Analepse

Lorsque Brian sorti précipitamment de la chambre, très vite suivi par Yuki, ils laissèrent Nathan seul derrière eux. Le regard fixé sur la porte qui se retombait lentement dans ses gongs, le silence emplissant la chambre, notre jeune homme ne savait pas quoi penser. Que Brian parte aussi rapidement était compréhensible étant donné qu’il suivait les cours du soir. Mais Yuki ? Resté seul avec Nathan devait réellement l’ennuyé étant donné qu’ils ne s’étaient jamais réellement parlé. M’enfin, il avait surement mieux à faire que de perdre son temps à parler un peu avec un gaijin qui n’en valait sans doute pas la peine.

Soupirant, Nathan s’était tourné et avait ressorti son violon, jouant jusqu’à ce que ses doigts semblaient être en feu et que son trop plein de concentration lui donnait mal à la tête. Il devait être 23h quand notre jeune homme alla se coucher, ignorant Yuki.

Présent.

Lorsque Nathan se réveilla ce matin là, il n’était pas très tard. Il avait, de toute manière décidé de se lever de bonne heure afin de pouvoir se préparer tranquillement. Avec Brian ils s’étaient mis d’accord d’aller au centre commercial. Une fois sur place, ils improviseront sans doute. Mais avait tout, il fallait choisir la tenue adéquate.

Nathan avait toujours prôné le jeans et le t-shirt, pull ou sweat-shirt s’il n’avait pas son uniforme de l’école. Se balader en yukata était donc une grande première pour lui. Mais ça faisait seulement deux mois qu’il vivait au Japon et devait donc d’intégrer et suivre la culture pour le moins bizarre de ce pays.

Ainsi, après avoir prit sa douche, Nathan revint dans sa chambre vêtu de l’habit traditionnel. Se demandant si un écossait en kilt devait ressentir la même sensation de nudité que lui, il poussa la porte de sa chambre et entra. Pendant qu’il referma la porte derrière lui, son regard tomba sur Brian qui avait, lui aussi, revêtu l’habillement. Esquissant un sourire amusé et discret, Nathan alla ranger ses affaire puis se tourna vers son colocataire.

« Je ne sais pas toi, mais moi je me pas vraiment à l’aise là-dedans » lui dit-il en montrant son yukata. Il grimaça légèrement puis haussa les épaules. Souriant, il s’approcha de Brian « Mais bon, on va faire avec. T’as le programme ? Tu t’es déjà renseigné sur ce qu’on devrait absolument voir et ce qu’on devrait absolument éviter? Ou est-ce qu’on improvise une fois sur place ? »

Lui, Nathan, avait entre de se renseigner un peu auprès de ses camarades, surtout Ryosuke qui était sans doute le plus traditionnel des japonais de sa classe. Mais, si Brian avant aussi réussi à grappiller quelques informations ce serait d’autant plus amusant. A moins qu’ils y allaient en touriste, ce qui était, un peu, le cas.

Brian se retourna nerveusement, sa main tirant sur un pan de la semi-robe qui ne semblait vouloir qu'une seule chose : découvrir sa poitrine, et si ce n'était le cas, ses jambes.
Le yukata avait été un cadeau d'une amie, mais décidément, Brian ne se sentait guère à l'aise dedans. Pour imiter Nathan il l'avais enfilé au dessus d'une traditionnelle paire de getas et il avait beau savoir que c'était la tenue que tout le monde portait, il avait l'impression définitive d'être déguisée comme pour Mardi-Gras. Ce n'était pas la faute des couleurs – noir et bleu foncé, on ne pouvait guère faire plus discret - mais la forme du vétement, si peu habituelle par rapport à ses habitudes d'occidentaux. Il n'osait même pas imaginer ce que ça aller donner de marcher avec, voir pire – de courir ! Après un dernier coup d'oeil à son miroir, et une petite moue désabusé, le jeune homme commença à se changer à nouveau, préférant revenir à son jean et à un t-shirt plutot que de se battre toute la journée avec un vétement doté d'une vie propre. Il haussa les épaules devant le regard interrogatif de Nathan, un sourire contrit sur le visage.

« J'ai l'impression de faire déguiser... et comme de toute façon je ne ferai pas couleur locale, je préfère autant avoir une tenue où je serais plus à l'aise. Tant qu'à faire touriste, j'assume jusqu'au bout ! »

Un clin d'oeil malicieux succéda à sa phrase alors que le yukata, dument plié, retournait à sa place dans le placard, détroné par un t-shirt noir près du corps. Après l'essai avec le yukata, il aurait presque ronronné de plaisir de retrouver un vétement aussi adapté. Sur un dernier coup d'oeil à la tenue japonaise, il referma son placard. Il espérait sincèrement trouver une autre occasion pour le portée. Une soirée ou une sortie avec d'autres japonais, quelque chose du genre ? Du moins, pas toute la journée avec tant de monde. Oui, il était difficile et le savait – c'était un jeu comme un autre de se faire accepter malgré ces petites intransigences – . Un dernier coup d'oeil sur le miroir – quelques mèches ébouriffées çà et là, rien de bien méchant – et il se retournait, souriant, vers Nathan.
Reprendre sa tenue habituelle lui avait redonné son allure décontractée habituelle. Si certaines tenues ou uniformes s'apparentaient avec des armures, le yukata devait être le degré 0 de la protection pour sa part.

« Je veux tout voir ! Plus sérieusement, j'aimerai voir la procession avant de vadrouiller entre les stands... puis remonter voir le temple, faire un voeu, trainer à nouveau... »

Le jeune homme attrapa son appareil photo et le glissa dans son sac. Il n'était pas au Japon pour y passer le reste de sa vie, si bien qu'il avait envie de prendre des photos, même si ce n'était pas forcément son truc habituellement. Il avait la vague impression de faire comme ce qu'il avait lu dans un manga : deux humains qui s'introduisaient incognito dans le cortège aux cent démons, et voyaient mille merveilles étrangères à leur univers. Et avec un peu de chance, les japonais ne tenteraient pas de les manger s'ils se faisaient reconnaître, à l'inverse des yokais de l'histoire.

« Et toi Nath, certaines choses t'intéressent plus que d'autres ? Un concours de calligraphie ou d'ikebana peut-être ? »

Malicieux, le rônin poussa son compagnon vers la porte. D'autres élèves sortaient de leur chambre, en yukata ou non. Visiblement, ils n'étaient pas les seuls à avoir décider à se rendre au festival. De manière amusante, Brian doutait d'en reconnaître plus d'un dixième une fois la marque distinctive de l'uniforme retirée. Il avait beau être au Japon depuis quelque temps... il trouvait encore qu'ils ce ressemblaient tous, ces yeux bridés.

