Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 A bon chat, bon rat [pv Nagisa]

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Aiko Takahashi
Élève de la 2-A

Aiko Takahashi


Personnage
Âge : 17 ans
Chambre / Appart : 203

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MessageSujet: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyVen 8 Avr - 8:02

Ses dents s’enfoncèrent dans la surface moelleuse du pain au chocolat, entraînant comme vestiges les marques caractéristiques d’incisives ainsi que du sucre s’agglomérant au coin de ses lèvres, bien que ce dernier fût promptement délogé du bout de la langue. Aiko le savourait distraitement, sans vraiment se soucier de la taille des bouchées qu’elle en prenait ou du goût qui s’immisçait sur ses papilles, perdue dans un flot de pensées imprécises.

D’abord, sa concentration se porta sur le vent qui s’engouffrait sous sa jupe et la soulevait régulièrement, l’obligeant à plaquer vivement sa main libre contre le tissu pour empêcher le partage de la vue de ses sous-vêtements aux yeux de tous. Évidemment, en ces lieux, la jeune femme n’avait connaissance d’aucune autre présence à l’instant et par conséquent d’aucun innocent dont elle pourrait offusquer la pureté. Bien sûr, c’était si on omettait qu’elle se tenait à quelques centimètres de la clôture, ainsi plutôt en évidence à la vision des élèves du parc et des environs, ce qui constituait une assez grande population quand on considérait que la majorité désirait profiter du beau temps lors de leur repas. En effet, on la distinguait par le fait qu’elle s’était réfugiée à la hauteur du bâtiment Showa, sur le toit, sa tignasse dorée battant l’air, point lumineux qu’on discernait depuis la pelouse entourant l’établissement. Par son exubérance naturelle et ses airs d’extravertie bien assumée, on aurait difficilement put associer la vice-présidente à l’adolescente isolée perçue sur la toiture. Un cours de circonstances l’avait menée jusque-là, il fallait bien le préciser.

L’élément principal occupant sa boîte à lunch fut source immédiate de conflit parmi sa clique. En premier lieu, on s’exclama à grands renforts de citations d’un guide nutritionnel que cela ne consistait pas en un repas suffisant et qu’elle négligeait supposément son apport quotidien de protéines et autres nutriments. Ces élucubrations, dignes d’une diététicienne, devenaient si courantes qu’elles étaient émises presque tous les jours, à présent, diluant leur crédibilité un peu plus à chaque fois. Cependant, si elles n’avaient pas été prononcées, personne n’aurait noté la composition du déjeuner de la blonde. Ainsi, le raffut encouru dans la salle de classe par la suite aurait pu être évité, car il n’y aurait eu personne pour s’en formaliser.

À vrai dire, suite à la charmante analyse nutritionnelle sous le regard perçant de son amie qui s’insurgeait d’un pauvre pain au chocolat, une autre, malheureusement, aurait volontiers échangé ses légumes contre la nourriture d’Aiko n’importe quand. La pauvre, adepte de sucreries et pâtisseries en tout genre, était de constitution assez dodue, encouragée par une famille de corpulence semblable et de même propension vers les gâteries fortes en calories. Ne supportant plus les insultes proférées à l’égard de son poids, elle avait récemment entamée un régime. Parmi ses amies, on avait consenti à éviter de la soumettre à la tentation et, donc, les confiseries étaient proscrites de table depuis un certain moment déjà. Comme la deuxième année n’avait pu se régaler d’un petit-déjeuner ce jour-là puisqu’elle avait à nouveau négligé de se lever à l’heure requise, elle n’avait pas vraiment inspecté précautionneusement ce qu’elle achetait au comptoir, agrippant le premier pain que ses doigts effleurèrent, empressée de se remplir la pense. C’est ainsi que son amie, dans une rage de sucre, fit une véritable crise pour en avoir un morceau et que, pour son bien-être, la vice-présidente dut prendre les jambes à son cou.

Appréciant la température extérieure agréable, bien qu’assez chaude en cette période estivale, elle étalait exagérément le temps essentiel à l’ingestion de l’aliment, bien que cette dernière action fut plutôt involontaire. Elle rejoindrait la petite troupe de filles de la 2-A, c’était inévitable, mais elle leur préférait la chaleur du soleil sur sa peau dans la minute. Peut-être que la rumeur incessante des conversations dans les couloirs commençait aussi à lui agresser les oreilles. Même un tourbillon d’énergie comme sa personne requérait quelques instants hors de la foule, après tout.

Convaincue qu’elle était seule, et s’en étant d’ailleurs assurée en s’extirpant de la porte menant à la cage d’escaliers, sa surprise d’entendre des bruits, faibles et discrets, mais tout de même présents, la fit se retourner brusquement. Intriguée, elle en chercha la source des yeux, s’éloignant un peu du bord.


*Des pas? Est-ce qu’il y a vraiment quelqu’un qui puisse se déplacer si doucement?*

La jeune femme se crispa, sur ses gardes. Que ferait-elle s’il s’agissait d’un rat? Elle fuirait probablement en hurlant, ne portant pas ces petites bêtes dans son cœur. Figée, elle tenta tout de même sa chance.

- Euh… bonjour?


C’était loin d’être l’une de ses interventions les plus convaincantes et imposantes à vie, mais il s’agissait surtout de voir si la présence était humaine. Si elle n’obtenait pas de réponse, elle en conclurait à une bestiole et prendrait instantanément la direction de la porte.
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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyVen 8 Avr - 10:22

Comment dire... ? Elle n'aimait pas la pause déjeuner, pas du tout. Non pas qu'elle n'aimait pas manger, de loin pas. L'un des petits vices secrets de Nagisa était justement la gourmandise. Même si elle ne faisait rien pour le cacher, personne ne le savait et je ne pense pas avoir besoin de vous en expliquer les raisons.

Lorsque l'heure de la pause arriva, elle se leva rapidement de sa chaise, fila au comptoir à toute vitesse afin d'y croiser le moins de monde possible et pris le premier truc venu sans même regarder de quoi il s'agissait, tant et si bien qu'elle ne remarqua pas du tout une élève au cheveux blonds qui étaient passée en courant juste à coté d'elle. Peut-être était-ce mieux ? Elle se serait probablement figée sur place en pensant à la proximité qu'il y avait eu entre elle et l'inconnue. Elle s'éloigna rapidement de l'endroit qui s'emplissait de diverses personnes pour un endroit plus calme.

Elle observa ce qu'elle tenait dans sa main, un pain au chocolat.

*Bonne pioche aujourd'hui. Ca me changera des anpan...*

Elle se mit à réfléchir ou elle pourrait manger au calme. Le parc ? Non, à cette heure-ci, même le coin qu'elle choisissait habituellement pour être à l'écart de la foule aurait probablement accueilli deux ou trois personnes qui ne la laisseraient pas tranquille de part leurs regards insistants, du moins dans la tête de la jeune fille.

Les salles de classes étaient à proscrire également. Elle savait aussi bien que n'importe qui que les élèves qui mangeaient à leurs places en compagnies de quelques amis étaient monnaie courante. Voyons, qu'y avait-il d'autre...?

« Fujioka-san ? »

Elle fit volte-face brusquement, on venait de l'interpeller. Elle se retrouva en face d'une fille qu'elle ne connaissait pas, et qui n'était même pas de sa classe. Elle n'eut même pas le temps de se demander qui c'était que la jeune fille, d'apparence assez jolie pour noter un détail, continua sur sa lancée.

« Les élèves de la 1-A m'ont beaucoup parlé de toi, j'aimerais bien que n... »

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, car Nagisa n'avait rien écouté. Elle n'avait pas arrêté durant tout ce temps de supplier son cerveau de trouver quelque-chose, n'importe quoi, comme excuse afin qu'elle puisse repartir dans la direction opposée et ce dernier venait de trouver la parade, parade complètement insensée d'ailleurs. Cela dit, faisant confiance à l'organe qui lui permettait d'organiser ses pensées, elle sortit la phrase qu'il lui avait proposée, sans bégayer d'ailleurs.

« Je suis désolé, je dois aller recoudre mon dromadaire. »

Elle n'avait pas du tout réfléchi. Elle avait demandé une excuse à son cerveau, son cerveau lui en avait trouvé une et elle l'avait sortie sans chercher à en comprendre le sens. Elle s'inclina sans faire attention au regard franchement interrogatif, voir légèrement ahuri, de la fille en face d'elle et se retourna pour marcher très rapidement. Finalement, elle fit tilt après quelques minutes de marches, s'étant assurée qu'elle était assez éloignée.

*Est-ce que je lui ai dis... que j'allais recoudre mon dromadaire...?*

Elle s'arrêta et se mit une main sur les yeux. En plus de passer pour une anti-sociale finie, la rumeur comme quoi elle était folle allait se répandre encore plus rapidement qu'une trainée de poudre par jour de tempête.

*Ce qui est fait est fait.*

Elle s'enleva la main des yeux pour constater qu'elle était devant un escalier, qui menait à une porte. Une rapide déduction lui indiqua qu'elle était presque sur le toit.

*J'ai marché si loin que ça... ?*

Ce n'était pas la première fois que Nagisa s'impressionnait toute seule. Quelque-fois, lors de certaines de ses fuites, elle s'était surprise à se retrouver à l'autre bout de l'école en moins de 5 minutes. Elle aurait sûrement été très appréciée au club d'athlétisme et, par ailleurs, ses notes en sport étaient plutôt bonnes... Ses fuites précipitée devant chaque événement inattendu que pouvait lui offrir la vie l'avait entrainée à la course à pieds bien malgré elle.

Elle considéra les escaliers qui menaient au toit et eut un petit sourire. Le toit était une bonne idée pour manger au calme finalement, non ? Il n'y avait généralement personne et, à moins qu'elle ne tombe sur deux élèves qui se déclarent mutuellement leur amour respectifs, cela risquait d'être vide. Très bon choix, et normalement personne ne risquait de venir ou de la voir si elle ne s'approchait pas trop des barrières.

Elle prit les escaliers en marchant doucement, plus par habitude que par peur d'être repérée et entrouvrit légèrement la porte, sans bruit, pour apercevoir une inconnue au cheveux blonds qui mangeait quelque-chose. Elle était de dos et elle ne voyait que très mal ce qu'elle pouvait bien tenir dans sa main mais elle aurait dit du pain, au jugé.

Plutôt que de redescendre pour chercher un autre endroit ou manger, elle sortit son carnet de note de sa poche, un crayon du même endroit et se mit à faire une petite esquisse très rapide de l'inconnue. Elle avait une silhouette agréable et facile à reproduire sur le papier, d'autant que, de dos, elle n'avait pas à dessiner son nez. Pour rappel, Nagisa déteste dessiner les nez... elle trouve que c'est un appendice un peu trop disgracieux à coucher sur le papier. Généralement, elle simplifie ce dernier par un trait, à la manière des mangakas, ce qui fait un peu tâche dans le reste du dessin plutôt réaliste.

Elle regarda son croquis, puis décida de le peaufiner quelque-peu en ajoutant les plis des vêtements, quelques ombres de-ci de-là tel que celles qu'elles voyaient en réalité. Elle compara son dessin au sujet original et le trouva ressemblant, ce qui n'était pas une première. Même si elle était une paranoïaque de première qui aurait eu grandement besoin d'aller voir un psy, Nagisa savait qu'elle dessinait bien, et c'était d'ailleurs la seule qualité qu'elle se reconnaissait. Elle savait aussi qu'elle n'avait pas le niveau d'un véritable artiste mais qu'elle s'améliorait, et que lesdits dessins étaient assez ressemblants pour que le sujet se reconnaisse et la complimente, les rares fois ou elle avait accepté de les montrer.

Elle s'apprêta à repartir. Elle se releva doucement puis, dans un faux mouvement, tapa légèrement dans la porte qui s'entrouvrit un peu plus. La réaction ne se fit pas attendre. Elle se colla juste à temps contre le mur au moment ou l'inconnu demanda : « Euh... Bonjour ? »

Nagisa-chan pensa alors aussi vite qu'elle le pu. Elle était fautive dans cette histoire et, par conséquent, si elle ne répondait pas, la personne risquait de venir voir ce qui se cachait derrière la porte, à savoir elle, et elle aurait bien du mal à faire comprendre que non elle ne l'espionnait pas. Après une longue lutte acharnée avec elle même, elle poussa la porte en grand et s'approcha de quelques pas, rougissantes comme pas possible.

