Dans le noir [Pv Sharwyn]

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Il n'était autre que 17h00, le brun qui n'était maintenant jamais resté dans l'école plus de quelques minutes y avait désormais fait son lieu officiel de détente. En effet, Natsuo n'était pas du genre à passer son temps dans une salle de classe ou à aller réviser à la bibliothèque comme la plupart des étudiants. Les cours le lassait vite,il n'avait aucunement envie d'y participer et ne pensait jamais à son avenir.Le soleil était au plus haut, comme s'il n'était que midi et l'ennui commençait à le ronger sérieusement. Depuis qu'il était ici il n'avait rencontré que deux garçons. Super la vie sociale. Natsuo avait envie de faire des rencontres, qu'elles se finissaient bien ou mal sa il s'en fichait,tout ce qu'il voulait c'était rencontrer des gens. Mais apparemment ils étaient tous occupés ou tous trop reclus dans leurs dortoirs. La chaleur était tellement pesante qu'il n'arrivait même plus à penser ou à respirer correctement. Le lycéen se mit alors à la recherche d'une pièce, n'importe laquelle pourvue qu'elle soit climatisée ou fraîche de nature..

Il descendit alors un grand escalier. Il faisait noir et le seul outil d'éclairage n'était autre qu'une petite ampoule minable et mal vissée. Il avait bien choisit son jour encore.. Mais tant pis, il sentit une sorte de fraîcheur intense qui semblait s'émaner de la salle d'à coté. Natsuo ouvrit alors la seule et immense porte qui permettait d'y accéder. Malheureusement, le dernier pas avant de refermer la porte fut fatal :'D Effectivement, le bas de la porte se refermit sur sa cheville. On put alors entendre un grand fracas,quelques douzaines d'injures avant que la porte ne se referme complètement pour de bon. C'était quelque chose pour rentrer dans une simple pièce ici apparemment >_>. Mais bon, une fois entré, le jeune garçon ne put s'empêcher de fixer l'immense salle désafectée dans laquelle il se trouvait. Il faisait assez sombre mais on distinguait à peu près tout ce qui se trouvait dans la pièce. C'est-à-dire de vieilles affaires sans importances qui gisaient là, sur le plancher en bois..

Natsuo avait trouvé une immense table, recouverte de poussière,certes,avec six chaises en assez bon état. Il s'avança alors vers cette table, tira une chaise et s'asseya alors dessus. Des gouttes de sueur perlaient sur son front..Il se prit la gorge et la massa, le regard vide. Il l'était d'ailleurs lui même..Sans doute à force de repenser à son père qui le traitait comme un moins que rien. Juste parce que ce n'était pas un "vrai homme".. Mais peu importe, Natsuo n'était pas susceptible au point d'aller se reclure dans un igloo et ne plus jamais y en sortir juste pour lui faire ce plaisir. Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il n'entendait même pas le bruit que faisait quelqu'un, pas très loin de lui.

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A croire que le syndrome de la porte maudite avait encore frappé. Une tonne d'injures, lachées d'une voix pourtant mélodieuse et cristalline, précédèrent l'entrée de la belle. La porte se refermait, alors qu'elle venait de se taire, un halo de lumière dévoilant ses iris couleur iceberg. Regard glacial, qui se posa immédiatement sur le brunot au centre de la pièce plongée dans la pénombre. L'air ambiant était saturé en oxygène, la pièce en elle même était suffocante, et Sharwyn, peu amoureuse des endroits renfermés, ne put réprimer le violent frisson qui lui courut le long des reins. Sa bouche se crispa, ses lèvres s'entrouvrirent, mais elle ne dit rien, restant coite devant cet homme qui ne semblait pas réagir à son arrivée. Après quelques grimaces réprimées, se massant doucement la hanche droite, elle finit par reprendre sa marche. Ses talons cognaient violemment contre le parquet grinçant de la pièce sêche. Il devait faire facilement 40 degrés dans cette salle. Pourtant, la belle ne recula pas. Au contraire. Elle venait de stopper sa course, devant la table, face au garçon, toujours juché sur sa chaise. Il ne réagissait toujours pas. La femme se prit à penser qu'elle était transparente, ou alors, qu'il était vraiment très perturbé, dans sa tête. Après un haussement de sourcils, elle tira une chaise vers elle, et y posa lentement son popotin, ne quittant pas l'homme des yeux. Le silence se réinstalla, alors qu'elle calait sa tête contre la paume de sa main, son coude, lui même calé contre la table. Sharwyn fixait rêveusement la goutte de sueur qui perlait sur le front de l'inconnu, suivant son tracé, jusqu'à la voir se noyer dans le sourcil brun du jeune homme. Là, elle revint à elle, et se rendit compte que personne n'avait parlé depuis deux minutes. L'ambiance était assez glauque, on pourrait limite se croire dans un film d'horreur ridicule. La belle décida de briser l'instant. L'ange qui passait, se prit un pain dans la tronche, et s'évanouit dans l'air, laissant la femme déblatérer le début de ses conneries. Ca donnait à peu près ça

"Mais bordel, qu'est ce que tu fous là, collégien ?"