Non, Nathan avait rêvé. Sans doute avait-il eu tellement envi que son colocataire le suive dans son délire de yukata, qu’il n’avait pas réellement regardé. Mais, au deuxième coup d’œil, il remarqua avec désarroi qu’en fait Brian avait préféré troqué l’habillement traditionnel contre des amis normaux, de tous les jours. Notre jeune homme s’apprêtait à lui faire la remarque et était sur le point de se déshabiller devant Brian pour se changer et mettre un jeans et une chemise, lorsque son colocataire le poussa vers la porte. Sans lui laisser le temps de réagir d’avantage ni de le laisser parler, il l’entraina le long du couloir. Ensemble, ils sortirent dans la cours et prirent le chemin vers le centre commercial. Là, Nathan soupira sans retenue et donna un coup de point contre l’épaule de Brian

« T’es chiant ! Pourquoi tu ne m’as pas laissé me changer ? Tsss. T’es vraiment ignoble. » Nathan haussa les épaules puis lui lança un coup d’œil « m’enfin, je ne peux pas t’en vouloir de ne pas avoir de cran. » Souriant malicieusement, il reporta son attention sur le chemin afin de ne pas foncer dans un passant. « Sinon, c’est vrai que l’ikebana m’intéresserait un peu, mais de la à participer à un concours, non merci. Je ne pense pas avoir assez de feeling en ce qui concerne l’arrangement floral. On va plutôt laisser ça aux filles … » Ces paroles pouvaient sembler quelque peu macho mais à quoi bon taire la vérité ? La gente féminines avait, généralement, plus d’idées et était sans doute bien plus accès fleurs et déco que les hommes. Mais soit. Nathan haussa les épaules « Mais je pense que le plus intéressant serait de voir sur place, non ? Genre, comme t’as dis, trainer de stand en stand, manger, boire, regarder un peu, flâner. Ou alors on s’assoit et joue à celui qui sait différencier tous les yeux bridés … »

Alors qu’il finissait sa phrase, le regard de notre jeune homme glissa lentement vers la gauche puis vers la droite, observant les inconnus. Peut-être y avait-il des connus sous les inconnus, mais quand même, ce n’était pas pareil qu’en Europe. M’enfin. Quoiqu’il en soit, Nathan attendit une quelconque réaction de la part de son colocataire, tout en songeant à comment ils pourraient rendre leur escape un peu plus amusante. Car flâner dans les rues, manger et observait pouvait être bien, mais il fallait trouver quelque chose à faire afin d’égailler le tout …

Brian laissa échapper un petit éclat de rire joueur. C'était probablement une des raisons pour lesquels il s'entendait facilement avec Nathan : le jeune homme avait naturellement bon caractère, ronchonnant bien un peu mais ne prenant jamais vraiment ombrage des taquineries de son ainé. Ce qui n'était pas plus mal, vu la propension de Brian a glissé des insinuations plus ou moins douteuses au fil des conversations.
Le trajet se déroula rapidement et sans souffrance : le bus n'était pas tellement rempli, et la plupart des présents étaient des élèves qui parlaient avec animation du festival, si bien que Nathan, aussi peu à l'aise qu'il puisse être dans son yukata, faisait couleur local. De dos, il pouvait presque passé pour un natif. Presque.

Une des phrases de Nathan lui fit pencher la tête, petit sourire aux lèvres. Ah, pour un gay, Nathan avait quand même des côtés résolument machos. A moins que ce ne soit des restes d'une éducation européenne judéo-chrétienne qui lui imposait des manières de pensée on ne peut plus cadrées. Brian passa machinalement la main dans ses cheveux, replaçant certaines mèches en se fiant au reflet qu'il voyait dans le vitre.

« Tu sais qu'au Japon, la majorité des grands maîtres en Ikebana sont des hommes ? »

Il ne résista pas à l'envie d'ébourrifer les cheveux de son compagnon alors qu'ils descendaient la rue principale. Le jeune homme se tut un instant, s'émerveillant des couleurs et des décorations de la ville. Il avait l'impression d'être passé dans un anime de Miyazaki, saturé de couleurs vives et enchanteresses si peu présentes habituellement dans la vie de tous les jours. Comme un gosse, il se laissa aller au plaisir de regarder tout autour de lui, des kimonos flatteurs des demoiselles aux stands animés. Deux enfants passèrent en courant près d'eux, un moulin à vent coloré dans les mains et un masque de démon dans les cheveux. Il les suivit longuement du regard avant de se tourner vers Nathan, sourire aux lèvres.

«  Je crois que je veux un masque de kitsune. Quand j'étais aux USA, j'avais un ami qui m'en parlait tout le temps, il adorait les dessiner sous forme humaine... je crois que c'est seulement maintenant que je vois l'intéret qu'ils peuvent avoir ! »

Il ne dépareillait au final pas tant que ça dans sa tenue totalement occidentale. Même si la majorité des gens avaient revétus le yukata, quelques âmes perdues avaient conservées une tenue moins traditionnelle, en particulier des hommes jeunes.

Tirant Nathan par le bras, Brian s'approcha d'un stand pour acheter deux masques. Attachant celui de Kitsune pour qu'il repose sur le côté de sa tête, il tendit le second, un oni, à Nathan.

«  Allez mon petit démon, à ton tour de choisir quelque chose ! »

Parfois, être petit avait de sacré désavantage. Nathan déplorait souvent son mètre soixante trois, car tous ses camarades de classe le dépassaient d’au moins 10 centimètres. Et alors ? Était-ce réellement une raison pour s’en prendre à ses cheveux ? D’autant que pour une fois Nathan avait vraiment fait un effort et avait réussi, tant bien que mal, à les avoir correctement. Et voilà que Brian se prenait un malin plaisir de les ébouriffer à nouveau. M’enfin. Soupirant doucement, Nathan secoua la tête et se passa la main dans ses cheveux afin des les aplatir et tenter de les remettre en forme.

Il n’eut même pas le temps d’enregistré ce que son colocataire dit lorsque celui-ci lui empoigna le bras et l’entraina vers un stand. Un stand de masque plus précisément. Brian en acheta deux et lui en tendit un. Son masque était vraiment horrible. Non pas horrible dans le sens moche, mais il représentait le genre de personnage qui te hantait dans tes cauchemar. Esquissant un sourire malicieux, Nathan passa l’élastique autour de sa tête et se mit le masque sur le visage.

« Bwaah, grrrr … grouuh !!! » eut-il le temps de faire avant de dégager sa vue, un sourire éternel et amusé sur les lèvres. Il soupira « aah, je fais peur à tout le monde. Obligé. » Il rigola de bon cœur puis commença à s’avance, regardant autour de lui. Il s’arrêta à un stand de tir et lança un coup d’œil plein de défis à Brian « je vais te mettre la raclé … »

Il paya donc une partie pour eux deux et le concours commença. Ça ne dura pas plus de 2 minutes que Nathan le remporta haut la main. Et ensemble ils reprirent à la route en flânant entre les quelques. Mais il était évident que notre jeune français ne pouvait pas taire sa victoire. Tous les moyens étaient bons pour se moquer un peu de son coloc

« On va dire que c’était the revenge pour ta petite victoire au match de tennis de la dernière fois, hm ? Celui qu’on n’a pas réussi à finir parce que j’étais pressé. » Il lui tira la langue et lui tapota l’épaule –ou plutôt l’omoplate- en secouant doucement la tête « soit pas trop déçu tu … HAAN ! Des Yakitori ! » Il lâcha son colocataire pour se diriger vers ledit stand puis, après avoir remarqué qu’il l’avait suivi, Nathan sourit doucement « J’ai toujours voulus en … t’en veux ? C’est moi qui offre ! »

