Les cheveux noirs de Mathew Stevens étaient parsemés de flocons blancs. Malgré le froid et la neige, le jeune anglais était sortit se promener dans les rues de Shibuya. Cela faisait maintenant presque un an qu'il était à Tokyo, et quelques mois qu'il était surveillant à Shokuboo Inochi; de ce fait, il connaissait par coeur les rues de ce quartier.

Mathew, les mains dans les poches de son manteau noir, marchait sans vraiment savoir où il allait, laissant ses pieds le guider. En très peu de temps, il se retrouva devant un bar où il se rendait régulièrement, bien que rarement : c'était ici que Hana amenait Tomoe, quand c'était elle qui venait le voir. Mathew refusait que son ex-fiancée mette ne serait-ce qu'un pied dans son appartement, elle lui avait fait trop de mal.

Sans vraiment réfléchir, Mathew entra dans le bar. Au même moment, son téléphone vibra : Hana. Il ne décrocha pas, trop fatigué pour entendre les remontrances de son ancienne compagne. Il était arrivé la veille de Kyoto, et, comme à son habitude, la Japonaise l'appelait pour critiquer la manière dont il rangeait les couches, ou que savait-il encore.

Mathew alla s'asseoir à une table et commanda une bière. Son portable vibra à nouveau, et, avec un soupir, il se décida à répondre.

-Qu'est-ce qu'il y a, Hana?
-T'es où là? Mathew haussa un sourcil surpris. Mais, étant désormais familier aux bizarreries de Hana, il se contenta de répondre :
-Au Kiotori, pourquoi?
-Bouge pas, j'arrive.
-Comment ça t'arrives? C'est quoi ce bo... Allô? Hana? Mais elle avait déjà raccrocher. Mathew poussa un juron. Le barman l'appela pour qu'il vienne chercher sa bière, que l'anglais bu d'une traite avant d'en demander une autre.

Environ un quart d'heure plus tard, Hana entra dans le Kiotori, une expression de dureté sur le visage. Elle s'assit assez brutalement face à Mathew.

-Est-ce que je vais enfin savoir c'que tu fous là?
-Je t'enlève la garde de Tomoe.
-Quoi???!!! Tu rigoles, là?
-Tu crois que j'ai fait tout ce chemin pour plaisanter? répondit-elle d'un ton glacé. Mathew ne comprenait pas. Il s'occupait pourtant bien de sa fille, et même très bien!

-Tu peux me dire qu'est-ce qui te prend?
-Tomoe avait un bleu sur le bras. Et le mois dernier aussi.
-Alors tu crois que je maltraite ma fille?! cria Mathew. Il se fichait des regards scandalisés qui se tournaient vers eux : il écumait de rage. La seule chose qu'il voulait faire à ce moment-là, c'était frapper Hana. Très fort. Pour tout le mal qu'elle lui avait fait, et tout le mal qu'elle lui faisait encore. Mais la cogner n'arrangerait pas son cas...

-Oui, c'est ce que je crois. J'ai déjà fait toutes les démarches, tu es convoqué dans un mois pour une audience. En attendant, tu n'as pas le droit d'approcher Tomoe, ou moi, ou Nobu. C'est clair?
-Non, c'est pas clair!! Jamais je maltraiterais Tomoe! Tu me connais mieux que ça, Hana, me*de!
-C'est comme ça. Maintenant, j'y vais, et tu n'as pas intérêt à me suivre, ou j'appelle la police. Tandis que Hana quittait le bar, Mathew tremblait de rage. Le barman posa sa bière sur la table avant de vite déguerpir : Mathew venait de renverser la table, en poussant un horrible hurlement.

-Non mais ça va pas???!!! Sors d'ici, tout de suite, ou c'est moi qui appelle les flics! Allez, dehors!

Mathew était écœuré par le comportement de son ex, et ne comprenait pas. Alors qu'il tremblait de froid, Mathew se rendit compte qu'il n'avait pas payer le barman. Il rentra donc à nouveau dans le Kiotori.

