[PV : Akihito, Nathan, Ryosuke, Tatsuya]

Tout avait commencé par une dispute un peu vive entre un élève de 1ère année un peu trop sur de lui et arrogant et un 3ème année dédaigneux qui avait à peine tourné la tête pour regarder la place qu'occupait son kohai, tellement en dessous de lui sur l'échelle de l'évolution lycéenne. La raison de la dispute avait été effacée de la mémoire estudiantine parce l'insulte qui avait suivi, susurrée non pas en pleine face, mais répétée dans la cour et dans les clubs comme un mantra odieux que murmuraient les première année entre eux. L'action avait fait grincer les dents de plusieurs élèves, mais les plus jeunes restaient prudents : impossible de coincer le fauteur de trouble premier entre quat'zyeux pour lui expliquer son point de vue sur la question. Son "poing" de vue, pour faire un mauvais jeu de mot.

Qui le premier avait eu l'idée de cette contre-offensive tellement délirante qu'elle ne pouvait que marcher ? Eiji n'arrivait plus à se souvenir précisément qui avait proposé l'idée – surement en plaisantant – qui avait fait marrer les garçons de la 3-A, mais quelques jours plus tard, un petit mot s'était retrouvé dans tous les casiers – à l'exception de celui du Président du Conseil.

Citation :

Mes chers collègues de 3ème année, l'heure est grave ! Un sale gosse de 1ère année a osé prétendre que les 3-A manquaient de courage, et qu'à part lécher les culs des profs, nous ne faisions rien.
Nous nous devons de leur prouver le contraire, et montrer que nous ne léchons pas des culs, bien au contraire o/
Rendez-vous en salle des profs vendredi soir pour se faire !

Eiji avait presque oublié le message, avant d'en reparler à Ishiin lors de leur entrainement ensemble cet après-midi là, pendant une pause bien méritée entre deux séances de course intense qui les avait laissés à bout de souffle. Le roux avait apprécié leur premier entrainement ensemble, et les autres sessions avaient vite suivies, Eiji appréciant vite la bonne humeur tranquille de l'autre troisième année, et sa manie d'apporter une quantité astronomique de gâteaux ou barres céréalières avec lui quand il allait courir, comme par peur de mourir d'inanition après une course trop longue.
Le message avait fini par être évoqué... et c'était sur un sourire complice que les deux garçons avaient fini par se donner rendez-vous dans la salle des profs, Ishiin promettant de rameuter certains de ses colocataires avec lui, Eiji promettant quant à lui de ne surtout pas prévenir les siens. Il aurait peut-être parlé à Hugh de la sortie s'ils se parlaient encore, mais pour le moment, la chambre 102 était un ballet d'évitement plutôt qu'une chambre soudée.

Minuit, l'heure du crime.
Se glisser dans le bâtiment Edo, toute lumière éteinte, n'était pas chose aisée, mais être président du club de Kendo avait ses avantages : sous prétexte d'aller en salle du conseil juste avant l'heure de fermeture officielle, le jeune homme en avait profité pour laisser discrètement une des portes entrouverte. Il n'était de toute façon pas rare que la salle du conseil reste ouverte bien plus tard que les heures légales, ses membres y travaillant régulièrement à des heures indues, si bien que son passage n'avait surpris personne. Le retour en douce avait un goût d'interdit qui lui laisser sur les lèvres un petit sourire amusé. Eiji passa dans le secrétariat, étrangement morne et difficilement reconnaissable quand il n'était pas animé pour s'arrêter au niveau des casiers devant la salle des professeurs. Nulle lumière ne filtrait sous la porte pour indiquer la présence de quelqu'un.

Un bruit se fit entendre derrière lui et le jeune homme se retourna d'un coup, son cœur ratant un battement, avant de reconnaître la silhouette d'un des garçons de la 3-A, complice dans cette affaire. Une expression soulagée se peignit sur son visage alors qu'il reprenait son souffle. Il n'aurait pas cru être si tendu...

" Tu m'as fait peur..."

Les petits élèves premières années pouvaient être très désagréables. Non pire. Complètement con et débile. Franchement, quand lui, Nathan Scott avait eu leur âge, il n’avait jamais été aussi intolérant et n’avait jamais osé être aussi désagréable avec ses ainés. Non, Nathan n’avait pas non plus été le petit adolescent tout mignon et innocent –Dieu sait qu’il en avait fait baver à ses parents en passant par sa crise de l’âge bête- mais jamais, non jamais il ne s’était attaqué à plus âgés que lui. Mais la génération avait changée, et celle-ci était vraiment chiante –ne mâchons pas les mots.

Ce fût donc, sans grand étonnement, que Nathan avait apprit qu’un gosse de la 1-A avait sous-entendu que les grands de la 3-A étaient trop lèche cul avec les professeurs et tellement peu courageux qu’ils n’oseraient jamais entreprendre quelque chose. Pour leur prouver le contraire, un jeune homme de la classe avait proposé une contre offensive plutôt marrante. Mais celle-ci était vite sortie de l’esprit de notre jeune français, jusqu’au jour où, en ouvrant son casier, un mot lui tomba entre les mains. En lisant ce qu’il y avait griffonné dessus, Nathan esquissa un sourire amusé et hocha la tête. Se venger et prouver le contraire ? Il était de la partie, lui.

Ce fut donc, a minuit tapante que Nathan sortie doucement sur la pointe des pieds de sa chambre. Il avait opté pour un habit tout en noir, ce qui l’avait fait pas mal rire. Alors qu’il marcha à pas feutrer le long du couloir, le doute se mit en place. Et si un prof les interceptait pendant qu’ils faisaient leur coup monté ? Ils pourraient risquer gros sur leur avenir dans cette école. Mais bon, pour l’instant, la 3-A devait montrer de quoi elle était capable. Nathan avait répondu présent, il n’allait pas se débiner maintenant.

Pas maintenant alors qu’il bifurqua sur la gauche et s’engagea dans le couloir se dirigeant vers la salle des professeurs. Alors qu’il s’avançait, son pied droit rencontra le planché à l’endroit même où celui grinçait. Se figeant, Nathan se mordit la lèvre inférieure et retint sa respiration. Le couloir était calme. Alors, se détendant, notre jeune homme releva son regard qui tomba sur une silhouette. Celle-ci s’approchait dangereusement de lui et son cœur fit un bon, avant qu’il ne reconnaisse la voix de Kimihiro. Soupirant légèrement, Nathan retira son pied du planché et s’avança doucement. Il afficha un sourire qui se voulait paisible –même si, dans l’obscurité, Eiji ne pouvait pas distinguer ses traits- et haussa les épaules

« Désolé, ce n’était pas voulut » chuchota-t-il alors qu’il se plaça aux côtés du jeune homme. Il lança un coup d’œil en arrière puis en avant et reporta son attention sur le kendoka « On attend qui encore .. ? »

Oui, Nathan avait répondu qu’il était de la partie sans savoir avec qui allait faire ce coup monté. Quelle intelligence …

Depuis quelques temps quand il se promenait dans le lycée, Akihito avait surpris plusieurs premières années arrêter leurs conversations à son passage. Il trouvait cela bizarre et commença à être plus attentif à ce qu'il se passait autour de lui. Il finit par avoir un résumé en écoutant de-ci de-là les conversations. Un première année aurait plus ou moins tenu tête à un troisième année, mais c'est ce qui s'était passé ensuite qui était important. Une rumeur avait fini par se répandre chez les premières années comme quoi leurs sempais de troisième années n'étaient que des lèches culs, juste bons à se faire bien voir des profs. Akihito avait vu rouge en entendant ça mais en même temps vu qu'il n'en savait pas plus, il ne pouvait pas faire grand chose. Sauf que...peu de temps après ça il avait trouvé un mot dans son casier invitant les troisièmes années à une action.

