La reprise des cours pour les uns, signifiait la reprise du boulot pour les autres. Et pas qu’un peu. Dean devait constamment mettre en œuvre ses talents d’infirmiers psychologue pour soigner ou pour consoler. Des élèves venaient pour se plaindre chez lui de choses diverses, variées, inutiles et futiles. Rapidement, Dean avait apprit à les écouter d’une oreille. Ce n’était pas qu’ils l’énervaient avec leurs problèmes d’adolescents mais un peu quand même. Mais, alors que notre jeune homme était sur le point d’exploser, il se calma en se disant que lui-même avait été, un jour, adolescent et qu’il ne pouvait pas espérer de tous ses patients de se montrer matures et réfléchis. Ce fut donc, avec un sourire quelque peu forcé qu’il salua le dernier étudiant lorsque celui-ci parti.

Refermant la porte derrière le jeune homme, Dean se détourna et s’appuya contre la vitre en soupirant lourdement. Cette journée de reprise était loin d’être une partie de plaisir, bien au contraire. Elle l’avait tout bonnement achevé. D’un pas lourd et pesant, notre infirmier se dirigea vers son bureau et s’installa sur son siège. Il posa ses coudes sur le bureau et mit sa tête dans ses mains, les yeux fermé. Grimaçant légèrement, il se massa les paupières et les tempes, espérant que son mal de tête disparaisse ainsi. Mais, ne sentant pas les résultats espérés, notre infirmier se pencha sur le côté et attrapa un paquet de doliprane et l’observa quelques instants, figé. Puis, soupirant légèrement, reposa le paquet dans son tiroir et attrapa sa bouteille d’eau qu’il finit d’une traite. Non, il ne devait pas avoir recoure aux médicaments au mal de tête. Ce qu’il avait besoin maintenant était de l’air frais. Et pas seulement en ouvrant la fenêtre, non. Il devait sortir, faire le tour du parc.

Alors, se levant doucement, il attrapa les clefs de l’infirmerie et sortie de son antre. Fermant la porte à double tours derrière lui, Dean se dirigea vers le hall d’entré et sorti du bâtiment. Respirant l’air frais à plein poumons, notre infirmier s’immobilisa un court instant, juste le temps de savoir où il allait pouvoir aller, puis s’y dirigea. Enfouillant ses mains dans les poches de son jeans, notre jeune homme marcha tranquillement sur les chemins du parc, sentant que l’air frais de la fin de journée n’avait aucun effet sur son mal de crâne.

S’arrêtant au milieu du chemin, Dean posa ses doigts sur ses tempes et se les massa à nouveau. Peut-être aurait-il quand même du prendre un médicamenta avant de partir ? Ou alors il était entrain de couver une quelconque maladie. Peut-être un rhume ou quelque chose de ce genre ? Ce serait vraiment le comble …

Ce satané soleil d’automne était bien plus chaud qu’on n’aurait pu s’y attendre et les mains de Makoto étaient moites sur le manche de sa batte. Après avoir essuyé d’un revers de poignet la sueur qui mouillait son front, elle remit sa casquette en place et frotta ses mains contre le pantalon sur ses cuisses avant de reprendre fermement sa batte en main. Il ne serait pas dit que Togawa Makoto, la meilleure lanceuse du club de baseball de Ginkgo Gakuen serait aussi la pire des batteuses. Ca non ! Elle s’entrainerait jour et nuit s’il le fallait mais elle allait s’améliorer pour la prochaine compétition. Plus question d’avoir envie de pleurer ou de s’enfuir lorsque son tour de batte viendrait. Elle était déterminée ! Et c’est avec toute sa détermination, les sourcils froncés - tant à cause du soleil que de sa concentration – qu’elle attendit la prochaine balle qu’envoyait régulièrement le lanceur automatique en face d’elle.

