Enlever une fille [PV Minji]

Prof d'art (peinture)

" Pause! "

Même pour lui, enseignant, cet intercours de midi était salvateur. C'était la possibilitée de prendre des forces et de souffler un peu. Hasegawa avait normalement l'habitude de rester dans son atelier ou il avait stocké un peu de nourriture non périssable.

" Mais sérieusement, je vais commencer à vivre ici si je continus."

Le jeune homme connaissait bien son esprit un peu casanier. En fait, alors qu'il quittait sa classe tout en s'en faisant la remarque. Il commença à s'intéresser au pourquoi de cette tendance.

" Pourquoi vouloir tant s'enfermer et limiter mes déplacements ?"

Dans son esprit, une seule image, un seul monstre, revenait à nouveau assombrir son humeur et peser sur ses épaules. C'était sans doute pour cela qu'il cherchait toujours à s'enfermer. Sa mère lui avait appris que le monde était un endroit terriblement dangereux.

Alors qu'il marchait dans le couloir, ses yeux sombres regardèrent par les grandes fenêtres.

" Pauvre enfant que j'étais de ne pas pouvoir voir la beauté de ce monde. "

Un léger sourire naquit sur ses lèvres fines alors qu'il voyait dans le vaste parc, les élèves partager leurs repas ensembles à l'ombre des arbres.

" Adulte heureux que je suis de m'éveiller enfin de ce cauchemar. "

Ainsi donc, sa tendance à rester cloitrer était bien du à cette peur qu'elle avait insufflé en lui. Il faudrait surement du temps et encore pas mal d'actes pour que ces sombres habitudes cessent. A l'instant, cela lui donna surtout de l'entrain.

Mais alors qu'il s'apprêtait à tourner au coin pour aller vers l'escalier, une vision le saisit et le stoppa dans sa marche. Deux élèves, une fille et un garçon étaient l'un face à l'autre.

- Que voulais-tu me dire Machida-kun ?

Demande alors la jeune élève à son interlocuteur d'un ton presque craintif. Bondissant en arrière, l'enseignant se cacha au coin, jetant un court regard entre les deux êtres. Se détournant enfin, il colla son dos contre le mur d'une des classes et leva la tête vers le plafond avec un sourire désabusé.

" Forcément, nous sommes en juin. Les premiers amours se forment."

Pensa-t-il un peu gêné. La situation n'était pas vraiment enviable. Les deux personnes ne se doutaient surement pas que quelqu'un ait pu rester à l'étage des classes durant l'heure du déjeuner par un si beau temps ou un vent frais avait même fait le plaisir de chasser la chaleur écrasante du soleil.

Soudain, Hasegawa perçu un mouvement entre le couloir menant à la cage d'escalier et lui. Tournant la tête, il vit une jeune fille qu'il reconnu sans mal. Toshihiro venait de sortir de sa classe et allait, sans nul doute le saluer. Révélant ainsi sa présence et mettant à mal la scène qui se déroulait non loin.

- Et bien... Je...

Réagissant intuitivement, il s'élança vers Minji et posa sa main sur sa bouche avant de la saisir par la taille et de la ramener dans sa classe en la portant à moitié. Se collant dos au mur de la pièce, il resta silencieux, poussant la porte coulissante avec son pied.

- Tu as entendu ?

- ... Viens, allons sur le toit.

Lâchant un soupir soulagé, Yuusuke esquissa un sourire et relâcha sa captive.

- Bien, ils n'ont rien vus.

Élève de la 1-A

Aujourd’hui était un jour particulier. Minji savait à l’avance que sa journée allait bien débuter. Mais c’était surtout grâce à son rêve qu’elle avait fait. Sauf que ce jour-là n’allait pas se dérouler comme elle l’imaginait. En effet, elle avait du mal à se concentrer en cours. Elle n’avait même pas envie de lever son petit doigt pour participer en cours. Les professeurs étaient eux-mêmes étonné de son silence. Il faut dire qu’il ne fallait pas trop l’embêter en ce moment. Elle qui affichait une gaieté régulière partout où elle allait. Cette fois-ci, elle maudissait presque toutes les personnes qu’elle croisait sur son passage.