Aujourd'hui il était avec Eiji. Le premier entrainement qu'il avait fait avec lui lui avait beaucoup plu. Et depuis il essayait de venir régulièrement. Là ils profitaient d'une pause : Eiji reprenait son souffle et Akihito mangeait une barre de céréales, fidèle à sa réputation. Ils en vinrent à parler du mot sans trop le vouloir mais le sujet était tentant. Ils le survolèrent verbalement mais se comprirent rien qu'en se regardant. Il s'entendait de mieux en mieux avec Eiji.
Ils se quittèrent avec le projet de se retrouver le soir dans la salle des profs. Akihito lui avait dit qu'il en parlerait à ses coloc', ce qu'il avait fait. Il était rentré se doucher, puis profita que Yuu était absent pour en parler avec Tatsuya , puis avec Ryosuke. Il ne rentra pas dans les détails, juste l'essentiel le lieu et l'heure, pour le reste tout serait discuté sur place le soir même.

Minuit....

Il parti en direction de la salle des profs. Le bâtiment Edo. Akihito n'y avait quasiment jamais mis les pieds, alors y aller dans le noir comme ça...il n'était pas vraiment rassuré et marchait d'un pas hésitant de peur d'entendre un bruit ou pire de croiser un prof dans un couloir. Il arriva aux abords du secrétariat, traversa le couloir et se dirigea vers la salle. Là il aperçut plus qu'il ne vit deux silhouettes d'ado...Soulagé que ce ne soit pas un prof il arriva par derrière et entendit un chuchotement...Il lui semblait reconnaître la voix de Nathan Scott, si il ne se trompait pas...Il ne connaissait pas beaucoup Nathan, en fait il ne le connaissait que parce qu'ils étaient dans la même classe. Il ne savait pas trop comment se faire remarquer sans leur faire peur. Quand il entendit Nathan dire "on attend qui encore ?" il en profita, et chuchotant à son tour il dit :

"Euh...ben moi déjà et normalement mes deux colocs". Il ne voyait pas bien leurs visages. Il ajouta :

"Ils ne devraient pas tarder..."

Tatsuya n'avait jamais trop prêté attention à ces problèmes de hiérarchie, et quand bien même, les quelques insubordinations auxquelles il avait été confronté ne le dérangeaient pas. Ils étaient à l'école, tous des gamins pour ainsi dire, et le concept de kohai et de sempai ne le touchait pas plus que ça. Après tout, son meilleur ami lui même était en première année, et quelque chose disait à l'étudiant que de se comporter avec lui comme un supérieur était bien la pire chose à faire.
Ainsi, au début, les rumeurs qui couraient dans les couloirs n'atteignirent pas ses oreilles. La défiance de certains premières années avec qui il parlait parfois lui paru étrange, mais Tatsuya pris le parti de se dire qu'il avait du en offenser un pour une raison idiote. Ce n'est que lorsqu'il vit le papier dans son casier que l'ampleur de la chose lui apparut. Sans chercher à rétablir son honneur bafoué, c'était la une excellente occasion de pouvoir se marrer un gros coup.

Lorsque qu'Akihito les réunit, profitant de l'absence de Yuu, il avait déjà décidé d'y aller. Seraient-ils beaucoup ? L'assurance d'avoir au moins Aki à ses côtés acheva de balayer le moindre doute, et le basketteur s'empressa d'assurer qu'il serait la. De cette façon, un peu avant minuit, tout était déjà prêt pour lui. Vêtu d'un jeans noir, d'un t-shirt sans manche de la même teinte, histoire d'être un peu discret. Se déplacer en groupe n'aurait vraiment pas été discret, aussi laissa-t-il d'abord ses deux colocataires partir, un peu surpris que Ryosuke se donne la peine de participer. Tatsuya sortit à pas feutrés, se dirigeant lentement vers le bâtiment qui accueillait leurs professeurs et le secrétariat, entre autre. Il avait pris la peine se balader rapidement sur place pour mémoriser un peu la topographie des lieux, mais l'obscurité ambiante et la légère dose d'adrénaline dans son sang l'empêchait de vraiment se concentrer.
L'étudiant atteint tout de même sans embûche le bon bâtiment, et commença par se tromper de couloir...Il se rendit heureusement assez vite compte de sa méprise et revint sur ses pas, passant devant le secrétariat, et rejoignant le petit groupe de ses camarades.

Il leva une main pour les saluer, puis pris la parole, tout sourire, l'air un peu taquin. Une chose est sure, lui s'amusait déjà beaucoup.

« Tout ce monde, ça fait chaud au cœur. »

Qu'Eiji soit la ne le surprenait pas, et Tatsuya lui adressa un rapide sourire. Bien, ils étaient un bon petit groupe, n'attendant sûrement personne d'autre.

« A moins que notre cher président ne se joigne à nous, je crois qu'on est au complet...Vous avez de quoi ouvrir la porte ? »

Il s'approcha un peu de la salle, guettant tout de même derrière lui au passage. L'idée de s'infiltrer dans une salle la nuit, et de s'attirer de gros ennuis, aurait du l'inquiéter mais...Au lieu de ça, comme d'habitude lorsqu'il risquait quelque chose, il sentait son cœur palpiter doucement dans sa poitrine. L'excitation, plus que la peur, était présente chez lui.

Eiji offrit un sourire dissimulé dans l'ombre à Nathan. De tous les garçons de la classe, Nathan était le dernier dont le nom lui serait venu en tête pour ce genre d'expéditions. Discret et calme en classe, il n'avait pas l'image de l'élève qui se livrait aux expéditions nocturnes. Comme quoi, mieux valait se méfier de l'eau qui dort. Ishiin, suivit de près, comme prévu encadré par ses deux colocataires. La présence de Dojima avec le surprit presque plus que la présence de Scott : le kendoka était plutôt réputé pour son calme et sa pondération que pour sa propension à faire des plaisanteries... du moins de l'avis général. L'avis d'Eiji était bien plus mitigé à son égard même s'il ne l'aurait pas dit à haute voix.

Pour toute réponse à Kimino, Eiji fouilla dans sa poche pour en ressortir une petite clé qu'il leva assez haut pour que les autres garçons puissent la voir malgré la semi-obscurité ambiante. Son passage dans la salle du conseil avait eu plusieurs vocations – dont entre autre le dépôt de la liste du matériel à remplacer pour savoir si le budget du club serait ou non approuvé par le conseil . Si on lui avait un jour dit qu'être Président d'un club et dont membre du conseil lui servirait ainsi... Il aurait beaucoup mieux compris pourquoi certains adoraient leur position de Président.

" Avoir accès à la Salle du Conseil a ses avantages..." Même en parlant doucement, il avait l'impression que sa voix résonnait dans le bâtiment silencieux. "Entre autre il y a une clé pour aller dans la salle des profs pour pouvoir se servir de leur photocopieuse depuis que les secrétaires ont déclaré que les élèves mettaient systématiquement en panne la leur. "

Et jusqu'à présent, la parfaite confiance des professeurs dans leurs élèves s'était toujours justifiée : comme partout ailleurs, des salles des clubs à la moindre salle de cours. Les élèves étaient trop respectueux pour laisser des dégâts derrière eux. Eux y compris. Enfin... stricto sensu on ne pouvait pas appeler ça des dégâts, non ?
Il faudrait qu'il repasse demain matin à la première heure déposée la clé par contre. Puisque seuls les membres du conseil connaissaient son existence, sa disparation risquait de poser quelques soucis, même s'il y avait déjà du avoir le cas d'élèves étourdis qui partaient avec la clé dans leur poche le soir venu. C'était sur cette explication que comptait le jeune homme si quelqu'un passait avant lui.