Tellement excité à l’idée de manger de cette spécialité japonaise, Nathan en oublia complètement de finir sa phrase et n’attendit même pas la réponse de son colocataire pour commander. Il acheta donc deux brochettes de tebasaki et deux brochettes de tsukune. Il se tourna ensuite vers Brian et lui offrit un grand sourire, prit une des brochettes et les lui tendit

« T’as déjà gouté ? C’est trop bon ! »

Etre avec Nathan laissait parfois des impressions de balades dans un parc d'attraction avec un enfant surexcité – enfin, de son impression, vu que ses interactions avec les enfants avaient toujours été limitées, si ce n'étaient inexistantes – dans la foule japonaise, c'était frais, rassurant, occidentale : tout ce dont Brian avait besoin après des semaines passées dans l'ambiance japonaise, à se courber et à se creuser les méninges pour trouver les tournures de phrases les plus délicates possible pour tourner autour du non fatidique.
C'est dans ce même état d'esprit qu'il suivit le jeune homme vers un stand de tir avec un peu plus de retenue et se fit refourguer une carabine à plombs avant même d'avoir pu piper mot. Brian la regarda un instant : le modèle changeait grandement des armes plus modernes qu'il avait pu avoir en main en tant que fils de militaire. Pour un peu, il l'aurait même qualifiée d'archaïque, mais pour tirer sur des ballons, il supposait qu'il ne fallait guère plus...

Quelques coups plus tard, et le jeune américain laissait gagner de son plein gré son collègue, s'amusant à tirer de travers, voir même à viser les cordes élatiques qui fermaient les cages avec plus ou moins de succés. Son colocataire faisait preuve d'un tel enthousiasme que ça aurait été un crime que de ne pas le laisser s'auréoler de gloire sur le moment. Avec un sourire charmeur, Brian inclina la tête, reconnaissant son succès avec une petite étincelle amusée dans le regard. Certes, il risquait d'en entendre parler des lustres, mais sur le coup... le regard de Nath valait bien ça. Difficile d'oublier les passages tristes ou maussades dans lequel l'adolescent plongeait parfois, comme s'il lui plaisait d'imiter le ton mélancolique de son violon.

Victoire de courte durée, puisque Nathan se rua sur un stand de Yakitori, leur offrant des petites brochettes d'un air joyeux. Brian attrapa délicatement les offrandes, essayant de ne pas se bruler, ou pire : de se tacher avec la sauce sucrée qui coulait le long du petit bâton de bois. Devant lui, Nathan s'empifrait déjà, rayonnant de plaisir.

«  Mon ami, je pense que tu manges bien trop souvent au self du lycée, il va falloir que je te sorte un peu pour que tu apprennes à apprécier la vraie gastronomie ! »

Sur ces belles paroles, il grignota sa propre brochette, préférant comme toujours les boulettes au reste. Il finit ses brochettes sur un geste on ne peut plus non-nippon, en se suçant ses doigts nappées de sauce sucrée, avant de pécher un mouchoir en papier dans sa poche pour essayer de ne pas avoir les mains trop collantes pour le reste de la journée.
Son regard s'accrocha sur une silhouette blanche qui se mouvait gracieusement dans la foule.

« Regarde une des mikos... elle doit retourner au temple je suppose. Tu ne veux pas lui demander de poser avec toi le temps d'une photo ? Pour l'album ? »

Brian lui lança un de ses fameux sourire brillant, celui qui suffisait en général à convaincre que son idée était excellente. Longuement travaillé, ce sourire.

Décidément, le festival c’était vraiment ce dont Nathan avait besoin et cela se voyait quant à son excès de non-maturité à laquelle il se laissait aller. De toute manière, son niveau de maturité dépendait très souvent de la personne avec qui il était et, bien que Brian fût plus âgé que lui, ils se connaissaient assez bien pour que notre jeune français puisse se lâcher complètement en sa présence. Surtout dans un endroit comme ce festival qui était tellement plaisant, agréable et qui invitait à faire toutes sortes de folies.

De cette manière, Brian, qui avait visiblement laissé gagner Nathan au stand de tir, désigna une personne. Une jeune fille, une « miko » comme l’avait dit son colocataire. Ni une ni deux, notre jeune homme hocha la tête et alla accoster l’inconnue. Sans doute s’était-il mal prit car il se vit se faire remballé en bonne et due forme. Tellement qu’il en restait sur place à fixer l’inconnue qui s’empressait de rejoindre le chemin du sanctuaire. Eh ben, ce n’était pas très japonais tout ça. Soit. Nathan se retourna, regarda quelques instants Brian puis s’en approcha en affichant une moue triste
« Je viens de me faire jeter comme une chaussette pourrie … » Il soupira doucement puis lorgna au dessus de son épaule et secoua la tête « mais je ne suis pas du genre à abandonné » Fronçant les sourcils, Nathan fixa Brian de son regard saphir, brillant, puis tourna les talons « suis-moi ! On ne va pas en rester là et puis … » Il lança un coup d’œil à la Miko qui s’éloignait de plus en plus « je veux vraiment cette photo avec elle et je veux aussi savoir où elle va »

Alors, après avoir vérifié que son coloc soit d’accord avec son idée d’espionnage, Nathan lui emboîta le pas et ensemble ils partirent derrière la jeune fille. N’ayant pas de mal à se dissimulé dans la foule nombreuses, ils réussirent à la suivre jusqu’au sanctuaire où elle se rendait. Là, alors qu’elle était seule devant une statue entrain d’attendre visiblement la venue de quelqu’un, les deux jeunes hommes s’arrêtèrent un peu plus loin et l’observèrent quelques instants. Nathan secoua légèrement la tête

« Elle devait croire que je voulais la draguer … » le français lança un coup d’œil et haussa les épaules « ça veut dire que je ne ressemble pas trop à un gay, hm ? Genre je suis assez … homme pour pouvoir charmer une jeune fille. Hmmmm … » il commença à réfléchir, songeant au fait que ça pourrait peut-être être marrant d’accoster et draguer une femme. Un petit défit que Nathan se lancerait bien …

Brian éclata de rire à l'air surpris de Nathan, avant de pencher la tête en amenant une main à son menton en le caressant légèrement tout en observant le jeune homme aussi attentivement qu'il aurait observé un morceau de côte de boeuf sur l'étal d'un boucher. Longuement, il regarda des pieds à la tête, avant de tourner autour de lui, mattant au passage ces petites fesses serrées dans un yukata avant de revenir face à Nathan avec un sourire hilare sur le visage. La stupéfaction qu'avait ressenti le jeune homme à savoir qu'il n'avait pas le mot GAY gravé en lettres arc-en-ciel sur le front était vraiment trop amusante pour la laisser glisser aussi facilement.

«  Désolé de te décevoir Nath, mais tu ne ressembles pas une théière ! » Joignant le geste à la parole, Brian posa une main sur sa hanche, et leva l'autre en l'air dans un geste efféminé plus parodique que réel, imitant par la-même l'objet qu'il avait souvent entendu viter comme comparaison peu reluisante envers les gays un peu trop efféminés.

