Par une journée de novembre ... (libre)

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Mi-novembre … Je ne pus retenir un soupir d'ennui. Sept mois et demi que j'étais rentrée dans cette école … sept mois que j'étais seule. Pas que ça n'avait jamais été le cas avant, mais j'avais espéré que cette nouvelle école m'aiderait à avoir de nouveaux amis. Surtout après avoir entendu Ichigo raconter tous ses bons moments dans cette école. Mais visiblement, on ne passait de bons moments ici que si on n'était « cool », et je ne fais pas partie de cette catégorie de personnes c'est sûr.

J'étais accoudée sur le muret, le visage à moitié dans les bras. Mes cheveux étaient lâchés et semblaient vouloir s'envoler, secoués par les bourrasques de vent qui se faisaient plus fortes ici. J'espérais que le vent pourrait emporter avec lui toutes mes pensées sombres mais malheureusement, elles semblaient bien décidées à me pourrir le morale.

Je glissai le long du mur et ramenai mes jambes contre moi. J'ouvris mon sac et en sortis mon cahier à croquis. J'avais commencé à la rentrée des cours et à peine sept mois plus tard, on pouvait dire que je m'étais bien améliorée ! J'étais fière de ce talent mais personne ne savait que je dessinais, ayant toujours griffonné uniquement quand j'étais seule.
J'appuyai mon cahier sur mes genoux et me mis à faire le croquis d'une fée-nymphe, ces créatures fantastiques me fascinant.

Invité

Tetsuya, prit d’une envie soudaine de se balader, fit le tour de la cour dans l’espoir de découvrir de nouvelles choses. Sept longs mois c’était passés et il n’avait rencontré aucunes personnes. Une légère brise souleva ses cheveux et lui donnât un petit frisson dans le dos.

Il passa par la CPE puis descendit le petit chemin qui longeait directement les salles de cours. Il s’arrêta un moment et jeta un petit coup d’œil autour de lui dans l’attente de trouver quelque chose à faire. Mais sans résultats. Tetsuya continua donc son chemin et tomba sur un banc, face au petit muret. Il s’y assit donc, et se demanda ce qu’il pourrait faire d’une journée comme celle-ci.

Tetsuya tendit l’oreille et perçu des bruits de crayonnages. Il s’interrogea pour finalement lever la tête vers le ciel. Une jeune fille, de seconde année, était là, assise, les jambes croisées. Elle dessinait, dans toute sa solitude. Tetsuya eu d’abord envie de monter pour la rejoindre, mais cette idée fût vite oubliée car Tetsuya pensa qu’elle aurait eu peur de lui, comme tous les autres lycéens de cette école.

Il décida de rester là, sur le banc, à attendre que la journée passe. Mais sa détermination était finalement plus forte et se demanda.

« Je devrais peut être y aller… »

Il s’arma de courage et se prépara aux différentes réactions que pourrait avoir cette fille. Il monta d’abord sur le banc puis sur le muret. Il s’assit juste à côté d’elle et admira son magnifique travail.

« Tes dessins sont magnifiques, tu sais ? »

Il recula sa tête et regarda le visage de la fille. De longs cheveux noirs magnifiquement lisses bordés de beaux yeux vert-bleutés.

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J'étais complètement plongée dans mes dessins. J'étais plutôt contente, j'arrivais plus ou moins à mettre sur papier ce que j'avais en tête. Ça n'arrivait pas toujours. Je dessinais, ratais, gommais, recommençais. Je ne me lassais pas de ce rituel. J'étais tellement prise par ce que je faisais que je n'entendis pas le garçon arriver jusqu'à ce qu'il me parle. Je fus tellement surprise que je fis un bond en me tournant brusquement vers lui. Par réflexe, je reculais aussitôt pour mettre de la distance entre nous. L'effet de surprise passé, je fronçai le nez. Je n'aimais pas qu'on m'observe et qu'on regarde mes dessins. D'ailleurs, je le cachais tellement bien que personne ne savait que je dessinais.

