Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Panique tout court.

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MessageSujet: Panique tout court.   Panique tout court. EmptyMer 13 Fév - 13:07

- suite de ceci -


Erwann serra fort les fibres de cuir autour de son bassin. Il hésita à un instant crucial. Troisième ou quatrième trou ? Troisième, il sentait comme une boule d’angoisse dans son ventre, et quitte à ne pas y faire attention, il valait mieux qu’il n’ait pas envie de gerber continuellement. Et passa l’appendice de fer dans le trou et termina la fixation de ce pantalon de façon très usuelle. Il gardait la tête baissée, en redoutant chaque mot et tous les regards qu’il serait obligé de transmettre dans les quelques secondes suivantes. Il l’avait invité dans sa modeste demeure, maintenant il assumait. Après tout, il ne risquait pas grand-chose, son cœur a lui s’était refermé, pour toujours.

Quelques paroles parvinrent à ses frêles tympans. Sauf que la force des cordes vocales avait été plus qu’oscillatoire, comme des paroles que l’on dit avant de sombrer dans le sommeil, quand toutes énergies nous ont quittées. Erwann fronça les sourcils, qu’est ce qu’elle avait dit au juste ? Il se tourna en prononçant un « uuh ? » qui s’affaiblit de plus en plus avec sa rotation. Ses yeux gonflèrent avec la peur panique qui s’empara de son cœur et de son âme. Ruika gisait sur le sol, les yeux ouverts et une tache de sang sous son visage. Il ne l’avait même pas entendu tomber ! Mais quel con il était !

Pas le temps de s’engueuler lui-même. Après avoir juré à Dieu et juré tout court, il se dirigea vers elle, mais le mot exacte était « sauta vers elle »… . Le sang coulait à flot de son nez, comme si son corps voulait absolument se débarrasser de ce sang. Erwann priait pour qu’il reste à l’intérieur, il avait trop vu de sang couler par le passé. Dans une position qui ressemblait à un pénitent infirme, Erwann saisit le pauvre corps de la japonaise. Sa tête, dans sa main droite, il plongea ses yeux dans les siens, mais cette fois, il ne reçu aucune réponse, aucun mouvement, rien. C’était le néant, autrement dit, tout ce qu’il avait toujours détesté. Il devait la ramené sur Terre, sur leur Terre. Il la secouait de partout, lui parlant sachant très bien qu’elle ne répondrait pas. La boule revint dans sa gorge, mais Erwann ne voulait pas la laisser gagner une nouvelle fois, il allait faire exploser cette putain de boule trop envahissante. Le bâtiment résonna, les murs de la chambre vibrèrent légèrement. Il venait d’hurler son prénom, si fort qu’il était convaincu qu’il avait fais sursauter Satan. Il se leva et marcha vers son bureau, il en avait oublié son propre handicap : il tomba dans la seconde. Il poussa d’un arc de cercle puissant de son bras tout ce qui se trouvait à portée, faisant tout valser. Il serrait les dents, se répétant que ce n’était pas possible, que ce n’était pas vrai. Enfin après le troisième violent mouvement de bras, la chaise de bureau alla directement au sol et le téléphone portable en fit de même. Erwann ne lui laissa pas le temps de rebondir. Il appuya sur les trois touches magiques de secours. Il ne restait plus qu’à attendre.


**

Dans l’hôpital central, à 3km de Shokuboo Inochi. 11h46.


- Votre nom ?

La voix de la secrétaire était très embourbée par des années, il semblait, de tabac intensif. Elle était grace plus que de raison, et le canadien se demandait si un jour sa poitrine allait toucher le sol.

- Packey. Erwann.

Même lui ne se trouvait pas crédible. C’était insensé mais il avait gardé un certain recul sur la situation, et il se trouvait très peu crédible.

- Et vous venez pour…

Le téléphone du standard sonna, comme par réflexe, elle se jeta dessus. Sa voix devint plus aigüe, plus vivable, même si Erwann n’aurait pas su la supporter. Le visage du grand brun s’assombrit. Elle parlait à une dame qui visiblement n’avait aucun rapport avec la clinique. Erwann en fut convaincu dès lors qu’elle prononça les mots « mais non, cherche sous l’évier ». Il plongea sa main de l’autre côté du comptoir, écrasant de cette façon le combiné et faisant cesser cette conversation stérile. Il lançait quelques éclairs.

- Ruika. Akimine. Admise il y a une heure environ aux urgences.

Il marqua une pose infime, laissant à peine le temps à la secrétaire de reprendre son souffle.

- LE NUMÉRO DE SA CHAMBRE PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !

Elle obtempéra. Il fila hors de la salle du hall tandis que tous les regards étaient tendus vers lui. Mais lorsqu’il jeta un œil par-dessus son épaule, tout le monde en même temps, comme de mesure, a tourné la tête vers un magazine ou une personne. Tous, petits et grands, redoutaient déjà la Folie néo-écossaise. Il sauta les escaliers, quatre par quatre, il poussa quelques doubles portes, puis s’engouffra dans les ténèbres médicamenteuses.

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MessageSujet: Re: Panique tout court.   Panique tout court. EmptyMer 13 Fév - 14:37

* Il y avait plein de bruit. Un vacarme immense. Et une voix, très loin, qui semblait l’appeler. Mais elle ne comprenait pas. C’était quoi ce prénom qu’hurlait la voix ? C’était qui ? C’était trop faible. Trop loin. Il lui semblait qu’elle avait les yeux ouverts, mais elle ne voyait rien. Ça peut rendre aveugle de ne pas manger ? Ah, ça y est, elle voyait quelque chose. Mais ça n’avait rien du monde extérieur. C’était des images, dans sa tête. Un long chemin, avec des cerisiers en fleur sur les côtés. Au bout, il y avait une grande main. Il fallait qu’elle l’attrape. Mais c’était loin. Et elle ne savait plus marcher. Ah, mais sa mère lui avait appris à voler, elle s’en souvenait maintenant. En une fraction de seconde, elle se retrouva quelques centimètres au dessus du sol, allongée dans une position étrange. Il lui semblait qu’elle avait quelque chose sur le visage. Ses yeux étaient fermés finalement. Mais elle voyait toujours ces grands arbres. Et cette main. Il fallait qu’elle l’atteigne. Oui, il fallait avancer. C’était dur, mais elle savait voler. Elle avançait doucement, et pour la première fois, le vent s’opposa à elle. La main s’éloignait. Elle voulait l’attraper. Elle s’approcha, la main restait floue, mais elle le savait maintenant, c’était celle de son père. « Papa. » Elle tendit sa propre main à son tour, mais elle se rendit compte avec effroi que ses doigts n’étaient plus que des os couverts de sang. Le ciel s’assombrit d’un coup. Une voix hurla à nouveau. La sienne peut-être. Elle voulait attraper la main, mais elle s’éloignait. Les cerisiers pleuraient leurs feuilles. Tout était sombre. Il y avait bel et bien quelque chose qui l’étouffait sur son visage. Elle sentit une étreinte autour d’elle qui l’écrasa presque, pour la tirer hors du chemin. Vers une cage toute noire, toute petite. Et tout-à-coup, elle sentit une douleur dans le creux de son bras. Comme si on lui avait enfoncé une aiguille à travers la peau. Une boule de dégoût remonta jusqu’à sa bouche. Ça avait un goût d’horreur et de sang. Elle cracha ça hors d’elle, mais il y en avait d’autre. Et puis, quelque chose gênait.*

« Mais vite Okuni ! Faîtes quelque chose ! Elle va s’étouffer ! ».