La porte s'ouvrit docilement sous l'action de la clé, laissant entre-apercevoir une pièce silencieuse et vide, permettant au jeune homme de relâcher un souffle qu'il ne s'était pas rendu compte avoir retenu. Jusqu'au dernier moment, il s'était attendu à ce que l'ouverture de la porte déclenche une alarme, ou qu'un prof soit encore là à travailler silencieusement, ou à vaquer à tout occupation à laquelle pouvait s'occuper un prof hors de ses heures de cours. Sans un mot, il se dirigea vers la large baie vitrée, se cognant au passage à un coin de bureau – qui avait eu l'idée d'une disposition des bureaux aussi excentrique ? - pour tirer l'épais rideau et ainsi barrer la lumière et masquer leur présence à un éventuel promeneur nocturne qui viendrait à passer justement dans le parc à ce moment.

L'un de ses camarades avait du attendre qu'il ai finit, puisque la lumière inonda la pièce au moment exact où il se retournait vers eux. Après tout ce temps passé dans l'obscurité, Eiji sentit un sourire énorme s'afficher sur son visage au fur et à mesure qu'il remarquait un même sourire carnassier sur le visage de chacun des autres garçons. Trônant à quelques pas des bureaux, l'objet du délit était à leur portée, prêt à fonctionner.

" A qui l'honneur ?"

Ils seraient donc 5. Eiji Kimihiro, Akihito Ishiin, Ryosuke Dojima, Tatsuya Kimino et lui-même. Ces trois derniers étaient arrivés rapidement l’un après l’autre. Tous trois avaient choisi des habits dans les tons foncés, comme lui. Tant mieux. Dissimulé dans l’obscurité, Nathan afficha un sourire malicieux. Plus on était, plus c’était marrant. La seule personne à laquelle notre jeune homme n’avait pas pensé était sans doute Ryosuke qui avait l’aire d’être quelqu’un de plutôt calme, préférant se tenir loin de tous ce qui pourrait éventuellement lui attirer des ennuies.

Mais bon, comme on le dit si bien « on ne voit qu’une infime partie du Iceberg, la majeure partie est dissimulé sous l’eau ». Nathan ne connaissait le jeune homme et ne pouvait donc que juger. Mais soit. Ce fut avec un certain étonnement qu’il vit Eiji sortir une clef et dire qu’il avait accès au conseil des élèves. Hm, il était coloc avec Kanta, il aurait peut-être tout simplement put voler l’objet ? M’enfin, sans se poser plus de questions et sans se triturer d’avantage l’esprit, Nathan suivit le meneur du groupe à l’intérieure et se raidit légèrement lorsque la porte se referma derrière eux. Sentant son cœur s’emballer légèrement, il esquissa un sourire amusé. L’adrénaline commençait à faire son apparition ? Allez savoir.

Nathan lança un coup d’œil en arrière vers les autres tout en s’avança puis se dissimula derrière le rideau qui était là pour cacher la lumière de la photocopieuse. Le jeune français se retourna et fixa la machine. Ils allaient donc réellement photocopier leurs fesses et accrochés les images aux murs de la salle des profs ? Hm, ça promettait d’être grisant. Avec la lumière qui illumina à présent la pièce, Nathan put distinguer les sourires tout aussi malicieux et amusé que le siens de ses camarades, lorsqu’Eiji prit la parole, demandant qui voulait commencer. Affichant une moue de réflexion, Nathan lança un coup d’œil à la photocopieuse et hésita quelques instants avant de se retourner vers Eiji. Une mine déterminée avait prit place sur son visage.
« Faut bien que quelqu’un fasse le premier pas. »

Certes, il aurait pu attendre que quelqu’un d’autre se désigne, mais il aimait bien prendre les devants. Alors, observant les autres, tour à tour, il hocha une fois la tête puis se détourna et se dirigea vers la machine. Il inspira profondément alors qu’il ouvrit le couvercle, et lorgna au dessus de son épaule

« Je compte sur vous pour me couvrir, hein »

Il réafficha son sourire amusé, puis déboucla sa ceinture, déboutonna son pantalon et le baissa avant de se hisser sur la machine. Une fois installé et releva son regard vers les autres et haussa une épaule. Ouais, il se sentait un peu con là, mais soit. Les autres allaient aussi y passer, donc s’ils se moquaient de lui, il pourrait leur rendre la monnaie de leur pièce. Heureusement aussi qu’il n’était pas du genre pudique.

« J’vous laisse faire le reste » dit-il en désignant le bouton on/off et priant pour qu’aucun des surveillants de faisaient sa ronde pendant que la machine était en route.

A peine quelques instants après son arrivée, Ryosuke apparut et s'assit à côté d'Akihito. Akihito sentit immédiatement que son ami n'était pas dans un état de tension identique au sien. Akihito était excité à l'idée de ce qu'ils allaient faire, Ryo lui semblait préoccupé, tendu...en fait Akihito le soupçonnait d'être venu juste pour veiller sur eux, de toute façon il était là c'était tout ce qui comptait pour le karatéka. Arriva alors Tatsuya qui posa la question qui brûlait les lèvres d'Akihito : comment ouvrir la porte ? Mais c'était sans compter sur l'organisation d'Eiji, qui à peine la question posée brandit fièrement la clé de la salle ou du moins ce qui ressemblait à la clé pour le peu qu'il en voyait étant donné l'obscurité environnante. Il expliqua qu'avoir accès à la salle du conseil avait ses avantages. Oui là Akihito voyait bien quels genres d'avantages...pratique...

Akihito senti le stress monter en lui à la vue de la clé, le stress ou plutôt l'excitation de faire quelque chose de vraiment risqué : si un prof passait par là ils étaient tous bons pour le conseil de discipline. Eiji ouvrit la porte, entra et manipula quelque chose dans le fond de la pièce et soudain la lumière s'alluma. Gêné par cet afflux lumineux soudain, Akihito cligna plusieurs fois des yeux avant de regarder ses camarades. Tous les cinq avaient un même air sur le visage, tous savouraient cet instant : ils venaient de trouver l'objet magique et semblaient tous ravis d'être là pour s'en servir. A part Ryosuke peut être qui affichait toujours un visage inquiet, un peu comme quelqu'un sur le qui vive. Akihito réalisa qu'avec la lumière allumée, il était plus facile de repérer qu'il y avait de l'activité dans la salle mais la question d'Eiji lui fit oublier toutes ses pseudos inquiétudes : à qui l'honneur ? Voilà c'est parti, se dit notre rouquin.

Oui, c'est vrai ça...qui donc allait oser se lancer en premier. Akihito réfléchit et se dit que si il passait dans les premiers, il pourrait aider à monter la garde pendant que les autres le ferait. Puis il sourit intérieurement en s'imaginant en train d'enlever son pantalon et s'asseoir sur le copieur. Ce fut Nathan qui se décida à ouvrir le bal. Akihito fut un peu surpris mais de toute façon ils y passeraient tous, donc. Il regarda Nathan enlever son pantalon et s'asseoir sur la vitre du copieur. Nathan releva la tête vers eux avec un air qui disait qu'il se sentait un peu con, on pouvait bien comprendre ça mais pas un ne releva ce fait. Il ne fallait pas trop traîner, aussi quand Nathan dit que pour le reste il les laisser s'en occuper, Akihito se dirigea vers la machine. Pas le temps d'attendre, en fait il était pressé de faire sa connerie lui aussi. Il avança, alluma le copieur et posa son doigt sur le bouton "copie ". Là il regarda Nathan, souleva un sourcil d'un air interrogateur et dit avec un énorme sourire :

"Prêt ?"

