Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre)

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MessageSujet: Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre)   Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre) EmptyDim 6 Fév - 22:13

Le fond de l'air était frais, mais le ciel ne semblait pas menaçant. Puis, une fois que la mi journée arriverait, il ferait sans doute plus chaud. Tomoe enfila une veste légère et mit une écharpe dans son sac, "au cas où". Elle laça ses chaussures et sortit de son appartement, trop heureuse de pouvoir prendre l'air. En Italie, elle partait souvent se balader dans les rares rues désertes de Naples pour un peu de tranquillité, mais, dans cette ville qu'elle ne connaissait pas encore vraiment, il lui était impossible de trouver un endroit paisible. C'était la veille, à la bibliothèque, qu'elle avait entendu deux élèves de classe préparatoire parler de la rivière de Hachioji, qui, une fois hors des limites de la ville, était le meilleur endroit pour réviser, car les badauds étaient assez rares pendant la période scolaire, et les seuls promeneurs qui s'y aventuraient étaient les élèves du pensionnat et quelques locaux, mais seulement le week-end. Tomoe avait saisi l'occasion qu'elle ne travaillait pas en ce jeudi après-midi pour aller lire au bord de l'eau.

Tomoe n'eut aucun mal à trouver ce coin si paisible dont parlait l'élève. Il lui avait suffit de se rendre à la périphérie de Hachioji et de suivre le cours de l'eau pendant une petite demi-heure pour se retrouver au milieu des arbres et des rochers, le soleil faisant légèrement briller la rivière par endroits, aveuglant presque la jeune femme. Tomoe eut un sourire victorieux et chercha un rocher confortable pour poursuivre sa lecture.

Tout en évaluant un rocher mousseux de ses yeux noisettes, Tomoe pensa à sa première semaine à peine entamée en tant que bibliothécaire de Ginkgo Gakuen. Elle n'avait pas encore vraiment eut le temps de rencontrer qui que ce soit. Elle était arrivée dimanche dernier et avait commencé à travailler le lendemain; autant dire que, jusqu'à présent, elle avait été plongée dans les cartons, quand ce n'était pas dans les livres de la bibliothèque. Tomoe avait fini en début de matinée de ranger les quelques affaires qu'elle avait ramené de Kyoto. Ces deux années chez ses grand-parents lui avait permis d'améliorer son japonais, et elle en était heureuse : elle aurait eu bien du mal à conseiller quels livres prendre aux élèves si elle lisait aussi mal que si elle avait débarqué directement d'Italie...

Tomoe se décida pour une grosse pierre en plein soleil : elle serait moins humide que celles se trouvant à l'ombre. Une fois son dos appuyé contre le rocher, elle sortit un exemplaire d'Orgueil et préjugés... en japonais. C'était son livre de prédilection depuis son adolescence, et elle connaissait par conséquent sur le bout des doigts. De ce fait, elle n'avait pas trop de mal à comprendre l'histoire et les tournures des phrases, et apprenait ainsi un peu de vocabulaire. Pas que Tomoe était complètement illettrée en japonais, mais, quand elle vivait en Italie, les seuls moments où elle pratiquait sa langue d'origine était avec son père, sa mère ayant toujours eu beaucoup de mal avec la langue nippone. Quant à la lecture, il était assez difficile de trouver des manuscrits en langue japonaise à Naples, et s'était contentée des quelques livres que ses grand-parents lui avaient ramenés lors de leurs rares visites.

La jeune femme blonde plongea alors dans l'Angleterre de la fin du XVIII° siècle, en compagnie de Mr Darcy, d'Elizabeth Bennet et de sa famille de détraqués...
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MessageSujet: Re: Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre)   Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre) EmptyMar 8 Fév - 17:40


Aujourd'hui, j'aurai dû passer l'après midi avec les élèves de ma classe mais un groupe de parfaits imbéciles ont changé la donne. Il faut croire que dans chaque école du monde, il y a ce genre de personnes qui ne servent qu'à une chose: ennuyer les plus faibles. Le hic, c'est que cette fois ci, la victime fut moi! Alors que nous étions en sortie scolaire pour faire des dessins de la ville, j'ai fini dans la rivière. Tout ça pour vérifier si « oui ou non » j'étais bien une fille. Je sais que je suis androgyne mais tout de même, il y a des limites à ne pas dépasser. Des limites que, malheureusement, plusieurs se pensent autorisés à dépasser! Comment peut-on être si méprisant? Je les vois encore s'en prendre à moi comme si ça venait de se produire.