En effet, le brun paraissait un peu plus fluet que la normale, bien qu'il ne soit pas du tout petit. C'est sa corpulence qui faisait rire Sharwyn. Pourtant, elle n'ajouta rien du plus, le menton levé, l'air de dire qu'il ne servait à rien de jouer à l'arrogant avec elle, elle serait toujours la plus forte. Reculant sa chaise, s'écrasant sa colonne vertébrale sur le dossier, elle laissa avec grâce l'une de ses gambettes interminables, passer par dessus la seconde, pour les croiser en un geste typiquement féminin. La consersation s'annonçait houleuse.

[Un con a joué à faire Alt F4 avant que j'envoie, ce post est moins bon que le premier, mais j'ai pas le courage d'en faire un aussi bien que le précédent. Navrée]

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Effectivement, le brun n'avait rien vu venir. Il n'avait fait qu'entendre les gémissements de celle-ci. C'était bien une fille qui trônait là, assise en face de lui. Elle n'avait pas plus d'importance que sa à ses yeux, bien qu'elle était très mince et très jolie. Ses gestes était en même temps secs et féminins. Ca devait pas être le genre de personne à passer ses journées recluse dans une bibliothèque apparemment. Natsuo ne la regardais pas, il arrêta seulement de se masser la gorge pour faire comme elle. Il croisa ses deux jambes sur la grande table et effleura sa cheville blessée du bout des doigts. Il avait mal,certes,mais de là à s'emputer le pied à vif comme dans Saw ..

C'est alors que les yeux bleu-gris du jeune garçon transpercèrent la jeune fille en face de lui. Collégien ? C'était drôle.. Il était bien plus grande qu'elle pourtant. Etait-ce de la provocation,encore une fois ? Sûrement. Ou bien était-ce dans sa nature de narguer les gens,comme sa. La sueur sur son front s'était soudainement évaporé, la tension devenait glaciale. Le jeune homme détourna la tête un sourire moqueur dessiné sur le visage. Qu'est-ce qu'il foutait là ? certainement la même chose qu'elle..

Il se leva alors de sa chaise, le regard toujours aussi perçant,l'allure toujours aussi morne. L'étudiant n'avait pas vraiment le corps de Hulk mais justement, c'était très bien comme sa, il n'a jamais voulu ressembler à un gros cachalot rempli de muscles. La tension montait, la fille ne disait rien. Tant mieux, Natsuo détestait les bavardes. Une grande épée prônait majestueusement sur un vieux coffre vieilli et délavé par le temps. Il s'en empara doucement et la contempla, ses doigts se baladèrent dessus, elle brillait plutôt bien pour un objet sensé être rongé par les mites..

Natsuo se dirigea alors vers Sharwyn qu'il trouvait charmante et fixa le bout de l'épée sur sa gorge. Il eut une grande envie de saboter tout ses vêtements et de la mettre à nue mais il ne le fit pas. Il avait des limites.. Il descendit encore l'épée sans trop appuyer jusqu'à la poitrine de celle-ci et dessina quelque chose d'incompréhensible,puis il jetta l'épée sur la table et s'approcha de l'oreille de la jeune fille

- Je t'attendais

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Si elle avait voulu jouer à la dure, elle allait vite déchanter, apparemment. Son regard passa de glacial à calme, à effrayé. Elle avait d'abord voulu se relever, losqu'il le fit, mais n'en eut guère le temps. Il revint, avec la lame entre les mains. Sharwyn eut à peine le temps de penser qu'il aurait pu s'en servir, tant elle brillait de vie. Pas si ancienne et antique que ça, l'épée. La belle fronça un sourcil, lorsque le métal précieux et fin effleura sa gorge nue. Un éclair vif, de peur, traversa ses pupilles couleur de cendre, alors que son regard virait au bleu nuit. Elle était terrorrisée, mais ça, c'était pas si visible. Elle ne pensa qu'à fermer les yeux lorsque la pointe fine appuya contre la peau de sa poitrine. Elle avala sa salive avec peine, son sourcil tressautant par tics incongrus, alors que ses doigts se cramponnaient aux accoudoirs de chaque coté de sa chaise. Un filin de sang coula alors, de la peau nacrée, couleur de pêche, de la jeune femme. Respirer, elle ne se l'autorisa que lorsque la lame fut posée sur la table non loin d'eux. Elle déglutit à nouveau, son index allant doucement se poser sur la blessure minuscule sur son sein gauche. Avait il fait exprès de viser son coeur. Elle se le demandait.