«  C'est ça de sortir incongnito aussi, sans plumes ou banderole arc-en-ciel à brandir haut dans le ciel, du coup personne ne fait la différence avec un brave petit hétéro. Bon, ne t'en fais pas, je ne pense pas qu'elle t'ai pris pour un réel japonais, c'est déjà ça. Tu vas t'en remettre ? »

Tapotant l'épaule de Nathan avec un faux air de commisération, Brian risqua un coup d'oeil à la charmante Miko qu'ils avaient suivie. A son avis, la jeune femme avait plus envie de ne pas être importunée par quiconque qu'autre chose. Comme dans un signal, deux autres mikos arrivèrent à cet instant, encadrant la première. Les trois se mirent instantanément à parler avec animation, passant sans transition du statut de femme prétresse sage à jeunes filles excitées et pleine de vie. Jolie spectacle, qui remettait les choses au clair quand à la sanctité des religions.

« Tu veux retenter trois chances avec trois essais cette fois ? Quoique, mieux, je te montre.»

Il glissa son appareil photo dans les mains de Nathan et se dirigea vers les trois jeunes filles, prenant juste le temps de se peindre une expression embarassée sur le visage. De plus près, elles faisaient plus que jeunes : elles l'étaient, probablement du même âge que lui ou à peine plus âgée. Un sourire hésitant aux lèvres, Brian se passa la main dans les cheveux avant de commencer à parler dans un japonais hésitant loin de représenter ses réelles capacités dans la langue.

« Excusez-moi... je ne veux pas... importuner, mais...Hum... »

Son regard passa sur l'appareil que tenait Nathan, puis sur les mikos avec un sourire plein d'espoir. Son hésitation et son expression délicate eurent un effet miraculeux. Avec un grand sourire, les trois jeuns femmes l'encadrèrent d'un coup, solennelles, laissant à Nathan toute latitude pour prendre une photo.

Alors ça s’en était trop ! Alors que Nathan venait tout juste de se faire rejeter et de se prendre un magnifique râteau par cette inconnue, Brian, lui, n’eut aucun mal à les faire accepter de poser avec lui. Murmurant quelque chose d’inaudible et grognant légèrement, Nathan alluma l’appareil photo et prit deux ou trois clichés puis regarda Brian qui gratifia les jeunes filles d’un sourire avant de les laisser repartir. Soupirant, notre jeune français abaissa les mains et tendit l’appareille à son propriétaire sans croiser son regard

« J’ai pris quelques photos sous différents angles. A toi de voir maintenant si tu veux les garder ou pas »

Il soupira à nouveau et porta son attention sur les autres stands. Les yakitori étaient assez salés et donnaient soif. Alors désignant un stand au pif, Nathan lança un rapide coup d’œil à son colocataire

« J’vais m’acheter à boire … »

Sans attendre la réponse de Brian, le jeune français se dirigea vers ledit Stand et prit place dans la queue. Là, le dos tourné à son colocataire, il croisa les bras et soupira doucement. Pouvait-il vraiment en vouloir à Brian d’avoir plus de charme que lui ? Non, c’était impossible. Il n’avait pas le droit. Et pourtant. Pourtant il ne pouvait pas s’empêcher de le jalouser. Peut-être par trop grand respect pour son colocataire ? Quoiqu’il en soit, bien qu’il adorait passer du temps avec Brian, qui était sans doute la personne avec qui il s’entendait le mieux, Nathan ne pouvait s’empêcher de ressentir des sentiments contradictoire à son égard.

Alors qu’il était perdu dans ses pensées il était arrivé en face du vendeur. Là, il commanda un ramune litchi, le gratifia d’un sourire et se retourna, trop vivement. Entrant en collision avec un inconnu âgé d’une trentaine d’années, Nathan eu tout juste le temps de voir le contenu de sa boisson se renverser sur le Yukata de l’homme. Ecarquillant les yeux, il fixa la tache avec effroi et se recula lorsque l’inconnu commença à l’engueuler. Il parlait tellement vite que notre jeune homme eu du mal à le comprendre et, bien que Nathan s’empresse de s’excuser, sachant pertinemment que ça n’arrangera pas de beaucoup, l’inconnu semblait réellement être sorti de ses gongs. Que faire maintenant ? Fuir et tenter de se dissimuler dans la foule ? Le problème était que Nathan n’avait pas les traits asiatiques et serait de ce fait assez repérable. Mais s’il restait là, le risque serait que l’inconnu en vienne aux mains et donc Nathan n’aurait vraiment plus aucune chance. BON DIEU ! Mais où était passé le respect des japonais, merde à la fin ! Il devait surement avoir disparu avec la lune qui s’était couchée …

Occuper à échanger quelques mots et sourires avec les mikos, Brian ne remarqua pas tout de suite le départ presque boudeur de Nathan. Ce fut après un énième salut et inclinaison – les jeunes femmes avaient apparemment pris goût à ses remerciements en japonais maladroits et s'inclinaient à qui mieux mieux devant lui – qu'il réussit à fuir en se fondant dans la foule. Son regard chercha la fine silhouette de l'européen, assez facilement identifiable à sa manière un peu empruntée de marcher avec un yukata dont il n'avait pas l'habitude.
Au final, ce fut un remous dans la foule qui attira son regard : la silhouette d'un Nathan visiblement essoufflé en émergea, le jeune homme affolé partant en courant sous les regards courroucés d'une foule visiblement peu encline à voir des jeunes gens se comporter n'importe comment lors du festival.

Observant la situation pour essayer de comprendre le soucis, Brian se déplaça discrètement pour suivre l'évolution de l'affaire, longeant des stands avec l'impression un peu bête de se retrouver dans un film d'action où il était un personnage secondaire.
Sagement planqué entre deux stands de bois bien décorés, le jeune homme réussit à intercepter Nathan et à le tirer vers lui à l'abri des regards, dans un petit coin sombre qui évitait d'être glauque à cause des fanions colorés un peu partout. Le regard malicieux, l'américain pencha la tête pour admirer l'air échevelé et hors d'haleine de son compagnon de balade.

« Tu nous fait quoi ? Tu embêtes les yakuza du coin ? »

Non qu'il croit vraiment à cette théorie, mais plutôt à celle d'un rare ronchon agacé par la maladresse d'un gaijin en cette journée festive, le genre de vieux chauvin qui posait des regards lourds de mépris sur tous les étrangers du coin et qui estimaient qu'ils feraient mieux de prendre le premier bateau venu pour quitter son île. Depuis les quelques temps où il était là, il avait souvent senti la force de ce genre de regard, qui ne venaient pas systématiquement des personnes les plus âgées comme on aurait pu le croire.

Brian avança la tête et regarda à droite et à gauche sans arriver à voir si le malotrus était toujours dans les parages. Impossible à dire, il n'avait pas bien vu la tête de l'autre personne, mais le cas échéant... avec un sourire en tranche de courge, il attrapa son propre masque de Kitsune et l'installa sur le visge de Nathan, avant de se parer lui-même du masque de l'oni. Intérieurement, il était mort de rire de la manière dont tournait les choses, même s'il n'était pas sur que ce soit le cas aussi pour Nathan. Son compagnon lui donnait parfois l'impression de dramatiser... à moins que ce ne soit lui qui prenne les choses un peu trop à la légère ? Deux notions qui se valaient à vrai dire.