Si le groupe de sempai n’avait pas été sur son chemin, elle n’aurait pas été dans cet état-là. En changeant d’établissement, elle se disait qu’elle allait enfin être tranquille. Malheureusement, la bande de garçons venaient de lui rappeler qu’elle serait mieux avec ses parents et prendre des cours par correspondance au lieu d’être à Ginkgo Gakuen. La nageuse n’avait rien pu faire, ni dire quoique ce soit devant ses aînés. Ils ne lui avaient rien fait, mais elle en avait assez d’entendre la même chanson. En quoi ça les dérangeaient si les parents de l’étudiante leur montraient de l’amour ? Etait-ce si mal que cela ?

En sortant de son dernier cours, elle effaça rapidement une petite perle salée. Elle avait rangée rapidement ses affaires avant de sortir pour se rendre dans les toilettes des filles, histoire d’éviter toutes les questions de la part de ses camarades. Mais prise au dépourvu, elle n’avait pas le temps de voir l’action qui suivait. Une main sur la bouche et une autre par la taille. La voilà qu’elle se faisait presque kidnapper. Les yeux grands ouverts, la peur venait de l’envahir. Un frisson lui parcourait le corps. La gorge nouée. Plus aucune force n’était avec elle.

Son cœur était en train de battre rapidement comme si quelqu’un lui tambourinait à l’intérieur. Une fois que le ravisseur relâcha son étreinte, son regard était resté figé une table. Elle ne voulait pas tourner les yeux trop effrayés par ce qui était en train de se passer. Ses membres commencèrent à trembler. Se disant que c’était encore un gars du groupe qu’elle avait croisé ce matin. Que lui voulait-il ? Que comptait-il lui faire ? Des questions classiques quand on se faisait enlever. Elle écrasa les pieds de l’inconnu avant de se libérer totalement des bras de son ravisseur. C’était tout ce qu’elle trouvait pour se défendre. Troublée, elle tomba au sol avant de faire face à la personne. Ses yeux montrèrent alors une grande surprise.

« Sen…sensei… »

Prof d'art (peinture)

Hasegawa fut quelque peu étonné et prit au dépourvu. Mais pas assez pour laisser la jeune fille choir sur le sol. La retenant de ses deux mains au niveau de la taille, il la remit sur ses pieds avec douceur. Il se félicita de porter des chaussures solides qui atténuèrent le coup porté par Minji.

Croisant enfin son regard et y voyant un étonnement naturel, l'enseignant lui offrit un sourire rassurant. Ses yeux la couvant d'un air amical, il parla de sa voix chaude et maitrisée.

- Pardonne moi, Toshihiro mais je devais nous éviter tout deux une situation embarrassante et je n'ai pas trouvé de solution plus douce. Deux amoureux étaient entrain... Et bien, de ce déclarer leurs flammes et... Je me suis dis que nous aurions eu l'air de mal tomber si tu m'avais salué.

Malgré la légère gêne qui faisait hésiter son propos, il se faisait le plus sincère possible. A la rencontre du regard de l'élève, il avait aperçu un bref instant d'angoisse qui lui avait enserré la gorge. C'était sans doute pour cela qu'il se sentait le devoir de faire amende la plus honorable possible.

Relâchant la taille de la jeune fille en veillant à ce qu'elle tienne cette fois-ci sur ses appuis, il passa sa main dans ses propres cheveux pour venir caresser sa nuque. C'était souvent ce qu'il faisait quand il était troublé sans bien savoir pourquoi.

- Je suis un fieffé romantique...

Lâcha-t-il d'un ton critique et moqueur envers lui-même. A la fois, il était partagé entre le bonheur d'avoir réussi son coup et la gêne qu'il ressentait d'avoir agi ainsi. C'était-il vraiment comporté en enseignant pour le coup ? Il en doutait fortement.

Quoi qu'il en soit, il donnait à voir un peu le spectacle du grand adulte coupable d'avoir troqué un instant ses vêtements de personnes responsables pour celle plus passionnelle d'adolescent. Son sourire était à la fois douloureux et rieur. Une légère lueur malicieuse brillait dans ses iris sombres alors que ses sourcils s'arquaient d'un air désolé.

Puis, reprenant contenance après quelques secondes à peine, il s'inclinait à la manière nippone tout en accompagnant son geste de nouvelle demande de pardons. En se redressant, il avait reprit une expression moins partagée et plus apaisée.