« J’arrive, j’arrive. Hiro, tenez lui le bras. Oui voilà, comme ça. »

« L’autre bras aussi ! Elle va arracher l’aiguille ! »

« Dépêchez-vous ! Oui, le cœur, ça donne quoi ? »

« Putain ! Elle vomit encore ! »


* Pleins de voix résonnaient dans sa tête. Elle ne comprenait rien, juste des syllabes. Alors elle décida de s’endormir. De toute façon, elle n’avait plus de corps. Elle ne le sentait plus. Ah oui, elle devait être en Sibérie, c’est pour ça qu’elle avait si froid.
Et puis le néant.
Ah. Non, une lumière. Le silence. Ah, une voix. Elle pouvait l’entendre maintenant la voix. Il n’y avait plus de vacarme.*


« Vous allez bien Mademoiselle ? Vous m’entendez ? Si vous m’entendez, serez-moi la main. »

* Ah, oui, elle sentait bien quelque chose dans sa main. Elle sentait son corps. Mais elle ne voyait rien. Elle ouvrit les yeux, c’était flou. Du blanc, et du bleu tournaient au-dessus d’elle. Elle voulait répondre qu’elle pouvait parler, qu’elle allait bien, qu’elle était désolée. Mais aucun son ne sortit de ses lèvres blanches. *

« Non, ne vous fatiguez pas, ça va aller. Reposez-vous. Tout va bien Akimine-san. Oui, voilà. Fermez les yeux. Ça va aller. Tout va bien, tout va bien. »

* Et elle s’endormit à nouveau. Elle était dans un lit, elle le savait. Mais pas le lit de la chambre 39. Et la voix qui lui avait parlé n’était pas celle d’Erwann. Mais elle n’arrivait pas à comprendre, c’était trop pour elle. Des voix résonnèrent à nouveau, elle était éveillée, mais elle n’ouvrit pas les yeux, pour pouvoir entendre. *

« Vous avez les coordonnées de sa famille ? »

« Non. C’est un jeune homme de son pensionnat qui a appelé. »

« Ah, et bien où est-il ? »

« A l’accueil normalement. Voulez-vous que j’aille le chercher Monsieur Shûygo ? »

« Non, c’est bon, je vais y aller, merci. Il faut que j’arrive à contacter ses parents. De toute évidence, cette petite à besoin de dormir, et de s’alimenter normalement. »

« Mais, pourquoi pensez-vous qu’elle n’ait rien dit ? Ça n’avait pourtant pas l’air d’être la première fois. »

« Je ne sais pas, mais je vais vous demander de rester auprès d’elle si ça ne vous dérange pas, Hiro. Elle aura besoin de quelqu’un pour lui expliquer tout cela lorsqu’elle se réveillera. »

« Bien sûr. »


* Elle sentit une main se glisser à nouveau dans la sienne. Et des pas quitter la pièce. Et les images lui revinrent à l’esprit. Elle avait fait une nouvelle crise. Devant Erwann en plus. Elle avait trop honte. Elle ouvrit les yeux, il y avait un visage. Et de la lumière. Une lumière aveuglante. Elle se mit à pleurer. *

« Ne t’inquiètes pas, je ne me moquerais pas de toi. Pleure si tu as besoin de pleurer, ça va aller. Tout va aller bien maintenant, Akimine-san. »

* Alors elle laissa couler l’eau de ses yeux. De toute façon, elle ne pouvait plus l’arrêter. Une sorte de masque sur son visage rendait sa respiration bruyante. Elle serra un peu plus fort la main dans la sienne. Elle aurait honte plus tard, pour l’instant, elle voulait juste vider de son corps tout ce qui lui faisait mal, et pleurer était le seul moyen qui était à sa portée. *
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MessageSujet: Re: Panique tout court.   Panique tout court. EmptyMer 13 Fév - 19:09

Un couloir vide. Désert comme celui d’une prison, pire comme celui qui conduisait à la chaise électrique. Sombre, et effrayant. Exactement celui de la Ligne Verte, typique des hôpitaux, qu’il n’avait que trop connu.

Soudain dans ce couloir une explosion, un fracas sans nom. C’est une porte double qui s’ouvre sans caresse et qui s’éclate de chaque côté sur les murs. Ajoutez à cela un bruit de mécanique cassée, comme un moteur qui crie ses derniers kilomètres. En fait, c’était Erwann qui avait brisé un chainon de la prothèse, alors forcément, ça grinçait légèrement. Il marchait pitoyablement, mais vite. Ne prenant même plus la peine de prendre appui sur cette jambe artificielle, la laissant trainer derrière, et sautant à demi cloche pied le long de sa trajectoire.

Arrivé dans la chambre, il se planta comme un soldat devant la porte de son gradé. Il brandit sa main pour frapper, mais à peine eut il le temps de lever le point qu’elle s’ouvrit. Une lumière blanche aveuglante en sortit. Suivit d’un homme en blouse blanche, un médecin sans aucun doute. Erwann eut à peine le temps encore de voir le lit de Ruika, ainsi que tous les tuyaux qui arrivaient et partaient de son corps inanimé. Il se pencha pour voir plus… mais la porte se referma trop vite. L’obscurité à nouveau, fin de la lumière. L’homme regardait l’handicapé au garde à vous juste devant lui. Il était sur le point d’ouvrir son orifice buccal, mais Erwann coupa cet élan.

- Dites moi qu’elle va bien, supplia le grand brun.

Le médecin regarda une sorte de carnet muni d’un stylo. Puis releva les yeux vers le canadien. Il n’avait pas besoin de parler, Erwann savait lire les expressions du visage. Une fois de plus, le médecin n’eut pas le temps de placer une seule syllabe.

- Je… je peux ?

Le docteur, visiblement très dépassé par Erwann, se résigna à hocher la tête de droite à gauche. Erwann pensa « elle va mal à ce point », pour une réflexion pour lui-même. Il avait peur, les deux jeunes se parlaient peu, mais il tenait l’un à l’autre. Plus qu’ils ne voulaient l’admettre.

Erwann recula jusqu’au mur derrière lui, le même mur du couloir, puis s’y affaissa. Il se laissa glissé le long pour venir faire communion avec le carrelage froid, toujours en fixant cette fichue porte.

- J’attendrais.

Le toubib acquiesça. De toute façon il n’avait pas tellement le choix. Il fit un pas, laissant Erwann face au trait de lumière blanche qui se faufilait par en dessous la porte. Il s’arrêta, montra du doigt la jambe gauche d’Erwann, puis baragouina :

- Ahem… euh… .