*Je suis fautive cette fois-ci. Je dois donc présenter mes excuses, je crois.*

C'était une sempai, et même bien plus. En fait, maintenant qu'elle l'avait en face d'elle, elle la reconnaissait. C'était la... vice-présidente du conseil des élèves, mais impossible de se rappeler par contre de son prénom ou de son nom de famille. Elle opta finalement pour un compromis en s'inclinant à quarante-cinq degrés, voir cinquante, tenant toujours son carnet à dessin dans ses mains devant elle.

« Je... Je suis désolé sempai ! Je ne vous espionnais pas jejejeje... »

Elle reprit une grande inspiration et continua d'une traite, en parlant de moins en moins fort, tant et si bien que la fin devait être quasiment inaudible.

« Je vous dessinais juste... »

Et elle resta ainsi inclinée, regardant le sol, attendant la suite. Elle n'était pas paniquée pour une fois, juste anxieuse. Est-ce que c'était mieux ?
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Aiko Takahashi
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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyDim 10 Avr - 3:40

L'adolescente considérait la porte d'un œil avide, presque convaincue que la solution se trouvait dans la fuite, à présent. Comme la réponse à son interpellation/interrogation tardait, les images défilaient dans son esprit, encouragées par son imagination excessive et provoquant une accumulation de pensées angoissantes. Son cerveau, désormais entièrement persuadé d'une invasion de rongeurs sur le toit, percevait, analysait et interprétait l'information de manière à confirmer ses craintes. Ainsi, le grincement de la porte se transforma en le grattement caractéristique des griffes d'une petite bête contre le sol lors de son déplacement, le sifflement du vent s'insinuant dans les plis de son uniforme en fut réduit au couinement apeuré de l'animal et, pour terminer la liste des observations discutables, la vision d’un sachet d’emballage de chocolat abandonné s’altérait en celle du pelage sombre d’un rat, sa myopie n’aidant en rien.

Se maudissant d’avoir délaissé ses lunettes sur son pupitre, Aiko fit à nouveau quelques pas vers la source du bruit, craintive comme pas une. Ses épaules, nerveusement crispées depuis plusieurs minutes déjà, se détendirent instantanément lorsqu’elle découvrit ce qui, ou plutôt celle qui, s’extirpa de l’arrière de la porte qui la soustrayait précédemment aux regards. S’il ne s’agissait pas d’une action hautement déplacée en vue de la situation, la vice-présidente en aurait éclaté de rire, probablement plus parce qu’elle se trouvait sotte d’avoir envisagé avec tant de conviction la présence d’un rat que parce qu’elle était soumise à une réelle hilarité.

D’un rapide coup d’œil, la jeune fille qui se présenta à elle n’avait rien de dangereux, et semblait même assez inoffensive, si inoffensive qu’Aiko doutait fortement qu’elle arrive à se défendre d’une attaque quelconque. L’autre élève – car ça ne pouvait qu’en être une, vu l’uniforme dont elle était affublée ainsi que par le seul principe que ce physique ne pouvait être attribué à la classe enseignante- paraissait frêle, précaire, de cette même fragilité qui portait les gens à se montrer attentionné et les menait à adoucir leurs mouvements, comme s’ils avaient peur qu’elle ne se rompe à la simple vue d’un geste brusque. Une étude plus poussée de son interlocutrice, qui ne dura à vrai dire qu’un court instant, attesta qu’il s’agissait du type d’individu qui l’encourageait dans son utilisation abusive d’un certain mot.


*K-kawai…*

Bien sûr, son jugement l’empêchait de s’en exclamer directement après l’avoir aperçu quelques secondes, mais jamais elle n’aurait pu retenir cette pensée fugace. Les petites proportions de l’étudiante suscitaient en elle une vague d’attendrissement, qui s’afficha d’ailleurs sur ses traits sous la forme d’une coloration rosée des joues ainsi qu’une vague neutralité représentant sa surprise. Rapidement, cependant, son sourire radieux reprit possession de ses lèvres, éclairant son visage d’une jovialité presque enfantine.

Décidément la jeune fille devant elle s’avérait d’une timidité peu dissimulée, puisqu’elle s’inclina si rapidement que la blonde ne put jauger avec précision sa grandeur, ajoutant ainsi une question aux nombreuses autres déjà présentes dans son esprit. Faisaient-elles la même taille? L’adolescente estimait à peu près correctement qu’elle dépassait sa cadette de quelques centimètres. L’idée que la brunette se trouvait plus jeune qu’elle d’une année ne restait que théorie, mais il ne lui semblait pas l’avoir aperçue parmi les deuxièmes années, et sa connaissance de ces derniers restait à ce jour dans les meilleurs. De plus, elle concevait mal qu’une aînée puisse avoir une apparence si chétive. Une fois de plus, elle se détesta de ne pas avoir emporté ses outils de vision, car elle aurait pu déterminer à coup sûr la classe à laquelle appartenait sa camarade si elle avait pu distinguer le coloris de son uniforme. Dans la minute, ce dernier se confondait avec la tache noire du reste de son haut, puisqu’elle voyait définitivement flou. Malgré tout, elle n’eut pas à patienter bien longtemps avant d’obtenir validation de son hypothèse.

Aiko sursauta sous l’appellation « sempai » dont elle avait peu l’habitude, et en oublia presque de porter attention au restant des paroles. Celui-ci en rajouta inéluctablement à son étonnement, provoquant chez elle un haussement de sourcil intrigué. Comme elle discernait peu l’expression de la plus jeune de par sa perception embrouillée, la jeune femme eut le réflexe de joindre ses mains derrière son dos et de se courber légèrement vers l’avant, examinant l’autre protagoniste avec curiosité.


- Désolée de quoi? Tu… ne m’espionnais pas?


La blonde se redressa et ponctua la fin de sa phrase par un rire délicat, mais bref. Elle n’aurait jamais couvé l’idée que la première année fut sur le toit pour des raisons douteuses comme l’espionner. Après tout, l’endroit était publique et, contrairement à bien des établissements, accessibles à tous les élèves.

- Il n’y avait pas vraiment quelque chose à espionner, à moins que tu aimes observer les gens manger des pains au chocolat.

Comme elle le mentionnait, elle se rappela la présence sous ses doigts d’un morceau subsistant de l’aliment, qu’elle avait oublié auparavant au creux de sa paume. Résultat, elle avait inconsciemment serré le poing et écrasé ce qui restait de son repas. Desserrant lentement ses doigts couverts de miette, une expression de dégoût passa brièvement sur ses traits. Elle secoua vivement la main pour en nettoyer les résidus de pain et de chocolat s’y accrochant désespérément, sans omettre de laisser tomber un petit « Pouah! » bien senti.

Gênée, elle posa à nouveau les yeux sur la brune pour saisir qu’on l’avait dessiné. Son enthousiasme naturel réapparut aussitôt, surexcitée, bien qu’un peu troublée, qu’on est pu faire une esquisse de sa personne.


- Vraiment? Tu m’as dessinée? Oh! Et je peux voir, s’il-te-plaît?


Son ton de voix ne se faisait pas insistant, seulement, il transparaissait de l’agitation qui secouait tous ses membres. Néanmoins, elle eut tôt fait de constater l’impolitesse dont elle faisait preuve en l’abordant de la sorte sans même avoir passé le stade des présentations. Elle réajusta donc le tir, s’inclinant respectueusement.

- Takahashi Aiko, 2-A. Ravie de faire ta connaissance.


Il aurait été juste de dire que la vice-présidente n’avait aucune idée de qui se trouvait en face d’elle-même. Pourtant, elle aurait normalement remarqué un spécimen si adorable se déplacer dans les troupeaux sauvages des couloirs. Or, elle lui était parfaitement inconnue.
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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyDim 10 Avr - 13:39

Nagisa, toujours à regarder le sol à force d'être inclinée, ne remarqua pas les différentes expressions qui passaient par le visage d'Aiko tandis qu'elle pensait. Heureusement ou malheureusement ? En tout cas, ces dernières l'auraient probablement beaucoup intrigués. Puisqu'elle fixait le sol, elle se faisait tout un film au même titre que celui que c'était faites son interlocutrice à propos des rats.

Elle voyait déjà la jeune fille se rapprocher d'elle et la saisir plus ou moins fermement par l'épaule en cherchant à savoir pourquoi elle se cachait et ne s'était pas présentée tout de suite. Nagisa n'était pas myope mais son cerveau avait déjà créé rien que pour elle des bruits de pas rageur plus vrai que nature qui résonnait dans ses oreilles, et son anxiété ne fit qu'augmenter. Si il fallait reconnaître un point commun entre les deux jeunes filles, c'était leur imagination galopante.

Néanmoins, rien ne se passa comme elle l'avait prévu. Aiko lui reparla sur un ton très doux, avant d'avoir un petit rire. Nagisa, plus sous le coup de la surprise que par manque de respect, se redressa d'un bon afin de mieux observer son interlocutrice. Elle n'avais pas trop eu le temps auparavant tant elle avait été pressée de s'incliner pour scruter le sol. Elle connaissait la présidente du conseil des élèves pour l'avoir vue quelque-fois de très loin, de très très loin même. La seule chose qui l'avait marquée, même de loin, et qui la frappait encore aujourd'hui était ses cheveux blonds, une couleur qui n'était pas très typique dans nos fières contrées japonaises.

Comme Nagisa était également une personne remplie des préjugés et idées reçues si chères aux japonaises et japonais ne s'informant que très peu sur le reste du monde, elle pensa instinctivement.

*Peut-être qu'elle a des origines françaises ?*

Oui car, pour la jeune fille, cheveux blonds était égal à français, surtout qu'elle avait à peu près autant de connaissance sur la France qu'un poisson rouge. Si Aiko était blonde, c'était nécessairement qu'elle était française puisque tout les français étaient blond, ça coulait de source. Elle laissa de coté ses interrogations sur les origines de la demoiselle et s'intéressa un peu à la suite de la conversation.

Elle eut un très léger sourire devant la réflexion d'Aiko et répondit d'une petite voix.

« Non... Ce n'est pas mon occupation préférée effectivement. »

Rien de narquois dans sa phrase, juste une réponse simple et claire même si on pouvait aisément l'interpréter autrement. Nagisa était toujours un peu effarouchée mais commençait plus ou moins à se dire intérieurement que la jeune fille au cheveux blonds avait l'air gentille, ce qui était plus ou moins une première vu qu'elle avait tendance à considérer le monde entier comme étant un danger potentiel. En fait, c'était surtout car, jusqu'à maintenant, elle n'avait jamais laissé le temps à personne de lui parler aussi longtemps puisqu'elle fuyait à chaque fois. Aiko était la première et Nagisa trouvait ça... intéressant. Effrayant certes, mais intéressant.

Elle ne pu s'empêcher d'avoir un autre petit sourire, qu'elle cacha bien évidemment derrière une main, devant la réaction d'Aiko face à l'écrasement de son petit pain au chocolat... Au fait, pourquoi l'avait elle écrasé ? Est-ce que Nagisa aurait fait... peur à la demoiselle en restant cachée un petit moment avant de se présenter ? Ce n'était pas très cool, mais elle eut une très légère pointe de fierté en y pensant car, pour la seule et unique fois de sa vie, c'était elle qui avait fait peur, et pas l'inverse...

Elle songea au fait qu'elle avait toujours son propre pain au chocolat et qu'elle pourrait peut-être l'offrir à la jeune fille en guise de cadeau d'amitié ?

*Amitié ? Tu délires Nagisa ? Tu vas t'enfuir dès qu'elle aura l'audace de t'approcher d'un peu trop près.
- Oh tais toi !*


Tient, ça faisait longtemps qu'elle ne s'était pas parlée à elle même de cette manière dans sa tête. Elle avait une petite voix qu'elle avait surnommé chaleureusement « la démoralisante. » C'était un peu sa voix de la fausse raison, qui ne manquait pas de lui rappeler fréquemment que quels que soit les efforts qu'elle fasse, elle resterait seule et sans ami(e)s pour le reste de sa vie. Mais, pour une fois, elle avait vraiment envie de lui donner tort. Si cette fille au cheveux blonds devenait son amie, la démoralisante n'aurait plus de raison d'ouvrir son clapet pour un petit moment au moins, même si elle trouverait fatalement le moyen de revenir à la charge un jour ou l'autre. En tout cas, c'était décidé, la blonde deviendrait son amie coûte que coûte ! Forte de cette résolution, elle releva la tête, très légèrement plus confiante, avant de perdre tout ses moyens lorsque la blonde lui demanda si elle pouvait voir son dessin.

« Ah mais j... je... tu sais il n'est p... pas très réussi et... »

Au fait, depuis quand c'était elle mise à la tutoyer ? Elle avait beau réfléchir, elle ne voyait pas. Peut-être juste à l'instant ? Et ou avait-elle trouvé l'audace de faire ça ? Là non plus elle ne voyait pas, mais c'était peut-être un pas de plus en avant alors tant mieux. Elle voulait continuer sa phrase mais la blondie s'inclina soudainement en avant et Nagisa, prise de court, fit de même pour se présenter à son tour.

