Ses lèvres fines s'étirèrent en un sourire froid. Il n'aimait pas faire les choses à moitié, et laisser l'homme dans la cour de récréation ne lui avait pas paru brillant. Il n'avait pourtant pas pu le rattraper à temps. Maudits soient les élèves en sortie ! Le brun n'avait d'autre choix qu'attendre l'ambulance pour régler le problème pour de bon. Il était hors de question que son identité soit dévoilée à ceux qui le pensait loin ou mieux encore, mort (et éventuellement enterré) !

Le voleur ne tarda pas à retrouver son sérieux et ses yeux parcourent la masse de jeunes qui se regroupaient autour du corps de Yamato. Avec un peu de chance, sa phobie de la foule le tuerait et il n'aurait plus rien à faire ici. Il en doutait cependant. Le blessé ne semblait pas assez conscient pour faire une crise d'angoisse face au troupeau qui l'entourait. Sheikhan le regrettait presque. Presque seulement. L'idée de laisser aux têtes blondes le loisir d'en finir avec cet enfoiré ne lui faisait pas vraiment envie. Trop aléatoire à son goût.

Le sonnerie stridente et retentissante le sortit de ses pensées. Il fronça légèrement les sourcils et se décolla de son mur. Caché par les arbres du parc, il observait la scène à loisir mais pestait intérieurement contre l'heure et les idées pseudos salvatrice d'un certain blessé. Quelle idée avait-il eu de se cacher par ici ! Pensait-il vraiment que ça lui sauverait la mise ? Le brun eut un très léger sourire méprisant, mais la courbe de ses lèvres disparut vite. Il se décida à quitter le scène du regard pour s'approcher de l'entrée et attendant l'ambulance.

Elle ne tarda pas à arriver. Le jeune homme laissa les infirmiers aller s'occuper du blessé et alla se poster au niveau du feu rouge, non loin de l'école. Ils s'y arrêteraient forcément, et il aurait la voie libre pour s'occuper de ce cas...

Il ne s'écoula qu'un quart d'heure avant qu'il ne puisse mettre son plan à exécution, incognito, loin des yeux des curieux. On ne retrouverait le lendemain que le corps mort d'un patient qui n'avait pas été soigné et trois infirmiers attachés dans leur propre véhicule... Satisfait, Sheikhan ôta lunette de soleil, gants et casquette, libérant ses cheveux qui s'écoulèrent en cascade dans son dos, puis l'exécuteur disparut dans la brume de la ville...

[J'ai anticipé largement. Les prochains RP ne devront pas tenir compte de mon message, puisque le brun est passé complètement inaperçu !]

[La flemme de poster les deux l'un après l'autre alors je fais les deux en un \o/]



Vlad n'avait pas perdu son temps, il avait eu du retard à rattraper dans ses cours dernièrement. Ben oui, il n'était pas revenu depuis un bon bout de temps et il avait fort à faire pour se remettre à niveau. Heureusement, quelques camarades de classe avec qui il avait pu se lier d'amitié l'avait secouru dans sa besogne et le fardeau s'était considérablement allégé. Le petit Roumain avait rencontré d'anciennes mais surtout de nouvelles têtes, ce qui n'était pas pour lui déplaire. En ce froid matin d'octobre, nos chers Troisièmes années ne potassaient rien d'autre que...Anglais ! Avec la délicieuse professeure Soma Kyoko. Délicieuse, oui c'était le mot ; la majorité des garçons de la classe occupaient les places assises à l'avant pour mieux pouvoir apprécier le panorama. Même Vlad devait se l'avouer : elle était franchement jolie. Y'en a qui sont gâtés par la nature, faut croire.

D'ailleurs, elle passait justement dans les rangs pour rendre quelques copies aux élèves. Oui, dernièrement, il y avait eu un petit travail de rédaction et le jeune homme n'espérait pas vraiment une bonne note, la moyenne tout au plus. L'inspiration n'ayant pas vraiment été au rendez-vous, monsieur le blanchounet ayant la tête assez dans les nuages ces derniers temps. L'irréalité de ce qu'il avait vécu et que tout revienne à la normale comme ça subitement, sans doute. Bah, ça lui passerait bien un jour ou l'autre. Sa feuille lui retombant devant le nez lui fit remettre les pieds sous le plancher des vaches devant l'air réprobateur de la prof.

