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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 It's the end of the world as I know it [Eiji/Jiro]

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AuteurMessage
Jiro Egawa
Admin martyr
Prof d'espagnol

Jiro Egawa


Personnage
Âge : 24 ans
Chambre / Appart : en ville

A savoir
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It's the end of the world as I know it [Eiji/Jiro] Empty
MessageSujet: It's the end of the world as I know it [Eiji/Jiro]   It's the end of the world as I know it [Eiji/Jiro] EmptySam 5 Fév - 18:09

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
La porte du dojo s'ouvrit dans un fracas, laissant entrer un corps qui trébucha sur la marche, se rattrapa à moitié au mur avant de finalement se laisser glisser au sol dans un soupir confus. La position n'était pas si mal, avait-il vraiment besoin d'aller ailleurs ?
L'instinct et l'habitude finirent par vaincre, poussant le jeune homme à secouer un pied, puis l'autre, pour se débarrasser de ses chaussures qui atterrirent au sol dans un petit bruit mat qui sembla le satisfaire. Reprendre une station plus verticale pour achever son entrée dans le dojo fut une nouvelle victoire, et il put enfin traverser la salle d'entraînement jusqu'à se laisser tomber assis en plein milieu, décidant qu'il n'avait pas besoin d'aller plus loin.

Il finit même pas s'allonger complètement, la solidité du parquet sous ses épaules guère dérangeante. Le dojo était comme une seconde maison pour lui, le seul endroit où il se sentait suffisamment en sécurité pour se laisser aller, raison pour laquelle c'était le premier endroit où il était allé se planquer après la petite soirée du club d'athlé.
Et quelle soirée ... quelques uns des membres les plus âgés du club - surtout des 4è et 5è année, quelques prépas, et personne en dessous de la 3è année - s'étaient réunis dans la plus grande discrétion dans le local du club, pour échanger commérage, et surtout, les bouteilles d'alcool que les majeurs avaient pu acheter. Au fur et à mesure, les histoires étaient devenues jeux à boire, ou jeux tout court, et peu en étaient ressortis intacts. En temps habituel, Eiji se serait limité à quelques verres, mais ce soir, l'idée de se limiter ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Bien au contraire, il s'était attelé à la tache de se mettre la misère avec autant de motivation qu'il en mettait habituellement à faire du sport, si bien qu'il avait fini par laisser la clé du local à son vice-président, ne se faisant pas confiance pour s'en occuper lui-même.

Après ça, rentrer directement à la chambre n'avait pas semblé être une bonne idée. D'abord parce que le peu de conscience qu'il avait encore lui signalait qu'il n'arriverait pas à entrer dans sa chambre et se coucher sans faire un bordel à réveiller tous ses colocataires, en particulier Shizuka. Ensuite parce que ... il avait envie d'être dans le dojo. Fallait se justifier plus que ça ?

Eiji se tourna sur le côté, sa joue venant effleurer avec délicatesse les lames de bois encore tièdes d'avoir été caressées toute la journée par les rayons du soleil. Il était toujours étonné que personne d'autre ne se soit rendu compte du cocon douillet qu'était le dojo. Dans un sens, il préférait : il était sûr de trouver la tranquillité en venant ici, quelle que soit l'heure du jour - ou de la nuit - et pour le moment, il ne demandait que ça. Ça faisait trop mal de réfléchir, alors parler avec les autres ... Hugh était la seule personne avec qui il avait échangé quelques mots sur ce que Konata lui avait dit dans la forêt. L'adolescent soupira, fermant légèrement les yeux avant qu'un bruit dans l'autre partie du dojo n'attire son attention.

Quelqu'un, dans le dojo, à cette heure-ci ?
Le jeune homme tenta de se redresser, et devant le peu de réponse de ses membres, opta pour un quatre pattes peu glorieux pour arriver vers le pas de tir, endroit où il se laissa tomber à plat ventre, les mains sous le menton. La vue était fascinante.

Au milieu de quelques lampions allumés pour créer un chemin de lumière jusqu'à la cible, Jiro finissait son tir, son hakama retiré sur son bras droit laissant voir la musculature fine qui jouait sous sa peau. L'arc redescendit lentement dans sa position initiale, alors que le regard de son sensei se tournait sur lui. Eiji offrit un sourire lumineux à l'homme, totalement inconscient de la catastrophe qui pointait le bout de son nez - enfin pas vraiment, une partie de lui en était consciente, mais avait juste décidé de ne pas s'en occuper et de ne voir que le côté agréable des choses.