Élève de la 1-A

Déjà qu’elle sentait ses jambes faiblir, elle eut de la chance de se faire rattraper par son professeur. En même temps, ses mains s’agrippèrent au vêtement de l’adulte. Ses joues devenaient écarlates. Connaissant à l’avance sa force, elle n’était pas étonnée de le voir sans aucun signe de souffrance. Même l’araignée qu’elle avait rencontrée dans le hall d’entrée se serait moquée d’elle. Quand il lui expliqua la raison, elle se disait que son sensei était très surprenant. Elle pensait simplement le saluer et puis partir. A vrai dire, Minji aurait préférée éviter de se retrouver nez-à-nez avec lui. Elle n’avait pas encore digérée sa dernière rencontre. Il ne lui avait rien fait de mal, mais c’était la situation dans laquelle elle avait trouvée Hasegawa qui l’avait perturbé.

De le voir torse nu, c’est comme si elle était entrée dans son intimité. Elle qui respectait beaucoup les adultes, mais de l’avoir croisé dans un moment pareil, c’était un peu une honte. Elle ne disait rien et préférait le laisser expliquer ses raisons mais aussi qu’il le relâche et qu’elle puisse se tenir sur ses pieds seule.

« Qui vous dit que je serais venue vous saluer sensei ?»

Elle baissa légèrement pour ne pas faire face au regard de l’homme. Malgré sa mauvaise humeur, il ne fallait pas qu’elle le montre. Elle porta sa manche d’uniforme à ses yeux pour effacer son visage triste et reprendre un visage digne de Minji. Il fallait qu’elle affiche une figure joyeuse comme elle avait l’habitude de le faire. De plus, elle savait que cette jalousie des autres élèves ne risquait pas d’être terminée. En relevant le visage, elle fixa quelques instants son professeur pour lui adresser un grand sourire.

« Comment allez-vous aujourd’hui professeur ? »

Après tout, il fallait qu’elle oublie rapidement ce qu’il lui était arrivé ce matin. Et pour cela, elle devait aller voir des personnes qu’elle appréciait pour qu’ils lui remontent le moral pour les jours à venir. Elle remit une mèche derrière son oreille pour la dégager de ses yeux. Elle mit ses mains derrière son dos avant de poursuivre la discussion plus calmement.

« Vous avez laissé vos pinceaux de côté aujourd’hui ? »

La dernière qu’elle l’avait vu, il était en train de peindre. Ce qui était tout à fait normal pour Hasegawa sensei. Il était peut-être professeur, mais il avait l’air d’aimer son métier mais aussi la peinture. Une question lui trottait dans la tête à cet instant là. Pas n’importe qu’elle question, une question par rapport à sa passion.

« Professeur ? Quels sont les musées que vous avez pu visiter ? »

Prof d'art (peinture)

Le jeune enseignant ne put s'empêcher de légèrement grimacer quand elle s'exprima en premier lieu. Ses paroles étaient armés pour le blesser et il le ressentit au plus profond de son être. C'était toujours quelques choses qu'il avait eu du mal à vivre et il s'étonnait recevoir un tel coup de la part d'une élève comme Toshihiro.

" Qu'est ce que j'ai fais ?! "

Battant légèrement des cils en fronçant douloureusement les sourcils, il pinçait ses lèvres en un sourire contrit. Elle paraissait se dissimuler. Étais-ce sa démarche qui l'avait choquée? Avait-elle eu peur à ce point ?

" Je fais peur après tout. "

Ce fit-il la remarque, certain du fait. Son regard sombre retrouva celui de son interlocutrice avec inquiétude. Quand elle lui sourit, il s'arma du sien mais ce n'était pas vraiment franc, son intuition lui disait que quelque chose clochait, sauf qu'il ne saisissait pas vraiment l'origine de ce "quelque chose".

Ses iris noirs suivirent les gestes de la jeune fille mais le flot de questions de cette dernière ne fit qu'augmenter ses soupçons. Non, décidément, il n'arrivait pas à croire que sa seule geste sportive et altière est pu occasionner un tel trouble. Il éleva alors une voix inquiète en ignorant les paroles précédemment exprimée par la jeune fille.

- Hey... Toshihiro... Qu'est ce qui se passe ?

Il regretta quasi-immédiatement sa question. Par dépit, il se mordilla la lèvre inférieur. Hasegawa était trop direct, il ne savait pas vraiment tourner les choses proprement, surtout quand il se sentait en parti responsable de la situation. Rien ne le pressait davantage que comprendre son erreur et de la réparer. En fin de compte, cette empressement n'était qu'une nouvelle erreur qui venait souvent s'ajouter à la précédente.