-C'est pas comme ça que tu vas avoir tes points pour ta moyenne. Tu as été absent, d'accord, mais tu as eu tout largement le temps de te remettre en ordre, non ?
-Oui mais comment dire...l'inspiration n'était pas vraiment au rendez-vous, bredouilla piteusement le Roumain.
-Il va falloir faire en sorte que les engrenages s'enclenchent la prochaine fois, d'accord ? Et n'hésite pas à demander s'il y a des choses que tu ne comprends pas. Je n'ai encore mordu personne.
-Bien, Soma-sensei.

Sur ce, Mme (Mlle ? Il ne savait point) Soma poursuivit son ascension dans les rangs, distribuant copies et remarques acerbes ou félicitations selon que l'élève avait bien travailler, ou pas. Vlad rangea sa feuille sans même la regarder, il la déchiffrerait plus tard, l'humeur n'y étant pas. Oui, d'humeur rêveuse notre petit Roumain peut-être bien parce que c'était encore le matin et qu'il aurait préféré rester pelotonné sous ses couvertures en cette froide journée d'automne. Il soupira de lassitude et jeta un oeil discret par la fenêtre. Celui-ci, ainsi que son homologue, s'écarquilla bientôt à la vue de ce qu'il venait de voir : un corps indistinct et cependant...meurtri de coups, sanguinolent à certains endroits. Des frissons et des souvenirs cauchemardesques le traversèrent, il en eût presque la nausée.

-...-kun ? Asran-kun ?

Le jeune homme sursauta et un cri retentit au-dehors, attirant tout le reste de la classe aux fenêtres, l'étouffant presque. Profitant de l'agitation, Vlad rangea pêle-mêle ses affaires dans son sac avec ce qui lui restait d'espace libre, se faufila à travers la foule et décampa hors de la classe. Au moment où il franchissait la porte coulissante, la sonnerie annonçant la fin des cours du matin et le début de la récréation retentit, lui vrillant les tympans. Mais le bruit ne l'atteignit pas, il était comme sourd. Son seul maître-mot en cet instant : fuir, et le plus loin possible. Il avait changé de monde...



Du côté de notre demi-Norvégien, les cours ne s'annonçaient pas mieux sinon pire que ceux de Vlad, bien qu'une année les sépare. En effet, Keith avait la "bienheureuse" situation de se trouver en classe de...tenez-vous bien...Histoire-Géo ! Comment ça ce n'est pas si terrible ? De son point de vue en fait, aucun cours ne rattrapait l'autre tellement les profs pouvaient déblatérer des tissus d'inepties à la minute. Vraies, vérifiables sans aucun doute mais bien souvent inutiles pour l'avenir de nos chères têtes blondes. Bref, un véritable calvaire surtout que Minami-sensei s'était à nouveau déguisé (pour son plus grand malheur !) et qu'il était parti dans un monologue effréné et rempli de passions pour un pays aussi insignifiant que...la Mandchourie. Encore un peu et le blondinet pouvait s'affaler sur son banc et crier en désespoir. Bah oui, le prof s'était déguisé non pas en Mandchou, non pas en Samouraï, mais en Genhis Khan, pour pas changer de ses habitudes. Oui oui, approche l'épée seulement...

Et voilà qu'il était reparti taper la discussion avec un élève trop curieux ! Keith posa son coude sur la table, sa main soutenant sa tête tournée vers la fenêtre pour pallier à l'ennui croissant qui lui montait petit à petit au nez. Il fixait résolument un point à l'extérieur sans vraiment le voir tant les blabla inutiles du Sensei agaçaient son ouïe et que la vue de ce paysage gris et triste irritait ses yeux. Ils n'entendirent donc rien de suspect et ce jusqu'à la fin (interminable !) du cours où chacun reprit ses affaires et s'en alla sans même un regard en arrière. Enfin certains si, ils revenaient discuter du cours avec le prof comme de parfaits petits intellos qu'ils étaient ! Keith leva les yeux au ciel et s'éloigna de la foule, bien content de se retrouver à nouveau seul pour les quelques minutes que durerait la récréation tant attendue.

Mais au détour d'un couloir débouchant sur ladite cour, un spectacle d'horreur se dressa devant lui, ainsi que quelques autres qui l'avaient suivi. En effet, un groupe d'élèves un peu plus loin ramassés pratiquement au milieu de la cour et attirant de plus en plus de monde ! Bah c'était gagné pour le moment de tranquillité...Décidément, il n'avait vraiment pas de chance. Le Norvégien soupira et décida tout de même d'aller jeter un oeil afin de régaler sa curiosité naissante. Dans son esprit, une fille avait dû trouver un oisillon ou un bébé chat ou chien mort de froid par ces temps de neige. La réalité fut tout autre. En écartant les uns les autres à coups de coude et en se faufilant entre les jambes, il parvint à un bon poste d'observation...devant un corps grièvement blessé et méconnaissable. Il s'en fallait de peu qu'il ne rejoigne les filles dans leurs cris. En l'observant de plus près, Keith remarqua qu'il s'agissait d'un homme et pas bien vieux. La trentaine ou la quarantaine d'années tout au plus mais quand à savoir qui c'était et ce qu'il venait fiche là, mystère. Mais il avait de ces blessures aussi ! Comment s'était-il donc retrouvé dans cette situation ? Le blondinet retint de justesse un haut-le-coeur et préféra éloigner cette chose de sa vue tout en restant à l'écoute des nouvelles. Aaah quel vilain défaut que la curiosité...mais un défaut parfois nécessaire...