" Vous êtes trop beau quand vous tirez Sensei ... "

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
L'appartement était désert, Cathan et Akutsu étant sorti chacun de leur côté. Il n'avait plus de copies à corriger, et tous ses cours étaient prêts pour le mois à venir. Même Hime avait décidé de le bouder pour il ne savait quelle obscure raison, certainement parfaitement légitime dans sa petite tête de chat.
Jiro avait pris un livre, dans l'espoir de se vider l'esprit de ses pensées parasites qui ne le quittaient plus dans ces moments de solitude. Echec total, il avait décroché après le premier chapitre. La télévision eut encore moins de succès et fut éteinte au bout de dix minutes. L'option thé fut un peu plus efficace dans le sens où, si elle ne l'empêchait pas de cogiter, au moins l'apaisait-elle quelque peu. Mais il ne pouvait passer sa soirée à boire, même si les conséquences de l'abus de théine étaient bien moindres que celles de l'alcool.

Après un long moment à ruminer, la solution s'imposa d'elle-même à son esprit, et il se morigéna de ne pas y avoir pensé plus tôt. A cette heure avancée, il ne risquait pas de croiser qui que ce soit au dojo, et il ne connaissait pas mieux qu'une séance de tir pour se vider totalement la tête. Jiro s'extirpa donc du canapé et alla chercher la housse dans laquelle se trouvait son matériel, avant de quitter lui aussi l'appartement, y laissant une Hime roulée en boule au sommet de la bibliothèques de sa chambre.
Traverser le parc, puis les terrains de sport. Atteindre le dojo. La nuit était déjà tombée et le calme régnait à l'extérieur du lycée. Les lumières du pensionnat indiquaient en revanche une activité encore importante. Il n'était pas si tard après tout.

C'est un peu plus serein que Jiro franchit les portes du dojo et gagna les vestiaires pour se changer. En toute logique, l'endroit était désert. C'était exactement ce dont il avait besoin. Si la solitude dans l'appartement l'avait pesé, ici, elle était ce qu'il cherchait. Silence et calme ... Au sein du dojo, alors qu'il allait tirer, ces éléments étaient propices à lui vider la tête, au contraire de n'importe quel autre lieu.
Le pas de tir, ouvert sur l'extérieur, apportait la douceur des nuits de printemps. Jiro alla allumer les lampions positionnés le long du chemin des cibles, regrettant un instant de ne pas disposer de vraies torches comme dans le dojo de la résidence familiale. Mais il chassa rapidement cette idée d'un sourire amusé. De toute façon, des torches dans un lycée, ce n'était même pas envisageable. C'était déjà une chance qu'ils n'aient pas remplacé les vieux lampions par des néons blafards.
Sereinement, profitant pleinement des lieux pour son seul usage, Jiro exécuta plusieurs tirs avant d'ôter la manche de son hakama lorsqu'il commença à avoir trop chaud. La plénitude qu'il éprouvait à chaque tir n'avait pas de prix. A se demander pourquoi il n'était pas venu plus tôt ...

Un bruit inopportun lui signala l'arrivée peu discrète d'un intrus, alors qu'il était en pleine exécution de son hassetsu. Jiro en prit note, l'englobant dans son environnement, mais sans s'interrompre pour autant. On n'interrompait pas un tir. La première flèche fila, se figeant dans la cible dans un bruit étouffé, alors que résonnait le premier chant de la corde. Le parquet du dojo gémit légèrement, indiquant que le visiteur se rapprochait du pas de tir. Le jeune homme nota l'absence étrange de bruits de pas, tout en encochant la seconde flèche. Il pouvait sentir le regard inconnu dans son dos. Quelques secondes supplémentaires pour prendre en compte ces nouvelles modifications dans son tir et la flèche partit.

Ce ne fut qu'une fois l'arc abaissé, que Jiro modifia d'un quart sa position, tout en tournant la tête, pour s'enquérir de l'identité du visiteur nocturne. Une once de surprise traversa ses traits en reconnaissant Eiji, étrangement affalé sur le sol, presque lascif. C'était plus sa posture en soit qui le surprenait, que sa présence à une heure si tardive.
Alors qu'il ouvrait la bouche pour parler, le jeune homme le prit de court, réussissant même à le faire rougir par ses propos. La seule pensée qui lui traversa l'esprit à cet instant fut de savoir si la lumière était suffisamment faible pour dissimuler la nouvelle teinte de ses joues.

