Ginkgo Gakuen
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Le lycée sous le signe de l'arbre aux 1000 écus
 
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 [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]

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Eiji Kimihiro
Élève de la 3-A

Eiji Kimihiro


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MessageSujet: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptyLun 11 Avr - 21:37

En temps normal, Eiji n'avait rien contre la bibliothèque. A défaut d'être un lieu honni, c'était surtout le genre d'endroit où il passait peu de temps, mal à l'aise au milieu de tous ces livres et de ces étudiants studieux. L'impression avait été d'autant plus renforcée depuis son arrivée à Gingko à cause de l'omniprésence des plantes vertes et de leur maître, un homme blond au regard perçant. L'ensemble ne lui plaisait guère pour étudier.
D'autant plus quand l'exposé en question était sur de l'espagnol, en compagnie d'une des personnes qui s'affichait au tableau d'honneur des personnes avec qui il n'avait pas envie de passer un long moment en tête à tête. Sans oublier qu'il était la cause première de sa présence ici...

Ca aurait dû être un cours d'espagnol classique. Certes, après une longue période pendant laquelle il avait séché les cours d'espagnol, sa présence en classe pendant les cours semblaient encore tenir du miracle pour ses camarades comme pour lui, mais sous son regard noir, la plupart de ces derniers s'étaient abstenus de demander de plus amples explications qu'il ne leur aurait de toute façon pas données. Le prof en lui-même n'avait nullement commenté sa présence, se contentant de l'ignorer d'une manière qui convenait tout à fait à l'adolescent. Alors pourquoi avait-il du venir au tableau corriger une fichue phrase ce matin là ? S'il n'avait eu besoin de se lever, Dojima n'aurait pas été tenté de lui souffler la réponse avec force sourires et clins d'oeils appuyés alors qu'il tentait désespérément de trouver la réponse. Et lui n'aurait pas cédé à l'envie de lui balancer la craie pendant qu'il pensait que Jiro avait le dos tourné.
La sentence avait été prononcée d'une voix tout juste amusée, le condamnant à rendre un exposé commun avec Dojima.

Il ne savait pas ce qui était le pire : le devoir supplémentaire en espagnol ou le temps supplémentaire passé avec son second de l'équipe de kendo sans avoir l'exutoire du sport entre eux deux pour se défouler quand il arrivait à saturation. Sans surprise, l'autre garçon était bien plus agréable quand il pouvait se lâcher contre lui dans un duel des plus intenses.
Eiji déposa son sac sur une des tables libre près de la fenêtre et commença à sortir ses affaires, relisant péniblement le sujet. Son niveau en espagnol, déjà loin d'être formidable, avait souffert des derniers cours séchés et il s'imaginait mal aller demander des cours particuliers. Voir Jiro en cours était déjà délicat, mais en face à face...
Mal à l'aise, le jeune homme farfouilla dans ses affaires, sortant plusieurs feuilles à la recherche du sujet pourtant déjà sur la table, récupérant sa trousse, mettant dans le bon sens les photocopies jusqu'à ce que son esprit arrive à se focaliser sur la tache devant lui plutôt qu'à d'autres choses plus gênantes.

Se concentrer. L'exposé, Dojima, l'espagnol. Il y avait déjà là largement de quoi l'agacer sans qu'il cherche à avoir des pensées tabous.
Son regard tomba sur une des images photocopiées à la hate un peu plus tôt : d'obscures montres difformes pendouillantes dans un décor de désolation. Si les cours n'avaient pas porté sur l'art en Espagne, Eiji aurait eu bien du mal à deviner qu'il s'agissait d'une vraie œuvre d'art. Certes, l'Europe avait des gouts et des coutumes bizarres, mais aucune des images qu'avait pu voir Eiji sur le sujet n'arrivait à le faire changer d'avis. Ce Dali sur lequel il devait faire un exposé avec Dojima, il était vraiment considéré comme un artiste célèbre ? Une pensée incongrue germa dans son esprit : et si le prof avait pris plaisir à leur trouver un obscur peintre inconnu, sur lequel ils galéreraient des jours à des jours à réunir des informations, avant de passer à la phase suivante, le supplice : traduire tout ça sous forme d'information qu'il allait devoir prononcer à l'orale.
Il n'était pas près d'être détendu.