«  Allez viens Chippeur, on va passer discrètement par derrière pour revenir jusqu'au centre-ville. »

L’homme se rapprochait dangereusement de lui. Trop dangereusement. Nathan osa un coup d’œil au dessus de son épaule vers Brian. Ou du moins vers l’endroit où s’était trouvé Brian il n’y avait même pas si longtemps que ça. Mais il ne voyait même pas l’ombre de son colocataire. Putain ! Au moment où Nathan aurait eu le plus besoin de lui, Brian lui faisait faux bond. Bon que faire maintenant ? Notre jeune français reporta son attention vers l’inconnu qui était maintenant bien au dessus de lui. Alors, soupirant, notre jeune homme fit une diversion, foireuse, certes, mais celui lui laissa le temps de faire un pas sur le côté et de s’éclipser en courant.

Il courra, courra, courra. Mais où ? Il n’en savait rien. Tout ce qu’il voulait c’était partir loin de cet inconnu qui était sur ses talons. Du moins, c’était ce qui semblait à notre jeune homme. Ce dernier ralenti légèrement son allure jusqu’à s’arrêter. Faisant demi-tour, il porta, essoufflé, son regard vers l’arrière, scrutant les environs avec une légère panique. Il ne voyait rien. Vraiment rien et c’était d’autant plus stressant. Mais Nathan n’eut pas le temps de continuer son contrôle qu’il senti quelqu’un lui agripper le poignet et, tirant d’un coup sec sur son bras, le mettre à l’ abri dans un endroit sombre. Se notre jeune français n’avait pas reconnu Brian à temps il aurait sans doute gueulé, aurait tenté de lever le genou dans un coup de pied bien placé et se serait à nouveau échappé. Mais là, il avait affaire à son colocataire et il souffla, rassuré de le retrouver enfin.

S’adossant à l’un des stands, Nathan se passa une main sur son visage et s’efforça de respirer profondément afin de calmer l’accélération subite de son cœur jusqu’au moment où Brian reprit la parole. Un yakuza ? Notre jeune homme rouvrit les yeux et fixa son colocataire d’un air étonné, mais n’eu pas le temps ni la présence d’esprit afin de lui répondre, que déjà il attrapa leur masques et les plaça sur leur visage respectifs. D’un geste, Brian invita Nathan à le suivre, ce qu’il fit sans hésitation.

Une fois qu’ils furent à une bonne distance du sanctuaire, Nathan soupira à nouveau, soulagé et enleva son masque, chose que fit aussi Brian, et regarda son compagnon de sortie.

« Merci, quand même » souffla-t-il plus doucement qu’il ne le voulait réellement. Il se redressa ensuite et reporta son attention sur le chemin « et puis se ce mec était vraiment un yakuza, il m’aurait suivi ou, pire, ne m’aurait même pas laissé m’échapper et m’aurait abattu devant les yeux de tout le monde avant de disparaître comme si de rien n’était » il secoua légèrement la tête puis afficha un sourire amusé qu’il offrit à Brian « sinon, on fait quoi ? Mais plus de photos, ok ? J’ai plus envie de m’enfuir, d’autant que le yukata commence vraiment à être désagréable … »

Ouais, Nathan se sentait nu avec simplement le peu de coton du yukata qui le recouvrait.

D'un doigt vengeur, Brian tira légèrement sur le col du yukata de Nathan, dénudant légèrement sa nuque et son épaule. La course effrénée avait du dénouer quelque peu la ceinture du vêtement, ou bien avait-elle simplement glissée au fur et à mesure de leur promenade ? Brian s'arréta bien avant de rendre la séance génante, se contentant d'un doux sourire de grand frère protecteur – et juste un peu moqueur – Mais voir naître cette petite bouille sur le visage de Nathan était tout simplement trop amusant ! Toutes ces années sans avoir de frère ou de soeur à enquiquiner... il devait se rattraper maintenant à dire vrai.

«  Effectivement... tu devrais resserrer un peu avant d'offrir un joli spectacle aux alentours. Je n'ai rien contre personnellement, mais... ça dérangerait peut-être les vieilles dames. »

La descente vers le centre-ville fut tranquille et sans rebondissement : la majorité de la foule semblait maintenant se rendre vers le temple pour y faire ses voeux, laissant une foule plus tranquille amassée en majorité vers les stands de nourriture. Gavé de brochettes et autres petites friandises sucrées pendant l'après-midi, le jeune homme n'avait plus vraiment assez faim pour avoir envie de clamer un bol de ramens ou d'anguilles.

Slalomant entre les stands, Brian laissa son regard vagabonder sur les différents endroits, essayant de trouver une activité intéressante pour les deux jeunes gens qui avaient eu suffisamment de sensations fortes pour l'instant. Son regard fut attiré par un stand un peu plus coloré que les autres, où se pressaient une queue de yukatas aux couleurs vives, impliquant que nombres demoiselles trouvaient l'endroit à leur goût. A y regarder de plus près, l'américain découvrit une devanture qui lui fit oublier qu'il n'avait plus faim. Sur le présentoir, une montagne de fausses glaces – aucun risque de fonte à cette période de l'année – présentait une grande quantité de parfums, de sauces, et de fruits pour un ensemble des plus tentants. Le jeune homme haussa un sourcil vers son condisciple.

« On prend une glace, on s'assoit dans un coin tranquille et on regarde passer la procession, puis le feu d'artifice, ça te dit ? Normalement, ça n'implique pas de courir ou de se faire poursuivre, ni de photos. Et ça remplacera ton soda abandonné sur un yakuza. »

Insistant le Brian ? Si peu, si peu... Mais déjà, son regard était revenu sur la devanture alors qu'il méditait sur un choix difficile. Il avait toujours été gourmand, et prompt à gouter à tout ce qui lui passait sous le nez. Les yeux plissés, son regard s'était déjà fait langoureux et le ton qu'il utilisa pour énumérer son choix aurait probablement été parfaitement adapté pour un téléphone rose. Certains détails ne trompent pas...

« Hum j'ai envie d'une vanille/chocolat/framboise, avec des morceaux de fruits rouges, de la sauce chocolat et de la chantilly. And a cherry on the top ! »

Après cette mésaventure, Nathan ne voulait qu’une seule chose : se poser ou faire quelque chose de tranquille. Pourquoi ne pas retenter de se prendre à nouveau un ramune litchi ? Peut-être même un au kiwi ? Ou devrait-il changer du tout au tout et tester celui au raisin ? Pendant que Nathan se perdit dans ses pensées, ils marchaient tranquillement en direction du centre ville et notre jeune français ne remarqua pas ce que son colocataire était entrain de lui faire. Ce ne fut que, lorsque Nathan lança un coup d’œil er remarqua ce sourire moqueur sur le visage de Brian qu’il fit un pas sur le côté et rattrapa le tissu de son yukata.

« Bon Dieu ! Brian ! » Commença-t-il avant d’afficher une moue contrariée « Combien de fois t’ais-je dis de ne pas me faire d’avances et de ne pas me déshabiller en public, hm ? Ça pourra en choqué plus d’un … » Il secoua la tête et ponctua ses dires par un sourire amusé tout en resserrant sa ceinture.

