Nom : Nashimura
Prénom : Yui
Date de naissance : Le 13 novembre 1991
Âge : 16 ans
Nationalité : Japonaise
Club de : Ecriture

Caractère :

Agaçante, fière, franche (même si cela dépend du sujet), un zeste égoïste, arrogante et possédant une rancune tenace. Tant de défauts composent cette jeune fille qui, au premier abord, n’a pas l’air antipathique pour autant. D’une politesse exagérée envers ses professeurs et autres personnages importants de la société, elle sait aussi bien dissimuler ses intentions et sa véritable personnalité que mentir sur ses origines. Du moins, si vous en valez la peine. Autrement, elle passera ce sujet sous silence et ne l’évoquera que vaguement quand vous essayerez de lui en soutirer quelques mots. Après tout, comment peut-elle raconter une histoire dont elle ignore tout dans les moindres détails ? Une autre chose à savoir : son orgueil prendra toujours le dessus sur sa franchise quand il sera question d’elle. Pourtant, ce n’est pas parce qu’elle sait mentir à la perfection, et qu’elle affectionne tout particulièrement l’art de tromper son monde, qu’elle aime manipuler et utiliser ceux qui l’entourent. Vous n’avez rien à craindre de ce côté-là. Elle ne supporte pas l’idée de dépendre de quoique ce soit, alors imaginez si son avenir devait résulter du bon vouloir et de la naïveté de quelqu’un.

Bien sûr, la jeune fille ne détient pas que des défauts. Aussi irritante qu’elle puisse être, elle peut également se montrer douce, souriante et réconfortante (à sa façon, cela va de soit). Elle peut tout aussi bien l’être devant un inconnu, comme ne jamais avoir dévoilé cette facette de sa personnalité à une personne qu’elle connait depuis plus longtemps. Son humeur, le votre, le lieu, les circonstances… Tout ceci influence grandement son comportement. Malgré tout, elle est de nature plutôt calme, énigmatique et très réfléchie, n’étant ni du genre à se laisser emporter par ses émotions, ni à foncer tête baissée droit dans un piège. Enfin, cela ne l’empêchera pas d’accepter un défi périlleux si jamais vous touchez à sa fierté.

Désormais, je suppose que vous voulez connaître ses passions, ce qu’elle aime et ce qu’elle déteste du plus profond de son être. Ce sera plutôt rapide. Ses distractions se résument à l’écriture, art à laquelle Yui s’adonne souvent, aussi bien durant son temps libre qu’en cours afin de passer le temps, écouter de la musique et essayer de « cerner » les gens. Elle pourrait passer des heures à tenter de déchiffrer chaque caractère, geste et parole et ainsi avoir l’impression de connaitre tout de l’individu en question. Pour quelle raison ? Simplement parce qu’elle aime analyser tout ce qui pourrait l’être et qu’elle chérit plus que tout le fait de contrôler une situation, « dominer » son petit entourage. Vous ne la verrez donc jamais éclater en sanglots ou se montrer un tantinet effrayée. Quant à perdre le contrôle d’elle-même, cela reste rare, mais il n’est pas impossible qu’elle déverse sa colère sur le malchanceux qui croisera son chemin un 8 novembre particulièrement pluvieux…


Physique :

Je pourrais vous dire qu’elle est grande, rousse et qu’elle possède de jolis yeux émeraude que vous ne pourriez sans doute pas la reconnaître dans la rue, même si elle vous passait sous le nez. Autant prendre le modèle typique de toute adolescente, à savoir : sa mère. Bien que vous ne l’ayez surement jamais connue, il vous sera ensuite plus facile de vous représenter la demoiselle. Tout d’abord, autant que vous connaissiez sa stature. De ce côté-là, elle n’a pas hérité de la taille considérable de sa mère, étant plutôt petite en hommage à une de ses lointaines ancêtres. Toutefois, heureusement pour elle, son physique élancée rend sa silhouette moins menue et lui a permis d’éviter bien des moqueries. Ce doit d’ailleurs être la seule différence entre la jeune fille et le courant d’air qui, officiellement, se trouve être sa mère.

