Il aurait été incapable de dire comment il était arrivé là, mais il y était bel et bien. Planté devant la porte de l'appartement deux, Jiro fixait la sonnette, indécis. Son regard dévia à plusieurs reprises vers la porte voisine. Il aurait été plus raisonnable de s'y rendre et de s'enfermer dans sa chambre, mais il était dans un tel état ...
Ses doigts vinrent effleurer ses lèvres, un peu tremblants, et il ferma les yeux. L'image d'Eiji lui revint aussitôt en mémoire ... son regard, la chaleur de ses lèvres, ... le second baiser, derrière lequel il n'y avait plus l'interrogation du premier ... Jiro sentit son cœur s'emballer alors qu'une boule de chaleur tournoyait au creux de son ventre. Non, il ne pouvait vraiment pas se contenter de se recroqueviller sur son lit ... Il avait besoin d'une aide extérieure pour que son esprit cesse de repasser cet instant en boucle. Il fallait à tout prix que son cœur batte pour autre chose ...

Se recomposant un visage un peu plus neutre, Jiro se décida enfin à appuyer sur la sonnette. Vu l'heure, les colocataires de Cathan étaient à leur poste respectif et, à moins qu'il n'ait décidé d'aller faire un tour, il était donc seul dans l'appartement. La porte s'ouvrit d'ailleurs sur le roux après quelques instants.

Le regard du japonais se porta sur le petit miroir de l'entrée, alors que Cathan refermait derrière lui. Ses traits étaient loin de la neutralité qu'il aurait souhaité, mais c'était moins catastrophique que ce qu'il devait afficher dix minutes plus tôt. Jiro ôta ses chaussures tout en s'assurant que les deux autres habitants des lieux étaient bien absents, puis se retourna pour faire face à l'américain. Il lui offrit un sourire séducteur avant de s'approcher à une distance que les convenances sociales n'auraient pas autorisée.

" Tu as un peu de temps devant toi ? "

N'y allant pas par quatre chemins, Jiro réduisit l'espace qui les séparait à néant. Sa cuisse vint exercer une légère pression sur l'entrejambes de Cathan, tandis que ses mains courraient déjà sur son torse. Ses lèvres, à quelques millimètres des siennes, laissèrent échapper un soupir.

" J'ai très envie ... "

Le baiser qui suivit n'avait pas le goût de ceux qu'il avait reçu un peu plus tôt. Jiro essaya de chasser cette pensée en fermant les yeux, mais l'image d'Eiji revint instantanément ... Il se colla encore plus contre le roux, sa langue cherchant sa consoeur avec impatience. Oublier ... Il fallait qu'il oublie ...

Copies et café faisaient une excellent ménage, le second soutenant ses nerfs défaillants pendant qu'il inscrivait des rapides inscriptions en rouge les premières. Encore que... pour une fois, il n'avait pas trop à se plaindre : ses élèves de première année semblaient avoir à peu près suivi le cours, et même miraculeusement l'avaient compris et appliqués dans leur copie. Le résultat était correct et ne lui donnait pas trop envie de s'arracher les cheveux, à part sur quelques détails de temps à autre. Il allait presque finir par croire qu'il ferait un bon prof. Presque. A la vue des regards d'horreur qui s'adressaient à lui à chaque fois qu'il donnait des exercices ou distribuaient des devoirs, il se doutait qu'il ne faisait pas encore partie du top ten des profs préférés du lycée. Ca tombait bien puisque l'inverse ne l'intéressait guère. A part quelques élèves plus rapides que les autres qui arrivaient à suivre les raisonnements un peu complexes, les autres l'ennuyait complètement. Il n'arrivait pas à se mettre à leur niveau et imaginait quelles pouvaient être leur difficulté... Honnêtement, être prof toute sa vie était probablement le meilleur chemin pouvoir avoir envie de se coller une balle dans la tête avant la cinquantaine.

