Icky thump (Tsuyu).

Invité

Attention, âmes sensibles priées de retourner faire dodo.

-Elle me fait rien ta merde.

Erwann, le définitivement-trop-mauvais-Erwann, venait d'avaler une bonne trentaine de sachets d'herbes médicinales depuis le début de l'heure. Le soleil se couchait à peine, alors que les honnêtes gens achevaient leurs journées, les petits aimants à ennuis tel que le brun commençaient les leurs. C'était trois longues journées, trois trop longues journées après le réveil corsé dans la chambre de Tsuyu. Le brun, affalé sur une table dans un appartement miteux, la tête des ses bras, rongeait ce qui lui restait d'ongle sur ce qui lui restait de doigt. A ce stade là, on ne parlait plus de manque, mais de mort lente et douloureuse.

-Pourtant c'est ce qu'on donne dans les cures de désintox... . T'as vraiment merdé sur ce coup là Mathew.

Les yeux rouges et brûlant comme des charbon à chicha [ =D ], le brun tourna la tête vers la connaissance qui lui offrait l'hospitalité.

-Je sais... . Je sais.

L'état dans lequel il se trouvait n'était même pas qualifiable. Avaler était devenu un exercice impossible, boire lui brûlait affreusement la gorge, respirer lui déchirait les poumons. Tout cela était le résultat d'un stress aigu très porté sur le fait que son cerveau réclamait sa dose opiacée à laquelle il s'était addicté, plus ou moins contre son gré. Il ne tenait que très rarement debout. Pendant trois jours il était resté cloitré, seul, en attendant que son délai se termine, et puis finalement il était venu ici, dans l'espoir de voir une petite lueur au milieu du tunnel. Il n'avait plus de drogue, il était complètement fauché, et sans drogue, pas d'argent. Le cercle vicieux l'emportait dans une tourmente douloureuse. Et tout ça, tout ça à cause de cette petite peste, cette sale garce voleuse et charmeuse, cette putain de fille magnifiquement faite et qui l'avait emmené au paradis avant d'en tomber brutalement. Un cadeau du ciel certainement, une épreuve à surmonter. S'il survivait à elle, il pourrait se battre contre n'importe qui... il était temps de mettre fin à tout ça.

Après s'être levé et s'être habitué à la drôle de sensation que cela procurait, il pris son nécessaire à souffrance et sortit direction de l'école, en particulier les dortoirs donnant sur le parc. Ce n'était pas très loin, du moins assez pour finir d'achever le brun. Il se répéta longuement cette phrase dans sa tête : « si tu ne l'as pas, tu crèves... », comme pour répéter son texte. Mais plus les pas défilaient, plus il sentait ses forces le quitter. Par moment, sous le coup de l'adrénaline, il revenait à la lucidité, comme si le fait de savoir qu'il allait bientôt frôler l'overdose le calmait... ou alors comme s'il savait que le fait de tuer quelqu'un serait assez libérateur pour lui donner un jour de plus à tenir éveillé.

Arrivé devant la porte de la chambre, il posa son front sur le mur, fermant les yeux, et tapa trois fois sur le cadre de la porte. Peut-être le brun se croyait aussi fort et doué que trois jours auparavant, mais en réalité, on avait plutôt affaire à une loque qui arrivait difficilement à lever les bras et à mettre une cuisse en action synchronisée avec l'autre. Il avala un bon coup sa salive, se tenant droit pour faire durer quelque peu l'illusion de la domination, et re-frappa une quatrième fois sur la porte. Il ne se sentait pas vraiment l'esprit à défoncer la porte, quoique dans un accès de rage, tout était presque possible.

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4 coups sur sa porte. Qu’elle redoutait et attendait. Elle comprit tout de suite que c’était Erwann, le délai était terminé et ses coups n’avaient rien à voir avec ceux des adultes de l’établissement qui espéraient toujours la coincer. Elle était là depuis ce matin, elle avait dormit à l’hôtel les nuits précédente. Une fois accompagnée du dealer, c’était le prix à payer pour la came. Il n’avait apparemment rien à foutre de son fric. Prévisible, destructeur et humiliant. Elle avait passé ses journées à marcher, la morphine dans son sac, le visage fatigué et fermé à fumer cigarette sur cigarette. Anxiété ? Traumatisme ? Elle n’en savait rien. Ces 4 coups annonçaient peut être la fin de ses questions et la fin de cet épisode malheureux qu’elle avait du vivre à cause d’un junkie trop con pour comprendre qu’il avait lui-même perdu sa came. Comment lui faire comprendre ? Elle aurait put ne pas le faire, il l’aurait retrouvé et sous l’effet du manque dieu sait comment elle aurait finit. Hors de question d’avoir encore une fois ce regard fou planté dans ses yeux.

Elle se leva avec calme et ouvrit la porte. C’était plus une espèce de zombie au visage décomposé qu’un beau brun qu’elle avait en face d’elle. Elle en fut ravie d’un côté, non pas qu’elle lui en voulait. En fait si, il était responsable de tout mais si on y réfléchissait bien, elle ne pouvait s’attendre à mieux de la pars d’un drogué et puis elle s’y était « préparé » dès lors qu’elle avait fait le premier pas vers sa table au bar. Elle ne laissa rien filtrer et retourna sur son lit en lançant une seule et unique phrase qui résumait toute la situation :

« T’avais oublié ta boite au bar, un gars s’est tiré avec. Je te devais rien et je suppose que tu sais ce qu’une fille a à faire pour avoir de la drogue. »

Il ne comprendrait peut être qu’à moitié ses mots dans l’état où il était. Est-ce qu’elle disait ça pour le culpabiliser ? Peut être, mais surtout pour qu’il se rendre compte de son erreur et de là où ça l’avait mené, même pour quelque jours, elle avait eu un aperçu de cette vie que beaucoup trop de personnes vivaient. Elle n’entrerai jamais dans cette spirale infernale. Elle alluma une cigarette, assise en tailleur sur son lit, vêtue simplement d’un t-shirt et d’une culotte, un sachet contenant ses foutues pilules posées devant elle. Elle tourna le regard vers lui et le fixa ainsi, guettant ses réactions et mouvements, comme au premier jour.

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Comme au premier jour, il fut frappé par l'éclatante beauté de la jeune fille. Ces choses là ne changeaient définitivement jamais en fin de compte. Elle laissa la porte ouverte et alla trôner sur son lit, avec classe et grâce, avec ce même air insolent et indifférent que quelques jours auparavant. Erwann lui, fit un pas difficile à l'intérieur de la pièce, s'appuyant sur le coin de la porte. Il prit la peine de décrypter les paroles de la demoiselle. Non sans mal bien sûr. Il fit un deuxième pas, un peu plus hasardeux, testant son propre équilibre physique et défiant son très léger équilibre mental. Qu'est ce que qu'elle attendait ? Un « désolé » ou un « pardon » ? Quelque chose comme « c'est moi le grand méchant loup sur ce coup là, je suis vraiment le pire des cons » ? Non, tout mais pas ça, pas d'excuses, du moins pas avec Mathew. Les problèmes, il fallait les prévoir. Lorsqu'elle avait accepté ses baisers, elle avait signé un contrat, et les petits caractères en bas de celui-ci étaient clairs : Mathew est un mec qui attire les tuiles.

