Je sens que le monde a changé. [Avec Mitsu Rowani]

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Aujourd'hui est un jour plutôt important pour moi. Enfin, je pense. Je ne suis pas tellement sure d'être capable d'aller jusqu'au bout, mais je pense avoir assez attendu comme ça. C'est assez compliqué de vivre si près de Tokyo, de se dire tous les jours que je suis peut être très proche d'elle, alors que je reste si loin. Si ça se trouve, elle n'y habite même plus. Elle a peut être voulu refaire sa vie ailleurs, quelque part ou personne n'irait la juger pour son acte d'amour. Je n'en sais rien. Je sais juste que je n'arrive plus à attendre. Cela m'obsède. A tel point que mes notes baissent. Légèrement. J'aimerai que mon oncle et ma tante soient vraiment fier de moi. Je leur suis redevable après tout. Alors il faut que je la vois. Non, il me faut savoir, tout simplement. Si elle n'est plus sur Tokyo, alors j'aurai choisi cette école pour rien, mais c'était le risque. Je m'y plais bien de toute manière, et sans vouloir me vanter, je pense m'y être intégrée depuis ma première année.

Mais il faut bien se préparer pour cela. A vrai dire, je ne sais pas réellement comment. Je sais juste que le centre commercial de Tama Greenwalk est une bonne manière pour me donner des idées. Je suis plutôt élégante aujourd'hui*. Du moins, je me sens bien élégante. J'aime bien prendre soin de moi en général. Étant une jeune fille, c'est primordial. Porter l'uniforme de l'école n'est certainement pas une bonne idée en week-end, je ne voudrai pas en faire trop. Pour le moment, je flâne juste. Je ne sais pas tellement par où commencer. J'aimerai lui acheter quelque chose, au cas où. Même si je sais que je n'oserai jamais lui en faire part. Il sera pour moi, ce cadeau. Mais qu'est ce qu'elle aime maintenant ? Les goûts des gens changent tellement souvent, et tout en touchant de mes doigts une figurine en porcelaine d'oiseau, je me demande bien si elle les aime encore.

Mais ne pas oublier le principal ! Je suis aussi venue pour acheter de nouveaux papiers à lettre, et des enveloppes, pour pouvoir écrire à ma tante. Je sors donc du magasin où j'étais, pour me rendre dans la papeterie la plus proche. Je salue poliment les vendeurs en entrant, mes mains tenant mon petit sac à main. En me dirigeant vers le rayon que je convoite, je rencontre un visage familier. Je m'arrête donc et je souris.

« Mitsu-san ! Comme c'est amusant de te retrouver ici. Si tu me l'avais dit, nous aurions pu organiser une petite sortie ensemble. » Et je continue de sourire. A vrai dire, j'aurai préféré ne croiser personne. Mais le destin n'est pas toujours conciliant avec mes envies. Je préfère être une bonne camarade, le reste attendra. Il attend déjà depuis longtemps de toute manière.

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Déléguée de la 2-A

Voilà venu le temps de l’épreuve du centre commercial pour Mitsu. Contrairement à la plupart des jeunes filles de son âge, la demoiselle avait une sainte horreur de ceux-ci. Appelons ça un début de snobisme soigneusement entretenue par une mère, ex-modèle, qui ne l’avait jamais entrainé dans une grande surface de vêtements « sans âme » selon elle. Mais la corvée revenait inlassablement. Quand on était une jeune fille aussi maladroite, les collants et autres bas ne tardaient jamais à filer. Le stock ainsi réduit devait donc être renouvelé fréquemment, au plus grand désespoir de l’adolescente. Une fois la tâche principale accomplie, Mitsu s’accorda un passage à la papeterie pour acheter du petit matériel à dessin.

Dans la petite boutique, difficile de louper une échasse comme elle : Culminant à pas loin d’un mètre soixante-quinze, de son trillby visé sur le crâne se déversait son opulente et ébouriffée chevelure noire. Si la taille ne suffisait pas, elle ajoutait à son originalité une paire de bottes mi-mollet façon motard sur un collant rayé noir et rouge – malencontreusement troué au genou suite à une chute ridicule en sortant de l’enceinte du pensionnat -. En guise de haut, un top ajusté agrémenté d’une veste noire d’uniforme masculin – trop grand - d’un autre lycée laissait apercevoir un short assez court en jeans. Contrairement à une Mitsu en cours version « jeune fille modèle », le style tranchait grandement. Et ça n’était pas le bâtonnet d’une sucette calé au coin de ses lèvres en mode « clope » qui venait contredire la chose.