Aussi brune l’une que l’autre, la même démarche nonchalante démontrant qu’elles savent parfaitement où elles vont et ce qu’elles veulent, leur profond regard ébène qui semble contenir un flot intarissable d’émotions toutes aussi différentes les unes des autres et, à la fois, s’avérer inexpressif et vide… A quelques détails près, elles paraitraient identiques. En effet, il est peut-être indéniable qu’elles partagent, plus ou moins, les mêmes caractéristiques physiques, il n’en reste pas moins qu’elles sont distinctes de part leurs gestes, leur voix et leur style vestimentaire. Si sa génitrice accomplira chacun de ses mouvements avec aisance et de manière calculée, utilisera un ton mielleux et théâtral, et s’habillera de façon provocante en suivant consciencieusement la mode, il n’en va pas de même pour Yui, dont les actions sont toujours empreintes d’une maladresse touchante et gracieuse.

Sa voix aussi diffère, étant plus posée et naturelle, et la jeune fille préfère s’affubler de vêtements simples qu’elle modifie ensuite à sa guise plutôt que de suivre une tendance actuelle, souvent éphémère, changeante et trop banale selon elle. Quant à son visage teinté d’une étrange pâleur, composé de fines lèvres rosées, d’un nez retroussé et soigneusement encadré par sa longue chevelure, sachez seulement que jamais il ne reflètera autre chose que l’ennui, le désintéressement pur ou l’insolence. Enfin, n’a-t-on pas coutume de dire qu’il ne faut jamais dire jamais ?

Histoire :

« Ne t’inquiètes pas, je ne vous abandonnerais jamais, je te le promets.. »

Ces mots… Il avait été si facile de les prononcer, et encore plus pour elle d’y croire. Elle était la dernière à l’avoir vu, en cette sombre nuit. Quoi de plus normal, le reste de la famille étant profondément endormi ? Elle l’avait aperçu par l’entrebâillement de sa porte et, du haut de ses 5 ans, elle avait quitté sa couchette pour trottiner, pieds nus, sur le plancher glacial de sa chambre. Dans sa précipitation, elle n’avait guère pensé à réveiller son frère, Kyo, ni au danger qu’elle pourrait encourir si la mystérieuse silhouette se révélait être un voleur ou une de ces viles personnes dont lui parlaient sans cesse ses parents.

Après tout, le temps n’était pas aux réflexions et, guidée par son instinct et sa curiosité enfantine, elle pénétra dans le couloir sans briser pour autant le silence qui y régnait, la moquette rendant ses pas inaudibles. Elle plissa légèrement les yeux comme si elle voulait chasser l’obscurité puis, grâce au halo lumineux que projetait la lune, elle put enfin discerner une jeune femme, si elle se fiait à sa longue chevelure châtain, portant deux valises à la main. Reconnaissant d’emblée la personne face à elle, elle demanda, d’une voix hésitante et troublée :

« Maman ? »

Ce à quoi sa mère répondit en faisant volte-face, comme pour confirmer ses dires. Elle semblait mal à l’aise et pourtant, elle lui adressa un magnifique sourire en hochant la tête, afin de répondre silencieusement à son appellation. Mais cela ne sembla pas suffire à la fillette qui, passée de la surprise à la perplexité, l’interrogea de nouveau, les pupilles rivées sur les bagages de celle-ci.

« Où tu vas ? Pourquoi tu pars alors qu’il fait nuit ? Pourquoi tu emmènes tes valises ?

- Ecoutes mon ange, c’est trop long à expliquer. Maman doit se rendre à un endroit où tu ne peux l’accompagner.

- Tu vas nous laisser ?

-Ne t’en fais pas va, je reviendrais avant que vous ne vous rendiez compte de mon absence.»

Une légère plaisanterie que la mère ponctua d’un rire nerveux. Ce qui ne parvint pas à tromper la fillette. Les larmes aux yeux, cette dernière lui demanda quand elle rentrerait, la priant de revenir le plus vite possible. Avec un sourire maladroit, la jeune femme s’agenouilla face à sa fille, de façon à être à sa hauteur. Et c’est en prenant une voix qui se voulait rassurante, qu’elle lui fit un serment que la petite fille n’oubliera jamais, malgré toutes ces années.

« Ne t’inquiètes pas ma chérie, je ne vous abandonnerais jamais, je te le promets. Et puis… »

La jeune mère se releva et enleva le pendentif bleu qu’elle portait autour du cou pour le passer autour de celui de la fillette.