-Regarde moi bien là,... j'ai l'air d'un super-héros ?, demanda t-il en bafouillant légèrement, jouant avec l'indifférence qui planait ici bas.

Il fit un troisième pas, motivé par la présence tant attendue de ce qu'il convoitait tant. Il était doublement satisfait, non seulement il allait récupérer son bien, et le consommer promptement, mais en plus il n'aurait pas à faire passer ses souffrances sur Tsuyu avant de l'envoyer rejoindre ses ancêtres. Mais même si la situation avait tourné comme ça, aurait-il eut la force d'accomplir la sale besogne ? Mystère.

Au quatrième pas, il arriva au niveau du lit. Il appuya sa main droite sur le rebord de celui-ci pour soulager ses vertiges, puis, après avoir mis un tout petit peu d'ordre dans son crâne (une période qui lui parut durer des siècles), il se saisit du sachet. Sa main tremblait tellement qu'il aurait pu donner un concert de percussions. Il la plongea lentement dans le sac, et saisit un des cachets. Il l'observa longuement, retraçant chacune des lignes blanche de la pilule. Sa main cessa de bouger, et, juste avant de porter le médicament à ses lèvres, il sentit comme un frisson d'excitation dans son coup. Il sentit également, comme du vide sous ses épaules, comme si un violent courant d'air venait de l'assommer. En vérité, ce n'était pas un courant d'air, c'était bel et bien du vide. Ses jambes venaient de déclarer la grève et son corps tout entier venait de basculer en arrière. Il ne s'en rendit compte que lorsque le choc contre le sol se produisit. De suite, il roula par terre, comme un réflexe pour échapper aux coups de pied. Mais il se retrouva vite à se battre contre un ennemi inexistant. Il rampa en serrant les dents. Il sentait se yeux qui lui piquaient de plus en plus et bientôt, il hurla dans un sanglot désespérant à destination de la brune, sur le sol au milieu des pilules éparpillées, un bras tendu vers le lit comme pour attraper une main charitable :

-Mais nom de dieu qu'est ce que t'attends pour m'achever !... mon flingue... mon flingue est juste là... .

Qu'est ce qui se passait dans sa tête ? Et bien pas grand chose à proprement parlé. Peut-être finalement un long sentiment de culpabilité. Peut-être au final que les choses seraient mieux une fois mort et enterré. Il comprenait maintenant pourquoi les dealeurs ne faisaient jamais long feu, il comprenait pourquoi on les retrouvait pendus ou alors un gros trou dans la tempe. Simplement parce que quand quelques choses commence à vous ronger, il finit toujours par y avoir un pilier qui s'effondre à l'intérieur. Un mur porteur ou une poutre principale, qu'importe. Cette chose essentielle venait de lâcher, et le brun se retrouvait au même niveau que tout ce qu'il s'était jurer de ne jamais devenir. Ce qu'il retint de ces derniers instants d'humanité, c'est l'odeur acre du tabac froid qui disparaissait une fois au sol, comme une fumée dans un incendie.

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Il allait vraiment la faire chier jusqu’au bout. S’écrouler à 2 millimètre de sa pilule fallait le faire franchement. Junkie de merde. Elle le regarda s’écrouler et hurler en tendant une main vers elle en lui demandant de l’achever, chose qu’elle ne ferait certainement pas. Tout cela ressemblait à une mauvaise blague trop glauque. Ca n’amusait plus du tout la jeune fille qui ne bronchait pas, le regardant le gémir et se tordre au milieu des pilules éparpillées. Tsu’ n’agit pas tout de suite, le laissant souffrir un peu, pour se satisfaire ? Pour lui faire payer ? Oui totalement. Elle savait parfaitement que Mathew en avait assez chié comme ça ces derniers jours mais là elle était témoin de sa souffrance et c’est ce qui faisait toute la différence. Elle écrasa sa cigarette dans le cendrier et ramassa une pilule sur le sol. Elle retourna le brun sur le dos, et se mit à cheval sur son bassin. Pas compliqué de l’immobiliser dans l’état où il était, c’était vraiment pas beau à voir. Elle prit son flingue et le jeta sur le lit et approcha la pilule des lèvres fines du jeune homme son regard sévère planté dans le sien.

« Avale. »

Toute cette agitation était l’effet du manque, alors pour ça, suffisait d’une pilule, une fichue pilule pour laquelle elle avait du couché avec une raclure. Elle l’avait rejoint le soir évidemment, un hôtel pas cher, il était allé droit au but. C’était sale et brut. Elle s’était levée en pleine nuit, quittant les bras du dealer, se vit vomir, se rhabilla, prit le sachet de morphine et s’en alla, sous le regard satisfait de l’homme. Elle avait acheté sa came mais en plus elle devait s’occuper de lui. Elle attendit que Mathew déglutisse et se calme. Apparemment il ne partirait pas de sitôt, même si une pilule arrangeait les choses, il lui faudrait surement se calmer quelques temps avant de retourner en enfer, à vrai dire il y était en ce moment même, elle n’en doutait pas un instant, installée au dessus de lui à le forcer à avaler sa morphine.

Elle ne ressentait rien de particulier en ce moment, si ce n’est que cette situation la faisait chier, fallait qu’elle assume elle le savait mais pour elle, toute cette aventure n’allait pas jusque là. Dans son plan elle ne devait se taper qu’un mec, pas trois. Elle avait envisagé une fuite, mais pas de devoir acheter de came et de la faire bouffer à Erwann. Il lui en devait une. Et après ça ils ne pourraient surement plus faire comme si de rien n’était en se recroisant, ça faisait trop de vécu en trop peu de temps. Comme d’habitude.

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Elle ne l'achevait pas. Est ce que c'était parce qu'elle n'en avait pas le cran ou parce qu'il attirait une quelconque pitié ? Simplement peut-être que la mort du brun serait encore plus une source de problème que sa vie. Trois jours, c'était sa limite, son plafond, il en avait la confirmation définitive. Trois jours, c'était tellement court comparé à la vitesse à laquelle défilait son existence. Trois jours... pas assez pour disparaître et refaire sa vie dans une cabane au milieu de la montage, mais pas assez non plus pour tenter de s'en sortir. Tsuyu était sur son bassin, une nouvelle fois. Malheureusement, les conditions n'étaient sensiblement pas les mêmes. Sous ses ordres, le bonbon tomba dans sa bouche. Comme par réflexe, la langue du brun se crispa et expulsa l'intrus au fond de la gorge. Dans quelques instants les premiers produits atterriraient dans son sang puis dans sa cervelle hachée menue.