La belle resta interdite, alors qu'il se penchait vers elle, d'un air impassible. Les mots qu'il prononça lui otèrent un second frisson, qu'elle ne tenta même pas de réprimer. Ses doigts à elle, caressaient ses propres cuisses, dans un geste tendre. Son regard se voila, absent, alors qu'elle attendait la suite. Cet homme était con. Et fou, de surcroit. Fallait qu'elle s'en aille, et vite. Enfin, elle sentit, sous ses doigts fous, le métal froid de son canif. Pratique de ne jamais s'en séparer, elle ne ferait jamais le poids contre l'épée, mais si elle arrivait à ruser, peut être que cela finirait bien. La femme se doutait bien qu'il ne faisait cela ni pour de l'argent, ni pour un peu de plaisir charnel. Qu'attendait il, alors ? Voulait il juste la tuer pour son plaisir ? Ou alors la torturer, la faire souffrir ? La voir pleurer ? Calmer ses nerfs sur elle ? Quoi qu'il pouvait en être, elle ne le laisserait pas commettre tel acte. Aussi effrayant qu'il paraîssait, elle sortirait indemne de cette affaire ..

"Je suis là, maintenant. Pourquoi m'attendais tu ?"

Plus vociférante comme tout à l'heure. Plus son langage de charretière des temps modernes. Calme, posée, elle plongeait avec une douceur sans pareille dans son regard. La tension était palpable, pourtant, chacun était immobile à toiser l'autre. Ca s'annonçait corsé.

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Il avait lu la peur dans ses yeux,il avait vu la forme du frisson qui lui avait parcouru le bas du dos, il avait pu voir les courbes de son corps frémir sous la pointe de la lame cristalline. Elle avait été quelque peu choquée par le comportement du garçon, et ça pouvait se comprendre. Natsuo n'alla pas se rasseoir,il restait debout, sa tête légèrement penché vers elle, son regard plongé dans celui de Sharwyn. Il ne lui avait encore jamais demandé son nom,mais après tout sa,accepterait-elle encore de le lui donner ? Le brun était perdu dans les magnifiques prunelles couleur émeraude de la jeune fille. Elle avait de longs cheveux châtains légèrement ondulés et de grâcieuses boucles brunes descendaient en cascade sur sa nuque. C'est alors le garçon qui fut légèrement troublé cette fois.

Il avait dit qu'il l'attendais, ce qui n'était pas faux. Il l'avait déja remarquée lors d'une de ses sorties en pleine nuit. Elle, ne l'avait pas remarqué. Il n'avait jamais oublié sa parfaite silhouette et son caractère bien trempé. Il trouvait qu'ils avaient des choses en communs.. Et Natsuo avait envie de la connaître. Le jeune homme aimait la solitude,c'est vrai,mais il avait cruellement été attiré par elle et son coté mystérieux.

Si Natsuo lui aurait dit tout sa, qu'aurait-elle fait ? Elle l'aurait traité d'taré sans doute et se serait casser en lui rigolant à la figure..Natsuo aimait la solitude mais ne fuyais pas pour autant la compagnie, et encore moins celle de Sharwyn. Il était attiré par elle, ce n'était pas forcément physiquement , vu qu'il était bisexuel en ayant une préférence pour les hommes..Mais il ne savait pas,il ne fallait absolument pas qu'il l'a perde de vue.

Natsuo remarqua alors le léger couli de sang qui gisait sur la poitrine de la belle. Il n'a pas voulu... Il n'était pas comme ses hommes, avec cette brutalité masculine, il n'aurait jamais fait de mal à une femme,jamais. Il les comprenait totalement. D'une main hésitante, il approcha son index vers le filet de liquide rouge et l'enleva.

- Je ne voulais pas te faire mal ..

Comprendrait-elle ? Natsuo n'avait pas grand espoir de ce coté là. Il l'avait déja apeuré et l'avais fait saigner.. L'étudiant la retiendrait sans la forcer, éspérant qu'elle prendrait confiance en lui petit à petit.

