Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Témoin en fuite [ Tanaki ]

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MessageSujet: Témoin en fuite [ Tanaki ]   Témoin en fuite [ Tanaki ] EmptyMer 18 Mai - 20:23

    Connaitre une vérité et l’authentifier de ses propres yeux étaient deux choses distinctes et qui n’avaient pas le même impact. Ils en avaient déjà parlé ensemble, il l’avait laissée poser les questions qu’elle voulait, lui avait répondu avec toute la sincérité et la délicatesse qu’il avait pu. Il avait toujours fait en sorte qu’elle le connaisse sans qu’elle ne pénètre une sphère trop intime, son statut de grand frère lui interdisant d’outrepasser une certaine lisière de bienséance. Cela était, plus généralement, valable pour son entourage, ce qu’il pouvait faire de sa vie privée ne regardait que lui et il savait parfaitement être discret. Il ignorait s’il pouvait se qualifier d’incube sous un masque séraphique, mais s’il pouvait encore supporter se faire prendre en flagrant délit par un individu plus ou moins lambda, l’idée même qu’il ait pu porter atteinte à la pureté virginale de sa petite sœur le rendait fou. Il avait beau savoir que la contingence n’était pas notion à être maîtrisée, il ne pouvait s’empêcher de se trouver véritablement idiot. Son péché véniel d’uranisme était déjà source de bien trop de conflits avec leur paternel et certains membres de leur famille pour qu’elle ne souille en plus ce délicat joyau si important à sa parure. Jamais, il n’accepterait de la voir éviter son regard ou être mal à l’aise en sa compagnie, jamais.

    Si seulement il n’avait pas décidé de porter un kimono aujourd’hui, il aurait pu aisément la rattraper. Mais la soierie lourde qui lui tombait sur le dos eut raison de sa vitesse habituelle, et malgré ses efforts le galbe de Tanaki ne faisait que s’éloigner de sa portée. Combien de temps allaient-ils courir ainsi ? Il ne se souvenait pas qu’elle était si rapide, c’était à se demander pourquoi elle ne courrait pas de la sorte durant les cours de sport, ce grand gaillard italien ne pourrait qu’être content. La poursuite qui avait des allures de film dramatique, moment crucial où l’héroïne découvre ne chose traumatisante chez un proche, les conduisit bien vite aux alentours du plan d’eau. Les personnes qu’ils croisèrent se retournèrent sur leur chemin, un peu comme des témoins improvisés d’une scène qu’ils ne comprenaient pas et qu’ils trouvaient bien étrange. Loin de se poser la question, Ryosuke se contentait de suivre la sylphide à qui le destin décida de rejouer un tour.

    Les causes de ses culbutes restaient un grand mystère pour l’humanité, et même pour la demoiselle elle-même. Quelles qu’elles puissent être, elle parvint à s’enchevêtrer les pieds et à terminer sa course dans l’herbe fraîche. Heureusement que le tapis d’herbacé amortit sa chute, dans le cas contraire cela n’aurait été qu’un remord de plus sur la conscience du jeune homme. Malgré tout, la voir ainsi trébucher suffit à lui soulever le cœur de frayeur, si bien qu’en dépit de la décharge qui venait de lui traverser le corps il ne s’arrêta que lorsqu’il fut enfin à sa hauteur. A son tour, il se jeta presque au sol pour la rejoindre, légèrement haletant mais surtout paniqué. Ses onyx scrutèrent de manière désordonnée l’anatomie de l’adolescente comme l’aurait fait un scanner à la recherche de la moindre écorchure.


    « Tanaki, tu n’as rien ?! » Il vérifia méticuleusement les endroits qui auraient pu souffrir d’un quelconque mal avant de lui saisir doucement l’épaule. « Calme-toi, s’il-te-plait ! »