« Un signe de ma promesse. Et puis, comme cela, tu ne m’oublieras pas. Je t’aime, n’en doutes jamais, d’accord ? »

La petite fille, heureuse de son cadeau, acquiesça vivement avant de rétorquer avec un joli sourire candide :

« Vui ! Mais je peux pas t’oublier, puisque tu reviens dans pas longtemps. »

La jeune femme approuva ses dernières paroles d’un signe de tête distrait avant de l’envoyer se coucher. Une fois qu’elle fut sûre que sa fille était retournée dans sa chambre, elle jeta un dernier regard circulaire aux alentours, soupira tristement, et passa le pas de la porte pour ne jamais plus revenir.

« A croire que le destin finit toujours par nous rattraper… »

« Ch’kuso, il pleut… »

Ce n’était pas plus un murmure qu’une déclaration faite à quelqu’un des alentours. Juste une constatation qui avait franchi ses lèvres entrouvertes afin d’exprimer ouvertement son mécontentement. Dire que ce matin-même, la météo avait annoncé un soleil radieux et un ciel couleur azur. « Habillez-vous légèrement », avaient-ils dit. Bah voyons… Une chance pour eux qu’elle n’ait pas « l’honneur » de les connaître, sinon, elle les aurait étranglés. Quittant l’abri que lui offrait l’immense bâtiment qu’était son lycée, elle s’aventura sous la pluie, resserrant fortement sa veste contre elle et s’efforçant de se réchauffer quelque peu. Sa tentative ne se montra guère concluante, car malgré ses efforts, elle fut bientôt transie de froid et trempée de la tête au pied. Elle laissa échapper un soupir de lassitude qui se transforma de suite en un nuage de buée et tourna à droite, une fois arrivée au coin de la rue.

La jeune fille continua à avancer d’un pas pressé, les yeux dans le vague, plongée dans ses pensées, ne prêtant guère attention à ce qui l’entourait. Elle posa soudainement la main sur la bosse que formait son pendentif sous sa veste trop légère et repoussa, du revers de son autre main, une mèche de cheveux qui obstruait son champ de vision. Elle allait traverser un carrefour lorsqu’une voiture déboucha droit sur elle. Une chance inouïe ou un simple heureux hasard ? Toujours est-il que quelqu’un interpella l’adolescente à ce moment précis et cela suffit pour qu’elle s’immobilise sur le trottoir, les yeux écarquillés, comme sortie d’un songe si utopique qu’il lui était inconcevable d’y avoir pensé. Elle regarda passer la voiture devant elle sans se rendre compte de ce à quoi elle avait échappé et se retourna machinalement vers son interlocuteur.

« Oui ?

- Que fais-tu sous la pluie dans cette tenue, Yui ? »

Le sourire moqueur du jeune homme, perché sur une moto, suffit à la vexer et elle marmonna des mots guère flatteurs à son égard, avant de lui répondre d’un ton exaspéré.

« J’ai décidé de prendre une douche en plein air. A ton avis, baka ?! La météo s’est plantée et j’me suis fait surprendre par la pluie à la sortie du lycée… »

L’adolescent l’observa de haut en bas, abasourdi puis, trouvant la chose drôle, éclata de rire devant la jeune fille, irritée, qui finit par poursuivre son chemin. Le garçon se calma alors instantanément et s’excusa du mieux qu’il put.

« Reviens Yui, je rigolais…

- Ca, j’aurais remarqué Hiroki, merci !

- Non, je voulais dire que… Oh et puis… Je voulais juste te proposer de te ramener et de faire un saut au centre commercial. Parce que je suis sûr que tu n’as pas encore trouvé de cadeau pour ton frère, je me trompe ? »

Pour une fois, elle devait avouer que son meilleur ami avait raison. Leur anniversaire était dans 5 jours et elle n’avait toujours rien trouvé à l’intention de son jumeau, jugeant que tel chose n’était pas assez unique, celle-ci beaucoup trop, que celui-ci était trop grand, cet autre trop petit et je vous passe les détails. Peut-être était-elle trop exigeante ? Elle balaya cette possibilité quand Hiroki l’apostropha de nouveau.