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Revirement de situation. Changement de comportement. Brutal. La femme ne comprenait plus. Et sans comprendre non plus ce qui se produisait en elle, elle laissa son regard vert pomme se noyer dans celui de Natsuo. Homme dont elle ne connaissait que les courbes et le visage. La voix aussi. Le danger qui émanait de la présence de l'épée non loin de lui. Restant coite, elle le regarda se décomposer littéralement devant elle. Comme si lion devenait agneau. Eteinte, mortifiée, elle observa rêveusement la tignasse rebelle du garçon penché sur elle. La belle semblait ailleurs. Loin de tout cela. Elle semblait vouloir oublier qu'il était près, si près d'elle .. Elle et son corps fragile .. Si fragile .. Son petit coeur menaçait d'exploser, résonnant comme un tam tam aux tempes de la jeune femme. Son regard passa du vert au bleu. Bleu nuit. Apeurée .. Et triste .. Ephémèrement triste .. Ce fut sans doute l'index qui s'approchait de sa poitrine qui la fit se coller au maximum dans sa chaise. Rien à faire. Trop tard.

Le contact eut bien lieu. Lent, douloureux. Brûlant petit à petit. Embrasant le coeur si près duquel le corps masculin touchait. Un hurlement strident, dans la tête de Sharwyn. Elle comprend alors que c'est le sien. Le sien, lors de cette nuit claire et chaude. Elle comprend que son Flashback est de retour, comme à chaque fois qu'Ils la touchaient. La belle se mit à trembler, alors. Comme une feuille. Déjà, le contact était rompu. L'unique goutte de sang, trônait au sommet du doigt du brun. La femme, le regard virant au noir violacé, laissa les larmes embuer ses yeux. Elle déglutit avec peine, laissant enfin, de soulagement, ses doigts, tels des serres, se décrocher des accoudoirs. Lentement, sa nuque se courba en un mouvement lent et grâcieux. Ses boucles grossières tombèrent sur ses joues, mangeant en grande partie son visage à l'aspect enfantin. Ses yeux étaient invisibles, et pourtant, sur le tissu de sa robe, au niveau des cuisses, il n'était difficile d'apercevoir les Gouttes de Tristesse tant refoulées. Larmes acres et salées, qui brûlaient sa peau douce, au lieu de l'humidifier. Le danger n'était pas totalement écarté. Un mouvement brusque du bras de Sharwyn, envoya valdinguer l'épée de l'autre coté de la table, deux mètres plus loin. Toujours tête basse, elle se recroquevilla sur sa chaise, sentant ses forces s'amoindrir .. Il n'aurait pas dû .. La toucher ..

Une phrase unique .. Je ne voulais pas te faire mal .. La même qu'Il avait dit après avoir terminé sa besogne. Mais avec tant d'ironie dans la voix .. Avec un tel sourire victorieux au visage ..

Ses épaules s'afaissèrent, lentement, tandis que des soubresauts violents, sanglots arrachés au plus profond d'elle même, envahissaient sa poitrine sans qu'elle ne puisse les contrôler. La fin d'une barrière fine, qui venait de s'effondrer sous le poids d'un geste, et d'une phrase, qui assemblés, avaient suffi à anéantir la jeune femme ..

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Panique. C'est ce que le jeune homme avait pu lire dans les yeux de la jeune femme devenu désormais plus sombre que jamais. La manière dont Sharwyn se cramponnait tant aux accoudoirs du fauteuil dans lequel elle s'était enfoncée au plus profond avait interloqué le garçon. Les yeux bleus nuit de Natsuo s'exorbitèrent, il fut prit d'une immense chaleur qui le rongea au plus profond de lui même. La jeune femme était totalement détruite, de longues larmes coulèrent de ses yeux sombres pour venir mourrirent sur le bas de sa robe. Le simple fait de la voir pleurer anéantissait totalement le brun. Il avait cru comprendre .. Le fait que Sharwyn n'avait pas voulue qu'il le touche. Pourquoi cette manière de fuir le contact physique entre elle et un homme. Sharwyn avait du mal avec les hommes sûrement à cause de ce qui s'était passé antérieurement dans la vie de la belle.

Natsuo laissa échapper un léger soupir de culpabilité. Il baissa la tête, laissant les mèches de ses cheveux se défaire et retomber délicatement sur sa nuque délicate. Mais il ne recula pas. Il refusait qu'elle aie peur de lui. Il ne le supportait pas. Le garçon avait toujours cette petite touche bordeaux qui recouvrait le haut de son index, le sang de la belle. Il avait osé la toucher, même s'il n'aurait pas dû et avait réussi à effondrer la brune. Sans se rendre compte de ce qu'il faisait, Natsuo releva le visage de la jeune fille d'une main douce et innocente, il était si près d'elle qu'il sentait la chaleur du corps de Sharwyn qui s'en émanait.