Élève de la 1-A

Minji se disait que c’était peine perdue. Il avait remarqué que quelque chose la tracassait. Elle décida donc de secouer la tête pour nier ce qu’elle cachait et de faire disparaître ce sourire. Elle aimait se confier à ses parents mais à son professeur c’était presque impossible. Elle se dirigea calmement vers une fenêtre de la salle. Sa main alla toucher la vitre et ses yeux la guidèrent vers l’extérieur.

« C’est une bonne question professeur…que se passe-t-il ? »

Elle laissa échapper une larme. Il lui était trop difficile de résister. La jeune fille était sensible, tellement sensible qu’elle n’arrivait pas à lutter contre elle-même. Elle baissa la tête avant de fermer les yeux complètement et de craquer. Elle ne supportait plus cette pression qu’on lui infligeait. Dans sa tête, les voix des garçons résonnaient. Des voix qu’elle suppliait intérieurement d’arrêter. Alors que tout se passait bien, il fallait qu’ils viennent lui rappeler l’enfer qu’elle avait vécu étant plus jeune.

Minji sortit un mouchoir de sa poche pour essuyer les perles salées de son visage et posa son postérieure contre la table tout en regardant à l’extérieur. Comme si elle cherchait à fuir les prunelles de son professeur. D’un côté elle se disait qu’heureusement que sa colocataire ne la voyait dans cet état. Alors qu’elle avait l’habitude de parler voilà qu’elle restait silencieuse. Elle désirait être seule étrangement. Elle prenait toujours soin de ne rien dire quand quelque chose n’allait pas bien. Même si ce n’était pas la meilleure façon, elle n’avait juste pas envie d’en parler. Elle préférait se taire.

Prof d'art (peinture)

Le visage de Yuusuke exprima une vive affliction alors qu'il saisissait un instant la détresse de Toshihiro. Cette dernière se détournait de lui pour s'éloigner vers la fenêtre.

" Qu'est ce que je dois faire ! "

S'écria-t-il intérieurement comme un appel au secours envers lui-même.

- Tu... Tu es la seule à pouvoir répondre à cette question.

Dit-il d'un ton hésitant, approchant de quelques pas vers elle. La voyant s'écarter légèrement de la vitre pour s'asseoir à demi sur la table, il arrêta sa marche à son niveau tout en fixant à son tour le paysage qui s'offrait devant eux.

- Mais pour s'entendre, il faut prendre le soin de s'écouter et pour s'écouter, il faut se parler haut et fort.

Ces mots qu'il prononçait, il les réfléchissait à peine. C'était des choses qu'il avait maintes fois entendus, maintes fois lus, maintes fois prononcés envers lui-même. Il y croyait spontanément, plus encore, intimement.

Prenant courage, il décida de tourner son visage vers elle et faire face au spectacle déchirant de son faciès en larme. Et alors que son cœur se serrait douloureusement, il exprima son plus chaleureux sourire et la caressa de son plus doux regard.

- Si tu le veux, tu peux parler et je peux t'aider à t'écouter.

Dit-il alors d'une voix toujours aussi spontanée, emprunte d'une simplicité touchante, portant sa main la plus proche d'elle sur le bras de la jeune fille comme pour la rassérénée et l'encourager par ce contact humain.

Élève de la 1-A

*Encore heureux que je connais la réponse…*

C’était ce qu’elle aurait dit spontanément à une autre personne si ce n’était pas son professeur, mais Minji a toujours respecté les personnes, c’est pourquoi elle continuait de rester silencieuse. Le regard rivé vers l’extérieur avant qu’une main vienne chercher le visage de la métisse. Avant de faire face à son professeur, ses yeux fermèrent laissant couler des gouttes de perles salées. Elle essuya une dernière fois ses larmes. Elle écoutait l’adulte avec attention, mais c’était des paroles qu’elle avait déjà l’habitude de se dire. A vrai dire, elle n’avait pas très envie de faire exploser sa colère. La douceur de l’adulte commençait à l’apaiser. Elle leva son regard sur l’adulte tout en lui prenant la grande main. Une main qui avait l’air énorme par rapport à celle de l’adolescente.