Une vague question tournait dans la tête de Tatsu. Comment feraient les élèves, après ça, pour faire leurs photocopies en paix ? Les laisserait-on toujours utiliser celles des professeurs, ou seraient-ils tous punis par défaut, se voyant l'accès refusé ? Lui même n'avait pas une très grande utilité de la photocopieuse, retapant toutes ses notes à l'ordi dès qu'il en avait l'occasion. De toute manière, c'était trop tard, la machine était en route. Il secoua la tête et se débarrassa de ces considérations.
Le basketteur entra derrière ses colocataires, et fit quelques pas dans la pièce, s'arrêtant en sentant quelque chose frôler ses jambes. Une chaise. L'obscurité totale qui régnait dans la salle était un peu étouffante, il ne distinguait que les vagues formes des meubles, et les silhouettes de ses camarades. Enfin, les rideaux furent tirés et la lumière allumée. La clarté subite le fit cligner un peu des yeux.

Pendant un instant, son regard erra. Il n'était presque jamais venu dans la salle des professeurs. Puis le bruit d'un pantalon qu'on ouvre et qu'on descend le ramena à la réalité. Un large sourire ourlait maintenant ses lèvres, et rapidement, il se retourna vers la porte. Son réflexe était de vouloir le calfeutrer, mais Ryosuke s'en était déjà occupé. L'étudiant se rapprocha alors des deux qui se trouvaient près de la photocopieuse, discrètement, en pas de crabe, modifia le nombre de copies à sortir à 20 sur l'écran de la copieuse, et enfonça son doigt sur celui d'Akihito.

« Prêt ou pas...C'est trop tard. »

Il se retint de rire trop fort. Nathan avait l'air un peu idiot, assis ainsi sur l'appareil, les jambes pendant dans le vide, les mains sur son pantalon pour le retenir. Mais soit : Ils auraient bientôt tous l'air idiot.

« Pas trop froid aux fesses, ça va ? »

Les copies sortaient en nombre, la machine faisait du bruit. Il se saisit de l'une d'entre elle, levant le papier devant ses yeux, et hocha la tête d'un air appréciateur avant de le reposer. Lorsqu'enfin, le raffut s'arrêta, un nouveau sourire pendait aux lèvres du châtain.

« Who's next ? »

Tour à tour, il observa chacun de ses camarades. Ryosuke avait le dos tourné, occupé à faire le guet, et ne semblait pas emballé par la perspective de montrer son royal postérieur à la machine. Akihito et Eiji viendrait donc surement ensuite, quant à Tatsuya, il préférait attendre un peu, que le verre de la copieuse soit un peu réchauffé.

Eiji laissa échapper un sifflement admiratif quand une des copies fut brandie par Kimino, le laissant apercevoir une large étendue de peau grisée sur le papier. Le jeune homme dut se faire violence pour ne pas ricaner trop fort malgré toute la tentation. Ils avaient beau être seuls à l'étage, mieux valait rester le plus discret possible s'ils ne voulaient pas que l'incursion finisse plus tôt que prévu. Étrangement, cinq jeunes gens dans une pièce armée d'une photocopieuse ne donnait pas une armée parfaitement ordonnée et silencieuse.

«  Format A3 en plus ? Splendide ! »

Bercé dans une fausse sécurité par le bruit de la photocopieuse qui s'acharnait à immortaliser le derrière de Scott sur papier grand format, Eiji finit son tour des bureaux, notant l'organisation disparate qui ne pourrait qu'être rehaussée par la judicieuse application de ces décorations fraichement imprimées. Comme un kohai à sa première compétition, Eiji ne pouvait s'empêcher de se sentir surexcité à l'idée de se confronter à l'interdit, quand bien même il avait conscience de l'aspect gamin de ce qu'ils faisaient. Qu'importe... la vie aurait été bien morne sans un peu de sel.
Son regard se figea sur la photo qui ornait un des bureaux. Dans un cadre, on pouvait voir Egawa-san au côté d'autre personne, souriant et beaucoup plus jeune. C'était donc le bureau de son prof d'espagnol ? Le kendoka lança un coup d'oeil à ses camarades, vérifiant qu'ils étaient toujours concentrés sur la photocopieuse – pour ceux encore présents – avant d'attraper la seconde photo posée à côté de la première, où l'on voyait son sensei en pleine cérémonie de Kyudo, en train de tirer au côté d'une kyudojin plus âgée. La ressemblance entre eux était frappante.

« Who's next ? »

La voix manqua de le faire sortir de sa peau.
D'un geste rapide, Eiji s'éloigna du bureau et planqua la photo dans une poche de son jean avant que quiconque ai pu remarquer qu'il avait regardé quelque chose d'un peu trop prêt - l'idée qu'il serait encore plus dur de la ressortir sans se faire attraper l'effleura une seconde trop tard – alors qu'il était trop engagé dans son geste pour y remédier. Heureusement pour lui, il y avait bien plus intéressant que ses faits et gestes, lui laissant tout loisir de revenir auprès de ses complices sans récolter le moindre regard inquisiteur sur sa personne.
A la question posée à la volée, il répondit précipitamment pour masquer son inconfort : plutôt montrer ses fesses que le contenue de ses poches.

«  Ok, à mon tour. »

Les gestes du jeune homme firent écho à ceux qu'avaient eu Nathan un peu plus tôt, défaisant rapidement son jean avant de s'installer tant bien que mal sur la photocopieuse, les mains appuyées sur le rebord pour ne pas peser de tout son poids sur la photocopieuse. Ainsi posé en hauteur, dur de ne pas sentir une légère rougeur naître sur ses joues : il avait cruellement conscience du spectacle hautement amusant qu'il devait représenter. Encore que, il avait déjà du faire pire dans sa courte carrière de lycéen.

«  Allons-y... pour la gloire et l'audace ! »

Eiji leva les yeux au ciel, laissant à ses camarades le soin d'offrir à son postérieur toute la reconnaissance qu'il méritait. Quelques seconde difficiles à passer pour ensuite s'offrir le clou du spectacle : redécorer la salle des profs.

Avoir la vitre froide collée sous son postérieur nu, tenir fermement son pantalon et son caleçon dans l’espérance de pouvoir cacher d’autres parties … Jamais Nathan aurait crut se retrouver un jour dans cette position, humiliante si ce n’était pas lui avait choisit de s’assoir en premier sur la machine. Ainsi, rapidement ce fut l’excitation qui remplaça le malaise. Cette idée était quand même grandiose ! Personne d’autre n’oserait faire ça et eux, la 3-A de la Ginkgo Gakuen, ne seront plus considérer comme les troisièmes années qui n’osent rein, qui sont coincés et tout au plus de véritables lèches culs. Ça clouera le bec aux sales gosses de première année.

Après que la dernière photocopie de son derrière fut sortie, Nathan afficha un grand sourire, se tournant vers les autres, et sauta de la machine, pressé de voir le résultat. Il remonta son pantalon et son caleçon, boucla sa ceinture et attrapa le petit paquet de feuille. En regardant les photocopies il du faire un effort pour ne pas éclater le rire, se contentant de ricaner doucement. Pendant ce temps, ce fut Eiji qui se colla à la tâche. Nathan, après l’avoir observé quelques instants, se détourna ensuite vers la salle des professeurs et en fit le tour, fouillant dans quelques tiroirs par simple curiosité. En refermant un tiroir pleins de stylos, notre jeune homme eu une idée et se retourna vers ses trois complices

« Au fait, je me demandais » Il se tu quelques instants, le temps de formuler dans sa tête ce qu’il voulait exprimer « On reste anonyme, ou pas ? Parce que cette mission est quand même là dans le but de prouver que nous, la 3-A, sommes une armée pleine de bravoure et courage. » Il haussa les épaules, souriant « On leur laisse un petit mot et on leur signe un autographe sur nos photos ? » Nathan lança un coup d’œil vers ses feuilles puis releva un regard plein de malice vers les jeunes hommes « Vous êtes d’accord ? A moins que ce soit plus excitant de se laisser désirer et de laisser les profs eux-mêmes découvrir à qui ils ont affaires » Il haussa à nouveau les épaules et s’avança, se demandant à quoi ressemblait le postérieur de Kimihiro « sauf que les relations prof/élèves sont interdites. Il leur sera donc difficile, pour ne pas dire impossible, de savoir à qui appartiennent ces fessiers »

Une petite insinuation perverse plus tard, Nathan agita légèrement ses feuilles et reporta son attention sur ses interlocuteurs, curieux de voir leurs réactions et de savoir s’ils étaient partants ou pas.