Erwann referma les yeux tandis que son bras tomba sur le sol, signe de soulagement ou de détente ? Pas d'idée... mais dans l'immédiat en tout cas, son corps de ne désengourdit pas et il resta statique. Il ne dit rien, pas que les forces lui manquaient, mais plutôt qu'il ne souhaitait pas parler. Il la sentait là, près de lui comme une mère protectrice même s'il savait que ce rôle, elle ne le voulait certainement pas. C'était une bonne étoile contre son gré, soumise au sacrifice douloureux. A un moment peut-être, le brun avait ressentit de l'admiration pour elle. « Bien joué! », trouver de la drogue en un délai si court pour une débutante comme elle, oui vraiment, pas mal du tout. Le reste, c'était des dommages collatéraux. C'est horrible et dégueulasse, mais on n'y échappe pas. L'analogie était parfaite... d'abord Maj', puis Tsuyu. Toutes les nanas qui le côtoyaient de près finissaient par gerber la souille, à cause de lui ou presque.

-J'imagine que ton souvenir de notre dernière nuit est sérieusement endommagé après ça... .

Et comment. N'importe qui aurait du mal à oublier cette chose. Mais ça faisait partie du jeu, le brun était à prendre en entier ou à laisser. Bien souvent il réservait des surprises, peut-être des surprises trop décevantes, c'est ce qui expliquait son amour pour la solitude... ou plutôt l'amour de la solitude pour lui.

Invité

Situation bien compliquée surtout qu’elle ne pouvait pas vraiment prendre de recul maintenant. Voyant le brun se calmer et retrouver ses esprits –autant qu’il puisse le faire avec de la drogue dans le sang- . Elle se releva s’alluma une nouvelle clope menthe, ramassa les pilules éparpillées les remit dans le sachet et le jeta à la figure d’Erwann en l’écoutant. Ce qu’il disait était tout à fait logique et la logique ne marchait pas forcément dans le cas de Tsuyu, donc, non son souvenir de cette soirée restait bon, l’after était mauvais, à vomir. Fallait s’y attendre. Elle tirait silencieusement sur sa cigarette, allongée sur son lit s’attendant peut être à ce que le brun la rejoigne… Logique… ? Non. Qui sait ce qui se passerait. Maintenant que les emmerdes étaient passées, du moins elle l’espérait que se passerait-il ? Une amitié entre les deux jeunes gens ? Surement pas. Se revoir pour s’envoyer en l’air. Tentant. Finirait-il par la tuer ? Probable. Pour l’instant c’est elle qui tenait son flingue et elle ne comptait pas le lui rendre. Elle tourna simplement les yeux vers lui.

« Non. »

La vérité, elle n’en voulait à personne, si ce n’était la faiblesse de Mathew face à la drogue, il ne pouvait qu’être faible de toute façon. Elle se tourna enfin sur le côté face à lui, toujours à terre, l’air encore épuisé après ces 3 jours d’épreuves. Elle se demandait bien si ce mec avait des amis, quelqu’un qu’il aimait ou qu’il voulait protéger et qui avait déjà eu des emmerdes à cause de lui. Il n’était surement pas facile à vivre, il s’attirait des emmerdes et en plus maniait la provocation avec délice. Elle ouvrit à nouveau la bouche avec un sourire qui n’avait rien de joyeux.

« Cette soirée était l’une des meilleures depuis longtemps et tu es un partenaire de haut niveau ceci dit, sucer et baiser des raclures pour te ramener ta came parce que t’es trop con ou complètement abruti par le manque n’est pas ce que j’ai fais de mieux dans ma vie. »

C’était clair et ça résumait toute cette histoire foireuse. Elle continuait de le fixer espérant peut être qu’il détourne le regard ou l’embrasse. Ce jeune homme était tellement tentant qu’elle avait prit entier, avec le plaisir, l’humiliation, la colère, l’amusement et l’insolence qu’il lui avait apporté. Personne n’est parfait, rien n’est parfait et Erwann le prouvait bien. Il avait cédé à la drogue et en assumait les conséquences, il était entré dans une spirale infernale dont il espérait surement avoir le contrôle mais il finirait bien par être emporté par le mouvement. Il n’avait pas beaucoup de pouvoir sur sa vie et elle tenait à peu, à des choses matérielles. Il était surement foutu s’il continuait dans ce sens et c’était la différence entre les deux adolescents. Tsu’ faisait ce qu’elle voulait sans être dépendante à rien –hormis les cigarettes- et contrôlait ce qui lui arrivait sans être heureuse. Cette soirée était la continuation logique de la vie d’Erwann mais chamboulait totalement celle de Tsu’ et c’était la seule chose dont elle rêvait en ce moment, en bien ou en mal peu importe, il suffit de le faire la tête haute et tout passerait.

Invité

[voilà voilà]

Il demeurait là sur le sol gras et sale de la chambre. Il avait plié son bras sur ses yeux, comme pour se cacher les rétines des globes oculaires. Peut-être aussi pour ne pas recroiser l'autre regard accusateur mais complaisant, pour ne pas décevoir les yeux de Tsuyu en avouant une grande faiblesse tout d'un coup. Car ça pour une faiblesse, c'en était une belle. Pas exactement un talon d'Achille, mais presque. S'il n'avait pas eut sa dose, que se serait-il passé ? Rien, il aurait souffert certainement beaucoup plus que là, et puis après il se serait relevé, une fois de plus. Il aurait certainement encore trébuché plusieurs fois de suite, mais toujours il aurait regardé le ciel du plus près possible. Tout ça, ce n'était qu'un avant goût, un hors d'œuvre pour un animal blessé qui entend le chasseur se rapprocher, doucement mais sûrement.

Faiblement, toujours dans sa stase intemporelle, il lui lança avec un semblant de colère :

-Les bars ne sont pas faits pour les petites filles... . Quelle que soit l'idée que tu te fasses de moi, elle est fausse. Et ne crois pas que tout ça, tu vas l'oublier. La mort, le stress, la peur et le dégout sont exactement comme une salle blémo, quand tu t'en approches, ils te lâchent plus.

Et il parlait en connaissance de cause. Même s'il n'avait pas voulu attirer Tsuyu dans cette spirale sombre, au fond de lui, il savait qu'il y avait pris du plaisir. Est ce que c'était Satan en personne qui l'inspirait comme ça ? Est ce qu'il devenait comme les sado-maso qu'on voyait dans les films le dimanche soir ? Est ce que bientôt, il prendrait plaisir à tuer... voire pire, à violer... ? Sa peau se décolla presque... quelle horreur. Il était sûr que jamais il ne pourrait tomber aussi bas, pourtant il y a quelques mois, il était sûr que la morphine lui ferait plus de bien que de mal.

La lumière lui paraissait plus claire soudainement, les effets se faisaient déjà ressentir. Il remua son pied droit, et retrouva la sensation de gêne au niveau de sa cuisse gauche, la douleur en moins. Il rampa sur une bonne dizaine de centimètre, puis releva un genou pour prendre de la hauteur. Il savait qu'il ne fallait pas trop accélérer les mouvements sous peine d'avoir de violents vertiges, alors il y allait doucement. L'autre sur son lit continuait de fumer paisiblement, peut-être un peu trop. Erwann la fixa un instant, il savait qu'elle ne ferait rien, car elle savait qu'il était plus ou moins inoffensif.