Une petite toux pour se reprendre, et le kyudojin déposa son arc au sol avant de faire quelques pas vers son élève. Les réflexions de ces derniers jours fusèrent à nouveau, comme si elles n'avaient attendu qu'un moment de déconcentration de sa part. Heureusement qu'Eiji n'avait pas conscience de tout ce qui le préoccupait ...

" Qu'est-ce que tu fais là, Kimihiro-kun ? "

Il aurait sans doute dû le sermonner et l'envoyer dans sa chambre, mais il s'agissait d'Eiji et sa question n'était aucunement un reproche. Bien que le règlement du lycée dise le contraire, Jiro estimait que le dojo ne répondait pas aux mêmes règles, même à cette heure ...

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Marcher, c'est facile et automatique. Quand il faut réfléchir à chacun de ses mouvements et à son équilibre, ça devient déjà beaucoup plus délicat. Et sur le coup, Eiji ne savait que faire de tous ces bras et ces jambes qui refusaient de lui obéir parfaitement. Leur rendre leur indépendance était une idée, sauf que dans ce cas, il se serait retrouvé face contre terre. Après une bonne minute à essayer de réfléchir sur la manière dont il pourrait s'asseoir, la révélation vint enfin : il était beaucoup mieux allonger par terre. Au moins, il ne risquait pas de tomber. Une fois seulement cette importante décision prise, son cerveau se décida à s'occuper de ce qui se passait à l'extérieur, se concentrant sur la seule et unique autre personne dans le dojo : Jiro, arc baissé et épaule toujours dénudée. C'était vrai qu'il était beau, tout fin, blanc et lisse comme une statue d'un kami oublié dans un dojo, dans ce costume ancestral que tous semblaient avoir oublié.
Enfin oublié ici, là où il était. Ailleurs, le hakama ne semblait pas si antique que ça. Les pensées d'Eiji toquèrent momentanément à l'arrière de son crâne lui rappelant la question de son sensei, à laquelle il était sensé répondre plutôt que de continuer de le mater avec un sourire adorable.

La raison de sa présence ? Il y avait déjà réfléchi en arrivant, et il était sûr que c'était important. Ce que c'était précisément par contre ... Etait-ce si important ? C'était comme comprendre pourquoi on devait faire ses devoirs au lycée : il y avait bien une raison, mais on s'en fichait un peu quelque part, et de toute façon, il fallait quand même les faire ces satanés exercices.
Par contre, il n'était pas poli de ne pas répondre à une question. L'adolescent ouvrit et referma la bouche devant ce conflit d'intérêt général, puis finit par répondre, concentré.

" Parce que j'avais envie. J'aime le dojo, je suis bien dedans. "

Quand son sensei s'approcha de lui, le corps d'Eiji réagit, pompant l'adrénaline dans ses veines pour imposer à son corps le mouvement. Tant bien que mal, avec quelques mouvements superflus de bras ou de jambes, le jeune homme réussit à passer à une position assise relativement stable - chose dont il aurait pu tirer une grande fierté s'il n'avait pas été déjà en train de tendre le bras pour attraper le poignet de Jiro, attirant sa main vers lui pour l'observer avec la plus grande des attentions, la même qu'il aurait donné pour son matériel de kendo ou de kyudo.
Son sensei avait une main fine. Si fine que quand Eiji s'amusa à poser la sienne dessus, sa grande patte de kendoka pouvait la recouvrir sans difficulté. Pas étonnant qu'il fasse du kyudo avec des mains pareilles ! Le seul détail qui surprenait dessus, Eiji ne put s'empêcher de le dire à voix haute sur un ton amusé.

" Vous avez des cals. "

Il finit par le lâcher, comme satisfait par ce qu'il venait de découvrir, et reposa sa main sur sa jambe avec la plus grande concentration, là où elle ne risquait pas de poser soucis. Autant se méfier avec ses mains, elles semblaient vouloir faire un peu n'importe quoi ce soir. C'était donc ça la raison pour laquelle il n'aimait pas trop boire d'alcool - enfin, trop d'alcool - : ne pas arriver à gérer tous ses membres était vraiment perturbant, et lui laissait l'impression diffuse d'être vulnérable. Enfin, ça allait. Du moins, avec Jiro, il acceptait cette vulnérabilité.