Les écouteurs de son ipod dans les oreilles, elle dodelinait légèrement de la tête en rythme et examinait différentes sortes de papier avec application. Son carnet rempli à une vitesse affolante avait besoin d’un successeur digne de ce nom. Affairée à la recherche du « bon grain » pour esquisser des croquis avec plus d’aisance, elle était entré dans son petit univers personnel et ne prêtais guère attention aux alentours. Aussi, quand sa camarade de classe l’alpagua, elle mit quelques secondes à relever le regard vers elle. Surprise, elle manqua d’envoyer valdinguer sur le sol tout ce qu’elle tenait en main. Elle rattrapa in extremis quelques feuilles.

- Ah Michiki-san ! Tu m’as fait peur : je ne t’avais ni vu ni entendu arriver.

Dit-elle en retirant ses écouteurs, et la sucette de sa bouche, comme si elle ne venait pas d’éviter une énième catastrophe.

- Eh bien, j’ignorais également que tu venais ici. Mettons-nous au courant mutuellement la prochaine fois.

La jeune fille offrit un sourire à Rena. Elle en avait de bonnes : pourquoi lui aurait-elle dit qu’elle venait ici ce weekend alors qu’elle ignorait elle-même qu’elle y viendrait ? Rêveuse comme elle l’était, elle avait décidé, sur une lubie, le jour même, que ce samedi serait « le » jour où elle s’adonnerait à la corvée. Lentement, elle commença à dévisager sa camarade. Mitsu ne brillant pas sa sociabilité exacerbée et les deux jeunes femmes n’ayant jamais partagé de liens particuliers outre celui d’être dans la même classe, elle mit quelques secondes à trouver un élément sur lequel elle pourrait embrayer.

- Cette tenue te va très bien. Tu es très élégante. Cela me fait bizarre de ne pas te voir en uniforme. Je crois que c’est la première fois.

Hop, une banalité très neutre et féminine. De ce qu’elle avait appris à connaître de sa camarade, elle était une fille « très fille », souriante. Elle ne savait rien d’autre de Rena. Sans méchanceté et en l’état de leur relation, Mitsu la définissait comme « moyenne ». Entendons-nous bien, pour Mitsu, cela n’avait rien de péjoratif. Cela signifiait uniquement qu’elle-même devait éviter de se montrer trop « bizarre », le temps de tâter le terrain en quelque sorte.

- Tu cherches quelque chose de particulier ? Je peux peut-être t’aider à trouver ou te conseiller.

Invité

A sa proposition pour une prochaine fois, je n'eus d'autre réaction que de lui sourire sincèrement, resserrant un peu mes doigts sur mon sac à main. Il me manquait peut être de ces sorties un peu futiles pour jeunes filles de notre âges. De celles où les seules préoccupations sont de parler vêtements et de commérer légèrement sur les camarades absentes, sur les garçons les plus mignons ou les professeurs les plus exigeants. En définitif ces après-midi, généralement, n'avaient pour seul but que de socialiser les différentes personnes, de tester aussi parfois. Au collège que j'avais fréquenté, il m'arrivait souvent de faire les boutiques avec Amane-chan, Yaeko-chan et Sachi-chan. De bonnes amies. Amane-chan avait toujours été la plus bavarde d'entre nous. C'était celle qui plaisait le plus aux garçons d'ailleurs. Je me souviens de l'avoir déçue quand je lui avais annoncé ma décision de ne pas passer le concours pour entrer dans le même lycée. En première année de collège, nous nous étions promis de le faire. Mais les années changent bien des idées, même si elles ne sont pas nombreuses. Très rancunière au début, je suis bien contente d'avoir gardé de bons liens avec elle. Quand je rentre à Otaru pour les vacances scolaires, on se réserve toujours une après-midi pour se raconter des histoires, pour rire de nos moments passés ensemble. Je dois dire que sa présence me manque un peu, mais je suis ravie d'avoir le cœur si joyeux quand je sais que je vais pouvoir la voir. C'est un avantage.

« Merci du compliment, j'aime beaucoup tout ce qui concerne la mode, tant que ce n'est pas trop osé. » Il est vrai que je n'aime pas les habits qui feront détourner les regards vers ma personne, je pense d'ailleurs que j'en serais bien trop gênée. J'en profite aussi pour regarder ma camarade de classe, histoire de répondre par un compliment en retour. On m'a toujours appris à le faire. Mais c'est un peu plus difficile là, surtout que je me concentre davantage sur le trou de son collant qu'autre chose. « Et la tienne est...Originale ? Il faut beaucoup d'audace pour porter une tel tenue, c'est certain. » Heureusement, j'arrive à le regarder à nouveau, et je souris. Je m'en suis bien sortie, non ?

Mes yeux se posent ensuite sur les différents calepins à ma droite, à cause de ce léger silence entre nous deux. Il est vrai que nous n'avons jamais cherché à se connaître plus que ça. Comme je ne suis pas du genre à aller vers les autres pour créer de nous liens, mon cercle d'amies se restreint souvent à celles qui sont venues me parler à mon arrivée. Quatre ou cinq autres filles de la classe en somme, si l'on compte deux filles à qui je parle plus occasionnellement. Mais pour Mitsu-san, je n'ai jamais cherché à me rapprocher d'elle, et de son côté également.

« Je cherche juste un joli papier à lettre pour pouvoir écrire à ma tante. » Annonce-je tout en lui souriant encore. « Elle m'a bien fait comprendre qu'elle aimerait que je change des oiseaux que je prends habituellement. Mais je ne sais pas tellement comment lui faire plaisir. » Il était vrai que j'en savais peu sur ma tante, en réalité. Je savais qu'elle aimait ses enfants et son mari, qu'elle aimait sa position de femme au foyer, et qu'elle appréciait nous faire de bons repas. Ma tante restait une personne très discrète, faisant passer les autres avant sa propre personne. Si je connaissais pas cœur les goûts de mes cousins et savait que mon oncle avait un faible pour le Jazz Américain, j'étais nulle si l'on venait m'interroger sur ceux de ma tante. « Ça me ferait bien plaisir donc, si tu en as le temps. »

Déléguée de la 2-A

- Personnellement, je ne me soucies pas vraiment de la mode. Cela ne m’a jamais vraiment intéressée. J’aime surtout que ça soit pratique.

Elle soupira légèrement.

- A dire vrai, c’est pas tout à fait exact. J’aime que ça soit pratique et joli sur moi mais dans des circonstances précises.

Le petit laïus paraitrait sans doute étrange tant Mitsu portait des vêtements presque toujours à la dernière mode, griffé par tel ou tels couturiers. Toutefois, elle semblait plus à l’aise dans cette tenue avec cet horrible trou dans ses collants. Ayant capter le petit arrêt de sa camarade là-dessus, Rowani leva légèrement la jambe pour tirer un peu sur le collant et se mit à rire.

- Pour changer, je suis tombée. Habituellement, je ne les porte pas avec des trous partout. Disons que c’est un concours de circonstances malheureux et ma soudaine addiction aux pavés qui a engendré cette catastrophe vestimentaire déplorable.

A l’explication de Rena quant à sa présence ici, Mitsu se rapprocha machinalement des papiers à lettre. Elle mira le tout pendant quelques secondes, avant d’esquisser une moue légère.

- C’est… très impressonnel du papier à lettre déjà tout fait. Tu pourrais tenter de faire le tien, en choissant un ou deux différents papiers de couleurs différentes, un motif trouvé sur internet en pochoir, ou demander à le faire imprimer sur du papier plus neutre d’une manière originale voire de dessiner quelques choses toi-même en filigrane….

Elle toussota dans son poing.

- Enfin, ça dépend de la fréquence de la correspondance . Effectivement si tu as un rythme soutenu, il vaut mieux trouver quelques choses de plus facile et qui te reviendra finalement moins cher. Après le papier à lettre, je trouve que c’est mieux de le faire coller à ta personnalité, à tes humeurs ou au contenu de la missive. Je te conseillerais donc d’en prendre deux différents. Qu’est-ce que tu aimes bien toi ? Tu préfères quelques choses qui fait un peu « adulte » ou le très kawai ? Quelles sont tes couleurs favorites ? Un animal fétiche ?