Il se rapprocha un peu d'elle, ses lèvres lui faisaient comme des appels de phare pour qu'il y joigne les siennes. Son visage doux et provocant usait toujours des mêmes armes. Le mince filet de fumée bleu qui montait de sa cigarette tremblait à peine. Il semblait être comme elle, serein mais si fragile. Erwann ne savait plus trop où il était, entre le gouffre de la drogue ou le gouffre du manque physique. Cette fille, c'était une drogue à part entière. Lorsqu'il fut perdu dans ses yeux, un bruit sourd résonna dans la pièce. C'était celui d'un point dur sur la porte.

-Police, ouvrez.

[j'avais pas le coeur à transformer la chambre en champ de ruine ce soir... du coup j'attends la prochain coup :twisted: ]

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Evidemment, évidemment lorsqu’il revenait enfin vers elle, fallait qu’il y ai un truc pour tout foutre en l’air. Et ce « truc » en l’occurrence n’était pas rien. Alors qu’elle retombait sous le charme de son regard quand elle entendit le fatidique « Police ouvrez. » Elle était partagée entre l’envie d’éclater de rire et celle de disparaitre sous terre, avec ou sans le brun. Cette mauvaise blague n’allait pas se terminer ? Elle eut un temps de réflexion et se redressa d’un coup pendant que les flics forçaient la porte, elle lâcha un juron et se plaça face au lit, oubliant complètement qu’elle avait le flingue en main. Grosse grosse erreur. Tout alla trop vite. Ils avaient évidemment tout de suite vu les pilules, le flingue, le brun dans un état suspect, la chambre était celle où il y avait déjà eu un coup de feu. Ils n’avaient rien pour se défendre, rien ne jouait en leur faveur. Ils allaient se faire prendre, ils étaient niqu**. C’était fini. La gamine ne voyait rien, n’entendait rien, il n’y avait de place que pour la peur. Elle n’avait jamais été confrontée à ça et n’aurait jamais imaginé l’être un jour. Elle oubliait Erwann sa chambre, le flingue qu’elle tenait, le fait d’être à moitié nue. Elle reculait seulement, jusqu’à toucher le mur, laissant tomber sa cigarette sous le bruit assourdissant des flics qui mettaient à sac sa chambre et se préparaient à choper Erwann. Elle n’entendit pas l’homme lui ordonner de poser son flingue. Quel flingue ? Elle n’était plus là. Elle n’entendit pas les menaces. Elle ne vit pas le coup partir.

Les bars n’étaient pas faits pour les petites filles. Elle en était une. Elle savait pas se tenir, elle connaissait pas les limites. Elle se laissait aller, une débauchée, une fille facile, une allumeuse insolente. Et elle osait encore s’étonner de finir dans un bordel pareil. Elle jeta un regard à Erwann, avait il déjà vécu ça ? Est-ce que c’était de là que venait ses blessures, ou de bagarre ? Elle ne savait pas qu’elle était proche de la vérité en pensant ça. Il y eut un seul coup de feu, un seul, qui l’assomma une fois de plus. Des hurlements, les siens ? Des voix d’hommes, des meubles renversés. Qu’est ce qu’elle foutait là ?

{Je te laisse décider où ira la balle. :king: }

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Les voix à l'extérieur de la pièce donnèrent l'alerte aux sens éveillés du brun pour le mode survie. Soudainement, tous les petits problèmes d'Erwann, et même de Tsuyu devinrent minimes face à celui qui semblait se profiler au loin. Pas si loin que ça d'ailleurs, car à peine Erwann s'était-il relevé que la porte cédait déjà. Entre temps, la brune c'était mise sur le côté, en petite culotte, un regard livide et étrange sur le visage, et surtout, une arme chargée à la main. Le premier policier fixa Erwann avec froid et colère :

- Nagaya Tsuyu ?

Non, vraisemblablement ce n'était pas lui. Erwann alterna son regard entre le flics et l'arme à la main de Tsuyu, qui avait tendance à remonter, à pointer vers des hommes. Le brun sentit le drame venir de loin. Arme à feu et jolie fille ne faisait jamais bon ménage. Le second flic entra, se dirigeant vers le canadien avec assurance. Lui, il voulait lui passer des menottes, c'était sûr. Erwann recula un peu, comme s'il avait une moindre chance de s'échapper en se planquant sur un mur, exactement comme le faisait Tsuyu en ce moment même. Une fois que les deux furent entrés, le premier aperçu la brune, coincé de l'autre côté, attaché au mur comme s'il allait la sauver, l'arme droit devant elle, elle semblait dormir debout.

- Elle a une arme !! Elle a une ar... .

Un coup de feu. Et un deuxième dans la seconde. C'était elle qui avait tiré en premier, mais des deux, qui était mort ? Ça n'avait pas d'importance pour le moment. Erwann envoya son coude droit sur le visage du flic qui s'occupait de lui alors qu'il était distrait par les dires de son collègue. Sous le choc de l'offensive, il recula d'un pas, une distance juste assez bonne pour que le point gauche du brun s'abatte sur ses côtes, puis sur sa mâchoire. Alors que la victime n'avait pas encore fini sa chute, Erwann avait déjà sauté vers Tsuyu pour reprendre le pistolet et accessoirement pour s'occuper de son état.

- Tsuyu donne moi ça !, hurla-t-il en parlant de l'arme.

Il trouva la brune, toujours collée au mur, un impact noir très net à quelques centimètres de sa tête. La marque laissée par la riposte du flic qu'elle venait de descendre. A ce moment là, on ne parlait plus de chance, c'était beaucoup plus compliqué que ça. Il la regarda un instant, puis, en lui arrachant le flingue des mains lui dit :

-Enfile quelque chose.

C'était un ordre non négociable. Ils devaient filer, loin et vite. Le brun la quitta, verrouilla la porte en passant devant et alla voir les deux corps de l'autre côté du lit. Le premier avait une partie de tête en moins, partie qui avait éclaboussé légèrement le bureau. Il avait encore sa propre arme à la main, encore fumante. Le second remuait toujours, c'était encore une menace. Erwann pris ce qui ressemblait à un coupe papier sur le bureau, s'approcha de lui, posa un genou sur son thorax pour lui vider l'air de ses poumons et enfonça la lame d'un côté de son cou à un autre. L'aorte explosa et arrosa copieusement le brun du liquide pourpre tant redouté. Une vraie petite fontaine. C'en était fini de ces deux là. D'autres allaient certainement arriver, alertés par le cris ou les coups de feu. Il se retourna vers Tsuyu qui n'avait pas pu manquer la scène.

-Prends le nécessaire et suis moi. Ou alors reste là et dis que c'est moi le méchant.

Il pouvait prendre un assassinat de plus sur le dos, ce ne serait pas ça qui lui retirerait la perpétuité. Sans vraiment réfléchir à la hauteur, même s'il en avait un vague souvenir, il sauta par dessus la corniche après avoir ouvert la fenêtre. Il avait vu juste, à peine trois ou quatre mètres. Une fois sur le sol, il regarda vers l'étage, si la belle le suivait.