" Pourquoi vous tirez maintenant ? "

Si Jiro lui avait demandé pourquoi il était ici, il devait avoir le droit de lui poser la question dans l'autre sens, non ? Question de simple logique, échange entre sensei et kohai, et tout ça ... De toute façon, c'était le dojo, pas une salle de classe où il serait puni à la moindre incartade.

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
La réponse d'Eiji avait un côté étrange. Logique, mais étrange. Derrière cette phrase, il y avait presque l'aveu que le jeune homme était venu au dojo pour y trouver refuge ... tout comme lui ... Etrange coïncidence que ce besoin se soit déclaré le même soir. Mais surtout, il soulevait un problème qui n'avait toujours pas été résolu : qu'est-ce qui n'allait pas pour Eiji en ce moment ? Il lui avait déjà demandé, une semaine plus tôt, lors de la colle, dans ce même lieu, mais n'avait pas obtenu de réponse. Etait-ce en lien avec sa situation familiale, ou sa petite amie, ou bien ses amis, ou encore Nakamura ? Jiro n'était certain que d'une chose : les cours n'étaient pas en cause. Il avait déjà vérifié en sondant discrètement ses collègues. Il avait donc mis le souci de côté, attendant que le jeune homme se sente prêt à en parler. A présent, le diable ressortait de sa boîte et il espérait bien obtenir des confidences cette fois-ci. Ne pas pouvoir aider Eiji lui était douloureux, bien plus que le tumulte de ses pensées.

Le surplus de gestes peu contrôlés, lorsqu'Eiji chercha à s'installer de façon plus présentable, tout comme sa position lascive l'instant d'avant, ou ce sourire adorable qui lui ressemblait si peu, étaient tout sauf naturels. Et, lorsque le kendoka se saisit de sa main et commença à l'examiner sous toutes les coutures, le doute ne fut plus permis quant à son état d'ébriété.
Mais cette découverte fut parasitée par son cœur, qui semblait vouloir quitter sa poitrine tellement il s'était emballé.

La main d'Eiji était chaude et sa façon de manipuler la sienne, à la limite de la caresse. Jiro savait qu'il aurait dû la retirer mais il ne s'en sentait pas capable, fasciné qu'il était par la vision que lui offrait le jeune homme, ainsi que par ce contact inattendu. Ses tous premiers mots se mirent à résonner dans son esprit, le faisant rougir à nouveau, et il dut prendre sur lui pour contrôler le tremblement de sa main et ne pas se trahir.
Jiro prit une profonde inspiration lorsqu'Eiji le lâcha enfin, réalisant seulement à cet instant qu'elle était restée en suspend pendant tout ce temps. Il fallait qu'il se reprenne, vite, très vite ...

" Je ... J'en avais besoin ... J'avais besoin de sérénité ... "

C'était la stricte vérité. Mais pour rien au monde il n'aurait avoué la raison de ce besoin. C'était déjà bien suffisant de l'avoir sous les yeux, cette raison ...

Le regard rivé sur le jeune homme, Jiro essaya de se focaliser sur autre chose. Il prit le temps de s'asseoir en face d'Eiji, s'appliquant du mieux possible à faire abstraction de son rythme cardiaque pas encore vraiment calmé.

" Eiji ... Tu as bu ... "

C'était un constat, pas un reproche. Et il était plus acceptable de parler des problèmes d'Eiji que de laisser libre court à ses pensées parasites.

" Ca ne te ressemble pas. Est-ce que tu vas bien ? "

La réponse était non, bien sûr. Mais Jiro voulait qu'il lui parle, qu'il évacue enfin ce qui le faisait se comporter de façon si étrange ces derniers temps.

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Eiji hocha frénétiquement la tête au commentaire sur l'alcool. Bien sûr qu'il avait bu, et heureusement qu'il était ivre vu tout ce qu'il avait ingurgité méthodiquement ! Il n'était pas sûr d'aimer la moitié des alcools qu'il avait pu goûter, à part le saké. Et le gin qu'il avait goûté pour la première fois aussi, ramené par un des membres du club d'origine américaine. Ou anglaise. En tous cas pas japonais. Le jeune homme interrompit le mouvement quand il mit en danger la stabilité de sa position assise, faisant tanguer le dojo d'une curieuse manière.

