Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 Quand le Diable revient... [PV]

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MessageSujet: Quand le Diable revient... [PV]   Quand le Diable revient... [PV] EmptyDim 14 Déc - 19:53

Le silence régnait dans la pièce. Au sol, quelques objets indéfinissables trainaient de-ci de là. Nombreux étaient les débris qui jonchaient la moquette, comme les ruines d’un antique monument que se serait acharné à briser. L’image n’était pas si éloignée que ça de la réalité. Quelque chose avait véritablement été réduit à l’état de cadavre ici. Quelque chose de fin. Quelque chose d’inanimé. Un objet. Un objet qui d’ailleurs n’avait pas d’importance pour la suite de ce récit mais qui illustrait bien l’état de nerfs du jeune homme qui observait ses restes.

Sheikhan, les yeux rivés au sol comme pour l’enflammer, les muscles bandés, prêt à sauter à la gorge du premier inconscient qui viendrait le déranger, Sheikhan disais-je, contemplait son œuvre. Les derniers vestiges d’un vase de prix était la réponse à ce qu’on venait de lui annoncer. Il était de retour et pas pour le meilleur. Que « cet » homme arrive à Tokyo n’était pas une bonne nouvelle. A dire vraie, pire encore, que « cet » homme vienne dans ce pays ne signifiait qu’une chose : il était dans la merde. Une merde qui avait un nom et qui ne manquerait pas de le plonger dans un abîme plus profond encore. Il ne s’en sortirait pas seul, il le savait. Sa répugnance à demander de l’aide à la seule personne réellement capable de l’aider était pourtant presque plus grande que son envie de s’en sortir.


« Pourquoi vient-il ?
- Il l’a appelé.
»

Le brun garda obstinément le silence, fixant juste froidement l’homme qui lui venait de parler. Ce dernier était juste un peu plus petit que lui. Les cheveux courts, le teint légèrement hâlé, les yeux aussi chaleureux que ce de son vis-à-vis, il était des hommes de terrain qu’on évite d’approcher de trop près.


« Il travaillera avec toi. »

Le voleur plissa les yeux, sans laisser percevoir sa surprise. Pourquoi donc devait-il le supporter encore ? Bon sang ! Il en avait assez fait, pourquoi persistait-on à les mettre en équipe ?

« Vous êtes efficaces. Sakamoto-sama était très satisfait la dernière fois. Il apprécierait que vous réitériez cet exploit. Ceci ne souffre, évidemment, aucune discussion. Tu peux partir. »

Il ne se fit pas prié. Ni une, ni deux, le jeune homme alla jusqu’à la porte à grandes enjambées et la ferma sans douceur aucune, même s’il se retint de la claquer. Il s’appuya alors sur le mur à côté et lâcha un soupir. Les problèmes allaient commencer et il n’avait en vérité aucun soutien…

Sheikhan plongea la main droite dans la poche intérieure de sa veste et en sorti un paquet de cigarettes. Reprenant sa route sans enthousiasme, le voleur s’alluma une clope et expira la fumée avec un plaisir sincère. Fermement convaincu qu’il mourrait bien avant d’avoir un cancer des poumons, il se souciait assez peu de l’effet nocif de ses calmants. Et effectivement, il se sentait bien plus apaisé lorsqu’il quitta le hall pour sortir en pleine rue.

Une pluie fine tombait sur la ville. Même voilée, cette dernière était pourtant le meilleur refuge qu’il connaisse. Satisfait d’être sorti du grand immeuble, l’ancien dealer parcourut le chemin qui le menait à son appartement sans se presser. Le pas tranquille, la tête dans les étoiles, le jeune homme songeait à une façon d’abréger ses souffrances. Il avait déjà pas mal travaillé dans son coin, avec un peu de chance, il aurait fini la majeure partie de ce qu’il y avait à faire et Il repartirait donc très vite.