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La gamine était embarquée dans une autre vie à présent. Il n’y avait plus de doute, plus de questions à se poser. Il fallait suivre le mouvement ou être emporté, et c’est maintenant que tout se jouait. La décision qu’elle allait prendre déciderait de tout, absolument tout. Elle n’était pas là, dans cette pièce. Elle ne venait pas de tuer un homme, elle ne regardait pas Erwann égorger l’autre. Non. Le choc n’arrivait pas, la prise de conscience n’arrivait pas, lui permettant peut être de garder son calme, ou plutôt de rester complètement extérieure à ce qui se passait. Elle resta debout un moment, se sentant défaillir, son oreille sifflait. Elle avait saisit quelques bribes de paroles, l’essentiel. Elle enfila un jean, ses converses, repris son sac qu’elle n’avait pas vidé depuis son retour dans sa chambre, fric, clopes et d’autres affaires. L’idée de balancer Erwann ne lui avait même pas frôlé l’esprit. Elle assumerait, bien qu’elle ne se rende pas encore compte des conséquences. Elle sauta par la fenêtre et atterrie près du brun qui l’attendait surement. Elle lui tendit la chemise d’homme qu’elle avait porté la veille, celle qu’elle avait volée à Lyo. Il était couvert de sang, il pouvait pas fuir comme ça. Elle le suivrait n’importe où, mais déjà la réalité la rattrapait, surtout ne pas céder à la panique. Elle venait de tuer un homme et une balle l’avait frôlé. La suite logique encore et toujours été de fuir. Elle espérait que le brun avait ramassé sa morphine en passant, elle comptait sur lui pour la suite des événements, c’est lui qui connaissait le fonctionnement, alors s’il était en manque, ce serait pas possible.

Elle ne disait pas un mot, cette foutue peur toujours qui lui nouait les entrailles. Cette question : « qu’est ce que je vais devenir ? » Qui prenait un sens tout à fait différent. Tout ce qui était ennui, devenait danger. Son premier geste, avant de suivre fut de sortir une cigarette et de l’allumer, en essayant de suivre le rythme d’Erwann. Est-ce que vraiment il allait rester avec elle ? L’aider ? Elle se posait la question même s’il le lui devait largement. Elle ne pouvait pas rejeter tout ça sur son dos m’enfin, il avait tout de même une part de responsabilité. Et s’il la prenait avec lui, elle saurait se faire discrète, elle était pas si bête ça il le savait, elle savait se débrouiller, lui ramener sa came en était une preuve, elle serait pas un boulet pour lui. Tandis qu’elle se demandait ce qu’il ferait d’elle, la réalité lui apparue aussi laide que réelle. Elle avait tué un homme. Pour le tuer peut être pas, consciemment. Oui. Totalement, elle avait voulu appuyer sur cette gâchette, ça lui avait paru si facile, si insignifiant. Elle jouait maintenant sa vie.

Invité

[ inspiratiooooooon =D ]

Elle décidait de la suivre. Envie de changement ou pure folie ? Jamais le brun ne le saurait. Ça aurait été si facile de tout lui mettre sur le dos, de dire qu'il était entré, qu'il l'avait agressé et puis qu'il avait tuer les deux flics en ratant le brune. Pour le reste, ils auraient vite oublié, en devenant victime elle serait devenue fragile, et donc hors de portée. Mais non, au lieu de ça, elle prenait la seconde option, la fuite mitigée, qui avouait sa culpabilité pour elle. Le brun s'en serait douté, c'était une fille compliquée, et en général, les filles compliquée aiment prendre le choix le plus risqué. Et puis en plus de ça, il y avait ce côté « danger nymphomane » qui servait de face cachée à la brune. C'était l'euphorie et la peur du moment, ça ne durerait pas. Dans quelques temps, elle regretterait, comme ils ont tous regretté avant elle. Il voulu lui demander si elle était sure d'avoir fait le bon choix... mais il renonça. S'il la faisait douter, ils seraient perdus. Il préféra la laisser allumer sa cigarette et en profiter.

Il commença à marcher, vite, mais sans courir (ce qui lui était assez difficile en fait). Il jetait quelques brefs regards par dessus son épaule de temps en temps, non seulement pour voir si Tsuyu le suivait bien, mais aussi pour si elle était bien la seule à le suivre. Une attitude que la brune devrait certainement bientôt adopter, sans vraiment s'en rendre compte. Erwann sortit de sa poche un téléphone portable, composa un numéro et plaqua la machine sur son oreille juste avant de s'arrêter à un coin de rue isolé. Le jour se couchait rapidement, les lampadaires ne devraient plus tarder à s'allumer. Ils se trouvaient dans une rue qui longeait le parc de l'école, adjacente aux ruelles qui menaient aux dortoirs, mais également très proche de celles qui menaient droit vers la vieille ville. Fuir ne serait pas une difficulté. Ils iraient dans l'appart' miteux où vivait le brun et ils y seraient tranquilles le temps que l'enquête piétine. La seule chose contrariante, c'était la présence possible d'une multitude de patrouille dans le périmètre de la ville basse. Un soucis qui n'en serait bientôt plus un. Le correspondant d'Erwann décrocha.

-J'ai besoin d'une grosse diversion. Profitez-en.

Il raccrocha, puis se tourna une nouvelle fois vers Tsuyu, appuyé contre le mur. Elle le regardait encore avec cet air de demander « et maintenant ? », et ça pouvait se comprendre. Il savait qu'elle avait besoin de lui, et que, fatalement, lui avait besoin d'elle. Car seul, il serait certainement déjà mort. Il attendait, ils attendaient. Au loin, quelques sirènes hurlaient, sans se rapprocher. Dans quelques secondes, l'incident du dortoir serait minime comparé à la déflagration qui ravagerait le locaux policier du quartier. C'était la « diversion », un bref moment où la panique envahirait l'administration et où beaucoup d'affaires pourraient se régler dans le noir. Et une de ces affaires seraient la fuite des deux amants vers l'obscurité sinistre des la très vieille ville.

Erwann glissa sa main le long du bras de la brune, sans la regarder, et lui saisit la main. Il la serra fort, comme pour transmettre sa propre peur, mais aussi pour transmettre ce qui ressemblait à de la confiance ou de l'espérance mutuelle. Lorsqu'au loin, vers les quartiers plus riches, une violente explosion transforma les rues en théâtre de guerre civile, Erwann repartit d'un pas plus rapide encore, entrainant la jeune fille avec lui, liée par les mains.