Il se rappela alors de la jeune femme qui avait descendu ses escaliers, qui lui avait causé d'une manière familière et qui s'était affaissé sur la table, jambes croisés et sourire malicieux. Un instant avait réussi à la changer en une fleur froide et fragile.Tellement fragile...
Le regard du jeune homme croisa alors une énième fois celui de la belle,le tracé fluide et cristallin de ses pleurs était encore incrusté sur chacunes de ses joues. Natsuo les essuya, confiant. Il ne trouvait pas les mots pour la rassurer, il éspérait seulement que sa présence serait suffisante. Il resterait ici avec elle autant de temps qu'il le faudrait.

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Les sanglots tentaient néanmoins d’être retenus. Elle pleurait sans bruit, mais avec force soubresauts. Des perles salées brillaient au coin de ses yeux. Yeux bleu nuit, éternellement. Apeurée. La belle n’ose bouger. Sentant les doigts soulever son menton, elle ferme les yeux, tandis que son visage était redressé par l’homme. Elle semble attendre un coup, violent, douloureux, qui ne vient pas. Les secondes s’écoulent, bien trop lentement, pour la belle. Elle n’ose plus, même sangloter. Le râle de douleur reste coincé dans sa gorge, alors que ses poumons sont gonflés de tristesse, sans qu’elle ne trouve la force de se faire suffoquer pour respirer. Elle reste ainsi, interdite, encore une dizaine de secondes, avant de rouvrir, tout doucement, inquiète, un œil. Il la regarde. Avec douceur. Il semble désolé. Pas une once de violence dans son regard. Elle ne comprend plus rien. Elle se demande ce qu’il attend pour frapper, appeler ses potes, pour s’amuser. Depuis le temps, Sharwyn avait pourtant appris à se méfier des endroits sombres et reculés, mais elle aurait été loin d’imaginer qu’un collégien aurait pu lui faire le moindre mal. Encore moins la piéger. La gourmette brille à son bras. Sharwyn. Son prénom. Gravé dans l’or pur. Un mouvement brusque de son menton la fait s’échapper des doigts du brun. Ses gestes sont secs, rapides, presques robotiques tant elle hésite et est tétanisée. Finalement, ses doigts se posent contre la nuque brûlante du garçon. Elle l’approche de son propre visage. Lui parle alors dans le creux de l’oreille, d’une voix empreinte de mépris et de haine pure

« T’attends quoi pour en finir .. Fais pas durer la souffrance .. S’il te plait .. »

Sa dernière phrase, elle l’avait soufflée dans un air de supplication. Elle recule, lâche la peau de l’homme. Longuement, elle avait hésité à le griffer, mais s’était résignée. Il fallait encore attendre. Attendre d’être hors de danger. Elle se doutait qu’il voulait d’abord jouer mentalement, avant d’entamer le physique. D’abord la mettre en confiance, lui faire croire n’importe quoi. Comme la dernière fois. Puis ensuite, lorsqu’elle est à deux doigts de s’endormir .. Lui voler sommeil, confiance, corps et âme .. Violemment, brusquement. Lui arracher des gémissements de douleur et de trahison. Sharwyn tremble encore. Elle attend la sentence. Elle sait déjà comment ça va se passer. Enfin, elle croit le savoir. Certaine que tout se passera comme ça. Il était comme eux. Un sale con. Perfide et pervers. La belle savait qu’elle ne réchapperait pas mentalement à ça. Elle tenta de se calmer. Cherchait dans sa tête, l’endroit où elle pourrait mettre fin à ses jours, quand il en aurait fini avec elle. Les larmes ternirent les traits, fatigués, de la femme. Pourtant, elle tenta de garder un semblant de calme. Après une dizaine de secondes, elle osa enfin croiser le regard de l’homme. Le foudroyant du regard, elle ne cherchait même plus à s’échapper. De toute façon, elle avait déjà craqué. Doucement elle baissa de nouveau la tête. Ses doigts allèrent à contre cœur rencontrer les fils de sa robe. Elle attendit son signal pour les dénouer. Oh que oui, elle préférait se mettre à nu elle-même. C’était moins douloureux. Et moins dégradant, aussi.