-Qu'est-ce que tu fous là?
-Je viens vous payer la bière. Je vous rembourserais les dommages que j'ai fait. S'il vous plaît, ne me jetez pas dehors... Le barman toisa Mathew du regard. Il connaissait bien le jeune anglais, qui venait environ tous les deux mois récupérer sa fille. Il était toujours très doux avec la petite.

-D'accord, mais un geste brusque et j'te fous dehors. Mathew remercia le barman et alla s'asseoir tout au fond du bar, dans un coin sombre et silencieux. Il se massa les tempes, essayant de réfléchir...et, comble de l'ironie, la chanson "What a wonderful world" retentit dans le bar...

-Les femmes, quelle plaie ! Mathew releva la tête. Ses yeux tombèrent alors sur un jeune homme de grande taille, les cheveux noirs et les yeux bleus, des épaules carrées : tout à fait son genre. Mais, à ce moment-là, l’anglais avait autre chose en tête que de s’envoyer en l’air ou même de draguer…

-Je vous paie un remontant ? proposa l’inconnu avec un sourire à la fois compatissant et… charmeur. Bah, après tout, pourquoi pas ? Il en avait bien besoin…

-Merci… Ca ne peut que me faire du bien… répondit-il de son accent anglais, avec un pauvre sourire. Un whisky serait parfait, je pense. ajouta-t-il. Mathew s’affala sur la banquette, se passant les mains sur son visage puis dans ses longs cheveux noirs. Il était complètement perdu. Il ne comprenait pas comment Hana pouvait ne serait-ce qu’imaginer qu’il battait sa fille qui ne marchait même pas encore ! L’anglais pensait que son ancienne compagne le connaissait mieux que ça, mais apparemment il s’était trompé…

Mathew se souvenait du bleu de Tomoe, celui qu’elle s’était fait le mois dernier. En essayant –sans résultat- de se mettre debout, la petite avait violemment heurté une table basse qui se trouvait dans le salon de Mathew. Celui-ci l’avait alors expliqué à la japonaise, qui avait accepté son explication sans questions. Cependant, le bleu de la veille, l’anglais ne l’avait même pas remarqué. Tomoe avait sûrement essayé de retenter l’expérience, se cognant à nouveau contre quelconque meuble.

L’anglais sortit un paquet de cigarettes de sa poche. Il sortit une tige et l’alluma de son briquet noir. Mathew jeta un coup d’œil au jeune homme qui l’avait accosté.

-Vous en voulez une ? Ce n’était pas dans les habitudes de Mathew de proposer ses cigarettes à tout va, au contraire, mais le brun lui payant un verre, il pouvait bien se séparer d’une de ses précieuses clopes… !

Mathew détailla un peu plus le jeune homme. Il devait être un peu plus âgé que lui, mais de pas beaucoup. Ses yeux bleus lui donnaient un petit air occidental, même si l’anglais savait parfaitement que tous les japonais n’avaient pas les yeux noirs, comme le pensent un bon nombre d’européens ou américains. Il était dans le pays depuis assez longtemps pour s’en être rendu compte.

Tirant une nouvelle bouffée sur sa cigarette, Mathew regarda en coin la table qu’il avait jetée par terre quelques minutes plus tôt. Elle n’avait pas beaucoup souffert, si ce n’était pas du tout, mais on voyait briller un ou deux minuscules morceaux de verre de-ci delà. Bah, il n’aurait pas grand-chose à rembourser, finalement.

Cela l’arrangeait bien, d’ailleurs. Malgré les économies qu’il avait et la petite somme d’argent que lui envoyaient régulièrement ses parents, le jeune anglais ne roulait pas sur l’or. De plus, une bonne partie de son salaire partait dans ses billets de train, et bientôt, il allait devoir se trouver un avocat, si possible plus que compétent. D’un côté, son oncle était un excellent avocat, peut-être lui ferait-il un prix… Mais Mathew n’avait pas vraiment envie de penser à tout ça maintenant. Il fallait d’abord qu’il retrouve ses esprits et qu’il se détende un peu avant de repenser à cette sordide histoire, avec, si possible –bien qu’il doutait que ce soit envisageable…- du recul.