Puis, ils se remirent en route et arrivèrent au stand de toutes les convoitises. Le stand du bonheur, du paradis sur terre. Là, devant eux, se trouvait toutes sortes de glaces, de fruits et de sauces. Tous plein de truc gars et sucrés mais tellement bon qu’on ne pouvait que s’éclater la panse avec. Nathan écouta attentivement le choix de son coloc et se passa la langue sur les lèvres, salivant.

« Hm, t’as du goût, dis-donc » sourit-il, alors qu’ils firent la queue. Alors que c’était à leur tour, Brian passa sa commande. Lorsqu’il se retourna avec sa glace en main, Nathan fit un pas en avant et, regard fixé sur les glaces, il prit la parole à son tour « Pour moi ce sera une …mandarine/pistache et … basilic, tient. Avec ça des morceaux de fraises et framboise. Et recouvrez le tout d’un coulis au chocolat. Et puis n’oubliez surtout pas the cherry on the top » il ponctua sa commande par un clin d’œil à Brian

Lorsque lui aussi eu droit à sa glace, ils allèrent tous les deux se poser sur un banc. C’était d’ailleurs le seul qui était libre, mais, ironie du sort, c’était celui qui était le mieux placé. Soupirant, Nathan s’y installa et lécha sa glace avec un certain délice, tout en observant les gens.

« Dis-moi, mon ami » il lança un coup d’œil à Brian « on n’a pas eu le temps d’aller faire un veux au sanctuaire. Tu aurais demandé quoi ? »

Bien qu’il sache pertinemment que les veux ne se disent pas, Nathan était d’un naturel curieux et au moins, si Brian daignait lui répondre, il en apprendra un peu plus sur lui.

Brian se laissa tomber sur le banc avec un soupir d'aisance et un regard de gourmandise pour sa glace. Avec le soin méticuleux du gourmand qui se réserve pour les meilleurs choses, il attrapa sa petite cuillère en plastique ornée d'un ourse et poussa la cerise confite pour qu'elle s'enrobe généreusement de sauce au chocolat et de chantilly avant de la porter à ses lèvres, la goutant du bout de la langue avant de la dévorer, les yeux fermés et une expression de plaisir ultime sur le visage.

"Hum... aussi bon qu'un orgasme."

Il plongea à nouveau sa cuillère dans sa glace, la léchant avec une application qui faisait plaisir à voir ou mettez le rouge au joue, à choisir. La question lui fit rouvrir un oeil, la cuillère entre ses lèvres, alors qu'il réfléchissait à la question. Il avait vu de loin l'espèce d'arbre à voeux où était suspendu les bandelettes qui seraient ensuite brulées pour permettre aux voeux de s'accomplir. Ca ressemblait un peu aux ex-voto, ou à la manière dont les vieilles dames mettaient des cierges et priaient dans les églises chez lui, non ? Rien qui ne facine tellement le jeune homme.
Le folklore japonais était assez amusant à regarder, mais d'ici à en prendre une part active... à part en prenant des photos avec les mikos, ce n'était pas vraiment son truc. Heureusement pour lui, le festival était une chose rare, et la plupart du temps, son comportement de sage occidental incrédule ne posait aucun soucis.

"Je ne fais pas de voeux, je me débrouille pour me donner les moyens d'obtenir ce que je veux." fut la réponse assortie d'un sourire brillant comme Brian en avait le secret. Son assurance pouvait être parfois agaçante, il en avait conscience mais... à quoi bon mentir ? C'était sur lui qu'il voulait compter en premier. Et un peu de confiance ne faisait jamais de mal à personne.

"Et toi Nath ? Tu as envie de quelque chose d'inatteignable ?"

Les yeux mi-clos, les lèvres arrondies sur sa cuillère de glace, tout dans la position de Brian le rendait suggestif, même si tel n'était pas le but de la soirée. Nathan était son ami, pas quelqu'un qu'il allait séduire puis jeter quelques jours plus tard, alors autant que les choses restent simples entre eux. Après, son comportement... c'était simplement une seconde nature qui effleurait en ce début de soirée tranquille, dans la tranquillité d'une foule qui les ignorait.

La réponse de Brian n’étonnait guère notre jeune homme. Brian, du peu que Nathan ne le connaisse, n’avait pas l’aire d’être quelqu’un qui se laisse aller à sa désir. Il semblait plutôt être le genre de personne rationnel, qui garde les pieds sur terre. Mais sa question en revanche était un peu plus personnelle. Nathan immobilisa sa cuillère à mi chemin entre le pot et sa bouche et se figea quelques instants, les yeux légèrement écarquillés. Puis, lentement, il reprit ses esprits et prit la cuillère en bouche pour gouter à son mélange plus que succulent.

Que répondre à cela ? Quelle était le genre de réponse à laquelle s’attendait son colocataire et ami ? Devait-il penser aux choses matérielles qu’il désirait ou plutôt aux autres choses immatérielles ? Tant de question passèrent à travers l’esprit de notre jeune français, que celui-ci se prit le temps de savourer encore deux cuillérées avant de porter son regard vers Brian.

« Un violon ZHENG TIAN MIN, ça compte ? » Demanda-t-il sur un ton enjoué agrémenté d’un grand sourire, avant de reprendre une mine un peu plus neutre, soupirant légèrement « m’enfin, tous ça je peux me l’acheter. Un peu, beaucoup, d’économie hop le tour est joué. Mais il y a évidement des choses bien plus … importantes que je désir. »

Son regard se perdis un instant dans le vague en repensant à ses parents qui le reniaient et au fait que la France lui manquait de temps à autres, mais il préférait ne rien dire, de peur de casser la bonne humeur. Alors, relevant son regard, il adressa un plus grand sourire à Brian et replongea sa cuillère dans sa glace

« Quoiqu’il en soit, je ne sais pas si ces glaces sont meilleures qu’un orgasme mais … elles s’en rapprochent pas mal »

Il prit la cuillère en bouche et reporta son attention sur les gens qui passaient, les observant. Plus particulièrement, ce furent les jeunes hommes qui attirèrent son attention et Nathan ne se privait pas de les observer en détails. Jugé par le physique n’était pas bien vu, mais tout de même. Un bel jeune homme captait bien plus facilement l’attention qu’un autre. D’ailleurs, Brian il était quoi ? Gay ? Bi ? Hétéro ? Nathan lorgna vers lui, l’observant du coin de l’œil. A vrai dire, il ne s’était jamais réellement posé la question. Mais de toute manière, qu’est-ce que ça changerait ? Il aimait bien Brian, voilà tout.

Difficile de ne pas noter la gène dans le regard de Nathan à cet instant. Brian se concentra sur sa glace, alors que dans le ciel, les premières étoiles explosées dans un bruit assourdissant. Le regard de l'américain se riva dans le ciel, regardant avec un émerveillement d'enfant les fleurs éphémères de lumière qui naissaient et mourraient en quelques instants pour laisser place à d'autres. Sous le bruit tonitruant du feu d'artifice, la foule s'était faite silencieuse et contemplatrice, comme si tout le monde avait décidé de retenir son souffle au même moment. Cette idée lui rappelait certains concerts, quand un silence assourdissant attendait la première note, ou suivait la dernière, cet instant magique de plénitude avant la consécration.