- Nan nan. Pas de question, pitié.


Le médecin quitta les lieux. Erwann était seul, désespérément seul. Même si de l’autre côté de cette porte, il y avait d’autres âmes, il se sentait seul. Pour la première fois, il regretta de ne pas avoir été là plus tôt.


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MessageSujet: Re: Panique tout court.   Panique tout court. EmptyMer 13 Fév - 20:28

* Les larmes continuèrent à couler. Elle en avait tellement à verser que, pour une fois, ça lui faisait du bien. Quelques sanglots s’échappèrent de son visage. Elle devait avoir l’air pitoyable, mais elle s’en fichait. Le médecin lui avait dit qu’il ne se moquerait pas. Pendant dix minutes, elle resta comme ça, avec sa main dans la sienne. Le jeune docteur la regardait, avec un regard plein de compassion sincère, aucune agressivité, aucune moquerie. Plus personne ne la regardait comme ça. Et ça faisait du bien, des fois, d’avoir quelqu’un sur qui compter, même si c’était un parfait inconnu.

Le respirateur était maintenant posé à côté d’elle. Elle ne savait pas comment il était arrivé là, mais elle se sentait mieux sans. Et au bout d’un moment, elle s’arrêta. Parce qu’il fallait bien. Ses yeux étaient rouges, et son visage blanc et crispé. Elle voulu s’essuyer les yeux, mais elle se rendit compte qu’elle était attachée au lit d’hôpital. Elle regarda alors autour d’elle. La pièce était vaste, avec un seul lit, et une grande fenêtre qui surplombait la ville. Tout était blanc et gris, oppressant. La porte était encore entrouverte, et Ruika fût gênée d’imaginer que quelqu’un ait pu l’entendre pleurer. Et puis, ses yeux moites se posèrent sur le docteur qui lui tenait toujours la main. Ils s’adressèrent chacun un petit sourire, l’un pour s’excuser, l’autre pour donner du courage.

Et ils restèrent là, parce qu’elle n’avait pas envie de parler. Parce qu’elle avait mal à la tête. Elle jeta un coup d’œil vers son bras, pour voir l’immonde tuyau qui en sortait. Cette vision lui fit tourner la tête, et elle ferma les yeux. Son père allait arriver, à un moment où à un autre. Et elle aurait terriblement honte. Il avait d’autres choses à faire que de gérer les caprices de sa fille. Elle aurait dû faire plus attention. Lorsqu’elle eut laissé échapper son dernier sanglot, l’homme pris un mouchoir et lui essuya les yeux. Il se rassit ensuite, l’air inquiet, et se mit à lui parler. *


_ Je sais que ça n’est pas le moment, que tu es fatiguée, mais c’est dangereux ce que tu fais là. Tu as bien vu que tu n’avais plus tes règles, que tu perdais du poids. Il faut en parler dans ces cas là.

_ Je … Je sais.

_ Je ne suis pas censé t’en parler avant que l’on ait vu ton père, mais on va peut-être devoir te garder ici quelques temps. Ou t’envoyer dans un établissement spécialisé. Tu as déjà la santé fragile, tu le sais. Et si en plus tu ne manges pas, ton corps ne trouvera jamais les forces nécessaires pour se reconstruire. Tu n’as pas envie de vivre ? Tu n’as pas envie de pouvoir courir, ou danser ? Tu préfères devoir passer ta vie allongée parce que tu n’as pas les forces de bouger ?


* Les paroles du médecin lui firent tout de suite penser à Erwann. Pour une toute autre raison, lui non plus ne pouvait plus courir, plus danser. Mais il n’avait pas choisis lui. Que penserait-il d’elle ? Il la haïrait sûrement encore plus. Ça faisait longtemps qu’elle ne mangeait plus que par bribes, et qu’elle passait ses nuits à marcher plutôt qu’à dormir. Et ça avait fini par réveiller cette vieille maladie, celle qu’elle avait mit tant de temps à surpasser. Elle avait fait une première crise, une semaine plus tôt, seule dans la chambre de l’école. Personne n’avait rien entendu, et elle s’était réveillée quelques heures plus tard, avec juste du sang à nettoyer. Elle ne saignait pas avant. Ça n’était donc pas exactement la même chose. Elle savait depuis toujours qu’elle avait un problème avec son cœur, qu’elle était plus fragile que les autres. Mais voilà, ça ne l’avait pas empêché de jouer avec sa santé. Qu’allait penser Erwann ?

Des pas résonnèrent dans le couloir, et le médecin lui lâcha les mains. Il devait savoir, de toute façon, qu’il était impossible de répondre à une telle question. Vouloir ou ne pas vouloir vivre ? Qui pouvait réellement savoir … Les pas se rapprochaient, et l’unique compagnie de Ruika se leva pour sortir de la pièce. Comme elle n’entendit plus de pas, Ruika imagina que sa chambre était leur destination. Il y eut un silence, puis une voix d’homme. *


_ Qu’est-ce que tu fais là gamin ? On est dans un hôpital, pas dans un hôtel ! Et vous, Hiro, vous avez réussi à contacter le père de la fille ? Qu’est-ce que vous attendez ? Qu’elle meure ?
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MessageSujet: Re: Panique tout court.   Panique tout court. EmptySam 1 Mar - 20:50

Ce n’était plus qu’une question de temps avant que le grand canadien pète complètement les plombs. C’était la cinquième personne en blouse blanche qui passait devant lui et qui le regardait comme une sans abri. Au bout d’un petit quart d’heure, des pas résonnèrent dans la chambre face à lui. Quelqu’un marchait vers la porte, pour sortir. Erwann se releva, près à bondir dans cette salle, quitte à y laisser quelque chose. Un homme sortit, toujours à la même sauce, blouse, instrument de torture. Sa phobie des médecins lui inspira une profonde nausée. Il marcha vers la porte, mais l’homme se bloqua devant lui. Grosse erreur.

Il murmura, enfin ce ne fut pas un murmure, mais aux oreilles d’Erwann, ces paroles n’avaient pas plus d’importance que la plainte d’un esclavagiste. Par chance ou par hasard, le médecin perdit vite l’attention sur le jeune homme, attisé par ce ou cette « Hiro », il partit loin dans le couloir, et la porte était restée entrouverte. Erwann marmonna.

- Abruti.


Après un regard de dégout qui avait accompagné ces mots, il tourna la tête vers la lumière blanche. Il fit un pas en avant et poussa la porte.

Une grande lumière blanche qui provenait du jour magnifique qu’il faisait dehors vint lui picoter les rétines. Comme le flash puissant d’un appareil photo, il fut un peu étourdi. La vision qui se présenta à lui ensuite lui fit comme un choc. Il avait toujours détesté les lits d’hôpitaux. Ils ressemblaient à des guillotines, des prisons avec leur barreaux sans fenêtre, les couloirs vers le paradis, tout blanc, ou vers l’enfer… .

