La journée avait commencé avec un réveil plutôt dur. Et les réveils durs, Eiki commençait à les collectionner. Il y avait ceux après une soirée extrêmement bien arrosée dont il ne restait, la plus part du temps, aucun souvenir dans la mémoire du jeune homme, ceux après l'ingurgitation de toutes sortes de substances connues mais aussi inconnues qui laissaient parfois à Eiki de drôles de surprises, ceux qui suivaient les nuits particulièrement agitées avec certains partenaires, ceux encore qui témoignaient d'une nuit blanche passé à errer dans les rues, seul, à ruminer des idées noires et à faire payer tout les malheurs du monde à un pauvre passant qui n'avait rien demandé. Ce matin là pourtant, Eiki constata qu'il était resté sagement dans son lit toute la nuit et, cette constatation le fit grimacer, qu'il était toujours dans la chambre de cette école qu'il devait, en plus, partager. Tout pour plaire. Donc, si le réveil fut plutôt désastreux, ce fut parce que Eiki revenait simplement sur terre pour s'apercevoir que son arrivée à G.G n'était pas un cauchemar et qu'il avait bel et bien été envoyé dans une école pour que son beau-père est enfin la paix. Vu l'endroit où il était, le jeune homme doutait fortement que le reste de la journée soit intéressante. Le peu de personnes qu'il avait croisé méritaient toutes, à son avis, son point dans leurs figures de minets et minettes parfaites. La perspective de se retrouver avec ces personnes qui riaient et parlaient trop fort, qui étaient visiblement content d'être dans cette prison ne l'enchantait pas, mais alors pas du tout. Le seul point positif de cette journée était le temps. Il pleuvait, au plus grand bonheur de Wakami. Les gens étaient toujours moins gais et souriants quand il pleuvait et donc, ils devenaient moins pesant. En plus Eiki adorait restait des heures sous la pluie, surtout quand il était gamin et à cette époque, il espérait qu'avec un peu de chance, il attraperait une bonne grippe qui lui permettrait de rester enfermer dans sa chambre et de rater les cours avec une bonne excuse, histoire d'éviter que ses parents le frappe en apprenant son absence. Doit on dire qu'il n'a évidemment jamais eut de chance ?

L'occupation du jour fut d'arpenter les couloirs de l'école avec un sourire de petit pacha, satisfait de voir que tout le monde faisait la gueule devant la trombe d'eau qui les harcelés depuis au moins 6heure de matin. Quel régal de les voir déprimer pour une simple petite....bon d'accord, grosse pluie. Les brushings allaient être ''malheureusement'' détruits, les activités d'extérieur étaient, et c'est ''bien dommage'', annulées. Et le sourire de Wakami ne semblaient pas non plus les ravir. « - On pourrait croire que vous préparez un mauvais coup. », voilà ce que lui avait gentillement fait remarqué un surveillant avec un regard soupçonneux. Tout de suite les grands mots, alors qu'il prenait juste un malin plaisir à déambuler fièrement dans les couloirs en se délectant de l'air maussades de ses ''camarades''.

C'est en milieu d'après midi que Eiki décida de faire un tour dehors après une courte discution téléphonique entre son père et lui qui se résumait à « Oui ? », « *Eiki ? », « J'ai pas le temps. », « Attends ! Comment tu vas ? », « Je suis au bord du suicide ». Le genre de discution très enrichissante. C'était la première manifestation de sa famille depuis qu'il était arrivé à Ginkgo . Après cette fameuse discussion qui ne dura pas plus de 19secondes, il sortit des couloirs pour aller se planter dehors sous la pluie. En réalité, il avait une idée bien précise de l'endroit où il souhaitait aller et quand il arriva devant le portail, son sourire s'effaça et dans une brusque montée de colère, son pied atterrit avec force sur le métal. Heureusement, ses grosses chaussures étaient épaisses et il ne sentit pas le contre coup de cet élan de rage. Avec un regard las, Eiki regarda la pluie ruisseler sur son uniforme et ce n'est que lorsqu'il sentit l'eau commencer à dégouliner de ses cheveux sur son visage et dans sa nuque qu'il consentit à rentrer au sec.

Il traversa les couloirs, l'eau ruisselant de sa veste et de ses cheveux, sous le regard curieux d'un bon nombre d'étudiants qui scrutaient son visage, sur qui il posa un regard des plus étranges. Un oeil était emplie d'une fierté sans pareille où on pouvait admirer sans difficulté son égaux sur-dimensionné alors que l'autre restait de glace avec une lueur méprisante... et méprisable. Il faudrait probablement du temps pour que certains s'adaptent à ce visage particulier qui intriguait.

D'ordinaire, vu le temps, il aurait préféré trouvé un coin tranquille dans l'école pour broyer du noir tout seul. Seulement, il se souvint qu'il avait un fichu devoir à faire avec un camarade. Un exposé sur un truc du Japon. Bien entendu, il sut de suite où il devait aller. Il courut vers le foyer avec ces cheveux mouillés. Aedan, en train de jouer.

« Aedan, tu joues bordel! »

Attention danger, warning. Il se dirigea vers la télé et la débrancha. Et ouais, il est chiant Eiki.

« Tu me prend pour un abruti ou quoi? On a un exposé à commencer. Et c'est pour demain je te rappelle! »