Dans cette nouvelle rue, les personnes dehors regardèrent presque toutes ensemble vers le l'épicentre du bruit. Certaines rentrèrent chez eux, fermant portes et volets. D'autre couraient sur le trottoir. Plus ils avançaient, et plus ils pénétraient dans un monde secret aux évènements ésotériques. Erwann fut certain d'apercevoir un homme courir avec un fusil à pompe et d'autre balancer des tonneaux de on-ne-sait-quoi dans le caniveau. Tous savaient que c'était le moment d'agir sous couvert de la diversion. La malhonnêteté était une machine très bien huilée... . Ils arrivèrent bientôt dans une ruelle au goudron défoncé qui laissait entrevoir gravas et terre. Il faisait nuit, du moins le soleil ici, ne passait plus. Erwann poussa une petite porte en bois brun massif qui donnait sur un bâtiment vieux et miteux, dont les murs étaient colmatés par du ciment grossier en de nombreux endroits. A l'intérieur, un petit couloir conduisait à un escalier, qui menait directement à un deux pièces oubliés. Là où vivait le grand Erwann et la belle Majoren. Elle...? absente. Pas vraiment étonnant la connaissant. Ils seraient « tranquilles » pour cette nuit, en attendant une meilleure situation. Ils étaient dans une pièce raisonnable, au mur gris foncé, un sofa dépecé trônait sur le côté sans fenêtre, une table basse faite de bois et de carton se trouvait face à ce dernier, et un frigo modeste cachait l'humidité dans un coin. Il y avait de quoi dormir, un large lit, plus le canapé. Pas le grand luxe, mais qui allait se plaindre ? Dans l'autre pièce, une salle de bain et une sorte de débarras. Erwann se retourna vers le joli minois torturé de Tsuyu :

-Pas de bruit, pas d'invité, pas de problème. Vu ?

Invité

L’organisation , la rapidité et l’efficacité de la diversion impressionna Tsu’. Une petite apocalypse qui ne profitait pas uniquement aux jeunes amants. Elle était perdus dans ses pensées à observer la panique devant ses yeux quand le brun prit sa main et la serra avant de la tirer derrière lui. Un geste qui ne laissa pas la gamine indifférente. Elle le suivit donc, mémorisant au passage le chemin, comptant les innombrables ruelles qu’ils prenaient pour s’en servir comme repère plus tard, quand elle voudrait y accéder seule. Ils arrivèrent enfin devant un bâtiment miteux et y entrèrent. Aussi délabré à l’intérieur que l’annonçait l’extérieur.

Erwann y occupait un petit appartement visiblement abandonné. La déco se résumait à un lit spacieux, un sofa rapiécé, une table et une petite salle de bain. Elle acquiesça après avoir écouté les avertissements du grand brun. Elle n’était pas stupide, ça il le savait. Elle n’avait jamais vécu une vie semblable à celle d’Erwann mais en avait déjà eu quelques aperçus et connaissait un minimum le fonctionnement. La loi du plus fort y régnait. L’intelligence, le sang froid et la discrétion étaient de rigueur. La jolie brune ne lui poserait pas de problèmes. Elle apprenait vite, était observatrice et savait se débrouiller mais surtout, elle assumait tout ce qu’elle faisait.

Après avoir bien observé les lieux elle posa son sac sur le sofa et retira son t-shirt sans se soucier du regard qu’aurai le brun sur elle. Elle se dirigea vers la salle de bain, rinça son vêtement et le posa sur le rebord de la douche en espérant qu’il sèche. Elle se passa ensuite de l’eau sur le visage et les cheveux, une toilette rapide histoire de se rafraichir les esprits, elle s’essuya et regagna la pièce principale. Elle fouilla dans son sac et en tira une chemise propre qu’elle ferma, les 3 premiers boutons ouvert, comme la première fois. Elle s’alluma une cigarette menthe, déposant la cendre sur un bout de carton par terre et s’assit sur le sofa, en tailleur. Elle leva les yeux vers son compagnon et dit :

« Tu vis pas seul ici. »

Quelques coups d’œil et déductions lui avait suffit. C’était plus le moment de se prendre la tête avec des « est ce que je dérange ? Est ce que l’autre personne m’acceptera ? ». Il était plus question de parler politesse quand on venait de tuer 2 flics. Que l’autre l’accepte ou pas, c’était pas si important. Le brun lui avait demandé de la suivre, elle l’avait suivit, point. Si ça fonctionnait pas pour l’autre, qu’elle s’arrange avec Erwann. Sa phrase n’était pas une question mais en était une en même temps. Avec qui vivait-il ? Pourquoi ? Est-ce qu’il avait eux aussi fait une connerie du genre et devait se planquer. Très probable. Elle continuait de se poser des question en recrachant sa fumée son regard posé sur le garçon, l’air anxieux.

{Trop de chiens dans les champs pour me promener, faut bien s'occuper. =)}

Invité

Elle retira son tee-shirt, se balada, enfila quelque chose de neuf, fuma et alla s'assoir comme si de rien n'était. Ou presque. Elle était déjà chez elle. Rien n'avait vraiment changé dans le lien entre les deux personnes. C'était une confirmation pour le brun : le monde extérieur ne leur faisait rien lorsqu'ils se côtoyaient. Ils étaient un monde à eux seuls, peut-être même ils se suffisaient. De toutes façons, c'est l'avenir qui allait répondre à cette question. Elle, elle était condamnée à vivre dans l'ombre d'Erwann jusqu'à temps que sa situation s'apaise. Lui, il devrait s'occuper d'elle, veiller à ce qu'elle ne lui fasse pas défaut, à ce qu'elle ne le précipite pas au fond du gouffre, et à ce qu'elle survive aussi. Parce que mine de rien, il y tenait à ce bout de femme là. Pour la première fois depuis la chambre, elle parla.

Et une fois de plus elle touchait un point essentiel et pas moins capital. Oui, ici il vivait deux personnes en temps normal. Lui, et une demoiselle que le brun arrivait à doser, et il semblait bien être le seul. L'autre belle brune de cette appart' était encore plus pourrie que le brun, encore plus oubliée, encore plus seule, et fatalement, encore plus dangereuse. Il se souvenait très bien que Majoren n'avait émis aucun véto en ce qui concernait les invités du brun, surtout pour les filles, mais malgré ça, il n'osait pas imaginer la réaction en chaîne que provoquerait l'insolence de Tsuyu face au caractère mauvais de Maj'... . En tout cas, il serait là pour calmer les esprits. Et heureusement, sinon la jolie Tsu' aurait vite fait de se retrouver attachée à une pierre au fond de la baie de Tokyo. Tandis qu'il rangeait pilules et argent dans un tiroir sous le plan de travail de l'évier, il lui répondit :

-En effet.

Puis, posant son arme sur le frigidaire comme à son habitude :

-Tu resteras là le temps que toute cette faire soit réglée. Après ça... je sais pas encore, on verra. Dans ta chambre il y a ton ADN et surtout le mien un peu partout. Il y a deux solutions : faire porter le chapeau à quelqu'un, ce qui est assez difficile, ou alors de mourir.

Il tourna un regard amusé vers elle. Ce type était vraiment bizarre.

-Pour du beurre, of course.

Il ne savait que trop bien la difficulté de réaliser le crime parfait. Premièrement parce qu'il avait tenté de le faire autrefois, sans vraiment de succès voire même pas du tout. Et puis surtout parce qu'il avait déjà été lui même le bouc émissaire d'un ou de plusieurs meurtre. C'était quelque chose d'horrible, mais de parfois nécessaire au bon déroulement de l'humanité.