Il hésita à porter plus encore son regard vers l’avant. Il détestait les hôpitaux et les chambres d’hôpitaux. Trop de mauvais souvenir tout sauf poilant. Toutes ces visites qu’il avait reçues. Trop d’émotions et d’horreur qui passait le pas d’une porte. Maintenant, il se retrouvait à cette place, la place du bourreau qui par sa pitié et sa compassion extrême vient apporter le mal. Il fut désolé intérieurement. De même il s’excusa, en silence. Courageusement, il franchit finalement cette fichue porte.

Allongée, Ruika ne ressemblait pas à grand-chose si ce n’est un petit corps comme balloté dans une centrifugeuse. Elle était d’une pâleur à faire peur à un fantôme. Maladive, ça ce n’était pas nouveau, mais submergée cette fois ci. Il s’approcha un peu plus près, au moins pour voir si elle se rendait compte de sa présence. Si elle dormait ou au contraire, si elle dégustait comme un soldat vidé de son sang. Il ne comprit pas trop. Il parla sans trop savoir si ces paroles feraient vibrer un tympans autre que le siens.

- Tu vois… c’est difficile de crever sans douleur.

Il lui en voulait. Pourquoi ne s’aimait t’elle pas à ce point ? Pourquoi se laissait-elle ronger ? C’était inhumais. Du moins ça l’était pour lui. Il lui restait tellement de chose à faire ici. Pourquoi les passer dans un lit miteux et d’une blancheur au plus haut point hypocrite.

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MessageSujet: Re: Panique tout court.   Panique tout court. EmptyMar 4 Mar - 19:08

* Elle était seule maintenant, dans la pièce. La porte s’était refermée derrière Hiro. Brutalement. Et elle était toute seule, à nouveau, avec pour seul loisir ses pensées désagréables. Elle ferma les yeux, pour se laisser submerger. Elle n’avait pas envie de décider si elle allait faire des efforts où non. Elle avait envie de sombrer. Elle voulait d’une nuit sans rêve, d’une nuit obscure, qui ne s’arrêterait jamais, comme pour la purger de tous ce qui lui faisait mal. Elle avait tellement de sommeil à rattraper qu’elle pourrait dormir jusqu’à la fin de ses jours. De toute façon, Hiro lui avait dit qu’elle ne pourrait pas retourner à l’école tout de suite. Et puis, son père serait prévenu. Elle ne voulait pas lui faire de mal, elle ne voulait pas l’ennuyer avec ça. Son pauvre père qui souffrait déjà trop de l’absence de sa femme. Son pauvre père qui n’affichait plus ce superbe sourire, celui dont avait hérité Myril.

Son cœur se mit à battre, un peu plus fort. Un écran s’agita légèrement à côté d’elle, jusqu’à ce qu’elle se calme. Ses yeux fermés, au lieu d’un sombre néant, ce furent des images de cette nuit avec Myril qui lui firent face. Son torse au dessus d’elle. Ses jambes dans les siennes. Ses mains contre son ventre, puis ses lèvres. Si elle avait eut les mains libres, elle aurait pu tâter son ventre, pour vérifier que les cicatrices y étaient toujours. Que ça n’avait pas été qu’un mauvais rêve, beaucoup trop long. D’ailleurs, elle ne portait plus ses vêtements. Où étaient-ils ? Et surtout, où était son manteau, où plutôt le carnet de sa poche droite ? Elle se souvenait l’avoir sorti, mais pas de l’endroit où elle l’avait laissé. Personne ne devait le lire. Il y avait le brouillon de sa lettre à Myril. Où cet aveu qu’elle n’avait fait à personne. C’était un secret entre elle et lui. Il ne fallait pas que quelqu’un d’autre soit au courant. Elle ne voulait pas que qui que ce soit face du mal à Myril. Jamais.

Pendant qu’elle essayait de retrouver des débris de souvenirs, un bruit de porte qui grince retentit, suivi d’une démarche maladroite. Ruika garda ses yeux fermés. Elle ne voulait pas voir un nouveau médecin qui lui dirait qu’elle avait fait une connerie. Elle voulait juste être seule. Ou qu’on lui réapprenne à aimer. Puis une voix retentit.

Tu vois… c’est difficile de crever sans douleur.

Erwann. Son cœur défectueux s’agita à nouveau, douloureusement. L’écran s’agita à nouveau, plus violement cette fois, émettant des bips plus fréquents. Elle tenta en vain de se calmer, et ouvrit ses yeux rougis. Elle aurait voulu s’excuser, mais elle avait tellement de choses à se faire pardonner que les mots ne suffiraient pas. Elle planta alors ses iris bleus dans son regard, se souvenant qu’il comprenait lui, tous les mots qui se cachaient dans ses yeux. Elle aurait voulu qu’il l’excuse d’être revenue, comme ça. De lui avoir fait du mal. De ne pas avoir su se tenir à distance, se comporter comme une inconnue. De ne pas être forte. Comme son frère. L’écran s’agita encore, de quelques pics plus hauts. Elle avait tellement mal, mais elle ne voulait pas que ça se voit. Elle voulait le garder, au fond d’elle, quitte à faire exploser son cœur et cet écran stupide. Un jour, elle trouverait comment tout recommencer. Elle aimerait quelqu’un, de tout son cœur déformé, et elle oublierait même les mains de Myril étouffant ses cris cette nuit-là.

Mais pour l’instant, elle avait Erwann devant elle, ses yeux face aux siens, une boule dans la gorge, et cette honte terrible dans le crâne. Elle ne savait pas quoi lui dire. Il lui semblait qu’elle ne pourrait plus rattraper les dégâts qu’elle avait causés. C’était trop tard. Avec elle, c’était toujours trop tard.

Dehors, dans le couloir, elle entendait quelqu’un fulminer. « Mais qu’est-ce qu’il fout, on lui a dit de ne pas entrer ?!! ».
Et Hiro qui tentait désespérément de se faire entendre. « Laissez les donc. Elle en a besoin, vous ne pensez pas ? ».
« Je ne veux pas savoir !! ».
« Monsieur, calmez-vous ! ».
« Allez donc chercher le numéro du père ! ».
« D’accord, mais laissez-les. ».


Et la conversation continuait, montant doucement en intensité.
Mais tout cela ne parvenait même pas jusqu’aux oreilles de Ruika. Elle commençait à s’habituer à l’aiguille dans son bras. Peut-être qu’elle était mieux ici, au final, enfermée, pour ne plus nuire. Ne plus faire de mal aux autres. Ne plus faire souffrir. Ne plus être un poids. Une larme indésirable coula le long de sa joue. Il lui fallait de la musique. Et des rêves, pleins la tête. Tellement de rêves qu’elle ne pourrait plus ouvrir les yeux, plus sentir la douleur. Plus penser à tout ce qu’elle avait fait. Mais avec le temps, elle commençait à se demander si c’était vraiment possible, de fuir tout le temps, de se cacher. C’était une question à laquelle elle avait trop peur de chercher une réponse. *


Qu’est-ce … Qu’est-ce qu’elle avait de plus que moi, Erwann … ?
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MessageSujet: Re: Panique tout court.   Panique tout court. EmptyDim 9 Mar - 10:15

Elle avait tout d’un ange blessé. Une lame lui transperçant le cœur et vidant toute vie, toute pureté, toute blancheur de son pauvre corps frêle. La plaie grande ouverte, moisissant au contact d’une autre vie. Erwann, avec ses mains salies et ses cheveux mal coiffés se sentait comme une immense bactérie, en proie à tous les dispositifs médicaux ici présents. Il était le dernier fardeau de l’ange qui se mourait. La dernière chose qui donnait un sens à un amour oublié, lui aussi transpercé en plein cœur.