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La confiance ne venait pas. C'était une jeune femme totalement troublée et sure de ses pensées qui se présentaient dorénavant devant le jeune homme. Il voyait qu'elle n'était pas bien et pourtant il ne faisait rien. Il ne savait pas comment s'y prendre et rien que sa, il ne se le pardonnait pas. La rage l'envahissait au plus profond de son âme. Comment faire comprendre à la jeune femme qu'il n'était pas là pour ce qu'elle croyait. Elle avait dû tellement souffrir par le passé.. Natsuo s'en voulait presque d'être là. Soudain, la tête de la jeune femme bascula d'un geste mais toujours avec grâce. Le bas de son visage échappa aux doigts fins du lycéen dans lequel il se trouvait. C'est alors que la belle posa sa main sur la nuque chaude du brun. Natsuo sentit alors la douce chaleur de la voix de Sharwyn au creux de son oreille. Ne pas faire durer la souffrance. Voilà ce qu'elle lui avait demandé. Un timbre faible, des paroles éteintes. C'est comme si la brune s'attendait à quelque chose de mal de la part du jeune garçon. Mais qu'attendait-elle au juste ? Natsuo ne comprenait pas. Jusqu'au moment ou Sharwyn commença à poser ses doigts frêles sur les fils de sa robe. Comme si elle voulait se dénuder d'elle même.

Le garçon ressentit alors une immense tristesse l'envahir de toute part. Comment.. Comment pouvait-elle penser sa de lui. Le jeune homme était à son tour totalement éteint et paniqué. Il ne voulait pas voir sa. Il détourna le regard et sa tête valsa à gauche. Des milliers d'images parcouraient à cet instant ses yeux. Comme des flash. Une fille qui crie de douleur, des hommes, grands, bruns qui l'entourent.. L'étudiant allait craquer, et, ce sont les sourcils fronçés qu'il réouvrit les yeux. Son regard bleuté se posa directemment sur un miroir cassé, brisé en quelques morceaux. Il vit alors son reflet dans la glace poussiéreuse. Il se regarda longuement. Ressemblait-il à tout ses hommes, pervers et remplis de brutalité ? Non, il ne pouvait pas le croire. Pas sa. Depuis qu'il existait, Natsuo n'avait jamais été un garçon comme les autres. Il n'avait pas cette mentalité sexiste que tous les garçons ont au plus profond d'eux mêmes. Et à cet instant, Sharwyn avait réussi à le convaincre du contraire..

Il se retourna alors vers elle brusquement mais sans bouger. Ses yeux se posèrent sur les mains fragiles et délicates de la belle. Ses doigts fins et pâles étaient prêt à franchir le pas.

- NON !

Natsuo se trouvait à présent devant la jeune femme, sa main était posé sur la sienne, retenant le geste qu'elle s'apprêtait à faire. Elle ne comprenait pas les intentions du garçon, elle était trop replongée dans son passé. Le jeune homme ne voulant pas la faire souffrir d'autant plus s'avança vers la grande porte. Il resta plaqué dos à celle ci. Il fallait que Sharwyn se ressaisisse. Et vite.

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Incompréhension totale. C'est machinalement qu'elle avait commencé son travail. Comme si elle connaissait le "métier". Elle tirait lentement sur les ficelles, le regard éteint, comme certaine de ce qui allait se passer. Il ne lui restait plus qu'à tirer longuement sur ce fil ci et .. Un cri. La voix du brun, grave et tonnante qui envahit la pièce. Chaude, mais puissante. Sharwyn se recroqueville dans sa chaise. Son regard, complètement perdu, se pose sur lui. Elle ne comprend plus rien. D'abord, la menace par la lame, un regard dévastateur, et maintenant ? Il hésitait ? Changeait d'avis ? Une lueur d'espoir naquit dans les yeux de la jeune fille. Peut être que tout n'était pas scellé. Peut être que son petit coeur ne se briserait pas deux fois. Le grand s'éloigna. Son allure fine et sêche indiquait qu'il semblait enragé. Mais pas contre elle. Non. Il semblait en vouloir à ses propres démons intérieurs. A son aspect physique trop proche d'un souvenir de la belle. Elle le fixe, sans comprendre. Il se plaque dos à la porte, la regarde, semble s'éloigner d'elle au maximum. Ou alors lui empêcher accès à la sortie ? Sharwyn jette un oeil à la meutrière minuscule, à sa droite. A peine de quoi éclairer faiblement la pièce. La femme ne tremble plus. Elle attend, une minute, le regard perdu dans la contemplation rêveuse de la lame sur la table. Enfin, elle comprend. Elle a cru revivre un moment éteint depuis des années. Il leur ressemble, a peut être dit une phrase identique. Mais il n'est pas Eux. Non. Cela peut se lire dans son regard océanique. Sharwyn a enfin compris. Elle pousse un énorme soupir de soulagement. Le poids du monde semble s'effondrer de ses frêles épaules. Elle reprend son souffle, et calmement, mesurant ses gestes, elle se relève. Lentement, elle s'approche de la porte, et par la même occasion, de Natsuo. Lorsqu'elle arrive face à lui, elle s'arrête, et laisse ses iris errer dans celles du brun. Elle n'a plus peur. Un léger sourire étire son visage fatigué, mais soulagé. Elle baisse la tête, brièvement, fixe sa robe à moitié déficelée. Relevant la tête, elle plonge dans le regard du brun avec une certaine timidité. Son ton est hésitant, pas hargneux. Elle murmure