Bref … Je le regardai de travers. Je ne voulais pas me montrer désagréable mais c'était plus fort de moi quand j'étais prise par surprise. Je rejetais avant de réfléchir. Je me secouai. Je me plaignais d'être seule et c'était justement par ce genre de comportements que je m'attirais autant d'animosité. C'était le moment d'être … gentille. Gloups.

- Euh … salut.

Mmh … Oui, bon début. Peut-être que si en plus j'arrivais à ôter cette grimace qui me tord la bouche ça donnerait encore mieux. Nouvelle tentative.

- J'aimerais que … tu ne parles de mes dessins à personne.

Je n'arrivais pas à contrôler ma voix, le ton que j'employais. Je ne pouvais me défaire de 16 ans de froideur, de distance et de solitude. C'était trop difficile de changer ça en un seul coup. J'en aurais soupiré si j'avais été seule.

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Tetsuya compris qu’il lui avait fait peur et baissa donc la tête. Il se sentit vraiment gêné et rougit. Il ne comprit pas vraiment pourquoi elle lui demanda cela car il trouvait vraiment que cette fille avait de réels talents mais respecta son choix.

Il se sentit mal à l’aise et ce passa la main dans les cheveux.

Décidemment, Tetsuya n’as pas vraiment de chance avec les élèves de ce pensionnat.

« Pour une première année, je commence mal si je fait peur aux gens comme ça… »

Mais il comprit que s’il n’essayait jamais d’aller vers les autres, il ne se ferait jamais d’amis et finirait seul. Tetsuya pris sa cape et la remis en place de façon à ce qu’on ne voit plus que le haut de son visage. Il n’avait vraiment pas le truc pour plaire au gens. Peut-être est ce son look sauvage, ou bien tout simplement sa façon de parler ? Pleins de questions trottaient dans sa tête. Ce pensionnat était pour lui comme une seconde chance, un moyen de montrer à tout le monde qui il était vraiment.

« Très bien, je respecte ton choix, je n’en parlerai à personne. Ce sera notre secret… »

Un peu déçu, il se leva et la regarda avec un grand sourire. Un magnifique rayon de soleil éclaira le visage des deux élèves. Tetsuya profita pleinement de cet instant qui se faisait de plus en plus rare à Tokyo.

Tetsuya, ne sachant pas quoi dire, descendit du mur et lui proposa :

« Je vais faire un tour, tu veux venir ? »

Tetsuya se sentit vraiment bête devant ses paroles et ne pu s'empêcher de poser sa main derrière sa tête, en se frottant les cheveux.

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Il rougit et se tortilla sur place. Visiblement, je ne le mettais pas à l'aise. Son petit air embarrassé me fit presque sourire. Malgré tout, il accepta de jouer le jeu et de garder le secret. Notre secret … mmh … « notre ». C'était rare que je puisse employer ce mot, que je partage simplement quelque chose avec quelqu'un. Je n'en montrai rien mais j'eus une drôle d'impression dans le creux du ventre. Du contentement ?

Un rayon de soleil nous illumina pendant quelques secondes et le garçon sembla apprécier cette chaleur qui glissait sur notre peau. Ce fut à mon tour de me tortiller sur place, mal à l'aise. Pourquoi était-il content pour un simple rayon de soleil ? Bizarre. Je profitai du fait qu'il regarda ailleurs pour glisser mon carnet à croquis, ainsi que mon crayon, dans mon sac.

Il m'invita ensuite à l'accompagner dans ce que l'on pourrait appeler une ballade. J'ai hésité. Après tout, je ne le connaissais pas … Et s'il me voulait du mal ? Si en réalité il voulait m'emmener dans un coin sombre et me faire toutes ces choses horribles qu'on lit dans le journal ? Je le regardai, observai son air fétiche. J'aurais tôt fait de le maîtriser s'il essayait de me faire quoi que se soit …

Je me relevai et sentis le vent s'engouffrer en-dessous de mon pull trop large. Je le plaquai sur moi d'une main, de l'autre ramassai mon sac et emboitai le pas à cet inconnu. Comme lui, j'enjambai le muret et au prix d'un peu de courage – ayant le vertige – je descendis jusqu'au rez-de-chaussée. Une fois à sa hauteur, je me tournai vers lui.