Invité

Fais chier. Elle qui supportait pas de rester enfermée, elle se voyait résolue à se planquer dans un appart’ miteux. M’enfin, au moins elle avait le brun qui l’aiderait à tenir le coup et l’amuserait un peu. Amuser n’était pas le mot… lui changerait les idées plutôt. Elle voyait venir d’ici, la peur et la paranoïa qu’elle allait éprouver. Juste comme le brun. Pas joyeux. Elle l’écoutât parler avec légèreté de leur situation. C’était toujours mieux que de s’apitoyer sur leur sort. Chose qui ne servirait strictement à rien, il s’agissait d’attendre et de voir comme les choses évolueraient. Elle s’allongea sur le sofa en regardant le brun aller et venir dans la chambre et dit avec un léger sourire, couvrant ses yeux de son avant-bras.

« Que des joyeuses perspectives… »

Ironie. A quoi s’attendre si ce n’était juste de sortir entier de ce bourbier. Le brun avait déjà laissé une jambe et 2 doigts. La gamine, étant bien moins solide et forte que le garçon, qu’est ce qu’elle y laisserai ? Mais elle était pas seule face à la situation. Elle ne savait vraiment pas si le brun s’occuperait réellement d’elle, s’il y avait un quelconque attachement, elle l’espérait seulement. Tout à l’heure il lui avait prit la main et c’était pas seulement pour la trainer derrière lui, ça c’était sur elle se faisait pas d’idées. Il la prenait en charge, d’accord… mais jusqu’à quand ? Dans ce mode de vie valait mieux être seul, faire ses conneries seul pour pas être emmerdé, balancé ou faire foirer son plan. Il n’y avait donc rien de prévu pour les jours suivant si ce n’est attendre la suite des événements et qu’on les oubli un peu. Autre chose aussi, la confrontation avec l’autre habitant du taudis. Des clash il y en aurait surement, une entente au final ? Allez savoir, la brune était facile à vivre si on oubliait ses provocations et son côté nympho allumeuse, Erwann avait apprécié, qu’en serait il pour l’autre ? Ne tenant plus, elle ouvrit une nouvelle fois la bouche en recrachant un nuage de fumée :

« C’est ta copine ? »

Jalousie ? Simplement une question qui déterminerait et le sexe et la relation d’Erwann avec cette personne. Elle continuait de le fixer, un sourire en coin, attendant qu’il l’éclaircisse sur le sujet et qu’il vienne vers elle. On entendait encore, les ambulances et les cris dans la rue mais elle ne se sentait plus vraiment concernée par ça. Protégée par 4 murs moisis, l’arme du brun, et leur petit monde qui leur suffisait amplement, mais jusqu’à quand ?

Invité

Oui, de belles perspectives. Mais après tout, ça dépendait de ce qu'on avait comme définition de « belles » ? Belle comme la brune, pas tellement. L'attirance physique qu'éprouvait Erwann pour elle, c'était un peu comme une fatalité. Même si les Dieux descendaient sur Terre pour punir les hommes et les femmes, ça ne changerait pas, à chaque regard, il aurait des idées peu orthodoxes. Alors donc, belle comment ? Et bien c'était certainement un concept propre à Erwann, qui au fur et à mesure de sa vie, avait commencé à apprécier le mal dans son sens premier. S'ils devraient en chier, ça ne pourrait être que bon pour lui. Ce n'était pas tellement le danger qu'il aimait, c'était plus l'adrénaline qui lui montait au cerveau lorsque le danger venait de s'abattre sur lui et qu'il devait réagir pour survivre. Comme la plupart des méchants, Erwann agissait mieux sous pression, et quand cette pression devenait ingérable, lui jubilait. Chacun son truc après tout.

Erwann n'était pas le genre de type à avoir une copine, pas que ça lui déplaisait, mais plutôt que vu sa situation, les amourettes n'étaient pas à mettre au premier plan. Son cœur battait plutôt au rythme de soirée comme celle qu'il avait passé avec Tsuyu, même si elle n'était pas si nombreuse que ça. Alors de surcroit, Majoren sa copine ? Non, vraiment absolument pas. Il se disait que si quoique ce soit de sérieux avait pu se passer entre les deux, il était trop tard désormais. Mais en revanche au fond de lui subsistait cette idée après tout, elle était loin d'être laide et loin d'être conne. Que demander de plus ? Il répondit sèchement sans pour autant être agressif :

-Non.

Il alla dans un coin à côté du garde manger, ouvrit un placard et en sortit deux grosse couverture. Il s'approcha du corps allongé de la brune et les lâcha sur elle, avec la même indifférence que lorsqu'il l'avait privé de sa couette trois jours auparavant.

-Les nuits sont froides. Il n'y a pas de chauffage pour le moment, alors fais toi de quoi survivre.

Invité

« Non », un ton sec, limite cassant. Avait-elle touché un point sensible. Ca faisait deux infos, c’était une fille, et ils sortaient pas ensemble. Tant mieux, Tsu’ aurait été mal si elle apprenait qu’ils s’étaient envoyés en l’air. Peut être même qu’elle serait mal, même si ces deux là ne sortaient pas ensemble. Elle se tourna sur le ventre, enfouissant son visage dans ses bras. Elle sentit à nouveau un coup de vent qui lui rappelait vaguement quelque chose. La lourde couverture s’abattit sur elle, accompagné d’une phrase du brun. Le froid était le cadet de ses soucis en ce moment m’enfin. Elle murmura pour sauver les apparences :

« J’préfère la chaleur humaine moi. »

Etait ce un : « rejoint moi sous la couette » implicite ? Pas du tout, la dernière chose qu’avait envie de faire Tsu’, c’était bien qu’Erwann lui fasse l’amour. Alors là, elle était satisfaite pour des mois. Rien que de penser à cette nuit avec le dealer, ça lui donnait la nausée. Jusqu’ici les choses étaient allées beaucoup trop vite, elle s’en était prit plein la gueule –dans tous les sens du terme- et la réalité la frappait petit à petit. Le dégout, de ce qu’elle avait fait et de ce qu’il lui avait fait, c’était quelque chose qu’elle n’accepterait jamais. Elle essayait de se détacher de tout ça, comme si ça ne s’était pas passé. Si encore elle ne se souvenait que des images. Elle aurait put croire à un rêve. Non fallait que toute cette merde lui revienne à la gueule accompagné de souvenirs de sensations, de bruit et de paroles. Beaucoup trop réel.

Elle écrasa sa cigarette sur le carton qui lui servirait de cendrier de fortune et s’enroula dans la couverture. Dos au brun, une abominable envie de gerber lui venait. Elle amena la couverture sur son visage enfonçant ses ongles dans la paume de ses mains. Crier, hurler vomir, c’était les seules choses qui lui venait à l’esprit. Elle frémit sous la couverture, luttant contre les larmes. Sauver les apparences encore et toujours.

Invité

Il pouffa d'une façon imperceptible de rire à la suite de sa remarque. C'était tellement naïf, tellement bête mais tellement vrai aussi. Le brun avait-il déjà oublié la douce sensation que procurait la caresse d'une peau ? Non certainement pas, mais en tout cas, ça lui manquait trop pour qu'il y pense avec sérieux. C'est vrai que ses derniers rapprochements physiques étaient plutôt récents, pourtant il avait déjà l'impression qu'une éternité s'était passée. Des années lumières de voyage. Pour Erwann, la vie ne changeait pas trop, elle était juste un peu plus mouvementé. En revanche pour Tsuyu... c'était le début de la déchéance. Peut-être elle se relèverait, peut-être pas. La nature choisissait bien ceux qui en baveraient, et les épreuves de la brune ne faisaient que commencer.