« Nagisa Fujioka, je m'appelle Nagisa Fujioka ! Je suis en 2-A ! Enchantée de faire ta connaissance ! »

Elle se redressa et reconsidéra finalement la question du dessin. Elle voulait devenir amie avec elle oui ou non ? Elle s'approcha légèrement, pas trop, et tendit le bras au maximum de la distance ou elle était afin que Aiko puisse attraper son carnet à dessin.

« T...Tient... ce n'est pas très... réussi... »

C'était de la fausse modestie et elle le savait mais... Elle n'aimait pas montrer ses dessins. Si elle avait su que, plus tard, Aiko-chan serait sa regardeuse de dessins attitrée en plus d'être son amie, Nagisa n'y aurait pas cru une seule seconde. (oui oui je me projette un peu dans le futur x)
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Aiko Takahashi
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Aiko Takahashi


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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyLun 11 Avr - 3:41

Aiko ne représentait pas la catégorie d’individus qu’on puisse considérer comme des plus perspicaces. Évidemment, la jeune fille ne prenait pas place non plus dans la classe des abrutis, jouissant d’un assez bon jugement en général, bien que certaines de ses réactions hautes en couleur aient la faculté de susciter le doute quant à son discernement. Malgré tout, sa capacité médiocre d’analyse n’était soupçonnée que parmi son entourage le plus proche, ses aptitudes scolaires raisonnablement élevées dissimulant ce trait de caractère aux yeux étrangers puisque son titre de vice-présidente du conseil des élèves témoignait en sa faveur. Ainsi, comme préciser maladroitement plus haut, son estimation d’autrui restait habituellement vague et approximative.

Comme elle cernait difficilement la personnalité des autres, naïve et tête-en-l’air qu’elle était, il ne fallait pas compter sur elle pour adapter ses réactions en fonction de l’interlocuteur. Si l’envie lui prenait de jouer l’indiscrète et de s’informer, sans détour ou gêne aucune, du profil complet d’un autre étudiant, elle n’hésiterait en aucun cas pour s’en enquérir. Pire, si jamais il lui semblait impossible de contenir son humeur, en dépit de la présence de quelqu’un d’autre, elle permettrait à ce dernier d’en constater l’étendue et la nature. Ses crises d’affection envers les sources d’attendrissement et son besoin insoutenable d’étreindre celles-ci étant directement concernés, l’adolescente incarnait un danger éventuel inattendu des deux partis. L’un n’ayant aucune idée de la timidité maladive de sa nouvelle rencontre, l’autre ne pouvant se méfier de l’hystérie câline qui chamboulait la blonde à la seule vue de sa personne.

Ayant déjà une certaine difficulté à évaluer les autres, les réactions de l’autre élève n’étaient pas pour lui venir en aide. En effet, dans sa première réplique, Aiko ne sut si elle devait y percevoir une lueur narquoise. Après un long débat mental, qui n’apparut en réalité que comme quelques secondes d’inattention en vue du contraste entre la rapidité de l’esprit et du corps, elle opta pour ne prêter aucune intention humoristique à l’autre jeune fille, n’y répondant que par le renforcement de son sourire.

Elle avait beau faire tous les efforts requis, son adoration de ce qu’elle voyait comme un pauvre animal fragile transparaissait dans le scintillement de ses prunelles. Elle savait ce vice embarrassant, dans tous les sens que peut prendre ce mot, mais n’avait jamais réussi à s’en débarrasser et, sincèrement parlant, ne comptait pas s’y mettre bientôt. Ça aurait été de changer du tout au tout le caractère même de la jeune femme que d’imposer à Aiko Takahashi de ne pas s’émouvoir de la sorte. Peu importe à quel point c’en était gênant, des deux côtés. De toute façon, elle parvenait extraordinairement à le déguiser sous son enthousiasme chronique.


*Elle doit s’attirer la protection naturelle de toute sa classe! C’est drôle qu’elle soit seule…*

Assurément, il lui était impossible de savoir qu’en réalité, aucun élève n’arrivait à approcher de la dite personne, et qu’il était donc tout à fait logique qu’elle se déplace en solitaire. Elle ne prenait en compte que son raisonnement basé sur l’expérience d’une telle garde auprès de camarades dans le passé.

En attendant, sa curiosité commençait vivement à la démanger. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’on en faisait son croquis, que ce soit sans l’avertir ou qu’elle en ait parfaitement conscience. Quelqu’un se creusant un tant soit peu les méninges aurait une certaine appréhension face à la vision du résultat, puisqu’une déception apparente sur les traits se trouvaient des plus vexants pour l’artiste et malaisé pour le modèle. Elle aurait donc pu concevoir à l’avance une réaction anticipée au cas où le dessin ne serait pas à la hauteur de ses espérances. Pourtant, elle ne songea pas une seule seconde à cette éventualité, persuadée que, de toute façon, on ne pouvait faire plus épouvantable que ses propres esquisses.


- Je suis sûre qu’il est très bien, moi. T’es peut-être trop dure avec toi-même.

L’adolescente ne nota pas le changement dans le choix des termes qu’utilisait la jeune fille à son endroit. Qu’on la vouvoie ou qu’on la tutoie ne l’offusquait en rien usuellement. Elle avait bien un certain favoritisme envers les êtres transpirant la délicatesse, mais encore là, elle n’était pas très à cheval avec qui que ce soit sur les marques de sa supériorité d’âge. Il lui arrivait souvent de se faire réprimander sur le sujet lorsqu’elle grimaçait à l’évocation d’un de ces signes, son entourage prétextant qu’elle nuisait au respect qu’on lui portait. Ils n’avaient pas tout à fait tord, toutefois.

- Nagisa-chan, donc?

L’intervention avait été placée plus pour signaler qu’elle avait saisi son prénom que pour contribuer véritablement à la conversation. La jeune femme trouva plutôt curieux la tendance de la Fujioka à mettre le plus de distance possible entre elles. Son énergie surdimensionnée l’intimidait-elle? Aiko songea à prendre une apparence un peu plus calme en la présence de la première année, désormais, convaincue que cela ne pouvait que l’aider à se détendre. Bien sûr, elle n’était pas si aveugle pour ne pas remarquer que Nagisa était légèrement crispée, quand même. Elle décida ainsi de ne pas lui rendre la vie plus difficile et agrippa de bonne grâce le carnet tendu vers elle, la remerciant d’un hochement de tête et d’un vif sourire, par la même occasion.

La jeune fille choisit de répondre aux balbutiements de sa nouvelle connaissance seulement après avoir saisi la vision de l’illustration, se disant que ses affirmations seraient plus justes par la suite. Elle ouvrit le carnet par la fin, se disant qu’il serait effronté de feuilleter tous les dessins de la jeune fille, et contempla l’œuvre avec un certain étonnement. Bien sûr, elle s’attendait à ce que le travail accompli soit bien meilleur que ce qu’elle n’aurait jamais pu réaliser. Néanmoins, la qualité du croquis l’impressionna grandement, ce qu’elle ne tenta pas de masquer, clairement exprimé sur son faciès. La blonde ne manqua pas d’ajouter à son ébahissement un sifflement dubitatif. N’importe qui l’aurait reconnu; pour une ébauche qui n’avait logiquement pas pu lui prendre beaucoup de temps, et dessiné dans l’inconscience de son modèle qui ne se gênait pas pour gesticuler c’était joli. Très joli.

La lueur charmée de son regard se posa à nouveau sur la jeune fille après avoir terminé l’examen du dessin, le carnet toujours en main.


- Ce n’est pas très réussi? Tu veux rigoler? C’est super, vraiment!


Inapte à réprimer l’agitation qui la tenaillait, elle la démontrait à présent dans ses gestes de surexcitée invétérée. Pointant de l’index la pile de pages de la gauche, désignant par le fait même le dessin précédent, elle s’enquit.


- Je peux regarder les autres?

Aiko restait Aiko, toujours aussi emballée qu’une enfant devant un nouveau jouet.

[HRP: Et j'ai fixé la page sans rien écrire qu'une petite heure, seulement! Je m'améliore, je m'améliore... .__.]
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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyLun 11 Avr - 17:48

Se déplacer seule n'était pas exactement un choix qu'avait fait la jeune fille. A vrai dire, elle se disait souvent que, si elle avait pu, elle remonterait bien le temps pour essayer de faire comprendre à ses parents qu'elle aurait bien aimé être à un endroit fixe AVANT sa rencontre avec un hachoir, rencontre qui avait eu des conséquences dramatiques au niveau de sa sociabilisation avec le reste du monde. Si elle ne faisait rien, nul doute qu'elle allait devenir une neet doublée d'une otaku. Quoi que... Otaku elle l'était déjà peut-être un peu vu qu'elle avait commencé à s'intéresser récemment aux mangas papiers, comme aux animes qui passaient à la télévision, y trouvant une bonne alternative à sa vie de tout les jours.

Même si elle n'en avait pas pleinement conscience, Nagisa se doutait fortement que son accident avec le hachoir, ce même accident qui lui avait fait brièvement 3 mains au lieu de deux (disons plutôt 2 et demi), avait eu un impact assez considérable sur son mental. Après tout, n'était-ce pas sa main et plus précisément la cicatrice qui l'ornait qu'elle tentait de cacher en premier lieu dès qu'elle rencontrait quelqu'un ? Si elle parvenait à se débarrasser de sa gène concernant son handicap, elle était sûre, non, certaine pardon, que tout s'arrangerait. La démoralisante ne manquait néanmoins pas de lui répéter souvent, et elle ne pouvait pas exactement lui donner tort, que même sans sa blessure à la main, elle aurait sans doute été malgré tout une phobique sociale de premier ordre, ce qui aurait fait qu'elle aurait fui dès qu'on lui adresserait la parole, comme aujourd'hui, mais sans pour autant devoir cacher une main.

Si Nagisa-chan avait pu entendre les pensées d'Aiko, elle aurait sans doute éclaté de rire. Elle ne s'attirait pas la protection naturelle de toute sa classe car elle n'arrivait pas à laisser le reste de la classe l'approcher. Ce qu'elle ne savait pas par contre, c'est que la classe parlait effectivement dans son dos comme elle le craignait, mais pas pour dire des méchancetés. Les trois quarts du temps, c'était pour parler d'elle comme d'une petite fille fragile. Elle ne s'en doutait pas mais il y avait même quelques garçons qui envisageaient de sortir avec elle si ils arrivaient à l'approcher un jour, ce qui signifiait qu'ils auraient finit leur scolarité bien avant d'avoir réussit à lui adresser la parole. Elle avait même reçu des lettres d'amours, jamais ouvertes, trop intimidée à l'idée de rencontrer un garçon en tête à tête, et encore plus intimidée à l'idée que ce dernier lui avouerait son amour.

Toutes ses réflexions n'avaient pris qu'une seconde à Nagisa, et cela ne s'était pas vu plus que ça sur son visage. Peut-être un léger moment d'absence, et encore fallait-il être observateur pour le remarquer. Elle était sortie de ses pensées juste à temps pour entendre Aiko lui annoncer qu'elle était sans doute trop dur avec elle même. Elle se sentit rougir instantanément sans pouvoir y faire quoi que ce soit et ferma les yeux en secouant frénétiquement la tête, les mains à la hauteur de la poitrine sans réussir à articuler le moindre mot de protestation. Elle n'était pas trop dure avec elle même, juste... intimidée... comme d'habitude.

*Du calme, tu as décidé d'en faire ton amie non ? Sois naturelle !
- M...mais c'est ça mon état naturel !
- Allons donc tu bégayes même dans tes pensées maintenant ?
- Mais j'ai peur !
- Lance-toi juste...*


A qui était cette voix ? Ce n'était résolument pas la démoralisante. Elle avait beau réfléchir en se propulsant assez loin dans son passé, elle ne l'avait jamais entendu. Elle ne pouvait que se demander qui c'était. Un psychiatre aurait répondu à coup sûr que toutes les voix qu'elle entendait lui appartenaient et il aurait eu tout à fait raison. La seule personne qui habitait la tête de Nagisa-chan était Nagisa-chan mais... elle avait malgré tout l'impression, comme toutes personnes entendant des voix, que cette dernière était une nouvelle. Elle décida de la nommer « l'encourageante » tout en espérant que cette dernière ferait plus souvent son apparition que la démoralisante. Oui, vous ne rêvez pas, elle n'a absolument aucune imagination pour les noms, mais absolument aucune.