Tatsuya fut plus rapide qu'Akihito pour appuyer sur le bouton du copieur, écrasant joyeusement au passage le doigt d'Aki. Et il regarda les premières copies sortir du ventre de la bête. Du format A3, logique il fallait que ce soit quand même assez grand. Il avait vraiment envie de rire mais la peur de faire trop de bruit le retint. Tatsuya en prit une et l'exhiba au dessus de sa tête comme un trophée pour que tous puissent admirer les premières images de la future déco. Akihito, à son tour, se tourna vers la pièce et ses camarades pour voir leurs têtes. Eiji siffla à la vue du A3 puis se mit à farfouiller le bureau. Akihito se détourna pour revenir sur les feuilles. Il les regardait et essayait d'imaginer la tête des profs au moment où ils verraient les murs de leur salle. Il aurait voulu être capable de voir ces réactions, ça devait valoir le détour...Par contre connaissant certains de ses profs il savait que les réactions allaient s'étendre de la simple colère à une colère noire pour d'autres. Là, Tatsuya lança un « who's next ? » qui fut attrapé au vol par Eiji qui avait décidé de prendre la place de Nathan. Pas assez rapide sur ce coup. Pas grave il passerait après Eiji. Il lui fit signe de s'asseoir et appuya sur le bouton. De nouveau la bête cracha un bon nombre d'exemplaires du postérieur d'Eiji.

Nathan, qui s'était rhabillé, furetait dans le bureau, certainement pour voir s'il ne trouverait pas quelque chose d'intéressant, et d'un coup il prit la parole. Il demanda si les 3-A allaient signer leur forfait ou pas. Akihito souleva un sourcil. Signer ? Ca va pas non et puis pourquoi pas la photocopie de la carte étudiant avec. Il fallait être fou pour laisser sa signature. Ils seraient découverts tôt ou tard, alors à choisir le rouquin préférait tard. Il décida de répondre le premier :

"Personnellement je ne suis pas pour du tout...On sera découverts tôt ou tard donc pourquoi ne pas les laisser chercher un petit peu ?", et puis cela leur permettrait de survivre un peu plus longtemps. Il se doutait que la punition serait à la hauteur de la provocation. Mais si tous les autres disaient oui...et bien soit il le ferait mais bon.

Cela dit il se reconcentra sur le copieur. En fait il trépignait. Il voulait faire sa connerie lui aussi. Il sautillait quasiment sur place en regardant les copies sortir, attendant la dernière avec impatience. Il avait fait pas mal de bêtises dans son ancien lycée, mais une comme ça jamais. Déjà se photocopier les fesses ne lui avait jamais effleuré l'esprit mais alors pour retapisser une salle de profs...là c'était du grand art. La dernière copie sortie enfin. Il releva la tête vers Eiji avec un immense sourire, toutes dents dehors, et dit en essayant de ne pas parler trop fort :

"A moi, à moi...." Une joie non dissimulée sur son visage, il regarda Eiji descendre et se rhabiller. Et enfin il s'assit sur le copieur tenant son pantalon et son caleçon. Le verre n'était plus vraiment froid. Il se cala bien, releva la tête et dit :

"Prêt à entrer dans les annales de Ginkgo Gakuen..." en cherchant des yeux celui qui allait appuyer sur le bouton, action qu'il attendait impatiemment.

Après avoir parlé, puis observé avec un sourire Kimihiro-kun s'approcher de la photocopieuse, Tatsuya s'était éloigné pour commencer son tour de la pièce. Ses yeux parcouraient les murs, les étagères, en quête d'un endroit ou cacher la caméra miniature qu'il s'était procurée. Pas plus grosse qu'un bouton, cachée dans une fausse clé usb. Très discret, assez facile à trouver sur internet. Avec ça, le jeune homme avait de quoi pouvoir admirer la réaction des leurs professeurs face à leurs postérieurs.
Un espace tout désigné se présenta alors à lui, entre deux épais volumes sur une étagère. Il prit le temps de bien la placer, sans l'allumer tout de suite. Rien n'aurait été plus idiot que de se filmer, après tout l'appareil avait de fortes chances d'être détecté à un moment ou à un autre.
L'avantage c'est qu'a ce moment la, il aurait déjà eu le temps de s'y connecter, de récupérer les vidéos qui se trouvaient dessus, et d'effacer toutes données le concernant. Et à moins qu'un hacker professionnel et particulièrement tenace ne se cache parmi le personnel de l'école, ce dont il doutait très fortement, on ne le retrouverait pas.

Une fois son méfait accompli et la petite caméra posée, le basketteur revint auprès de ses camarades. Il avait écouté d'une oreille la proposition de Nathan, mais elle l'ennuyait un peu. Quoi, se laisser avoir si facilement sans même resister ? Alors que ce serait bien plus drôle de les laisser chercher encore et encore ?

« Je suis d'accord avec Akihito-Kun, ce serait beaucoup moins drôle de se laisser attraper alors qu'on pourrait gentiment les regarder s'agiter pour tenter de déterminer le coupable... »

Ceci dit, il attrapa l'une des photocopies d'Eiji pendant que son colocataire grimpait à son tour fièrement sur la machine. Tête penchée, il observa le résultat, puis commenta, à moitié hilare.

« Magnifique Eiji-kun, tu es vraiment très, très photogénique, t'as déjà songé à... »

Avant même de finir sa phrase, et au moment ou il allait abattre son doigt sur le bouton de la copieuse, il sentit une main ferme se poser sur sa bouche, le bâillonnant. Son premier réflexe fut de vouloir se défendre, puis la voix de son colocataire parvint à ses oreilles et il se calma instantanément. L'obscurité tomba sur eux tandis que les pas se rapprochaient. Son cœur battait aux oreilles de Tatsuya, qui leva la main pour serrer un peu le poignet de son camarade, surtout pour se rassurer. Non pas qu'il soit particulièrement peureux, mais la pénombre le rendait toujours nerveux. Partagé entre excitation et peur, le jeune homme sursauta aussi en entendant l’éternuement. Puis enfin, alors qu'il devait se faire violence pour ne pas s’agripper à Ryosuke et ainsi perdre son peu de crédibilité, les pas s'éloignèrent et la lumière revint. D'un mouvement, il relâcha l'autre garçon et s'éloigna pour se ressaisir un peu.

Libéré de l'emprise du kendoka et de celle de l'obscurité, le châtain commença par ricaner un peu, puis par rire franchement.

« On est pas passé loin, heureusement que tu faisais le guet. »

Il fit un clin d’œil à Ryo, puis se détourna. L'incident était loin de le pousser à reculer, au contraire. Le mélange d'un peu d'excitation et d'un peu de peur était grisant. Par sûreté, il attendit un petit peu, puis appuya finalement sur le bouton pour lancer les photocopies du derrière de l'ogre.
Une fois ceci fait, un pauvre rouleau de scotch abandonné fut vivement agrippé, et la photocopie qu'il avait gardé en main tout ce temps se retrouva placardée fièrement sur la porte de la salle.