    Il voyait bien le désarroi présent chez sa sœur qui n’avait peut-être aucune envie de conjecturer sur ce qu’elle avait vu. Loin d’être inepte, elle n’avait pas besoin d’explications sur la chose, lui-même s’était fait à l’idée qu’elle devenait petit à petit une véritable jeune femme. Pour autant, il n’avait jamais désiré lui en faire l’illustration, surtout pas en compagnie de Yahei avec lequel ses relations étaient tout sauf décentes. Il n’osait même pas imaginer s’il avait laissé son amant avoir ce à quoi il aspirait tant, et que ce petit bout de femme était entré au même instant… Les choses en auraient été beaucoup plus délicates, mais inutiles d’empirer mentalement la situation. Cette mésaventure le confortait au moins dans son idée que ses ébats luxurieux, il ne devait les avoir qu’à l’abri des regards indiscrets et dans des endroits propices à une vraie intimité. Plus jamais dans le dojo… Plus jamais lorsque sa sœur se trouvait dans un rayon d’un kilomètre de là où il était ! A l’avenir, il serait encore plus méfiant qu’il ne l’avait été, et écouterait toujours sa conscience à la place de ses envies primitives, il se le promettait.

    Mais trêve de bonnes résolutions qu’il aurait amplement le temps de retravailler, il fallait empêcher Tanaki de repartir malgré sa chute mais surtout la rassurer. La voir dans un tel état rendait Ryosuke – d’ordinaire si placide – particulièrement nerveux, ce qu’il ne serait pas apte à supporter très longtemps. Ce fut donc dans un élan d’ultime espoir qu’il l’enserra dans ses bras, tout contre lui comme s’il ne l’avait pas fait depuis d’innombrables décades.


    « Ne me fuis pas… »

    La tempe de la nymphe posée contre son torse pouvait percevoir les martèlements de son pauvre organe cardiaque en proie à l’arrêt. Ainsi emprisonnée dans l’étau fraternel, le nippon espérait que cela suffise à l’apaiser pour qu’ils puissent enfin discuter et démêler le problème… Si réel problème il y avait.
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MessageSujet: Re: Témoin en fuite [ Tanaki ]   Témoin en fuite [ Tanaki ] EmptyVen 20 Mai - 11:06

Cours ! Mais pourquoi ? Elle ne comprenait pas pourquoi elle courrait de la sorte ! Pourquoi est ce qu'elle fuyait ainsi. C'était son frère, le frère qu'elle aimait plus que tout et qui faisait partie intégrante de sa vie. Elle ne l'avait jamais fui. C'était la première fois... Tout comme c'était la première fois qu'elle avait dans son esprit la matérialisation de ce que voulait dire "aimer les hommes". Elle ne comprenait pas pourquoi elle était aussi choquée.... Elle savait ce que cela voulait dire, elle savait ce qu'aimer un homme impliquait, elle savait comment les relations intimes se faisaient, que ce soit entre hommes ou même des relations hétérosexuelles. Elle n'avait certes pas encore expérimenté et elle était certes quelque part une personne un peu pure à ce niveau là, mais elle savait parfaitement comment tout fonctionnait. Pourtant... Quand elle vit son frère ainsi...En plus de la gêne qu'elle avait ressentie, elle avait eu énormément de sentiments différents qui s'étaient mêlés dans sa tête. Et elle ne savait pas si c'était uniquement de voir son frère comme ça qui la rendait honteuse ou les sentiments qui découlaient de cette vue. C'était tellement inattendu. Elle l'avait vu...à moitié déshabillé, dans une position suggestive et entreprenante, embrassant passionnée un autre homme. Elle avait déjà une admiration sans bornes pour son frère, elle le trouvait déjà magnifique, mais là... Ce qu'elle avait ressenti était très particulier et cela la rendait complètement étrange au point qu'elle était en train de le fuir. Savoir qu'elle s'était retrouvée dans les bras plusieurs fois d'un homme, et non de son frère, car en cet instant elle ne le voyait plus comme ça. L'image dans le dojo était réellement imprégné telle une photo sur un mur devant ses yeux. Elle n'arrivait pas à s'en défaire. Il avait tellement grandi au fond... Il était en âge de ce genre de comportements. C'était normal, naturel, logique. Enfin apparemment ça ne l'était pas tellement dans sa tête encore. Et puis, elle avait franchi une certaine barrière d'intimité qu'ils avaient toujours eu, tous les deux. Oui elle lui disait tout, lui racontait beaucoup de chose, il était son grand frère, mais comme d'habitude, lui ne lui racontait pas tout du tout. Elle avait l'image d'un grand frère, à l'image qu'elle avait de son père. Un homme droit, qui respectait ce qui était sacré, les arts traditionnels nippons, qui allait reprendre la suite de son père. L'imaginer batifoler avec un homme...non ça ce n'était pas tellement des images qui avaient traversé son esprit. Maintenant, elle n'arrivait plus à s'en défaire. C'était imposé dans son esprit et elle n'arrivait pas à chasser ce moment.