Il regarda brièvement vers elle, et perdit soudain son expression de visage cynique. Elle était enroulée dans le tissu, confronté à sa propre vie, sans vraiment y être préparée... . Pour la première fois, Erwann fut touché, et culpabilisa un peu. La pauvre. Au fond, elle voulait juste s'amuser, elle ne méritait pas vraiment ce qui lui arrivait. Elle était une nouvelle victime des bêtises du brun, une de plus. Il approcha d'elle, tentant d'attraper son regard qui semblait coincé vers l'intérieur du sofa.

-Prends le lit, on y dort mieux. Et puis le canapé est déjà réservé.

C'est vrai que Maj' y avait une préférence. Et puis si elle rentrait et qu'elle voyait le canapé occupé, cela n'aiderait pas forcément l'insertion de Tsuyu dans le deux-pièces. Tout ceci bien sûr sans aucun espoir de dormir. Qui aurait pu dormir après ça ? Peut-être sur les coups de six heures du matin, de sommeil, elle finirait par sombrer dans les bras de Morphée. Erwann lui... il dormirait bien. Pas par indifférence, mais plutôt par nécessité. Et puis tout ça, il savait gérer. Il savait comment interpréter le remord qui le rongeait, et il savait s'en passer, l'oublier.

Invité

Pour la première fois, elle semblait loin du monde qu’Erwann et elle s’étaient crées. Fuyant son regard ses paroles, son léger rire. Elle ne vit pas son regard changer lorsqu’il se tourna vers elle. Elle était bien loin de tout ça, perdue dans ses images de la nuit dernière, dans cet hôtel, avec cet homme, dans sa chambre, le flic qui s’effondrait, la tête à moitié arrachée, Erwann qui hurlait, Erwann qui frappait à sa porte crevant de douleur. Tout un enchainement d’horreur qui entrainait un peu plus Tsu’ vers ce dégout d’elle-même. Elle ne quitta pas le canapé comme le brun le lui avait demandé, si ce n’était qu’une question de confort, ce n’était pas un problème, hors, ça n’était pas le cas. Se mordant la lèvre pour ne pas sangloter, ses yeux la brulaient et les larmes ne cessaient de couler, ses ongles enfoncés dans sa peau. Finit les sourires et les phrases cinglantes pour aujourd’hui. Elle se rendait compte de l’horreur qui l’attendait. Est-ce qu’ils se feraient choper ? C’était pas si difficile d’arriver à cet appart’, une petite erreur des adolescents foutrait tout en l’air. Et puis ils avaient tué 2 flics, ils étaient dangereux, si la confrontation arrivait ils n’auraient pas autant de chance. Car c’était bien de la chance. Tsu’ avait faillit y rester, moins d’un centimètre et sa tête aurait explosé sur le mur. Mais non, il l’avait raté. Destin ? Si elle devait souffrir, et elle souffrirait à coup sur, elle regretterait surement que l’homme l’ait raté de si peu. Elle avait déjà des pensées autodestructrices avant d’avoir eu un aperçut de ce qui l’attendait, c’est vous dire l’optimisme de la gamine. Elle avait peur, elle crevait de peur et malgré la présence du brun elle se sentait abominablement seule.

Elle entendit les quelques pas du jeune homme vers elle et sentait son regard braqué sur elle. Quelle sorte de regard ? Il devait bien se douter que la brune n’était pas en train de se marrer sous la couette loin de là. Elle tenta un regard vers lui, histoire de savoir où il était exactement et croisa son regard. De la pitié ? De la peine. Elle voulait pas de regard comme ça de sa part. Vraiment pas. Elle détourna rapidement le visage et replongea dans ses couvertures. Manquerait plus qu’il ai pitié d’elle. Elle savait qu’elle pouvait pas toujours être forte, mais pourrait elle en donner l’impression ? Pourquoi ? Pour qui ? Pour elle, pour se donner l’illusion que tout ça finirait et que ça irait mieux ensuite ? Pour Erwann ? Pour qu’il l’estime encore, pour qu’il l’apprécie ? Et puis depuis quand se souciait elle de son regard sur elle, elle qui était si fière de sa confiance en elle et de son assurance enfin retrouvée. Chaque muscle de son corps était contracté tandis qu’elle attendait un bruit, un geste, un souffle qui lui indiquerait que le brun était partit, ou au contraire qu’il avançait vers elle.

Invité

Le brun, après avoir croisé le regard de la demoiselle, s'efforça de ne plus jamais le revoir. Une tête déconfite, des larmes, des litres de larmes qui coulent et couleraient encore et encore. Pourquoi avait-il une sensation de déjà vu... . Chacun son tour en fin de compte, à chacun son moment où il fallait se retrouver face à soi même, et se rendre des comptes, sans trop croire à des jours meilleurs, en espérant tomber vite pour éviter les douleurs et pas trop profond pour pas mettre trop de temps à remonter. Il respectait ça, et par son silence, il lui fit comprendre qu'il la laisserait tranquille, au moins le temps que son existence s'habitue à être ce qu'elle est, et ce qu'elle ne sera plus jamais.

Il marcha vers le petit réfrigérateur, ouvrit la porte dans le bruit de claquement des bouteilles, se saisit d'une bouteille transparente au contenu identique. L'ouvrit tournant le bouchon en un seul coup de pouce, puis bu de longue gorgée. Après avoir tourné sa tête de droite à gauche à une vitesse affolante pour mieux faire passer l'alcool fort, il reposa la bouteille et l'élixir. Il sentit ses yeux lui piquer violemment, cause du nombre de degré trop élevé dans le liquide. Cette fameuse vodka, qui avait ponctué sa propre fuite, son retour et la plupart des choses qu'il regrettait. Il jeta un dernier regard vers Tsuyu qui retenait ses sanglots à l'aide de ses ongles. Il n'enrageait pas tellement, mais la voir comme ça, sans qu'il ne puisse rien faire de bien lui filait le cafard. Il décida qu'il était temps pour lui de se bouillir sous une douche fumante.

Il entra dans la salle d'eau, séparée du reste par un rideau épais. Il ôta le haut, constatant en effet que de nombreuses tâches de sang avaient teint son tee-shirt. Il enleva son pantalon dans un état pas plus aimable, se regarda dans la glace sale et constata son piètre état physique. Pff, à quoi bon se plaindre. Dès que le soleil se lèverait, tout ira mieux... du moins, c'est ce que la dame à la météo de la télé dira. Il défit l'attache de la prothèse et la balança dans le tas de vêtement à lui qui s'était accumulé depuis un certain dans un coin et qui aurait pu servir de lit. Il entra dans le bac de douche, s'aidant des barres de fer qu'il avait vissé au mur il y a de cela quelques temps, et fit venir l'eau déjà toutes chaudes, passant une main sur son visage mouillé, et l'autre se tenant à la barre.

Oui, demain tout irait mieux.

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