« YAAAAAAAAAAAAAAH ! >.< »

La batte avait été propulsé avec force mais n’avait malheureusement fait que frôler la balle qui tomba mollement un peu plus loin.

« K’so ! » fut un des jurons que la demoiselle poussa en trépignant sur place comme un enfant de 5 ans devant le rayon des bonbons avant de reprendre sa place.

Et le lanceur lança une nouvelle balle.
Et Makoto balança sa batte avec la précision d’un missile sol-air.
Et la balle se déforma légèrement sous le fort impact qui la stoppa dans sa course et la renvoya avec une telle force qu’elle disparu derrière les arbres qui bordait le terrain. Le cri de joie que poussa la jeune Togawa fut brusquement interrompu par un hurlement de douleur venant de derrière les dits arbres.

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Même si Makoto n’était pas une flèche en maths, l’équation : batte + balle + cri = ? trouva très vite sa résolution. L’inconnu venait de se prendre sa balle de cuir à pleine vitesse.

« Nom du dieu Renard… »

Tenant toujours sa batte, Makoto sauta le grillage et traversa la bande végétale en quelques secondes et elle n’eut pas longtemps à chercher avant de trouver son inconnu assis par terre et se tenant le visage dans les mains. Mains d’où s’écoulait un filet de sang. Pâle comme un linge, l’apprentie batteuse s’accroupit près du jeune homme et lui prit le bras.

« Oh làlà ! Je suis vraiment désolée ! Venez je vous emmène voir l’infirmier ! Oh pardon vraiment, je n’ai vraiment pas fait exprès… »

Tout se passa vite. Très vite. Trop vite. Alors que Dean avait à peine rouvert les yeux et lever le regard, une vive douleur explosa au milieu de son visage et il sentit sa tête partir en arrière. Son réflex premier fut de crier, par surprise mais plus par douleur. Il n’eu pas le temps de se rattraper à quoique ce soit et tomba en arrière. Autre douleur dans le bas du dos. Assit par terre, notre jeune homme se plaqua les mains contre la figure et crispa son visage en une grimace de douleur, tandis qu’il sentit un liquide chaud lui couler sur le menton, les mains et finir sa course sur sa chemise blanche. Il avait envie de pleurer, mais retint ses larmes en poussant des jurons divers et varié, s’interrompant brusquement lorsqu’il sentit des mains se refermer sur un de ses bras.

Le visage toujours crispé de douleur, Dean leva son regard et dut cligner plusieurs fois les yeux avant de reconnaître une jeune fille. Visiblement elle était paniquée à l’idée d’avoir fait quelque chose de mal. Soupirant, notre infirmier dévia légèrement son regard … qui tomba sur une balle de baseball puis sur la batte de baseball que tenait l’inconnue. Même sous l’emprise de la douleur avec l’esprit embrumer, l’américain réussi à conclure sans trop de problème qu’il venait de se prendre une balle de baseball en plein sur le nez –croisons les doigts qu’il ne soit pas cassé !- et que c’était la faute de cette jeune femme qui donnait l’impression d’être très inquiète. Elle lui proposa d’aller voir l’infirmier et s’excusait platement. Dean secoua légèrement la tête

« Il n’y a qu’un seul infirmier … ici … et … » il se tue lorsqu’une vague de douleur le fit se crispé tandis qu’il essayait de stopper l’hémorragie « tu viens de le mettre hors jeu … »

Soupirant, il fouilla dans sa poche et en sortie un paquet de mouchoir. Il en sorti un et se le mit sous le nez pour éviter que le sang ne fasse encore plus de dégâts avec sa belle et nouvelle chemise. Une fois cela de régler, la douleur sembla s’apaiser tout doucement, ce qui lui donna le courage de reprendre la parole.

