Et voilà, Temori avait encore ratée son examen, mais de peu, c’était ça le pire et elle savait que si elle continuait comme ça, elle raterait aussi les examens de fin de semestre et elle serait obligée de suivre les cours de rattrapage pendant l’été. Cette pensée l’horrifia, ses précieuses vacances seraient totalement gâchées… Il fallait à tout pris qu’elle se rattrape avant qu’il ne soit trop tard pour elle. C’est pourquoi Temori irait demander de l’aide à une sempai pour pouvoir réviser encore plus que d’habitude, plus rigoureusement et sans relâche, jusqu’à ce qu’elle soit sûre de réussir son coup, cette fois-ci. Elle se dirigea, alors, vers le bâtiment Meiji.

Demandais à une sempai… Jamais elle ne pourrait rabaisser sa fierté pour demander de l’aide ! Un grand dilemme s’offrait à elle, C’était ses vacances ou sa fierté… Temori réfléchit pendant plusieurs minutes, pendant ce temps, elle montait les escaliers pour arriver au 2e étage, mais elle continua aussi à réfléchir. Tout de même, ce n’était pas non plus un choix opportun qu’on peut prendre à la légère… Temori se retrouva ensuite, devant la porte de la chambre 202. Elle voulait vraiment avoir son été libre, alors, cette fois, c’était sûr, le choix était, désormais, pris, peut-être qu’elle le regrettera ou non … Temori ouvra la porte en trombe et cria :

« - Aya ! Aide moi je t’en supplie ! »

C’est sûr qu’elle n’aurait surement pas dû utiliser cet air, comment dire, désespéré, car, de plus, pour accomplir cela, elle dû user de son plus grand courage… Mais ce qui était fait, est fait.

« - J’ai, encore une fois, ratée mon examen et je ne veux pas suivre les cours de rattrapage cet été, j’aimerais vraiment que tu m’aides à réviser pour ne pas rater, aussi, ceux de fin de semestre. »

Temori avait vraiment besoin de son aide. Mais elle s’attendait, aussi, à toutes sortes de réaction possible, du : « débrouille-toi », « Oui je vais t’aider, bien sûr », jusqu’au « Ah !! On fait moins sa fière d’un coup, hein ?! »…
Qu’allait-elle bien pouvoir lui répondre ?

Ah le bonheur d’une chambre calme ! Après cette journée de cours plutôt agité, pleines d’histoires qui n’en valaient pas la peine d’en faire tout un plat, Aya poussait la porte de sa chambre, balança son sac dans un coin et se laissa tomber d’une manière très peu élégante sur le siège de son bureau en soupirant. Elle se recula contre le dossier, ferma les yeux et se passa les mains sur le visage. On était vendredi 16h30 et la fatigue accumulée pendant toute cette dernière semaine se faisait franchement ressentir. Ce qu’elle voulait ? S’allonger sur son lit et dormir. Hiberner, si possible. Mais on été en plein été. Aussi, la chaleur accentuait-elle le fait qu’Aya soit tellement amorphe en fin de semaine. Soupirant à nouveau, elle se passa les mains sur la nuque puis rouvrit les yeux et fixa quelques instants le mur devant elle. Elle avait encore 2h jusqu’à ce qu’elle soit sûre que le dojo soit libre. Ainsi elle pourra s’entrainer aux kata en toute tranquillité. Et pendant ces 2h, on fait quoi ? On bosse, évidement.