Le plus costaud m'a agrippée par derrière, bloquant mes bras en arrière pendant que leur chef s'est avancé face à moi. Il m'a alors pris le visage entre son pouce et son index et l'a fait pivoter de droite à gauche, me regardant avec intensité. Il semblait véritablement attentif aux moindres de mes traits afin d'y voir une trace de féminité. Toutefois, bien que son air semblait desceller quelque-chose, il ne paraissait malheureusement pas entièrement convaincu. C'est pourquoi, quand le troisième a crié qu'il me trouvait bien plate, il a voulu déboutonner mon chemisier pour vérifier. Sauf que ce fut le geste de trop. Je me suis encore plus débattue pour finalement me libérer du lourdaud dans mon dos.

Toutefois, tout le monde sait qu'en physique: à chaque action correspond une réaction équivalente et de sens contraire. Ce n'est pas moi qui l'ai dit mais Isaac Newton! Or, le colosse qui me tenait prisonnière jusque là, avait une force de cheval. Dès lors, quand j'ai réussi à ce qu'il lâche prise, j'ai été propulsée dans le sens inverse à une vitesse folle, me faisant atterrir, tête la première, dans la rivière. Ce qui ne manqua pas de les faire hurler de rire en me voyant ruisselante d'eau. Cela étant, avec mon chemisier blanc, tout trempé, il ne faisait plus aucun doute – bien que mon tour de poitrine soit tout petit – que j'étais belle et bien une fille. Hélas, ce n'est pas ça qui les a fait stopper leurs plaisanteries des plus douteuses. Au contraire, leur méchanceté gratuite m'a fait partir en courant dans la rivière.

C'était beaucoup plus que ce que je ne pouvais le supporter. Alors j'ai couru à en perdre haleine. Je n'ai même pas penser à revenir sur la berge une fois que je fus hors de portée des autres élèves. Je n'ai même pas prêté attention aux cris de notre professeur qui me demandait de rester quand je suis passée devant. Je ne songeais qu'à m'éloigner des rires incessants des trois affreux d'un peu plus tôt. Je pense d'ailleurs que j'ai arrêté de courir que lorsque je ne les ai plus entendu. À moins que j'ai attendu que mes larmes cessent de ruisseler sur mes joues. Je sais juste que j'ai fini par me mettre à marcher tranquillement dans l'eau quand les seuls bruits furent les oiseaux piaillant dans les branches d'arbres alentours.

À cet instant seulement, je me suis dirigée vers la berge tout en continuant ma progression vers nul part. Une chance quand même qu'il faisait relativement beau car, malgré la température assez douce, j'ai commencé à frissonner dans mon uniforme trempé. À moins que ça soit les nerfs qui lâchaient? En tout les cas, la chair de poule apparu sur mon corps, m'obligeant à me frictionner les bras avec vigueur alors que je continuais d'avancer, tête basse. Par contre, compte tenu que j'étais seule, je n'ai pu m'empêcher d'évacuer la pression en parlant et vociférant aux sujets de ces imbéciles.

« Bande de cons... tss. Y a franchement rien de drôle! Vous aimeriez qu'on vous désape juste pour vérifier que vous êtes des mecs? Quoiqu'ils sont tellement tordus que ça leur plairait à coup sûr! Raaaah! Bande d'idiots!! »
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MessageSujet: Re: Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre)   Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre) EmptyMer 9 Fév - 16:59

HJ : Pas de problème, Hlynounette ;)

La mi-journée apporta effectivement quelques degrés plus, ainsi qu’un temps plus sec, au plus grand plaisir de Tomoe qui, étant en plein soleil, put se débarrasser de sa veste qui atterrit au fond de son sac, en compagnie de son écharpe, son porte feuille et autres babioles de femme. La chaleur était ce qui manquait le plus à Tomoe de l’Italie, plus spécifiquement de Naples, ville qui avait vu naître et grandir la blonde, bien que le Japon correspondait bien plus au caractère de la jeune femme.

Tomoe arrivait au passage où Elizabeth se rendait pour la première fois chez Lady Catherine quand elle entendit un bruit parasite venir d’un peu plus loin. Elle tourna sa tête blonde en direction du bruit du clapotis, mais ne vit rien. Enfin, pas à cet instant. Car une seconde plus tard apparut une jeune personne, semblant rouspéter.