Elle courrait encore et encore, telle une proie qui devait donner toutes ses forces pour échapper à son bourreau. Elle se surprenait à courir si vite et autant sans être tombée encore une seule fois. C'était plutôt rare il fallait avouer. Avec ses affaires, elle sentait celles-ci lourdes à son dos. Elle n'avait tellement pas l'habitude de courir ainsi avec en plus un poids sur les épaules. Heureusement que leur mallette n'était pas très lourde et qu'en vivant à l'école elle n'avait pas énormément de chose à prendre. Elle ne faisait attention à personne, ne voyant même pas les différentes figures qui se tournaient vers elle la voyant courir de la sorte pour échapper à son frère. Personne ne comprenait, elle la première. Mais elle savait qu'elle voulait échapper à quelque chose, fuir, ne pas devoir faire face à cette situation. Ses pensées, qui découlaient de cette vue, étaient honteuses. Elle ne voulait pas les avoir, elle ne voulait pas s'y confronter. C'était tellement...bizarre, étrange. Elle sentit sa gorge sèche et ses jambes de plus en plus lourdes. C'était assez mauvais signe généralement quand elle avait cette sensation dans ses jambes, preuve étant que quelques minutes plus tard, elle se retrouva à terre, ayant réalisé une sorte de petit vol plané la faisant s'étaler entièrement dans l'herbe douce mais un sol en dessous un rien plus dur. Son coeur était en train de s'emballer tellement elle avait couru vite et elle était particulièrement haletante. Elle n'avait aucune endurance simplement parce que même si elle suivait les cours de sport aussi bien que possible, elle n'arrivait pas à les faire convenablement donc elle n’acquérait pas une maitrise de son souffle ou même une endurance suffisante pour pouvoir être normale après une telle course. Elle était incapable de bouger pour le moment tellement sa respiration était difficile et qu'elle avait limite mal à la poitrine.

Elle se força après un instant à se redresser un peu et se tourner pour être en position assise tandis que son frère était à côté d'elle, paniqué de l'avoir vu tomber de la sorte. Ses chutes étaient toujours magistrales et beaucoup plus impressionnantes au niveau visuel qu'au niveau des blessures qu'elle se faisait. Tant mieux cela dit en passant. Elle se frotta un peu les mains l'une contre l'autre pour enlever les traces d'herbes qu'elle avait arrachées en s'affalant. Sa gorge était d'une sécheresse comme elle n'avait plus eu depuis longtemps et dans l'immédiat, elle était incapable de répondre à son frère. La tête baissée, elle n'était pas capable de le regarder, elle avait juste envie de se lever et de se remettre à courir, mais l'idée lui fut enlevée par la main posée sur son épaule et les paroles, légèrement autoritaires, lui impliquant un certain calme. Mais elle n'y arrivait pas comme ça. C'était tellement étrange... Ses joues rosies d'abord par la gêne, elles l'étaient maintenant par le vent qui avait fouetté ses joues alors qu'elle l'avait défié en courant, et petit à petit elles s'empourpraient davantage en la compagnie de son frère, tandis que toujours haletante, sa poitrine se mouvait rapidement pour essayer de récupérer un semblant de respiration. Elle essaya également de déglutir pour récupérer un peu de capacité au niveau de sa gorge. Que devait-elle faire ? Elle fixait l'herbe devant elle, l'herbe présente entre son frère et elle, sans aller trop vers son frère pour le voir le moins possible. Elle était encore en train de frotter ses mains qui n'avaient désormais plus rien, simplement pour s'occuper autant que possible. Ce fut avec une surprise immense qu'elle se sentit attirée contre son frère dans une étreinte remplie de désespoir, avec des paroles qui la touchèrent fortement. Le ...fuir ? Oui... Elle le fuyait considérablement. Lui.