"Tu m'aides ?"

Elle parlait des fils. Ses doigts se convulsaient encore malgré elle de peur. Il faudrait quelque minutes avant qu'elle ne reprenne totalement ses esprits, après telle adrénaline. Son coeur semble se calmer dans sa poitrine. Elle attend les doigts experts de l'homme qui la rhabilleraient. Quel paradoxe, ce serait la première fois qu'un homme la rhabillerait, au lieu de la déshabiller ..

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Plus tranquilles. C'est ce que les batements du coeur de Natsuo annonçaient. Le regard sombre et perdu de la belle avait repris de sa couleur. Le garçon restait perplexe. Sharwyn avait l'air d'aller mieux. Plus de larmes,plus de peur.. La tension de la pièce avait semblé rechutée d'un cran. Le lycéen était toujours plaqué contre la porte. Il avait essayé de s'éloigner de la jeune femme. Il voulait qu'elle retrouve son calme et que ses yeux redeviennent doux,comme ils l'étaient lors du premier regard qu'ils s'étaient échangés. Il y a quelques minutes de sa, l'étudiant pensaient sa encore impossible. Apparemment ça ne l'était pas.

La brune était redevenue sereine,pour le plus grand bonheur de brun. Elle avait eue peur, très peur. Et Natsuo comprenait parfaitement qu'elle aie pu se mettre dans un état pareil. Sharwyn avançait vers lui, ses pas étaient gracieux et son allure féminine. Elle se retrouva complètement face à lui. Sa tête légèrement inclinée plus haut pour que son regard émeraude croise celui du garçon. Un sourire se dessina sur son visage fatigué mais plutôt serein dans l'ensemble.

Tu m'aides. C'est ce qu'avait demandé la belle à Natsuo. Le garçon était tellement perdu,bien qu'il ne le montrait pas. Il restait impassible. Mais au fond de lui, il était satisfait. Satisfait de voir que la brune allait bien et qu'elle l'autorisait à la toucher. C'est légèrement embrouillé que Natsuo prit les fils de la robe de la jeune femme et commença à les relier entre eux afin de les remettre correctement. Il ne serra pas fort. Il regardait le creux de ses reins, et la cascades de ses longues boucles ondulés redescendre dans le bas de son dos. Un frisson le parcourra. C'était fait, Natsuo l'avait maintenant rhabiller avec le plus de délicatesse possible.

Et c'est le regard neutre et l'allure conquit que le lycéen attrappa la lourde poignet de la porte qui les avait blessés tous les deux. Il ne savait pas si la brune avait envie ou non de rester ici, dans cette pièce à la noirceur folle qui les avaient rendus complètements sueureux. Mais il savait une chose: la prochaine fois qu'il rentrerait dans cette pièce, ce ne serait plus jamais pareil..

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La femme inspira profondément, fermant les yeux en sentant les doigts approcher son corps. Il évitait soigneusement de toucher sa peau, reliait avec délicatesse et concentration les fils de sa robe. Il les nouait, consciencieusement, concentré dans sa tâche, et prenant garde de ne pas trop les serrer. Rhabillée, Sharwyn s'autorisa à ouvrir les yeux. L'homme paraissait légèrement ailleurs, décontenancé. Mais plus aussi sombre que les minutes précédentes. La femme baissa la tête. Son regard rencontra l'entaille minuscule sur son sein gauche. Elle eut un sourire amusé. Quoiqu'il en soit, elle garderait encore quelques jours le souvenir de cette rencontre sur son corps. La pièce aux allures mystiques la faisaient étouffer et suffoquer. C'est avec beaucoup de soulagement qu'elle regarda Natsuo appuyer sur la lourde poignée qui les séparait du monde réel. Car cette pièce semblait tellement émaner de choses indistinctes, mais irréelles .. Sharwyn prit soin de passer devant Natsuo. En bon gentleman, il attendit qu'elle soit sorti pour en faire de même, et refermer la porte. Clore un chapitre un peu sombre de leur histoire. Sharwyn se tourna vers lui. Devant elle, l'escalier qui lui permettrait de fuir ce lieu et cet homme qui la terrorisaient. Elle hésita longuement, et finit par se décider à rester. Ce garçon fourmillait de questions qu'elle rêvait de poser. Ils avaient encore un bout de chemin à faire ensemble. La belle se mit en marche. Lentement. Ses forces étaient maigres, et il était assuré qu'il lui faudrait une bonne patisserie pour faire passer ce malaise.