-Bande de cons... tss. Y’a franchement rien de drôle! Vous aimeriez qu'on vous désape juste pour vérifier que vous êtes des mecs? Quoiqu'ils sont tellement tordus que ça leur plairait à coup sûr! Raaaah! Bande d'idiots!! Rectification, cette personne tremblait littéralement de colère. Tomoe reconnut l’uniforme de Ginkgo Gakuen, mais pas l’élève qui le portait. Au début, elle ne put même pas dire s’il s’agissait d’un garçon ou d’une fille, tellement ses traits étaient angrogynes. Mais le soleil éclairait la rivière de cette pensionnaire qui se croyait seule, et son chemisier blanc était trempé, et Tomoe n’eut aucun mal à apercevoir un soutien-gorge contenant une poitrine quasi inexistante, bien que présente -soutien-gorge qui tenait plus de la décoration que de l'utile aux yeux de Tomoe, mais bref.

"Euh…" commença Tomoe. Mais la jeune femme ne savait pas quoi dire à cette fille qui semblait furieuse, mais surtout désorientée et bouleversée. Il fallait dire que Tomoe ne connaissait pas grand-chose aux adolescents asiatiques et à leur mentalité. Toute son enfance et sa propre adolescence s’étant déroulée en Italie, elle connaissait mieux la mentalité européenne que japonaise en ce qui concernait les jeunes gens. De plus, elle avait bien plus côtoyé sa famille maternelle, l’Angleterre se trouvant évidemment plus proche que le Japon du pays en forme de chaussure, et avait par conséquent plus souvent rencontré ses cousins britanniques, européens eux aussi.

A mieux regarder la jeune fille dans la rivière, Tomoe se rendit compte que ses traits n’étaient pas typiques des Japonais. Sans aucun doute, elle était Asiatique, mais un elle-ne-savait-quoi ne faisait pas de cette élève une Nippone, du moins de pure souche. Mais bon, après, qu’en savait-elle réellement ? Et puis, de toute manière, quelle importance ? Mieux valait venir en aide à cette jeune fille plutôt que de déterminer sa nationalité car, après tout, Tomoe serait peut-être amenée à la revoir au sein du pensionnat. Vainquant son côté taciturne, la blonde lança :

"Je peux vous aider ?"
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MessageSujet: Re: Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre)   Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre) EmptyMer 9 Fév - 23:37

Une petite bourrasque de vent me fit frissonner d'avantage, me stoppant net pendant un instant pour endurer la brise qui – si j'avais été sec – m'aurait sûrement fait le plus grand bien. À la place, je me suis contractée pour me frictionner d'avantage quand tout à coup, une voix s'éleva vers moi. Autant dire que j'ai cessé de bouger! Croiser le regard de la célèbre Méduse aurait certainement eu le même effet car je n'ai pas osé me retourner immédiatement. Au contraire, je sentais comme si mes doigts se pétrifiaient autour de mes biceps, resserrant mon étreinte autour de ma poitrine. Ce n'est que la brise, encore une fois, qui me ranima. Laissant un frisson prendre racine au creux de mes reins pour remonter jusque dans ma nuque. Ce n'est qu'à cet instant que j'ai légèrement tourné la tête sur le côté, me laissant entrevoir une personne au travers des quelques mèches de cheveux trempés qui me barraient la vue.

Vous pouvez me prendre pour une paranoïaque mais sur le moment même, je me suis demandée si cette personne était réellement prête à m'aider, si elle disait ça juste pour la forme ou si, au contraire, elle allait en rajouter une couche. Qu'en bien même, je crois que rien n'aurait pu être pire! Toutefois, je n'ai rien dit. Pas tout de suite... à la place, j'ai continué de frissonner. Mes lèvres également, laissant filtrer des semblants de sussions dues au froid que je ressentais, qui les faisait trembler sans que je puisse les en empêcher. Je crois même que si le temps avait été moins clément, elles auraient carrément été bleues de froid. Mais ne pouvant laisser cette personne sans réponse, sans quoi bonne intention ou pas, elle risquait de partir ou de perdre patience, j'ai voulu entamer ma réponse.

« Je... »

Sauf que les mots ne venaient pas. Dès que j'eus ouvert la bouche, une flopée de phrases voulurent sortir en même temps. Il m'était juste impossible de trouver laquelle était la plus importante dans le tas. J'ai donc presque instinctivement reporter mon regard sur la surface de la rivière pour tenter de trouver une suite logique à mes idées.