" Tu n'as pas envie d'en parler ? "

Il avait attendu un instant de calme entre deux fusées, le moment où le ciel s'était retrouvé illuminé d'une pluie dorée qui retombait en scintillant. Il avait parlé d'une voix feutrée sans tourner le visage vers Nathan, lui laissant l'échappatoire de faire comme s'il n'avait pas entendu s'il ne souhaiter vraiment pas lui répondre. Au milieu de son côté chafouin et assurée, Brian savait faire preuve de quelques onces de pudeur et de délicatesse face aux gens auxquels il tenait – probablement le minimum de ce qu'il pouvait faire après avoir passé des journées entières à les chahuter.

Relativement bien dans sa peau et équilibré – certes, il était passé par des phases plus difficiles, et des remises en question, comme la plupart des gens – il avait parfois peine à comprendre les vraies déprimes. Il y avait toujours possibilité d'aller mieux, non ? Il avait touché du doigt la détresse profonde, avec son ex, sa peur de la maladie et de la mort, l'angoisse perpétuelle, et en était ressorti encore plus désireux de profiter de sa vie, de manière un peu égoïste. L'avoir revu en relative bonne santé ne l'avait que convaincu qu'aller de l'avant était la seule possibilité et réponse aux problèmes de ce genre.

Une goutte de sauce au chocolat coula le long de son doigt, tentatrice, et Brian ne put que lever son appendice à sa bouche pour le lécher avec plaisir, soucieux de ne pas tacher son pantalon ou sa chemise. L'idée de se balader avec des vêtements salis ou tachés faisait partie de ses hantises permanences: face à cela, perdre un peu de décorum en mettant ses doigts dans sa bouche n'était rien !

S’il voulait en parler ? Parler de quoi ? De ses parents qui le reniait à cause de son homosexualité ? De son pays natal qui lui manquait ? Du fait qu’il ne savait souvent pas comment réagir lors de rencontre avec un pur japonais de peur de froisser ce dernier ? Non, franchement, Nathan ne voulait pas se gâcher la soirée par de pensées aussi pessimistes et, surtout, ne voulait pas ennuyer Brian. Même si ce dernier lui avait proposé de lui « en parler ». Secouant légèrement la tête, notre jeune homme planta sa cuillère dans sa glace et fixa l’intérieur de son pot pendant quelques instants.

« Non … » il soupira légèrement puis redressa le regard, portant son attention sur le ciel qui offrait un spectacle des plus beaux « je n’ai pas envie d’en parler. Du moins, pas maintenant. »

Mais savoir qu’il avait quelqu’un a qui il pourrait éventuellement se confier, lui faisait chaud au cœur. Délaissant son regard du ciel, Nathan fixa son attention sur Brian. Celui-ci, gardant son regard rivé sur le ciel, n’avait pas remarqué que notre jeune homme l’observait. Ou, si c’était le cas, il ne réagissait pas plus que ça. Soupirant à nouveau, notre jeune homme garda longtemps son regard rivé sur Brian. Puis il esquissa un sourire amusé en voyant son coloc se lécher le doigt plein de sauce chocolaté avec une certaine gourmandise. Secouant doucement la tête, Nathan reporta son attention sur le ciel qui s’illumina instantanément, éclatant de toutes les couleurs. Il fini sa glace, silencieusement, appréciant le spectacle qui s’offrait à eux, puis se recula contre le dossier du banc

« On fait quoi après ? On rentre ? »

Franchement, Nathan n’avait aucune envie de rentrer. Le couvre feu des mineurs avait été levé aujourd’hui, alors autant en profiter à fond. Mais que pourraient-ils faire ? Notre jeune homme n’avait pas très envie de retourner au sanctuaire, d’autant que la fête atteignait la fin à cet endroit et rester assit sur le banc n’était surement pas ce qu’il y avait de mieux à faire. Alors, prenant appuis sur ses genoux avec ses mains, il se leva et alla jeter le pot du sa glace à la poubelle avant de se retourner vers Brian

« On bouge un peu ? » ce disant, Nathan laissa glisser son regard sur la foule, réfléchissant intensément à ce qu’ils pourraient faire maintenant.

Les yeux plissés, le jeune homme observait Nathan dans la nuit. La rebuffade vint sans surprise, le laissant pensif tandis qu'il finissait les derniers morceaux de fruits enrobés de chocolat qui avaient subsisté de sa glace. Bien trop vite, le spectacle toucha à sa fin, ne laissant sous leurs yeux qu'un ciel vide et un centre-ville perlé par les flambeaux qui donnaient des couleurs étranges aux stands encore animés. Le feu d'artifice finit, la foule avait repris vie, s'agitant entre les stands de jeu et ceux de victuailles. Les enfants et les personnes âgées avaient disparu de la foule, laissant à la place une étrange impression d'uniformité, l'obscurité appuyant sur les tons noirs de toutes ces tignasses japonaises.

Décidément, Nathan n'aimait pas rester sur place et profiter de la sérénité de l'atmosphère. Brian ne pouvait guère lui en vouloir : l'immobilisme ne lui convenait pas trop non plus, quand à la contemplation... pour un temps seulement. Il se débarrassa de sa coupe en carton maintenant vide dans la poubelle la plus proche avant de se tourner vers l'adolescent avec un regard interrogateur.

"Hum... on n'est pas obligé de rester dans la zone du festival... si on allait dans un bar ou en boite ? Enfin si ton yukata ne te gène pas trop."

Après un regard à Nathan, cela ne paraissait plus une si bonne idée. Danser alors que son yukata tenait à peine s'il courrait... sans parler de l'idée du jeune homme éméché : il risquait d'en semer son vêtement en route ! Certes, la vision serait plutôt drôle, mais il n'aimait guère jouer les baby-sitter, et il n'était pas sur que son ami lui pardonne un tour pareil.
Bien, que restait-il s'ils devaient être sages ? Le karaoké tant prisé des japonais ? Très peu pour lui, merci, la musique, il la préférait instrumentale.
Là, il devait avouer qu'il était à court d'idée et il l'exprima verbalement en poussant un long soupir théâtral, les yeux mis-clos. Avant de les rouvrir d'un coup, un large sourire malicieux barrant ses traits avec enthousiasme.

"Ou on va draguer et on fait le concours de celui qui revient au bras du plus beau trophée, tu en dis quoi Nath-chan ?"

Oui, le chan avait été choisi à dessein, et non dans un lapsus d'un étranger maitrisant mal la langue dans laquelle il s'exprimait. Il était certes un peu moins à l'aise en Japonais qu'en Russe, mais c'était la différence subtile entre maitriser à la perfection et de manière courante, et non les balbutiements d'un débutant à peine à l'aise dans sa langue.

Draguer ? Si Nathan était encore entrain de manger un morceau de framboise de sa glace il aurait avalé de travers et se serait étouffé. Brian aurait paniqué et le français serait mort. Une belle mort, cela-dit. Mais soit. Revenons au présent. Nathan fixa son colocataire des grands yeux bleus écarquillés puis haussa les épaules et afficha une moue résignée

« Pourquoi pas, ça pourrait être marrant » sourit-il « mais il faut d’abord fixer quelques règles » se mordillant la lèvre inférieure, Nathan réfléchit rapidement « tout d’abord il est normal que moi je ne peu pas aller draguer une fille, pour des raisons évidentes. » il haussa les épaules, souriant innocemment « Je ne sais pas ce qu’il en est de toi, mais … faut voir. Parce qu’une fille n’a pas la même valeur qu’un homme, pour moi. »

Nathan ou l’art de détourner une question personnelle en l’intégrant dans les soi-disant règles de leur jeu de drague. A défaut d’avoir le courage et assez de cran pour poser la question directement à son colocataire, Nathan avait préféré opter pour le fait de dissimuler la question dans ses paroles.