Il avait l'appartement pour lui en cette fin d'après-midi, Radha et Gabriel vaquant aux taches qui incombaient à une assistante de direction et à un bibliothècaire, quelles qu'elles soient. La colocation se faisait sans encombre, à défaut d'être vraiment harmonieuse, chaque habitant de l'appartement appréciant sa propre tranquilité. En résultait un silence plus souvent apaisant qu'étouffant, parfois rompu par les cauchemars de Gabriel la nuit. Etrange cohabitation au final, bien plus particulière que la précédente, qui renforçait son goût habituel pour la solitude. Un après-midi café/copies n'était pas si désagréable, surtout s'il le terminait sur une virée sur Hachioji. La sonnette à la porte interrompit ses pensées. Cat abandonna sans arrière pensée son stylo rouge et sa copie en cours – qui n'en avait même pas tant besoin que ça la bougresse – et se leva pour ouvrir la porte. Il eut juste le temps de la refermer derrière Jiro que déjà le jeune homme se jetait sur lui, plus audacieux que Cathan ne l'avait jamais connu.

Certes, le japonais élevé en Espagne était loin d'être une sainte nitouche, et savait exprimé ses désirs quand bon lui semblait, mais il y avait une nette différence entre son comportement à l'instant et celui, joueur, qu'il lui connaissait. Et difficile de mettre ce regard désespéré sur la faute d'une inaction forcée due à leur séparation quand ils avaient changé de lycée. L'américain avait plus ou moins mis de côté le malaise qu'il avait ressenti de Jiro à chaque fois qu'il était venu dans ses bras ces derniers temps, en partie parce qu'il n'était guère le genre de persone qui invite aux confidences. Du moins, pas aux confidences émotionnelles. Mais depuis le temps, il devait admettre que Jiro était une des personnes qui se rapprochaient le plus d'un ami pour lui...
Il n'y avait qu'une seule solution : avec un sourire carnassier, Cathan passa son bras autour de la taille de Jiro et le traina avec lui à l'étage, vers sa chambre. Autant être dans un coin tranquille pour se faire.

" J'ai tout le temps libre du monde."

Le roux jeta quasiment Jiro sur le lit avant de refermer la porte derrière eux et de s'appuyer contre elle, sa stature faisant une barrière efficace pour empécher Jiro de quitter la pièce. Sa stature ou son regard, en cet instant bien moins chaleureux qu'habituellement envers lui maintenant qu'il se montrait sérieux. Avait-il vraiment envie de savoir ce qu'il avait ? Il espérait juste une chose que Jiro ne se soit pas un peu trop accroché à lui, de toutes les conneries qu'il pouvait faire.

" Bon, tu m'expliques quel est ton soucis ? "

La réaction de Cathan était exactement ce qu'il attendait, et Jiro se laissa entraîner sans aucune protestation. Il était venu pour ça après tout. Un léger sentiment de culpabilité voguait, comme à chaque fois qu'il se retrouvait dans les bras de son ami pour oublier Eiji. Mais leur relation était justement dénuée de sentiments autres qu'amicaux et c'était bien mieux que de se jeter sur le premier venu dans un bar quelconque.
Là où Jiro aurait ri de se retrouver sur le lit avec tant de rudesse, il se contenta d'un sourire qui se voulait amusé. Ce dernier s'effaça cependant très vite lorsqu'il se tourna vers Cathan. L'allure du roux, accompagnée de ses paroles, n'avait rien d'engageant. S'il l'avait déjà aperçu ainsi une ou deux fois, jamais il n'aurait imaginé s'en retrouver l'objet.