« Je... »

*Partir – sécher – rentrer – froid – marre – colère – honte* essayez de faire des phrases avec ça tiens! Pour ma part, c'était assez dur, et ça m'énervait qui plus est. C'est pourquoi j'ai machinalement tapé du pied *Aïe* grimaçant au passage car la pierre sur laquelle j'avais frappé était visiblement plus forte que moi et j'en ressentis immédiatement les picotements jusque dans la cheville. Toutefois, je n'ai pas crié. Tout au plus ai-je froncé les sourcils et un rictus de douleur se dessina sur mes lèvres. Puis, comme si ce n'était pas assez, voilà que mon nez avait tendance à vouloir ouvrir les vannes. Dès lors, j'ai commencé à renifler tout en rassemblant tout mon vocabulaire japonais pour tenter une nouvelle fois d'élever ma voix assez fort pour que, même la tête baissée, mon auditrice m'entende.

« Je veux... » *Non* « Je veux... » *Non, non, non* « Je v... ATCHOUM!!! »

Et si... finalement, ça pouvait être pire vu que maintenant, mon nez avait réellement enclenché le mode robinet et je fus forcée de quitter ma posture initiale pour frotter celui-ci d'un revers de main. J'ai même poussé le vice jusqu'à appliquer ma manche sous mes narines le temps que je renifle un bon coup, histoire de retarder au maximum le retour de leur contenu. C'est donc avec cette attitude que j'ai enfin tourné la tête vers la blonde sur son rocher, la regardant par-dessus mon bras. Vu ma tête de chien battu, elle aurait eu de quoi se demander sur qui elle était tombé. À sa place, j'aurai même souhaité être à des kilomètres de l'espèce de folle furieuse debout près de l'eau que j'étais. Au lieu de ça, j'ai utilisé toute la colère que j'avais contre moi-même à cet instant pour crier derrière ma manche.

« J'ai froid!!! »
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MessageSujet: Re: Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre)   Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre) EmptyJeu 10 Fév - 13:26

Tomoe observait cette jeune fille frissonner sous la brise légère qui venait de se lever. La blonde était bien heureuse de se trouver en plein soleil, sèche de la tête aux pieds, contrairement à la pauvre gamine plantée devant elle. L’adolescente tentait vainement de formuler une phrase, mais la colère mélangée à la honte et la peine qu’elle semblait ressentir l’empêchait d’aligner plus de deux mots.

Sa deuxième tentative de communiquer échouant une nouvelle fois, la jeune fille tapa du pied. Grosse erreur, au vu de l’expression de douleur qui passa fugacement sur le visage androgyne de la gamine. La rivière devait être pleine rochers et autres matières dures, et l’adolescente avait dû se faire assez mal en frappant le sol avec une telle force. Encore une mésaventure, et elle allait craquer…

La gamine commença une nouvelle phrase, bégayant : « Je veux…. je veux… » avant d’éternuer majestueusement. Semblant être aux bords des larmes, le nez caché dans sa manche, elle s’écria avec colère :

-J’ai froid ! Tomoe lui fit signe d’approcher tout en lui répondant d’un ton tranquille, un sourire apaisant aux lèvres :

« Venez là, j’ai ce qu’il faut. » Cela lui faisait toujours bizarre de vouvoyer tout le monde, surtout les plus jeunes, mais, au Japon, les conventions et les bonnes manières l’exigeaient. Presque si sa tante ne l’avait vouvoyée le jour de son arrivée à Kyoto ! Mais, au fil du temps, la blonde s’était habituée à cette tradition asiatique, et, même si cela lui semblait un peu inhabituel malgré tout, elle aimait cette distance mise entre elle et les inconnus, ce qui lui facilitait la tâche. Etant d’un naturel assez taciturne avec les gens ne faisant pas parti de son entourage immédiat, le « vous » était plus aisé pour entreprendre une conversion et l’aider à peu à peu battre son côté renfermé, bien qu’elle était encore loin du compte, et que ses progrès n’étaient pas très encourageants… En effet, ce côté de sa personnalité l’agaçait, car il l’avait empêchée de se lier d’amitié avec bon nombre de gens, alors que Tomoe n’était pourtant pas d’un caractère solitaire. Preuve vivante que ces deux caractéristiques peuvent coexister dans un seul et même corps… !