Si les questions s’enchainaient, elles n’avaient pas tant pour but de créer un lien avec la jeune femme, mais surtout celui d’orienter les recherches. Mitsu cherchait du regard les différents papiers qui pourraient plus ou moins convenir avec ce qu’elle voyait déjà de sa camarade. Rapidement, elle prit déjà en main un papier assez fin, avec une très légère couleur bleu ciel sur lequel s’étirait des arabesques vaporeuses bleus plus foncés. Elle avait choisi des oiseaux la dernière fois, il y avait de fortes chances qu’elle aime le ciel autant que les piafs.

Invité

Pour moi, une fille devait toujours se soucier un peu de la mode. Toujours. Une fille et une femme devaient se montrer élégantes, presque en toute circonstances. Si les hommes avaient la force et l'envie d'être les meilleurs, les femmes avaient la subtilité et l'élégance. Je ne connaissais vraiment aucune fille qui se négligeait au point de ne pas vouloir faire les boutiques, même de temps en temps. Être bien habillés était un plaisir personnel avant tout. Dans tout les cas, c'était le miens. Je pensais que si j'étais plaisante à regarder, alors je pouvais donner un peu de joie à d'autres personnes. Et montrer de l'intérêt pour sa toilette montrait que l'on allait bien. Une personne qui allait mal n'allait pas passer des heures à se préparer, à se maquiller et à hésiter sur l'harmonie de sa tenue par exemple. C'était déjà plus facile la semaine, puisque nous avions notre uniforme à porter. Pour rien au monde je ne voudrai abandonner cette tradition. Et puis, il est très joli notre uniforme çà la Ginkgo Gakuen.

« Il reste un peu de salissures d'ailleurs, sur ton genoux et un peu sur le collant. Je l'avais deviné. »

Et je lui souris, comme je sais si bien le faire. Personnellement, je pense que si cela m'était arrivé, j'aurai couru dans ma chambre pour changer les collants ou pour changer ma tenue entière si je n'en avais pas d'autres.

La suite de sa prise de parole me fit cligner des yeux. Faire du papier soi même ? Non, c'est bien trop personnel justement. Je préfère largement prendre quelque chose de tout préparé. En plus, je ne suis pas bien douée pour créer de belles choses. J'ai juste une bonne harmonie des couleurs. Pour ce qui est de l'esthétisme, j'en mets toujours trop et ça rend moche au final. Et avec ma dextérité, je suis sûre qu'il resterait des traces de colle ou que le papier ne serait pas coupé bien droit. Quand on est enfant et que l'on souhaite faire un cadeau à sa maman, ce n'est pas grave, une maman doit être indulgente envers ses enfants.. Mais j'ai dix-sept ans, et j'envoie du courrier à ma tante.

« Ce que j'aime ? A vrai dire, je préfère prendre un papier qui lui plaira à elle. Moi, je ne me charge que de l'écrire et c'est elle qui prend le temps de le lire et qui doit apprécier le papier choisi. »

Bizarrement, notre avis semblait bien différent sur la question. Je préférais largement faire plaisir que de me faire plaisir.

« Je ne pense pas que ma tante aime cette couleur. Je sais qu'elle affectionne plus celles qui sont chaudes.. Enfin, je crois.. Son tablier de cuisine est rouge. Oh ! Et c'est une très bonne cuisinière aussi. Mais je ne sais pas tellement si prendre un papier avec des aliments serait bien vu..Je ne lui envoie pas une recette de cuisine. »

Alors je me mets aussi à regarder le rayon, pouvoir si je trouve quelque chose de potable. J'ai du mal à connaître les goûts de ma tante, je m'en rends bien compte à présent. Je ne connais même pas son animal favori. Les chats peut être ? Ma tante n'a jamais voulu d'animaux à la maison, mais je suis presque sûre qu'elle aime regarder les chatons dans les vitrines des animaleries. Tout le monde aime les bébés chats, ils sont tellement mignons. J'en trouve un plutôt simple, alors je le sors et je lui montre, en attendant son verdict.