Malheureusement, si ceci était son idée, elle ne put pas s’appliquer. En apercevant au loin la silhouette du grand roux – son alter ego américain disait-on, quelle blague ! – Sheikhan bifurqua dans une petite rue à droite pour déboucher sur une avenue parallèle à celle qu’il empruntait juste avant. Là, il s’enfonça dans la masse de passants, se souciant assez peu des gens qu’il bousculait jusqu’à ce qu’il la heurte Elle [Ten']. Pour une fois cependant, il ne s’inquiéta pas de savoir ce qu’elle faisait là – d’autant qu’ils étaient en pleine rue. Il l’attrapa juste par le bras et l’entraina de l’autre côté de la voie, profitant de sa présence pour passer un peu plus inaperçu…


[ Ten', c'est à toi ! ^^ ]
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MessageSujet: Re: Quand le Diable revient... [PV]   Quand le Diable revient... [PV] EmptyLun 15 Déc - 18:19

La jeune fille s’étira lentement en tendant ses bras derrière sa tête. Assise sur le trottoir, les genoux repliés sous le menton, elle ouvrit la bouche pour laisser échapper un bâillement d’ennui. De grands cernes noirs traversaient son visage de chaque côté de son nez, la transformant quelque peu, et lui donnant une figure terne. Tenver secoua la tête pour tenter de se remuer un minimum, mais cela ne lui permit que de constater la venue d’un mal de crâne soudain. De fines mèches rouges vinrent se placer devant ses yeux, brouillant sa vue. Elle s’ennuyait véritablement. A mourir même. Les yeux dans le vague, elle s’affaissa sur elle-même, et appuya son menton entre ses deux genoux osseux. Sa vie n’avait jamais été vraiment palpitante, mais, cette fois-ci, les limites étaient dépassées, et dans le mauvais sens. La jeune fille s’ennuyait ferme. Plus les gens passaient devant elle, plus elle trouvait le temps long et capricieux. Elle les regardait sans vraiment les voir. Les yeux au niveau des jambes, de toute façon, elle ne pouvait pas voir grand-chose, même si elle appréciait d’être à une hauteur moins élevée. Cela lui permettait de ne pas être au centre de l’attention au moins pendant un moment. Elle passait, en quelque sorte, inaperçue.

Depuis qu’elle était arrivée dans cette ville, aussi grande et peuplée soit-elle, elle avait passé son temps à errer dans les rues de celle-ci. Ne s’arrêtant que pour manger et dormir, au début. A présent, elle restait assise toute la journée, à attendre que le temps, aussi lent qu’elle le trouvait, passe le plus vite possible. Allez en classe ? C’est pour cela qu’elle était venue, non ? Non. Elle n’avait jamais, concrètement poussé les portes de l’établissement pour allez participer à un cours. Tenver ne se voyait même pas, elle, assise derrière une table, les yeux fixés sur le tableau noir, résignée à écouter les dires d’un prof plus ou moins douteux. Et puis, il aurait fallu qu’elle prétende avoir redoublé au moins deux fois de suite pour suivre les cours en dernière année, section où elle était sensée être inscrite.

Levant les yeux vers la masse de gens qui remuait devant elle, elle rencontra le regard d’un petit garçon qui lorgnait ses cheveux. La jeune fille leva les yeux au ciel et, appuyant sur ses genoux, se releva difficilement. Plongeant ses mains dans ses poches, elle rentra la tête dans son écharpe rouge au contact de la pluie fine. La soirée allait être longue et la nuit qui venait encore plus.

Tenver avait à peine fait un pas en avant qu’une main enferma son bras dans sa poigne sèche et dure. Ses yeux s’ouvrirent de surprise et se froncèrent de colère successivement. Elle aurait voulut se retourner pour voir la personne à l’origine de ce dérangement, mais elle eu juste le temps de se redresser pour ne pas tomber par terre alors que l’inconnu l’entrainait avec force sur le côté de la rue, évitant la foule dans laquelle ils étaient plongés. La lâchant enfin alors qu’ils se trouvaient sur le trottoir, à nouveau pour elle, la jeune fille récupéra son bras d’un geste violent. Les sourcils froncés, le regard courroucé, elle se retourna d’un coup pour voir enfin le visage de son « agresseur ».

Elle fit un petit saut en arrière tellement sa stupeur était grande. Les yeux écartés, la bouche entrouverte, elle dévisagea le brun pour s’assurer que c’était bien « lui » qu’elle avait en face d’elle. Persuadée qu’elle ne se trompait pas, Tenver se ressaisit vivement et son visage revint à l’origine. Que faisait-il ici ? Pourquoi l’avait-il prise par le bras ? Il aurait pu simplement passer à côté d’elle sans la voir, non, vraiment non, elle n’en croyait pas ses yeux. C’était bien lui qui l’avait, en quelque sorte, interpellée ? Pourquoi ? Depuis combien de temps ne se préoccupait-elle plus de sa petite personne… Il lui avait bien dit de ne plus l’approcher, alors pourquoi le faisait-il ?