Son léger sourire s’accentua. Sheikhan approuva d’un signe de tête. Le whisky était un excellent remontant qu’il ne prenait pas pour sa part. Une raison simple expliquait cela : il tenait extrêmement mal l’alcool. Ses deux bières, par exemple, suffiraient amplement pour la soirée. Nul besoin de devenir rond comme une barrique après tout. Il avait même réussi l’exploit de ne jamais – jamais – finir ivre. Et quand on savait quels milieux il fréquentait et quel avait été le débit de boisson de son ex, ça tenait du miracle.

« Non, merci. J’évite de fumer dans les lieux publics. »

Une main devant lui, paume vers son interlocuteur, le brun venait de décliner une offre alléchante. Ses dents légèrement découvertes - très légèrement jaunies malgré un rythme de fumage intensif, témoignaient pourtant de sa dépendance à ce poison. Il lui fallait lutter, toutefois, pour garder bien en place sa couverture actuelle. Il était doux, gentil, aguicheur et à l’écoute. Un homme bon qui se souciait des autres, en somme. C’était là une description assez peu commune de sa personne, bien que ses victimes soient généralement tentées de le décrire ainsi tant qu’elles ne comprenaient pas ses motivations. Et la plupart ne le soupçonnaient jamais.

« Jeune homme ! »

Bras à moitié levé, homme à moitié retourné, le brun aux longs cheveux de jais venait d’appeler un serveur d’une voix forte et ferme. Mathew avait sursauté. Un air mi-navré, mi-taquin sur le visage, Sheikhan lui adressa un sourire auquel le jeune homme répondit. Était-il désolé de s’être laissé aller à ses pensées ? Le voleur n’aurait pu le dire. Peut-être, peut-être pas. En tout cas, lui ne comptait pas l’y laisser replonger.

« Vous êtes distrait. »

Une simple constatation qui n’amenait aucune contradiction, pas plus qu’il ne cherchait à être approuvé. Le surveillant n’était pas à ce qu’il faisait. C’était un fait.

« Je vous sers quelque chose ?
- Un whisky pour le jeune homme. Un diabolo menthe pour moi. »

Le serveur était à leur table. Moyennement grand, les cheveux mi-longs tombant devant les yeux, teints en roux. Un sourire extra large, mais que Sheikhan devinait adressé à la plantureuse brune un peu plus loin. Joli garçon.

« S’il vous plait. » ajouta l’ancien dealer après un petit arrêt. Le serveur lui prêta à nouveau attention, passant de son invité à lui avec un soupçon d’interrogation avant de décréter gaiement que c’était « pour tout de suite » et qu’il « revenait vite ». Mieux valait qu’il prenne un peu son temps, commenta mentalement le grand brun.

« J’ai oublié de me présenter. Milles excuses. Toshita Hideaki. Je n’en ai pas totalement l’air mais je suis Japonais. Et vous êtes ? »

Bien sûr, il le savait. Sa spécialité n’était pas l’attaque à l’aveuglette. Pas lorsqu’il avait un but précis du moins. Venu pour ensorceler les sens du jeune homme et l’amener à avoir ce qu’il voulait, le tout si possible en douceur pour ne causer dégâts ni chez lui, ni chez l’autre, le métissé avait d’abord pris ses marques.

« Et voilà ! »

Le serveur revint juste au moment où son interlocuteur ouvrait la bouche pour répondre. Il avait fait vite. Trop vite. Toutefois, le voleur ne laissa rien paraitre de son mécontentement et paya la note sans sourciller (il n’était pas à quelques yens près de toute façon), esquissant une moue satisfaite à la vue de l’employé qui repartait en dandinant. Vraiment bien fichu, constata-t-il avant de lâcher sa silhouette du regard pour accorder toute son attention au jeune papa.