" Ouep, on a fait la fête avec le club d'athlé. C'était marrant ... "

Le jeune homme se renfrogna un peu devant la question posée d'une voix douce par Jiro. Est-ce qu'il allait bien ? Il était bourré, il aurait mal à la tête demain, serait probablement incapable de suivre les cours et de faire du sport ... non ça n'allait pas. Rien n'allait depuis sa discussion avec Hugh et qu'il était allé dans la chambre de Konata. S'il avait pu revenir dans le temps et effacer ce geste ... Ca aurait changé quoi ? Même si ça avait été plus tard, il se serait forcément, à un moment, retrouvé au lit avec Konata. Et ... s'il avait été moins stressé, ça aurait donné quoi ? Est-ce qu'il aurait vu sa copine autrement que comme une fille adorable mais qu'il ne désirait pas ? Comme quelqu'un d'excitant ?
Le jeune homme ferma étroitement les yeux et se laissa tomber au sol lourdement, faisant juste quelques mouvements pour réussi à coller sa tête sur les genoux de son sensei. Ils étaient confortables, le tissu un peu rêche du hakama familier sous sa joue. D'habitude c'était le sien de hakama qui lui arrivait de servir d'oreiller, et il y avait quelques différences. L'odeur était un peu plus douce, le tissu un peu plus usé. C'était agréable.

" Konata m'a plaqué. Elle a dit ... que j'étais gay. Hugh le pense aussi. Vous le pensez aussi ? J'en sais rien mais Konata ... je l'adore mais elle ne m'excite pas. C'était comme être avec une petite sœur ... "

Le jeune homme poussa un long soupir et posa son avant-bras sur ses yeux, protégeant ses yeux un peu trop sensibles de la lumière pourtant douce du dojo. C'était bizarre d'entendre les mots résonner en l'air. Résumé comme ça, en quelques mots, c'était à la fois lamentable et énorme. Il l'avait dit à haute voix, ce mot qui le faisait un peu paniquer et qu'il refusait de prononcer jusque là. Comme un sortilège, il avait l'impression que s'il le disait, ce serait comme une confirmation. Sauf que sa langue venait de fourcher et qu'il l'avait dit, devant témoin en plus.

" Vous le dites pas, hein ? "

Le jeune homme avait décalé son bras et lancé un regard suppliant, digne de Shizuka, à son sensei. C'était bien d'être avec Jiro. Il avait confiance, assez confiance en lui pour se laisser aller à dire des choses qu'il n'aurait jamais avouées autrement. L'alcool jouait bien sûr, mais pas seulement. C'était peut-être juste un prétexte pour lui laisser l'occasion de parler plus librement, alors que ses dernières séances avec son sensei avaient été plus tendues, plus silencieuses, le jeune homme évitant les contacts et les questions un peu trop personnelles.

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
La surprise l'avait empêché de réagir à temps, le mettant dans une position des plus embarrassantes au vue de ses sentiments perturbés. Jiro prit une profonde inspiration pour se calmer, le regard fixé droit devant lui sur un point invisible. Eiji était soul, ce qui expliquait son attitude si familière. C'était donc à lui d'agir en conséquence, de calmer son cœur et ses pensées. Eiji n'était ... qu'un fantasme ... Juste un fantasme qu'il se devait de contrôler. Non, mieux, d'oublier.

Pourtant les paroles du jeune homme mirent à mal sa tentative. Les mots résonnaient dans sa tête, en boucle, butant invariablement sur le même : "gay" ... Non ! Il ne pouvait pas ! Non, non, non ! Eiji avait une petite amie et était homophobe. Et c'était très bien comme ça. Il ne pouvait pas être gay. Non ! C'était impossible. Il ne pouvait pas lui faire ça. ... Non ... ... ... Pourquoi ?
Jiro se mordit la joue. Il le savait pourtant, qu'il n'y avait pas pire homophobe qu'un homosexuel refoulé. Il le savait parfaitement, mais avait préféré ignorer cette possibilité dans le cas d'Eiji. Cela rendait les choses tellement plus faciles ainsi. Un hétéro homophobe, ne pouvait être qu'un fantasme passager. A la rigueur, un sentiment jamais partagé et étouffé dans l'oeuf. Aucune possibilité, aucun risque, aucune tentation.

Ca aurait été tellement plus simple ...

Jiro ferma les yeux un bref instant avant de baisser la tête et regarder Eiji. Le regard suppliant qu'il lui lança en disait long sur son désarroi. Il n'avait pas le droit d'avoir des pensées aussi égoïstes alors que le jeune homme venait chercher son aide. Il se devait d'agir, tel que l'on attendait de lui.

" Bien sûr que non, Eiji. "

Après une légère hésitation, Jiro posa sa main sur la chevelure brune, esquissant un sourire doux qui se voulait rassurant.