Aya était en pleine réflexion sur un problème de maths lorsque la porte de la chambre s’ouvrit brusquement et qu’un grand cri retentisse. Notre jeune femme s’effraya, si bien qu’elle fit un trait sur toute sa copie puis se retourna vivement, fixant amèrement la furie qu’était Temori. Celle-ci, ignorant son regard, commença à débiter à vitesse grand V le fait qu’elle avait encore raté son exam et tout ce qui s’y apportait puis lui demanda de l’aide. Soupirant doucement, Aya reporta son attention sur sa copie puis sur l’heure. Elle avait presque fini ses devoirs et il était maintenant 17h45. Sachant que le week-end s’annonçait calme, elle pourra encore réfléchir sur le problème pendant les deux prochains jours. Autant aider la jeune fille, non ? Ce sera sa bonne action de la journée. Alors, affichant un sourire courtois, Aya se retourna vers Temori et hocha la tête

« Si tu me promets de ne plus rentrer sans frapper ou sans prévenir avant, que tu évites de gueuler alors que la journée de cours est fini et que, sachant que je suis en prépa, mes cours sont assez intensif, alors oui, je veux t’aider »

Aya aurait été ravie d’envoyer balader la jeune fille, mais bon, elle se retiendra pour cette fois. Par contre, si ça arrivait encore une fois à sa coloc de l’effrayer de la sorte pour une chose plutôt banale, notre jeune karateka n’aura plus de scrupule pour bien lui remettre les pendules à l’heure. M’enfin pour l’instant, elle se contentera de lui expliquer du mieux qu’elle pouvait.

« Fait moi voir ce que tu ne comprends pas … »

Temori ne voulait pas vraiment embêter Aya, mais elle avait vraiment besoin qu’elle l’aide.
« Fait moi voir ce que tu ne comprends pas … » C’est ce qu’Aya lui avait répondu, le problème c’est que, ce que Temori devait lui montrer… c’était son cahier entier. Et oui, elle ne savait absolument pas comment elle en était arrivée là, peut-être à cause des longues discutions qu’elle entamait avec ses voisins de classe chaque jour… Elle n’était pas vraiment fière d’elle non plus, alors elle voulait faire des efforts pour réparer ses erreurs. « Erreur », elle trouvait quand même ce mot un petit peu exagéré, ce n’est pas comme si elle discutait seule.
Elle se força alors à tendre son cahier de math en direction d’Aya :

« - C’est tout ce que je n’ai pas compris. »

Elle avait utilisée une toute petite voix pour lui annoncer la nouvelle, de peur que ça ne l’a choc, c’est vrai aussi que ça n’allait pas changer grands-choses, c’était l’un des réflexes que l’on peut qualifier d’humains, mais qui sont, certes, vraiment très bizarres.
Elle espérait pouvoir se mettre au travail et que tout allait rentrer dans sa tête d’un coup comme si elle avait étudié des années, mais la magie n’existe pas, malheureusement pour elle.
Mais elle n’avait pas seulement besoin de cours supplémentaires, il fallait aussi qu’elle lui parle de quelque chose plus ou moins important :

« - Tu crois que je pourrais y arriver avant l’été ? Je... j-j’ai aussi besoin d-de, comment dire… T-t’es conseils… »

Son visage s’emplit d’une couleur rouge écarlate, elle commençait légèrement à stresser, est-ce qu’elle s’adressait à la bonne personne ? Temori espérait seulement qu’Aya comprenait ce dont elle parlait. Elle la regardait fixement pour essayer de percer dans ces pensées pour savoir si elle comprenait bien. « Dommage que je ne sois pas télépathe. » Ce dont elle voulait lui parler semblait tellement difficile à expliquer, un mélange de timidité et de honte surement…

« - E-est-ce q-que t-tu c-comprends ? »

Elle bégayait beaucoup, cela lui rappelait comment elle était avant, il ne fallait surtout pas que ses efforts jusqu’à maintenant soit vain. Alors, elle respira un grand coup, ce qui fit stopper ses légers tremblement et parut tout de suite plus sûre d’elle, elle paraissait même contrôler la situation à merveille, mais ce qu’elle voulait lui dire restait néanmoins, comme bloqué. Elle s’énerva alors contre elle-même :

« - Bon, je ne vais pas te faire un dessin non plus… »

Elle la regardait tout autant fixement, Alors, est-ce qu’elle comprenait ?