« Qu’est-ce qu’il fout le directeur ici ? » demanda-t-il d’une voix plus forte qu’il ne l’aurait voulut « il doit pourtant savoir qu’il faut des grillages capable de retenir des balles autour des différents terrains. » soupirant, il se redressa légèrement, tournant son regard vers les arbres « c’est dangereux … »

… Surtout quand on ne sait pas contrôler sa force comme toi continua-t-il dans sa tête pour pas que la jeune fille ne l’entende. Elle pourrait le prendre mal. Mais d’un côté, à quoi bon se taire ? Dean était déjà énervé avant, pourquoi ne pas continuer de s’énerver contre cette inconnue ? Soupirant, il se redressa d’avantage et ferma les yeux. Cette journée avait mal commencé, continuait mal et se finissait mal. En somme, une journée de merde.

En plus de la douleur aigue au niveau de son nez Dean eu droit d’assister en directe à l’évanouissement de la jeune fille. Soupirant lourdement, notre infirmier tangua un peu en faisant un pas sur le côté. Il se prit la tête dans les mains et, tandis que l’hémorragie stoppait peu à peu, Dean se mit à réfléchir, tant bien que mal.

Qu’il se fasse blesser, c’était bien sa veine. Mais qu’en plus il venait d’assister à la perte de conscience de celle qui l’avait blessé, excédait toutes ses pensées. Enfin, il allait devoir s’occuper d’elle. Que pouvait-il faire d’autre ? Certes, il avait fini sa journée de boulot, mais ignorer l’inconnu revenait à faire du non assistance à personne en danger et puis bon, à quoi bon être infirmier si ce n’était pas pour se rendre utile dans ces cas là ?

« Eh oh, jeune fille, tu m’entends ? » Demanda-a-t-il en s’agenouillant aux côtés de l’étudiante et en lui tapotant légèrement la joue.

N’entendant pas de réponse, Dean soupira à nouveau. Que faire maintenant ? En temps normal, il l’aurait sans doute transporté jusqu’à l’infirmerie, mais là, la force lui manquait. Relevant le regard, notre jeune homme scruta les environs à la recherche d’un endroit en hauteur où il pourrait déposer la jeune fille. Un banc de préférence. Mais, évidement, comme d’habitude, lorsqu’on avait besoin de quelque chose en particulier, on ne trouvait rien. Fermant les yeux, Dean se redressa et tenta de se remémorer le chemin emprunté jusqu’à ce qu’il ne fut stopper par son mal de crâne puis par une balle de base bal enragée. Tant bien que mal, il réussi à se rappeler qu’il était passé à côté d’un banc non loin de là où il se trouvait. Du moins, c’est ce qu’il espérait croire.

Soit. Sans réfléchir d’avantage, il passa un bras sous les épaules et l’autre sous les jambes de la jeune fille, se redressa et se leva, la portant comme une princesse. Une fois debout, Dean s’équilibra rapidement, puis, prenant une profonde inspiration, se mit en route. D’abord doucement puis aussi vite que sa condition physique le lui permettait. Evitant de trop secouer l’étudiante et faisant bien attention où il mettait ses pieds, Dean s’avança d’un rythme régulier.

Mais rapidement, notre jeune homme senti les difficultés lui barrer le chemin. Il avait évidement une condition physique assez importante du à ses joggings matinaux, mais c’était la force qui lui manquait. Dean n’avait jamais pensé à entrainer sa force musculaire. Donc porté une jeune fille, aussi mince était-elle, n’était pas ce qu’il y avait de plus judicieux. Même si elle n’était pas grosse, son poids était au moins de 30 kilo, comprenant son squelette, ses muscles et ses organes. En elle devait avoir un minimum de graisse sur les os pour pouvoir survivre. Donc au moins 35 kilo. Sauf que Dean, au fur et à mesure qu’il marchait, avait l’impression de porter plus de 45 kilo. Le poids de la jeune fille lui tirait dans les muscles de ses épaules qui donnaient l’impression qu’ils allaient se déchirer. Le cœur de notre infirmier s’emballa et il fut bien content de savoir que sa mémoire ne l’avait pas abandonné.