" C'est normal de se sentir perdu en découvrant quelque chose d'aussi important. Il faut que tu prennes ton temps pour accepter la situation. Mais je sais que tu y arriveras, parce que tu es quelqu'un de fort. "

Et lui, est-ce qu'il serait assez fort pour résister ?

" Tu m'as demandé si je pensais que tu étais gay. Et bien je vais te le dire. Je pense que tu es Eiji. Tu seras toujours Eiji. Ta façon d'aimer ne changera jamais qui tu es. "

La seule chose qui changeait, c'était les possibilités ... Et le fait que lui, devait sérieusement se contrôler pour que sa main sagement posée ne se mette pas à caresser cette chevelure si douce.

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Jiro n'avait pas fuit. Il n'avait même pas semblé déçu, ou agacé par l'aveu. C'était marrant ... ce qui pour lui sonnait comme dramatique ne semblait pas produire le même effet chez les autres. Peut-être parce que ce n'était pas si grave que ça en fin de compte ? Eiji écouta avec attention son sensei, sans vraiment percuter tout ce qu'il disait. Qu'importe, le ton de sa voix, patient et calme, à la limite de la tendresse, suffisait à le rassurer. Ce serait différent demain quand il pourrait réfléchir, mais en cet instant, où ses réactions venaient d'un niveau bien plus primaire, ça suffisait.
Le jeune homme bougea la main pour attraper celle qui s'était posée sur ses cheveux, la caressant un instant avant de glisser son bras autour de la taille de Jiro, cherchant une position plus confortable, comme un gosse qui se cale contre sa peluche dans son lit. Il n'était pas dans son lit, mais l'idée d'aller plus loin ne l'effleura pas quand il ferma les yeux, un peu plus serein que lorsqu'il était entré dans le dojo. La seule idée un peu fixe qui se promenait dans son esprit était que s'il s'éloignait de Jiro, le charme allait se rompre et il allait recommencer à se prendre la tête. Autant rester ici.

" Promis ? Ca ne changera rien ? "

Sa voix n'était plus qu'un murmure songeur, autant adressé à Jiro qu'à lui-même. Il aurait tellement voulu que rien ne change, et il avait pourtant l'impression que c'était tout le contraire. Mais n'était-ce pas de sa faute à lui, plutôt que celle des autres ?
Le jeune homme ferma les yeux, collant son visage contre le hakama pour essayer de se couper du reste du monde. Il ne voulait plus y penser maintenant. Son cerveau mis à nu par l'alcool lui renvoyait des réponses trop directes et trop franches.
Se concentrer sur la main fraîche sur sa tête était bien plus agréable.

Petit à petit, le jeune homme laissa ses pensées partir au loin, se concentrant sur ces petits détails physiques agréables plutôt que sur ses idées récurrentes qui commençaient à prendre un tour nouveau avec ce qu'il venait d'entendre. C'était tellement plus simple de sentir le bois doux et tiède du dojo sous une de ses mains, la manière dont son dos reposait sur le plancher un peu trop dur pour être vraiment confortable, le tissu souple sous sa joue, ou encore la manière dont son coussin bougeait délicatement dans un bruit de respiration. Les lèvres du jeune homme s'étirèrent en un sourire, sa main se resserrant encore un peu plus autour de la taille de son sensei, lui interdisant de l'abandonner. Pas maintenant, pas alors qu'il était si bien.

Dérivant vers le monde des rêves, Eiji fit taire la petite voix alarmiste qui lui hurlait qu'il allait le regretter plus tard. Il l'avait déjà fait taire quand il avait bu plus que de raison pour ensuite se réfugier dans le dojo, et à bien d'autres moments aussi. Il était déjà tellement trop tard ... il s'était retenu à de nombreuses reprises, et il avait fini par tout recevoir de plein fouet plus tard. A croire qu'on ne pouvait pas se protéger en étant sage et en faisant attention de ne pas parler de ce qui ne va pas.
Alors tant qu'à regretter plus tard, il aurait au moins fini sa soirée sur une touche agréable, celle de l'odeur suave du hakama de Jiro contre son visage.