Elle avait tout d’une jeune fille prometteuse. Son physique faisait frémir tous les hommes qu’elle croisait. La beauté éclatante de son visage illuminait les journées de pluie grise, ou les journées de chambre d’hôpital blanche. Et cette beauté était en constante concurrence avec ses neurones. Elle était faible physiquement, mais s’en sortait toujours par son talent. Une qualité de plus en plus répandu dans le monde, mais de moins en moins contrôlée.

L’entendre s’excuser encore une fois, il n’aurait pas accepté. Pour lui ces pardons à tous les vents lui rappelaient amèrement les sermons catholiques que servaient les bourreaux dans le monde moderne. Et puis elle n’avait aucune raison de s’excuser, c’était une grande fille, elle savait ce qui était dû à la fatalité, et ce qui était dû à la bêtise humaine. Ici, ça n’avait rien de la bêtise. Ce n’était pas de sa faute, mais une question trottait dans le crâne du grand brun : de la faute de qui alors ?
La conversation bruyante qui s’élevait dehors ne sortit pas un instant Erwann de ses pensées. Il les entendait, vaguement, mais lui ce qu’il entendait surtout, c’était les battements du petit cœur transpercé de la fille allongé sur le lit, juste devant ses yeux. Des battements qui montaient en puissance fréquemment, comme une pensée récurrente qui était de plus en plus douloureuse. Erwann pria pour ne pas en être la raison, si cela avait été le cas et qu’il l’avait su, il serait partit directement, sans un mot, sans rien, et aurait peut-être disparu de la vie de la Japonaise. Il ne savait pas, et ne saurait probablement jamais, comment devenir un médicament et non un virus persistant.

Erwann n’eut pas la force de restait lucide en apercevant la larme brillante et transparente qui coula le long de la fragile joue de Ruika. Il ne savait pas pourquoi elle coulait, mais il s’en faisait déjà une idée. Une idée qui ne le rendait pas du tout heureux. En même temps, qu’est ce qu’il le rendait heureux en ce moment ? Peu de chose, si ce n’est quelques sourires. Il s’apprêtait à lui parler à nouveau, mais cette fois si beaucoup plus gentiment, avec une douceur et une sympathie comme rarement il en avait fait usage. Mais elle le coupa. Et si encore c’était tout ce qu’elle avait fait. Elle avait, en réalité, pas coupé Erwan, elle venait de le déchirer.

Une poignée de souvenir agréables ou tout le contraire, venait de remonté devant ses yeux. Il pensa à cet épisode de sa courte vie dont il n’était pas fier. Faire souffrir les gens, ce n’était pas son passe temps favoris, sauf les jours où il allait mal. Et justement ces jours là, il avait été mal. Elle allait partir loin, loin de lui et loin de sa terre natale. Il était certain qu’elle ne mesurait pas l’étendue du mal qu’elle ferait quand elle partirait, quand elle rentrerait au Japon. Il avait réussi à se convaincre qu’elle l’abandonnait. Qu’elle le laissait seul. Parce qu’elle partait loin à tout jamais, parce que les jours passaient trop vite, à cause de tout cela, il avait réussi à encrer ça dans sa tête… abandonner… .

Il manqua de fondre en larme, si elle mourrait maintenant, si elle se laissait partir encore plus loin, elle n’aurait jamais su la vérité, pourquoi ils se détestaient, ou pourquoi ils se le faisaient croire. Il répondit d’une voix un peu tremblante.

- Elle… n’allait pas m’abandonner. Comme toi tu t’apprêtais à le faire.

Il savait qu’il se mentait à lui-même en pensant cela, mais c’était trop tard pour faire marche arrière. De toute façon, ce qu’ils avaient fait était irréparable… juste oubliable.
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MessageSujet: Re: Panique tout court.   Panique tout court. EmptyJeu 13 Mar - 20:04

* L’esprit de Ruika s’éveillait doucement, se libérant petit à petit des divers médicaments qui coulaient dans son corps. Erwann. Elle se souvenait de tout. De ce qu’il avait changé dans sa vie.

Quand elle pensait à Erwann, son cœur battait un peu plus vite, aux lueurs de l’espoir. Il avait réussi à lui faire oublier Myril. C’était donc possible. Elle s’était perdue dans la vie d’Erwann, à tout jamais, jusqu’à en perdre la sienne.

Ils étaient dans la foule de Toronto. Lui et elle. Et il lui avait pris la main. Pour la première fois ce jour là. Elle n’avait pas compris, elle avait d’abord pensé qu’il se moquait d’elle. C’est qu’elle avait entendu tant d’histoires qui finissaient mal. Mais sa main était juste douce, et grande. Si grande qu’elle enveloppait tous ses doigts fins, avec une chaleur si étrange, que Ruika avait rougi. Et une longue étreinte. Cette étreinte magique qui lui faisait tout oublier. Tout le monde extérieur, et même celui dans lequel elle s’imaginait vivre. Il ne restait que ses bras, et leurs cœurs. Cette impression de battre, comme lui, et seulement comme lui. Malgré son caractère lunatique, c’était dans ses étreintes qu’elle s’était sentie la plus protégée. Une petite bulle qui avait éclatée en morceaux de verre brûlants. Ces instants, si longs, et si courts. Qu’on aimerait oublier. Ou ne jamais cesser d’y songer.

# Je t’aimais Erwann, j’en suis sûre. Je ne pourrais jamais changer ça. Même si tu me hais, même si tu ne veux plus entendre parler de moi, je t’aimais. #

Des pensées qu’elle n’aurait jamais osé avouer. Parce qu’il y avait Myril. Et parce qu’Erwann s’éloignait, et qu’elle savait qu’elle ne devait pas le retenir. Lui, qui pourtant avait du mal à marcher, était parti si vite qu’elle n’avait jamais imaginé qu’ils se reverraient. Comme ça. C’était vraiment trop stupide, trop petit. Une vieille histoire, qu’elle n’avait jamais enterrée. Un passage de son existence qui en avait modifié la suite à jamais. En si peu de temps. Pouvait-il seulement imaginer ce qu’elle avait vécu après lui ? Elle savait à quel point leurs six mois auraient dû lui paraître dérisoires face au gigantisme de Myril. Mais elle n’oubliait jamais les choses douloureuses.
Depuis qu’il l’avait quittée, c’était une tombe profonde qu’elle creusait, sans s’arrêter, en espérant qu’un jour, elle pourrait se noyer dedans, loin du reste. Son corps était encore plus maigre, et plus blanc qu’avant. Son ventre était déchiré de longs traits de sang. Son entre-jambe était souillé par une passion trop forte. Mais tout cela, il ne pouvait pas le deviner. Et elle ne voulait pas qu’il sache, ni qu’il comprenne, que quand elle lui avait parlé de son frère, c’était un sujet bien plus important qu’il ne l’avait cru.
Et voilà qu’elle était écrasée sous les couvertures d’un lit d’hôpital, articulée de tuyaux qui la remplissaient doucement d’un liquide jaunâtre. Et ils étaient l’un en face de l’autre, perdant doucement la force de faire semblant.