« Yui ! Tu montes ou pas ? J’ai pas toute la journée moi…»

Sans se poser davantage de questions, Yui s’assit derrière lui et l’informa qu’elle était prête. Quittant le parking où il s’était garé le temps de la discussion, il s’aventura, prudemment, dans la circulation. Yui, elle, ferma les yeux, laissant le vent mêlé à la pluie torrentielle lui fouetter le visage et s’engouffrer dans ses cheveux. Un sentiment de contrariété l’envahit. Elle avait la curieuse impression d’avoir oublié quelque chose sans toutefois parvenir à mettre le doigt dessus. Elle cessa donc rapidement de méditer là-dessus. Après tout, si elle ne s’en souvenait pas, ça ne devait pas avoir une grande importance…

Bienvenue Yui et amuse toi bien!!!!! :P

T'inquiète pas je pense pas que ce soit très grave!!! Ta prévenue de toute façon^^

Bon courage pour ta fiche!!!

Au faite j'aime bien ton vava.

Ca ne pose aucun problème ! Je voulais simplement que les gens soient là et le montre^^ N'hésite pas à participer dans les hors jeu ;)

Joli avatar au fait

Merci beaucoup
Avant que vous décidiez de m'écarteler pour mon absence, je tiens à préciser que c'est la faute de mon ordi >__< ( ooh, la belle excuse ). Il est tombé en panne et le temps que je trouve comment installer word sur mon autre ordi' (en considérant le fait que je ne suis pas très futée <_<)... Enfin, je vous promets de finir cette fiche au plus vite. En attendant, j'ai posté ce que j'ai déjà écrit pour l'histoire, en sachant qu'il me reste à la conclure et qu'il se peut qu'elle soit un peu modifiée. Désolée >__<.

Bienvenue^^ Bah tu sais, les fiches ne sont jamais verrouillées ici alors même si tu modifies une fois validée, c'est pas grave (j'adore ton vava )...

Ben alors miss ? T'as pas le courage de finir ta fiche ? :P

C'est vrai qu'il est vraiment beau ton avatar =D

WELCOME :cheers:

Bienvenuuuee (même si tout le monde l'a déjà diit )

Ps: J'adore ces smileys xD

Merci ^^

Bien sûr que si,j'en ai le courage, la preuve :P

J'en aurais mis du temps pour la finir . J'en mettrais moins côté rpg, me fallait juste le temps de façonner ma Yui :twisted:

[ Suite et fin de l'histoire]

« Prise de conscience»

Les étoiles avaient beau briller dans le ciel et rendre le décor moins ténébreux, seule la lune parvenait réellement à percer l’obscurité environnante, apportant une douce lumière céleste qui rassurait les quelques promeneurs nocturnes et offrait une quiétude et une sérénité tel que le paysage paraissait presque irréel. Le silence. Encore et toujours… Il semblait être partout et nulle part à la fois. Brisé par le moindre des chuchotements, mais reprenant toujours possession des lieux, semblable à un seigneur jaloux revendiquant sans cesse son statut pour garder ses terres. C’est dans cette atmosphère que la belle endormie s’éveilla.

Récupérant peu à peu ses sens, elle tenta de bouger, dans un état comateux, et parvint à se relever après de nombreuses vaines tentatives. Désormais assise sur ce qui semblait être un matelas, elle essaya, maladroitement, de rassembler ses pensées, aussi bien en ce qui concernait ce lieu qu’à ce qu’il lui était arrivé. Yui se leva ensuite et s’hasarda à rester sur ses jambes, devenues frêles, tout en se retenant au lit où elle se trouvait quelques secondes auparavant. Elle décida de s’en tenir là et lança un regard aux alentours, tentant de distinguer ce qui se trouvait dans la pièce ainsi qu’un indice qui pourrait l’aider à savoir où elle était.

« Yui ! »

La lumière se fit soudain, d’abord aveuglante, puis, progressivement, bienveillante. Un jeune homme se précipita vers elle pour la serrer dans ses bras, tout en sanglotant, lui disant combien il était heureux qu’elle soit enfin réveillée, qu’il avait eu peur de la perdre, qu’il… Elle ne l’écoutait déjà plus et demeurait pensive. Quand le jeune garçon en prit conscience, il se recula d’un pas avant de lui demander si quelque chose n’allait pas. Et c’est inconsciemment que la jeune fille lui brisa une parcelle de son être, lui ôtant aussitôt toute la joie qu’il avait éprouvé en cet instant.