Spoiler:

Déléguée de la 2-A

Mitsu regarda son collant par réflexe lorsque sa camarade la prévint qu’il restait un peu de saleté. D’un revers de la main, elle épousseta une nouvelle fois la tâche et frotta jusqu’à ce que la peau rougisse légèrement. Finalement, elle haussa une épaule. Bast que cela. Sayuri n’était pas là, personne ne la forcerait à jouer à la petite gravure de mode sur patte. D’ailleurs, presque un peu brutalement – bien plus qu’elle ne le souhaitait initialement en tout cas – elle s’expliqua.

- Tu sais, ma mère était mannequin. Quand je suis chez moi, je ne peux pas faire un pas sans être « parfaite ». Alors un peu de poussière sur mon collant, c’est un peu comme un grand acte de rébellion. C’est terriblement salvateur.

Là-dessus, elle tira sur le tissu afin de l’ouvrir encore en plus grand encore le trou béant du collant.

- Tu devrais essayer parfois. Ne pas faire ce qu’on attend de nous, pauvres adolescentes préformatées sur un modèle de perfection crasse sans humanité. Cela permet de trouver qui on est réellement sans la couche de convenances codifiées depuis des temps immémoriaux sans espoir de liberté.

Elle soupira ensuite et s’excusa d’un sourire, en agitant un peu la main.

- Oublie ça. Ce sont les divagations d’un courant d’air.

Elle observa le papier longuement en mordillant négligemment une lèvre en réfléchissant.

- Je ne sais pas si tu as beaucoup de correspondants, mais je continue à trouver ça terriblement cher d’acheter un papier par personne pour lui plaire. Alors que le contenu est plus important que l’extérieur.

Elle haussa à nouveau une épaule.

- Je te déconseille vivement le papier à motif alimentaire effectivement. Les couleurs chaudes, tu dis ? Le motif « Coucher de soleil » ? Classique et efficace. Sinon….

Elle mira le dernier présenté. Puis, elle pinça légèrement les lèvres.

- Oui, il est bien.

Mitsu n’avait rien contre les chats. Au contraire, elle les aimait bien. D’ailleurs, son père la surnommait « le chaton ». Ceci dit, elle n’arrivait pas à comprendre l’attrait quasi monomaniaque des filles de son âge pour les « trucs mignons ». Encore, ça serait des poneys, passeraient encore. Mais les chats, c’était si désespérément commun. Toutefois, elle n’avait pas d’autres idées et ne voulait pas paraître encore plus bizarre à sa camarade. Aussi, elle hocha à nouveau la tête.

- Il est mignon et assez neutre finalement. Cela conviendra à un peu tous les contenus.

Dans les manies de l’adolescente, on pouvait compter un attrait particulier pour le dessin et l’écriture, ce qui l’amenait fréquemment à vouloir associer motifs et apparence au contenu de ses écrits. On pourrait s’interroger alors pourquoi elle n’aimait pas plus que ça à se vêtir de tenues plus mignonnes et féminines. Outre le fait que sa garde-robe ne comptait aucun vêtement mal coupé – en omettant les trois vêtements d’hommes chourés à des gens qui comptaient-, Mitsu paraissait à son avantage peu importe ce qu’elle portait. Grande, athlétique, formes agréables, un rien l’habillait joliment. Un trou ? Une tendance « destroy » ou punk, un petit parfum de rébellion. Alors, le weekend quand elle pouvait laisser libre cours à quelques fantaisies, elle choisissait le pratique pour pouvoir crapahuter à son aise. S’asseoir sur un banc et dessiner ou écrire pendant des heures sans prendre garde à son maintien de peur de dévoiler une petite culotte. Ou alors de répondre à la soudaine lubie de courir, grimper aux arbres lors d’un détour en forêt. Bref, Mitsu était moins regardant de l’apparence pour se concentrer sur quelque chose de personnaliser selon les besoins, les envies, les aspirations de l’instant. Ou plus bêtement, le contenu.

Voilà qui nous ramenait au papier à lettre qu’elle trouvait impersonnel.

» Mitsu Rowani
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Je sens que le monde a changé. [Avec Mitsu Rowani]

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