Assis sur le lit, Jiro soupira doucement avant d'esquisser un léger sourire résigné. Il s'était grandement trompé en pensant que Cathan n'avait rien remarqué. Esquiver le problème par une réponse toute prête était le mieux qu'il avait à faire, à présent.
" Rien de bien grave. J'ai juste un peu de mal à me faire à tous ces changements. Ca passera vite. "

Cathan leva les yeux au ciel, en se demandant si Jiro le prenait vraiment pour un abruti. Ca arrivait par moment : entre les cheveux roux et l’air de ne pas y toucher, les gens pensaient qu’il n’était pas vraiment là. Dommage pour eux.
" Tu étais comme ça avant le changement de lycée déjà ... J'ai attendu un peu mais ça semble empirer. Alors ? "

Jiro écarquilla les yeux avant de se recroqueviller sur lui-même et de dévier le regard vers une chaise un peu plus loin.
" Tu te fais des idées ... "

Le roux se laissa tomber assis sur le lit à côté de Jiro et lui attrapa le menton pour le forcer à le regarder dans les yeux. Intimité physique, ou menace qui se rapprochait, les deux possibilités étaient vraies, et toutes les deux jouaient en sa faveur.
" Redis-moi ça ? "

Jiro voulait fuir, se sentant totalement dépassé par ce soudain interrogatoire. A la place, il sentit sa lèvre trembler légèrement alors qu'il tentait de répondre sans qu'aucun son ne sorte, et dût la mordiller pour retenir la boule qui se formait dans sa gorge.
" Ca ... ça va passer ... C'est rien ... Je ... "

Il aurait presque pu se laisser attendrir par l'air désespéré de Jiro. Presque. Il avait trop interrogé de suspects pour se laisser émouvoir, et la plupart n’était pas des caïds capable de le regarder dans les yeux, mais bien des gens qui fondaient en larmes à l’idée de se retrouver encadrés par des fédéraux.
" Qu'est-ce qui se passe Jiro ? "

Le brun ouvrit la bouche à plusieurs reprises, à la fois désespéré par ses sentiments et terrifié par Cathan, trouvant son regard inquisiteur insoutenable.
" Arrête ... " Sa voix sonnait bizarrement à ses oreilles.
" Pourquoi ? ... Pourquoi est-ce que ce n'est pas de toi que je suis tombé amoureux ? " Ca aurait été tellement plus simple ... tellement ...

Cat soupira et se passa la main dans les cheveux. Faire craquer les gens était tellement plus simple quand il n'avait aucun lien affectif envers eux. Au moins était-il fixé sur une chose : ce n’était pas à lui que Jiro s’était attaché. Les possibilités restaient par contre énormes pour qu'elles le mettent dans un tel état.
" Qui est-ce ? "
Sa voix était dure, presque effrayante, mais rassurer Jiro n'est pas encore à l'ordre du jour.

Jiro secoua la tête frénétiquement et tenta de se dégager en vain, ce qui eut pour seule conséquence de faire sortir les larmes qui menaçaient déjà de tomber depuis un moment. C'est presque à mi voix qu'il finit par avouer.
" Eiji ... "

L’américain resta impassible devant les larmes, l'esprit focalisé sur le nom qui venait de sortir. Il eut besoin d'une bonne minute après avoir passé tout le staff en revue pour réaliser qu'il s'agissait d'un de ses élèves de 3ème année. Une expression sévère apparut sur ses traits déjà figés. Ce qu’il venait d’entendre était plus difficile à digérer qu’il n’aurait cru ... et dire qu’il avait pris Jiro pour quelqu’un de sensé !
" C'est un gosse Jiro. Un des gosses auxquels on enseigne. C'est tout juste si on n'est pas obligé de les torcher ! "

Jiro ferma les yeux, incapable de soutenir le regard accusateur de Cathan, et finit par craquer, parlant comme il pouvait à mi-chemin entre larmes et colère envers lui-même d'en être arrivé là.
" Tu crois que je le sais pas ! Tu crois vraiment que je serais aussi mal si je le savais pas ! "

Cathan le laissa pleurer, imperturbable, comprenant difficilement comment un homme adulte pouvait se sentir attirer par un gamin. Certes, Jiro avait quasiment dix ans de moins que lui, mais il se trouvait à la même place : celle qui permettait de constater chaque jour que les gamins assis devant eux manquaient clairement de maturité. Que le gosse soit plus près de l’âge de Jiro que lui ne l’était ne changeait rien à l’affaire.
" Et tu comptes faire quoi ? "