« Je… Excusez-moi de vous paraître impolie, mais, qui êtes-vous ? »

Il resta silencieux durant un long moment, puis prit la parole de nouveau, un sourire incertain aux lèvres.

« Enfin, Yui, c’est moi, Kyo. Ton frère jumeau, ta doublure. On est comme pair tous les deux. Tu me fais une blague, c’est ça hein ? Enfin, tu auras eu le mérite de m’avoir fait peur. Allez, viens, on va prévenir Papa, il sera heureux de savoir que tu vas mieux. »

Elle éprouva alors une immense confusion avant de se rendre compte qu’elle ne se rappelait plus de rien. Ni de sa famille, ni de ses amis, ni des précédentes années de son existence, ni de ce qui lui semblait peut-être important à l’époque. Juste de sa propre identité. Rien d’autre. L’angoisse que vit Kyo dans les yeux de l’adolescente le convainquit amplement. Douleur. Tristesse. Incompréhension. Tout se mêlait dans son esprit et rien au monde n’aurait pu détourner son regard de celui de sa sœur. Il avait l’impression d’être en plein cauchemar. Le jeune homme ravala sa salive, se dirigea avec peine près de sa jumelle et s’assit sur une chaise, face à elle et dos à la porte d’entrée. Après avoir inspiré péniblement une grande bouffée d’air, il se lança alors, sa voix tremblant par moment, et lui raconta tout. Leurs moments passés ensemble, leur enfance, la lettre annonçant le départ de leur mère que celle-ci laissé à leur intention. Il décrivait ce dont il se souvenait avec le plus de précisions possibles, espérant que cela aiderait la jeune fille à s’en souvenir.

Instinctivement, elle sut qu’elle pouvait le croire. Ainsi, elle n’était pas seule, du moins, pas complètement. Mais cela n’arrivait guère à atténuer la désolation qui étreignait son cœur. Se faire raconter sa propre histoire alors qu’elle n’en avait plus aucune mémoire lui faisait terriblement mal. Elle en eut la nausée. Et c’est en titubant qu’elle se dirigea vers les toilettes. Pour vomir son chagrin, sa mémoire qui lui faisait défaut et la vie qui lui avait joué ce mauvais tour. Affaiblie, elle entra de nouveau dans la pièce, sous le regard inquiet de son jumeau. Elle s’avança et n’eut que le temps d’entrapercevoir un mouvement furtif de la part de ce dernier avant de sentir ses jambes fléchir sous son poids. Curieusement, elle ne rencontra pas le sol comme elle l’aurait cru.

L’esprit brumeux, elle ne s’en inquiéta guère, et seule une chose parvenait encore à la tenir, tant bien que mal, éveillée. Un mot. Un seul. Il lui était venu de manière évidente et elle le prononça d’autant plus spontanément. Certes, cela ne semblait rien comparé à tout ce qui s’était déroulé depuis son réveil, mais peut-être pourrait-il adoucir leur peine et son amer sentiment de culpabilité. Peut-être… Sa voix endormie et voilée de tristesse s’éleva alors dans l’étrange silence qui s’était installé afin de murmurer ce que son mutisme n’exprimait que trop vaguement:

« Pardon… »

« Promenade nocturne »

« 131…132…133… »

La jeune fille avait beau compté infiniment les moutons –technique aussi infantile qu’inefficace-, Morphée semblait prendre son temps pour pointer le bout de son nez. Jugeant inutile de rester emmitouflée dans sa couette plus longtemps, elle se leva, ouvrit la porte aussi silencieusement qu’elle pût, s’engouffra dans le couloir et se dirigea avec maladresse, l’obscurité n’aidant pas, vers la cuisine. Lorsque, passant près du salon dont la porte était entrouverte, elle entendit de vagues murmures. Il n’en fallut pas plus pour qu’elle se colle contre cette même porte, sa main droite légèrement appuyée sur la poignée, par simple réflexe, tout en prenant garde de ne faire aucun bruit susceptible de trahir sa présence.