Elle se sentit d'abord fortement plus honteuse encore de se retrouver tout contre ce corps qu'elle avait vu il y a peu dans une position interpellante. Mais quelque chose parvint à ses oreilles...un son qui s'acharnait violemment sur la cage thoracique de son frère. Son coeur battait la chamade comme elle ne l'avait jamais entendu avant. Son frère était très sportif, il ne se fatiguait pas autant qu'elle, ce n'était donc forcément pas la course qu'ils venaient de réaliser ensemble qui l'avait rendu dans un tel état... Son coeur battait-il à ce point là à cause de ce qu'il venait de se passer ? Parce qu'elle le fuyait ? Avait-il...peur ? Elle fut prise au dépourvu. Car par une seconde elle n'avait pensé à l'embarras que cela devait être pour son frère, qu'elle l'ait vu. Elle n'avait pensé qu'à elle, sa honte, mais son frère dans tout ça ? Ce fut suite à cette prise de conscience qu'impulsivement elle passa ses bras autour de son frère, se serrant davantage contre lui, mêlant leurs battements de coeur.

"Oni-chan !"

Oui...Elle s'en voulait d'avoir osé ne penser qu'à elle et de ne pas avoir pris conscience de la souffrance éventuelle de son frère. Elle garda ses bras si fins autour du corps musclé de son frère, s'accrochant un peu à son kimono.

"Summimasen. Je n'aurais pas du m'enfuir comme ça, oni-chan... Je... J'ai été surprise...et...Summimasen !"

Elle resta enfouie contre lui. Elle ne voulait plus être gênée comme ça. Elle ne voulait pas que ce qu'il s'était passé mette une distance entre son frère et elle. Il fallait juste qu'elle remette ce qu'elle avait vu dans la case "intimité" de son frère, la case où elle ne devait pas aller parce que justement ça le concernait lui, et uniquement lui. Certes, elle n'avait pas fait exprès de voir ce moment là entre son frère et l'autre garçon qui était également dans sa classe. Elle ne l'avait pas choisi. Mais elle se rendit doucement compte, une fois que le calme revenait lentement en elle, qu'elle ne ressentait pas que de la gêne non plus. Elle ressentait aussi une certaine culpabilité d'avoir vu ce moment qui appartenait à son frère, qu'elle n'aurait jamais du voir. Elle s'en voulait un peu d'être entrer à ce moment là. Peut-être aurait-elle du s'annoncer davantage avant d'entrer dans le dojo comme ça, peut-être qu'elle aurait du demander la permission. Mais elle avait appelé son sempai et personne ne lui avait répondu, elle en avait forcément déduit qu'il n'y avait personne, mais si elle avait insisté avant d'entrer, on lui aurait sûrement dit de ne pas entrer et elle ne serait pas entrée. Elle n'était pas le genre de personne à culpabiliser pour rien et à ne pas reconnaitre les torts aux autres, mais quand ça concernait son frère, elle avait tendance à être beaucoup moins objective. Si ça avait été quelqu'un d'autre, elle lui aurait reproché d'avoir fait ça dans un dojo, un lieu si sacré, elle ne se serait pas enfuie, elle les aurait regardé avec dégout, une fois la surprise passée. Mais là c'était son frère et la première réaction qu'elle avait eue après la surprise, ce fut la fuite. Après un instant à se calmer doucement, les yeux fermés pour mieux récupérer, la gorge moins sèche et étant moins haletante, elle se décolla un peu de son frère pour pouvoir le regarder. Elle le fit un moment avant de prendre la parole.

"Summimasen oni-chan, je ne voulais pas entrer comme ça sans prévenir. Je ne voulais pas te déranger. J'espère que tu ne m'en veux pas trop."
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MessageSujet: Re: Témoin en fuite [ Tanaki ]   Témoin en fuite [ Tanaki ] EmptyLun 23 Mai - 23:43