En tout cas, son interlocutrice n'avait pas eu l'air de s'offusquer de son passage au tutoiement, mais elle n'eut pas le temps de s'y attarder longtemps lorsque Aiko prononça son prénom, suivi du suffixe « chan ». Nagisa en fut toute retournée, c'était la première fois que... la première fois que quelqu'un d'autre que ses parents l'appelait ainsi, par son prénom ! Bon d'accord, il y avait un suffixe c'était vrai mais... c'était quand même son prénom ! Elle prit son courage à deux mains pour répondre.

« Oui, et tu es A..A.A.AAA...Aiko-chan. »

Mine de rien, c'était tout de même un sacré effort qu'elle avait fait là, et elle s'était mise à transpirer très très légèrement rien qu'en essayant de dire le prénom d'Aiko, qu'elle avait réussit à dire soit dit en passant (ça fait beaucoup de fois le verbe dire tout ça, désolé.) En tout cas, elle s'étonnait elle même de sa propre audace, et même quelqu'un comme son interlocutrice avait dû remarquer que Nagisa avait eu toutes les peines du monde à faire ça, et qu'elle peinait à s'en remettre à l'instant.

Elle était tout de même bien hypnotisée par le sourire de la jeune femme. C'était un sourire si franc, si naturelle, qu'elle peinait à en détourner le regard. Nagisa n'avait pas vraiment un bon jugement dès le premier regard sur les gens, principalement car elle voyait tout le monde comme des monstres hideux qui ne voulaient que l'agresser mais Aiko était différente. Est-ce que l'on pouvait dire qu'elle était tombée sous son charme ? Pas vraiment, mais la bonne humeur de la jeune femme était visiblement contagieuse puisque Nagisa ne pouvait pas s'empêcher de voir un petit sourire se dessiner sur ses lêvres tandis qu'elle regardait celui de son interlocutrice.

Elle en eut un beaucoup plus sincère et beaucoup plus franc lorsqu'elle lui annonça avec ses mots à elle que Nagisa était une artiste confirmée, du moins c'était comme ça qu'elle l'avait interprété.

« Tu... Tu le penses vraiment ?  Oui oui tu peux regarder les autres ! »

Il n'y en avait pas beaucoup néanmoins, vu que celui-ci était un nouveau, en tout et pour tout il en y en avait 5, tous aussi réussi que celui d'Aiko. Nagisa oublia soudainement sa peur et se rapprocha juste à coté d'Aiko pour venir voir les dessins en même temps qu'elle. Ce n'est qu'à ce moment là qu'elle se rendit compte de son erreur.

Elle ne comprit pas tout de suite ce qui lui était arrivé... Comment avait-elle pu se rapprocher à ce point de Aiko ? Comment avait-elle pu oublier sa paranoïa chronique à cause de son excitation pour ses dessins ? En tout cas, sa paranoïa revint vite car elle recula précipitamment, s'encoubla et tomba sur les fesses... sans essayer de repartir plus loin. Elle fixait la blonde à présent, et se demandait pourquoi elle avait tenté de fuir comme ça... ? Par habitude ? En tout cas, sa vis-à-vis n'avait vraiment pas l'air dangereuse, alors elle resta simplement assise par terre...

[HRP : Vraiment vraiment navré, j'ai mis un peu long mais voici ma rep]
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Aiko Takahashi
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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyMar 12 Avr - 22:29

Au courant de son existence, bien que celle-ci ne se résume qu’à une modeste somme de dix-sept années, on l’avait interpellée de façons si nombreuses et variées que la jeune femme n’attachait qu’une importance réduite au choix du suffixe ajouté à la suite de son prénom ou de son nom. Même si « Aiko-chan » fût l’option privilégiée par la majorité, on lui avait aussi attribué, et on lui attribuait toujours, l’appellation classique, plus neutre, qui constituait en « Takahashi-san ». Son nouveau poste de vice-présidente du conseil des élèves, bien que lui apportant de nombreux désagréments concernant son emploi du temps, lui octroyait néanmoins le nouveau titre de « fukukaichou », dont elle ne discernait l’utilisation que chez des interlocuteurs extérieurs discutant entre eux. Inéluctablement, le port de verres de correction pour compenser sa myopie lui avait valu dans son enfance le surnom de « Megane-chan », surtout appliqué par les jeunes garçons à l’âge où tourmenter les fillettes n’était que preuve irréfutable et maladroite de leur affection.

Plutôt indifférente en la matière normalement et choisissant avec très peu de minutie la dénomination qu’elle employait auprès d’autrui, sa désignation de sa cadette par la terminaison familière féminine avait été tout à fait naturelle. Toutefois, il est vrai qu’elle ne s’attendait pas à ce que Nagisa opte pour le même suffixe à la suite de son propre prénom. Une première année typique qu’elle aurait bousculée dans un couloir lui assignant le même nom aurait certainement provoquée une surprise apparente sur ses traits. Néanmoins, sa perception auditive court-circuitait face à la jeune fille devant elle.


*T-trop…k-kawai…*

Une teinte rosée avait pris d’assaut ses joues alors qu’elle témoignait de la difficulté notoire de l’autre adolescente à prononcer son prénom. S’il lui avait été donné de catégoriser sur une échelle de dix l’attendrissement qui la tenaillait suite à ces quelques mots de Nagisa, Aiko n’aurait pas hésité une seule seconde à désigner la note la plus élevée. L’effort émis par la jeune élève à articuler ses paroles méritait une mention d’honneur pour l’atteinte droit au cœur dans le vice de la blonde. Pour y être parvenue malgré sa timidité maladive pareillement, mais ça la deuxième année ne pouvait le déterminer. Du moins, si le doute pointait à l’horizon de son esprit, l’occasion d’obtenir confirmation ne s’était pas officiellement montrée.

Ainsi, la vice-présidente se retrouvait à nouveau dans une position délicate imposée par elle-même, dû à son fâcheux fétiche. Elle approchait de sa limite, son point de rupture. Le problème étant que si par malheur elle dépassait cette frontière, elle deviendrait dangereuse pour la santé physique comme mentale de la Fujioka. Après tout, une crise d’affection refoulée peut pousser à serrer un tantinet trop vigoureusement pour ce que peut supporter l’ossature fragile de sa jeune camarade. Dans le moment, d’ailleurs, la crise se faisait imminent et en serait, elle en avait le pressentiment, aussi violente que celles bouleversant un alcoolique en sevrage à qui on offrait une bouteille de saké.

Alors que la pensée surgissait dans son esprit que la tentation ne pouvait être pire et que, comme elle parvenait à se contrôler à cet instant, elle arriverait forcément à résister, elle sourit de plus belle en notant celui qui flottait sur les lèvres de son interlocutrice. Depuis son apparition singulière suite à l’appel de la blonde, il ne semblait pas à cette dernière que Nagisa se soit départi de son faciès embarrassé. Cette image d’une certaine joie, bien que modeste mais tout à fait présente, accaparant la mine timide de l’adolescente entrainait Aiko à s’en réjouir inconsciemment.

Toujours concentrée par l’examen des traits de crayons composant le croquis sous ses doigts, la jeune femme la recouvrit de la page précédente à la seconde où elle en obtint l’autorisation. Il va sans dire que la déception l’aurait affligée dans l’éventualité où elle aurait essuyé un refus, mais la décision revenait au bout du compte à l’artiste et la deuxième année respectait trop les autres pour en faire fi. Heureusement pour sa satisfaction propre, elle put jetée un œil aux autres dessins. S’attardant plusieurs minutes sur chaque esquisse, elle ne put s’empêcher de distinguer la qualité du travail, peu importe la médiocrité de ses aptitudes personnelles en la matière. On était loin des ébauches grossières tendues au gardien par les enfants, dont on ne pouvait connaître le modèle de la représentation avant que le chérubin lui-même n’apporte explications. Il s’agissait d’illustrations assez réalistes pour qu’on en détermine précisément le sujet, et qu’on apprécie les bons coups.

Tant elle était absorbée par son analyse amateur des pages du carnet défilant l’une après l’autre sous le mouvement de sa main, elle n’avait pas remarqué la proximité nouvelle de sa camarade. Elle ne la repéra qu’après qu’un moment ait passé alors que, dès que son regard turquoise croisa les iris marron de sa cadette, cette dernière recula prestement. D’un geste beaucoup trop brusque, par la même occasion. Son premier réflexe normalement aurait été d’agripper le poignet de sa vis-à-vis pour lui éviter d’aboutir en position assise à même le sol, une douleur lancinante comme seule conséquence. Malencontreusement, la scène se déroula trop rapidement pour un réflexe quelconque, ses méninges abandonnant l’idée d’une réaction appropriée à la situation actuelle.


*Mais…qu’est-ce qui s’est passé?*

Cette réflexion, qu’elle aurait largement pu exprimer à voix haute sans paraître idiote le moins du monde, fut la seule qui franchit la barrière de sa stupéfaction. Plusieurs minutes passèrent alors qu’elle clignait des yeux en fixant la première année, incrédule. Puis, assimilant enfin ce qu’impliquait la présence de la jeune fille assise par terre, la crainte de l’avoir bousculer sans s’en rendre compte la prise et elle se mit à s’agiter. Se confirmant bientôt mentalement l’impossibilité qu’un accident ait été provoqué d’une impulsion de sa part du seul fait qu’elle avait adopté la même position, sans y bouger d’un centimètre, tout le temps que Nagisa s’était rapprochée.

« Tu…Ça va, rien de cassé? »


L’adolescente s’accroupit pour être au même niveau que sa timide interlocutrice puis éclata d’un petit rire, les sourcils froncés par la perplexité simultanément.

« Kawai Nagisa-chan! »

Le carnet refermé posé sur ses cuisses, elle ne put s’empêcher de porter le bras vers la petite bête fragile, lui tapotant la tête, puis se redressa en lui tendant la main.

« Aller, hop! »

Ce n’était pas une réelle option, puisqu’elle ne lui laissa pas le temps de répliquer avant de l’aider à se relever. Intimidante malgré elle? Toujours.
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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyJeu 14 Avr - 11:59

Plusieurs minutes passèrent, Nagisa assise bien malgré elle par terre, et Aiko-chan la fixant de ses yeux bleu ciel... Tient justement, elle venait de remarquer la couleur des yeux de son interlocutrice... Une de ces couleurs qu'elle avait toujours souhaitée secrètement avoir sans jamais n'en avoir parlé à personne, même pas à ses parents.

Intérieurement, elle se demandait ce qu'allait être la suite sans pour autant réussir à la déterminer. La jeune femme en face d'elle était un mystère complet. Elle n'avait pas les réactions qu'elle avait déjà pu noter chez d'autres inconnus. Cette façon de sourire tout le temps, d'être enjouée... Quelle était l'expression qui aurait convenu le mieux ? Peut-être « d'une bonne humeur inébranlable » mais elle ne la connaissait pas assez pour en être sûre. Mais elle sentait au fond d'elle qu'elle avait raison et fut à son tour prise pour la première fois d'un élan d'affection envers la jeune femme.

Elle en fut stupéfaite, à tel point qu'elle en écarquilla brièvement les yeux sans même s'en rendre compte. Quelle était la dernière personne pour qui elle avait réellement été prise d'affection ? Elle avait beau réfléchir, il n'y avait que son père et sa mère, c'était tout... personne d'autres. A ce moment là, elle su... Elle su, de la même manière qu'une prophétie aurait pu l'annoncer, que Aiko-chan serait sa meilleure amie. C'était complètement idiot ! Elle venait de la rencontrer et le savait, et peut-être que la blonde ne faisait montre que d'une extrême politesse envers sa cadette, mais elle en doutait fortement. Elle avait bien l'impression que son ainée était comme ça tout le temps, et se demanda brièvement pourquoi elle agissait comme ça avec elle, alors que Nagisa ne montrait pour le moment que sa timidité et sa paranoïa aigüe...

Ah non, attendez, ce n'était pas vrai. Elle s'en rendait compte à présent... Elle avait eu peur d'Aiko au tout début, elle ne le niait pas mais... Depuis quand la peur était elle partie ? Enfin, partie, le mot était peut-être un tout petit peu trop fort vu qu'il restait tout de même une légère appréhension mais même Nagisa pouvait se rendre compte d'elle-même qu'il s'agissait là d'un énorme progrès... Que dis-je ? D'un bond de géant vers l'avant. Elle se sentait un petit peu comme Neil Amstrong, sauf que là la phrase était inversée. Cela aurait plutôt donné : « C'est un petit pas pour l'humanité, un grand bond pour moi ! »

Elle su qu'elle avait raison au moment ou elle constata qu'elle n'avait pas eu son mouvement de recul instinctif lorsque Aiko lui tapota la tête, ou plus simplement parce qu'elle se trouvait à moins de 50 centimètres d'elle, chose qui faisait normalement reculer l'adolescente d'au moins dix mètres en arrière, quand elle ne fuyait pas. Elle n'avait pas peur non plus et ce n'était pas exactement un bien car elle avait confiance, et faire confiance à la première inconnue venue n'était peut-être pas une bonne idée...