« Après, faut voir aussi à restreindre notre champs. Genre on ne va pas courir dans tout Tokyo dans le simple but de trouver une proie idéale, non ? » Son regard passa de Brian au bout de la rue puis revint de nouveau sur son coloc « Et est-ce qu’on se sépare aussi et on se retrouve –sobre de préférence- à un point donné ? Ou est-ce qu’on reste ensemble ? Parce que si on fait ça c’est même plus la peine de faire le concours parce qu’on est sûr de ne pas se faire accoster » il se recula d’un pas et observa Brian, souriant malicieusement « Si on me voit en si bonne compagnie, ça ne me servira à rien d’aller draguer … »

Il conclut ses paroles par un clin d’œil. Ce ne fut qu’à cet instant qu’il se rendit compte d’une chose : Brian avait ajouté le suffixe « -chan » derrière son prénom, non ? Mais ce suffixe, n’était pas destiner aux gens que l’on appréciait réellement et avec qui ont entretenait une relation particulière ? Roh et bien merde hein, Brian aurait aussi très bien pu avoir un lapsus et confondre. Se confortant dans cette idée, Nathan l’observa silencieusement, espérant secrètement avoir la réponse à se question.

Brian éclata de rire. Un long rire sonore qu'il lui fallut un long moment pour maitriser alors qu'il avait plaqué sa main sur son visage, hilare. Des petites larmes avaient perlé au coin de ses yeux. Finalement, après quelques regards scrutateurs, le jeune homme réussit à reprendre un semblant de contenance et à s'exprimer, même si ses lèvres continuaient d'être retroussées dans un charmant sourire amusé. Depuis combien de temps n'avait-il pas autant ri en une seule soirée ? Le Japon était parfois bien trop sérieux pour lui.

" Et le prix du macho de l'année par les chiennes de garde revient à Mister Scott ! Drague à ta convenance Nath, tout ira bien. Quand à où... je me vois mal faire une heure de train pour rejoindre Tokyo à cette heure, donc rester dans le coin et se rejoindre dans 2 heures ne me semble pas plus mal. Ca te va ? "

Un peu plus sobre, Brian se leva et s'étira longuement avant de se passer la main dans les cheveux, se demandant quel apparence il pouvait avoir sur l'instant. Instinctivement, il se passa la langue sur les lèvres, espérant qu'il n'avait pas un reste de chocolat en décoration.
Finir la soirée sur une note de drague... voilà qui serait amusant et lui permettrait de se lacher un peu plus que la sage image de gaijin travailleur qu'il se donnait.

Amusé, il contempla son cadet qui le regardait du coin de l'oeil, interrogateur. Il pouvait presque entendre les rouages de son cerveau quand à la question qu'il n'avait pas osé poser sur les propres préférences de Brian. La formulation de la question indiscrète avait été quelque peu maladroite, et pour s'amuser autant que par esprit de contradiction, le brun choisit de la laisser en l'air. Nathan aurait bien assez vite confirmation de ses doutes si la question le travaillait tant que ça.

" A tout à l'heure, Nath ? J'ai mon téléphone sur moi si t'as un soucis... ou si tu comptes ne pas me retrouver en fin de soirée au final."

Sur un sourire tendre et un clin d'oeil, l'américain regarda autour de lui, avant de se diriger dans la rue où il savait se trouver pas mal de bars fréquentés par les jeunes et les étudiants. Un endroit qui en valait un autre pour continuer sa soirée et commencer son petit jeu...

Lorsque Brian éclata de rire, Nathan l’observa, tête inclinée sur le côté, une moue d’incompréhension sur le visage. Ce ne fut que lorsque son colo reprit la parole, que le visage de notre jeune français se fendit en un sourire amusé. Il haussa les épaules et le regarda, innocent, l’air de dire « ben quoi ? ». Brian lui proposa ensuite de rester sur place, n’ayant pas envie d’aller jusqu'à Tokyo seulement pour draguer. Puis, avant même que Nathan n’ai pu lui demander quoi que ce soit, Brian lui adressa un dernier sourire avant de se détourner, laissant un Nathan complètement perdu derrière lui.

Soupirant légèrement, ce dernier suivit Brian du regard, remarquant qu’il se dirigea vers un bar que notre jeune homme avait, lui-aussi, repéré. Souriant légèrement, il secoua la tête et prit le chemin inverse, cherchant un bar approprié. Tout en marchant, il réfléchit à un plan d’attaque avant de s’immobiliser en apercevant une silhouette masculine un peu loin, adossée contre un mur.

Alors, prenant une attitude un peu plus descente, Nathan remit son yukata en place et souffla rapidement pour se donner du courage, puis s’avança vers l’inconnu. Usant de son charme e gaijin, notre jeune français eu vite fait d’inviter celui qui se révélait être un certain Kô, à aller boire un coup avec lui.

Pendant que, installer à une table, ils discutaient et rigolaient, le courant semblant plutôt bien passer entre eux, Nathan se surprit à observer son nouveau compagnon de soirée d’un peu plus près.

Kô n’était pas très différent des autres japonais. Il avait les cheveux mi-longs d’une couleur brune, tirant légèrement vers le roux. Constamment entrain de montrer deux rangés de dents blanches parfaitement alignées, en un magnifique sourire, il semblait avoir une joie de vivre naturelle. Ses yeux bruns noisette en forme d’amande luisaient d’une certaine malice et … il savait user de ses atouts. Pas bien grand –la même taille que Nathan à un ou deux centimètres près-, il était tout de même bien plus musclé. Cela était sans doute du à sa pratique intensive de rugby agrémenté de quelques heures de tennis. Il avait une voix tellement suave et mélodieuse, que notre jeune homme ne pu s’empêcher de l’écouter, ne voyant même pas le temps passer.

Alors que Nathan lança un coup d’œil à sa montre, il esquissa un sourire et feignis l’envie pressente afin de s’éclipser. Une fois aux toilettes, notre jeune homme envoya un sms à Brian, histoire de lui donner rendez-vous à 23h devant le banc où ils s’étaient quittés. Bizarrement, la réponse qu'il reçu n'étonna guère notre Français. Un simple mms représentant Brian entouré d'un jeune homme ... et d'une jeune femme. S'il avait été seul et si ce portable n'était pas important pour Nathan, l'objet aurait voler contre le mur accompagner d'un grand cris de rage. Autant il aimait bien Brian, autant son coloc avait vraiment le don de l'énerver parfois. M'enfin. Soupirant, il fourra son portable dans sa poche sans répondre au jeune homme puis ressorti de la pièce et se dirigea à nouveau vers Kô, en affichant un sourire afin de masqué son énervement.

Inutile de préciser le reste de soirée, mais Nathan ne retourna que le lendemain au lycée.