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L'Encyclopédie de Ginkgo Gakuen

Voir le Japon sous toutes les coutures


Vie scolaire au Japon

S'il devait y avoir une seule chose à retenir de la vie scolaire au Japon, c'est bien sa compétitivité. Chaque entrée dans un nouvel établissement s'associe à un concours d'entrée, plus ou moins difficile. Les jeunes japonais sont dressés dès l'enfance à travailler comme des forcenés dans le but d'entrer dans les écoles les plus prestigieuses. Le contre-coup est la pression extrême qui existe sur ces étudiants qui se traduit par deux évènements tragiques, mais fréquents au Japon : le taux de dépression et de suicide très élevé, et l'ijime, dont nous reparlerons plus tard.
La vie scolaire sur le plan pratique...
L'école est obligatoire de 6 à 15 ans et se partage en 3 périodes :
  • Shagako (l'école primaire) de 7 à 13 ans
  • Shugako (le collège) de 13 à 16 ans
  • Kookoo (le lycée) de 16 à 18 ans

La fin du lycée est ponctuée par un diplôme qui sert surtout de concours et de passeport pour l'université. Il n'est pas rare que les jeunes lycéens suivent des cours du soir en plus des cours du lycée pour obtenir les meilleurs résultats possibles à l'examen et pouvoir accéder à l'université de leur choix.

Les élèves choisissant leur lycée sur des critères d'excellence et non de vie pratique, on peut voir des lycéens faisant jusqu'à 1 heure de vélo tous les jours pour venir en cours. Plus rarement, il leur arrive d'avoir leur propre logement (si l'école n'en propose pas et qu'ils sont vraiment loin du domicile familial).

Les rônins sont un cas un peu particulier. Le terme est le même que celui pour définir un samourai sans maître. De nos jours, il désigne quelqu'un qui a échoué à l'examen d'entrée de la ou des universités de son choix et est contraint de travailler une année en attendant de repasser ce(s) concours. La plupart d'entre eux ont 19 à 20 ans et sont sortis du lycée l'année précédente, diplôme en poche. Certains, comme ceux de Ginkgo Gakuen, vont également aux cours du soir pour rattraper leur niveau et mettre la chance de leur côté au lieu de réviser seuls dans leur coin.

Les difficultés de la vie étudiante : l'ijime.
Pays adepte de l'homogénéité, il sera très dur pour un lycéen de tenter de se démarquer des autres au Japon. Selon l'expression consacrée, il faut "taper sur le clou qui dépasse" pour le faire rentrer dans le rang. Très jeunes les japonais apprennent donc à s'intégrer sous risque de se retrouver au banc de leur classe, habitude qui perdurera tout au long de leur vie.

Sous cette apparence de sadisme pur, l'ijime est une manière d'évacuer la pression omniprésente chez tous les lycéens. Brimades, coups, ostracisme ou matériel abimé... Les moyens d'expression de l'ijime sont variés - des plus légers aux plus violents - et se font souvent devant l'indifférence des professeurs.

Vivre en communauté
Plus qu'un lieu d'apprentissage, le lycée est un lieu de vie à part entière dont les élèves sont les acteurs et les responsables. Ils participent au ménage des classes, à l'organisation des évènements de bout en bout – de la création des stands au nettoyage après la fête – dans une autonomie et une discipline surprenante d'un point de vue occidental. Livrés à eux-mêmes, les élèves japonais s'organisent parfaitement.
De la même manière, la gestion de la discipline est faite par les lycéens eux-mêmes, même si les cas les plus graves sont bien sûr gérés avec la direction de l'école.

Deux structures existent pour gérer la vie et la discipline du lycée :
  • Le conseil des élèves : C'est un regroupement d'élèves à responsabilités. Il s'agit des délégués, du chef du Comité de discipline ainsi que tous les présidents des clubs. Un Président des élèves est élu parmi eux, ainsi qu'un suppléant appelé Vice-président.
    Ce conseil a un pouvoir de décision relativement important. Il peut organiser des évènements inter-classes comme des rencontres sportives, mais également des sorties sur une journée. Évidemment, il doit en discuter avec la direction de l'école auparavant. Il est à noter que ce sont les délégués qui dirigent réellement le Conseil et c'est parmi eux que sera choisi le Président.

  • Le conseil de discipline : Il s'agit d'un petit groupe d'étudiants choisis par le Conseil des élèves. Ils sont chargés de faire respecter le règlement au sein de l'école. Leur leader répond des interventions du Comité de discipline devant le Conseil des élèves où il siège. Ils sont reconnaissables au brassard accroché à l'un de leur bras.

Les clubs scolaires
Ils sont omniprésents dans la vie des lycéens. Club de sport, d'arts ou tout autre passion, les élèves y passent une grande partie de leur temps libre.

Les clubs sportifs n'existant pas au Japon, les jeunes sportifs sont souvent dirigés vers un lycée possédant un bon club où il pourra participer aux championnats inter-lycée jusqu'au niveau national.

Au cours de l'année, il y a deux évènements majeurs où les membres des clubs devront démontrer leur savoir-faire et leur passion : la fête du sport - Taiiku-sai - et la fête de la culture – Bunka-sai – ponctuée d'expositions et de stands divers et variés tenus par les clubs.

Chaque équipe de sport a son groupe de supporter – les oendan – qui s'égosillent à en perdre la voix pour soutenir leur équipe (quand les jeunes filles ne font pas les pompom girls !).

Une salle par classe
Contrairement à la France où les élèves changent de salle à chaque cours, chaque classe à sa propre salle et ce sont les professeurs qui se déplacent. Elle sert aussi de salle de repas pour les élèves qui apportent leur bentô le midi ou de salle de réunion si nécessaire. Seuls les cours "pratiques" (arts, cuisine, sciences) exigent des élèves qu'ils changent de pièce.

Ce sont les élèves de la classe qui assurent l'entretien de leur salle de classe. Ils opèrent par roulement et sont généralement désignés à la semaine. Ce ménage se fait le soir après les cours.

A noter que les étudiants ne s'installent pas en cours comme ils veulent. En début d'année, ils piochent leur numéro de table où ils doivent rester soit pour l'année, soit pour le trimestre (auquel cas un nouveau tirage au sort est organisé pour le prochain).

Les enseignants
Les professeurs sont à l'image de l'homme moyen japonais : très investis dans leur travail.

Contrairement à ce qui se fait en France - pour ne citer qu'un exemple - ils n'ont pas que 15 à 18h de présence obligatoires au lycée (hors réunions s'entend, évidemment). Les enseignants japonais font plutôt des semaines de 40 heures et restent disponibles pour donner des cours particuliers aux élèves qui en ont besoin.

Les rapports entre élèves des différents niveaux
La notion d'ainé est encore très présente au Japon. Les plus âgés – les sempai – prennent très au sérieux leur rôle auprès de leurs cadets - les kohai. La relation reste formelle et emprunte de respect même si elle n'est pas forcément tendre.