Nom : Ishikawa-Lerstad
Prénom : Keith
Date de naissance : 22 décembre
Âge : 15 ans
Nationalité : Mi-japonais (de son père) mi-norvégien (de sa mère)

Club de: Musique (joue du violon)

Caractère : Keith est d'un naturel taciturne et lunatique. Vous trouvez que ce n'est pas si naturel que ça? Peut-être...Enfin ce qui est sûr, c'est qu'il n'aime pas tant que c'est les contacts humains surtout avec des inconnus et qu'il change très rapidement d'humeur, n'ayant que peu de scrupules à vous faire passer un sale quart d'heure. Très peu habitué aux longs discours, sa voix résonne faiblement lorsqu'il parle, se trouvant être un de ses complexes, portant cependant très bien lorsqu'il hurle à plein poumons lorsque quelque chose se met à ne plus tourner rond aux alentours. Il est donc taiseux, ne s'autorisant à parler que par monosyllabes ou vagues allusions, dû à une certaine timidité étant plus jeune? Ou à autre chose? Seul Dieu le sait. Et lui seul sait également combien il ne faut pas se fier aux apparences. Son plus cher désir avait été, par le passé, d'être accepté dans un groupe quel qu'il fût. On l'en avait exclu et il en était ressorti avec les idées noires plein la tête et une haine farouche pour son entourage. L'âge n'avait pas favorisé une possible réconciliation.

Cependant, violent physiquement, il ne l'est point. Enfin, cela lui arrive de parfois jeter un objet à la tête de quelqu'un mais il faut vraiment avoir touché un point sensible pour en arriver là. Sinon c'est quelqu'un de très calme, enfin qui paraît calme mais qui est en réalité toujours stressé. Stressé et dégoûté du genre humain. Du coup, Keith s'est replié sur lui-même pour toute alternative: ne pouvant supporter l'Autre, il reste en tête-à-tête avec lui-même et réfléchit beaucoup, se posant de temps à autres des questions d'apparence anodines qui ne trouvent guère de réponses. C'est un garçon réfléchi, toutefois désintéressé du malheur de l'autre, en jouissant même en secret pour "payer leur dette" de rejet. Même s'il se rend compte que tous ne sont pas à mettre dans le même panier, sa conscience les voit tous semblables, en se refermant, en formant des barrières de plus en plus infranchissables au fil du temps. Il en est devenu égoïste, préoccupé par son seul petit être. Sa faute est de ne pas avoir su avancer mais faut-il vraiment l'en blâmer pour ça? N'y avait-il pas une part de responsabilité chez les autres? Il en est intimement convaincu et têtu comme une mule, ne démordrait jamais de ses convictions, aussi irraisonnées eussent-elles pu être.

Pour le courageux qui réussirait néanmoins à briser sa carapace et à essayer de le comprendre, il se montrerait sans doute plus doux, moins réservé, moins bloqué, plus ouvert. Encore faut-il y arriver mais...pouvoir le voit tel qu'il était avant cette tragique transformation vaut-elle bien le coup? Il n'y en a pas beaucoup, voire aucun, qui ait pu se vanter d'être parvenu jusqu'à ce résultat. Alors si tel était le cas, comment réagirait-il? Sensible comme il est, arrêterait-il de provoquer son monde et en même temps de se montrer aussi discret qu'une souris? Eclaterait-il en larmes plutôt et s'enfuierait-il de votre vue d'humiliation? Pour le savoir, il n'y a plus qu'à arriver jusqu'à cette extrémité, si ses nombreuses dérobades ne vous dissuadent pas en cours de route.

Physique : La chose la plus voyante que l'on remarque chez Keith, c'est à coup sûr sa chevelure aussi limpide que de l'eau, peut-être un peu mieux en fait. D'un blond presque blanc, presque divin qui attire le regard à coup sûr. Physiquement, il a surtout hérité de sa mère: les cheveux, le contour des yeux, de la bouche, ses frêles épaules qui ne le destinaient pas à quelque sport physique, son métabolisme plutôt fragile -en effet, il tombe facilement malade, et un teint blanc comme la craie. Son père a bien voulu lui léguer ce qui lui manquait sans protester: la couleur saphir de ses yeux rehaussée d'un contour plus sombre, des prunelles vives et inexpressives, un petit nez à peine visible, ses grandes mains de pianiste et sa petite taille (ne dépassant qu'à peine le mètre 65, ça n'en fait pas quelqu'un de bien grand mais qui sait, avec l'âge...). Un teint maladif ai-je dit plus haut? Oui, ayant survécu à quelques maladies durant l'enfance (pneumonie, scarlatine, les maladies enfantines, etc), certaines lui ont laissé quelques marques dont la faiblesse de son corps. Un coup de poing donné par ce petit nabot d'écureuil blond vous abîmerait à peine le nez, et encore s'il se permet de viser juste (n'étant pas fort bon tireur).