« Merci sensei, mais je n’ai pas vraiment envie d’en parler. Votre présence est suffisante… »

Elle aurait pu le prendre dans ses bras et continuer de pleurer, sauf que ce serait mal vu, mais elle ne s’inquiétait pas, elle savait que son amie Tanaki la consolera plus tard. Ses prunelles n’avaient pas quitté l’enseignant et plus elle l’observait, plus elle trouvait qu’il ressemblait à son père. Pas physiquement, mais surtout dans les paroles. Elle allait même jusqu’à se demander si il avait des enfants, parce qu’il avait l’air d’être habitué. Mais finalement, elle se dit que l’expérience professionnelle y était pour quelque chose. La présence d’une personne connue la rassurait déjà. Elle fixa son professeur en lui adressant un sourire sincère cette fois-ci.

« Ça va aller sensei, je vous rassure. »

Prof d'art (peinture)

Le regard de l'enseignant s'assombrit et se durcit. Il ressentait intuitivement que la jeune fille le repoussait autant qu'elle repoussait ses problèmes. De plus, il saisit que l'expression de ses iris avaient changés, elle était devenue moins certaine, plus rêveuse.

" Dois-je poursuivre ou m'arrêter là ? "

Comment lisait-il autant de choses dans les mots, les gestes, le regard et les expressions de son interlocutrice? Peut-être parce qu'il était usé aux outils permettant de les lires ? Peut être parce qu'il avait déjà parcouru un chemin similaire ?

" Je pourrais en profiter... "

Pensa-t-il avec lassitude comme si la chose faisait parti d'un dilemme qu'il affrontait depuis longtemps. Quand vous savez ce que les gens veulent entendre, quand vous savez que cela est à l'opposé de ce que vous devriez leurs dires pour les aider, là commence les problèmes.

Il parla alors d'un ton un peu roque et hésitant qui se transforma en quelque chose de plus chaleureux et plus tendre. Un sourire fin revint se dessiner sur ses lèvres.

- Je ne m'inquiète pas. Je n'aime juste pas voir de jolies jeunes filles qui ont toute la vie devant elles et qui sont malheureuses. Et puis, je ne serais pas toujours là, tu sais ? Il serait quand même mieux pour toi de pouvoir te sentir par toi-même.

Empruntant un air plus neutre et plus sérieux, sans pour autant être lourd ou grave dans son ton.

- Je ne suis qu'un professeur et un adulte. Tu as peut-être l'impression que je fais aussi partie de l'école autant qu'un élève mais la vérité c'est que l'âge et la fonction me sépare d'eux. Je ne suis que ton professeur, chargé de t'enseigner quelques connaissances pour la réalisation de ta vie. Je n'ai aucun lien avec toi, tes parents, ta famille, tes amis ou tes camarades.

Ça fait de moi une personne sans avis et sans jugement à l'égard de ta personne humaine. Quelqu'un avec qui tu peux converser librement sans que cela ne sorte jamais de notre rapport. Du moins, nous pouvons en faire le contrat si cela peut te permettre de te laisser parler ?

Élève de la 1-A

Minji ne pouvait pas se retenir de rougir discrètement à la remarque de son professeur. Il n'avait pas tord, elle avait toute la vie devant elle et heureusement qu'elle en profitait autant que possible. Mais que cherchait-il réellement ? Elle continuait d'écouter l'adulte tout en analysant ses paroles. Elle finit par secouer doucement la tête avant d'ajouter :

"Je n'ai pas besoin de contrat pour parler que ce soit une personne proche ou non...De plus je ne suis pas si malheureuse que vous le pensez, c'est juste que j'ai eu une journée un peu noir...N'a-t-on pas le droit d'avoir des mauvais moments ? Est-ce un crime de recevoir de l'affection pour attirer la jalousie de certain pour des futilités ?"

Ses prunelles fixèrent le sol et ses sourcils se froncèrent. Elle se remémorait des moqueries incessants de la part de ses aînés depuis l'école primaire. Même si elle savait que ces personnes ne valaient pas la peine, elle était quelque part blessée. Elle ne demandait rien de particulier. La métisse releva doucement la tête vers son professeur, mais cette fois-ce ses yeux étaient à nouveau rempli de gouttes salées. Sa main allait jusqu'à serrer la jupe de son uniforme.

"Et puis pourquoi voulez-vous que je vous parle ?"

C'était sorti tout seul du coup. Elle lui avait pourtant dit qu'elle ne voulait pas parler de son problème. Elle sentait que son corps avait décidé de dégageait une chaleur plutôt négative. Il voulait qu'elle parle et bien elle comptait parler. Sauf qu'il commençait un peu à l'irriter et elle n'appréciait pas cela. Elle avait pourtant été clair. Aurait-il une part de psychologue en lui pour tenter de comprendre ce qu'elle avait ? Quoiqu'il en était, Minji s'était lancée.