*Ce qui est fait et fait... je ne vais quand même pas me forcer à avoir peur exprès...*

Certainement pas, surtout que... Aiko ne s'en doutait probablement pas, mais Nagisa assistait en ce moment à l'un des événements les plus importants de toute sa vie jusqu'à présent. Le jour ou elle s'était faites sa première amie. Car Nagisa, hormis le fait d'être timide et paranoïaque, avait aussi un petit défaut que lui rappelait souvent ses parents quand elle vivait encore avec eux : Elle était têtue. Elle avait décidé qu'Aiko-chan serait son amie, et reviendrait à la charge autant de fois qu'il le faudrait jusqu'à ce que cette dernière accepte. Pour Nagisa, elle était déjà son amie, et c'était tout, aussi sûr que le soleil brillait dans le ciel et qu'il allait disparaître à l'horizon ce soir.

Elle saisit la main d'Aiko sans crainte, s'émerveillant encore du fait qu'elle n'avait plus peur une fois de plus, et porta ses mains à sa jupe avec un petit

« Kyaaaaaah ! »

juste au moment ou une rafale de vent malicieuse essaya de la soulever. Elle parvint à la retenir, évitant ainsi d'exposer la vision de sa petite culotte à son interlocutrice, puis s'approcha quelque-peu d'elle. Encore un autre miracle dans la vie de Nagisa... Elle était déjà très proche d'Aiko mais s'en rapprochait encore un peu plus. Elle se demanda si elle ne rêvait pas, et considéra sérieusement l'idée.

Histoire d'être sûre, elle se pinça le bras et n'en ressentit qu'une vive douleur, sans pour autant se réveiller. Elle était donc dans le monde réel, et pas au pays des songes.

Elle su enfin en quoi consistait la légère appréhension qu'il lui restait. Elle était là uniquement histoire de la faire stresser un peu avec la question qu'elle allait poser. Car oui, même si Nagisa considérait déjà la jeune femme comme son amie, c'était un acquis aussi solide que le roc, l'inverse n'était pas nécessairement vrai, et il fallait forcément passer par la case demande...

Elle hésita, puis réfléchit alors à quel point sa vie pouvait changer si elle osait faire ce geste. Elle aurait enfin quelqu'un à qui parler et ne serait plus obligée de rester seule sans comprendre pourquoi son cerveau l’empêchait de rencontrer des gens. Elle pourrait peut-être même lui rendre visite dans sa classe et a..a.a.a.aa..a...aller manger des glaces avec elle au centre commercial ? Bon, elle se projetait peut-être un tout petit peu trop loin dans le futur là, mais ces idées la faisaient sourire, aussi bien intérieurement qu'extérieurement. Et ce sourire franc qu'elle montrait à Aiko sans même s'en rendre compte la transformait littéralement. Sans son expression de petit animal traqué et acculé par un chasseur dans une impasse, elle était encore plus jolie et paraissait tout à fait sociable.

A l'inverse, un refus de la part d'Aiko signifierait voir tout ses rêves s'écrouler autour d'elle, et elle n'était pas sûre de pouvoir la supporter. Vous me direz sans doute que Nagisa faisait beaucoup de foin pour quelqu'un qu'elle venait à peine de rencontrer, mais c'était précisément car c'était quelqu'un qu'elle venait tout juste de rencontrer que c'était aussi important.

Évidemment, toute cette réflexion mentale ne dura peut-être que cinq ou six secondes dans le merveilleux monde de la réalité, et la jeune fille que tout le monde appelait « trouillarde » et « fille froide » s'était décidée. Elle prit une grande inspiration, beaucoup trop grande pour la petite phrase qu'elle avait à dire, mais c'était plus de la préparation mentale prolongée qu'autre-chose, et posa enfin la question fatidique à son vis-à-vis.

« A... Aiko-chan ? Si tu le veux bien, j'aimerais beaucoup que nous devenions a..a.a..aa.a..aa.a.a.a.aaaaa.... »

Ah, elle n'y arrivait pas ! Elle pesta intérieurement contre elle même et murmura de manière tout à fait inaudible pour elle même.

« Amies, dis le ! »

Elle fixa cette fois la blonde droit dans les yeux avant de continuer.

« Amies ! J'aimerais beaucoup que nous soyons amies, si tu le veux bien... Si tu ne veux pas c... c'est pas grave... »

C'était bien sûr très grave si elle ne voulait pas. C'était tout le mental de Nagisa qui risquait de s'écrouler comme d'un rien si elle essuyait un refus net et catégorie, même un refus beaucoup plus doux. C'était tout de même incroyable même pour elle à quel point elle avait pu progresser en si peu de temps. Si quelqu'un lui avait dit qu'elle parlerait aussi naturellement à quelqu'un qui, il y a dix minutes à peine était encore une parfaite inconnue, elle lui aurait ris au nez en disant que c'était parfaitement impossible.

*De toute manière e... Elle va dire oui, j'y crois !
- C'est bien Nagisa-chan ! Gambate ! »
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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyMar 26 Avr - 22:57

[HRP: Pardon pour la longue attente et la piètre qualité de la réponse, mais au moins j'ai répondu \o/ Et t'as le droit de me faire poiroter ensuite si tu veux te venger é_è]

Moins d’un demi-mètre de distance les séparait. Il lui suffirait de soulever le bras, de tendre la main instinctivement en direction de son interlocutrice pour parvenir à effleurer du bout des doigts le tissu léger de la chemise de Nagisa. Si son sens de l’observation demeurait des plus médiocres en temps normal, il s’aiguisait invariablement à mesure qu’on provoquait sa vue de la vision de l’attendrissement incarné sur Terre, ici représenté par sa cadette. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle n’avait pas tardé bien longtemps à noter la proximité nouvelle entre leurs deux corps, la distance rapprochée plaçant la plus jeune à portée de main – ou de câlin.

Présentée ainsi, quiconque possédant ne serait-ce qu’un minimum l’esprit critique se serait mis à douter de l’hétérosexualité acclamée à tout vent par l’adolescente de 17 ans. Son comportement n’était-il pas curieux? Pas à ses yeux. Bien qu’il était courant de croiser une jeune fille pâmée devant un objet, ou à la limite un jeune animal, mignon et fragile, la manie d’Aiko, déjà plutôt exagérée par son exubérance naturelle, dépassait de loin l’attitude commune remarquée chez les gens de son âge. Il aurait été excessif de lui attribuer un saignement de nez passé, produit par une forte dose d’émotion, tel le toxicomane désaccoutumé ému de renouer avec les substances illicites, mais elle pouvait devenir suffisamment hystérique pour qu’un témoin extérieur envisage la possibilité. Surtout dans ce type de situation inattendue, pour ne pas dire inespérée, propice aux rougissements comme celle qui suivit.

Une bourrasque de vent toute simple, faisant voleter les mèches et battre les jupes, provoqua un bouleversement masqué du regard des autres. Il se manifesta en le for intérieur de la blonde, accélérant les battements de son cœur au point où le martèlement dans sa poitrine se répercuta en écho jusqu’à ses oreilles, faisant pulser ses tympans d’un rythme assourdissant. Portant une main à sa poitrine, elle dissimula, sous un large sourire élevant ses pommettes, la teinte écarlate qui colorisait ces dernières. Après tout, comment était-ce concevable de témoigner d’une impassibilité certaine face à une si charmante exclamation de surprise? S’il existait une palme de la pureté de et l’innocence apparentes au niveau mondial, Aiko l’aurait décernée sans hésitation aucune à sa vis-à-vis. Non seulement le cri était-il touchant, mais le geste à la Marilyn Monroe qui l’accompagnait y rajoutait une pointe de grâce.

La nervosité qui commençait à la gagner, lui fournissant des spasmes incontrôlables à la paupière inférieure de l’œil gauche par la même occasion, souhaitait être extériorisée le plus rapidement possible afin d’empêcher la vice-présidente de kidnapper l’autre adolescente et de la transformer en sa peluche fétiche, éventualité des plus tentantes, mais tout de même inappropriée. Comme de coutume, elle la laissa s’échapper par un grand éclat de rire tout aussi nourrit de l’amusement d’une telle circonstance que par son agitation perpétuelle.

« Ça va? Tout est sous contrôle? »

Son intervention formait deux questions plus ou moins pertinentes et sans intérêt potentiel. Pourtant, il lui avait été impossible de ne pas les formuler, pouffant toujours de rire derrière sa main. Elle ne décela qu’un court instant le mouvement singulier de la brune qui fut posé alors qu’elle achevait à peine de s’esclaffer. Sa tête s’inclina légèrement sur le côté comme elle avait l’habitude de le faire dès qu’elle se trouvait confuse ou incrédule, scrutant sa compagne avec une incompréhension notoire. Venait-elle vraiment de se pincer le bras?
Effaçant cette incertitude d’un balayement mental du dos de la main, parce que bien évidemment la jeune femme se devait de chasser ses pensées par une image d’elle-même les délogeant, elle se contenta d’observer le comportement relativement suspect de la jeune Fujioka. Même à l’aide d’une qualité moindre d’observatrice, Aiko crut remarquer de l’hésitation chez son interlocutrice. Bien sûr, elle considéra à nouveau cette idée comme ridicule. N’était-elle pas des plus chaleureuses?

Chaleureuse, certes, menaçante, aussi. Du moins, c’est ce qu’on lui avait constamment répété durant les années précédents son entrée à Ginkgo Gakuen. La première année devant elle lui remémorait d’ailleurs une jeune fille d’une timidité maladive qui avait pu faire la rencontre d’une Aiko encore plus excentrique qu’à l’époque actuelle. Il n’était donc pas nécessaire de préciser que sa camarade de classe en question était restée marquée de l’attitude un peu trop enthousiaste de la blonde, allant jusqu’à méprendre ses intentions pour une tentative d’intimidation. L’adolescente qui entamait maintenant sa dix-huitième année avait donc par le passé du expliquer à son professeur que si elle sautait immédiatement sur celle qu’elle considérait son amie à la moindre occasion, ce n’était que par la faute d’une affection immodérée. Ce à quoi le dit-professeur avait répliqué que sa façon de le démontrer restait à améliorer, la rendant presque dangereuse pour ses amies.


*On est quand même devenu de très bonnes amies ensuite*

Ce qui était entièrement vrai. Même que le jour de leur graduation, sa nouvelle amie s’était mise à pleurer, complètement inconsolable quoi qu’on lui dise. À la veille du départ d’Aiko pour la Ginkgo Gakuen, elle avait par ailleurs reçue la visite de son ancienne « victime » en tant que porte-parole de sa bande d’amis pour lui remettre un cadeau de départ afin qu’elle « n’oublie pas les gens d’ici, hein ».

Elle en était donc à s’interroger sur la relation future qu’elle pourrait développer avec Nagisa qui semblait du même genre quand elle remarqua qu’elle ouvrit la bouche pour lui faire part de quelque chose. Ce quelque chose prenant un certain temps avant d’être formuler, et adoptant la forme d’une phrase dont la fin restait plutôt mal structurée. A…a…a? Attentive, la vice-présidente se pencha vers l’avant sans gêne pour mieux saisir les paroles exprimées plus concrètement de l’adolescente.

Momentanément, alors qu’elle prenait conscience de plus en plus de la question qui lui avait été posée, la Takahashi crut sentir sa mâchoire se décrocher d’elle-même. Il aurait fallu être inhumain pour résister à pareille attaque portée droit au cœur. Jamais on ne lui avait demandé d’une si belle manière son amitié. On amplifie, bien sûr, mais seulement pour mieux indiquer le niveau de réflexions parvenant jusqu’à son esprit. Sans même qu’elle est pu s’en rendre compte, ses yeux s’était écarquillés de surprise et elle la fixait l’air entièrement perturbée.

Danger. Danger. Point de rupture.
Elle ne put s’en empêcher, elle franchit les quelques pas la séparant de sa cadette pour la prendre dans ses bras avec énergie. Il était déjà particulièrement étonnant qu’elle soit parvenue à résister jusqu’alors, on lui pardonnerait donc de se laisser aller devant pareil perche tendue. À présent, elle ne pouvait retenir ses idées intensives d’être annoncées hystériquement.