- Ou allons-nous, maintenant ?

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Les rayons de soleils frappait légèrement le visage de Tetsuya et le rendit joyeux. Il repensait aux journées nuageuses qu’il passait avec son père avant d’arriver ici. Ce soleil fût pour lui comme une sorte de renaissance, un message envoyé de chez lui. Le sourire de Tetsuya était si grand qu’il fût obligé de se retenir. Peut être qu’il en faisait trop, qu’il devait être plus calme. Mais il était si heureux d’avoir enfin pu adresser la parole à une fille pour la première fois depuis son arrivé au pensionnat. Tetsuya était pour le moins ennuyant, d’après les autres garçons de sa classe. En effet, il aurait une mentalité de gamin effronté et ne penserait qu’à courir après les filles. Ce qui est totalement faux car Tetsuya est une personne intelligente et sympathique. Un peu dynamique, mais sympatique. Il réfléchissait donc à l’endroit où il aurait pu emmener la jeune fille.

« Une petit tour dans le parc, ça te tente ? »

Le parc était un endroit calme et paisible où régnait une bonne ambiance. Tetsuya adorait cet endroit, il y passait des heures entières. Un endroit comme celui-ci valait le coup d’être partager avec une personne. Dans ce parc, Tetsuya y venait dans le but de retrouver le sourire, lorsqu’il n’avait pas le moral. Là-bas, les fleurs dansent parmi les arbres avant de se poser discrètement sur la petite étendue d’eau. Mais depuis peu, la neige recouvre tout.

« Au fait, tu ne m’as toujours pas donné ton nom ? »

Tetsuya se sentit plus à l’aise et lui posa cette question qui l’intriguait au plus profond de lui. Il n’avait pas la chance de demander cela à tout le monde. Il l’a regarda avec impatience et espéra que ce prénom serait aussi beau que ses yeux. Ce magnifique regard qui vous tranche le cœur en deux et vous rend si émerveillé.

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Le garçon avait l'air plongé dans ses réflexions et je ne fis rien pour l'en sortir. Les pensées n'étaient pas quelque chose que l'on partageait sur demande. Je croisai les mains dans mon dos, mon sac de cours balançant contre mes jambes tandis que je me balançais d'un pied sur l'autre, mal à l'aise. Finalement il proposa un tour dans le parc. C'est fou ce que le garçon avait l'air de se réjouir d'un rien. Ça en était presque inquiétant. Je lui répondis par un haussement d'épaules. C'était comme il voulait, tant qu'on marchait un peu – j'ai toujours aimé me promener.

Nous avions à peine fait quelques pas que le garçon ré-attaqua. Me demandant mon prénom cette fois. Je me rebiffai, ça ne servait à rien de donner son prénom. Sauf à risquer qu'il me harcèle la prochaine fois qu'on se croise dans les couloirs.

- Sandaime.

Hum. De nouveau une réponse sèche. Pensons à Ichigo … que ferait-il maintenant ? Ah oui ! Il ferait preuve de politesse en renvoyant la question.

- Et toi ?

J'avais beau lui poser la question, ça ne m'intéressait pas plus que ça. De plus, je n'avais pas la mémoire des noms. Je regardai ailleurs tandis que nous marchions en direction du lac, observant la vue que nous offrait la neige. C'était plutôt joli. Je jetai un coup d'œil au garçon, juste pour voir s'il avait encore son sourire benêt. C'est alors que mon pied se prit dans un caillou caché par la neige et, déstabilisée, je perdis mon équilibre et m'étalai de tout mon long dans la neige. Plus par réflexe que parce que je m'étais réellement fait mal, un « Aïe ! » sonore m'échappa. Je voulus me relever mais je vis que j'avais écorché le genoux de mon pantalon. J'étouffai un juron : j'adorais ce jeans car c'était le seul que je m'étais achetée, sans ma mère.

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