« Je propose qu'on commence à en afficher pendant que les dernières photocopies sortent... »

Sur un sourire narquois, Eiji allait inviter Kimino à offrir son postérieur à la vue de tous quand la lumière se coupa d'un coup, le figeant dans ses gestes. Quelques secondes d'attente où la peur se tortilla au fond de son ventre, serpent lascif, mêlé à une appréhension qui ressemblait plus ou moins à celle qu'il pouvait avoir avant un combat. Quand la lumière se rétablit, les laissant sains et saufs, Eiji joignit son rire nerveux à celui de Tatsuya, l'adrénaline pulsant dans ses veines ajoutant au plaisir de la sortie nocturne. Au moins, s'ils avaient été attrapés, il n'aurait pas été celui attrapé avec les fesses au vent, même si cela n'aurait guère joué en sa faveur pour la punition. Pour le coup, ils étaient tous dedans jusqu'au cou. Ou jusqu'aux fesses.

Parfaitement d'accord avec l'idée de son comparse, le jeune homme attrapa une poignée de feuilles et quelques morceaux de scotchs, avant de tirer la chaise la plus proche et de grimper dessus, avec la merveilleuse idée de redécorer aussi en hauteur, voir le plafond si c'était possible. Au moins, si les profs levaient les yeux au ciel devant leurs bêtises, ils auraient de quoi fixer le regard. L'aperçu de ces magnifiques fesses en A3 sur le mur ne manqua pas de lui faire lacher un nouveau ricanement digne d'un vilain psychotique d'animé alors qu'il lissait une des feuilles d'un geste emprunt de quelque chose similaire à de la tendresse.

« Je sens que les profs vont adorer... Et j'ai ptet une idée à la con pour signer sans se faire prendre, mais on verra ça plus tard.»

Son regard passa sur Dojima, qui, bien que revenu dans la salle par la force des choses, portait toujours une expression sérieuse de premier de la classe dérangé dans ses révisions, et sur le visage de Tatsuya où se lisait la jubilation devant l'accomplissement de leur plan. Le jeune homme imaginait que son visage devait porter une expression plus ou moins similaire, reflet de ce que semblaient aussi penser Nathan et Akihito. Son second n'était de bonne humeur que quand il s'agissait de l'embêter pendant un entrainement de kendo a priori.

« Oubliez pas de vous faire immortaliser aussi tous les deux, ça serait quand même dommage de rater ça... »

Enfin, surtout dommage que les profs n'aient pas suffisamment de variété dans ce qu'ils auraient le droit d'admirer prochainement. Machinalement, l'adolescent compara deux des photocopies qu'il tenait dans les mains, essayant de pointer les différentes dans les fessiers bien musclés qui se pavanaient sous ses yeux. Pour tout dire, difficile de savoir qui appartenait à quoi, sauf peut-être pour Nathan, un peu plus petit que ses deux confrères de 3-A. Il étouffa un nouveau rire en se tendant sur la pointe des pieds pour coller une feuille sur le plafond. En espérant que la chaise ne soit pas bancale et soit assez solide pour tenir le temps de son excursion, sinon il risquait de finir sur un bureau ou pire : dans les bras d'un de ses collègues de classe.

Bon ok, sa proposition faisait un gros flop, mais Nathan s’était déjà préparé mentalement à être réfuté. Et puis de toute manière, laisser les profs ruminer un peu plus longtemps dans leur coin était tellement plus excitant ! Alors, haussant simplement les épaules, notre jeune homme hocha la tête en signe d’approbation et se détourna à nouveau avec ses photocopies dans la main. Faisant le tour de la salle, il scruta les murs essayant d’y trouver un endroit intéressant et voyant qu’il pourrait cacher avec son derrière. Grimaçant légèrement, il s’avança vers le bahut sur lequel reposait la machine à café des professeurs et s’immobilisa brusquement lorsqu’il entendit la voix de Ryosuke, leur signifiant de ne plus faire de bruit.

Retenant sa respiration, il tendit les oreilles, se figeant dans son mouvement, une main posée sur l’étagère, l’autre restant levé. Déglutissant, Nathan senti son cœur faire un bon tandis que tous ses sens se mirent en alerte. Ce ne fut que lorsque Ryosuke leur signifia une fausse alerte, que notre jeune homme pu à nouveau respirer. Il expira profondément et se tourna vers ses comparses. Kimihiro était grimper sur une chaise et s’était dressé sur la pointe des pieds. Nathan soupira légèrement en l’observant, envieux de sa grande taille. Lui, n’avait pas le choix et devait se contenter d’accrocher son œuvre postérieure à hauteur d’œil. Sauf si …

Il se retourna vers Tatsuya qui venait de proposer d’aller accrocher quelques photocopies pendant que les autres sortaient de l’imprimante. Le cherchant du regard, Nathan lui fit signe de s’approcher de lui. Une fois qu’il fut assez près pour qu’il l’entende sans qu’il n’ait besoin de parler bien fort, notre jeune homme haussa les épaules et sourit doucement

« Parfois c’est vraiment nul d’être petit. Tu veux user de ta grande taille et me faire la courte échelle pour que je puisse accrocher mon derrière là-haut ? » Il désigna le haut du mur « parce que si je l’accroche là » il désigna un endroit plus bas sur le même mur « il est évident que ça restreint de pas mal les gens qui auraient pu faire ça »

Il reporta son attention sur Tatsuya et, tout en songeant au fait que ce qu’il venait de dire était assez peu compréhensible, Nathan se dirigea vers ledit mur, attrapa un rouleau de scotch et en fixa à chaque coin, se préparant mentalement à grimper au mur à l’aide de son camarade de classe

Assis sur sa photocopieuse, Akihito regardait ses camarades s'affairaient dans la salle. Tatsuya approuva l'idée de faire mijoter les profs plutôt que de signer leur forfait. Il vit son colocataire se diriger vers le copieur quand Ryosuke leur intima de se taire immédiatement. Et la lumière s'éteignit. Akihito n'était pas un grand fan du noir, alors dans ces conditions là encore moins. Il entendit bien un éternuement mais rien de plus ne se passa. Cependant son cœur avait arrêté de battre, du moins il en eut l'impression, et quand la lumière revint il respira de nouveau. Ils étaient tous soulagés que l'alerte soit passée, cela se voyait aux visages de ses camarades. Tatsuya appuya finalement sur le bouton du copieur et les images du postérieur du rouquin sortirent à leur tour.

Pendant que les copies sortaient, Akihito observait les faits et gestes de chacun : Ryosuke était toujours à la porte, Tatsuya commençait à coller des exemplaires de postérieurs, impossible de dire à qui ils appartenaient, Eiji de son côté entreprit de s'attaquer à la déco aussi tout en énonçant qu'il avait une idée "à la con" de signature, Eiji toujours une bonne idée souvent au bon moment. Et Nathan qui réfléchissait, apparemment, à où coller ses copies. Le copieur s'arrêta indiquant à Akihito qu'il pouvait descendre, ce qu'il fit en sautant, rien à craindre qu'on le voit ou pas tout le monde vaquait à ses occupations.