Elle… n’allait pas m’abandonner. Comme toi tu t’apprêtais à le faire.

Quelle ironie. Comment aurait-elle pu partir ? Dès qu’il avait posé les yeux sur elle, Ruika avait fait le choix de suivre cette nouvelle voie. Son voyage avait pour but de l’éloigner de Myril, et elle n’avait jamais imaginé tomber amoureuse à nouveau. Elle avait choisi Erwann, parce que même si il n’aurait peut-être jamais réussi à briser le lien qu’elle entretenait avec son jumeau, c’est le choix le plus raisonnable. C’était avec Erwann qu’elle aurait pu continuer à vivre. Mais il avait choisit à sa place. Et Myril n’était même plus là. Elle n’écoutait même plus les hurlements de l’écran s’accélérer. Elle avait planté ses yeux humides dans ceux d’Erwann, pour que ni l’un ni l’autre ne fuit cette fois. Ça n’était pas vraiment le bon moment, mais maintenant qu’ils étaient partis, ils ne pourraient plus s’arrêter avant d’en avoir vraiment terminé. *


_ J’avais décidé de rester à tes côtés. Tu savais à quel point j’aimais le Canada. J’avais décidé de rester là-bas. Je voulais t’en parler. J’aimais le Canada. Je … Je t’aimais Erwann. Je ne voulais plus partir.

* Les mots s’étaient mis à sortir de ses lèvres, en anglais. Parce qu’ils s’étaient souvent parlé ainsi. Il avait toujours aimé lui apprendre la langue, lors de ces longues conversations. Avec la neige, qui venait de se mettre à couler de l’autre côté de la fenêtre, elle aurait presque pu croire à un grand retour en arrière. Elle savait déjà que quand les médicaments auraient raison d’elle, la forçant à s’endormir à nouveau, elle rêverait de sa vie, si elle était restée. S’il n’y avait pas eut cette autre fille. *
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MessageSujet: Re: Panique tout court.   Panique tout court. EmptyVen 14 Mar - 21:06

S’il n’y avait pas eut cette autre fille, le Japon aurait eut un goût bien différent. Quand Erwann y avait posé le pied il y a de cela un peu plus d’un an, ses premières pensées, il ne les avait pas choisies. Elles s’étaient imposées comme des colosses incontrôlables. Ruika. Le Japon avait-il la même odeur suave et accrochante de Ruika ? Le Japon était-il un nid d’amour chaud et rassurant comme les bras de Ruika ? Des questions sans réponse, des questions qui ne voulaient pas trouver ces réponses. Parce que c’était fini et terminé, parce que les mots doux avaient étés oubliés, parce que la vie avait suivi son chemin, certes douloureux, mais inévitablement réel. Il n’y avait plus les bras de Ruika, ni ses bras ni ses petits doigts parfaits, ni ses cheveux doux et qui appellent la caresse d’une main baladeuse, ni rien du tout. Si les hommes savaient faire souffrir, les femmes le leur rendaient bien. Chacun y trouvait son compte, malheureusement. Quand Erwann, pour la première fois avait posé ses lèvres contre celle de la Japonaise dans le parc enneigé non loin de chez lui, il avait pactisé avec une force surhumaine, une force qui vous prend la gorge à la moindre minute d’absence, une force qui oublie de dire qu’en bas du contrat, il y a des petits caractères qui signalent discrètement une souffrance horrible et sans nom. Des petits caractères que l’on ne veut surtout pas lire, parce qu’on ne veut pas y penser, parce qu’on ne veut pas que ça arrive, parce qu’on est jeune et qu’on ne pense qu’à l’instant présent.

« J’avais décidé de rester à tes côtés. »

Il ne pouvait que constater les dégâts. C’est vrai que ces paroles là lui faisaient mal, plus mal encore que cette fichue prothèse mécanique. Elles lui faisaient mal parce qu’il s’était convaincu du contraire, il était comme un enfant qui apprend que le père Noël n’est qu’on invention publicitaire, il se sentait de plus en plus vide, vide de raisons et de motivation. Il avait eut tord, il le savait, mais il ne savait pas que son cœur en saignerait autant. Il s’était toujours senti fort et invincible. Il avait vécu un avant goût de l’enfer un soir de décembre en perdant sa jambe, et il avait vécu la séquelle de cet avant goût quand Ruika était parti, loin, encore plus loin. Et le pire de tout ça, l’ironie complète, c’était qu’elle avait décidé de rester à ses côtés… .

« Tu savais à quel point j’aimais le Canada. J’avais décidé de rester là-bas. Je voulais t’en parler. J’aimais le Canada. Je … Je t’aimais Erwann. Je ne voulais plus partir. »

Il pensa au Canada, à l’air frais, aux balades dans les bois, aux shoppings foireux dans les dédales d’Halifax, à ses amis, à sa famille. Tout ça lui manquait profondément. Et puis Ruika qui réapparaissait, c’était le coup de grâce. Il sentait ses bras qui tremblaient, il serait ses points, le plus fort possible, mais très faiblement en réalité. C’était un élément perturbateur de taille. Une des rares choses qui pouvaient agir sur ses décisions. Elle qui était si faible en réalité, si fragile en soi, mais si belle et si cruelle sans le savoir. Un instrument de torture plus fort que l’amour, ça n’existait pas.

- Elles sont rares… .

Il avait parlé si soudainement, si rapidement, pour dissiper son malaise sentimental à lui. Il tourna la tête vers la fenêtre qui donnait en spectacle des milliards de flocon léger qui survolent la ville. Il gardait les yeux bordés vers l’extérieur, comme tentant d’apercevoir un autre monde ou une autre vie. Celle si était trop… trop sordide.

- Elles sont si rares … les journées où je n’ai pas pensé à toi. Les moments où je ne me suis pas souvenu de la douceur de tes mains du goût de tes lèvres,de l’électricité de tes yeux… .

Il ramena ses yeux vers le visage assombri de Ruika. Il se sentait ralenti, comme si la perfusion était implantée directement dans sa cervelle.

- Il n’y a pas de mot pour décrire la joie que tu as déposé dans ma pauvre vie Mais il n’y en a pas non plus pour décrire l’horreur et la douleur que ça fait, quand ce bonheur ressort. Si tu as souffert autant que moi, je m’en excuse , car je sais que j’ai beaucoup souffert, que je n’ai pas dormi, que je n’ai pas mangé… .