Etait-elle réellement si intimidante ? Certes, Aya avait parlé assez sèchement, mais ce n’était tout de même pas si grave que ça, non ? Ne lui avait-elle pas fait gentiment qu’elle l’aiderait ? Alors pourquoi Temori avait-elle l’air terrorisée au point de ne plus savoir parler correctement ? Tant de questions traversèrent l’esprit d’Aya alors qu’elle observait sa coloc qui débita ses paroles à grandes vitesse. Elle s’était ensuite saisi de son cahier et le lui avait tendu. Hésitante, Aya l’avait prit, sourcils légèrement froncés puis s’était tournée vers son bureau et avait commencé à le feuilleter.

Des maths, évidemment. C’était THE matière qui posait problèmes à la plupart des 1-A. Faut dire aussi que le prof n’avait pas été un tendre. Peut-être le nouveau était-il meilleur, plus compréhensif vis-à-vis des élèves mais surtout plus compréhensible. Il n’était pas là depuis bien longtemps, fallait juste lui laisser un peu le temps. Mais soit. Revenons à notre Aya qui, hochant doucement la tête, s’était retournée vers Temori. Elle lui adressa un sourire et haussa les épaules

« Je ne suis pas une spécialiste dans les matières scientifiques mais les cours de première année ne sont pas bien difficile » déclara-t-elle calmement « après ce n’est pas en une heure qu’on va pouvoir faire grand-chose. J’ai encore envie de faire quelques kata tout à l’heure, après le repas » Elle esquissa un sourire désolé puis haussa les épaules « Le mieux serait que tu ailles directement voir O’leary-sensei. Il est prof lui et il est payé pour radoter et expliquer » son sourire se transforma en un grimace amusé « Mais sinon, tu as peut-être des questions précises sur un sujet en particulier ? Parce que là tu me laisse dans le flou je ne peux pas vraiment t’aider … »

En réalité, les maths, ce n’était pas ce que redoutait le plus Temori, non… Elle avait seulement besoin de discuter d’une certaine chose, c’était plutôt un prétextes pour entamer la conversation.
Mais elle ne savait pas si elle avait le courage de continuer. Temori avait pourtant l’habitude de s’exprimer toujours librement, sans crainte, mais, c’était un sujet très embarrassant tout de même.
Elle réfléchissait alors, comment elle pourrait bien s’en sortir… Autant jouer franc jeux, même si c’était difficile de demander ce genre de conseil, elle avait besoin d’une réponse.
Temori avait effectivement besoin de cours de soutiens, mais pas vraiment pour les math …

« - Euh… Voilà, en vérité, j’aurais besoin que tu m’aides, j-je suis amoureuse d’un garçon et j’aimerais trouver un moyen de lui avouer, je n’ose vraiment pas aller le voir… »

C’est sûr que, cette fois-ci, le message ne pouvait pas être plus clair, Temori avait énormément prit sur elle pour pouvoir tout dire d’une seule traite. Mais, si elle s’adressait à la mauvaise personne ? Peut-être qu’Aya ne saura pas non plus quoi lui dire pour l’aider ? Temori regrettait déjà de s’être confiée, elle devait paraître vraiment très ridicule.
Il est vrai aussi que Temori n’a encore jamais eut de petits amis, elle est vraiment timide sur ce genre de choses, c’était surement le seul sujet qui pouvait lui clouer le bec en à peine quelques secondes, elle qui avait pourtant appris à parler sans gène… Cela la dérangeait vraiment, mais, parler aussi « facilement » comme elle venait de faire l’impressionnait beaucoup, même si pour certaines personnes cela pouvait sembler anodin.
Après réflexion, même si Aya lui donnait quelques solutions, est-ce qu’elle arriverait à les mettre en œuvre ? Mais, après tout, Temori n’avait pas encore entendu ce qu’elle pourrait lui dire, elle ne pouvait donc pas déjà savoir si elle pourrait le faire.