Le jeune homme refusa la cigarette que lui proposa Mathew, déclarant qu'il évitait de fumer dans les lieux publics. Le jeune anglais haussa les épaules et rangea son paquet, plongeant à nouveau dans ses pensées qui s'entrechoquaient. Son crâne devenait douloureux, et la dernière chose qu'il voulait faire était de se mettre minable. Plus que jamais, il devait prouver qu'il était un jeune père responsable.

-Jeune homme!! fit l'inconnu. L'appel eut pour conséquence un magnifique sursaut de la part de Mathew. Le japonais s'excusa d'un regard, accompagné d'un sourire que l'anglais lui rendit.

-Vous êtes distrait. Ce n'était pas une question, seulement une remarque pertinente du japonais. Mathew ne répondit pas, il n'en voyait pas l'utilité. De plus, l'inconnu avait sûrement vu la scène qui s'était déroulée entre lui et Hana, quelques minutes plus tôt.

Le serveur arriva à leur table, prit la commande et promit de faire vite. Tant qu'il m'amène mon whisky, c'est bon... pensa Mathew. Il tira une nouvelle bouffée sur sa cigarette. Agacé de ne pouvoir mettre un nom sur le visage de son "bon samaritain", Mathew commença à ouvrir la bouche pour se présenter, mais le jeune homme le précéda :

-J’ai oublié de me présenter. Milles excuses. Toshita Hideaki. Je n’en ai pas totalement l’air mais je suis Japonais. Et vous êtes ? Un bref rictus apparut au coin des lèvres de Mathew avant qu'il réponde :

-Mathew Stevens. fit ce dernier en tendant sa main pour serrer celle d'Hideaki-san. L'anglais avait gardé son habitude de dire son prénom avant de son nom, quand il se présentait, à l'instar des japonais qui faisaient l'inverse. Le serveur apporta les boissons aux deux jeunes hommes. Mathew attrapa son verre et en but une bonne gorgée.

-Êtes-vous japonais des deux côtés de vos parents? Mathew avait posé cette question plus pour meubler la conversation et éviter un silence gêné entre deux inconnus que par intérêt. L'anglais n'était pas quelqu'un de très curieux, surtout depuis que Hana l'avait quitté.


[HJ désolée pour la "courtetesse" de ce post, mais pas beaucoup d'inspi'...]

Hideaki fit une réponse évasive, floue, mais à la fois tout à fait limpide.

-Mon père était -est devrais-je dire- anglais. Du moins paraît-il, je ne l'ai jamais vraiment connu. Mathew se contenta d'un hochement de tête. Il venait à peine de rencontrer le jeune homme, il n'allait pas non plus lui demander de déballer sa vie! Mathew n'était vraiment pas le genre à assaillir les personnes de questions, et ce depuis toujours. Même s'il était beaucoup plus gai -et dans tous les sens du terme, héhé... hum...- quand il était plus jeune, l'anglais n'avait jamais été très curieux. Surtout dans ce style de situation.

-Ma mère était japonaise. Elle est morte il y a peu. Enfin je crois. Oui, décidément, Mathew n'allait pas "enquêter" sur Hideaki. Les souvenirs étaient peut-être douloureux, et, de toute manière, il avait assez à faire avec ses propres soucis pour écouter un inconnu parler des siens... Non qu'il était égoïste, mais l'anglais n'était vraiment pas d'humeur...

-Toutes mes condoléances. Il ne voyait pas quoi dire de plus. Il n'allait pas non plus lui demander comment, quand, pourquoi, etc...

-J'ai une... famille cela dit. Mathew hocha la tête encore une fois, buvant une nouvelle gorgée de whisky, un peu plus longue. Non parce qu'il ne voulait pas être indiscret, mais parce que la phrase voulait tout dire. Ou il avait des frères, des sœurs et tout ce qui va avec, ou il s'était composé lui-même une famille. Sans comprendre pourquoi, Mathew penchait plus pour la deuxième proposition.

-Mais parlons de choses plus intéressantes. Pitié, faites qu'il ne me demande rien sur l'autre tarée... Votre nom est anglophone, n’est-ce pas?Ouf... D’où êtes-vous originaire? J’ai vécu quelques temps en Amérique -à New-York plus précisément. Vous connaissez un peu?[/b] Ca, c'était sûr que son nom ne sonnait pas vraiment japonais... Il n'avait pas non plus le physique.

