences, mais il aurait aimé lui donner l'occasion d'avoir un frère plus simple, plus normal, de temps en temps. Un frère qui parle, pour commencer, autrement que par monosyllabe ou par silence éloquent.

Sa main glissa jusqu'à la nuque de la jeune fille. Il la fit s'éloigner légèrement et déposa un baiser sur son front, la laissant ensuite se réinstaller comme précédemment. C'était incroyable de voir à quel point elle lui donnait envie de la protéger. Il trouvait ça perturbant, presque flippant. La gosse était son point faible, son unique faiblesse depuis la mort de Nihya. Et le pire de tout ça, c'est qu'elle était à elle-seule nettement plus dangereuse que n'importe quel type qui voudrait utiliser leur lien pour s'en prendre à lui. Ces mecs-là, ils pouvaient le leur faire payer sans le moindre remords, mais si elle, un jour, elle se retournait contre lui, il n'avait aucune idée de sa réaction. Il n'y avait pas de raison pour qu'elle fasse ça, mais ça restait une chose qui l'effrayait, même s'il aurait préféré se mordre la langue et l'avaler plutôt que de l'admettre.
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