En tant que surveillante de service en ce jour pluvieux, Kerishu se devait -ou plutôt, devait tout court...- d'accompagner les élèves de 2D durant leur sortie au musée. Ainsi donc, la rouquine se retrouvait à fermer la marche, avec la gueule de bois. On l'avait prévenue à la dernière minute, ce matin-même. Or, Kerishu était sortie la vielle avec des amis, dans un bar espagnol. Et la tequila frappée mélangée aux mojitos et à la sangria, c'est pas ce qu'il y a de meilleur pour l'estomac... hum...

C'est alors que, sans prévenir, les poufs de la classe -ouais, Keri' adore donner des petits surnoms affectueux aux élèves de Shokuboo Inochi^^- poussèrent des hurlements suraïgus, bientôt suivis d'un cri plus grave. Kerishu se précipita vers la provenance de ces cris. Les élèves s'étaient réunis autour du centre de l'attention, qui n'était autre qu'un homme blessé, et qui respirait difficilement. La rouquine repoussa violemment une jeune fille qui était saisie de hauts le cœur et s'agenouilla aux côtés d'Armand Dupuis, qui lançait des ordres à d'autres membres de l'équipe pédagogique. Plus les secondes défilaient, plus les élèves se massaient autour du corps, de Mr. Dupuis et de Kerishu, cette dernière aidant le professeur à faire un massage cardiaque à l'homme inanimé. La rouquine allait crier aux élèves de dégager quand une voix retentit depuis les arbres :

- Mais écartez-vous nom d'un chien, laissez le respirer ! Kerishu remercia intérieurement la jeune fille qui avait gentiment engueulé la classe 2D, mais ne prit pas la peine de se retourner pour voir à qui elle devait cet oxygène en plus pour l'inconnu, trop concentrée sur le massage cardiaque.

*Mais où est l'ambulance, bon sang?* pensa Kerishu au moment où la sonnerie retentit.

*Il manquait plus que ça...*

La cloche de l’école vient de sonner,
Les ptits enfants ont bien travaillés,
Mais avant de rentrer chez eux, s’ils ont un ptit creux,
Ils pourront faire un tour dans un endroit très merveilleux !

C’est sur ces paroles de chansons filtrées de l’iP...(Chut chut, pas de marques) … Du baladeur MP4 de Thomas que ce dernier sortait de classe pour se diriger vers la cours de récréation. Encore une journée qui passait beaucoup trop lentement. Après cet interlude, il aurait le droit aux plus lourds de tout les cours, et non pas à cause de la matière, mais à cause de celle qui le pratiquait. En effet, cela faisait déjà au moins trois fois qu’il se faisait exclure de cours à cause de cette prof de japonais de malheur.

La première fois, il a eu le malheur de dire qu’il était français, et heureux d’être qui il était, et il s’est fait viré de cours pour patriotisme ostensible. La seconde fois, il a eut le malheur de remettre en cause son rangement, pour le moins archaïque, et s’était fait viré de cours. La troisième fois… Ben, il a commencé à faire ses affaires sous le regard médusé du fond de la classe, et une fois toutes ses affaires terminées, s’est exclamé :

- Bon, si vous n’avez rien d’autre à faire que raconter votre vie, moi, je me casse !

Seulement… Il ne l’a pas dit en japonais, mais en anglais, afin de narguer cette vieille Pie avant de sortir du cours. D’après ses collègues, elle semblait bouillonner de rage. C’est sur, il allait prendre ! Sortant de cours, il remarqua un groupe d’étudiants agglutinés en dessous d’un arbre. Arrêtant sa musique pour être attentif sur ce qu’il se disait, il se fit limite renversé par une personne qui sortait en courant sans regarder devant lui. Les deux élèves étaient maintenant sur le sol, et Thomas se tenait le crane, un peu sonné par le coup.
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[HRP : Si quelqu'un veut s'amuser à jouer l'étudiant en question, qu'il fasse donc ^^]