Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Révisions [Terminé]

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Yuhei Detsuda
Élève de la 2-A

Yuhei Detsuda


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MessageSujet: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyMer 15 Juin - 17:22

Dans une salle d'étude de l'établissement, un jeune garçon laisse son stylo glisser sur le papier de son cahier à spirale. Le bruit étouffé de l'extérieur est lointain, rejeté au delà des murs de l'endroit. Inutile de dire qu'il n'est pas le bienvenu dans cette ambiance de calme laborieux. Rien ne doit venir perturber la saine concentration qui se lit dans le regard puissant de Detsuda alors qu'il raisonne. L'entreprise est sérieuse, le travail est de taille et la récompense ultime. Yuhei se doit de tendre vers l'excellence car c'est à la lumière même de cette réussite que la suite de sa carrière se poursuivra. Devenir journaliste n'était pas donné à tout le monde, c'était un milieu qui demandait des personnes ayant certaines qualités. Le jeune garçon en était parfaitement conscient. Pour lui, le monde professionnel n'était pas quelque chose de chimérique. Ce n'était pas qu'un univers ou les parents disparaissaient toute la journée pour ne revenir que le soir, plus épuisé qu'au matin. Pour lui, le travail était une réalité tout aussi palpable que celle des études. Ces dernières, il n'était sûrement pas encore près de les terminer. Néanmoins, le fait d'avoir conscience de l'objectif, ce quoi il en retournait exactement, c'était une force, une réelle motivation qui expliquait l'énergie que dégageait les iris noisettes du jeune garçon à cet instant. En matière de résultat scolaire, il se savait particulier. Son éducation avait longtemps été à la charge de ses parents. Il avait du rentrer dans l'établissement par un concours lui permettant de montrer pâte blanche et de revendiquer le niveau qui était le sien. Ce dernier était néanmoins loin d'être homogène. S'il avait de grandes facilités dans de nombreux domaines comme les sciences sociales et l'art, il accusait de lourds retards en mathématique et devait toujours travailler d'arrache-pied pour réussir en sciences. Les formules, les équations, les inconnues, les dérivées et toutes ces choses si abstraites glissaient sur lui. Il ne parvenait que très difficilement à les appliquer, les mélangeaient très souvent entre elles et finissaient souvent par les oublier complétement après quelques jours. Sa mémoire était totalement récalcitrante à ce sujet, sans que le jeune garçon puisse bien savoir pourquoi. Son expression évoluait légèrement au cours de ses révisions, il passait d'un sourire léger à une attitude concentré, passant par un air carrément bûcheur avant de céder à l'exaspération avec un long soupir. C'est ce dernier qui ponctua son long silence alors qu'il se levait de sa chaise pour prendre le livre dans les mains et commencer à lire l’énoncé d'une loi de physique à haute voix, plusieurs fois avec un ton frustré. C'était une technique qu'il avait vite développé. En effet, sa mémoire s'arrangeait davantage avec le son qu'avec les images. Comprenez qu'il se rappelait bien plus facilement de la voix de son professeur lui énonçant les articles de la constitution japonaise que l'image même de cette constitution. Voilà pourquoi dans sa vie, parler était aussi important. Cet acte, à ses yeux, était celui qui gravait véritablement un souvenir dans son esprit, lui donnait un réel éclat, une réelle valeur. Heureusement, il lui semblait être seul dans la salle alors qu'il déambulait ainsi, le livre à la main et qu'il répétait comme l'on répète une pièce de théâtre, les quelques équations qui devaient lui permettre de réussir son épreuve de physique. Un instant, il s'arrêta et fourra sa main dans la poche de pantalon pour saisir son portable et y lire l'heure. Il était encore un peu tôt. Il avait prit la liberté d'envoyer un message à tous ceux dont il avait le numéro pour proposer une petit séance de révision à plusieurs. Il avait invité ces derniers à inviter leurs propres amis pour ainsi favorisés les rencontre autour d'une saine séance de travail. Pour l'instant, il n'y avait encore personne d'arrivé mais peu importait. Detsuda était tout à fait conscient que plus de gens il y aurait et moins sans doute de travail serait effectué. Alors, il reprit sa déambulation dans la pièce en lisant le livre. Sa silhouette élancé laissait son ombre trainer sur le sol de la salle alors qu'à travers une les fenêtres, le soleil éclairait une belle journée de juillet, ni trop chaude, ni trop sèche.


Dernière édition par Yuhei Detsuda le Ven 23 Sep - 20:53, édité 1 fois
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Nagisa Chikage
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyDim 19 Juin - 15:41

Tout commença il y a moins de vingt-quatre heures. Alors que la cloche venait de retentir, amenant avec elle, le tumulte des interclasses. Dans tout ce brouhaha, une annonce faisait son petit bonhomme de chemin entre les élèves de première A : Detsuda sempai, de deuxième année, organisait une séance d'études. *Certes, c'est bien : mais c'est qui ?* je n'eus même pas le temps de me poser plus avant la question que d'autres l’énoncèrent à haute voix et que la déclaration fut suivie d'une multitude de ragots me permettant de mettre un visage sur ce nom. À en croire tout le monde, il serait multimilliardaire, de sang arabe, et j'en passe. En ce qui me concerne, tout ce que j'en savais c'était qu'il était membre du club de journalisme – ce qu'une de mes camarades de classe confirma. Pour le reste, je n'ai jamais eu d'autre conversation que d'éventuels « bonjour » dans les couloirs, et encore... alors savoir si toutes les rumeurs le concernant étaient vraies : ce n'était pas de si tôt que je le saurais. Quoique, dans ce cas précis : peut-être. En effet, quand tout le monde eut mis un visage sur ce nom, l'annonce reprit le pas. Ce sempai avait dans l'idée de revoir – entre autres – les matières les plus tordues, les plus inhumaines, les plus exécrables qui soit : les sciences et les maths.

Mais attention ! Je n'avais pas décidé de m'y rendre pour connaître le fin mot de l'histoire ! Qu'il soit Arabe, Américain ou même un Extra-terrestre, ça m'était complètement égal. Je savais juste que j'avais d'énormes lacunes dans ces matières et que des révisions en compagnie de sempais seraient les bienvenues en cette période d'examens. C'est pourquoi je me retrouvai là, devant la porte de la salle d'études. La main sur la poignée et l'autre bras tenant fermement mes bouquins contre ma poitrine, je prenais une profonde inspiration. Ma timidité avait décidé de pointer le bout de son nez et je stressais à l'idée de voir bons nombres de personnes que je ne connaissais pas. Des gens qui découvriraient à quel point j'avais du boulot à fournir pour rattraper mon retard. Alors, dans le doute, j'ai posé mon oreille contre le bois froid de la porte. Contrairement à la vie active de l'extérieur, une quiétude immense émanait de la pièce. De l'autre côté de ces quelques centimètres qui me séparaient de la salle, je pouvais entendre le silence rompu par une voix presque théâtrale. Hélas, en y prêtant plus attention, ce n'était ni du Shakespeare, ni Molière, ni aucun auteur connu dans le domaine du divertissement. Les tirades que je pouvais entendre auraient plus volontiers été inspirées par Archimède, Pierre et Marie Curie ainsi que Isaac Newton.

Ainsi, il y avait déjà quelqu'un. Certainement deux ou plus d'ailleurs, sans quoi personne ne lirait à voix haute, si ? Non ! Dans mon esprit, il y avait immanquablement plusieurs personnes déjà présentes, des gens qui allaient me dévisager de la tête aux pieds quand j'entrerais. Des étudiants qui m'intimidaient avant même de les avoir vu. Qui me troublaient suffisamment pour que je décolle mon oreille et m'apprête à faire demi-tour. Ce que je fis à raison de trois pas. Trois petites enjambées m'éloignant de cette porte et de cette salle. Trois pas qui furent suivis par un arrêt. Les yeux baissés, une canine sur ma lèvre inférieure : j'hésitais...

*Non mais qu'est-ce que tu fais Nagisa ? Tu sais que t'en as besoin de ces révisions... sans quoi, t'es bonne pour bûcher tout l'été au lieu de t'amuser* « Allez, ça suffit maintenant ! »

Sur ce ton sec à ma propre encontre, j'ai à nouveau fait demi-tour et j'ai refait ces trois pas de façon déterminée. Ce qui ne fut pas le cas de la poignée de porte que j'actionnai en tremblant. En l'espace de trois pas, ma crainte avait refait surface et elle pouvait se lire sur mon visage quand j'ai fini dans l'encadrement de la porte.

« euh... » commençais-je alors que mes joues s'enflammèrent « excusez-moi de vous déranger. C'est bien ici pour les révisions? »

Un peu plus hardie, mais toujours tremblante, je suis entrée à l'intérieur de la pièce pour me coller aussi vite à la porte que je venais de refermer dans mon dos, la main à nouveau sur la poignée. L'autre serrait encore et toujours mes cahiers contre mon torse, comme s'ils étaient la chose la plus précieuse au monde. Comme si je devais tout faire pour éviter de les perdre alors qu'en réalité, j'étais tout simplement tétanisée d'être face à face au brun.

« Tu es bien Detsuda sempai ? » ai-je bredouillé en me décollant très lentement de la porte pour rejoindre la table. « Il n'y a personne d'autre ? » ai-je conclu en laissant mon visage rouge pivoine aller de droite à gauche pour chercher tout autre personne alors que j'arrivai enfin à la table pour y déposer mes cours.
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Yuhei Detsuda
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyDim 19 Juin - 17:56

Detsuda s'était arrêté en pleine tirade. Son visage s'était tourné vers la porte alors qu'il se trouvait de profil par rapport à elle. Figé dans un instantanéité de surprise, il déposa son regard naturellement noisette et fut un instant étonné d'y rencontrer un vis à vis à la teinte similaire. Voilà qui n'était pas forcément banale au Japon, du moins, lui avait-il paru jusqu'à maintenant. Un instant, il crut reconnaître une jeune fille qu'il avait rencontré il y a quelques semaines.

" Fuji..."

Mais ses paupières battirent alors qu'il se rendait compte que cette personne était légèrement différente. Un sourire accueillant finit par naître sur son visage. Chaleureux et enthousiaste à l'idée de ne plus être seul à travailler, il acquiesça vivement à la question de la jeune fille.

" Nous sommes maintenant deux. "

Refermant le livre qu'il tenait pour le reposer sur la table, il se déplaça pour s'approche de l'inconnue. S'arrêtant à trois pas de cette dernière, le jeune garçon s'inclina, les bras le long du corps.

"Je me nomme bien Detsuda Yuhei. Enchanté de vous rencontrer."

Se redressant, il permit à son interlocutrice de lire tout le décalage qu'il exprimait entre ses manières japonaises et son expression si particulière. Son regard pétillait d'une douce lueur un peu trop vaillante pour un habitant de l'archipel. Son sourire était emprunt d'une fierté et d'un charme, tout à fait exotique. Pourtant, de son physique, rien n'émanait d'étranger. sa taille, son poids, sa carrure, ses traits, rien ne sortait véritablement des canons globaux d'un nippon moyen.
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Nagisa Chikage
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyDim 19 Juin - 21:06

Une paranoïaque aurait imaginé le pire en découvrant être seulement à deux dans cette grande pièce silencieuse. Elle aurait tremblé, blêmit, reculé, ... or moi, je suis restée les mains posées sur mes bouquins tandis que l'adolescent me saluait de façon peut-être un peu trop formelle. C'est pourquoi mes yeux n'ont pu s'empêcher de suivre le mouvement de son buste puis restés grands ouverts quand il s'est présenté. Même ma bouche n'était pas loin de s'entrouvrir. Il faut dire que ce n'est pas tout les jours qu'on tombe face à face avec un garçon comme lui. Aussi loin que je me souvienne, je ne pense pas avoir jamais côtoyer d'étrangers de ma vie. Quoique : peut-être bien d'autres asiatiques et éventuellement un occidental ou deux, venus visiter Osaka. Dès lors, je n'avais pas beaucoup de points de comparaison. Les manières de ce sempai me donnaient un sentiment assez étrange : le voir si formel, si japonais et pourtant si... différent. C'était peut-être vrai du coup, qu'il soit de sang arabe. Bien qu'à le dévisager comme je le faisais sans m'en rendre compte, je l'aurai plutôt dit Coréen. Allez savoir pourquoi d'ailleurs.