« Qu’est-ce que tu fiches ici ? »
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MessageSujet: Re: Quand le Diable revient... [PV]   Quand le Diable revient... [PV] EmptyVen 26 Déc - 15:54

En toute franchise, il ne savait pas lui-même pourquoi il réagissait ainsi. Bien sûr, il n’avait pas envie de voir l’autre. Mais qui aurait envie de voir un emmerdeur patenté ? Soit, il lui avait peut-être donné une raison de lui en vouloir, mais après tout, ça n’était pas la première fois qu’il faisait face à ce genre de situation. Depuis quelques mois, la situation entre lui et les hommes était des plus chaotiques. Ils ne l’avaient pas tous bien pris. Peu avaient, toutefois, une chance de le recroiser sans qu’il le veuille. Le mec qu’il évitait était pour son plus grand malheur de cette dernière catégorie. Doué, charismatique, séduisant à défaut d’être réellement beau, intelligent mais, surtout, rancunier. Très rancunier. Se le faire avait été une bien mauvaise idée. Il le savait avant pourtant. La toute première fois entre eux datait vraiment. Le brun s’était promis de ne plus recommencer. Il aurait mieux fait de tenir parole. Ou de ne pas boire. Peut-être juste de commencer par ne pas boire !

Le blond le lui avait dit : « depuis le temps qu’il t’attend, ne te fous pas de lui ». Il aurait bien aimé, mais voilà, on ne contrôle pas toujours ses hormones. Le voleur était certes de ceux qui se maîtrisaient le mieux, mais il ne tenait pas l’alcool. Ca avait des résultats inattendus, comme celui de vraiment trop le désinhiber. Heureusement qu’on ne l’avait pas filmé… Une grimace furtive apparut sur ses lèvres alors qu’il imaginait la scène. Ilö, fier de lui, qui lui présentait la vidéo. Lloyd a moitié mort de rire, appuyé sur son frère qui levait les yeux au ciel. Ce foutu roux qui gueulait pour avoir la paix et lui, mortifié. En fait, c’était plus ou moins ce qui s’était passé au réveil, sauf qu’il n’y avait pas de vidéo et qu’il avait été malade comme un chien. Trop pour bloquer sur ce qu’il avait fait. La réalisation avait pris plus de temps… et il était rentré.

Peu après, on les avait mis en équipe. L’ex flic vertueux reconverti en gangster (sans pour autant arrêter d’être dans la police) avait voulu mettre les choses au clair. Mauvaise idée. Très mauvaise idée. La mise au point ne s’était pas faite sans douleur et, rien que d’y penser, Sheikhan sentait encore son poing qui s’abattait sur sa joue. Malgré ça, ils s’étaient comportés à peu près dignement et avait mené à bien leur mission. L’Américain était reparti chez lui. Le métissé avait soufflé. Et voilà que maintenant, tout recommençait. Vraiment, tout ceci le faisait chier.


« J’esquive. »

C’était puéril de sa part. Le pire en fait était qu’il s’en rendait parfaitement compte. Il ne faisait que reculer pour mieux sauter, et il lui paraissait de plus en plus évident qu’il sauterait au fond d’un gouffre. Lui qui n’avait jamais eu peur du vide se demanda subitement si on pouvait avoir le vertige concernant les abysses mentaux. Il chasse toutefois assez vite cette pensée idiote et s’attarda plutôt sur la silhouette définitivement trop fine de l’anglaise. C’était à croire qu’elle ne mangeait pas à sa faim. Ou bien se droguait-elle ?

Le brun posa son regard de glace sur son visage, détaillant chaque creux à la recherche d’un détail. Au final, il décréta qu’elle était clean, plus pour ne plus avoir à s’en soucier qu’autre chose, ou bien était-ce simplement l’espoir de voir quelqu’un qui soit lié à lui sans être plongé jusqu’au cou dans le monde des junkies ? Il n’en savait rien. Ça n’était pas très important de savoir.


« Je te paie quelque chose à manger ? »

Il fallait aller ailleurs. Quelque part où, tant qu’à faire, il savait qu’il aurait la paix et ne se sentirait pas obligé d’être constamment en alerte. Il avait donc posé la première question qui lui était venue à l’esprit, et il avait fallu que ça tombe sur celle-là. Le voilà qui se transformait en bon grand frère, prêt à remplumer sa petite sœur trop maigre à son goût. C’était n’importe quoi ! Il avait envie de rire. Vraiment n’importe quoi…
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