Il se pencha vers elle, s’appuyant sur le bord du lit, sur la carlingue en acier blanc. Ses pensées chavirèrent en même temps que son corps. Il posa une main ferme sur le fond du lit, et passa la deuxième derrière le dos de Ruika. Il savait qu’elle se laisserait faire, elle était trop faible pour riposter. Une fois sa deuxième main placée, il la souleva puissamment, et dans son étreinte, serra fort la belle japonaise contre son corps. Il avait la tête collée au dessus de son épaule gauche, il respirait ses cheveux, il sentait son coup brûlant de fièvre et de douleur. Il la sentait enfin contre lui. Une nouvelle fois, dans les bras de Ruika.



[ =') ]
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MessageSujet: Re: Panique tout court.   Panique tout court. EmptyDim 16 Mar - 8:12

HJ : Roooh, c’est trop mimiiiii ! ^^

* La pièce était petite, avec un seul lit. Les murs d’un vieux blanc sale, et une fenêtre d’espoir sur la neige qui pleurait à l’extérieur. A côté du lit, plusieurs écrans clignotaient régulièrement sur un chariot minuscule. Un contexte maladif et intimidant. Un décor douloureux, compatissant même, de la scène qu’il accueillait. Cet endroit, si mal à propos, et d’une ironie parfaite en même temps. Quoi de mieux qu’une cellule d’hôpital pour s’avouer des maux terribles ?

Si elle avait été dans un meilleur état, cette pièce aurait sûrement rappelé pleins de mauvais souvenirs à Ruika. Elle avait passé de nombreuses nuits dans des pièces comme celle-ci, lorsque son cœur avait commencé à n’en faire qu’à sa tête. C’était dans cette période là qu’on lui avait dit de faire attention à sa santé. De ne pas faire trop d’efforts. Mais cela faisait longtemps, peut-être même trop, et c’était une des rares choses qu’elle avait oubliée. Pour Erwann, c’était différent. Ce n’était pas qu’il n’avait pas le droit de faire trop d’efforts, c’est qu’il ne pouvait tout simplement plus. Dans ses bras, elle s’était sentie si forte, mais elle se souvenait de cette fois où elle s’était mise à pleurer, réalisant que peu importe la force qu’ils faisaient naître, elle ne pourrait jamais lui rendre sa jambe. Et pendant un court instant, elle s’était dit que c’était sûrement ça qui le rendrait le plus heureux. Elle avait toujours voulu lui donner, tout ce qu’elle pouvait, parce qu’elle ne savait pas comment le remercier pour ce qu’il avait changé en elle. Et peu importe comment les six mois avait fini par les déchirer, elle n’avait jamais réussi à regretter vraiment ce voyage.

Erwann …

Un petit silence s’installa, une fois qu’elle eut prononcé son aveu. Quelque chose, dans le regard du garçon sembla se briser. Elle regretta immédiatement ses mots, songeant à quel point ils avaient pu le blesser. Elle n’avait jamais voulu lui faire du mal. Et même si un jour elle se mettait à le haïr de tout son cœur, faire souffrir volontairement n’était pas dans les habitudes de Ruika. Sa vie, elle la passait à donner, tout ce qu’elle avait, espérant qu’un jour, cela rendrait quelqu’un heureux.

Elles sont rares…

Il tourna son visage vers la fenêtre, mais Ruika continua à le fixer. Ce profil, elle se souvenait l’avoir admiré de nombreuses fois, et de tout son cœur, ne laissant pas une seule place pour les autres sentiments.

- Elles sont si rares … les journées où je n’ai pas pensé à toi. Les moments où je ne me suis pas souvenu de la douceur de tes mains du goût de tes lèvres, de l’électricité de tes yeux… .

Elle n’était pas sûre de comprendre, bien qu’elle ait longtemps espéré recevoir un tel aveu de sa part. Mais, pourquoi était-il venu au Japon. Elle n’avait pas la prétention de penser qu’elle en était la cause. Mais pourquoi avait-il choisi ce pays ? Et quitté le Canada ? Elle connaissait la douleur que portait le vol Toronto-Tokyo. Aller simple, s’il-vous-plait. Et juste la mer, pendant de longues heures. Tenter de se concentrer sur le petit écran devant soi, pour ne pas penser. Jusqu’à être submergée, n’ayant pour seule solution que de se tourner vers le hublot, pour que personne ne la voit pleurer. Pourquoi avait-il choisi de monter dans cet avion ? Ou peut-être souhaitait-il juste la faire marcher, pour lui faire comprendre qu’il était sérieux, quand il avait dit qu’il ne voulait plus entendre parler d’elle. Mais elle-même avait du mal à s’en persuader.
Il tourna ses yeux vers les siens, et elle n’eut plus aucun doute. Une telle expression, il était impossible de la jouer dans sincérité. Elle ne l’avait jamais vu comme ça, et il y avait tellement de douleur, au fond de ses yeux, qu’elle s’en voulait, encore une fois. Mais elle ne pouvait pas fuir. Plus maintenant. Bien qu’Hiro lui ait détaché les bras en partant, elle n’avait pas la force de partir en courant. Et de toute façon, à quoi cela aurait servi ?

- Il n’y a pas de mot pour décrire la joie que tu as déposé dans ma pauvre vie Mais il n’y en a pas non plus pour décrire l’horreur et la douleur que ça fait, quand ce bonheur ressort. Si tu as souffert autant que moi, je m’en excuse, car je sais que j’ai beaucoup souffert, que je n’ai pas dormi, que je n’ai pas mangé…

Elle ne pu plus s’en empêcher. Ses yeux rendirent toutes les larmes qui leur restaient. Et dire qu’elle avait pensé qu’elle était la seule à se détruire. Dire qu’elle avait presque pensé du mal de lui. Comment avait-elle pu être aussi égoïste ? Elle n’avait était capable de rien au final, même pas de le rendre heureux. Elle qui avait pensé que partir en le laissant avec sa nouvelle copine était la dernière façon de lui être reconnaissante. Elle s’était trompée, encore une fois. Elle ne savait plus comment s’excuser. Alors elle se tu. Laissant juste les larmes couler.

Il s’approcha alors, la serrant contre lui. C’était comme si l’hôpital disparaissait. Pour ne laisser place qu’à ce banc, dans le parc enneigé où ils s’étaient souvent retrouvés. Et même le banc finissait par disparaître. Et plus que la neige. Et puis, eux, au milieu. Le cœur de Ruika battait si fort que l’écran finit par déclarer forfait. De l’eau sur son visage. Mais ça n’avait plus d’importance. Ce n’était plus la tristesse qui s’écoulait, mais juste une joie, si grande, qu’elle ne pouvait la contenir à elle seule. Il fallait qu’elle la partage. Instinctivement, son bras qui n’accueillait aucun tuyau, se serra contre Erwann. Le serrant de toutes ses maigres forces. Elle ne voulait plus qu’il parte. Plus jamais. C’était un de ses moments, qu’elle n’arrivait jamais à retranscrire dans ses petits carnets noirs, parce qu’Erwann, dans ces instants là, c’était au-delà des mots. Elle serra encore plus fort. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Ça faisait longtemps. Puis elle glissa sa tête contre le cou du jeune homme, protection ultime qu’elle aimait toujours autant retrouver. *