« Mais c'est un nom japonais quand même »

Tout comme je me demande encore pourquoi cette phrase est sortie subitement de ma bouche. Pas étonnant que mes mains quittent mes cahiers pour mes lèvres à la vitesse de la lumière. Sait-on jamais qu'une autre ânerie en sorte à nouveau... en attendant d'en être sûre – et que mon visage reprenne une teinte moins écarlate – elles sont restées là. L'espace de quelques secondes, une minute tout au plus. Ensuite, j'ai osé dégager ma bouche pour reprendre la parole à mi-voix.

« Désolée, c'est sorti tout seul... je... » *n'en rajoute pas Nagisa !!* « enchantée également, moi c'est Chikage Nagisa » ai-je fini dans un débit trop rapide et un ton un peu plus haut que la normale avant de m'incliner – à la limite du pliage en deux.

*Idiote, idiote, idiote... comment peut-on être si idiote ? Bon, allez, respire, redresse toi et fais comme si de rien était.* Obéissante, j'ai tenté de faire ce que mon subconscient me dictait. J'ai donc inspiré profondément, souffler puis je me suis redressée avec un petit sourire timide aux lèvres. Par contre, faire partir le feu de mes joues, c'était encore trop tôt, j'étais encore trop intimidée. Tellement que mes doigts qui s'étaient alignées contre mes jambes en saluant Yuhei, se sont machinalement mis à se battre les uns contre les autres à hauteur de mon nombril – la main gauche vs. la main droite.

« Detsuda sempai, tu attends beaucoup d'autres personnes ? Tu n'es pas fâché que je sois venue au moins ? J'ai entendu parlé de cette séance de révision et je suis venue sans même te connaître. Enfin pas personnellement je veux dire... Tu révisais bien de la physique à l'instant, non ? J'ai horreur de la physique ! Des sciences en général d'ailleurs. Je ne sais pas pourquoi, ça ne veut absolument pas rentrer. J'ai beau étudié comme une forcenée, la seconde d'après, j'ai tout oublié. Ou alors c'est tout embrouillé. Je confonds une loi avec une autre... ou j'en créé de nouvelles qui ne veulent rien dire. Einstein se retournerait dans sa tombe en sachant que son E égale... je ne sais déjà plus quoi, tu vois ? C'est honteux... C'est comme les maths, c'est... »

*stop, stop, stop ! S'il a réussi à suivre ce que tu viens de débiter à la vitesse de l'éclair, je lui paie des cerises en plein hiver !* J'avais recommencé ! Je venais de commencer une conversation somme toute assez banale, sur un ton intimidé mais régulier pour finalement reprendre le TGV verbal à ne plus pouvoir m'arrêter jusqu'à ce que ma bouche s'assèche et me fasse me rendre compte que j'en avais trop dit « pour ne rien dire ». Mes doigts agités se sont alors à nouveau arrêté pour se mettre devant ma bouche, la frôlant à peine contrairement à la première fois où ils s'étaient littéralement plaqués dessus.

« Encore désolée, je parle trop, je sais... » finis-je en baissant les yeux plus que ce n'était déjà le cas.
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyJeu 30 Juin - 16:42

(Je te demande pardon pour ce long laps de temps dans ma réponse, j'attends d'autres participants.)

Detsuda cligna légèrement des paupières quand les premiers mots sortirent de la bouche de la jeune fille qui lui faisait face. Le rouge qui naquit sur les joues de cette dernière ne fit qu'augmenter la perplexité de Yuhei. Il devait l'avouer, il ne comprenait pas trop mais comme souvent, il trouvait en cette gêne apparente un spectacle délicieux qui lui inspira intuitivement un sourire charmant. Ainsi donc, elle s'appelait Chikage Nagisa, cela le ramenait une nouvelle fois à l'esprit une autre Nagisa qu'il avait rencontré il y a quelques semaines de cela. Son esprit n'eut pas le temps de se perdre en quelques souvenirs agréables qu'elle élevait de nouveau la voix. Les propos qu'elle teint alors, il aurait voulu les interrompre. Dans le ton de son interlocutrice, il pouvait sentir le débit s'accélérer crescendo et il était lui-même déjà perdu dès la première question. Le jeune garçon n'était pas dupe, il ressentait la gêne et la timidité de celle qui lui faisait face. Mais comme à son habitude, cela n'allait en rien entamer sa propre spontanéité. Voilà pourquoi, brisant sans vergogne toute la belle éducation japonaise qui l'avait mené jusqu'à là, il porta sa main au bout du menton de la jeune fille pour retrouver son regard du sien. Ses yeux communiquant une douce bienveillance, ses lèvres se fendirent d'un sourire détendu et avenant.

- On ne parle jamais assez, Chikage.

Faisant glisser sa main pour la ramener à son coté, il tourna son visage vers la table et invita du geste la jeune élève à prendre place. Il continua à parler comme pour mieux exprimer son propos tout en s'installant à son tour.

- La parole est toujours un enseignement, que cela soit pour celui qui l'écoute ou celui qui l'exprime. C'est pour cela que je lisais à haute voix.

Il reprit le livre qu'il tenait et l'ouvrit à une page pour la montrer à Nagisa.

- Mon avis que tu connais très bien ces formules, qu'elles doivent être inscrite dans ton esprit, quelque part mais que tu n'as pas été jusqu'au bout de l'apprentissage. Car, en vérité, ce que les professeurs nous demandent, ce n'est pas simplement de savoir mais c'est d'être capable d'expliquer et d'utiliser ce savoir à travers les exercices qu'ils vont te proposer. En vérité, tu n'apprends pas pour apprendre. Tu apprends pour passer une épreuve. Donc, quand tu apprends une formule, tu dois l'apprendre dans le but de la réutiliser. Sinon, tu ne l'as retrouveras pas lorsque tu en auras besoin. Néanmoins pour apprendre, il faut déjà comprendre. Et de cela, nous pouvons déjà en parler tous les deux.

Ses mots furent ponctués par un nouveau sourire, comme une invite à commencer le travail ensemble dans une bonne et saine énergie.
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Nagisa Chikage
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyMar 12 Juil - 22:16

Voulait-il ma mort imminente ? Ne voyait-il pas que j'étais extrêmement gênée d'être en sa présence ? Plus il exprimait de l'aisance face à moi, plus je perdais mes moyens. Ce qui s'accentua quand je sentis ses doigts sur mon menton afin que nos regards se croisent. Et pour se croiser, ils se croisèrent vu que mes yeux étaient grands ouverts, clignotants face à la douceur et la paix émanant des traits de mon interlocuteur. Je sais pertinemment qu'il faisait cela pour me détendre mais c'eut malheureusement l'effet inverse. Je profitai, dès lors, que ses doigts partent de mon visage pour le baisser à nouveau, sans attendre. Était-ce une habitude dans les pays arabes que de tripoter le visage des gens ? Ou était-ce juste moi qui venait d'une autre époque et qui se troublait pour ce qui semblait être un détail pour celui qui s'installa à la table comme si de rien n'était ?

Toutefois, bien que mon mal-être persistait, je suivis son geste de la main et m'installa sans oser lever les yeux. J'aurais pu décrire avec précision le motif qui se dessinait sur mes chaussons de classe si on m'en avait posé la question. De même pour le nombre de plis de ma jupe, etc. Pourtant, le ton calme et apaisant que prenait ce sempai me calma. Je ne saurais encore dire pourquoi mais, alors que son geste à l'encontre de mon visage m'avait mis dans le désarroi le plus total, l'écouter parler de façon éducative comme il le faisait m'assura que je pouvais à nouveau regarder ce dernier sans crainte de rougir à nouveau. Mais à peine eu-je relevé les yeux que je suivis ses mains me montrant la page d'un bouquin. En y prêtant plus attention, il s'agissait justement de formules incompréhensibles, qui déclenchèrent machinalement un froncement de sourcils sur mon visage.

À choisir, je préférais encore regarder son visage troublant que cette page indéchiffrable. D'autant qu'il commença à tenir des propos qui m'échappèrent assez. Dès lors, sans défroncer mes sourcils, je dévisageais ce garçon qui m'expliquait la véritable utilité d'étudier des formules de physique. Même mes doigts, qui s'étaient agités sur le rebords de ma jupe, cessèrent leur activité pour laisser à mon cerveau tout le loisir de se concentrer uniquement sur les propos de Yuhei. Je peux avouer que je n'ai pas tout compris de prime abord, je dû, pour se faire, baisser à nouveau la tête pour me répéter les termes qu'il venait d'employer.

« Tu veux dire que je sais qu'il s'agit de formules scientifiques » dis-je enfin en désignant la page avec mon index « mais que j'ai besoin de les comprendre pour les connaître ? »

Je m'accoudai alors à la table et posa ma joue sur la paume d'une de mes mains. Mon visage prit une expression songeuse tout en posant mon regard au loin. Je ne me figurais pas vraiment bien comment on pouvait comprendre une formule physique.

« N'empêche, c'est quand même du chi... du latin pour moi. Comment comprendre quelque-chose d'aussi tordu ? Pour moi, ce sont juste des chiffres et des lettres qui s'entremêlent dans un calcul sans fin et qui ne rime à pas grand chose si ce n'est me donner la migraine. » avançais-je sur un ton des plus mornes pour poursuivre avec un peu plus d'entrain.

« Par exemple... je peux ? » soufflais-je en désignant l'ouvrage que tenait Destuda sempai.

Une fois entre mes mains, je le feuilletais jusqu'à trouver la formule que je cherchais et que je lui montrai.

« Si on reprend Einstein ici, tu vois... j'ai beau le lire et le relire, je ne comprends strictement rien !! » puis, après une courte pause « Oh pardon »

Ma hargne à l'encontre des sciences m'avait amenée à m'emporter plus qu'il ne fallait. C'est pourquoi je baissai à nouveau le regard tout en glissant légèrement le bouquin vers Yuhei. M'empourprant à nouveau d'avoir oublié que je m'adressais à un sempai, j'avais faiblement bredouillé mon pardon.

« Je ne peux vraiment pas rester calme avec la physique » conclus-je en me grattant le haut du crâne d'une main, tandis que l'autre torturait à nouveau les plis de ma jupe que je fixais.



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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyLun 18 Juil - 9:55

Detsuda s'étonna de l'emportement de Chikage. La jeune fille offrait plutôt des abords calmes et réservés. Reprenant son sourire chaleureux, il se leva pour se mettre derrière Nagisa. De sorte à voir ce qu'ils regardaient tous deux en même temps. Geste spontané qui l'amena à une certaine proximité avec elle. Et même si le garçon n'y pensa pas. Le parfum de Chikage vint chatouiller son nez, embaumer son esprit et troubler son cœur.

- Il faut que tu prennes chacun des composants présents dans l'équation. Tu lis leurs définitions, tu essayes de comprendre à quoi cela peut correspondre en l'affiliant à une idée clef, une représentation mentale qui surgira dans ton esprit à l'instant ou tu verras cette équation et te permettra ainsi de la reconnaitre rapidement.

Il posa l'une de ses mains sur le dossier de la chaise de Nagisa alors qu'il pointait de l'autre un premier exemple.

- Le "E" représente l'énergie. En Physique, l'énergie, c'est la capacité d'un système à changer son état, à entrer en mouvement, à produire un travail, de la chaleur et/ou de la lumière. Il se trouve que dans cette équation, Einstein veut démontrer que l'énergie est égale à "m", soit la masse de l'objet par "c" au carré. C'est sans doute le "c" au carré qui est le plus abstrait. Le "c" représente la vitesse de la lumière dans le vide. Il faut savoir qu'elle est constante. Et c'est là que tu dois faire confiance à Einstein qui te dit que l'énergie est égale à la masse d'un objet multiplié par le carré de la vitesse de la lumière.