« Na-gi-sa-cha~n, bien sûr que je veux être ton amie, quelle idée! »


Alors qu’elle balançait sa nouvelle amie dans ses bras depuis plusieurs minutes comme on le fait avec une poupée, elle cessa brusquement tout geste, réalisant son dépassement. Aiko relâcha donc brusquement sa camarade avec un sourire gêné, se grattant la nuque mal à l’aise. Bien sûr, elle était à nouveau trop entreprenante avec la pauvre autre adolescente. Peut-être même la trouverait-elle trop collante dès le début. La jeune femme en était apeurée, ne supportant pas l’idée de la faire fuir après une rencontre si courte. Elle s’inclina donc directement, sans songer à quoi que ce soit d’autre que son appréhension.

« Pardon! Je…J’aime bien tout ce qui est mignon, alors…je n’ai pas pu résister! »


Se redressant avant la fin de ce commentaire, elle darda un regard piteux sur sa vis-à-vis avant de reprendre son expression égayée. De toute façon, pourquoi s’attrister d’une réaction négative future? Elle l’aurait à l’usure, s’il le fallait. Puis, regardant l’heure machinalement sur son portable, elle s’illumina, encore plus pétillante.

« On échange nos numéros? »


Notant enfin les chiffres lumineux sur son écran, elle plaqua une main sur sa bouche d’un air désolé.

« Mais…Tes amies ne t’attendant pas pour manger avec toi? Je veux dire… il est déjà cette heure, quand même! »

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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyJeu 28 Avr - 9:49

Nagisa se mit à observer instinctivement le front de son interlocutrice. Ses parents lui avaient dit un jour que si elle ne voulait pas regarder quelqu'un dans les yeux, il suffisait de regarder son front, ou ses sourcils. Cela donnait l'impression à la personne visée qu'elle était fixée dans les yeux même si ce n'était pas le cas, et permettait d'être beaucoup plus détendue. Néanmoins, vu la question qu'elle avait posée, elle aurait tout aussi bien pu regarder le ciel que ça n'aurait pas vraiment changé grand-chose. Elle était nerveuse, et le temps que mettait la jeune femme en face d'elle à répondre ne l'aidait pas vraiment à se calmer.

A présent qu'elle l'observait, ou plutôt qu'elle observait son sourcil gauche, elle ne pouvait pas ne pas remarquer le tressautement compulsif de la paupière de ce qui serait sa nouvelle amie, même si elle ne le savait pas encore. Elle ne savait pas trop comment réagir et mit quelques secondes à répondre à sa question.

« O... Oui oui, tout est sous contrôle. »

Elle eut un flash dans sa mémoire d'un film qu'elle avait vu il y avait longtemps de ça, ou un général demandait à un soldat nerveux si tout allait bien, et il avait répondu la même chose que Nagisa à l'instant, sans le bégaiement involontaire bien entendu. La mémoire était un outil formidable tout de même, permettant de se rappeler en une fraction de seconde du passé lointain comme de ce que l'on venait de faire à l'instant, ou de son prénom simplement. Mais des fois, elle jugeait utile de vous faire vous rappeler de choses inutiles, comme ce flash de film qui, osons l'avouer, n'avait strictement rien à foutre dans la situation présente.

Quoi que... Nagisa devait bien l'avouer, elle se sentait un peu comme un soldat en guerre. Aiko était en ce moment le soldat ennemi qui tentait de l'abattre, et elle devait faire preuve de tout son courage et son sang-froid pour ne pas détaler à toute jambe... Enfin, même si elle l'aurait voulu, elle n'aurait pas pu. Ses jambes étaient actuellement en plomb et même si elle avait voulu courir en sens inverse, elle se serait probablement étalée lamentablement au sol, ce qui aurait provoqué inévitablement l'inquiétude de sa nouvelle comparse.

Parlant de nouvelle comparse, elle observait cette dernière qui semblait perdue dans ses pensées. A quoi pouvait-elle bien réfléchir ? A comment refuser sa demande d'amitié sans la blesser ? Oui oui, toujours sa capacité impressionnante à se faire des films. Elle n'avait posé la question qu'il y a quelques secondes, mais cela semblait durer des heures pour Nagisa, voir des jours, des mois, des années. Le monde était en train de se désagréger autour d'elle pendant qu'elle attendait une réponse de la part de celle qu'elle considérait déjà comme son amie et il ne reprendrait son état normal que si elle recevait une réponse positive. Si elle était négative et bien, le monde achèverait de disparaître autour de Nagisa qui verrait son moral chuter encore plus rapidement que la vitesse de la lumière.

C'était tout. Elle n'eut pas l'occasion de pousser ses réflexions délirantes plus loin qu'elle fut serrée très fort par Aiko sans comprendre comment cela avait bien pu se produire. Prisonnière des bras de sa nouvelle amie, les pensées fusèrent à l'intérieur de sa boite crânienne pour savoir quel était le meilleur comportement à adopter.

*Ma... Mais elle me serre contre elle ! Je... !
- Courage Nagisa-chan, c'est une marque d'affection, elle ne va pas te tuer !
- Mais... Mais trop de proximité ! Je... Ah, je peux pas gérer !
- Nagisa... Elle a dit qu'elle voulait être ton amie.
- Hein ?*


C'était vrai, l'information venait d'atteindre son cerveau. Sa vis-à-vis avait répondu positivement en même temps qu'elle la serrait dans ses bras, et la peur de la jeune fille fut balayée par la joie qu'elle ressentit en même temps que son cerveau décryptait minutieusement l'information afin d'être sûr qu'elle ne soit pas erronée. En fait, une fois qu'il fut prouvée que l'information était prouvée et qu'elle n'avait rien inventé, ce fut comme un... un feu d'artifice en elle avec ses bruits et ses couleurs chatoyantes. Une explosion de bonheur qui resta toutefois cantonnée en elle et qu'elle n'extériorisa que par un grand sourire en rendant son câlin à la jeune femme, la serrant dans ses bras à son tour.

C'était quand la dernière fois qu'elle avait fait ça avec quelqu'un ? Ah oui, elle se souvenait... Avec son père et sa mère lorsqu'elle avait dû partir pour Ginkgo Gakuen. Le faire avec Aiko était étrange mais ça faisait... du bien. Du bien, c'était le mot juste, le mot qu'il fallait, mais cela ne dura pas très longtemps lorsque Aiko se sépara d'elle en s'inclinant.

C'était amusant, les rôles étaient inversés. A présent, c'était Aiko-chan qui était devenue peureuse, et Nagisa qui était en confiance. Lorsqu'elle s'inclina en s'excusant, elle répondit d'une voix joyeuse.

« Ce n'est pas grave, je trouve ça mignon moi. »

Enfin, c'était la réaction d'Aiko qui lui avait semblé mignonne. Nagisa ne se trouvait pas mignonne elle même en fait, ça aurait été un peu trop présomptueux de sa part. Aiko n'aurait pas besoin de l'avoir à l'usure car Nagisa était déjà en pleine confiance. Aiko lui plaisait et c'était tout. Elle découvrait en même temps que sa nouvelle amie des réactions naturelles qu'elle ne se connaissait pas. A partir du moment ou Aiko avait dit qu'elle voulait être son amie, Nagisa avait décidé que la peur n'avait plus de raison d'être et que, par conséquent, le contact physique était à présent possible.

Elle sortit son téléphone et donna son numéro à la jeune femme, notant le sien en retour. C'était la première fois... Avant, elle avait le numéro de son père et de sa mère en mémoire... A présent, il y avait aussi « Aiko-chan » puisqu'elle l'avait noté ainsi.

La question suivante provoqua une grosse pointe de tristesse sur le visage de Nagisa et elle répondit avec la même tristesse dans la voix.

« Je n'ai pas d'amie... Tu es la première. »

Révélation choquante ? Sans doute pour Aiko, pas pour Nagisa. Même si elle était au courant qu'elle n'avait pas d'amie et que la jeune femme était la première, cette pensée ne pouvait pas ne pas la rendre triste. Cela signifiait que, avant de rencontrer la jeune fille aux cheveux blonds, elle était seule.

« Donc je vais rester avec toi... Enfin si ça ne te dérange pas. »

Elle hésita encore un moment avant d'ajouter avec un petit sourire espiègle.

« Et tu peux me serrer dans tes bras autant que tu veux. »

[HRP]Désolé c'pas top top...[/HRP]
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Aiko Takahashi
Élève de la 2-A

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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyLun 23 Mai - 15:44

[HRP: Nan, t’inquiètes, c’est très bien! J’ai du mal ces temps-ci donc le mien est pas à mon meilleur, mais je crois que j’ai suffisamment procrastiner. ^^’]

*Haaan, elle trouve ça mignon! Attends...elle quoi?*

Sur le coup de l’émotion, l’affirmation de son interlocutrice lui sembla totalement et définitivement hors contexte. Non que ce type de propos soit en quelque sorte déplacé dans la situation, mais l’idée qu’on la trouve mignonne lui paraissait insolite. Après tout, quelques minutes plus tôt, n’était-ce pas elle qui devait se faire violence pour ne pas sauter au cou de la jeune fille devant elle? D’ailleurs, l’opération « contrôler ses instincts primitifs » s’était avéré un échec lamentable; échec dont elle profitait néanmoins pleinement en serrant les épaules frêles de sa compagne contre elle. C’était donc Aiko qui trouvait Nagisa « kaaaawai » et le contraire restait inenvisageable.

Malgré tout, la phrase eut l’avantage de lui faire lâcher un rire chantant qui se répercuta sur le toit, s’éteignant dans le sifflement d’une nouvelle bourrasque de vent s’engouffrant sous leurs vêtements. C’est ainsi qu’elle avait l’habitude de témoigner son soulagement, celui-ci provenant du fait que sa vis-à-vis n’avait pas fuie en courant à son contact et ne lui avait pas lancé un regard dégoûté; au contraire, elle affichait une expression pour le moins chaleureuse, qui ne manqua pas de provoquer une nouvelle crise d’attendrissement en le for intérieur de notre vice-présidente. Évidemment, il était impossible pour la blonde de discerner le bonheur rayonnant en Fujioka, ne s’étant toujours pas découvert le don de télépathe, et elle dut donc se contenter d’une interprétation assez réduite de ses traits.

Surexcitée par cet accord mutuel, la jeune Takahashi ne put s’empêcher d’offrir son sourire le plus lumineux à sa nouvelle amie lorsqu’elle la vit extirper son téléphone. Elle nota ce nouveau numéro en la mémoire, grâce à la technologie avancée japonaise, et y indiqua le surnom « Nagisa-chan ». L’ombre d’une hésitation passa sur son visage alors qu’elle oscillait entre formalité et pure envie. Ses doigts avaient composé d’eux-mêmes l’appellation « Kawai-chan », toutefois, après réflexion, le pseudonyme s’appliquait à plusieurs de ses contacts, et le risque de lui envoyer un message par erreur en aurait été décuplé. Après tout, il lui arrivait déjà couramment de se tromper de destinataire, s’attirant les foudres des deux autres concernés par la même occasion. Mieux valait diminuer les risques d’accidents, puisque certaines informations méritaient de n’être lues que par le récepteur désiré.

« J’espère que ça ne te dérange pas de recevoir beaucoup de petits message. »

Aiko s’inclina légèrement vers la première année, une main faisant office de barrière sur le côté de ses lèvres, comme si elle dévoilait à sa compagne le secret de l’heure. Sa curieuse attitude fut l’avertissement de propos ridicules, accentués de sa part par un sourire amusé trahissant son manque apparent de sérieux.


« J’ai un besoin pathologique d’utiliser mon portable, tu vois. Je deviens toute bizarre quand je ne peux pas être en contact avec les gens. »

Ponctuant la fin de sa phrase d’un éclat de rire tout en reprenant sa position de départ, elle s’inquiéta un court instant de la naïveté probable de son interlocutrice. Pourtant, il n’existait que sa propre personne pour croire en de telles élucubrations, pure et innocente comme pas une. Bien sûr, il y avait une part de vérité dans le mensonge; elle appréciait tout particulièrement cette option des téléphones de communiquer par messages et en abusait allègrement. Cependant, elle réservait ce traitement excessif qu’à ses amies les plus proches et n’échangeait généralement que quelques mots avec de nouveaux contacts. Peut-être Nagisa serait-elle différente, pourquoi pas?

