La demoiselle se faufila comme une anguille pour reprendre son carnet. Dès qu’elle l’eut en main, elle lâcha, bien involontairement, un soupir de soulagement. Suite à la demande de son professeur, elle rougit très nettement.

- Vous… avez tout regardé ?

Etant donné que la phrase était prononcée un peu sèchement, enfin tout du moins Mitsu imagina que cela pouvait être pris pour de l’insolence, elle s’excusa vaguement par une nouvelle répartie.

- C’est que… je n’aime pas trop montrer mes croquis quand je ne les juges pas terminés. C’est un peu déroutant de savoir que vous avez tous pu les voir.

Pris pour pris, autant jouer la franchise n’est-ce pas ? Aussi se retourna-t-elle vers son professeur, armée de son plus ravissant sourire – celui qui faisait que son père lui passait certains caprices -.

- Pour être honnête, je suis gênée. Certains dessins ou écrits pourraient vous donner une mauvaise image de moi, ce que je ne souhaite pas du tout…

Elle hocha un peu la tête pour elle-même. Autant retirer le sparadrap d’un coup comme le dit l’adage.

- Je veux bien en parler si vous le souhaitez. Maintenant… si vous avez le temps naturellement.

Rares étaient les fois où Mitsu prononçait autant de paroles à la suite. D’une certaine manière, elle usait d’une abondance d’excuses, de mots, pour calmer son émotion, se protéger. Généralement indifférente, la demoiselle gérait très mal la situation dès que cela touchait à sa petite bulle. Un élève, elle aurait pu simplement reprendre son carnet, le remercier et filer. Un professeur, même aussi ouvert, elle avait des comptes à lui rendre. Se comporter en adulte, voilà la solution. Avisant brusquement la bouilloire, elle déclara.

- Je … vais faire du thé, si vous le voulez bien. C’est toujours plus sympathique avec du thé.

En lui offrant un nouveau sourire, elle commença à s’affairer. Une bonne excuse pour éviter de le regarder s’il commençait par le sujet qui la gênait tellement.

Surveillant encore pendant quelques instants une bouilloire qui se débrouillait pourtant très bien toute seule, Mitsu esquissa un fin sourire. Après avoir trouvé un bol propre, elle se saisit de l’eau enfin chaude, un peu empruntée car elle tenait toujours son carnet sous le bras afin de faire le service. En face de son professeur, elle s’installa en déposant son précieux bien hors de vue de celui-ci. Tout ce temps sans un mot, laissant la question en suspens, lui avait permis de reprendre totalement contrôle d’elle-même.

- J’aimerais bien…

Après un nouveau sourire presque amusé cette fois-ci, elle avala une petite gorgée de son propre bol fumant. Une petite grimace démontra qu’elle avait réussi à se brûler légèrement la langue. Mettant son poing devant la bouche, elle souffla une ou deux fois pour tenter de se rafraichir. Apparemment habituée à ce genre de petites mésaventures, elle reprit le plus naturellement du monde.

- Vous ne serez pas trop déçu si ces élèves décident de ne pas participer au concours national ? Je veux dire… vous nous accordez tout de même de votre temps et ça serait légitime d’attendre un minimum de « résultats ».

Elle reconnaissait que cette question tirait un brin peut-être vers le personnel pour le professeur. Entre deux parents exigeants, la jeune fille avait pris l’habitude de calquer ses réponses par rapport à ce que souhaitaient les adultes. Pourtant cette fois-ci, elle semblait montrer un réel intérêt au ressenti de son sensei.

Aussitôt, elle éclata d’un rire léger. Pour un adulte, il avait un coté rafraichissant inhabituel. Peut-être était-ce la pointe zèle perceptible ou alors simplement le fait qu’il paraisse sincère contrairement à d’autres profs, l'an dernier, qui lui avaient tenu le même genre de discours sans en penser un mot quand son assiduité à suivre les cours avait décliné.

- C’est vrai, c’est votre rôle.