Yuhei parlait d'un ton lent ce qui le rendait assez didactique mais qui démontrait que lui aussi réfléchissait à mesure qu'il parlait. Cela se voyait aussi dans son regard particulièrement concentré sur l'ouvrage qu'il ne quitta qu'à la fin de la dernière phrase pour offrir un grand sourire à Chikage.

- Mais maintenant, pour qu'apprendre cela est un sens, il faut prendre du recul et voir ce que veut dire cette formule. E=mc² veut dire qu'on peut calculer l'énergie de chaque chose à partir de sa masse. On peut donc prévoir à partir de cette donnée, l'énergie dont dispose un objet. Cette équation a servit et sert encore dans le développement de l'énergie nucléaire. Et cela a permit aux scientifiques d'expliquer comment fonctionne le soleil et les autres étoiles dans l'univers. C'est fascinant, non?
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Nagisa Chikage
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Nagisa Chikage


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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptySam 6 Aoû - 13:42

Aucune réaction sur mon emportement. Visiblement, il avait décidé de ne plus se formaliser de ce détail. C'était évident que je n'aimais pas les sciences. Par contre, dire que de mon côté, il n'y eut aucune réaction aurait été mensonger ! Alors que j'avais toujours les yeux rivés sur les plis de ma jupe, alors que je tripotais celle-ci – certes avec moins de nervosité – voilà que j'entendis sa chaise racler le sol et que l'ombre du jeune homme s'étendit sur moi avant même que je puisse relever le nez. Plus encore que cette passable obscurité provoquée par son corps derrière moi, je pus sentir sa présence près de mon dos quand il reprit l'initiative de m'expliquer les termes d'Einstein. Il ne faisait donc pas QUE passer, il avait entrepris de m'achever en venant m'expliquer la théorie du physicien, là. C'est pourquoi, instinctivement, j'ai un peu plus penché la tête en avant quand je sentis son torse se rapprocher au fur et à mesure que son bras se tendait vers les pages du bouquin. Ainsi, je pouvais éviter tout contact un peu trop perturbant à mon goût sans pour autant pouvoir réduire cette sensation de son corps un peu trop près du mien.

Dire si j'ai failli passer de vie à trépas à cause du célèbre E=MC² ou de sa présence trop proche, je ne peux le dire. Mais il était évident – me semble-t-il – qu'un fantôme aurait exprimé plus de vie que moi. En quelques secondes, mon cœur avait prit une cadence effrénée, mes mains s'étaient immobilisées sur le rebord de ma jupe, froissant celle-ci par la même occasion tant mes doigts étaient crispés et mes yeux, tels deux billes de loto, ne quittèrent pas le manuel. J'étais juste là, pétrifiée par la situation : deux jeunes gens seuls en salle d'études – un garçon et une fille qui plus est – dans une proximité pas très conseillée. Être dans cette position avec un professeur, ma foi, c'est envisageable mais entre élèves qui étaient de parfaits inconnus quelques minutes plus tôt... c'était plus que ce que mon petit cœur pouvait supporter. Pourtant je restais stoïquement immobile à écouter – sans réellement entendre – ce que ce sempai me racontait sur *[...] l'énergie, c'est la capacité à [...] démontrer que l'énergie est égale [...] au carré qui est plus abstrait.[...]Et c'est là que tu dois me faire confiance [...]*.

Oui, moi j'ai entendu 'me faire confiance' et non pas 'faire confiance à Einstein'. Il faut dire que j'ai zappé relativement beaucoup de passages de son cours. Mais cette dernière réplique, déformée par mon subconscient, trahit encore une fois mon anxiété. Une fois que je l'eus entendue, j'ai pivoté mon visage sur le côté pour regarder mon interlocuteur en biais, une expression de surprise sur le visage. À vrai dire, une interrogation brûlait mes lèvres entrouvertes mais ne réussit pas à sortir. Tout au plus un petit « Euh... » émana sans vraiment beaucoup de sonorité. *Comment ce garçon peut-il être si... si...* même en pensée, les mots ne me venaient pas alors que j'étais stupéfaite par son sourire plein de chaleur à mon encontre. Ce sourire qui m'empêchait de regarder Yuhei plus de quelques secondes. Replongeant mon visage dans l'observation de ma pauvre jupe toute froissée à son bord supérieur, je fus soulagée, en quelques sortes, qu'il reprenne la parole. Detsuda sempai parlait encore de physique, ce qui était mieux que la suite supposée de son histoire de 'lui faire confiance'. Ça me donnait un peu de répit pour mettre de l'ordre dans ce qui venait de se passer dans la réalité et dans ma tête.

Autant dire que je n'ai rien suivi de ce qu'il raconta après ça. J'étais perdue dans mes pensées à savoir si c'était normal d'agir comme il le faisait. Si ce n'était pas moi, au contraire, qui était trop timide – voire coincée – pour être gênée par sa façon de faire. Me mordillant la lèvre inférieure avec une canine, j'en arrivai à la conclusion que je n'avais aucune réponse tandis que ce sempai me demandait si ce n'était pas fascinant.

« Que... quoi ? Pardon... je t'avoue que je n'ai pas tout suivi...*

Je tressaillis tout en bredouillant quand je revins à la réalité, pivotant instinctivement sur ma chaise de sorte de me sentir moins emprisonnée par les mains de Yuhei – l'une sur le dossier de ma chaise et l'autre sur la table. Pou être honnête d'ailleurs, c'était une position assez inconfortable du fait que j'avais une fesse dans le vide... C'est d'ailleurs à cet instant – et aussi du fait que je n'osais à nouveau pas le regarder dans les yeux – que j'ai su avec certitude que sérieusement, ce garçon me mettait mal à l'aise à agir de la sorte. Dès lors, prenant une profonde inspiration, j'entrepris de lui en faire part du mieux que je pus sans le vexer et assez clairement pour qu'il entende chacun de mes mots.

« Excuse moi. C'est juste que je n'ai pas l'habitude de... »

Autant mon intention était bonne pour être enfin à l'aise l'un comme l'autre lors de cette étude, autant les mots me firent défaut. À tel point que mon regard me donna un coup de pouce en insistant une première fois sur sa main sur le dossier de ma chaise et la fois d'après sur Yuhei en lui-même pour ensuite se poser sur le sol. Puis, ce fut avec les joues à nouveau en feu que je tentai de poursuivre en accrochant malheureusement quelques mots.

« Comment dire ? Ça... ça me met mal à l'aise d'avoir quel... quelqu'un de si près. C'est... c'est peut-être moi mais je... ça me met mal à l'aise. » « Ne crois pas que c'est à cause de toi hein ! » rétorquais-je ensuite avec vigueur tout en relevant une faction de seconde mes yeux dans les siens « C'est juste que... enfin tu vois quoi ?! C'est gênant... » bredouillais-je enfin pour conclure, les yeux à nouveau au sol et les joues rouges.


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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptySam 6 Aoû - 16:04

Detsuda marqua un nouvel instant d'étonnement. Mais il fut aussi fugitif que le précédent. Le jeune garçon fit un pas en arrière, délaissant le dossier de la chaise de sa main et quittant l'appuie de la table de l'autre de sorte à ce que sa silhouette de s'affaisse plus tant sur Chikage. Puis, il plia ses genoux comme pour s'accroupir à la manière d'un lémurien et ainsi retrouver le regard de son interlocutrice.

- Évidemment que ce n'est pas à cause de moi. Ni de toi non plus d'ailleurs, Chikage.

Cette phrase était prononcé d'un timbre léger et sincère. Il n'y avait aucun doute possible. Le jeune garçon le pensait vraiment. Après tout, lui n'avait rien fait de mal, elle non plus. Il serra doucement les bras sur ses genoux. Le sourire rieur qui gagna son visage alors qu'il pencha légèrement la tête sur le côté renforça la portée de ses dires.

- Tous ce qu'on ressent là. C'est normal.

Ajouta-t-il d'un air entendu, son regard noisette s'évada un instant avant de revenir caresser celui de Nagisa.

- Après tout, on est deux élèves, un garçon et une fille, on se connait à peine et on est seul. Alors, c'est un peu intimidant.

Comme à son habitude, il donnait vie à ses pensées par la seule manière qui soit, la parole. C'était sa manière la plus efficace de s'en libérer. Ainsi, il exprimait tout haut ce que la jeune fille avait eut le courage de commencer à dire avec davantage d'hésitations et non moins de mérite.

- Maintenant qu'on a partagé cette gêne naturelle. Qu'on sait qu'aucun des deux ne l'impute à l'autre. Je pense qu'on peut se faire confiance pour ne pas se heurter, n'est-ce-pas?

Conclusion simple à ses yeux, à partir de l'instant ou le problème était exprimé, il allait très certainement finir par s'envoler et disparaître. Aux yeux du jeune garçon, il ne pouvait pas en être autrement. Les deux êtres s'étaient entendus sur la conscience réciproque de l'autre. Et même si Yuhei ne l'avait pas vraiment intellectualisé autant. C'était ainsi que son coeur le ressentait spontanément. Voilà pourquoi ses grandes iris noisettes pétillantes de vie ne lâchaient pas celles de son interlocutrice. Son sourire s'était agrandit jusqu'à ressembler à cette expression charmante et charmeuse qui était à la fois exotique et lui appartenait à lui seul. C'était là Yuhei dans sa plus sincère expression.
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyMer 31 Aoû - 12:33

Quel soulagement de voir ce garçon si compréhensif. J'avais peur qu'il n'aie un brin de moquerie par la suite. Ce qui aurait pu être normal compte tenu qu'un geste visiblement anodin en occident, me mettait mal à l'aise. Mais il n'en fit rien. Au contraire, à mon grand étonnement, je croisai à nouveau son regard quand il s’accroupit devant moi. À cet instant précis, je me sentais comme une petite fille qui venait de casser son jouet par inadvertance. Une fillette qui entendait les mots de réconfort dont elle avait besoin. C'est pourquoi je parvins à esquisser un petit sourire en écoutant Detsuda sempai parler.

Mais alors que je le regardai et l'écoutai, je sentis le tremblement d'un rire nerveux gagner ma gorge. Un fin son que je tâchai d'étouffer en mettant mon poing devant mes lèvres. Mais, était-ce le stress ou le soulagement, quoiqu'il en soit, il était impossible de calmer ce nouvel effet. Ainsi deux petits éclats moururent à nouveau contre le revers de ma main toujours sur ma bouche. Puis encore un. Je dû même fermer les yeux et détourner le visage pour tenter de me reprendre.

Bien que ce ne fut pas un grand fou rire, je ne pouvais pas retenir ces petits gloussements qui s'emparaient de moi dès que je reposais les yeux sur mon interlocuteur installé devant moi.

« Désolée... c'est juste que tu parles un peu comme... un philosophe. » parvins-je à marmonner à mi-voix. « Si je n'avais pas Detsuda sempai sous les yeux, je pourrais croire que tu es beaucoup... beaucoup plus âgé. À vrai dire, tu me fais un peu pensé à l'animé – détective Conan – cet adulte piégé dans un corps d'enfant. Tu es sûre que tu as... » levant les yeux au ciel et tapotant mes lèvres du bout de mon index, je réfléchis à l'âge que pourrait avoir cet étudiant. Puis reposant mon regard sur lui « 17-18 ans ? ».

En le regardant à nouveau, évitant malgré tout son regard qui pouvait me rappeler que j'outrepassais les limites de ma timidité, je détaillai sa posture qui n'avait rien d'adulte. Sa bouille lumineuse, son attitude parfois enfantine se mêlait étrangement à sa façon de parler, si éducative, posée et pleine de cette sorte d’intelligence que j'imaginais mal chez un étudiant.

Sans m'en rendre compte, je me sentais déjà plus à l'aise. Comme quoi le fait de confesser mon mal-être fut bénéfique. Bien que je ne pouvais pas encore agir comme si nous étions amis, cette barrière d'appréhension était tombée. Ainsi, je pouvais éviter de redevenir écarlate sans pour autant rendre la couleur d'origine à mes joues, ni le calme à mes doigts toujours un peu crispés. Mais j'étais assez à mon aise pour entreprendre cette conversation dans le calme et la sérénité.
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyMer 7 Sep - 15:51

Detsuda garda son sourire même si ses paupières trahirent son étonnement en papillonnant précipitamment. De toute évidence, l’idée qu’un comportement puisse correspondre à un âge ne lui était pas familière. Cela expliqua sans doute la teneur même de sa réponse.

- Je ne sais pas vraiment si quelqu’un de plus âgé tiendrait des propos comme les miens. Mon avis que non puisque nous serions deux personnes différentes de toute façon.

Il pensait à haute voix et cela s’entendait dans cette dernière car il ne paraissait pas vraiment prendre Chikage à partie. Son regard s’évadait d’ailleurs un instant sur le décorum qui entourait les deux élèves avant de revenir caresser le visage de son interlocutrice avec un léger pétillement, signe qu’il était arrivé à une définition satisfaisante.

- Je crois qu’il ne faut pas forcément être plus vieux pour dire ce qu’on pense. Et c’est là tous ce que je fais, rien de plus. D’ailleurs, cela me rappelle ces enfants qui ont parfois des propos qui résonnent de manière bien plus pleines et entières que n’importe quel long discours de savant.

Le jeune garçon leva doucement l’index vers son interlocutrice en poursuivant.

-Tu sais ? Quand les gens ont des discussions souvent très ennuyantes et que soudain, la voix d’un enfant s’élève pour dire une vérité. La seule chose qui mériterait justement d’être dite et que toutes ces paroles vides tentaient de dissimuler. A cet instant, il n’est plus certain que l’adulte soit celui que l’on croit.

Il finit par se redresser avec un sourire enthousiaste, passant machinalement une de ses mains dans ses cheveux.

- Mais ce qui compte, c’est que du moment que tu dis exactement ce que tu ressens avec les mots qui te viennent spontanément, tu ne peux pas faire d’erreur. Tu diras forcément ce que tiens à dire ton cœur et il sera impossible de le regretter vraiment.

Et ça, il était prêt à le tenir mordicus. Il suffisait de voir son regard flamboyant légèrement d’une lueur à la fois sereine et pétillante accompagnée d’un sourire léger et charmant pour s’en convaincre. Le jeune garçon était bien déterminé à rester sincère envers lui-même.
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyMer 7 Sep - 20:12

Ce fut mon tour de le regarder avec les paupières clignotantes. J'en arrivai même à incliner la tête sur le côté tandis qu'un de mes sourcils se fronça. Mes lèvres, quant à elles, étaient tiraillées entre l'envie de sourire d'avantage, ou de grimacer. Imaginez donc : mon interlocuteur reprenait cette façon de parler si particulière. Celle-là même qui m'avait surprise, fait rire, et d'une façon ou d'une autre, rassérénée. Je suivais donc ses faits et gestes avec une certaine curiosité. Suivant tantôt le mouvement de ses lèvres articulant ces phrases si « savantes ». Tantôt son regard qui scrutait les lieux.

Je me suis même attardée sur certains mobiliers en espérant peut-être y trouver une réponse cachée. Un secret sur ce que j'avais du mal à comprendre sur mon sempai. Mais mon observation fut vite interrompue par un index pointé dans ma direction, me rappelant que l'étudiant me parlait toujours. Mais au lieu de continuer à fixer sa main, j'ai roulé les yeux aux plafond pour mettre des images sur sa théorie. Ma bouche en cœur attesta que je comprenais parfaitement ce qu'il voulait dire, tandis que j’acquiesçais à chacune de ses remarques.

Combien de fois n'a-t-on pas vu d'enfant lancer tout à trac, une phrase qui font rougir leurs parents ? C'est un fait avéré, les petits ont le chic pour résumer avec justesse une situation et lancer une pique bien cinglante. Une franchise qui fait nettement défaut aux adultes. Toutefois, plus j'y réfléchissais, plus je trouvais que j'avais des réactions plus proches de l'enfance que mon interlocuteur. En effet, même en exprimant cette observation, il gardait cette façon de parler qui me ramenait à croire qu'il était plus érudit et mature que tout autre jeune de son âge. Tout ça, rien que dans la façon de parler. Il aurait pu me dire des âneries, sa façon de le dire rendait ses propos plus proches de paroles d'adultes. Et très certainement pas « spontanées » comme il venait de le souligner. Parce que, si on veut parler de spontanéité, il suffit de demander.

« Et ça te vient spontanément... ça ? »

Ses dernières phrases m'avaient bluffées. Je comprenais l'idée mais je ne voyais pas en quoi lui, il les mettait en pratique. C'est pourquoi, sans que ma conscience puisse me mettre en garde, je me suis brusquement levée pour pointer mon index en direction de sa bouche. Certes je ne l'ai pas approché mais il aurait fallu être aveugle pour ne pas comprendre que ce « ça » indiquait ses paroles. Quoique, il aurait fallu aller vite pour le voir car aussitôt ces mots sortis de ma bouche, aussitôt celle-ci fut recouverte de mes deux mains, ne laissant plus voir de mon visage que mes yeux largement écarquillés.

« Désolée... »

Mon excuse fut étouffée par mes mains encore jointes sur mes lèvres. Je ne pouvais pas les enlever tant que je n'aurais pas mûrement réfléchit à la suite de mes dires. Autant ne pas cumuler les bévues n'est-ce pas. Dès lors, je me pinçai les lèvres derrière mes mains tout en baissant les yeux. Puis, lentement, je laissai mes mains glisser le long de mon menton pour ensuite les laisser se rejoindre devant mon nombril. Les laissant ainsi se battre à coups de torsion de doigts.

« Ce que je veux dire » poursuivis-je avec la tête toujours vers le bas « c'est que tu emplois des mots... des expressions... hm... comment dire ? » je marquais une pause pour ensuite reprendre sur le même ton léger « tu parles un peu comme un livre. C'est assez... bizarre. »

Oui, ça l'était pour moi. Sa façon de parler était en quelque sorte noble, sophistiquée... loin des discours de jeunes habituels. Pas étonnant, dès lors, que ça me paraisse étrange. Toutefois, me rendant compte que ça pouvait être pris comme un reproche, je relevai presque aussitôt la tête pour regarder Yuhei dans les yeux. Ce qui ne manqua pas d'empourprer mes joues et de faire monter ma voix subitement dans les aigus.

« Pas que c'est mal hein ?! C'est juste que c'est plutôt rare... enfin je trouve »

Sur ces mots, ma tête redescendit encore une fois. Me laissant ainsi observer mes doigts qui se battaient.
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyDim 11 Sep - 8:57

Detsuda marqua de nouveau l’étonnement devant les propos de Chikage. Il lui brula dès les premiers mots de répondre. Mais, s’il y avait un seul et unique moment où le jeune garçon se retenait, c’était bien pour laisser l’exprimer la pensée de ses interlocuteurs. Ses yeux noisette étaient tous entiers projetés dans ceux de la jeune fille dans une recherche gourmande du non-dit qui accompagne chaque instant de l’être humain.

Chez un être humain, quand ce dernier est là, que cela soit par l’action ou l’inaction, la parole ou le geste, il exprime toujours davantage qu’il n’en a conscience. C’est là, le champ d’expression de son inconscient, de l’immensité riche et infinie de son esprit. Et c’était là tout le mystère de Detsuda, sa capacité intuitive à lire tous cela et à l’interpréter naturellement comme faisant partie d’un tout.

Ici, la chose était légèrement différente. Au cours de sa vie, les discussions qu’il avait eues l’avaient rarement amené à parler vraiment de lui. Le jeune garçon se définissait avec une extrême simplicité et cela le menait souvent à minimiser l’intérêt de la conversation à ce sujet. Yuhei n’avait pas l’impression de forcément bien se connaître, mais il avait la conviction sincère qu’en étant toujours en accord avec lui-même, il n’aurait pas à s’en inquiéter. Après tout, pourquoi regarder en arrière pour se rappeler qui on est quand on l’est au présent.

Un sourire naquit sur ses lèvres à mesure que Nagisa trouvait les mots pour exprimer sa pensée. Ce sourire était encourageant et entrainant. Il le ressentait, chaque syllabe que la jeune fille prononçait était un trésor de courage pour s’exprimer au-delà de cette gêne, ombre d’un passé restrictif qui pesait sur les épaules de la charmante étudiante.

Emporté par sa spontanéité, il s’approcha de Chikage et posa ses mains contre les épaules de cette dernière comme pour la rasséréner et il s’agenouilla comme il l’avait fait précédemment pour retrouver son regard et ainsi de nouveau caresser ce dernier du sien, une douce lueur couvant dans ses iris.


- Merci de ta sincérité, Chikage. C'est cool que tu veuilles bien la partager avec moi.

Il finit par laisser glisser ses mains porter son index à son menton tout en levant les yeux au plafond.

- Peut-être que ce sont ces histoires de Sempai et de Kohai qui me donnent cet air un peu livresque?

Se demanda-t-il à lui-même avant d’acquiescer vivement à sa propre question. Ses yeux revinrent caresser le visage de Nagisa.

- Quoi qu’il en soit, ce que je te dis, tu n’es pas en train de le lire dans un livre. Je l’exprime de ma voix et j’y crois vraiment. D’ailleurs ! Oublions ces histoires de Sempai et de Kohai. On a autant à apprendre l’un de l’autre alors l’âge ne veut pas dire grand-chose. Appelle-moi Detsuda-kun et laisse-moi t’appeler Chikage-chan, tu veux ?
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyDim 11 Sep - 20:30

Panique à bord ! Pin-pon, pin-pon : cercle d'espace vitale pour jeune nippone franchie ! Toutes les sirènes de mon corps se mirent à résonner quand je me retrouvai prisonnière de deux mains sur mes épaules. D'ailleurs, il n'y avait aucun doute que ça soit autre chose vu qu'à peine Yuhei eut-il posé ses doigts sur mes bras que mon visage pivota une fois à gauche, une fois à droite, pour observer les parties en contact. *Mais... mais il recommence !* Je me pinçai les lèvres pour ne pas, encore une fois, lui dire que ça me gênait qu'il me touche comme ça. Je ne voulais désespérément pas paraître trop prude ni mettre à mal le semblant de confiance qu'on avait instauré un peu plus tôt. Alors je restais là, suivant l'ordre muet de ses mains pour que je me rasseye quand Yuhei s'accroupit à nouveau devant moi.

Par contre, je ne suis pas sûre que le visage que je lui offris une fois face à face, soit des plus agréables : j'étais à nouveau écarlate contrairement à mes lèvres qui devaient blanchir à force de les presser l'une contre l'autre. Mais c'était ça ou alors je prenais le risque de laisser éclater ma réticence à me faire toucher comme ça, même si ce geste était sans arrière pensée. Quant à mes yeux, ils tentaient bien de se faire la malle mais c'était sans succès : peu importe où ils tournaient, je retombaient sur le visage de ce Senpai ou sur un de ses bras. De plus, je ne pouvais pas lever la tête. C'eut été un comble et le summum de l'impolitesse de ma part. Du coup, je faisais de mon mieux pour soutenir son regard bienveillant.

Cela dit, l'entendre dire le mot « cool » m'y aida. C'était encore plus étrange de l'entendre parler « jeune » que de l'entendre parler de façon si littéraire. Mais bien sûre, essayer de chasser le naturel, il revient au galop. Alors que je sentais mon corps se détendre après ce nouvel afflux nerveux qui m'avait complètement raidie, voilà que Yuhei reprenait sa façon étrange mais habituelle de parler, mettant en cause la situation Senpai – Kohai. Bien que son idée d'enlever ces suffixes entre nous me plaisait, je me permettais d'émettre un doute muet à sa théorie. Perceptible unique par ma tête qui eut un hochement sur le côté tandis que je fronçais les sourcils.

En effet, il n'était pas le premier Senpai que je rencontrai dans la vie. Plusieurs avaient traversés ma vie depuis que j'avais quitté l'école primaire et, sauf erreur, je n'en avais jamais rencontré de comme lui. Il y en avait qui était même plus jeune que moi dans leur tête alors bon. Pouvait-on vraiment mettre ça sur le compte de l'âge ? Décidément non ! Toute à mes réflexions, je ne prêtais pas attention que mes pensées étaient formulées à voix haute.

« Hm... je ne suis pas sûre. Je sais que je suis souvent mal à l'aise quand je rencontre un ou une Senpai mais si ça se passe bien, je suis plus franche dans ce que je fais avec eux.... et eux envers moi d'ailleurs. » Plus je parlais, plus je répétais mon hochement de la tête sur le côté, concluant chaque phrase avec une bouche en cœur. « Du coup, j' suis pas sûre que ça changera grand chose par rapport à sa façon de parler trop bizarre..., il... »

Bug sur place. Tout en réfléchissant, mon regard était revenu sur Yuhei. Cette vision me rappela deux-trois petites choses qui m'avaient échappées pendant quelques minutes : je n'étais pas seule ! Pire encore, il me regardait. Moi, la rouquine tête en l'air qui venait de parler à voix haute. Moi qui à présent, le regardait avec des yeux plus gros que des ballons de foot. Des yeux exorbités qui clignaient en cadence avec mon cœur qui accélérait tellement que tout l'afflux de sang qu'il générait venait se regrouper sur mes joues qui étaient telles un homard sortant de l'eau de cuisson.

*Je suis morte. S'il ne me tue pas, c'est moi qui vais me flinguer dans la seconde. On pourra lire dans le journal de demain matin – une rouquine suicidée après avoir pensé des bêtises à haute voix. Ouais, on pourra lire ça : rouquine étrangler avec sa langue trop bien pendue.* Pauvre de moi, je n'en menais vraiment pas large. Je venais tout bonnement de le critiquer à haute voix. Et là, je le regardais en me demandant ce que j'allais pouvoir bien lui dire après ça. Une réponse qui tarda à se frayer un chemin entre mon cerveau embrumé et mes cordes vocales, en passant par l'entièreté de mon corps histoire de prendre encore plus de temps pour la réflexion et l'articulation.

« O...K ?! » finis-je par dire sans la moindre conviction et toujours la même expression de poisson rouge hébété sur le visage.
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyMar 13 Sep - 15:23

Les yeux de Detsuda s’était lentement agrandit à mesure que la jeune fille avait élevé la voix. Le jeune garçon l’écouta attentivement, la couvant de son regard noisette. Il paraissait tourner tout son esprit vers elle et faire abstraction du reste. Ses paupières battirent légèrement lorsqu’elle finit par nommer un « il » puis se taire, le visage de plus en plus rougie par l’embarras.

- Chikage-chan…

Dit-il alors d’une voix calme et affectueuse. Un sourire doux regagna ses lèvres alors que ses iris s’enflammaient légèrement. Cet appel à peine élevé avait pour but de tendre l’attention de Nagisa sur les mots qu’il allait prononcer.

- Souviens-toi de ce que je t’ai dis. Tu n’as pas à t’excuser par ce que tu dis ouvertement ce que tu penses. Après tout, qu’est ce qui t’appartient plus que ça? Qu’est-ce qui nous fait comme nous sommes, si ce n’est ce qu’on pense, n’est-ce-pas ? Et il ne faut jamais avoir honte de ce qu’on pense car c’est là le reflet de ce qu’on ressent sincèrement. Et ce qu’on ressent sincèrement en nous-même, c’est ce qu’il y a de plus précieux en nous.

Il saisit alors doucement les mains de la jeune fille dans les siennes en agrandissant son sourire. Son ton de voix s’était fait légère et enjoué.

- Et en faisant cela, en prononçant des paroles pleines, en cessant de remplir le Vide de vide, on devient une personne pleine à son tour et on se connaît mieux nous-même. Alors, n’hésite jamais à me parler sincèrement, à me dire ce que tu ressens car je préfère de loin partager des paroles pleines avec toi que d’échanger des paroles vides avec ton ombre, Chikage-chan.

Le jeune garçon relâcha les mains de son interlocutrice en terminant ses quelques mots sans pour autant cesser de lui adresser un sourire chaleureux et charmant. Son regard pétillait d'une douce lueur de franchise. Son expression, quand à elle, n'avait pas vraiment l'air nippone. Elle était trop extravertie et trop charmeuse pour y correspondre. Cette dernière faisait davantage pensé à un exotisme méditerranéen ou peut-être d'ailleurs.
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyJeu 15 Sep - 7:11

Le glas avait sonné ! En entendant mon nom, toutes sortes de scènes de meurtres me traversèrent l'esprit. Imaginez donc : Yuhei avec une hache, me découpant en petits morceaux avant de m'éparpiller dans le parc de l'école ; avec une corde, me suspendant par le cou à l'un des plafonniers de la pièce ; avec une mitraillette, me criblant de balles comme s'il était un peloton d'exécutions à lui tout seul ; et j'en passe. Cluedo revu et corrigé : on a le coupable, on a la pièce... il ne manque plus que l'arme du crime ! Tout ça imaginé en une fraction de seconde. Celle où j'avais entendu mon nom, m'intimant de stopper tout : de bouger, parler et même, si ça avait été possible, de penser. Mais c'était bien la seule chose qui refusait de s'arrêter. Mon cerveau tournait à mille à l'heure pendant que je fixais Detsuda dans les yeux, la peur au ventre.

*Je vais mourir* son sourire, jusque là bienveillant me paraissait machiavélique à cet instant. Je sais, aux vues de ses mots, qu'il n'en était rien mais la panique qui m'avait submergée, semblait déformer la réalité. Ce qui me fit trembler d'avantage – intérieurement du moins. À l'extérieur, j'étais raide comme un piquet. La reine dans Alice au pays des merveilles aurait tout aussi bien pu me prendre moi plutôt qu'un flamand rose pour jouer au criquet ou, vu mon absence de bec assez long pour ce sport, au base-ball. Je pus même imaginer qu'elle puisse me couper la tête pour en faire la balle. Ça aurait fait d'une pierre, deux coups : utiliser un être vivant comme batte et couper des têtes !

Mais je n'allais pas passer de vie à trépas. Pas tout de suite. Le jeune homme reprit sa façon usuelle de parler pour me faire encore une fois un petit cours de philosophie. Cela aurait pu être rassurant, déstressant même, si son charabia avait été convainquant. Voire, intelligible. L'hébétude en laissa d'ailleurs place à la perplexité, fronçant inconsciemment mes sourcils tandis que je déglutis une ou deux fois pour humidifier ma bouche qui était devenue complètement sèche quand j'avais imaginé ma mort imminente. *Hou là ! Qu’est-ce qui nous fait comme nous sommes, si ce n’est ce qu’on pense, n’est-ce-pas ?* me répétais-je mentalement, encore plus lentement que cela n'avait été dit.

Toutefois, avant même de pouvoir en trouver la réponse, voilà qu'une nouvelle « agression » se fit sentir. Alors que je fixais toujours le visage de Yuhei, plongée entre la honte de ce que j'avais laissé échapper et l'interrogation quant à ce qu'il racontait, je sentis mes poings se lever. Or, ce n'était pas un ordre de mon cerveau. Celui-ci était bien trop occupé à gérer tout le reste : stress, incompréhension auditive, tremblement interne, etc. Non, c'était encore une fois mon Senpai qui jouait avec ma tolérance à être traitée comme une amie de longue date ou une occidentale.

Moi qui, jusque là, était restée assise, les bras tendus et en appui sur mes genoux – poings serrés – voilà que je me retrouvais : bras tendus mais suspendus, les poings entre les mains d'une personne qui m'était inconnue une heure plus tôt ! Un Senpai qui me tenait des propos inimaginables pour quelqu'un qui aurait pu nous surprendre dans cette position. De loin, on aurait pu dire qu'il me faisait la court comme à l'époque où cela se faisait couramment. Mais non, il me parlait de conversation vide et pleine, de moi et de mon ombre. Autant dire qu'on aurait pu voir un énorme point d'interrogation sur mon front...

« Je... » débutais-je timidement, tout en récupérant mes mains « Je pense quand même que je n'aurai pas dû dire ça. Parfois les pensées ne doivent restées que des pensées. C'est à dire : privées. Mais j'ai tendance à réfléchir à voix hautes et c'est souvent... embarrassant. »

Terriblement embarrassant. Affreusement. Tant et si bien que lorsque j'eus récupéré mes mains et jointes celles-ci contre ma poitrine, je me relevai délicatement. J'étais terriblement mal à l'aise par rapport aux évènements qui venaient de se produire. J'avais accumulé gaffe sur gaffe. Je m'en voulais d'être si... d'être tellement... moi ! Alors je ne voyais qu'une seule solution, que je préparai en reprenant la parole. Prononçant chaque mot avec timidité, voire presque à mi-voix.

« Je suis désolée. Je pense que j'en ai assez fait pour aujourd'hui. »

Trop de bêtises, trop de paroles, trop d'émotions. Trop de tellement de choses que je ne me voyais pas rester. Et dire qu'on n'avait quasi pas étudié du coup...

« Je pense que je vais y aller Detsuda Sen... Detsuda -kun » finis-je par dire après hésitation, tout en m'inclinant légèrement. Je pris alors mes affaires en main, prête à quitter la pièce.
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyDim 18 Sep - 18:58

Detsuda s’était relevé à son tour. Son regard noisette continuait à couver celui de Chikage et son sourire restait. Tout juste, ce dernier se fit il plus discret alors que la jeune fille s’exprimait. Yuhei ne savait pas vraiment pourquoi mais l’entendre ainsi se censurer et se montrer si dure envers elle-même le rendait triste.

Dans son esprit, durant quelques secondes à peine consciente, le souvenir d’une Nagisa plus courageuse et plus sincère lui vint. Mais, ce n’était pas elle qu’il avait devant les yeux. Les deux personnes étaient différentes et le jeune garçon s’étonna lui-même de faire une telle comparaison.

Quoi qu’il en fût, Detsuda n’aimait pas la manière dont les choses tournaient. Cela se voyait dans l’ombre qui venait un instant attristé son regard ainsi que dans la discrétion de son sourire. Refusant que la situation en reste totalement là, sans pour autant vouloir s’opposer aux projets de Chikage, il éleva la voix d’un ton tendre et sincère.


- Je pense que si on se laisse plus souvent dire ce qu’on veut vraiment dire. La pensée n’a plus à tricher avec la conscience pour s’exprimer. De plus, ainsi, on devient plus à même de communiquer avec les personnes qui nous entourent clairement.

Nul geste ne devait inviter Nagisa à quitter la pièce. Le jeune garçon, après avoir parlé, revint s’asseoir à sa place comme pour s’apprêter à reprendre le travail. Yuhei n’avait pas vraiment envie de voir Chikage partir. Du moins, pas avec la sensation désagréable qui paraissait l’étreindre.

- Je ne sais qui a pu t’apprendre à penser le contraire. Mais, je suis certain qu’ils se sont trompés.

Ajouta-t-il en caressant de nouveau le visage de la jeune fille de son regard pétillant, lui offrant un sourire plus marqué.
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Nagisa Chikage
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyMar 20 Sep - 16:06

Encore une fois mon cerveau décida de stopper toutes affaires en cours, histoire de bien comprendre tout le contenu de ce qu'on venait de me dire. Moi qui me dirigeai vers la porte, j'étais à présent immobile entre celle-ci et notre table, face à la première, dos à la seconde – en d'autres termes, dos à Yuhei. Et là, quelque-chose de nouveau résonna dans ma tête bien que plusieurs fois, ce sentiment voulu faire surface. L'incohérence. L'absurde. L'impossible. Voire même : le mensonge ! Quelque-chose dans ses dernières paroles me parurent plus étrange encore que les précédentes, c'est pourquoi je fis volte-face. Lui dévoilant alors mon visage fermé. J'avais les sourcils froncés et, pour changer, le regard perçant.

« Tu dis toujours ce qui te passe par la tête ? Tout le temps ? À tout le monde ? Sans te tracasser de ce que ça va donner ? » m'étonnais-je avec force.

Aucun bégaiement. Aucune voix à peine audible. Si j'avais été dans mon état normal, peut-être même que j'aurai été gênée de me voir subitement si franche. Mais Yuhei avait pointé une zone sensible. Sans le savoir sûrement, il venait tout bonnement de me dire que ma façon de penser était fausse. Que MA vision des choses était erronée. Car une chose était certaine, personne ne m'avait appris à penser de la sorte. Je l'avais appris toute seule, comme une grande. Je savais pertinemment que les mots qu'on dit ont un impact. Petit. Grand. Bon. Mauvais. Peu importe mais l'impact est là. Or, quand on a tendance à penser à voix haute, des mots sensés secrets sont dits, des choses privées sont prononcées et l'impact est là. Soit sur soi-même, soit sur la personne concernée, soit sur la personne qui a surpris ces mots.

En résumé, mon Senpai venait de me faire réagir comme il aurait peut-être dû réagir plus tôt. Sans le vouloir, tout à l'heure, j'étais persuadée que je l'aurais vexé, voire blessé en critiquant sa façon de parler. Selon moi, dire ça alors que ce garçon semblait franchement adorable, était mal. Il y a un temps pour chaque chose et ce n'était pas le moment. De même, m'assener ce coup verbal alors que j'étais au plus mal, c'était déloyal. À moins que ça soit enfin sa riposte aux critiques que je n'aurais jamais dû prononcer. Dans tous les cas, moi, j'avais réagi. Moi, j'avais mal pris ses mots.

Je refis alors quelques pas en direction de la table pour y reposer mes affaires. S'encombrer de bouquins et autres quand on veut croiser les bras, ce n'est pas terrible. Du coup, les bras sur ma poitrine, je me rassis à ma place, fixant le visage de Yuhei. Je pense qu'on peut dire que je fulminais mais mon visage ne montrait que des traits boudeurs. Ce qui collait à ma voix emplie de questions.

« Tu es sûr que tout est toujours bon à dire ? Quand une pensée te vient, tu l'as dit ? Tu ne t'ai jamais demandé si ce que tu disais ou faisais ne pouvait pas gêner les gens ? »

C'était le mot de trop de ma part : « faisais ». Rien que d'y songer, je revis toutes les approches que Detsuda Senpai avait eu et qui m'avait mise mal à l'aise. Je le lui avais dit pourtant... D'abord se pencher juste derrière moi, puis me toucher le menton, puis les épaules et enfin les mains. N'avais-je pourtant pas été claire là-dessus ? Ne m'avait-il pas dit avoir compris. Quoiqu'il en soit, revoir tout cela me ramena à mon stress des premières heures, me rendant timide comme au début de notre entretien. Mes bras se détendirent et mes mains revinrent se poser – en poings – sur mes genoux. Ma voix, par la même occasion, reprit son timbre faible et hésitant pour poursuivre.

« J... je t'ai dit tout à l'heure que tes gestes tr... trop amicaux me gênaient. Pourtant tu as continué. Tu... tu as fait pire même ! » Ravalant ma salive, je repris aussi un peu plus de conviction. Je voulais être claire. « C'est pareil avec les mots ! Y a des paroles qu'on ne peut pas dire comme ça, sans réfléchir. Ou en espérant juste que l'autre comprendra sans se fâcher. »

Sur ces mots, je me relevai et repris mes affaires. Mais cette fois ci, plus d'excuse pour partir. Juste d'autres mots dans le sens de mon point de vue.

« Si tu veux de la franchise, je vais te dire. Je te trouve très gentil. Vraiment. Mais tu devrais apprendre à savoir quand on peut parler et quand on ferait mieux de se taire. Et je ne crois pas me tromper en pensant comme ça. » dis-je en inclinant à nouveau la tête pour prévenir de mon départ.

Puis, alors que je m'en retournais à nouveau vers la porte, je marmonnais d'une voix un peu triste.

« Et pour ta gouverne, je l'ai appris toute seule... »
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyMar 20 Sep - 19:53


Dans les premiers instants, Yuhei avait voulu esquisser une réponse.

- Bien sûr que je …

Mais sa phrase vint s’évanouir sur ses lèvres. Ses paupières s’étaient légèrement élevées un court instant, ses iris s’étaient contractés et ses sourcils douloureusement froncés. Quelque chose dans l’expression fermée qu’empruntait le visage de son interlocutrice lui intimait intuitivement le sentiment qu’il n’était pas écouté. Ses yeux noisettes suivirent la silhouette de la jeune fille jusqu’à la chaise, ils s’abaissèrent un instant sur les bras qu’elle gardait serrée puis revinrent caresser le visage de son vis-à-vis.

Ses lèvres se pressèrent l’une contre l’autre alors qu’il écoutait les dires de Nagisa. Ses iris tremblèrent légèrement puis une étincelle jaillit pour s’embraser. Ses poings se serrèrent alors qu’une sourde colère montait. Dans sa poitrine, son cœur se serrait de douleurs. Ce que Chikage était en train de faire provoquait chez lui une avalanche de sentiments, mêlant tristesse, souffrance et révolte.

Et ces sentiments prirent leurs envolent à l’unisson de son mouvement quand ce dernier se leva de sa chaise pour, d’un pas leste, venir saisir, sans méchanceté ni violence, le bras de la jeune fille. Sa voix s’éleva, roulante comme un tonnerre lointain.


- Je ne prétends pas avoir raison. Je cherche juste la manière d’être heureux avec moi-même et avec les autres.

Son timbre s’adoucit alors, comme si l’orage venait d’être balayé d’une brise. Son ton retrouva sa douceur et sa tendresse mais gagna aussi en passion et en conviction.

Hors, je crois que je ne peux l’être si je ne suis pas sincère. J’ai confiance en moi et en les autres. Je crois qu’on recherche tous la douceur, la tendresse et l’affection. Je crois qu’on a vraiment besoin de l’attention et de l’amour des autres. Alors, je crois que si je fais ce que j’ai envie de faire et que si je me fais confiance, je n’aurais jamais à rougir des mots que je dirais.

Pendant qu’il parlait, il prenait le soin de se déplacer pour de nouveau retrouver le regard de son interlocutrice et ainsi la caresser de ses yeux noisette pétillant d’une flamme chaleureuse.

Je crois vraiment que c’est pareil pour les autres. Je crois que si les paroles qu’on dit font mal, c’est qu’elles ont été mal dites ou mal comprises, que celui qui les a dit n’a pas été tout à fait sincère ou que celui qui l’écoute n’a pas voulu tout entendre, peut-être les deux… Mais si elles font mal, c’est principalement parce qu’on a foutu dans la tête des personnes des principes là où ils ne devraient pas en exister, ces petites lois, comme les codes de bonnes conduites, les procédés de galanteries et les suffixes honorifiques.

Un sourire désolé naquit sur ses lèvres.

- Mais, le fait que les gens veulent bien s’entendre entre eux n’est-il pas une chose qui va de soi ? Un homme n’a-t-il pas naturellement envie d’être agréable avec une femme ? Les suffixes honorifiques n’ont-ils pas plus de valeur quand on les donne par le mérite et non pas simplement parce qu’on est censé avoir ce statut ?

Je crois que nos parents ont tenté de mettre des règles là où il n’en existe pas. Ils ont tenté de raisonner et de codifier la parole. Alors que c’est là ce qui nous permet le mieux d'exprimer nos sentiments ! Ca ne peut pas marcher ! Ca ne peut que contribuer à des erreurs et des incompréhensions
.

Ses lèvres exprimèrent alors un sentiment plus léger. Il abaissa légèrement la tête sans pour autant quitter son interlocutrice du regard.

- Je ne regrette pas les paroles, ni les gestes que j’ai eu envers toi car je les sais motiver par des sentiments d’affections précieux. Mais je suis sincèrement désolé que ces paroles et ses gestes t’aient fais souffrir. Et… Je suis aussi en colère…

A cet instant, il détourna les yeux un court instant avant de faire un effort et de les replonger dans ceux de son interlocutrice.

- Je suis colère contre toutes ces conneries qui nous empêchent de nous amuser tous les deux pleinement, qui t’empêchent d’apprécier mes gestes et ma sincérité et qui t’empêchent d’en faire de même avec moi.

Son regard s’emplit d’une légère once de tristesse que son sourire piteux avec du mal à rehaussé.
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Nagisa Chikage
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyJeu 22 Sep - 10:29

Dans d'autres cas, j'aurais été stoppée par la porte ou par une envie de rajouter quelque-chose. Mais là, c'était encore la main de Yuhei sur moi. Autant dire que la pauvre fut fusillée du regard quand je la vis sur mon biceps. Je finissais de lui dire que ces contacts à répétition me gênaient et il en rajoutait. Était-ce un test, une tentative de me pousser à bout, de me dire silencieusement qu'il ne cherchait qu'à m'ennuyer au point que je veuille le trucider ? Quoiqu'il en soit, à la place, je me décalai juste un peu pour ôter cette emprise sur mon bras. Qu'il veuille me parler était une chose, qu'il me tienne en était une autre. Donc, sans pour autant user de brusquerie, je me défis de sa main par une petite feinte de l'épaule et du bras. Ce qui me poussa un pas sur le côté.

Puis je l'écoutai. Sans le regarder pour autant. J'avais la tête baissée et je n'hésitai pas à la détourner sur le côté pendant qu'il parlait, fixant un point au sol sans vraiment le voir. Je me concentrais juste sur les nouveaux propos de Detsuda Senpai. Je pouvais comprendre, j'y trouvais encore des incohérences, mais je comprenais. Assez en tout cas pour me ressaisir et accepter de croiser à nouveau son regard. Levant ainsi la tête pour le regarder en face. Ce qui ne m'empêcha pas pour la cause de rouler des yeux de temps en temps pour éviter la profondeur des siens.

J'étais d'accord sur certains points, pas du tout sur d'autres. Comme lui, j'ai aussi tendance à avoir confiance en l'être humain. Je ne vois jamais les gens mauvais de prime abord mais par la suite, je suis souvent déçue. J'apprends chaque jour que tout le monde n'est pas beau, gentil et tendre. C'est la loi des affinités en quelque sorte. En ça je crois. Alors même si on donne sa confiance au départ, il arrive parfois que celle-ci soit trahie, qu'elle soit bafouée. Et là : rien ne va plus ! Le résultat était là, sous mes yeux. Alors que Yuhei avait été gentil et attentionné depuis notre rencontre, maintenant il était déçu à son tour. Par moi qui plus est...

C'est pourquoi le remord s'empara de moi. Plus il donnait son point de vue, plus je baissais la tête en réalisant ce qu'il venait de se produire. N'allez pas croire que je m'en voulais mais je regrettais la façon dont je l'avais dit. Je n'avais aucun droit de m'énerver sur lui comme je n'aime pas m'énerver sur qui que ce soit. D'habitude d'ailleurs, je fuis, j'évite les conflits sauf quand mon fort intérieur me dicte que la personne en face de moi est quelqu'un de bien. C'était le cas du jeune homme ici présent. Du coup, ne sachant pas trop par où commencer dans le cortège de pensées qui m'envahissaient, je poussais un profond soupir avant de parler aussi calmement qu'il m'était possible de le faire.

« Je suis désolée » commençai-je en relevant la tête. « Pas pour ce que je viens de dire mais pour la façon de le faire. Je n'avais pas à m'énerver. » Je marquais soigneusement une pause entre chaque phrase. Chaque point étant synonyme de quelques secondes de silence. « C'est juste que ta façon de parler si... » *cérémonieuse, littéraire, supérieure, hum...* « ... si pompeuse ! A sonné comme un reproche quand tu as dit que les gens qui m'ont appris ça, s'étaient trompées. Moi aussi j'ai tendance à faire confiance aux autres. Ma timidité n'aide pas, je sais mais c'est vrai. Mais parfois, je suis déçue. Tout le monde n'est pas toujours gentil et honnête. » Je m'étonnais moi-même de mon calme alors que je poursuivais.

« Il y a des gens qu'on aime. Des gens qu'on déteste. Des gens qui nous aime alors que nous pas. Et vice-versa. Alors je pense que si les sentiments sont réciproques, tout va bien. Si non, ça peut faire mal. Tout comme il faut prendre en compte le caractère des autres. La sincérité ne fait pas tout. Elle fait ! Partie d'un tout... Et ce n'est pas mal si on n'évite de dire des choses. Si on ne nous les demande pas clairement, à quoi ça sert de les dire ? Surtout si on sait que finalement c'est un reproche ? » j'interrogeai du regard Yuhei avant de poursuivre. « Par exemple, je n'avais pas à critiquer ta façon de parler tout à l'heure. Quand je pensais à haute voix. Tout simplement parce que je ne te connais pas assez pour savoir ce que ce reproche peut te faire. C'est pour ça que je m'étais excusée. Au cas où ça t'aurait blessé que je te dise ça. Car, comme je t'ai dit, je te trouve gentil et donc je ne veux pas te faire de peine. » ajoutai-je en me demandant si j'étais bien claire.

« C'est bien beau d'être sincère mais si on le fait sans respecter qui est l'autre... à quoi ça sert ? Si on l'est sans se soucier des sentiments de l'autre, hm ? Si mon silence peut éviter de blesser quelqu'un, alors je préfère me taire... ou m'excuser pour ce que je n'aurais pas dû dire. Parce que ça serait sorti tout seul. Ça n'a rien à voir avec la bonne conduite qu'on nous apprend. C'est une question de respect. Tout comme la bonne conduite ne nous empêche pas de bien s'entendre ni de... s'amuser tous les deux pleinement comme tu as dit. C'est ton manque de respect pour moi qui nous en a empêché. Je respecte ta façon de parler même si je la trouve bizarre. C'est d'ailleurs pour ça que je m'en suis excusée. Et que je m'excuse encore de te dire ça. Mais as-tu respecté mes sentiments quand je t'ai dit. Clairement il me semble. Que tes gestes trop amicaux me gênaient ? J'ai même dit que c'était une question de temps. Alors qu'est-ce qui t'empêchait de te retenir toutes ses familiarités ? »

J'avais enfin fini. Je n'en revenais pas moi-même de tout ce que je venais de dire. En y repensant, j'étais même surprise d'avoir été capable de le faire sans trop bégayer. Mais n'était-ce pas un des points que Yuhei avait avancé ? Parler sincèrement n'est elle pas source de confiance en soi ? Il faut croire que oui en tout cas, car je me retrouvai à regarder Yuhei dans les yeux, sûre de moi et de mes dires. Mais trop de face à face de la sorte rappelait ma timidité qui rosit légèrement mes joues tandis que je détournais la tête, et tout le reste de mon corps pour m'en retourner encore une fois à la table pour y déposer mes affaires et aussi pour m'y appuyer. Ces allées et venues entre la porte et la table et ma position statique trop longue était suffisante pour agrémenter ma situation de picotements dans le genou.
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyJeu 22 Sep - 18:30

Detsuda ouvrit légèrement plus grand les yeux à la dernière question de la jeune fille. S’il s’était jusqu’à lors borné à afficher un regard concentré plongeant dans celui de son interlocutrice. Cette dernière phrase eut pour effet de lui faire lentement secouer la tête négativement alors que d’un soupir, il exprimait la quintessence même de la pensée qui venait de surgir dans son esprit.

- Mais parce que si je le faisais, je te mentirais, Chikage-chan.

Il reprit alors son souffle à mesure que sa voix montait et qu’il laissait son cœur parler.

- Si je n’étais pas sincère avec toi, Chikage-chan, je te manquerais vraiment de respect. Je te mentirais sur mon compte, sur ce que je suis, sur ce que je pense et sur ce que je ressens. Je paraitrais autre que ce que je suis, une sorte d’idéal de moi qui n’existe pas, tu te ferais des idées sur mon compte et il en résulterait que tu serais déçu. Et j’ai trop de respect envers moi-même et envers les personnes qui m’entourent pour faire cela.

Son ton se fit plus posé mais ses yeux noisette ne perdaient rien en intensité. Il restait le regard plongé dans celui de Nagisa, sans faillir un instant, il paraissait profondément exprimer ce qu’il pensait.

Je crois que les choses ne sont pas si compliqués ou si paradoxales que tu le décris. Quand on aime quelqu’un sincèrement et qu’on se montre amical avec elle par les mots ou par les gestes, elle ne peut pas nous détester. Malheureusement, elle peut se voiler la face, repousser ce qu’elle ressent et ne pas l’assumer. C’est idiot mais c’est ainsi que se noue les véritables drames.

A cet instant son regard se durcit, ses lèvres se pressèrent légèrement l’une contre l’autre comme s’il ressentait une légère douleur.

Parce qu’un jour quelqu’un qui aurait dû apprendre à cet enfant à apprécier ces gestes ne l’a pas fait correctement, cet enfant est incapable de l’apprécier par la suite.

Ses paupières clignèrent, ses yeux s’apaisèrent, son expression s’adoucit et un sourire discret naquit de nouveau sur son visage.

Tout va mieux en le disant et ce même si ces choses ne sont pas agréables à entendre. D’ailleurs, je crois m’être mal exprimé ou avoir été mal entendus. Je n’ai jamais dit que tout le monde était gentil et honnête ou qu’on devait tous l’être. En fait, je trouve l’image atroce. Etre sincère ne veut pas dire être gentil ou être honnête.

De toute façon, gentil, ça ne veut rien dire. De même qu’être méchant d’ailleurs. Ce sont des idéales, des chimères, rien qui ne soit véritablement humain en tout cas. Ce que je veux dire, c’est que je crois que tout le monde cherche à exprimer ses pensées et à réaliser ses désirs. Je pense qu’il n’y a qu’un moyen de réussir pleinement ce projet, c’est de l’assumer, le comprendre et l’exprimer clairement.

Son sourire s’agrandit définitivement pour se faire plus franc alors que ses pupilles regagnaient leurs lueurs douces enflammées.

Et cesse de dire que tu n’aurais pas dû me dire ce que tu pensais. Ne comprends-tu pas que cela m’a fait vraiment plaisir !? A cet instant, à ce moment où tu as dit tout haut ce que tu pensais tout bas, j’ai vraiment eu l’impression que je te faisais face, que tu me regardais, que tu parlais vraiment… Comme en cet instant où tu me bombardes de question…
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyJeu 22 Sep - 19:50

Je l'écoutais. Ah ça pour l'écouter, je l'écoutais. Je ne savais faire que ça... sauf erreur, je n'avais jamais de ma vie, porter le moindre préjugé sur quelqu'un mais là ; là : j'étais héberluée par tant de psychanalyses. Je le trouvais péjorativement « philosophe ». Je devais me concentrer entièrement à ce que Detsuda racontait pour être sûre de ne rien rater de ce qu'il baragouinait. Je crois même que j'ai cligné plusieurs fois des yeux – à vitesse accélérée – pendant qu'il débitait ses théories les plus saugrenues les unes que les autres. Croyez-moi, si je ne m'étais pas reposée contre la table, les bras tendus de part et d'autre de mon corps pour me servir d'appui, je serais tombée à la renverse. J'ai failli d'ailleurs tant j'étais – je le répète – H.E.B.E.R.L.U.É.E. Bouchebée serait même plus juste car, plus Yuhei en disait, plus ma bouche s'ouvrait. Charmant tableau que celui-là : bouche ouverte, yeux clignotants...

Mais j'emmagasinais. J'étais attentive. J'étais même subjuguées par tant de... tant de... mais tant de quoi ? Mon cerveau ne pouvait écouter et réfléchir en même temps. Donc impossible de définir ce à quoi j'avais droit à l'instant. Alors à défaut, je ne faisais que répéter mentalement chacune de ses paroles. Les découpant aussi soigneusement que je l'avais fait avec les miennes un peu plus tôt. C'était ça où je n'aurais eu qu'une chose à dire « tu peux répéter ? ». Donc, pour ne pas en arriver à cet summum de bêtise, je me concentrais. Beaucoup ! Énormément ! *Oh mon dieu...* Au final, je finis par réaliser qu'il venait de réfuter tout ce que je venais de dire. Tout. Dans son intégralité. Une âme mesquine m'avait enseigné un savoir vivre et des manières qui étaient mal. J'étais une pauvre petit brebis égarée qui n'avait pas eu la bonne éducation. *Merci...* je ne savais pas si je devais en rire ou en pleurer. Et sachez qu'il faut y aller pour que j'en arrive là. À la place, je pris l'air songeur une fois qu'il eut fini.

« Hm... »

Je laissais planer un peu de silence. Ça faisait du bien. Mes neurones m'en remerciaient grandement tandis que ma jambe me rappela encore à l'ordre. Je n'eus d'autre choix que de retirer une chaise à moi pour m'y asseoir. Ainsi, la jambe tendue sous et les coudes sur la table, je pris l'initiative de réfléchir au contenu de ce qu'il venait de dire. Tour à tour, je regardais au loin, puis Yuhei en biais. Tandis que mes mains s'affairaient à porter mon menton pour l'une et pianoter sur le rebord de la table pour l'autre. Ma mine s'assombrissait de plus en plus au fur et à mesure que je réfléchissais, quand tout à coup : je ne pus le retenir. J'eus un rire nerveux. Quelques gloussements non prémédités qui étaient juste le prémisse de ma réponse. Des mots songeurs mais mûrement réfléchis vu le temps que j'avais pris à ressasser les mots de Detsuda.

« Donc, si je te suis, autant relâcher tous les criminels qui sont en prison. C'est vrai, pourquoi leur en vouloir ? Ils ont juste été honnêtes envers eux-même et ont : je te cite – chercher à exprimer leurs pensées et à réaliser leurs désirs. Selon toi, il n'y a qu'un moyen de réussir pleinement ce projet : c'est de l'assumer, le comprendre et l'exprimer clairement. C'est ce qu'ils ont fait dans ce cas... Et tant pi bien sûr si les victimes n'ont pas compris que c'était juste de l'honnêteté. »

Je l'avoue, je m'étais montrée ironique sur ce coup là, c'est pourquoi je me suis ravisée en baissant la tête. Après une profonde inspiration, je reportai mon regard sur le visage de mon Senpai pour poursuivre, d'un ton plus compatissant et amical.

« Je suis désolée mais je pense que tout le monde en arriverait à la même conclusion que moi. Être honnête d'abord envers soi-même c'est égoïste. Il n'y a aucun respect si ce n'est respecter les règles que tu t'es fixé. En plus, tu tournes tout à ton avantage, comme si tu voulais vraiment que je me rallie à ton point de vue, mais c'est impossible. Autant je suis d'accord sur certaines choses, autant sur d'autres : c'est impossible. Te rends tu compte que si on appliquait ta théorie, tout le monde n'en ferait qu'à sa tête sans se soucier de l'avis des autres ? »

J'étais tellement contre cette idée qu'une pointe de rancœur s'empara de moi, m'intimant de me lever pour être pile en face du jeune homme. Tout en parlant, je me rapprochai dangereusement de lui, m'arrêtant à peut-être cinq centimètres de son visage, le regardant droit dans les yeux. Cette fois ci, adieu ironie, adieu sympathie. Juste de la dureté avec de la profonde tristesse dans le regard au cas où Yuhei n'aurait pas la bonne réponse, comme je m'y attendais.

« Tu feras quoi après ? Hm ? Si tu désires... je ne sais pas moi... me serrer dans tes bras par exemple. Tu le feras ? » J'étais toute proche, assez pour sentir légèrement son souffle sur mon visage. « Tu te laisseras guider par ton désir de le faire, ton – honnêteté – envers toi-même et tu le ferais ? C'est ça que je dois comprendre ? Parce que, si je te suis bien : de toute façon, je ne suis que l'enfant à qui on n'a pas appris comment apprécier ces gestes, c'est ça, non ? »

Par contre, ce dont je m'attendais moins, c'est que la tristesse qui paraissait dans mon regard fut trahie plus que prévu. En effet, une larme vint faire briller un de mes yeux pour ensuite rouler sur ma joue. Pourtant je ne bougeai pas. J'étais juste plantée devant Detsuda en attendant sa réponse avec toute la détermination dont je pouvais faire preuve malgré mon état. Malgré la tristesse qui me submergeait. Malgré la douleur qui envahissait mon genou et lentement tout le reste de ma jambe.
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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyVen 23 Sep - 17:02

Detsuda se crispa légèrement quand il reçut les premiers propos de Chikage. La douleur se lut un court instant dans son regard noisette alors que ses lèvres se pincèrent légèrement. Néanmoins, il ne fit pas un pas en arrière quand elle se releva pour s’approcher de lui. Ses yeux ne cillèrent pas une seconde à mesure que les siens grandissaient et emplissaient son monde. Par contre, en leurs seins, la douleur laissa doucement la place à une tristesse qui faisait pleinement écho à celle qu’ils contemplaient désormais dans le regard de Nagisa. Dans la poitrine du jeune garçon, son cœur qui tressaillait déjà depuis quelques instants se serra douloureusement. Ses yeux s’emplirent de larmes et ces dernières ne tardèrent pas à couler sur ses joues.

- Je ne cherche pas à te convaincre de quoi que ce soit, Chikage-chan. Je ne fais qu’exprimer ce que je pense au plus profond de moi-même.

Dit-il d’une voix un peu roque et douloureuse, en secouant légèrement la tête négativement.

Pour les criminels, je n’en sais rien. Je ne l’ai jamais été et n’ai jamais failli le devenir, parce que je n’en ai jamais ressenti le besoin. Je pense juste qu’aucune de ces personnes n’avaient voulus le devenir. Et je pense qu’ils ont dut beaucoup souffrir pour finir par agir ainsi et se mettre au banc de la société. Je ne dis pas qu’ils ont eu raisons de faire ce qu’ils ont fait, ni qu’ils sont pardonnables. Ce n’est pas à moi d’en juger.

Sa voix se faisait plus douce mais elle était toujours un peu triste.

Je sais juste que pour que quelqu’un se mette en danger d’être rejeté par le reste du monde. C’est qu’il devait être poursuivi par un truc vraiment terrible, vraiment douloureux et qu’on a dut vraiment le lui interdire violemment pour qu’il ne puisse jamais l’accomplir de manière constructive.

Le jeune garçon luttait bravement pour ne pas laisser sa gorge, serrée par l’émotion, l’empêché de donner de l’énergie à sa voix.

Et puis, je crois vraiment qu’être sincère avec soi, c’est être sincère avec les autres. Agir autrement, c’est leur mentir, c’est ce mentir. C’est ce perdre et ne plus avoir les idées claires sur qui on est et qui sont les autres. Je ne pense pas qu’une telle manière de pensée puisse être qualifiée d’égoïste quand elle s’inquiète autant de soi que d’autrui, ni qu’elle mène les gens à faire n’importe quoi. Au contraire, je crois que si on a bien conscience de qui on est. On sait alors bien mieux ou sont nos limites et ou commence celles de l’autre.

Je crois que les droits de l’homme disent un truc du genre : « La liberté de chacun s’arrête là ou débute celles des autres. » Et bien, pour ma façon de voir, c’est un peu pareille.


Une dernière inspiration qu’il prit profondément avant de reprendre d’une voix plus chaude, tendre et affectueuse.

- Enfin, pour savoir si je te serrerais dans mes bras si j’en avais envie. Je dirais. Oui.

Accompagnant ce dernier mot de gestes, il prit Nagisa dans ses bras et l’amena contre lui. Ce n’était pas pour la mener à dissimuler ses larmes et sa tristesse dans son torse, ni pour cacher lui-même son émotion. C’était bien pour lui offrir la tendresse, la chaleur et la douceur qu’il voulait lui transmettre. Il voulait réchauffer ses larmes pour que les pleurer soit moins douloureux et qu’elle goutte enfin le plaisir simple d’être dans les bras de quelqu'un qui avait de l'affection pour vous.
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Nagisa Chikage
Élève de la 1-A

Nagisa Chikage


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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyVen 23 Sep - 18:24

Nous y étions. Après avoir écouté mon point de vue, Yuhei avait encore réfuté chacune de mes explications. Dans ma subite hargne, je m'y attendais. Je sentais que quoi que je dise, il allait encore trouver une excuse. Encore et encore. Comment vouliez-vous alors que je reste calme face à ça ? Comment vouliez-vous que je sois pas prise d'une fulgurante assurance pour oser me planter face à lui, si près ? Même ses larmes ne me firent pas broncher. Tout au plus me firent-elles comprendre qu'il pensait vraiment ce qu'il disait : ce qui me rendait moi-même plus triste. Puis enfin, il répondit à mon ultimatum.

En me prenant dans ses bras, il démontrait son égoïsme à agir selon ses idées sans prendre en compte celles des autres. Il n'a jamais songé que je ne souhaitais peut-être pas qu'il le fasse. Ce qui était le cas ! C'est pourquoi, à peine ma joue eut-elle touché son torse que je le repoussai avec toute la force qu'il m'était possible d'exercer avec mes mains. Relativement grande si on prend en compte mon passé de gymnaste, la dernière année passée à faire rouler une chaise roulante et supporter le poids de mon corps sur des béquilles. Du coup, la pression fut telle que je fis plusieurs pas en arrière, titubant à cause de mon genou qui était endolori.

Pour toute réponse à son geste, je le regardai un instant dans les yeux avant de détourner la tête. Un profond soupir jaillit de mes lèvres pour ensuite prendre un rictus de mécontentement. Comment avait-il pu oser en sachant que je n'appréciais pas que les gens me touchent alors qu'on ne se connait pas – ou à peine. N'avait-il donc vraiment pas compris que je n'avais rien de l'enfant qui ne sait pas apprécier l'affection ? Qu'au contraire, je pouvais en faire preuve mais juste avec les gens qui me sont proches ? Des gens que je connais depuis plus longtemps qu'une petite heure ?

J'étais vraiment désolée de la situation. Assez pour baisser la tête et m'en retourner vers la table où gisaient toujours mes affaires. Je les ramassai donc mais pris quelques secondes pour tenter de reprendre une mine neutre. Puis je m'en retournai vers la porte une nouvelle fois. Cette fois ci, je ne levai la tête qu'un court instant pour à nouveau regarder Yuhei dans les yeux et ensuite rebaisser la tête pour marcher. Je ne pris même pas la peine de faire le moindre signe d'au revoir. Je me contentais de marcher le plus correctement possible malgré ma jambe, jusqu'à attraper la poignée de porte que j'actionnai. Ce ne fut qu'une fois la porte entrouverte que je détournai la tête vers mon Senpai. Ce n'est qu'une fois là que je redressai la tête juste ce qu'il faut pour voir son visage.

Le mien démontrait toute la déception que je ressentais. Le regret de ne pas avoir été comprise. La tristesse de ne pas pouvoir mieux comprendre son esprit. Mais j'en avais fini de me battre pour lui faire entendre raison. Il semblait véritablement croire en sa vision de la vie et des gens et loin de moi l'idée de lui faire comprendre le point de vue des autres. J'avais essayé, ça n'avait pas marché : tant pis. Mes traits étaient fatigués, un peu crispés aussi à cause de la nouvelle douleur dans ma jambe et désespérément tristes, tout comme ma voix quand je repris finalement la parole. Ce que je n'avais pas jugé bon de faire tout le temps que j'avais pris pour le repousser, reprendre mes affaires et marcher jusqu'à la porte. Il aurait même pu me faire tout un théorème sur ce qui venait de se passer, j'étais las de me justifier.

« Tu n'en as encore fait qu'à ta tête, sans penser à ce que je pouvais ressentir. » j'eus un bref sourire d'amusement feinté avant de poursuivre « Je ne voulais pas que tu me prennes dans tes bras, j'ai juste émis une hypothèse qui s'est avérée exacte. Tu agis égoïstement, je trouve. Tu agis sans te soucier de ce que les autres penses. Si tu te dis que c'est une bonne idée, alors tu le fais sans penser aux conséquences. Là, en l'occurrence, c'est que je m'en vais. Je suis fatiguée de me justifier. De me faire critiquer aussi... Penses ce que tu veux de ça, je m'en fiche. Je sais juste que contrairement à ce que tu penses, je sais faire preuve de tendresse mais pas avec tout le monde, pas avec le premier venu : ce que tu es ! Je ne te connais que depuis une heure, c'est un peu rapide en besogne tu ne trouves pas ? » me rendant compte que la réponse me paraissait évidente, je repris aussi vite. « Non, bien sûr que tu ne trouves pas vu que tu l'as fait sans savoir qui j'étais et comment je pouvais le prendre. M'enfin c'est bon, on ne va pas revenir là-dessus, ça fait une heure qu'on en parle. Au revoir... » je marquai une pause pour savoir quel suffixe mettre. « ... Senpai. »

Sur ces mots mornes, tristes et fatigués, je franchis la porte que je refermai derrière moi. Je pus alors marcher comme ma douleur me le dictait – en boitant – pour m'arrêter à la première fenêtre du couloir. Là, je m'assis sur le rebord pour reposer mon genou et repenser à tout ça. Juste le temps pour ma jambe de se sentir mieux puis je pourrais poursuivre mon chemin jusqu'à ma chambre et m'y reposer avant de reprendre le fil de ma vie.


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Yuhei Detsuda
Élève de la 2-A

Yuhei Detsuda


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MessageSujet: Re: Révisions [Terminé]   Révisions [Terminé] EmptyVen 23 Sep - 20:52

Detsuda fut pris au dépourvu lorsqu’il fut rejeté par Chikage. Inutile de dire qu’il ne s’y attendait pas. Se rattrapant sans trop de mal contre le mur de la pièce, il darda la jeune fille d’un regard étonné. Ce qu’elle lui dit alors était en total contradiction avec ce qu’il ressentait intuitivement. C’est alors que quelque chose lui revint à l’esprit, une parole prononcée par son père. « Nul ne peut t’écouter s’il n’en a pas envie. » Et là, c’était le cas.

Yuhei n’était pas un garçon très doué pour intellectualisé ce qu’il ressentait. Voilà sans doute pourquoi il ne s’était pas rendu compte plus tôt que son interlocutrice était sourde à ses propos, qu’elle tournait ses dires de la façon dont elle voulait les interpréter, prenant soin d’ignorer tous ce qui pouvait l’éloigner de la version satisfaisante qu’elle se fabriquait.

Le jeune garçon n’imaginait pas ce qui pouvait être à l’origine d’un tel aveuglement. Ne lui avait-il pas dit qu’il ne cherchait pas à la convaincre. Ne lui avait-il pas expliqué que sa démarche n’était pas égoïste ? D’ailleurs, qui était l’égoïste en fin de compte ? La personne qui s’offrait à l’autre ou celle qui l’a rejetait. De plus, pourquoi pensait-elle qu’il lui faisait des reproches ? Il ne faisait qu’énoncer ce qu’il pensait et elle n’était même pas, à ses yeux, l’origine de ses malheurs intérieurs.

« Nul ne peut t’écouter s’il n’en a pas envie. » Et Yuhei s’en rendait compte. C’était très difficile pour lui mais il lui vint à l’idée que Nagisa pouvait très bien se complaire dans cette vision du monde, qu’elle pouvait encore y trouver assez son compte pour ne pas espérer mieux.

Sa première réaction fut de vouloir la retrouver, de sortir, bondir derrière elle et… Il s’arrêta sur le pas de la porte, comprenant son impuissance. Tous ce qu’il pouvait faire, c’était de parler. Mais rien ne sert de parler avec une personne qui n’écoute pas. Il était donc décidément impossible pour lui de réaliser quoi que ce soit. Ce constat lui fit pousser un long et lourd soupir.

Il ne pourrait donc pas devenir ami avec elle. Pas tant qu’elle se cacherait derrière toutes ces choses qui venaient envahir sa vision et troubler son jugement. Il n’y avait rien d’agréable dans le fait de fréquenter une personne perdue et fuyante, surtout quand cette dernière vous prenait inconsciemment pour quelqu’un d’autre pour vous charger de tous ce qu’elle a refoulé le concernant.

Detsuda n’avait aucune envie de cela. Il referma alors la porte de la pièce et revint à la table. Il sécha ses larmes du revers de sa manche, prit une profonde inspiration et se rassit. Pendant encore quelques heures, il ressentirait encore de la peine pour cet événement. Mais son cœur était de ceux qui se remettaient vite des malheurs. Il aurait tôt fait de parler avec sa compagne, d’extérioriser son désarroi et sa frustration pour ainsi repartir plus que jamais de l’avant.
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