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
* Eiji arrête ! Par pitié, arrête ! *
Les mots résonnaient dans sa tête tandis qu'il résistait à deux envies totalement opposées : serrer Eiji entre ses bras et le repousser pour mettre le plus de distance possible entre eux. Dire que ces deux désirs contradictoires avaient exactement la même cause et qu'il ne pouvait les mettre en pratique ... Partagé, Jiro se retrouvait figé, le cœur affolé par la caresse sur sa main d'abord, puis par ce bras glissé autour de sa taille.
Pourquoi était-ce son cœur qui s'emballait ? Si Eiji n'était qu'un fantasme, c'était son corps qui aurait dû réagir. Est-ce que ça voulait dire qu'il était plus que ça ? Ah ... oui ... il connaissait déjà la réponse à cette question. Même s'il refusait l'évidence, Jiro était parfaitement capable de faire la différence. Bien sûr qu'il était plus qu'un fantasme. Ses sentiments pour Eiji allaient au-delà. Mais il se devait de les étouffer avant qu'ils ne prennent trop d'ampleur.

" Promis. Tu seras toujours le même pour tous ceux qui tiennent à toi. Pour tes amis, comme pour moi ... "

En tant que sensei, mais pas seulement ... même si ça, il n'était pas prêt de l'avouer.

Jiro ferma les yeux, cherchant à se recentrer un peu. Inconsciemment, ses doigts se mirent à caresser doucement la chevelure brune. Il pouvait sentir la chaleur d'Eiji à travers son hakama. Son parfum lui parvenait mêlé à l'odeur un peu âpre de l'alcool, sans que cela n'en soit désagréable. La respiration du jeune homme se faisait sensiblement plus lente, dérivant progressivement vers la somnolence. Devait-il le laisser s'endormir ainsi ? L'enseignant n'avait pas le cœur à le rappeler à la réalité, et encore moins l'envie de le voir partir. Ils étaient si bien comme ça ...

Lorsque Eiji resserra son étreinte autour de sa taille, son corps se cambra instinctivement dans un léger soupir. Jiro rouvrit aussitôt les yeux, tandis que sa main se figeait et que ses joues prenaient une teinte écarlate. Oh non ! Ils n'étaient pas bien comme ça ... pas du tout ... C'était même une très mauvaise idée de rester dans cette position s'il ne gardait pas le contrôle. Il ne devait pas se laisser bercer par la quiétude du moment, même pas un court instant. Eiji était son élève. Les sentiments qu'il développait à son égard n'avaient pas leur place dans leur relation. Pas plus que le désir ...

Pourquoi fallait-il que les choses tournent ainsi ? Qu'avait-il fait pour que les kamis lui jouent un tel tour ?

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Eiji revint à la réalité avec une unique notion : le monde autour de lui était trop. Le petit rayon de lumière qui filtrait était trop violent, les quelques bruits autour de lui étaient trop forts, le matelas sous son corps trop dur, et le coussin sous sa joue était trop chaud et trop moelleux. Un moment, le jeune homme considéra la possibilité de refermer les yeux et de laisser le temps laver ses impressions. Quand il les rouvrirait à nouveau, avec un peu de chance, tout serait rentré dans l'ordre. Un détail l'empêcha de mettre ce plan à exécution : le bruit persistant tout contre son visage, associé à un mouvement régulier que l'adolescent finit par identifier comme une respiration.

Et avec elle la réalisation de où il était, et surtout sur qui. Aucune bienheureuse inconscience ou amnésie partielle de ce qui s'était passé pendant la nuit, non, l'alcool s'était contenté de lui laisser un mal de tête un peu sourd derrière les yeux. Ne restait que la conscience de ces conneries, bien cruelles, et une peur panique face à la réaction de Ji... Egawa-san. Son sensei n'avait pas dû avoir la cruauté de le repousser alors qu'il était si mal tout à l'heure mais ...
Sa main était chaude sur son visage. Peut-être que s'il fermait les yeux, il découvrirait que tout cela n'était qu'un rêve ?

Minute. Il voudrait de ce genre de rêve ? C'était trop ... confortable. Agréable même. Une partie de lui, probablement celle encore influencée par l'alcool, ne demandait qu'à rester là, et à laisser le monde tourner comme ça lui chantait pendant qu'il restait contre cette respiration tranquille et cette main douce. Après tout, son sensei ne lui avait-il pas dit qu'il garderait le silence ?