Tomoe fouillait dans son sac, à la recherche d’un paquet de mouchoirs –nécessaire quand on est de nature à s’enrhumer pour un rien, à l’instar de la blonde-, qu’elle finit par dénicher aux milieu de ses clés et autres babioles. Elle en sortit également sa veste et son écharpe. Après avoir tendu ces derniers à la gamine, elle sortit un mouchoir en papier du paquet qu’elle donna également à la jeune fille. Tomoe soupira. La voilà qui jouait les nounous à présent. Pas qu’elle n’aimait pas les enfants, elle voulait même en avoir –dans un futur assez éloigné, certes, mais bon…-, mais tant qu’ils n’étaient pas les siens, elle préférait ne pas trop s’en approcher. Cette réticence venait surtout du fait que son petit cousin James était une vraie terreur, ce qui était aussi la raison pour laquelle fonder une famille était la dernière préoccupation de Tomoe pour le moment.

Tomoe se demanda si elle devait questionner la gamine au sujet de son état, ou s’il valait mieux attendre que la demoiselle se calme. Surtout que Tomoe n’était pas habituellement du genre à laisser les ados bourrés d’hormones pleurer sur son épaule… Après quelques instants de réflexion, Tomoe décida d’attendre que la gamine cessa de se moucher et qu’elle se réchauffe. Elle se contenta de ces quelques mots :

« Mettez-vous vous au soleil, vous sécherez plus vite. »
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MessageSujet: Re: Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre)   Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre) EmptyLun 14 Fév - 12:48

Alors cette femme voulait vraiment me rendre service... je sentis mes épaules se détendre rien qu'en entendant la réplique de la blonde. C'était comme m'enlever un lourd cartable rempli de briques hors du dos. C'est pourquoi je n'ai pas hésité à marquer mon premier geste de gratitude en m'inclinant de là où j'étais, bien que ça ne se résuma qu'à baisser la tête plus bas que d'habitude. Ensuite je me suis avancée lentement vers cette personne qui me tendit une veste et une écharpe. J'ai donc une dernière fois renifler fortement derrière mon bras avant de prendre les vêtements secs, de mes mains tremblantes pour encore une fois remercier cette personne en m'inclinant d'avantage. Les vêtements secs contre ma poitrine, mon corps s'est penché à près de 45 degrés cette fois ci.

« Merci. »

Je ne pouvais que balbutier alors que mes mains tremblaient toujours autour des vêtements que je serrais contre moi. Mon regard, quant à lui, fuyait toujours le visage de cette personne. J'étais gênée à l'idée de voir son attitude. J'avais peur d'y lire de la pitié, de la moquerie ou je ne sais pas trop quoi. D'autant que je devais avoir l'air ridicule à continuer de trembler sans prendre l'initiative de mettre la veste immédiatement. À croire d'ailleurs que le petit vent de saison était le moteur de mes actions car, c'est quand ce dernier souffla une nouvelle fois que je me suis à nouveau inclinée pour mettre rapidement la veste sur mon dos, sans passé mes bras dans les manches. De même, en me redressant, j'ai passé l'écharpe autour de mon cou, en faisant deux tours pour bien garder ma gorge au chaud.

« Merci beaucoup »

Je me répétais mais c'était nécessaire quand j'eus pris le mouchoir qui m'était tendu. Nouveau sujet de malaise cela étant dit car, tant au Japon qu'en Corée, on ne se mouche pas en publique. Même si le publique ne se résume qu'à une personne, ce n'est pas la chose qui se fait le plus aisément.

« Excusez moi... »

J'avais l'air encore plus affligée à l'idée de me moucher face à elle. C'est pourquoi j'ai fait volte face, lentement, pour me diriger quelques pas plus loin. Mais ce n'est pas ça qui m'aura rendu plus discrète car c'était autant jouer de la trompette dans une ville déserte. C'est donc le visage empourpré par la honte que je suis revenue près de la blonde qui se contenta à m'inviter au soleil pour que je finisse de me sécher. Pas étonnant du coup, à ce que je m'incline à nouveau et que je m'exécute. C'est ainsi que je me suis retrouvée assise sur ce rocher, les jambes fléchies et mes bras autour de mes genoux. Ces genoux que je ne cessais de fixer alors que mon buste s'en allait d'avant en arrière pour résister aux frissonnements qui voulaient encore envahir mon corps.