Jiro frémit à la question lourde de sous-entendus et rouvrit les yeux pour fixer Cathan.
" Pour qui tu me prends ? "
Il rabaissa cependant la tête tout en se passant une main tremblante sur la joue pour tenter d'y chasser l'humidité.
" Rien ... Je ne ferais rien. Qu'est-ce que j'ai comme autre choix ? "

La résolution - et le ton sur laquelle elle était prononcée - n’avait rien de bien impressionnant.
" Comment tu as pu en arriver là ? "

Jiro eut un sourire amer, se souvenant brusquement de toutes les raisons pour lesquelles il n'avait jamais parlé de sentiments avec Cathan. Pour le mathématicien, l'amour - et même l'amitié - semblait être une simple donnée sur laquelle on pouvait avoir un contrôle, comme dans une équation. Ils étaient très loin de voir les choses de la même façon dans ce domaine.
" Comme si ça se commandait ... "

Le roux haussa les épaules, peu convaincu par les histoires de sentiment. N'ayant jamais voulu se laisser prendre à ce genre de jeu, ce genre de commentaire ruisselait sur lui comme de l’eau sur les plumes d’un canard. On s’attachait parce qu’on voulait bien se laisser faire.
" Tu fantasmes sur lui ... Comment tu veux connaître suffisamment un élève ? "

Jiro soupira. Il commençait à se calmer un peu de sa crise de larmes, ce qui lui rendait la parole un peu plus facile.
" Cathan ... Je sais faire la différence tout de même ... Et je ne suis pas que son professeur d'espagnol ... Tu as peut-être oublié, mais il est aussi mon élève au kyudo. "
"Etait" aurait été plus adapté comme terme, mais il préférait ne pas y songer. Il tenta de chasser les souvenirs du dojo d'Hamura, où ils étaient les seuls pratiquants et où ils avaient passé tant de temps à discuter, en dehors de la pratique.

Un nouveau sourire ironique fleurit sur les lèvres de Cathan et son ton se fit plus moqueur.
" Ton élève, encore une fois, toujours ton élève. Qu'est ce qu'il y a dans cette relation qui te fascine Jiro ? Qu'a-t-il fait ou dit qui t'intéresse tant ? "

Jiro se sentait terriblement las. Il aurait voulu revenir en arrière, ne pas avoir sonné à la porte de cet appartement, et avoir choisi de se terrer dans sa chambre. Mais non ... Et au point où il en était ...
" Je le connais bien plus qu'un élève ... Je le connais même bien plus que je ne te connais toi ... "

L’ambivalence de Jiro était terrible à entendre. L’homme avait-il conscience qu’il donnait l’impression de défendre cette « relation » autant qu’il le pouvait ? Probablement pas.
" Il s'est passé quelque chose de plus récemment ?" Qui expliquerait pourquoi Jiro avait craqué de manière aussi intense.
Utiliser les vieilles stratégies des interrogatoires, comme sauter du coq à l’âne pour déstabiliser l’autre, lui revenait décidément bien trop facilement.

Jiro vira brusquement écarlate, une main tremblante allant serrer frénétiquement le bras opposé. Ca, il ne pouvait se résoudre à y répondre et le silence s'étirera sans qu'il ne cherche à le rompre.

Cathan se retint de grincer des dents et se força à rester calme, même si le visage de Jiro semblait répondre à la question pour lui. Il devinait qu’il n’allait pas apprécier ce qu’il allait entendre.
" Qu'est-ce que vous avez fait ? "

Jiro ne put retenir une exclamation relevant presque de l'autodéfense : " Rien ! "
Dans un sursaut, il réussit à s'écarter et à se lever du lit, mais ne chercha pas à s'enfuir pour autant. La tentative aurait été vaine de toute façon. Il est loin de faire le poids face au roux.

L’ex-agent tourna lentement la tête vers Jiro, le regard froid.
" Rassieds-toi, nous n'avons pas fini de discuter. "
Si jusque là il ne s’était pas montré totalement effrayant, s’en était fini. Jiro pouvait constater dans toute sa splendeur à quel point le prof de maths excentrique pouvait se montrer inquiétant.