- J’ai l’air bête, hein, à pleurer tout le temps …
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MessageSujet: Re: Panique tout court.   Panique tout court. EmptyMar 18 Mar - 13:20

Quelques secondes. Quelques minutes. Une vie entière. L’éternité, il aurait passé tout son temps ici s’il l’avait pu. Cet instant là, c’était un moment de faiblesse, un moment de grande faiblesse, physique et morale. Il avait craqué. Son amour propre s’était fracassé, déchiré sous le poids de centaines de milliers de sentiments différents. Ces sentiments, il avait encore du mal à les accepter, à les accueillir sans honte et sans peur. Il était comme suspendu à un filin au dessus du vide, et s’il tombait, il ne pourrait jamais remonter. Ce filin, c’était le choix, c’était l’échappatoire à la morne saison qui s’était emparée de lui depuis qu’il avait quitté le Canada. Mais avant de tomber, il devait faire un choix. Il devait choisir entre la belle vie colorée lié aux yeux de Ruika, et la belle vie de liberté totale, colorée aux airs d’horizons sauvages sans bride ni attaches. Comme le Cid, il aurait donné n’importe quoi pour laisser cette échéance à plus tard, juste le temps de pouvoir faire le vide, de peser le pour et le contre, s’il fallait qu’il la relâche sur son lit, ou s’il fallait qu’il la serre encore plus fort.

« J’ai l’air bête, hein, à pleurer tout le temps … »

Entendre la voix douce et grave de Ruika ne fit qu’accélérer sa douleur. Une douleur qui venait par à-coup, entre les vagues de plaisir et de bonheur qui l’envahissaient, les sensations du touché, le frisson de se faire effleurer, la chaleur d’une peau contre une autre. Il aimait particulièrement que quelqu’un –qu’elle en réalité- se blottisse avec entrain le long de son coup. Lui pouvait ressentir la douceur caresse de ses cheveux et la puissance de son souffle dans sa nuque. C’était un poids que ses vertèbres portaient facilement, le poids de l’amour.

Il relâcha son étreinte progressivement, doucement, aussi doucement que le couché du soleil. Comme s’il ne voulait pas qu’elle parte loin, et pourtant si près de lui. Le frêle corps de la Japonaise se reposa lentement contre le matelas blanc et les draps défaits. Erwann n’avait pas encore pris de réelle décision. Il avait besoin de plus de temps. Mais ce qui lui faisait le plus peur, c’était de savoir si Elle lui donnerait du temps, ou même si elle voudrait encore de lui à l’échéance de ce temps. Il avait besoin de plus de temps, tout cela était arrivé si soudainement, si rapidement. Il ne savait plus vraiment qui dirigeait la situation, pendant longtemps, il avait été persuadé que c’était lui. Il se trompait.

Il stoppa définitivement tout contact avec elle. Plus rien de leur corps n’était en contact, si ce n’est leurs âmes atrophiées. Il gardait la tête légèrement inclinée. Il ne souriait pas, mais ne montrait aucune forme de tristesse. Ses yeux étaient secs, sûrs d’eux. Contrairement à ceux de Ruika, qui eux avait déversés toutes leurs réserves, signe qu’elle voulait une suite à ça, à cet enlacement. Erwann regarda loin dans son regard, cherchant un signe de peur ou de haine. S’il voulait trouver du temps, il devait aussi y avoir quelque chose en elle qui l’aiderait. Peut-être qu’elle aussi en voulait du temps. Du temps… à la fois ce qui lui avait fait défaut pendant longtemps et ce qui l’avait sauvé.

Il recula, soudainement, et tourna les talons. Il imagina longtemps la mine de Ruika, chavirant une fois de plus. Car une fois de plus, il partait, il fuyait. Il saisit la porte de la chambre et marcha dans les couloirs, cherchant la plus proche sortie. Il n’avait rien dis, rien laissé s’échappé. Il avait besoin de secondes, d’une petit sursit… .




[ah ah, ça serait trop facile sinon ^^ =) ]
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MessageSujet: Re: Panique tout court.   Panique tout court. EmptyMar 18 Mar - 16:13

* Une délicate étreinte. Cela lui avait longtemps manqué. Mais là, elle ne voulait pas penser à ça. Parce qu’elle était là, avec Erwann. Qu’ils étaient juste tous les deux, et qu’elle avait appris à profiter de ces petits bonheurs bien éphémères. Elle ferma ses yeux trempés, sachant qu’ils ne pleureraient plus avant un long moment, et écouta simplement leurs cœurs battre. Le torse d’Erwann, superbe métronome contre sa poitrine, ne semblait jamais s’arrêter. Si seulement c’était vrai. C’était bon, de ne plus penser qu’à ce contact, à cette chaleur. C’était une échappatoire encore bien mieux que le rêve, et Ruika avait conscience de la chance qu’elle avait. Son cœur malade s’agitait de plus en plus, écorchant à chaque battement un peu plus ses poumons, mais c’était tellement agréable, qu’un instant, elle crut qu’il était guéri.

Elle s’accrocha à ce moment, cherchant à le fixer dans sa mémoire à tout jamais, quitte à remplacer tout le reste. Il fallait qu’elle le grave au fer chaud dans son crâne, qu’elle anéantisse tout le reste. Et Erwann, à cet instant, lui en donnait la force. Tu as bien fait de mettre tes pensées en veilleuse petite Ruika, parce que tu sais bien comment ça fini ces choses là. Profite, profite petite.

Ruika ouvrit ses yeux dès qu’Erwann commençait à s’éloigner. C’était comme tout, ça finissait par s’arrêter. Et puis souvent, ça faisait mal. Mais cette douleur permettait d’apprécier encore la fois suivante. Mais cela faisait tellement de temps que Ruika n’avait pas reçu d’attentions qu’elle ne sentit même pas le petit picotement dans le haut de sa nuque.

Et Erwann la lâcha. Trop faible, elle retomba sur l’oreiller, le visage inexpressif, les yeux humides. Peu importe ce qu’il allait ce passer, Ruika avait compris. Et c’était déjà beaucoup. C’était déjà très grand de pouvoir se dire que, finalement, peut-être qu’elle avait compté pour quelqu’un, un jour. Elle murmura un petit merci. Parce que cela suffisait. Il ne souriait pas, et elle savait ce qu’il allait se passer. En six petits mois, elle avait appris à lire dans son regard, et elle y voyait trop d’indécision pour que cela puisse continuer. Elle le laissa partir sans rien dire, fixant sa jambe tordue d’un regard vide.

Le liquide jaunâtre commençait à avoir raison d’elle, l’endormissant doucement. Elle n’arrivait plus à distinguer le mur devant elle. Elle vit juste, comme dans un brouillard épais, le visage brûlé de larmes de son père qui venait d’entrer dans la pièce.

Et elle se laissa sombrer. *


[HJ : Bon, ok, c’est court, mais je garde ce que je voulais ajouter pour plus tard. Topic Fini ! ^^]
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