Temori ne regardait même pas Aya, elle avait peur que cette dernière la juge sur son manque de confiance en elle. Malgré que ce soit la personne à qui elle avait décidé de se confier, elle ne savait vraiment pas à quoi s’attendre…

Aya fixa la jeune fille, un ai choqué sur le visage. C … comment ? Non ! Pas l’amour ! Enfer blâme et damnation ! La karatéka laissa tomber le cahier et se redressa vivement avant disparaître par la porte à la vitesse de la lumière. Le tout en criant à l’infamie, cela va de soit.

Oui, Aya aurait adoré réagir de la sorte, mais pas là. Notre jeune fille était certes assez étonnée par les dires de sa coloc, mais bon, que voulez vous ? Elle était jeune et à 16 ans les hormones étaient encore en pleine action. Qu’elle veuille se confier à quelqu’un de plus âgé qui avait aussi plus d’expérience dans la vie était donc tout à fait normal. De plus, Temori était mignonne, Aya ne pouvait donc pas l’envoyer balader.

Alors, hochant doucement la tête, notre jeune femme abaissa le cahier et le posa sur le bureau avant de sourire à Temori. Elle se tourna ensuite complètement vers sa coloc et haussa les épaules

« Je vois … » Elle se pencha légèrement vers la jeune fille, posant ses mains à plat sur ses cuisses « parle moi un de ce jeune homme. Beau ? J’imagine que oui. Grand ? Petit ? Quelle classe ? Comme tu l’as connu ? Dit moi tout ! »

Oui, Aya était très curieuse, c’était un fait indéniable. Mais elle se sentait obligé de connaître quelques détails afin de savoir dans quoi elle s’engageait lorsqu’elle conseillera à sa coloc se qui serait le mieux à faire.

Temori cru un instant qu’Aya était choqué d’avoir entendu ce qu’elle venait de dire, puis cette dernière commença à lui poser plein de questions comme « parle moi un de ce jeune homme. Beau ? J’imagine que oui. Grand ? Petit ? Quelle classe ? Comme tu l’as connu ? Dit moi tout ! » … A vrai dire, Temori n’avait pas très envie de révéler l’identité de son amoureux secret :

« - Euuh… et bien oui, il est beau et il est gentil aussi … »

Elle ne voulait pas vraiment parler de lui, mais plutôt de la façon dont-elle pouvait lui avouer, même si cette idée lui paraissait complètement impossible, elle voulait vraiment essayer.
Puis elle commença à le décrire un peu plus à Aya, car cela pouvait sûrement l’aider un peu dans ses conseils :

« - Tout d’abord, eh bien, il est gentil, très gentil, toujours souriant, drôle, je dirais aussi insouciant, mais pour lui, c’est plutôt une qualité. Il n’est pas grand, mais pas non plus petit … Voilà, mais si tu as besoin d’autres informations, dis le moi. »

Temori afficha un grand sourire même si, cette fois-ci, elle n’était pas vraiment sûre d’elle. Mais bon, comme on dit « qui ne tente rien, n’a rien » alors autant tenter même si à la fin il risque de rien avoir. Il y avait comme un sens rassurant à cela, c’est vrai, elle ne voulait pas avoir de regret sous prétexte qu’elle n’était pas allée vers lui, non, même si cela pouvait paraître bizarre elle préférait avoir des regrets pour y être allée, rien d’autre, ni plus, ni moins.

Elle laissa le temps à Aya de réfléchir, même si elle ne voulait pas la presser, elle était impatiente de connaître le plan d’attaque, oui, vous avez bien entendu, « le plan d’attaque »… Temori qui avait l’habitude de se battre, avait voulu considérer ça comme un plan militaire, c’était sûrement plus facile à intégrer, pour elle, qu’un nom tel que « Plan love » qui faisait un peu trop nunuche à son goût.

« - Alors, qu’en penses-tu ? »

Temori attendait avec impatience ainsi que son regard plein d’étoiles, la réponse de la jeune fille.