Il se rhabilla et examina une des copies. Il riait tout seul, si sa mère venait à apprendre ce qu'il venait de faire, il savait que la punition serait terrible. Petit déjà il avait souvenir de quelques unes bien marquantes. Il tenait toujours sa copie à la main et réalisa qu'il ne restait plus que deux candidats. Ryosuke et Tatsuya. Néanmoins, il persistait à croire que Ryosuke ne le ferait pas. Il était venu, rien que ça déjà dépassait toutes les espérances du karatéka. Il savait qu'il était venu pour essayer de les aider au cas où, la preuve c'était une bonne idée. En revanche, Akihito savait que son ami ne monterait pas sur le copieur, ce n'était pas son genre, faire des bêtises d'ados, oui mais là c'était un peu trop provocateur pour lui. Du moins c'est ce qu'il pensait...peut être se trompait-il ?

Il lança sa phrase à la volée, pas trop fort quand même :

"La place est libre. Alors qui de vous deux se sent ?" dit-il en regardant tour à tour Tatsuya et Ryosuke.

Tatusya était une personne assez consciencieuse en général. Tout en affichant les photocopies, le jeune homme prenait bien garde à bien varier les fesses. C'est vrai, ça aurait été dommage de mettre toutes les même dans un endroit concentré alors qu'ils pouvaient faire une belle mosaïque. Déjà la moitié d'un mur était recouvert lorsque Nathan l’appela à l'aide, et il se dépêcha de le rejoindre. En effet, face à tout ses camarades, il aurait été suspect que certaines affiche soient placées trop bas, quelqu'un de particulièrement futé aurait pu en avoir la puce à l'oreille.

«Ouais, j'arrive »

En quelques pas, le basketteur fut près du français, et se baissa en joignant ses mains. Lorsque Nathan plaça ses pieds dessus, le jeune homme réalisa que certains de ses camarades avaient laissés des traces sur le sol. C'est bête, avec la taille de leurs chaussures et les marques des semelles, on aurait pu les griller...Il faudrait nettoyer.
Du coin de l’œil, le châtain guettait aussi Eiji. Non pas que la chaise ait l'air vraiment bancale, mais tout de même...

« Attention Eiji-kun...Akihito-kun, tu veux bien l'aider et tenir la chaise ? »

Voir l'un de ses comparses blessé aurait complètement cassé son humeur. Et puis mine de rien, de nature assez protectrice, il n'aimait pas voir les gens blessés inutilement. Quelques instants s'écoulèrent ainsi, pendant qu'il aidait Nathan tout en surveillant le président du club de kendo.
La réaction de Ryosuke ne l'étonna pas outre mesure...En fait, il aurait été réellement surpris de le voir se joindre à eux. Heureusement, personne ne semblait vouloir forcer leur chaperon à participer à leur bêtise, et tant mieux. Grâce à lui, le petit groupe avaient évité de se faire choper en bien fâcheuse posture, et même sans ça, leur camarade aurait était en droit de refuser de montrer son derrière à la madame la photocopieuse.

Tatsuya, lui, n'allait pas rater cette occasion. Il finit par redescendre Nathan sur le sol et par se redresser.

« Eh bien il semblait que Ryosuke-kun passe son tour...à moi. »

D'un geste, l'étudiant retira sa ceinture, puis s'attaqua ensuite à baisser son pantalon. L'instant d'après, trônant fièrement sur la machine, ricanant un peu, il ne se sentait pas réellement idiot. Non, pas après que 3 de ses camarades y soient passés avant lui. Ah, quelle magnifique soirée, et quel meilleur moyen de tisser de réels liens de camaraderie ? A partir de maintenant, et tous autant qu'ils soient, les jeunes gens seraient liés par la connerie et le secret.

Le ravalement des murs de la pièce commençait à prendre forme. Devant, derrière, à droite, à gauche, et même au plafond, où que se pose son regard, un magnifique derrière était là pour accueillir ses yeux de sa superbe rotondité. Splendide. Tatsuya le dernier se joignit à la décoration, Dojima laissant bien comprendre qu'il était hors de question qu'il abaisse son image en l'offrant à la photocopieuse. Tant pis. Si ça n'avait été qu'un peu de timidité, le kendoka n'aurait pas hésité à aider son camarade à passer outre, avec l'aide disons... des bras musclés de ses comparses, mais l'agacement de la voix de l'autre laissait bien sous-entendre qu'il ne goutait pas forcément de la plaisanterie.
Bizarrement, avec le genre de regard que l'autre avait su lui lancer, il ne l'aurait pas cru terriblement pudique. Un peu trop accroché à son sacro-saint honneur ? Il devrait lui poser la question.
Peut-être. Un jour. Il n'était pas encore sur de vouloir classer l'autre kendoka dans la catégorie ami. Dans la catégorie rival de kendo adoré pour duel effréné, sans soucis. Pour le reste, il se sentait plus à l'aise avec les autres garçons présents.

« Est-ce que... »

Il n'eut pas besoin de finir sa phrase que quelqu'un glissait dans sa main quelques exemplaires des photocopies les plus fraiches. Le jeune homme s'étira pour atteindre un endroit non encore recouvert, se hissant sur la pointe de ses pieds pour se faire.
Logiquement, la chaise aurait du tenir – elle avait bien sur tenir jusque là – mais quelque chose changea son centre de gravité. Le fait qu'Akihito se soit détourné un instant, occupé à quelque chose ? Le mouvement d'air provoqué par la porte qui s'ouvrait pour laisser à nouveau entrer un Dojima dont l'expression agacée traduisait aisément qu'il commençait à souffrir de l'attente imposée par ses camarades ? Un yokai farceur qui choisit ce moment là pour tirer sur sa jambe et le faire glisser en arrière ?

Toujours est-il que la chaise et Eiji décidèrent à ce moment là de séparer leur chemin, la première se jetant en avant tandis que le second basculait en arrière, inexorablement attiré vers le sol dans une démonstration que n'aurait pas démenti Newton.
Le sol fut beaucoup moins dur que prévu, et surtout, doté de deux bras qui l'enserrèrent au niveau de la poitrine avec une douceur démentie par la fermeté des muscles qu'il pouvait sentir sous les vêtements. Une fois n'est pas coutume, le jeune homme ne put que remercier ce contact un peu trop intime qui l'avait empêché d'embrasser le sol.

Le jeune homme se passa la langue sur les lèvres, la bouche soudain bien sèche, et leva le nez pour contempler le visage de son sauveur et lui offrir ses remerciements. Il fut accueilli par un sourire moqueur qu'il avait bien trop souvent pu contempler dans le dojo de kendo, dans un visage fin encadré par une crinière brune bien trop longue pour être décente chez un homme. Forcément, de tous les garçons de la pièce, il fallait que ce soit justement celui-là. Certes, s'il était tombé sur Nathan, ils auraient fini tous les deux au sol, mais tout de même... Le kendoka ne put s'empêcher de sentir ses joues le bruler quand il adressa ses remerciements à l'autre garçon en se redressant.

«  Dojima... merci de m'avoir empêché de redécorer le sol de la salle. »

Heureusement pour Nathan, il avait des amis grands avec une âme charitable qui n’hésitaient pas à l’aider en cas de besoin. Ainsi, Tatsuya n’y réfléchit à pas à deux fois et le rejoignit rapidement pour lui faire la courte échelle. Nathan posa un pied dans ses mains jointes et se hissa. Posant une main sur le mur, il attendit d’être plus ou moins stable et remarqua avec un certain soulagement que Tatsuya n’avait pas trop de mal à le garder soulevé. Alors, souriant, Nathan lâcha légèrement le mur et tendit le bras pour accrocher ses fesses dans le coin. Une fois fini, il fit signe à Tatsuya que c’était bon et il le déposa à nouveau.