La sensation d'oppression était douloureuse. Jiro recula sous le regard glacial de Cathan, jusqu'à rencontrer le mur contre lequel il se heurta violemment. Le choc pourtant léger lui coupa le souffle un instant, et c'est dans une expiration qu'il retrouva la parole.
" Il m'a ... embrassé ... "

Cathan passa sa main sur son visage, se demandant à quel point la situation pouvait se compliquer. Il avait presque envie d’attraper Jiro par les épaules et le secouer pour voir s’il arrivait à le faire revenir les pieds sur terre.
" Il t'a embrassé ? Et tu n'avais pas ton mot à dire là-dedans ? "
Aux dernières nouvelles, il fallait être deux pour s’embrasser. Il n’y avait que des midinettes qui écrivaient leur première scène de cul sans expérience pour croire qu’on pouvait imposer un baiser à quelqu’un.

Jiro ferma les yeux et glissa le long du mur, se retrouvant assis par terre. Sa main tremblante alla se réfugier dans ses cheveux, les serrant compulsivement.
" Je ... Je l'avais convoqué ... pour savoir ce qui n'allait pas ... pourquoi il séchait mes cours ... "
Il hésita un bref instant avant de reprendre.
" Je ne m'attendais pas à ça ... "

" J'espère que tu l'as envoyé promener."

Jiro frémit un instant en se souvenant que sa tentative de protestation n'avait pas vraiment porté ses fruits.
" Je n'en ai pas eu le temps ... Il s'est enfui tout de suite ... "

L’américain ferma les yeux, se demandant comment il avait pu faire pour se retrouver témoin de ce bordel.
" Reconvoque-le et explique-lui que tu ne peux pas t'intéresser à lui ... en essayant d'avoir l'air plus convaincant qu'avec moi. "

Jiro hocha doucement la tête. Il n'avait pas vraiment eu le temps de réfléchir à tout ça, mais en serait certainement venu à la même conclusion.
" Et lui faire comprendre que je ne suis qu'un fantasme pour lui ... comme beaucoup d'autres élèves pour leurs profs ... Oui ... Je sais ... "
Sauf que ... Il connaissait bien Eiji, suffisamment pour savoir que ce n'était pas aussi simple. Mais il pouvait toujours essayer de se leurrer ...

Plus calme, et surtout moins effrayant, Cathan tapota le lit pour inciter Jiro à revenir près de lui plutôt que de rester à le fuir de l'autre côté de la pièce.
" Essaie de t'en convaincre toi aussi. "

Jiro acquiesça sans vraiment savoir comment il ferait. De toute façon, il était bien trop chamboulé pour pouvoir y réfléchir pour l'instant. Son regard fixa un moment la main de Cathan, incertain s'il devait obtempérer ou non. Finalement, il se leva et s'assit sur le bord du lit, se sentant un peu comme un gamin perdu. Après un soupir, il céda à la tentation de se blottir contre le roux, même s'il était loin d'être aussi rassurant qu'il pouvait l'être en temps normal ...

Le roux passa un bras autour de la taille de Jiro, cédant à l'attrait facile de le consoler, même s'il n'avait guère envie de servir de substitut pour le moment. Apparemment, lui aussi avait dû s’attacher un peu pour avoir envie d’aider Jiro à se sortir de ce bourbier plutôt que de se contenter de le menacer, puis d’agir, si jamais il persistait dans cette voie.
" Tu veux qu'on sorte ? "

Jiro se tendit lorsqu'il sentit Cathan bouger, mais se relâcha finalement et ferma les yeux. Il haussa vaguement les épaules à la question.
" Ca m'est égal ... N'importe quoi qui puisse me faire penser à autre chose ... "
Pour le moment, il voulait juste oublier. Oublier ses sentiments, oublier ce baiser, oublier Eiji ... Si seulement c'était aussi facile à faire qu'à dire ...