Encore 5 pas de pure torture et Dean pu enfin déposer la jeune fille sur le banc. Il enleva ensuite sa veste et couvrit l’étudiante avec. Puis, soupira, il se redressa avec difficulté en grimaçant de douleur. La douleur dans son nez s’était franchement atténué, mais maintenant s’était ses épaules qui le martyrisait. Surtout la gauche qui aimait bien lui faire mal en fonction des mouvements que notre infirmier faisait. Pour cette raison, il ne pouvait pas jouer au tennis, car à chaque smash ou simple service, une vive douleur naissait dans son épaule, se propageant dans les muscles de son bras. Dean était déjà allé souvent chez le médecin et avait même fait faire des radios de son épaule, mais on y voyait rien. Enfin, on dérive de notre histoire.

Se massant doucement cette épaule douloureuse, il porta son attention sur la jeune fille et l’observa. Allait-elle se réveiller rapidement ? Si non, que devait-il faire ? Devra-t-il appelé l’hôpital le plus proche ? Devra-t-il courir à l’infirmerie pour chercher de quoi la soigner ? Que de question lui traversait l’esprit …

Portés comme ceux qu’une princesse, les 50 kilos bien sonnés de Makoto n’étaient pas du tout malmenés. L’infirmier aurait pu la laisser là au milieu des graviers, ou bien la trainer jusqu’à un coin d’herbe, mais pas du tout ! Ce n’était pas le genre du gentleman que Dean Onwara était. Il l’avait galamment portée jusqu’à un banc, même si celle-ci n’en aurait aucun souvenir.

L’inconscience de Makoto se faisait plus légère, si Dean n’avait pas regardé d’un air dépité sa chemise ensanglantée, il aurait peut-être remarqué un froncement de sourcils, un léger tremblement des lèvres de la belle évanouie. Dans ses ténèbres, Makoto ressentait une douleur à son épaule droit, mais une douleur lointaine, comme si elle appartement à quelqu’un d’autre. La lumière qui pénétrait à travers ses paupières donnait un éclat rouge à son néant que venait remplir peu à peu des bruits de l’extérieur : quelques oiseaux, les cris venant du terrain de tennis un peu plus loin, une flèche quittant sa corde pour se planter dans une cible en vibrant, les graviers sous les semelles de l’infirmier.

Lentement, elle ouvrit les yeux, battant des cils comme une star de cinéma, leva une main pour se protéger des rayons du soleil comme une héroïne de tragédie grecque et se mit à tousser comme une tuberculeuse pour enfin se redresser difficilement comme une ivrogne.

« Onwara sensei votre nez… ._. »

Comme tout lui revenait en mémoire, Makoto se releva pour s’incliner et se confondre en excuses mais du se rasseoir, prise d’un nouveau vertige @_@.


« Je crois que je vais rester assise @_@... Je… je suis vraiment confuse sensei pour la balle et .. et tout le reste u_u… Laissez moi une minute pour récupérer et je vais vous emmener à l’infirmerie, je vous soignerai vous verrez, juste une minute et.. » Makoto prit soudain conscience de l’endroit où elle était : le cerisier au dessus d’eux, le soleil qui filtrait doucement réchauffant leur douce conversation, le vent balayant si joliment les mèches de l’infirmier et surtout le banc sur lequel elle n’avait pas du arriver par magie.


« C’est vous qui m’avez amenée ici ? Vous êtes drôlement fort ! »

Elle avait ramené ses poings fermés sur ses joues et regardait l’infirmier avec des yeux brillant d’admiration. Et alors qu’elle se rejouait une version romantique du transport auquel elle n’avait pas assisté, l’idée que les mains de Dean avait du glisser le long de ses cuisses sous sa jupe lui fit venir un rouge fumant aux joues.


(remerciements spéciaux à Yahei pour le passage des « comme »)