Le silence s'était installé. Sharwyn ne pipait mot, rêveuse, Natsuo, dont elle ne connaissait toujours pas le nom, d'ailleurs, marchant à ses cotés. Lorsqu'ils arrivèrent dans la cour de l'école, près du portail, Sharwyn se tourna vers lui, un léger sourire aux lèvres

"On va manger un bout ?"

Une virée à Tokyo lui disait bien, avant de retrouver la quiétude de sa chambre. En serait il du même avis ?

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Les doigts de Natsuo en frémissaient encore. Le corps de Sharwyn émanait tellement de choses..Il ouvrit cette fois la porte pour de bon et attendit que la jeune femme passe avant lui. Chose faite, le garçon referma doucement la lourde porte derrière eux en faisant cette fois attention à ce que celle ci ne se referme pas directement sur sa jambe, comme lors de la première entrée qu'il avait faites. En accomplissant ce geste, il avait désormais bien clos un chapitre assez sombre et douloureux. La porte avait mis du temps à se refermer, comme si la salle poussiéreuse et noire de crasse voulait les retenir. Le jeune garçon était toujours silencieux et avançait derrière Sharwyn le regard vide. La jeune brune détourna alors le regard vers le grand escalier de départ. Le garçon n'aurait pas été surpris qu'elle ait eu envie de s'échapper d'ici à toute vitesse et de ne jamais recherché à le revoir. Mais non. Son regard hésitant s'était envolé et elle s'était retournée vers lui un sourire aux lèvres. Le poids de Natsuo partit alors. Il fut amusé de voir qu'elle mourrait d'envie de le questionner.
Elle devait être affamée et assoifée. Et d'ailleurs, elle lui proposa d'aller manger un morceau. Pourquoi pas. Le garçon détestait l'idée de rester enfermer dans sa chambre durant le reste de la journée.

- Je te suis.

Effectivement, il ne connaissait pas grand chose. Sharwyn allait devoir prendre les rennes et lui montrer le chemin. Ils s'étaient retrouvés dans la cours de récréation. Quelques filles de première année gloussaient et lui faisaient des clins d'oeils derrière son dos. Enervé, Natsuo pris délicatement la mains de la brune pour l'emmener le plus loin possible, c'est-à-dire à l'entrée de l'école, dans la rue. C'était partit.

Invité

Sharwyn marchait lentement, perdue dans sa contemplation du monde qui grouillait dans la cour. Les cours terminés, beaucoup étaient restés ici en pensionnat pour s'amuser toutes les vacances avec leurs camarades de classe. On sentait dans l'air comme une ambiance sereine. Loin du stress des cours, de la cloche, des retards perpétuels .. Sharwyn eut un léger sourire, évitant soigneusement du regard les filles qui les fixaient narquoisement. Elle ne comprenait absolument pas pourquoi elles avaient ce comportement. Les doigts qui prirent les siens étaient brûlants d'énervement. Elle tressaillit, un peu surprise du geste, mais se laissa entraîner derrière le portail. Une voiture fusa, passa devant eux bien trop vite pour être à vitesse réglementaire. Le bruit assourdissant fit grimacer la belle. Elle continuait à marcher, jusqu'à ce que les filles ne soient plus visibles. Les doigts de Natsuo restaient enlacés dans les siens. Elle ne comprenait pas, mais supportait assez facilement la brûlure. Elle tourna à droite dans une grande rue, marchande, et un peu plus loin, tomba sur une boutique de patissier glacier. Se pourléchant les babines, elle se hâta d'y entrer. Poliment, elle se pencha vers la patissière un peu rondouillette, et se tourna alors vers Natsuo

"Tu veux quoi ?"

Elle prendrait la commande pour eux deux. Même si elle allait bientôt être sur la paille, elle décida que ce coup ci, elle pouvait se permettre de l'inviter. Pour quelques centaines de yen en plus, on allait pas faire la radine. Son regard s'était planté dans celui de Natsuo. Elle attendait sa réponse.

Je perds mon inspi .. >_<

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