    Il s’accrochait à elle… Il s’agrichait comme à la corde d’or qui l’empêcherait de bannir définitivement son âme dans les limbes. La captive pourrait bien vociférer sa haine, se débattre à la mort, jamais l’étau fraternel ne se briserait, renforcé par la peur de perdre un être cher à son cœur. Ryosuke se demanda même un instant s’il n’était pas sur le point de la briser tant il avait la sensation de l’enserrer avec puissance et presque désespoir. Malgré son émoi, ses bras jugeaient d’eux-mêmes la force à utiliser pour l’étreindre au mieux, sa douceur naturelle y contribuant inconsciemment. C’était la première fois que sa petite sœur, ce délicat cristal de son trésor familial, avait une telle réaction envers lui. Jamais encore elle n’avait reculé dans leur relation, la voir ainsi désirant le fuir avait été une scène traumatisante, qui lui avait inspiré une frayeur qui l’aurait éternellement inhibé s’il la force des choses ne l’avait pas fait réagir. Sans doute sa peur avait-elle été démesurée, mais elle était proportionnelle à l’amour qu’il portait à sa sœur, et même s’il aimait Sakura et Daiki d’une affection similaire, Tanaki avait été la première dont il dut prendre soin. Leurs âges peu éloignés leur ployaient une complicité et une compréhension inusitée, de plus, réciproquement, la jeune fille avait toujours été la première à le soutenir lorsqu’il en avait eu besoin, notamment envers le despotisme paternel. L’unique hypothèse qu’elle puisse ressentir un semblant d’aversion à son égard était une notion beaucoup trop affligeante pour qu’il daigne la supporter, et jamais il ne laisserait une facétie du destin estropier leur lien. Même s’il devait implorer toutes les divinités existantes et ceux dans toutes les théologies imaginables, il le ferait jusqu’à en perdre la raison.

    La famille était une liturgie en elle-même, et si le portrait de la leur avait été éventré à plusieurs reprises par divers membres et situations – lui y compris – elle n’en restait pas moins à l’apogée de leurs dogmes. Il avait douté, pourtant, fut désillusionné pour un temps lorsqu’il ne reçut aucune réponse à son étreinte. L’avait-il si profondément heurté dans son âme virginale ? Il n’avait auparavant jamais songé aux conséquences – et encore moins à la façon de les réparer – d’une telle situation, qui était devenue bien trop anodine à ses yeux. L’épicurisme était un nectar duquel il aimait se délecter comme le plus oisif des souverains, si bien que la symbolique de l’acte s’était honteusement évanouie comme un mouvement de société, une couleuvre qu’il avait fini par avaler et digérer. Heureusement, le tiraillement dans sa poitrine put enfin s’estomper lorsqu’une frêle poigne l’enserra à son tour, et qu’enfin il eut le loisir de pouvoir respirer. Mieux logée dans le creux de ses bras, il en profita pour glisser une main derrière le crâne de la demoiselle et loger son nez dans son cou pour mieux humer sa fragrance et l’avoir près de lui. Sa réplique fut comme une patenôtre qu’il ignora totalement, préférant patienter jusqu’à ce qu’elle se calme et qu’ils puissent, ensemble, remettre de l’ordre dans cette confusion. En attendant, il vida son propre esprit pour récupérer de l’émotion qui à présent l’ankylosait, comme si tout ceci n’avait été qu’un horrible cauchemar dont il se réveillait lentement.

    Après quelques instants de mutisme significatif où seule la mélodie de la nature les entourant chantait, ce fut la plus jeune qui se manifesta à nouveau en se reculant. A contre cœur, le kendoka se rehaussa également de manière à pouvoir apercevoir son visage et plus particulièrement son regard, sans pour autant rompre le contact. Instinctivement, le dos de ses phalanges caressa l’une des joues de la nymphe dans un geste se voulant rassurant, alors qu’une frêle risette était réapparue dans un dessein similaire à son innocente blandice. Il ne fut pas surpris des propos confus de sa sœur bien qu’il n’en appuyait pas du tout l’existence. Leur éducation leur avait appris à prendre sur eux et à s’excuser même futilement plutôt qu’à accuser et reprocher. Malgré la logique qui hurlait que le seul coupable était bel et bien lui, il aurait eu une réaction similaire si les rôles avaient été inversés. Néanmoins, il ne la laisserait pas subir le poids de la culpabilité alors que ceci était la peine qu’il devait être seul à assumer. C’était à lui de montrer l’exemple, et s’il prenait cette responsabilité à cœur, il avait failli à sa tâche en ce jour et devait s’en repentir, ne serait-ce qu’au chevet de sa sœur. Son binôme d’onyx croisa celui semblable de la belle asiate, il la scruta avec toute la suavité dont il disposait, cherchant néanmoins une once de mansuétude dans son regard.


    « Ne prends pas ce rôle avec moi veux-tu… Ne t’excuses pas pour quelque chose dont tu n’es absolument pas responsable. »


    Sa risette s’agrandit et il céda à l’envie de la reprendre contre lui, simplement pour s’assurer qu’il n’était pas victime d’un mirage qu’il aurait tant espéré. Non seulement il l’avait heurtée dans sa pudeur, mais il avait également violé un lieu sacré avec une indulgence si peu exprimée qu’il en avait honte. Sa main frictionna doucement l’échine de Tanaki, avant qu’il ne prenne cette fois l’initiative de reculer pour mieux entièrement la voir. Ses yeux se posèrent sur ses rotules qui n’avaient que peu – et heureusement – souffert de sa récente chute, puis il examina minutieusement ses avant-bras qui ne furent pas en reste pour l’amortissement. Suite à cela, il s’octroya le droit d’ouvrir le petit sac de sa sœur pour en fouiller le contenu hétéroclite et finalement en extirper un mouchoir. Le nippon fit quelques pas de genoux en direction de l’eau non loin de là, se faisant par la même occasion le commentaire qu’elle avait eu de la chance de ne pas être tombée dans le lac. Il humidifia légèrement le tissu et revint auprès de sa protégée pour tamponner et nettoyer la peau souillée et quelque peu rougie – voire verdie dû à l’herbe - de la demoiselle. Ce fut avec spontanéité et plaisir qu’il s’occupa d’elle comme il l’avait toujours fait, habitué à panser ses petites blessures suite à ses maladresses répétées. Plus de peur que de mal, aucune plaie n’était présente, elle ne sentirait que quelques engourdissements désagréables en guise de corollaire. Cette instant ramena une réminiscence oubliée à Ryosuke, un évènement de leur jeunesse, cela faisait déjà longtemps. En y repensant, il ne put s’empêcher de ricaner gaiement, avant de partager son souvenir en finissant d’épousseter l’une de ses mains.

    « Tu te souviens de cette fois où on se promenait près du temple d’Otousan, tu étais petite, mais déjà ton équilibre te faisait défaut. Tu as trébuché, puis tu t’es éraflée le genou et tu t’es mise à pleurer en disant que tu avais mal. Ce jour-là, j’ai réussi à attraper un papillon et je t’ai dit que la poussière magique sur ses ailes te soignerait instantanément. » Il pivota son faciès vers elle. « A l’époque, tu t’étais relevée et était repartie en riant. Tu penses que ça marcherait encore maintenant ? »

    Le jeune homme se mit à rire de bon cœur, combien de fois avait-il fallu qu’il rivalise d’imagination pour convaincre ou distraire ses frères et sœurs. Ces derniers n’étaient maintenant plus en âge de croire aveuglément à ses sornettes, et à défaut d’inventer un subterfuge enfantin pour les réconforter, il devait à présent trouver les mots adéquats pour des explications pas toujours évidentes. S’il n’avait eu qu’à dénicher un papillon et arroser sa sœur de magie pour qu’elle en oublie ses maux, il l’aurait fait, mais les choses n’étaient pas aussi simples. Au revers de sa placidité et de l’amusement dont il faisait preuve, le doute quant à la meilleure manière de justifier sa faute, sa contrition n’était pas des plus aisées à faire. Bien que très proche de Tanaki, ils n’avaient jamais abordé que superficiellement ce genre de sujet libidineux avec lesquels il ne voulait pas la souiller. Il avait toujours secrètement espéré que cela en soit toujours ainsi, et qu’elle se contente de l’accepter sans se retrouver face à des penchants qui avaient posé tant de désaccords. En réalité, il était totalement inutile qu’il lui explique, ou réexplique, que la nature féminine ou masculine de son partenaire n’avait aucune importance. Ils avaient suffisamment survolé cette histoire d’uranisme entre eux, et il en avait bien trop entendu parler de la bouche de leurs parents. Alors, que pouvait-il réellement lui dire ? A genoux auprès d’elle, ses traits physionomiques redevenus plus sérieux, le japonais lorgna évasivement l’étendue céleste. Son phonème chaud et posé s’adressa à elle avec la seule intention d’être sincère.

    « Je suis sincèrement désolé pour ce qui s’est passé, non seulement pour l’indélicatesse de la chose mais également pour le dojo que je n’ai pas respecté. Sois sûre que ça ne se reproduira pas… » Il la regarda à nouveau. « J’espère que tu ne m’en veux pas… Je comprendrai si c’est le cas. »
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