On pourrait également de peu le confondre avec une fille tant sa constitution et la finesse de ses traits leur est commun, certains l'ont pris d'ailleurs pour une fille dans le passé et il les a tout simplement remis bien à leur place, ni plus ni moins. Être androgyne, il le vit plutôt bien en réalité et ne chercherait pour rien au monde à changer cette facette de sa personnalité, se sentant parfois être des deux sexes par certains côtés ou modes de fonctionnement. "On est comme on est" aurait pu être sa devise tant il affiche peu d'importance à son aspect extérieur (sans pour autant se négliger toutefois).

Côté vestimentaire, il n'est pas difficile. Il accepte de mettre de tout et du n'importe quoi (jeans, pantalons ordinaires, chemises, pulls, sweat, veston, etc) en tous tissus, se contentant parfois de ce qu'il attrape sous la main, plutôt que par souci d'avoir une apparence excessivement soigneuse. Il s'habille aussi le plus simplement du monde: un pantalon, un pull et le tour est joué ! Par ce côté-ci, il se singularise des autres sans pourtant vraiment le vouloir (bien que quelques-autres fassent comme lui bien sûr, personne n'est unique).

Histoire : L'histoire de Keith Ishikawa-Lerstad n'aurait peut-être jamais été écrite si son père, Sato Ishikawa, n'avait pas été entrepreneur et n'avait pas dû aller vérifier les bons progrès d'une future annexe à leur entreprise d'informatique située en Norvège, la lointaine Norvège, jadis l'une des nations Vikings chargées de mythes et d'histoires. Pour s'établir aussi loin alors qu'il existait une destination plus proche et moins coûteuse? Cette question, allez plutôt la poser au patron de ce bon vieux Sato, il saura sans doute vous éclairer mieux que moi, pauvre conteur. Mais voilà que je digresse à cause de vous, bougres ! Donc, il y aurait une future implantation d'électronique en Norvège, près de la frontière (pour ne pas trop coûter tout de même à l'entreprise) et c'est ainsi que Sato rencontra l'architecte indigène de la région, chargée des travaux de l'usine, Floralia Lerstad. Au début, ce ne fut qu'un bref coup d'oeil qui les "lia", puis ce furent leurs nombreuses réunions de travail et de mises au point. Au final, ils sortirent ensemble et finirent par se marier début juillet de l'année suivante. Sato était aussi brun et petit que Floralia, la jeune architecte, était blonde et grande mais cette différence ne suffit pas à les éloigner l'un de l'autre et ils coulèrent des jours heureux, le Japonais s'acclimatant peu à peu au pays.

Une à deux années plus tard, peu de temps après la fin de la construction de l'annexe, Floralia mit au monde un enfant, un garçon d'apparence chétif qu'ils appelèrent chaleureusement Keith, du souhait de sa mère qui avait juré que si elle avait un enfant à naître, fille ou garçon, il s'appellerait ainsi. Son mari ne s'y était pas opposé et la famille s'était donc agrandie d'un nouveau membre. Malheureusement, le séjour de Sato en Norvège arrivait à son terme et peu désireux d'abandonner là sa famille, il proposa à sa tendre épouse de faire le voyage en sa compagnie, ainsi qu'avec l'enfant. Elle accepta avec joie et prirent l'avion peu de jours plus tard pour Tokyo même. Le trajet se passa sans difficulté et l'aménagement du petit appartement de célibataire de Sato également. Les déboires ne commencèrent que lorsque Keith devint en âge de commencer ses premiers pas dans le monde, soit l'école. Etant le seul élève blond (et donc étranger) de sa classe (voire de l'école toute entière), il essaya tant bien que mal de s'intégrer sous les encouragements compatissants de certains professeurs. D'une nature plutôt douce et timide, Keith n'osait pas vraiment s'imposer dans un groupe et les autres en arrivèrent bien rapidement à l'ignorer, jugeant qu'il n'avait pas les compétences requises pour faire partie des leurs, ce qui était très cruel mais un enfant ne mesure pas la portée de ses actes. S'ils avaient su, ils auraient peut-être réagi autrement et évité le pire.