Prof d'art (peinture)

Hasegawa leva doucement les sourcils puis battit légèrement des paupières avant de retrouver un faciès plus calme. La réaction qu'elle lui avait réservé avait été vive. Soudain, il lui paraissait être la cible innocente de la frustration de son interlocutrice.

Il secoua alors légèrement la tête négativement en souriant tendrement, comme pour y échapper et la rejeter, dans le but de rappeler à l'inconscient de la jeune fille qu'il n'était pas le coupable de sa souffrance et qu'il n'entendait pas le devenir.

- Je ne veux rien de particulier... Cela n'a pas vraiment d'importance.

C'était une réponse qui ne le convainquait pas lui-même mais il ne savait pas vraiment ce qui le motivait dans cette démarche. Pourquoi se sentait-il poussé à vouloir fouiller dans le tréfonds de l'âme des gens pour en tirer leurs traumatismes et les aider à y faire face ? Peut être parce qu'il cherchait lui-même à accomplir cette recherche pour sa personne, sans doute. Mais là encore, il n'en était pas certain.

- Je te propose juste de m'en parler parce que je sais que cela pourrait permettre de t'en libérer et de te sentir mieux.

Résuma-t-il comme si la chose coulait de source. L'enseignant esquissa un nouveau sourire charmant, couvant la jeune fille d'un regard léger et chaleureux. Ce dernier ne se détachait pas de ses iris et donnait une étrange densité aux paroles qu'il cherchait à insuffler en elle.

Que cela soit maintenant ou plus tard... Tu sais de toute manière ou me trouver.

Il passa sa main sur sa propre nuque pour la caresser machinalement.

" Autant s'arrêter là, du moment qu'elle sait que la possibilité existe, cela l'aidera sans doute déjà pas mal. "

Il n'en était pas certains lui-même mais il ne sentait pas d'insister. Le jeune homme s'était montré cavalier avec cette élève par deux fois déjà. C'était une enfant et il n'entendait pas la troubler davantage encore. Elle n'avait, de toute évidence, pas vraiment besoin de ça.

Élève de la 1-A

Minji passa une dernière fois la manche de son uniforme sur son visage avant de soupirer. Finalement, cela n’avait plus tellement d’importance tout compte fait. Elle se décolla de la table. Elle commençait à être fatiguée de cette journée et était pressée d’être le lendemain. Cette nuit elle dormirait plus tôt, mais avant cela elle préféra quand même prévenir et s’excuser auprès de sa colocataire pour ne l’aider pour ses devoirs. Exceptionnellement, elle voulait être seule. Elle fit quelque pas avant de s’incliner devant son professeur.

« Quoi qu’il en soit, je vous souhaite une bonne fin de journée. Je pense que je vais aller me reposer tranquillement dans ma chambre…Nous nous verrons au prochain cours… »

Les deux dernières discussions qu’elle avait eu avec son professeur d’art était assez particulier. De plus, elle se demandait elle-même si elle arrivait à être proche d’un autre adulte en dehors de sa famille. En parlant de famille, elle devait appeler ses parents. Sûrement un besoin d’être réconforter et d’entendre la voix de papa et maman. Elle se tourna une dernière fois vers son professeur en lui adressant un petit sourire et leva la main avant qu’elle s’en aille.

« Ahn nyung hee ke se yo »*

Elle sortit de la pièce en refermant la porte et de prendre le chemin des dortoirs. A vrai dire, elle ne savait pas trop pourquoi elle avait lancée son "au revoir" en coréen. Peut-être que cette langue lui manquait et qu'elle avait besoin de le sortir. D'ailleurs, elle avait hâte de retrouver sa camarade coréenne afin de pouvoir partager des choses sur la Corée.

*Au revoir

[HRP: Fini pour ma part ^^]

» Une fille originale [Ouvert a tous ^^]
» Le basket, c'est cool ! (libre, fille ou gars)
» [ch.205] Une timide jeune fille rencontre une fleur [PV Hana Aoki]
» Minji Toshihiro
» Statue de cire [PV Minji]

Enlever une fille [PV Minji]

Enlever une fille [PV Minji]

Sujets similaires

Sujets similaires