-En effet, je suis Anglais. Je vivais près de Londres, avant de partir m'installer pour le Japon. Il ne précisa pas pourquoi un tel déménagement, et n'était pas prêt de le faire de si tôt. Même si Hideaki paraissait sympathique, Mathew ne se sentait de se confier à un parfait inconnu.

-New-York? J'y suis allé une fois en voyage scolaire, il y a trois ans. Nous y sommes restés trois semaines. C'est une ville fantastique. Je regrette de n'avoir pas pu rester plus longtemps. C'était vrai. S'il n'y avait pas eu Hana, Mathew serait partit pour la Grosse Pomme pour ses études, et sans Tomoe, l'anglais y aurait filer tout aussi rapidement. Il avait prévu de s'y rendre une ou deux semaines aux prochaines vacances, mais les récents évènements avaient changé ses plans...

Il y avait eu un voyage aux États-Unis, dont une semaine à New-York, il y a quelques temps, à Shokuboo Inochi. Mathew aurait pu accompagner les élèves, mais Hana partait en lune de miel en Italie, à cette époque, et il avait du garder Tomoe.

-Vous y avez vécu longtemps?

[C'est court, gomen]

S’il avait remarqué quelque chose de particulier dans les paroles de Mathews, Sheikhan n’en fit pas part. Il sourit juste légèrement, ponctuant parfois les phrase de son vis-à-vis d’un signe de tête affirmatif. Londres. Il n’y avait jamais mis les pieds jusqu’à présent. Ca ne lui faisait pas non plus envie. Le tourisme ne comptant pas dans ses priorités, il lui faudrait de toute façon une bonne raison pour s’y rendre. Pour le moment, il n’en avait pas.

« Assez longtemps, oui. La vie y est bien différente d’ici mais j’avoue que je m’y plaisais beaucoup. »

Quel euphémisme ! Il aurait donné énormément pour retourner y vivre et ne plus revenir au Japon ! Non qu’il n’aime pas le pays mais contrairement aux Etats-Unis dont il avait de bons souvenirs relativement peu tâchés de mauvais, la péninsule asiatique comptait peut-être plus de mauvais souvenirs que de bon. Et pire, il était contraint d’y rester. Etait-il utile de dire qu’une contrainte de ce genre donne plutôt envie de fuir ?

« Pourquoi avoir choisi le Japon plutôt que New York si cela vous manque temps ? »

Qu’il était étrange de tant parler ! Sheikhan but une nouvelle gorgée de diabolo pour apaiser sa gorge qui commençait à se faire sèche. Le fait d’y avoir mal lorsqu’on conversait plus longuement que d’habitude n’était pas un mythe, qu’on se le dise. Le brun pouvait témoigner, et lui qui n’aimait pas parler était bien heureux d’être dans un bar.

« Enfin, je suis peut-être un peu trop indiscret. »

Sans doute, même. Il n’était pas dit du tout que le jeune homme veuille lui répondre, mais il s’en fichait un peu. L’important était plutôt de lier contact et de paraître plus soucieux qu’il ne l’était réellement. Une chose qu’il avait pensé un peu plus difficile mais pour laquelle il n’avait pas à faire tant d’efforts que ça. Mathew Stevens et ses problèmes familiaux lui faisaient finalement penser à lui et Tsukiyo. Comment allait-il s’y prendre avec la môme ? Il avait presque envie de le demander au surveillant mais comme ça l’obligeait à expliquer un peu sa situation, il préféra éviter. Ou bien fallait-il mentir et ne pas passer pour ce qu’il était, à savoir un père indigne ? Non que ça le dérange de ne pas être un bon papa attentif au bien autre de sa progéniture mais ça le desservait dans ce cas présent. L’affaire risquait de se corser si l’autre brun comprenait à quel point Sheikhan était réellement soucieux des autres…