Sa curiosité était piquée au vif. Certes, il ne fallait pas être un détective renommé pour deviner les protagonistes présents, les seules personnes résidant ici étant son père, son frère et elle-même. Mais la raison pour laquelle ils tenaient, en ce moment même, un conciliabule nocturne demeurait mystérieuse. Si cela n’avait pas d’importance, pourquoi n’en avait-elle pas été prévenue ? Ou, mieux encore, pourquoi avaient-ils décidé de se réunir en pleine nuit ? Cela n’avait décidément aucun sens. Abandonnant là ses interrogations, elle se concentra sur la discussion qu’entretenaient les deux hommes :

« Je suis sûr que c’est la meilleure chose à faire pour nous tous… »

La voix de son père, sans nul doute. Mais de quoi parlait-il ?

« De toute façon, je m’en moque éperdument. Pour moi, ce n’est plus ma sœur, et tu le sais. Qu’elle aille où bon lui semble, ça m’est égal. »

Elle ressentit une vive douleur au niveau de son cœur et y apposa la main, sans réellement s’en rendre compte. Ces mots lui avaient fait plus mal qu’elle ne pourrait l’avouer. Evidemment, elle n’ignorait pas que Kyo ne veuille plus de sa présence en ces lieux, à cause de leur passé commun qui semblait désormais enfoui au fin fond de sa mémoire, mais qu’il en vienne à la renier et à parler d’elle de cette façon… Ses mains se crispèrent soudainement et tout son corps se raidit sous la colère. Pour qui se prenait-il ? Il croyait être le seul à souffrir ? Il croyait que ça n’avait pas été difficile pour elle ? D’apprendre à vivre avec eux, entre la gêne évidente de son père et le mépris non dissimulé de son frère ? Son père reprit alors la parole, visiblement embarrassé, ce qui mit fin aux sombres pensées de la jeune fille :

« Tu ne le penses pas vraiment… J’en suis persuadé. N’oublie pas que si cela est difficile pour toi, ça l’est aussi pour elle. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai décidé de l’envoyer dans ce pensionnat, à plusieurs kilomètres d’ici. Cela ne pourra lui faire que du bien et puis… »

Il s’arrêta net. Il aurait juré que la porte n’était pas aussi ouverte quelques instants plus tôt… Non, ce devait être une simple illusion d’optique. Il eut un petit rire nerveux. Toute cette histoire avait vraiment mis ses nerfs à fleur de peau. Voilà qu’il divaguait désormais. Sentant le regard impatient de son fils, il se hâta de reprendre :

« Et puis, ça ne peut que nous faire du bien à nous aussi… »

Sa phrase finit en un murmure. C’en fut trop. La porte s’ouvrit soudainement sous les yeux ébahis des occupants et dévoila la jeune fille qui les toisait avec froideur. Un sourire ironique étira alors la commissure de ses lèvres. Pitoyables. Ils étaient pitoyables, ainsi tapis dans l’obscurité.

« C’est tout bonnement ridicule de vous cacher comme ça… Si vous vouliez vous débarrasser de moi, autant le dire, non ? »

Elle marqua une pause. Le temps de calmer son cœur rempli d’amertume qui battait furieusement dans sa poitrine. Une étrange impression. Celle d’avoir été abandonnée de nouveau, bien qu’elle n’ait aucun souvenir de la première fois. Elle le ressentait à présent, ce sentiment singulier, et, curieusement, il lui semblait familier.

« De toute façon, j’avais l’intention de m’en aller. »

Garder la tête haute. S’en aller avec toute la dignité qu’il lui restait. Voilà ce que lui criait son âme. Un jour, ils verront. Un jour, ils regretteront. Un jour… C’est ce qu’elle fit. Elle quitta la pièce sur le-champ, sans se soucier davantage de leurs réactions ou de leurs états d’âme. Et, dès le lendemain, elle partit vers une autre contrée, d’autres paysages, d’autres horizons ; un autre avenir nommé : Shokuboo Inochi. Avec pour seuls et uniques bagages, ses espoirs, ses rêves, son histoire incomplète et son fichu caractère. Après tout, le reste semble superflu, non ?

Avez-vous lu le règlement? –OK- (Sheik')

Grosse flemme de faire un message élaboré donc je me contenterai de : wooow ! et de : t'es validéée^^

Merki beaucoup et Merci Hlynou ^^ :50: