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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Comme chien et chat [Eiji/Jiro]

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AuteurMessage
Jiro Egawa
Admin martyr
Prof d'espagnol

Jiro Egawa


Personnage
Âge : 24 ans
Chambre / Appart : en ville

A savoir
:

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MessageSujet: Comme chien et chat [Eiji/Jiro]   Comme chien et chat [Eiji/Jiro] EmptySam 5 Fév - 17:57

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Eiji regardait avec curiosité autour de lui en suivant Jiro. Il n'avait jamais eu à venir voir un des profs en privé, si bien qu'il ne connaissait pas le domaine qui leur était réservé. Ce n'était pas si différent du reste de l'école ou de l'internat ... juste plus grand et plus calme. Eiji hésita un instant, soudain intimidé à l'idée de déranger Egawa-san chez lui, mais son professeur n'avait pas les mêmes scrupules et était déjà rentré, ne lui laissant guère que la possibilité de l'imiter, Shizuka sur ses talons. Apparemment l'endroit était vide pour le moment. Avec quels autres profs pouvait-il bien vivre ? Il savait - tout le lycée savait - que les profs vivaient à plusieurs dans leurs appartements, ce qui donnait lieu à bon nombre de rumeurs plus ou moins fondées sur les moeurs et couples possibles existants entre les profs. Il n'avait jamais rien entendu sur son sensei, les rumeurs se concentrant plus sur la prof de sport et celle de cuisine. Eiji revint à la réalité en entendant la voix de son professeur.

La question sur le club d'athlétisme lui arracha un sourire carnassier au souvenir de la scène du dojo. Avec le recul, il ressentait une satisfaction vicieuse dont il n'était pas forcément très fier. Encore heureux, il n'avait pas eu que ce genre de désagrément en acceptant la présidence ! Les choses se faisaient calmement, sous la houlette enthousiaste de Mlle Lawson. Eiji avait encore à voir comment se passeraient les premiers entraînements avec des élèves de différents niveaux, et dans les différentes catégories de sport. Il comptait bien en tester un ou deux autres aussi en plus de la course, même s'il savait pertinemment que son emploi du temps ne lui laisserait pas la place à beaucoup de fantaisie. Accepter la présidence avait déjà été illogique par rapport à son emploi du temps et tout ce qu'il escomptait caser dedans.

" Ca va. Je dois avouer que la prof de sport m'aide beaucoup. J'ai vu passer des demandes particulières aussi ... me demande toujours ce qu'il a cru que je présidais celui-là. "

La dernière partie de la phrase était plus destinée à lui-même tandis qu'il s'asseyait sur le canapé en attendant que le professeur réunisse le nécessaire, Shizuka docilement couché à ses pieds. En terrain inconnu et fermé, le chiot était plus calme et méfiant de son entourage, préférant rester contre son maître où il savait qu'il n'avait rien à craindre. C'était préférable de le voir comme ça que de lutter pour l'empêcher de monter sur le canapé, il supposait.

" Enfin je m'en sors ... et je ne compte pas laisser tomber le Kendo et le Kyudo pour autant. "

L'année dernière, laisser tomber le kyudo aurait peut-être été une possibilité. Le kendo, jamais, mais le kyudo n'était pas sa passion et il avait l'impression que le calme nécessaire lui échapperait à tout jamais. Mais maintenant qu'il avait un sensei attitré, les entraînements étaient réellement un plaisir et un encouragement, et quand Eiji évoquait le sujet devant Jiro, c'était avec un honnête enthousiasme, et certainement pas pour faire plaisir à son professeur.

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Hime blottie au creux de ses bras, Jiro franchit le seuil de l'appartement derrière Eiji et son chiot. Ce dernier semblait intimidé en territoire inconnu, ce qui n'était pas plus mal en vu du caractère possessif de la petite chatte, qui lorgnait d'un regard peu amène l'intrus en sa demeure. Lorsque son maître la déposa au sol, elle fila ventre à terre après avoir miaulé son désaccord, et s'engouffra dans la chambre dont la porte était entrebâillée. La scène était assez drôle et Jiro esquissa un sourire amusé avant de se réintéresser à son élève.

Il lui fit signe de s'installer sur le canapé du salon tout en l'écoutant parler du club. Il ne doutait pas un instant que la prof de sport devait presque tout faire, vu l'enthousiasme dont la jeune femme avait fait preuve en évoquant le club d'athlétisme dans la salle des profs. Une vraie pile électrique cette Kim Lawson et encore plus pour les sujets qui la passionnaient. Jiro était plutôt soulagé de ne pas partager le même appartement, il aurait eu du mal à vivre avec une telle boule de nerf. Les tempéraments plus calmes de ses colocataires lui convenaient bien mieux. Même les caractères forts de Cathan et Cassandra arrivaient à cohabiter. Mais Kim, non, il n'aurait pas pu. Enfin, peut-être était-elle plus posée en privé, mais il en doutait sérieusement.
Jiro chassa ses divagations pour en revenir au présent et adressa un sourire doux à Eiji.

" Je ne te vois pas abandonner l'un des deux pour l'athlétisme. Si ça devait devenir ingérable pour toi, je pense plutôt que tu démissionnerais du club. Je me trompe ? "

Sans attendre réellement de réponse à ce qui lui semblait évident, Jiro prit la direction de la salle de bain pour en revenir quelques instants plus tard avec la trousse à pharmacie. Rien d'extraordinaire dedans, juste le minimum vital pour les petits désagréments de la vie quotidienne.
Jiro déposa la petite mallette sur la table basse tout en s'installant à côté d'Eiji. Il jeta un coup d'œil aux bras du jeune homme avant de lui montrer le comptoir derrière lequel se trouvait le coin cuisine.

" Il vaut mieux que tu te laves les mains et les bras avant. Tu peux faire ça à l'évier. "

Tandis que le kendoka s'exécutait, Jiro sortit le nécessaire puis observa un moment Shizuka. Le chiot avait le regard rivé sur son maître mais ne cherchait pas à le fuir. Il ne devait pas considérer sa présence comme inquiétante. L'enseignant se retint de caresser l'animal pour ne pas se salir les mains qu'il avait lavées juste avant.
Se souvenant des paroles de son élève un instant plus tôt, il reporta son regard sur Eiji.

" Tu as eu des soucis avec quelqu'un du club ? "

Eiji s'étant réinstallé, Jiro entreprit de désinfecter les plaies, tout en songeant qu'il devrait sans doute recouper les griffes de sa petite furie.

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Docilement, l’ado se laissa guider, laissant son chiot sous la surveillance du professeur d’espagnol pendant qu’il passait ses mains sous l’eau froide pour enlever un maximum de terre et autres saletés qui avaient pu se coincer dans les plaies. Il retint une grimace en frottant un peu pour faire partir la sève de l’arbre, bien collée aux berges de la plaie. Heureusement que l’arbre n’avait pas été un pin ... il aurait passé la moitié de la journée à tenter de frotter pour retirer la gomme collante, en y laissant la moitié de sa peau au passage.
Propres et vues de près, les plaies étaient un peu plus impressionnantes, tout en peau boursouflée et rouge autour des plaies en elle-même. Mais rien de terriblement grave, nul besoin d’être médecin pour s’en rendre compte. Eiji égoutta ses mains, rechignant à les essuyer avec quoi que ce soit qui pourrait entrer en contact avec la peau lacérée, et revint s’asseoir sur le canapé, juste à côté de son sensei.

Le professeur attrapa un de ses avant-bras et commença la tache laborieuse de lui désinfecter les plaies. Toujours ces mêmes longues mains fines qu’il avait pu observer avec attention sur son arc, cette fois encore fraîches de l’eau avec laquelle il venait de les laver. Les quelques cals récoltées à cause du Kyudo surprenaient sur des mains aussi délicates. Rien à voir avec les grosses paluches calleuses du kendo. Il aurait pu tenir les deux dans une seule de ses mains.

Eiji retint tant bien que mal le sourire narquois à l’évocation de la scène du dojo. A côté de lui, Shizuka posa son petit museau sur sa cuisse, suivant avec attention le moindre des gestes d’Egawa-san, particulièrement curieux, sa truffe remuant pour mieux sentir l’odeur bizarre du désinfectant.

« Non pas du club ... quelqu’un qui voulait s’inscrire dans un club, mais je ne sais pas lequel ... il est rentré dans le dojo en chaussures, a commencé à tout tripoter ... J’ai du ... l’éconduire. »

Éconduire, quel terme poli pour dire qu’il avait fracassé Seiji contre le mur du dojo.

« Je ne pense pas qu’il y reviendra ... »

C’était mal connaître le Seiji en question, fort heureusement pour la tranquillité d’esprit d’Eiji, il ne savait pas encore à qui il avait affaire.
Sur son bras, la brûlure du désinfectant devint un peu plus cuisante, et dans un mouvement réflexe, Eiji tenta de retirer son bras. Il n’était pas si douillet, mais le désinfectant avait ce souvenir désagréable et honni de l’enfance, cette chose ignoble imposée par les adultes qui brûlait à outrance.
Dans sa tête d’adulte, c’était quelque chose de juste désagréable mais impossible de véritablement s’en convaincre ...

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Tandis qu’il désinfectait les plaies, Jiro sentait les muscles de l’avant bras d’Eiji se contracter au contact du produit. Ce qu’il avait pu observer de la musculature du jeune homme pendant les entraînements, il le sentait à présent sous ses doigts, une musculature encore assez fine de l’adolescence mais déjà bien dessinée et ferme. Un jeune sportif dont le corps devenait doucement adulte. Ce serait très certainement un bel homme d’ici quelques temps, probablement dans le style de Cathan.

La voix qui s’éleva dans la pièce stoppa - fort heureusement ? - la dérive de ses pensées. Jiro écouta l’histoire, un sourire amusé aux lèvres. Il avait été assez surpris à son arrivée, l’année précédente, en découvrant qu’il n’y avait pas de club au lycée. Ca avait visiblement manqué à tout le monde vu la bousculade au tableau d’affichage. L’annonce de l’ouverture des clubs à la rentrée scolaire avait fait beaucoup de bruit et suscité l’enthousiasme général. Il comprenait qu’il y ait pu avoir des méprises au milieu de cette agitation.

Jiro releva la tête aux termes employés par Eiji, suspendant son geste un instant. Que voulait-il dire par "éconduire" ? Surtout qu’il avait hésité, comme s’il avait cherché le mot approprié. Une petite moue sur les lèvres, il s’apprêtait à l’interroger à ce sujet, lorsqu’il sentit le bras qu’il tenait tenter de lui échapper. Il se repencha sur le bras en question pour réaliser qu’il avait maintenu un peu trop longtemps le coton imbibé au même endroit. Il le retira aussitôt, confus de s’être laissé distraire et de lui avoir fait mal.

" Pardon, Kimihiro-kun. Désolé, je me suis laissé distraire ... "

Reprenant avec plus d’attention, Jiro appliqua des pansements pour protéger les plus grosses plaies, celles qui risquaient de s’infecter ou de saigner encore. Il entreprit ensuite de prodiguer les mêmes soins à l’autre bras, tout en reprenant la conversation.

" Ca arrive que des gens qui n’ont pas l’habitude des dojos commettent des erreurs sans le savoir. Surtout dans un établissement aussi cosmopolite où le dojo ressemble plus à une Terra Incognita. Il suffit juste de leur expliquer les usages. "

Ce n’était pas plus compliqué que ça à son sens. Une simple question de dialogue entre personnes de cultures différentes. Mais il doutait que ce soit ce qu’Eiji avait fait, d’après ce qu’il pouvait comprendre de ses paroles.

" Je peux savoir ce que tu entends par éconduire ? Ca a un lien avec ta mésentente avec l’infirmière ? "

Le ton était aussi posé et doux que d’ordinaire, mais Jiro escomptait bien avoir une réponse franche, même si cela devait conduire à une discussion compliquée.

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
« Ca va aller. »

Eiji eut un sourire amusé. Il s’était déjà fait plus mal en se prenant un coup au kendo. En parlant de Kendo d’ailleurs ... il contempla un instant ses bras recouverts de divers pansements, et entre, les plaies encore visibles sur la peau rougie. Mettre ses gants pour les deux jours à venir allait être une plaie, au sens propre comme au figuré. Le frottement irriterait les plaies, et celles-ci n’apprécieraient guère le traitement, ainsi que la sueur qui ne manquerait pas d’y couler. Il supposait qu’il pourrait y aller plus doucement pour les prochains jours, quitte à modifier son entraînement et à se contenter de kata sans l’armure. Moins satisfaisant, mais ce serait peut-être le mieux pour éviter de se retrouver avec les bras en charpie à la fin de la semaine.

Le jeune homme eut une moue qui traduisait assez facilement ce qu’il pensait des japonais qui n’avaient aucune connaissance des usages en règle dans un dojo. Ce qu’il pouvait tolérer, avec un certain amusement, d’un gaijin, il avait beaucoup plus de mal à l’admettre de quelqu’un de la même origine que lui. A son sens, c’est que la personne ne s’était juste pas donnée la peine de s’intéresser à sa propre culture. Quasi un crime.
Et au-delà de ça, il y avait le simple sans-gêne d’entrer dans un lieu comme dans un terrain conquis et de toucher à tout. Et là, ça n’avait pas grand chose à avoir avec les usages propres à un dojo.

Shizuka lui donna un nouveau coup de truffe dans la main, attirant son attention sur sa petite bouille poilue. Eiji caressa les oreilles du chiot qui battit de la queue comme un fou, heureux de retrouver l’intérêt de son maître enfin sur lui.
La dernière question fit se concentrer Eiji sur Shizuka. Impossible de confondre la demande avec autre chose que ce qu’elle était, une question qui attendait une réponse. Si le lycéen ne faisait guère attention à son professeur en salle de classe, il le faisait dans un dojo. Et si le professeur n’avait pas beaucoup d’intérêt à ses yeux, le sensei en avait suffisamment pour le forcer à répondre de manière honnête.
Ce n’est pas comme si c’était un secret immense : en quelques questions, le professeur pourrait savoir exactement le nombre d’élèves qui avaient fini à l’infirmerie à cause de lui ... et subodorer ceux qui n’y étaient pas allés.

Eiji releva la tête et regarda son professeur dans les yeux en répondant. Ce n’était pas non plus comme s’il regrettait son geste, ou qu’il avait peur de la réaction de son sensei. Quelque part, il connaissait déjà le sermon qui allait suivre, le discours pacifiste sur la non-violence et la nécessité de résoudre les conflits en s’exprimant. Ben voyons ...

« Je l’ai foutu dehors. Au sens propre du terme. Et je crois que l’infirmière commence à en avoir assez de mes manières. »

Même s’il devait avouer que ses bagarres n’étaient pas toutes pour des raisons aussi posées. Habituellement, la raison était souvent oubliée au premier coup donné, et sans plus d’intérêt. La bagarre étant souvent sa justification en elle-même.

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Le regard d’Eiji en disait long sur ce qu’il se passait dans sa tête. Pas vraiment défiant, mais sûr de son bon droit et peu disposé à écouter, que ce soit lui ou quelqu’un d’autre. C’était assez surprenant comme le côté adulte du jeune homme pouvait disparaître d’un coup avec ce genre de comportement. Jiro laissa filtrer un léger soupir aux paroles de l’adolescent.

" Je vois. "

Rien de plus, c’était inutile. La leçon de morale ne ferait que braquer le jeune homme. Elle attendrait donc un peu. Et, à bien y réfléchir, ce n’était pas spécifique aux adolescents. Les adultes n’étaient guère mieux lorsqu’ils avaient décidé de ne pas écouter les autres. C’était juste moins flagrant, plus dissimulé derrière une façade de politesse et de bienséance dont les plus jeunes ne s’encombraient pas, ou peu.

Jiro poursuivit les soins du second bras avec application, sans ajouter un mot, sous le regard attentif du chiot qui suivait chacun de ses mouvements de ses grands yeux humides, comme s’il cherchait à comprendre ce qu’il était en train de faire à son maître. Après le désinfectant, les pansements pour les plus grosses plaies. Jiro tapota le dernier qu’il posa et alla mettre les cotons usagés dans la poubelle de la cuisine, avant de se réinstaller sur le canapé et de ranger le reste dans la trousse de soins.

" Je te prierais de ne pas renouveler ce genre d’acte au sein du dojo. Ce n’est pas l’endroit approprié pour se battre. "

En dehors de son contexte, ou pour un non-initié, ses paroles pouvaient paraître absurdes. Mais Eiji connaissait tout aussi bien que lui l’esprit des arts martiaux. Au sein d’un dojo, les combats étaient régis par des règles strictes, mêlant morale, honneur et spiritualité, et ce, quel que soit l’art martial. Les bagarres n’y avaient pas leur place. C’était un autre domaine, et quasiment une faute de s’y livrer entre ces murs.
Si Eiji n’était pas disposé à écouter une leçon de morale de la part de son professeur, sans doute serait-il plus enclin à accepter une remontrance de son sensei. Jiro avait parfois l’impression de jouer à l’équilibriste entre ses deux rôles auprès du jeune homme. Surtout dans ce genre de situation où ils avaient l’un et l’autre une raison légitime d’intervenir. Il fallait juste savoir lequel des deux utiliser et à quel moment. Est-ce qu’un jour Eiji cesserait de voir deux individus distincts en lui ?

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Je vois. Les deux mots étaient presque aussi agaçants que tout discours qu’aurait pu faire son professeur. Comme s’il pensait pouvoir résumer tout ce qu’il pensait et faisait en deux mots, comme s’il était persuadé de déjà tout savoir et tout comprendre. C’est ce qui était le plus agaçant avec ceux qui détenaient l’autorité. L’impression que parce qu’ils pouvaient avoir le dernier mot vu leur position, ils avaient forcément raison, et pouvaient se permettre de balayer d’un soupir tout ce qu’il aurait pu dire. L’adolescent resta bouche close, les lèvres serrées, examinant ses pansements avec la plus grande attention.

Le silence s’étira quelques instants, pendant que son aîné se levait pour aller se débarrasser des cotons souillés. Shizuka en profitant pour poser ses deux pattes sur sa cuisse et venir renifler avec insistance d’abord ses bras, puis son visage. Eiji lui autorisa un coup de truffe dans le visage avant de le rasseoir au sol, dans une grande démonstration de frétillements et de battements de queue.

Eiji releva le nez pour suivre les déplacements de son professeur. Il avait une manière aussi précise et méthodique de ranger les objets que pour le kyudo. Il était probablement ainsi pendant les cours d’espagnol, mais il n’avait jamais pris le temps de l’observer en classe. C’était sûrement bien moins intéressant que lorsqu’il était un arc à la main.

Le commentaire manqua de faire soupirer Eiji. En rappeler aux lois du dojo était un coup bas ... mais réaliste. Le jeune homme réalisa que de parler du dojo, de lui faire penser aux règles qui avaient cours en ce lieu qu’il adorait avait coupé court à sa colère naissante. Il aimait bien son sensei et n’avait définitivement pas envie de se mettre en colère contre lui parce que l’homme était ... un prof. Un adulte qui se contentait de râler après la violence et les bagarres en général, sans chercher à voir au-delà. Le jeune homme trouvait parfaitement risible les gens qui se contentaient de dire que la violence n’était jamais la solution. Les grandes et belles paroles, toujours, les vérités classiques si faciles à asséner ...
Après tout, il était un kyudojin ... Pas vraiment la classe d’art martial à l’esprit combatif le plus développé.

Eiji offrit un sourire à son professeur, son visage la parfaite illusion de l’élève sage, les yeux brillants d’un rire contenu. Le visage qui en général ne fait pas illusion plus d’une seconde. En tous cas, qui n’avait jamais marché pour lui. Il n’était pas doué pour mentir, et il n’en prenait au final jamais la peine.

« Promis Sensei. Je me battrais en dehors du dojo. »

Bravache ? Certainement. Stupide ? Pas totalement. Il aurait été illusoire de la part de Jiro d’imaginer qu’il puisse réfréner les ardeurs d’Eiji en quelques mots.

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Ayant terminé de ranger les différents cotons, désinfectants et autres pansements dans la trousse de soin, Jiro referma la petite mallette d'un geste doux. C'était la première fois qu'elle servait depuis qu'il l'avait achetée, juste avant les vacances. Une inauguration qu'il n'avait pas envisagée de la sorte ...

Jiro reporta son attention sur Eiji, attendant une quelconque réaction à sa remontrance, même si elle avait été légère. Les adolescents n'acceptaient pas toujours les remarques. Non ... En fait, c'était valable pour n'importe qui, et à n'importe quel âge. Les gens n'aimaient pas se faire reprendre, surtout lorsqu'ils étaient en tord. Les jeunes mettaient juste moins de subtilité dans leur façon de réagir et de le montrer.
Alors qu'il le sentait agacé, Eiji s'adoucit. La mention du dojo et de ses règles était sans doute un argument qu'il estimait plus légitime qu'un autre. Mais pas suffisant vu la mimique qu'il lui offrit l'instant d'après : une parodie de l'élève discipliné, mais au regard trop moqueur pour être sincère.

La petite moue dubitative, presque boudeuse, qui effleura un instant ses lèvres, fut rapidement dissipée par les propos du jeune homme. Jiro resta figé dans son expression, fixant Eiji sans vraiment s'en rendre compte, puis tourna vivement la tête, sa main venant couvrir sa bouche pour y retenir le fou rire qui montait. En pure perte ... Et il lui fallut un moment et toute sa volonté pour reprendre son sérieux, sans pour autant réussir à se départir de son sourire rieur.

" Pardon, Kimihiro-kun. Pendant un instant, tu m'as rappelé mon frère. "

Ce n'était vraiment pas le moment, et certainement pas en accord avec son rôle, mais ... l'association s'était faite d'elle-même sans qu'il ait le moindre contrôle dessus. C'était bien le genre de réplique que pouvait parfois énoncer Takeshi, avec le plus grand sérieux du monde. Maintenant qu'il y pensait, il y avait bien quelques similitudes entre ces deux là. Cependant, dans la bouche d'Eiji, il y avait un côté bravade, un petit plus qui avait déclanché son hilarité. Ou bien était-ce parce qu'il n'y avait pas de lien de sang entre eux que ses paroles avaient une répercussion différente ...

Jiro soupira, achevant ainsi de se calmer. Quelle image venait-il de donner de lui, un professeur, à rire ainsi pour rien ? Certainement pas celle qu'il aurait dû. Un instant un peu immature, en dépit des responsabilités de sa fonction ... Un instant où la différence entre Eiji et lui s'était amoindrie ... Mais en fait, il n'y en avait déjà pas tant que ça de base. Il n'y avait bien que son statut d'enseignant qui donnait une légitimité à ses paroles et ses actes ...
Houlà ! Où est-ce qu'il partait là ?
Un instant surpris par la tournure qu'avaient soudain prise ses réflexions, Jiro s'en amusa avant de poser à nouveau le regard sur son élève.

" En dehors du dojo ... et dans le respect des valeurs des arts martiaux, bien sûr ... "

Bon, là, c'était utopique. Les valeurs traditionnelles faisaient rarement le poids face aux poussées d'adrénaline et de testostérone.

Eiji Kimihiro [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Plutôt que de provoquer une remarque, sa réplique provoqua l'hilarité du professeur. Eiji laissa patiemment le fou rire se dissiper, un léger sourire présent sur son propre visage. C'était rare de rire avec un prof ... D'habitude, une barrière invisible empêchait ce genre de complicité. A la limite, rire d'un prof, ou inversement, mais rarement avec lui. Surtout sur un sujet aussi sensible.
Au final, Egawa-san n'était pas tellement plus vieux que lui ... C'était d'autant plus sensible en le voyant rire : dans la cours, il aurait aussi bien pu passer pour un élève de prépa. L'idée amusa le jeune homme. Difficile de prendre au sérieux le prof d'espagnol après ça !

Inquiet au bruit, Shizuka se redressa et gémit doucement, poussant délicatement son bras du bout de la truffe. Eiji rassura le chiot d'une caresse sur la tête, malaxant les douces oreilles dans la paume de sa main. Effet instantané : le chiot manqua de fondre sur sa jambe, aux anges, complètement sourd maintenant à ce qu'il pouvait se passer autour de lui. La présence du chiot à ses côtés lui rappela aussi qu'il n'avait pas toute la journée devant lui, loin de là, sauf s'il comptait sécher le reste des cours. Dommage, il n'aurait pas détesté rester encore un peu plus longtemps à discuter avec son sensei.

La réponse du jeune homme fusa avec un sourire un brin chafouin que Jiro aurait eu peu de chance de voir en cours. Eiji ne se permettait d'être réellement détendu avec lui que grâce à tout ce temps passé avec son sensei dans le dojo, partageant quelque chose de précieux.

" Si mon adversaire respecte aussi ces valeurs, j'en serais ravi. "

Si son adversaire et lui prenaient le temps de discuter avant de se taper dessus, il le ferait sans aucun souci. Possible, mais peu probable, son souci étant justement qu'il avait tendance à frapper avant de parler ...
Il y aurait eu encore beaucoup à dire, mais la discussion aurait pris bien plus de temps qu'il n'en avait à disposition ... et s'il devait vraiment discuter avec Egawa-san, il aurait préféré le faire dans le dojo, là où la position sensei et kôhai était bien établie, loin du professeur et du reste du lycée. Là où les discussions étaient vraiment possibles selon lui.

" Je vais devoir y aller, si je ne veux pas être en retard à mon prochain cours. Merci pour les soins Sensei. Je suppose qu'on va se revoir bientôt au dojo ? "

Depuis la rentrée, il n'avait pas encore eu le temps de s'entraîner avec lui, mais cette courte discussion lui rappelait ce qu'il aimait bien chez son sensei : son calme imperturbable et cette petite étincelle qu'il devinait en lui derrière chaque sourire ou remarque, comme une carpe Koï frôlant la surface de l'eau et l'irisant de toutes ses couleurs vives.
Ces moments lui manquaient en fait, et Eiji touchait du doigt la raison : l'homme était profondément japonais, encré dans cette culture, les arts traditionnels, et tout cet esprit qui fascinait tant Eiji et qu'il avait tant de mal à partager. A part avec Konata ... aucun de ses colocataires et amis n'en était imprégné. Kantaro la connaissait de manière littéraire, Hugh ... autant ne pas en parler. Parler avec lui était un retour aux sources.

Jiro Egawa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Jiro doutait profondément que deux adversaires puissent partager des valeurs traditionnelles en dehors d'un dojo. Une bagarre n'avait rien qui réponde à ces termes et on entamait rarement la discussion avant les coups pour savoir si c'était le cas. Eiji ne devait pas y croire beaucoup plus que lui, d'où son ton ironique.
Il aurait certainement été de son devoir d'enseignant de se montrer plus strict sur cette histoire de bagarre. Mais il n'avait pas assisté à l'évènement, qui datait déjà de quelques jours. Punir de façon rétroactive, n'avait pas beaucoup de sens selon lui, surtout sans connaître la situation exacte et sans avoir les deux protagonistes sous la main pour entendre les deux versions. Et puis, même s'il n'appréciait pas la violence d'une manière générale, il savait reconnaître qu'elle était parfois inévitable. Alors les discours sur la non-violence, juste parce qu'il était sensé les prononcer, non, ce n'était pas vraiment pour lui. Ca ne faisait que braquer les gens de toute façon.

Le rappel sur les cours ramena Jiro à des pensées plus immédiates. C'était vrai qu'ils étaient en plein milieu de journée. Si lui n'avait pas de cours à donner pour l'heure à venir, ce n'était pas le cas des élèves. Dommage, il aurait bien aimé discuter encore un moment avec Eiji. Il l'aimait bien. Sans doute parce qu'il était plus proche de lui grâce au kyudo. Il ne faisait pas de favoritisme en cours d'espagnol pour autant, mais il appréciait sa compagnie et leurs entraînements.

" Oui. Il serait plus sage d'y retourner. Pour le dojo, je n'ai pas changé mes habitudes. Tu sais donc quand m'y trouver. "

Ses entraînements étaient quotidiens, tout comme Eiji avec le kendo. Il n'était donc pas bien difficile de le trouver. Un entraînement systématique le soir, une fois que les kendokas avaient libéré les lieux, et parfois le matin, quand le lycée somnolait encore et s'il en avait le temps.

" Je compte faire une cérémonie du thé un peu plus formelle, pour célébrer le début de l'année au dojo. Est-ce que le week end prochain te conviendrait ? "

Jiro ne lui demandait même pas s'il avait envie d'y assister. Il savait le jeune homme attaché à toutes ces petites traditions, et heureux d'y participer. D'ailleurs, Eiji accepta sans prendre le temps de la réflexion, amenant un sourire amusé à l'enseignant.

Jugeant qu'il était grand temps de libérer son élève, Jiro le raccompagna à la porte de l'appartement. Ils se reverraient à l'entraînement, bien sûr, à la cérémonie du thé, et en cours, même si leurs rapports y étaient différents.
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Comme chien et chat [Eiji/Jiro]

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