Mais être ignoré de tout le monde n'était pas le plus grave. Non content de ne lui témoigner aucun intérêt, sauf de temps en temps pour copier un devoir ou lui demander une à deux explications désintéressées, ils chuchotaient derrière son dos, s'esclaffaient bruyamment lorsqu'il s'avisait d'écrire au tableau ou de répondre à une malheureuse question. Sa voix intimidée déjà au départ avait la consonnance de celle d'une petite fille apeurée, ce qui avait l'air d'être très désopilant du point de vue des autres. Keith finit par se taire et ne plus suivre assidûment ses cours. Ses notes baissèrent très vite, il préféra s'écarter des autres, les haïssant tous sans exception pour ce manque total de compréhension. Les brimades étaient encore pires que de se faire agresser ou racketter selon lui. C'est à ce moment-là qu'il dressa ses barrières jusqu'à son corps, se forçant de feindre lui aussi un profond désintérêt. Même s'il se faisait blesser par leurs paroles, il resterait stoïque quoi qu'il arrive. Il s'arrangeant également pour ne plus vraiment travailler que le minimum en cours, tout juste assez pour réussir l'année sans plus, malgré les remontrances de ses parents qui plaçaient leurs espoirs de réussite en lui, comme tous les autres.

Au fur et à mesure, il devint de plus en plus égoïste, se refusant à accepter le moindre avis de la part d'un autre et prenant chacun des mots lancés dans sa direction comme une provocation visant à faire fondre ses résistances. Rien n'y fit. Au mieux, cela déclencha quelques crises de colère, Keith leur hurlant qu'ils feraient mieux d'aller se faire voir (restons polis) et de se mettre leurs conseils où il le pensait. Quelques mois plus tard, il s'absenta de l'école. Il ne séchait pas non mais l'accumulation du malaise et du stress avait affaibli son corps et ouvert la porte à toutes les maladies, de la plus grave à la mois importante. Il garda le lit quelques temps, suivant des cours à domicile pour tout de même rester à niveau le temps de sa convalescence et ce fut à peu près les seuls instants où il se montrait docile et appliqué, presque souriant à son percepteur qui ne se montrait pas trop dur. Les adultes avaient toujours essayé de le comprendre et de l'apaiser jusqu'à présent, pourquoi s'en méfier? Il ne lui confia rien de très important, inventant certaines fois des histoires à dormir debout ou détournant le sujet de conversation sans crier gare lorsque certaines questions s'aventuraient dans un domaine un peu trop privé à son goût.

Toutes les bonnes choses ont une fin, Yoshioka son percepteur, lui fit ses adieux, apparemment ému de quitter un enfant si sérieux et Keith, guérit, reprit le chemin de l'école, du collège même. Le même tableau se dessina encore et encore, indéfiniment. Sato et Floralia ne comprenaient plus rien: les notes qui avaient été assez excellentes pour garantir leur fils à un avenir prometteur venaient de dégringoler à nouveau en flèche. En y réfléchissant peut-être un peu plus, le père en vint à la conclusion que ce qui était bien peu commun au Japon, c'était que des étrangers y résident même si ça existait de temps à autre. Il devait y avoir un lien entre ses origines étrangères et le fait que tout redevenait pire encore qu'infernal dans le cocon familial, tout comme en milieu scolaire. Jusqu'à ce qu'un jour, ils entendent parler par tel ou tel connaissance du père de Keith d'une école accueillant les étrangers, les "non-habitués" du pays. Si ça se trouve...peut-être que la solution s'y trouvait. Sato ne traîna pas à prendre contact avec le directeur de l'établissement et à obtenir un rendez-vous pour se renseigner des us et coutumes de la maison et y inscrire son fils pour la rentrée prochaine, ou même le transférer dès à présent. Keith ne protesta pas, il leur adressa à peine un regard dénué de toute émotion et se réfugia dans sa chambre pour y préparer sa valise en soupirant. Cela ne pouvait pas être pire qu'ailleurs...

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