Une fois qu’il senti le sol sous les pieds, notre jeune français soupira doucement et s’apprêtait à suivre Tatsuya pour l’aidé à immortalisé son postérieur, lorsque un bruit lui fit tourner la tête, juste à temps pour voir Kimihiro chuter. Nathan écarquilla les yeux et fit un pas en avant, mais s’immobilisa en voyant qu’il tomba dans les bras de Dojima. Soupirant légèrement, il secoua la tête et se détourna. Son cœur avait manqué un battement et avait accéléré pour rattraper le temps perdu. S’efforçant de contrôler sa respiration, Nathan lança un autre coup d’œil à Eiji pour être sûr qu’il aille bien puis se détourna et observa les autres, silencieux. Abaissant le regard sur sa montre, il constata qu’il était déjà 0h45. Le mieux serait qu'ils se dépêche, car peu à peu, l'excitation de la bêtise fit place à une certaine crainte chez notre jeune homme.

Mais il prendra son mal en patience, n'ayant pas envie de presser ses camarades. Notre jeune français se contenta donc de rester immobile, les bras croisés, jetant de furtifs regard vers la porte. Puis, arquant un sourcil, il s'y dirigea.

"je remplace Dojima"

Déclara-t-il simplement en sortant dans le couloir. Refermant la porte derrière lui, il resta dans l'obscurité, attendant que ces yeux s’accommode afin de distinguer quelques choses. Tout en gardant ses mains sur la clenche, il s'adossa à la porte et soupira doucement, commençant, malgré lui, à penser aux conséquences de leur acte ...

Il avait posé la question à l'attention de ses deux amis sachant parfaitement que Ryosuke déclinerait l'invitation et ce n'était pas Akihito qui le forcerait, ni personne visiblement puisque ce fut Tatsuya qui prit place sur le copieur. Pendant que ce dernier se faisait reprographier le postérieur, Akihito avait entreprit d'aider Eiji en lui tenant la chaise, mais entendant un bruit il se tourna une fraction de seconde lâchant la chaise sur laquelle était perché Eiji...Le temps de comprendre ce qu'il se passait il était trop tard. Akihito ne réalisa pas de suite que son camarade était en train de tomber. Le rouquin était un peu comme les gosses : un truc l'intéresse et puis hop on passe à autre chose avant de réaliser que ce qu'on faisait avant n'était pas fini. Il n'avait pas voulu ça mais pourtant Eiji était bel et bien en train de tomber. Quand Akihito comprit, trop tard certes, et qu'il se retourna ce fut pour voir que Ryosuke était intervenu. Une fois de plus son ami leur avait sauvé la mise : il leur avait d'abord évité de se faire prendre et là il venait d'empêcher Eiji d'embrasser le sol avec pertes et fracas...

Akihito regardait la scène. Il se mordait la lèvre. A cause de lui Eiji aurait pu vraiment se faire mal. Comprenant que tout allait bien, il se sentit soulagé mais quand même. Il allait s'excuser auprès d'Eiji quand il entendit Nathan dire qu'il prenait la place de Ryo...bonne idée au passage. Tout penaud, il se dirigea vers ses deux camarades et les regardant il dit :

"Suis désolé, je...euh...j'ai juste lâché la chaise une fraction de seconde, je suis vraiment pas doué....Eiji pardon." En fait à part "pardon" il ne savait pas trop quoi dire, heureusement que rien de grave n'était arrivé sinon leur petite blagounette aurait tourné à la catastrophe. Sortir d'ici avec un blessé aurait gâché tout leur plaisir. D'ailleurs il réalisa que cela faisait un bon moment qu'ils étaient affairés à redécorer la salle, il n'avait pas l'heure avec lui mais il pensait qu'il devait être bien tard. Il était peut-être temps de penser à s'activer un peu...Il reprit la parole :

"Merci Ryosuke-kun...décidément tu as bien fait de venir mon ami, et il lui adressa un grand sourire, sinon vous pensez pas qu'il faudrait peut-être qu'on s'active un peu pour finir tout ça avant les premières lueurs du jour ?" En fait il commençait à sentir un peu la fatigue, et puis il se disait qu'avec le jour qui allait se lever se faufiler serait plus difficile que dans le noir complet.

[Voilà, c'est finit pour moi ^^ ]

Trônant toujours sur la photocopieuse, Tatsuya commençait à s'ennuyer un peu. Grand hyperactif, il aurait largement préféré aider ses camarades à accrocher plus de papier contre les murs, plutôt que de s'ennuyer à ne rien faire, le cul négligemment posé sur une vitre froide. Nerveusement, ses doigts trituraient le bouton de son pantalon, tandis que ses yeux se perdirent au plafond, en observant les moindres détails. L'ennui semblait toujours aider le temps à s'allonger, indéfiniment. Les secondes pouvaient rapidement se transformer en heures pour Tatsu, surtout lorsque le jeune homme était freiné dans sa connerie, même si c'était pour le bien de celle-ci. Enfin, un événement le ramena à la réalité. Sursautant à moitié, le basketteur se redressa en entendant le bruit de la chaise. Putain de chaises, à croire qu'elles n'attendaient qu'un instant inattention pour vous foutre au sol. Il amorça un geste, bien inutile au demeurant, pour tenter de venir en aide à son camarade. Fort heureusement pour eux tous, Ryosuke fut bien plus prompt à réagir. Et aussi plus proche. C'est donc avec un soupir de soulagement que l'étudiant observa Eiji tomber dans les bras de son colocataire, et qu'il se réinstalla confortablement sur la machine.

Quelques instants plus tard, et sans qu'il ne prête attention aux mots qui furent ensuite échangés, l'appareil se tut enfin. D'un bond, Tatsuya sauta de son perchoir et se rhabilla prestement. Se saisissant des dernières photocopies, il les observa d'un air appréciateur, puis se dépêcha d'aller les afficher, récupérant le rouleau de scotch abandonné par Nathan. Le jeune homme s'interrompit net, après un petit moment, en entendant son colocataire. Lentement, il se tourna vers lui en souriant très largement.

« C'est une idée de génie, ça, Ryosuke-kun... »

Ni une ni deux, sans attendre l'avis de personne, le basketteur se saisit d'une des dernières piles de papier et s'approcha des casiers pour y placer quelques fesses. Une fois ceci finit, Tatsuya en profita pour observer leur œuvre pendant un court instant. Les photocopies dans les casiers étaient le détail qui sublimait le tout. Ensuite, durant un moment, il s'attela à afficher les dernières décorations avec l'aide de ses camarades. Lorsqu'enfin leur réservoir de fesses fut épuisé, l'américain s'étira lentement et jeta un œil à sa montre. Tard, s'ils voulaient avoir au moins quelques heures de sommeil pour ne pas être trop fatigués le lendemain – ce qui aurait pu donner la puce à l'oreille d'un prof futé- mieux valait ne plus trop traîner.

« Bien...c'est fait...Je vais partir le premier, soyez prudent. »

D'un geste de la main et d'un grand sourire, il les salua tous. L'instant d'après, et non sans avoir jeté un dernier regard à la pièce, l'étudiant était dans le couloir. Discrètement, il refit le chemin inverse. La pénombre commençait déjà à se faire moins profonde, et Tatsuya n'eut aucun mal à reconnaître Nathan, plus loin dans le couloir. Un peu taquin, il posa une main ferme sur son épaule, et se pencha pour lui murmurer que c'était enfin finit, et qu'une fois qu'ils seraient tous passés, il pourrait rentrer aussi.

Sans attendre de réponse ou de réaction, il le dépassa ensuite rapidement, et se faufila en longeant le plus de murs possibles jusqu'au foyer. Tatsuya prit garde de ne fermer aucune porte, pour ne bloquer aucun de ses camarades dehors, et se glissa finalement à nouveau dans sa chambre. Quelques instants plus tard, sous les couvertures, il essayait de se forcer au sommeil, bien qu'encore trop excité par la connerie qu'ils venaient de faire.