Des paroles insensées firent écho jusqu’à ses tympans, émises par les délicates cordes vocales de sa jeune amie, sans que les mots ne prennent forme d’informations à ses méninges. Pas d’amies? La singularité d’une telle possibilité provoqua une réaction insoupçonnée chez l’adolescente; un doute profond s’immisça sur ses traits. Elle se questionna sur la véracité des dires de la brune jusqu’à ce qu’elle perçut l’expression attristée creusant le doux visage de cette dernière. Immédiatement, elle put prendre conscience qu’on ne tentait pas de la manipuler d’une quelconque façon en l’attendrissant d’une solitude feinte; Nagisa y parvenait malgré elle par sa souffrance réelle.


« Je suis…ta première amie? »

La jeune femme fixa l’autre adolescente de la mine contrite de quelqu’un d’ambivalent entre deux réactions à afficher. D’un côté, elle pouvait prendre Nagisa en pitié et lui témoigner un air consterné plutôt inopportun, aggravant par la même occasion l’impression de drame qu’une telle situation pouvait présenter. De l’autre, il s’agissait de simplement se réjouir d’avoir été sélectionnée comme la première amie de la jeune fille, ce qui était suffisamment valorisant si on y portait réflexion. Cela pouvait signifier que la jeune Aiko avait réussi à franchir une frontière devant laquelle d’autres s’étaient arrêtés, trop intimidés ou pas convenablement motivés.

Choisissant ainsi de manifester son contentement envers la sélection gratifiante de la première année plutôt que son empathie, elle s’avança de quelques pas vers sa jeune amie et la prit dans ses bras doucement. Alors que plus tôt, elle reculait d’un air embarrassé sous son geste hystérique, elle étreignait à présent Nagisa de façon entièrement réfléchi et ne présentait pas la moindre hésitation à le faire. De toute façon, la jeune fille venait de lui indiquer qu’elle en avait le droit, non? Ce n’était pas le genre d’informations qu’elle laissait passer sans le graver dans sa mémoire, même si cette dernière défaillait quelques fois. Elle en profiterait maintenant qu’elle avait l’accord officiel, pour satisfaire son besoin de serrer cette fragile adolescente.


« Alors merci de m’accorder l’honneur d’être ta première amie, Nagisa-chan! »

Après, il était courant de voir une jeune première année trop timide s’exiler des autres, ou être exclue par les autres. Les cours n’avaient commencé que 2 mois auparavant, l’adaptation à la nouvelle école pouvait être facile comme carrément difficile, dépendamment de la personnalité de la jeune fille. Nagisa ne semblait pas portée à aller vers les autres, à ce qu’Aiko pouvait en distinguer après cette courte discussion. Il n’était donc pas si étonnant qu’elle ne soit pas parvenue à s’intégrer jusqu’alors.

« Mais bien sûr que ça ne me dérange pas! Je veux bien rester en ta compagnie! »


Après plusieurs minutes d’une étreinte étouffante, la vice-présidente relâcha sa jeune victime et recula de quelques pas, lui adressant un sourire rayonnant. Son expression changea du tout au tout alors qu’elle réfléchissait apparemment.

« J’espère que tu as mangé…parce que je n’ai rien à t’offrir, malheureusement. »

Sans même attendre de réponse de sa vis-à-vis, comme elle en avait la fâcheuse habitude, elle lui prit la main et l’entraîna vers la clôture entourant le bord du toit pour mieux observer le parc et ses alentours, profitant de la vue.

« C’est bien ici, tu ne trouves pas? Enfin, pas juste le toit, mais l’école au complet. »

Elle marqua une pause avant de tourner la tête vers Nagisa.

« Ça t’arrives encore de te perdre ici? Je me souviens que l’an passé, je me retrouvais toujours dans le mauvais bâtiment. Si jamais t’as du mal, je t’aiderai! »
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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyMer 25 Mai - 19:18

*Elle a un joli sourire.*

C'était tout ce qui lui était venu en tête lorsque Aiko lui avait, justement, souri au moment de se donner mutuellement leurs numéros. Nagisa pencha la tête sur le coté, légèrement intriguée, lorsque sa nouvelle amie sembla éprouver de l'hésitation en tapant ce qui serait sans doute son appellation dans le téléphone portable de la blonde. Mais comme elle n'en était pas sûre, elle ouvrit la bouche pour lui demander si elle n'avait pas bien entendu son numéro, mais fut coupée avant même d'avoir parlé par sa vis-à-vis qui lui demandait si ça ne la gênait pas de recevoir beaucoup de sms... Elle ne pu contrôler une toute petite rougeur qui vint pointer le bout de son nez sur ses joues. Elle garda l'inspiration qu'elle avait, n'étant pas adepte du gaspillage inutile, pour répondre.

« Non ça ne me dérange pas, et j'y répondrais à tout sans exceptions ! »

Le ton de sa voix ainsi que son visage laissait apparaître un sérieux plus qu'évident. Même si Aiko ne lui envoyait un jour qu'un smiley, elle y répondrait par un autre smiley s'il le fallait ! C'était plus qu'évident voyons ! Lorsque la jolie blonde se pencha vers elle avec des airs d'agents secrets mais un sourire qui en disant long sur son degré de sérieux, Nagisa approuva de la tête lorsqu'elle lui dit qu'elle ne pouvait pas s'empêcher d'utiliser son portable. Elle eut un rire également lorsqu'elle répondit.

« C'est pareil pour moi. Je ne peux pas m'empêcher de toujours sentir s'il est bien là ! »

Elle aurait bien aimé pouvoir dire également qu'elle passait son temps à appeler les gens, à rester en contact mais... comme Aiko était, justement, sa première contact, elle ne pouvait tout de même pas mentir à ce point.

Et encore une fois, elle fut impressionnée par la capacité à éclater de rire d'un rien de la vice-présidente. Depuis qu'elle s'était rencontrée, Aiko avait dû rire une bonne demi-douzaine de fois et Nagisa rougir une bonne centaine de fois au moins. On ne le répétera jamais assez, mais c'était impressionnant de voir comment était Nagisa au début, et comment elle était maintenant. Beaucoup plus détendue, beaucoup plus... Enfin, elle avait quand même dû lui dire qu'elle était sa première amie et anticipait à présent la réaction d'Aiko-chan...

Réaction qui fut plus que positive. Bien qu'elle avait semblé avoir hésiter entre différents types de réactions, ce que Nagisa comprit (oui ce n'était pas tout les jours que l'on apprenait qu'une adolescente de 16 ans n'avait jamais eu aucun amis), elle avait opté pour celle qui plaisait véritablement le plus à la jeune fille.

Enfin, ladite jeune fille avait eu un peu peur lorsque Aiko l'avait prise dans ses bras. En premier lieu car elle n'était pas vraiment encore habituée à ce type de contact physiques (et pourtant c'était elle qui avait dit à Aiko qu'elle pouvait faire ça quand elle voulait) et en deuxième... parce que ça pouvait être une étreinte qui représentait de la pitié, et ça elle ne pouvait pas le savoir avant que la blonde n'ouvre la bouche.

Bon évidemment, elle rougità 300% au moment ou Aiko lui annonça d'une certaine façon que c'était un honneur de devenir sa première amie, ce à quoi Nagisa répondit sur un ton embarassé.

« Ce... ça n'a rien d'un honneur vraiment ! »

Malgré cette dénégation qui, osons l'avouer, n'était ici que pour la forme, elle était heureuse. Heureuse que quelqu'un ait enfin réussit à briser toutes ses barrières psychologiques pour atteindre ce qu'elle était vraiment : Une jeune fille qui ne demandait qu'à se sociabiliser. Enfin bref, ceci étant fait, elle pouvait passer à autre chose. L'éteinte dura quelques minutes durant lesquelles Nagisa ne fit absolument rien pour repousser Aiko, se collant d'elle-même encore plus à son amie, pour finalement se terminer par... un sourire de la blonde. Nagisa ne le savait pas encore, mais ce sourire elle allait le voir sans doute plus d'une fois lors du temps qu'il lui restait à l'académie. Elle eut un petit soupir de soulagement inaudible lorsqu'elle lui dit que ça ne la dérangeait pas de rester avec elle et hocha la tête à sa deuxième question.

« J'ai pris du pain au chocolat... »

Parlant de son pain au chocolat... il n'y ressemblait plus vraiment à vrai dire. Au vu de tout ce qui lui était arrivé avec Aiko jusqu'à maintenant, elle l'avait serré plus d'une fois dans sa main et à présent, il ne restait plus que des miettes pleines de chocolats qu'elle s'empressa de lécher, un peu honteur.

« Voilà ! Manger finit! »

Fit-elle avant de suivre Aiko (un peu de force) vers le bord de la clôture qui laissait voir une superbe vue sur les alentours et, bien sûr, le sol. Elle hocha la tête à la question d'Aiko, et répondit à sa deuxième question après l'avoir laissée finir de parler.

« Je me perds quelque-fois, mais je m'en sors ! Tout va bien ! Je suis grande ! »

Elle accompagna ses paroles d'un geste de la main qui signifiait qu'elle était forte et éclata de rire avant de regarder en contrebas. Pour rien au monde elle n'aurait avoué que, si elle se perdait, c'était tout simplement parce qu'elle avait fui quelqu'un qui lui avait adressé la parole ou, pire, lui avait mis une main sur l'épaule dans le but de lui adresser la parole. Dans le deuxième cas, la personne n'avait généralement même pas le temps de prendre une inspiration pour préparer une phrase que Nagisa tentait de faire la course avec une balle de pistolet imaginaire.

Tient d'ailleurs, il fallait peut-être en parler de ça à Aiko. Elle avait accepté Nagisa comme amie mais... elle ne connaissait rien d'elle, et l'inverse était également vrai. Même si la jeune fille se disait qu'elle en apprendrait bien évidemment au fur et à mesure qu'elle fréquenterait la petite blonde, elle refusait qu'il en soit de même pour Aiko vis à vis de certaines parties de sa personnalité. Elle regarda en contrebas et commença à parler, d'une voix hésitante.

« Tu sais Aiko-chan... Si je n'ai pas eu d'amis jusque là, ce n'est pas parce que les gens m'ont rejeté... Ils ont essayé de venir vers moi mais je... enfin... »

Elle ne trouvait pas les mots qui pourraient sonner juste. C'était difficile à expliquer pour elle. Elle ballada ses yeux aux alentours, à la recherche de quelque-chose qui pourrait l'aider à organiser ses idées, lorsque son regard tomba sur sa main blessée, habilement cachée par son autre main (geste qu'elle avait fait inconsciemment sans même s'en rendre compte.). Elle la découvrit finalement et la montra à Aiko-chan. Elle n'était vraiment pas jolie à voir à vrai dire avec sa grosse cicatrice qui faisait des boursouflements de peaux sur la paume et le dessus de la main... et ses deux doigts bloqué en position fermé sur lesquelles elle n'avait plus aucun contrôle. Elle laissa retomber sa main le long de son corps et se tourna à nouveau vers la barrière, regardant le ciel.

« Quand j'étais petite, mes parents voyageaient beaucoup... je changeais tout le temps d'écoles, et je ne me suis jamais faites d'amis... même pas des connaissances. J'ai toujours eu peur de tout ceux qui n'étaient pas papa ou maman, mais j'étais quand même curieuse. Un jour, lorsque l'on emménageait pour la énième fois, j'ai trouvé un hachoir... et je me suis tranché la main par accident. Je dirais que... depuis ce jour là, je fuis tout ceux qui essayent de m'adresser la parole. Alors si un jour tu veux me présenter à des amies ou des gens que tu connais... ne t'étonne pas si je me cache derrière toi... Lorsque j'ai dis que tu étais ma première amie, ce n'était pas la première à l'école... c'était la première dans toute ma vie... »

Voilà, tout était dit et elle avait hésité plus d'une fois à s'arrêter en milieu de parcours pour s'enfuir, mais elle avait tenu bon jusqu'au bout et avait tout raconté. Maintenant, restait à savoir quelle serait la réaction d'Aiko, mais elle pensait déjà que cette dernière ne serait pas mauvaise. C'était d'ailleurs pour ça qu'elle avait eu le courage de raconter tout ça.
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Aiko Takahashi
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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyMer 1 Juin - 4:00

[HRP: C'est pas top, c'est court, je m'en excuse, mais c'est tout c'que j'peux donner .__.]

Elle y répondrait à tout sans exceptions? Ça promettait d’être une longue amitié remplie d’sms en tout genre d’une utilité discutable. Aiko avait cette fâcheuse tendance de confier n’importe quel état d’âme qu’elle vivait ou avait vécu durant la journée, cherchant l’opinion de ses amis sur une question existentielle quelconque. Si Nagisa suivait vraiment ses dires précédents et répondait à tous les sms, elle découvrirait certainement les effets d’un usage abusif du téléphone en voyant les chiffres s’effacer sur celui-ci, comme sur l’ancien portable de la blonde. L’adolescente ne put retenir un rire face à l’enthousiasme apparent de sa nouvelle amie lorsqu’elle lui indiqua qu’elle répondrait à chacun. Malgré tout, l’idée que sa camarade se montre intéressée à lui répondre l’enjouait plus qu’elle ne le montrait.