Pour se donner le temps de composer sa réponse, elle goûta à nouveau à son thé. Elle plongea ensuite ses yeux dans ceux du sensei.

- Pour l’instant, je sais que je n’ai pas envie de passer ce concours.

Parfois un brin désarmante, la sincérité de la jeune fille était pourtant bien réelle. Attirée irrésistiblement par la fenêtre, elle détourna le regard pour mieux mirer la bribe de ciel qu’elle laissait apercevoir.

- J’aime juste dessiner. Et j’aimerais m’améliorer encore oui sans pour autant en faire une carrière possible.

S’étirant très légèrement, elle se rappela ensuite de son interlocuteur. Dardant son regard droit dans le sien, elle expliqua où elle avait envie d’en venir.

- M’acceptez-vous dans vos cours sachant que je vais sans doute vous décevoir ?

Il ne comprenait pas où elle souhaitait en venir, mais elle s’en doutait déjà à l’origine. Elle n’ajouta rien sur le sujet, préférant éviter de devoir s’expliquer en détails et se perdre en circonvolutions qui n’intéressaient de toutes manières personne. Elle hocha simplement la tête.

- Alors j’aimerais bien participer à vos cours supplémentaires. Mais ça dépend le soir.

Elle étala un très large sourire aussi amusée qu’embêtée.

- Parce que si c’est la veille des maths, je ne pense pas que ça soit judicieux si je veux augmenter ma moyenne.

D’un geste machinal et emprunté, elle ébouriffa l’arrière de ses cheveux avant de reposer ses mains, un peu brutalement, sur la table. Une moue gênée flotta un instant sur ses traits. Ce tic n’avait rien de féminin et sa mère la reprenait souvent. A force de fréquenter Sanzo, il lui avait transmis quelques manies. A bien y penser, finalement, celle-ci était peut-être la moins dérangeante.

- Quels sont les points que je devrais améliorer selon vous dans mes dessins ? Même si... ceux que vous avez vu ne sont pas… terminés.

A la limite de l’écarlate une brève seconde, elle se recomposa tant bien que mal une expression détendue. Pour s’y aider, elle s’assura d’un coup d’œil du contenu de la tasse du sensei, puis de la sienne. « Garder la diversion en cas de question trop gênante » se répétait-elle. Puis, ni l’un ni l’autre n’avait terminé son thé.

Intérieurement, Mitsu soupira de soulagement. Pas d’explication à fournir, pas de discussion embarrassante, le pied ! Finalement, elle s’était pris la tête pour rien. Certes, il restait que son sensei avait eu une très large vue sur son petit univers, parfois bien perché, et sur sa presque obsession pour un modèle en particulier. Bien que cet état de fait lui restait nettement plus en travers de la gorge, peu de chance que cela soit porté aux oreilles des autres élèves. Un bon début.

Elle hocha plusieurs fois la tête. Oui, elle saisissait bien l’idée principale. Même en travaux, ses dessins restaient suffisamment bons pour qu’il entrevoie une opportunité de réussite au concours national avec un peu plus de travail. Par contre, le fait qu’il n’aimait pas non plus les curieux sur ses œuvres inachevées lui donnait la furieuse envie de lui demander à les voir pour être sur un pied d’égalité. Ridicule, mais séduisante idée. Trop polie encore, du moins avec un adulte et surtout un professeur, elle n’oserait évidemment pas. Cela fit toutefois pétiller un instant son regard d’une lueur mutine.

- Je serais bien irrespectueuse si je ne vous tenais pas au courant de mes absences. Pouvez-vous me donner les horaires de vos cours ?

A dire vrai, cela ne lui avait même pas effleuré l’esprit de ne pas se pointer en cours sans prévenir. Question de respect pour le temps accordé, d’habitudes. Et puis, savait-on jamais si ça allait pas lui porter des soucis en plus. L’Art étant très subjectif, il pourrait facilement noter pitoyablement ses travaux si l’envie lui en prenait suite à un quelconque faux-pas. Il ne paraissait pas du tout être ce genre de professeur, mais bon… mieux vaut prévenir que guérir en étant aussi irréprochable que possible. Avec une subite impulsion de sociabilisation – ça lui prend parfois – elle lui confia :

- Ma mère tient une galerie d’Art à Tokyo. Si vous souhaitez aller la visiter un jour, je peux vous en donner l’adresse. Elle s’intéresse plus aux artistes européens « branchés » mais il y a parfois des expositions intéressantes.

Du regard, elle suivit les gestes de son professeur et esquissa un sourire à la question. Pas mécontente de diriger la conversation vers un sujet différent – parler de sa mère lui évitait de parler d’elle-même – elle expliqua :

- Oui, elle l’a ouvert il y a sept ans. Depuis, elle n’arrête plus.

Elle refoula un bref rire. Ah ça, elle n’arrêtait vraiment plus. Sa propre fille avait, depuis longtemps, été reléguée au second plan. Même lors des weekends mère-fille, organisés par une Sayuri culpabilisant, les journées se déroulaient d’une manière identique. L’après-midi était dévolu à l’essayage d’un maximum de tenue, à les retoucher afin qu’elles mettent parfaitement en valeur l’adolescente trophée maternelle, chez un styliste ami de maman. Puis, Sayuri l’exhibait à une soirée vernissage – dans la galerie de sa mère ou une autre – en la présentant comme son œuvre d’art personnel. Certes, cela paraissait sans doute flatteur pour le commun des mortels. Mitsu, elle, trouvait ça faux et barbant – surtout quand maman se prenait d’une soudaine lubie à expliquer à des clients/amis/artistes que sa fille ferait sans doute une carrière exceptionnelle dans le domaine -. La jeune fille finissait presque à chaque fois assaillie de questions toutes les plus débiles les unes que les autres, posées uniquement pour se faire bien voir de sa mère et, parfois, également pour tenter de profiter de sa pseudo candeur pour des desseins plus pervers. Finalement, pour avoir l’air d’une mère responsable, Sayuri ordonnait à son assistant du moment – toujours un jeune homme charmant, allez comprendre pourquoi – de ramener la gamine devenue encombrante à la maison.

Ah ça, elle était gâtée ! Mais ne vous méprenez pas. Mitsu ne se plaignait plus depuis longtemps de ce mode de vie. Elle profitait simplement des largesses parentales et de sa liberté relative. Elle avait d’ailleurs appris assez vite à répondre aux attentes de ses parents et des adultes en général pour en profiter au mieux. Il suffisait bien souvent de paraître modelée comme ils le souhaitaient pour pouvoir continuer à buller tranquillement dans son coin ensuite. Mais bast, là n’était pas la question.

Après cet interlude songeur – très court -, Mitsu reporta à nouveau son attention sur son professeur toujours à la recherche de quelque chose dans son sac et reprit son explication.

- C’est une galerie branchée à Shibuya, pas très loin du jardin national de Shinjuku Gyoen. La plupart des expos sont celles de jeunes artistes européens et nationaux. Même si ma mère donne une préférence à l’art pas trop typé japonais. Je vais vous donner l’adresse exacte.

Reprenant son carnet vers la fin, elle griffonna l’adresse sur un papier. Après l’avoir déchiré, elle le replia et le posa sur la table.

- Je vous déconseille d'y aller en octobre et début novembre. Comme dans les pays européens ils fêtent Halloween, l'exposition prévue est sur le thème de l'épouvante.

Se redressant finalement, elle fourra son carnet et le papier tendu avec précaution dans son cartable. Comme si elle allait s’en aller sous peu – son sensei semblait avoir terminé avec les informations qu’il désirait lui transmettre – elle ajouta :

- Si vous y allez, dites que vous venez de ma part : ma mère se fera une joie de vous faire découvrir sa collection dans les moindres recoins.

Et accessoirement tenter de mettre le sensei séduisant dans son lit, mais ça, Mitsu était encore trop innocente pour le formuler clairement. Enfin plus sincèrement, elle refusait surtout d’y penser. Déjà imaginer que sa mère puisse avoir une vie intime, c’était beaucoup demandé à une adolescente mais en plus songer qu’elle puisse essayer d’attraper son professeur entre ses griffes, c’était trop lui demandé.

Mitsu dévisagea son sensei, d’un air très étonné. Tellement que les jolis yeux en amande de la demoiselle s’ouvrirent ronds l’espace d’un instant. Elle esquissa ensuite un sourire avant d’éclater spontanément de rire. Puis, elle porta une main à ses lèvres pour arrêter de se marrer et toussota dans son poing pour reprendre complètement contenance.

- Pardon…

S’excusa-t-elle tout d’abord.

- … mais si je peux me permettre un point de vue féminin… Votre proposition ressemblerait pour toute jeune fille à un rendez-vous amoureux. On a tendance à s’imaginer n’importe quoi à mon âge.

Elle s’empourpra un peu d’avoir été aussi directe et s’excusa encore une fois.

- Je sais très bien que ça n’est pas votre genre et que ça n’était pas le cas… c’est juste la manière de le dire qui m’y a fait songer une seconde. N’y voyez pas d’offense.

Sans retenue cette fois-ci, sa main vint ébouriffer ses cheveux avant qu’elle ne pince les lèvres pour s’empêcher de rire de gêne cette fois-ci.

- Plus sérieusement, ma mère fait réellement un bien meilleur guide que moi. La plupart du temps, elle étudie son sujet comme je le ferais pour un examen. Elle pourra vous expliquer par A+B le pourquoi du comment l’artiste a peint sa toile, ou sculpter cette matière ainsi que le message exact qu’il désirait faire passer.

Visiblement, elle le pensait sincèrement. Elle pourrait reprocher beaucoup de chose à Sayuri, mais elle était sérieuse dès qu’il s’agissait de connaître son sujet. Elle s’intéressait à ce qu’elle exposait et vendait. Derrière la couche de luxe, il y avait du travail et une réelle démarche artistique. Certes, il restait la propension maternelle à tenter de séduire les hommes plus jeunes qu’elle, mais ce que Mitsu pouvait offrir pour compenser le désagrément ne pesait pas lourd dans la balance.

- De mon côté, tout ce que je pourrais vous offrir comme commentaires : c’est ce que je ressens en les regardant, des critiques pas forcément argumentées, vous parler éventuellement des techniques utilisées si je les connais et un peu de l’artiste si je l’ai déjà rencontré. Cela s’arrêtera là. Je doute que cela soit appréciable si vous désirez une visite instructive.

- Si vous pensez que cela est plus intéressant, d’accord.

Elle esquissa un sourire un brin flatté. Car si Mitsu n’appréciait pas particulièrement de parler d’elle, elle aimait malgré tout qu’on porte un minimum d’intérêt à son ressenti. Qu’il soit professeur ne changeait pas grand-chose sur ce point à ses yeux. Il faisait la démarche de s’intéresser à elle sans forcément la mettre au pied du mur et lui tirer les vers du nez – procédé ô combien appliqué par Sayuri et son inquisition maternelle -.

- Il suffira de me dire quand vous souhaiterez vous y rendre.

En bref, elle acceptait la proposition. Sans arrière-pensée. Certes son professeur était charmant, mais elle n’avait pas un goût prononcé pour les hommes plus âgés. L’idée du rendez-vous amoureux ne lui était venu qu’à cause de la manière de présenter la chose et pas du tout d’une envie subite d’idylle interdite – très romantique probablement, mais assurément beaucoup trop complexe à assumer pour une ado déjà passablement « ailleurs » -

- Puis, je suis d’accord avec vous : Il n’y a pas besoin d’expliquer une œuvre. Si l’artiste désire faire passer un message, sa création doit se suffire à elle-même. Tout expliquer rationnellement ne fait que ranger l’Art à un rang cadré et très défini. Comme si tout découlait d’une logique quantifiable.

Tout en exposant son point de vue, son regard s’alluma d’une lueur véritablement intéressée, délaissant un temps son habitude à vagabonder vers l’extérieur. Elle fixait sans détour son professeur avec un naturel possiblement déconcertant. Elle détestait la « rationalisation » de l’Art. Pour elle, les soi-disant amateurs d’art rencontrés n’étaient pour la plupart que des intellectuels frustrés de ne par réussir eux-mêmes à créer. De fait, leur intérêt naissait surtout d’un besoin de s’approprier ce qu’ils n’arrivaient pas à faire, à tout ranger avec une logique maniaque comme si le processus créatif n’était qu’artisanat justement, que tout devait avoir une fonctionnalité, un message à faire passer à expliquer en de grands termes éloquents et pompeux. Plus fondamentalement, les clients habituels des galeries d’arts n’étaient qu’une brochette de gens prompts à étaler leur culture, leur goût, pour palier à leur manque d’imagination.

- Pour moi, quand un artiste crée, il le fait avant tout pour lui-même. S’amuser avec les couleurs, les formes, les mots, créer une histoire. Cela ne nécessite pas de la part du spectateur d’une analyse, d’un niveau culturel particulier, tout au plus une « intelligence du cœur » et encore. Il faut simplement être réceptif et avoir l’envie de se laisser transporter dans un autre univers. Un manga, un roman, un tableau, la musique, c’est une main tendue en guise d’invitation au voyage. Libre aux spectateurs de s’en saisir ou non.

Très légèrement, elle pencha la tête sur le coté, interrogative, et y adjoint un sourire rêveur, sans doute un brin idéaliste.

- Visiter une galerie d’art avec moi, risque de vous prendre un moment. J’adore voyager.

Du regard, elle suivit son professeur. A l’instant présent, à le voir sourire ainsi, elle réprimait difficilement quelques rougeurs sur ses joues. Avait-elle trop dévoilé de son univers ? Avait-elle dépassé des limites ? Avait-elle montré une facette un peu trop avenante ? Ah cette fichue imagination d’adolescente qui lui laissait entrapercevoir des possibles romances où il n’y en avait pas. Qu’est-ce qu’elle détestait ça ! Balayant bien vite d’un revers mental de la main ses naïves considérations, elle fouilla sa propre sacoche pour en tirer son agenda. Débordant de photos, de dessins gribouillés sur des coins de pages et autres tickets de cinéma ou de concert, l’objet ressemblait d’avantage à un joyeux fourre-tout ministériel qu’à un agenda pratique.

- Cela dépend de quand vous êtes disponible. Le samedi, il y a généralement beaucoup de monde.

Après une brève hésitation, elle risqua :

- Mais si vous préférez avoir plus de temps, je peux demander les clés pour un dimanche après-midi. Je ne pense pas que ma mère me le refusera.

Non, non, non, n’essaie même pas d’imaginer quoique ce soit de romantique s’invectiva-t-elle en pensée. C’est juste pour pouvoir prendre le temps sans les crétins habituels ou Okāsan dans les pattes se dit-elle pour se conforter dans son bon droit. Une question de logique en somme. Si elle voulait pouvoir faire découvrir les œuvres de son point de vue à son professeur, un peu de calme et de tranquillité n’avaient rien de superflus. Puis, le samedi, il était sans doute occupé à voir ses amis et à mener sa vie sans s’embarrasser de ses élèves.

- A vous de choisir une date. Je n’ai rien de prévu de particulier pour le moment en septembre.

La passion exprimée tout à l’heure retombait pour laisser la place à un sourire plus policé. L’enthousiasme, lui par contre, restait bien présent. Loin de retourner à ses errances vers l’extérieur, le regard s’accrochait à celui de son professeur. En fait, elle le dévisageait légèrement, comme si elle s’apprêtait à le croquer prochainement dans son carnet.