Et soudain, la réalisation. A quoi pensait-il, vraiment ? Eiji se redressa d'un coup, tombant lourdement sur ses fesses alors que son corps courbaturé par les heures passées dans une drôle de position se plaignait d'un mouvement aussi brusque. Son regard s'arrêta sur le visage de Jiro alors qu'il essayait de trouver les mots, son cœur battant aussi violemment que s'il venait de finir un match de kendo à pleine puissance. La réalisation le frappait de plein fouet. C'était une chose de se faire balancer le mot gay en pleine poire en se rendant compte qu'on n'était pas attiré par une fille.
Mais c'était totalement différent de se sentir attiré par un homme.

" Je ... désolé sensei. "

Quelques mots bafouillés qui ne prenaient même pas en compte l'ampleur de la catastrophe dans l'esprit du jeune homme. Maladroitement, il se leva, ignorant la douleur sourde qui pointait à son bon souvenir ou le goût désagréable dans sa bouche pâteuse. Il n'avait qu'une seule chose en tête : fuir, et vite, loin du dojo, et de ce que la nuit représentait.

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Eiji avait fini par s'endormir sans qu'il ne trouve le courage de l'en empêcher. Il savait parfaitement que c'était la pire des options, pourtant ... s'il pouvait l'avoir ne serait-ce que cette fois contre lui ... Cette seule et unique fois, sans qu'il n'y ait d'équivoque ... Après tout, il se contentait d'être une présence rassurante pour un élève en désarroi, le laissant se reposer sur ses genoux parce qu'il avait trop bu. Du moins était-ce la seule façon dont les choses pouvaient être présentées. Du moment que ses sentiments n'étaient pas dévoilés, l'explication était relativement acceptable ...
Jiro soupira devant autant de mauvaise foi, les lèvres tordues dans un sourire amer.

" Tu ne m'aides pas beaucoup ... "

Les révélations que le jeune homme venait de lui faire compliquaient même grandement la situation. Du moins en ce qui le concernait lui. Pour Eiji, il restait son sensei, une personne de confiance avec qui il parlait facilement. S'il savait ... Le pseudo sourire de Jiro disparut totalement. Non. Il ne fallait surtout pas qu'il découvre ça. S'il venait à avoir ne serait-ce qu'un aperçu de ses sentiments, le jeune homme le fuirait très certainement. Il ne voulait pas ça. D'autant qu'il n'avait aucune mauvaise intention à son égard : on ne touchait pas aux élèves, malgré tout le désir que celui-ci pouvait éveiller en lui.

Un grognement léger le tira de son auto flagellation. Les songes d'Eiji ne semblaient pas des plus agréables, sans doute sous l'action combinée de ses inquiétudes et de l'alcool. Sa main quitta la chevelure brune pour se poser sur la joue tiède de l'adolescent dans une caresse rassurante. Une vieille mélodie lui revint en tête et Jiro se mit à la fredonner doucement. Cette chanson que sa mère lui chantait petit, lorsqu'il était malade, présentait le double avantage d'apaiser le sommeil d'Eiji et de lui vider l'esprit de toute pensée parasite - il aurait assez des jours à venir pour se torturer avec ...

Les minutes puis les heures s'égrainèrent. Parfois, Jiro sombrait dans de courtes phases de somnolence, basculant légèrement en avant ou sur le côté. Mais la posture même d'Eiji et le bras qui enserrait solidement sa taille, l'empêchaient de tomber vraiment. Il aurait de toute façon été incapable de s'endormir pour de bon.

Jiro somnolait vaguement lorsqu'il sentit le visage bouger sous sa main et sur ses genoux. Il entrouvrit les yeux pour constater que ceux d'Eiji étaient également ouverts. La faible lueur du petit matin semblait l'avoir tiré du sommeil. Il ne bougea pas pour autant, laissant le temps au jeune homme de se réveiller totalement et de reprendre ses esprits. Chose qui ne tarda pas. Eiji se redressa brusquement, ses joues prenant une légère teinte rose. Certainement était-il gêné de s'être laissé aller la veille. Jiro pouvait comprendre et n'allait pas le retenir. Ils auraient le temps d'en reparler au prochain entraînement.

" Il n'y a pas d'offense, Eiji. "

Si offense il y avait, elle venait plutôt de lui.

" Repose toi ce week-end, on reprendra l'entraînement lundi. "

Jiro regarda Eiji partir - ou plutôt fuir - et resta un long moment sans bouger. Puis, dans un soupir, il se leva, rangea mécaniquement son matériel abandonné sur le shajo, et prit la direction des vestiaires. Là, à cet instant, il avait besoin d'une douche. Une très longue douche ... froide de préférence ...
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It's the end of the world as I know it [Eiji/Jiro]

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