Plus tard, la vice-présidente dû à nouveau dissimuler un rire; à croire qu’elle avait succombé aux effets d’une substance provoquant l’hilarité, et pourtant ce n’était que son état naturel. La couleur qu’elle décelait sur les pommettes de la brune teinta ses propres joues d’un rouge soutenu. La jeune femme considérait sérieusement le fait d’être la première personne considérée comme digne d’être l’amie de Fujioka comme un honneur. Cette dernière semblait pourtant d’une modestie trop grande pour l’entendre de cette oreille, alors qu’elle réfutait avec détermination ce que la Takahashi déterminait en tant que fait.


* Je pourrais peut-être ne pas la lâcher et lui faire un câlin encore plus long? Bon, c’est peut-être pas bien réaliste. *, Fut la pensée marquante qui lui traversa l’esprit

Comme Aiko était perdue dans l’idée très encrée de traîner Nagisa jusqu’au bord du toît, elle ne nota pas le pain au chocolat écrasé que la première année engloutit sans plus de cérémonie. Si elle avait pu en saisir la vision, probablement aurait-elle comparé mentalement avec les pauvres restants de son propre ancien pain au chocolat qui avait terminé leur vie en graines voletant parmi les bourrasques de vent. Paix à leurs âmes. Il n’empêchait qu’elle lui avait posé la question au sujet de son repas précédemment et n’avait pas porté bien attention à la réponse. Cependant, c’était coutume courante chez la deuxième année et son entourage ne s’en portait pas des plus mal, même s’il fallait une certaine période d’adaptation pour se défaire de sa susceptibilité et comprendre qu’elle n’agissait pas de cette manière par malice. Seulement par hyperactivité.

Que la plus jeune des deux élèves lui affirme son habilité à se retrouver dans ce labyrinthe qu’était le pensionnat imposa une moue à son visage doux. Après tout, la blonde retirait une certaine satisfaction à guider les nouveaux élèves, pouvant démontrer à tous qu’enfin elle arrivait à se diriger aux bons endroits elle-même. Surtout que la majorité de ses aînés avaient tous déjà entendu le récit de la première journée désastreuse de l’adolescente à son entrée dans le vaste monde du lycée. Peut-être était-ce pour cette raison d’ailleurs qu’elle avait obtenu le poste de vice-présidente : cette journée avait poussé certaines personnes à se renseigner à son sujet, lui procurant un avantage devant les pauvres inconnus contre qui elle se présentait.


« Haaaan, t’as de la chance alors! Le sens de l’orientation c’est pas inclus dans mes gênes, héhé. »


Elle pouffa de rire au geste de Nagisa démontrant qu’elle était forte. Ne lui semblait-il pas que sa jeune amie prenait confiance de plus en plus en sa présence? Au tout début, il lui aurait semblé qu’elle rebutait à être en sa compagnie et qu’elle aurait préféré bien plus s’enfuir à toutes jambes que tenir une conversation de plus de deux minutes. Maintenant, pourtant, elle présentait une partie d’elle-même plus accueillante, ce qui ne pouvait que plaire à Aiko et la rassurer à la fois. La rassurer car elle n’appréciait pas particulièrement sentir qu’on aurait largement pu se passer de sa présence et que la nouvelle approche de sa compagne semblait tout à fait opposée à cette idée.

Aiko allait lui pointer avec une voix enthousiaste un garçon de première année dans le parc qui semblait complètement perdu, s’esclaffant toute seule alors que son interlocutrice n’était même pas encore au courant, mais Nagisa aborda un sujet un peu plus sérieux qui la coupa dans son élan. C’était peut-être mieux ainsi, de toute façon d’y aller de manière à en apprendre le plus possible afin de développer cette nouvelle amitié, bien que la nouvelle énoncée ne manqua pas de surprendre la vice-présidente. En effet, sa phrase n’était pas des plus clairs comme explication, se résumant à affirmer tout simplement un principe dur à assimiler. Ce n’était pas par rejet des autres qu’elle s’était isolée? Alors pourquoi se retrouvait-elle toute seule? La suite de l’explication suivie, laissant une trace amère d’empathie peinée au fond de la gorge d’Aiko.

Son regard se posa alternativement sur le bras de Nagisa puis sur son expression faciale. Elle écouta attentivement chaque parole prononcée par la jeune fille, pour être certaine de tout saisir et s’approcha lentement de sa nouvelle amie pour la prendre dans ses bras. Son regard s’était embrumé et, bientôt, des larmes roulèrent sur ses joues pour mourir à la barrière de ses lèvres. Elle n’avait jamais vécu, ne vivait pas et ne vivrait probablement jamais la situation que l’autre adolescente lui avait décrite. Cependant, elle avait assez de logique pour en déduire toute la souffrance qui avait du en résulter et, toujours près de ses émotions, n’avait pu s’empêcher de se sentir émue. Pas seulement émue face à toutes ses déclarations, mais aussi pour le courage utilisé pour en faire part, ce qui avait du être plutôt ardu. À plusieurs reprises, la blonde tenta de dire quelque chose, se retenant à la dernière minute. Lorsqu’elle y parvint enfin, elle avait repris contenance et avait relâché son étreinte pour ne pas étouffer sa camarade.


« Ce n’est pas grave si tu te caches, je t’aiderai. Je vais t’aider à cheminer dans tout ça et te sortir du cercle vicieux dans lequel tu es maintenant. Ça sert à ça les amis, après tout, à s’aider. Tu ne m’as pas fui, moi. C’est une preuve de ton courage et de ta volonté. On va pouvoir s’en servir à nouveau, de ces deux éléments-là! »

À travers ces paroles qu’elle souhaitait réconfortantes, un sourire naquit sur ses lèvres. Lèvres qu’elle alla poser dans un bref baiser sur la joue de Nagisa, ultime effort de réconfort.
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MessageSujet: Re: A bon chat, bon rat [pv Nagisa]   A bon chat, bon rat [pv Nagisa] EmptyJeu 2 Juin - 12:00

[HRP]np pour la longueur. A moi ça ne me paraît pas si court ! D'autant que mon post est pas bien long non plus.[/HRP]

Il y avait dans la vie tout un tas d'émotions qu'on ne contrôlait absolument pas, même avec la plus forte des volontés. De ce genre d'émotions qui vous faisaient faire des choses stupides ou complètement surréalistes ou, plus simplement, vous font vous sentir bien. C'était ce qu'elle ressentait à l'égard d'Aiko...

A vrai dire, elle se demandait maintenant comment elle avait pu être aussi méfiante à l'égard de la blonde. C'en était presque inconcevable... Il suffisait de la regarder rire ou de voir le regard empli de tendresse qu'elle lançait à la petite fille qu'elle était pour s'en convaincre. Elle se sentit presque un peu coupable lorsque Aiko fit une légère moue au moment ou elle lui annonça qu'elle était grande. Elle faillit presque se rétracter et dire à Aiko qu'elle se perdait tout le temps juste pour lui faire plaisir, mais elle se rétracta en voyant que son interlocutrice eut l'un de ses rires dont elle avait le secret. Aiko semblait être le genre de personne à ne jamais rester déprimée très longtemps... en supposant qu'elle ait connu un jour ce que voulait dire être déprimée bien sûr.

Et puis bien sûr avait suivit l'explication de Nagisa par rapport à sa solitude avec, bien sûr, l'appréhension quand à la réaction de sa nouvelle amie. La petite fille timide avait beau être timide, elle n'aimait pas qu'on la plaigne. Se faire plaindre était quelque-chose qu'elle détestait même si, au vu de son état psychologique pour le moins pitoyable, ça aurait été presque quelque-chose de logique maintenant qu'elle y pensait... Mais ça ne changeait rien au fait qu'elle détestait ça.

Si Aiko était partie en étant dégoutée, Nagisa aurait certainement eu des envies proche de celles d'un suicidaire chronique... Mais si la jeune femme lui avait dit qu'elle la plaignait, il n'en aurait résulté qu'une baisse dans l'estime de l'antisociale finie qu'était la première année. Il n'y eut ni l'un ni l'autre.

Elle se fit prendre dans les bras de sa nouvelle amie sans trop comprendre pourquoi ni comment. A vrai dire c'était tellement surprenant qu'elle faillit presque la repousser mais se retint juste à temps pour ne pas le faire. C'est lorsqu'elle sentit les légers soubresauts du corps de celle qui la serrait qu'elle comprit enfin. Aiko pleurait et Nagisa n'avait vraiment pas la moindre idée de pourquoi...

Okay, c'était triste... Mais c'était ce qu'elle avait toujours connu et, à elle, ça ne lui semblait pas si triste. Elle n'était pas spécialement malheureuse, juste seule, et d'ailleurs elle avait décidé que ça devrait changer. Il n'y avait vraiment pas de quoi en pleurer non ? L'idée même que Aiko puisse en pleurer car elle ne pouvait même pas imaginer ce que ça faisait d'être seule une vie entière ne traversa même pas l'esprit de Nagisa tant cet état lui semblait naturel. Elle se laissa serrer et lui rendit même son étreinte jusqu'au moment ou Aiko se sépara d'elle pour lui expliquer qu'elle allait l'aider, de toute ses forces si il le fallait.

C'est aussi à ce moment là que Nagisa, juste après avoir écoutée son amie, sentit des larmes rouler sur ses joues qu'elle essuya machinalement. Après cela, Aiko lui mit un baiser sur la joue qui la fit rougir, mais les larmes ne cessaient pas. Les essuyant sans cesse, elle eut un petit rire nerveux tandis qu'elle expliquait d'une voix hoquetante.

« D... Désolé, je ne sais pas ce qui m'arrive... »

Non, sérieusement, elle ne savait pas pourquoi elle pleurait comme ça... Et ne savait pas plus pourquoi elle n'arrivait pas du tout à sécher ses larmes définitivement. Dès qu'elle en essuyait, d'autres revenaient à la charge juste pour prouver que leurs camarades n'étaient pas mortes pour rien et qu'il leur restait beaucoup de troupes.

Ah, peut-être un début d'explication maintenant qu'elle y réfléchissait...

*Tu es sûre que ce n'est pas simplement car tu n'es plus seule.
- Ridicule, je... j'ai...
- Oui donc c'est ça.*


Voilà, tout était dit. Malgré tout ce dont elle avait essayé de se convaincre quelques minutes plus tôt, elle devait bien admettre qu'elle avait beaucoup souffert de la solitude qu'elle s'était elle-même imposée involontairement à cause de tout ses problèmes psychologiques. D'une certaine manière, elle avait presque envie d'aller remercier la personne qui l'avait faite fuir sur le toit sous l'explication fallacieuse qu'elle devait aller repeindre son dromadaire. (Car c'est bien connu, on ne repeint pas son dromadaire tout les jours. D'habitude, on lui laisse sa couleur d'origine ou en commande un autre chez le fabricant.)

Enfin bref, elle savait pourquoi elle pleurait, et elle savait aussi du même coup pourquoi Aiko avait pleuré, ce qui la rendait encore plus triste. De sa propre initiative, elle serra la vice-présidente des élèves contre elle et se laissa totalement aller, pleurant tout son soul sans pour autant donner la moindre explication quand à l'origine de ses larmes. De toute façon, elle soupçonnait que la jolie blonde pourrait très bien déterminer d'elle-même pourquoi la frêle jeune fille pleurait dans ses bras toutes les larmes de son corps.

Cela dura peut-être deux minutes ou elle ne put rien stopper, puis le torrent qu'elle avait déclenchée s'était tari peu à peu jusqu'au moment ou elle avait finit par se séparer de sa nouvelle amie, les joues encore humide. Elle s'essuya rapidement et ne pu s'empêcher d'être légèrement gênée, lui tournant le dos pour ne pas montrer qu'elle était bien plus embarrassée par ce qu'elle venait de faire qu'elle ne voulait bien l'admettre.

« Je... Je suis désolée. Je t'assure que ça ne m'arrive pas tout les jours de pleurer dans les bras des gens... »

Elle se retourna afin de lui faire face à nouveau. Bien que ses joues soient légèrement rouges, elle avait un petit sourire qui contrastait fortement avec toute la tristesse qu'elle avait ressentit et fait ressentir il y a quelques secondes.

« Je suis très heureuse que tu sois mon amie Aiko-chan, et je m'excuse d'avance pour tout les ennuis qu'une amie comme moi va bien pouvoir te causer. »
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