« Je vous remercie... » commençai-je timidement « Je suis désolée de vous déranger... je... »

Encore cette panne « d'inspiration ». Sauf que cette fois ci, j'ignorais ce qu'il était judicieux de lui dire. Je me suis donc pincée les lèvres l'une contre l'autre, mordant même légèrement l'inférieure, tout en fronçant des sourcils. J'ai également profondément soupiré en me rendant compte que tout confesser aurait été mal venu. Cette femme avait déjà bien assez fait en me permettant de venir m'asseoir près d'elle alors qu'elle était occupée. C'est d'ailleurs en tentant de la regarder discrètement sur le côté que mon regard s'est posé sur son livre. « 虚栄 et préjugés ». Le premier mot m'a un peu échappé, ne connaissant pas ce kanji mais le second: il fallait avouer que je ne le connaissais que trop bien! Tant et si bien que je n'ai pu quitter le livre des yeux.

« Préjugés? » ai-je interrogé en finissant par me racler la gorge « ça ne devrait pas exister. » ai-je fini en posant mon front contre mes genoux, les yeux fermés et une nouvelle envie de pleurer.
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MessageSujet: Re: Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre)   Un peu de lecture, ça ne fait pas de mal! (Libre) EmptySam 26 Fév - 11:55

Tomoe regarda la jeune fille s'incliner plusieurs fois pour la remercier. La seconde fois, la gamine se pencha si bas que la blonde se demanda si elle n'irait pas jusqu'à toucher le bout de ses pieds avec son nez. Elle récupéra les vêtements secs que lui tendit Tomoe avec beaucoup de gêne. Quand la gamine prit le mouchoir, elle eut l'air encore plus désorientée. Elle s'excusa puis s'éloigna le temps de se moucher, la veste et l'écharpe serrées contre son semblant de poitrine. Tomoe avait oublié qu'au Japon les gens ne se mouchaient pas en public, et, d'où que l'adolescente vienne, il semblait en aller de même dans son pays d'origine, vu la gêne qui avait semblé l'inhiber. La blonde avait choisi cette hypothèse, car il était impossible que la gamine se sente mal à l'aise de se moucher parce que Tomoe était Japonaise. Avec ses cheveux clairs et sa taille élancée, la bibliothécaire ressemblait à tout sauf à une locale!

Quand la jeune fille revint vers Tomoe, celle-ci voulu lui conseiller de retirer sa chemise trempée avant d'enfiler la veste, mais comme elle semblait déjà plus qu'inconfortable de ne serait-ce que se moucher face à elle, Tomoe douta que la gamin acceptât de se déshabiller devant elle, ou même à l'abri d'un buisson. Elle laissa donc la jeune fille revenir vers elle, la veste posée sur ses épaules et l'écharpe bien serrée autour de son cou.

La gamine réitéra ses remerciements, et s'excusa de la déranger. Elle chercha ensuite ses mots, mais rien ne lui vint, malgré le sourire encourageant que Tomoe lui adressait. A vrai dire, elle fuyait tellement le regard de la blonde qu'elle avait pas du voir cette trace de soutien sur le visage de Tomoe, et finit par se taire, l'air mécontent d'elle-même.

Tomoe observa la jeune fille du coin de l'œil, qui elle-même chercher à regarder son aînée à la dérobée. A son air et son regard, Tomoe devina que la gamine assise à ses côtés venait de vivre un événement bouleversant. Elle vit alors que le regard de l'adolescente se dirigea vers son livre.

"Préjugés? Ça ne devrait exister." dit-elle tout à coup, brisant le silence qui s'était installé. L'air maussade et triste, elle cacha son visage dans ses genoux. A son allure androgyne et l'état dans lequel Tomoe l'avait trouvée, celle-ci se dit que l'adolescente devait avoir quelques notions sur la question. Elle regarda la gamine, cherchant quoi lui répondre. Elle n'avait jamais été confrontée à une jeune fille en plein mal de vivre, à part quand elle était elle-même adolescente et qu'elle et ses amies s'improvisaient psychologues d'un soir pour consoler les peines de cœurs et les disputes familiales.

"C'est vrai." se contenta-t-elle tout d'abord de dire. "Mais c'est en partie grâce à ces préjugés que l'on peut par la suite remettre en question nos jugements. Après, il ne faut pas en avoir quant à tout." répondit philosophiquement Tomoe, avant de se rendre compte que ce qu'elle venait de dire était tout simplement stupide. Se morigénant intérieurement, elle rajouta :

"Dans ce livre, les préjugés des uns et des autres tombent pour leur montrer qu'il faudrait simplement être un peu plus malin, et chercher plus loin quant aux personnes que l'on rencontre, avant de se fixer un avis définitif sur leur personnalité." Toujours aussi clair... "Mais il ne faut pas non plus avoir de préjugés quant à ceux qui en ont. Nous en avons tous." Enfin une phrase un minimum compréhensible...
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