Dernière édition par Eiji Kimihiro le Mar 19 Avr - 18:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptyMar 12 Avr - 17:00

    Avec des si, on pourrait mettre Paris en bouteille. S’il n’avait pas appris une bonne nouvelle la veille, sans doute ne se serait-il pas levé d’une humeur encore plus ensoleillée que d’habitude. S’il n’avait pas eu cet élan particulièrement taquin, peut-être n’en aurait-il pas profité pour l’embêter – encore une fois. S’il ne l’avait pas importuné, jamais ils ne se seraient fait remarquer. Et s’ils étaient restés sages, ils n’auraient pas été contraints de rendre un devoir commun aussi gros que leur bêtise. Tout était indéniablement lié, c’était ce que l’on appelait une kyrielle logique ou simplement le hasard des choses. Peu importe la manière dont on contait cette histoire, les faits étaient là : un devoir supplémentaire dans une matière qui n’était pas des plus faciles.

    Bien qu’un peu surpris par cette décision de son sensei de kyudo, Ryosuke considérait que la chute du spectacle était à la hauteur de leur représentation. Il avait naturellement gardé le sourire et s’était gentiment laissé charrier par leurs camarades qui riaient de l’attitude des deux kendoka quelques instants auparavant. Au moins, grâce à Eiji il avait eu la confirmation que ses réflexes étaient toujours présents, car il était parvenu à esquiver le projectile improvisé de justesse. Décidément, le président du club était toujours aussi réactif à ses innocentes provocations, ce qui ne l’encourageait pas à les arrêter. Pourtant, les kami savaient que son intention de base était bonne, l’aider à compléter cette fichue phrase hispanique… Cependant l’occasion trop belle, il n’avait pu s’empêcher d’ajouter quelques mimiques enjôleuses pour le voir rougir. L’astuce avait fonctionné, amenant un vent d’amusement dans la classe – du moins pour ceux qui avaient compris le pourquoi du comment – et participant à la jovialité du nippon aux cheveux longs. Celui-ci faisait preuve d’une gaieté accrue depuis la veille, la raison ? Le week-end prochain serait placé sous le signe des retrouvailles, un vieil ami revenait dans les quartiers de Tokyo et les soirées s’annonçaient particulièrement mouvementées. Pour une fois – ou presque – il laisserait sa dignité et son éducation de côté pour des ébats éthyliques dont il garderait le secret.

    D’humeur donc légère, il se dirigeait vers la bibliothèque, lieu de rendez-vous qu’ils avaient convenu à la fin du cours. Cheveux noués et tenue scolaire, Ryo se confondait avec le premier venu, il avait jugé bon de rester dans son rôle d’étudiant pour mieux se concentrer sur son travail. Sa démarche presque flâneuse ne donnait pas l’image de quelqu’un se rendant à l’échafaud, car si Eiji pouvait être exaspéré rien qu’en pensant à leur duo forcé, lui ne s’en inquiétait pas. La galbe de son supérieur kendoka se dessina rapidement lorsqu’il pénétra l’antre littéraire gardé par l’imposant allemand clopinant. A pas de loup, il s’approcha de son comparse de punition et se pencha pour voir ce qu’il faisait… Sans doute d’un peu trop prés.


    « Déjà au travail ? » Il se redressa furtivement pour éviter de recevoir un coup de tête directement dans le menton. « Soit tu es devenu studieux soit tu es pressé d’en finir. »

    Ryosuke échappa un rire clair puis fit le tour de la table pour déposer sa veste sur la chaise d’en face. L’intonation de sa voix mesurée, il prenait garde à ne pas parler trop fort dans ce lieux de culte de la discrétion. Son phonème nativement suave et placide n’était pas ardu à contrôler, il se sentait à l’aise dans cette charmante bibliothèque et dans ce contexte pourtant forcé. Pas encore installé, ses prunelles glissèrent sur la paperasse disposée sur leur écritoire jusqu’à rencontrer l’œuvre qu’ils devaient analyser. Il saisit la feuille pour mieux la fureter avec une moue pensive… Leur exposé s’annonçait délicat.

    « L’interprétation de cette œuvre ne pas va être du gâteau… Cela dit, je ne pense pas qu’Egawa-sensei nous en demande trop étant donné qu’on doit ensuite traduire. »
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Eiji Kimihiro
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptyMar 12 Avr - 18:57

Eiji sursauta violemment quand Dojima arriva subrepticement, mais son regard noir ne fut accueilli que par le charmant sourire de son comparse, a priori aussi serein à l'idée de devoir faire un exposé avec que lui que lors de n'importe quel cours. Le jeune homme ramena un peu ses affaires de son côté pour laisser toute latitude au second kendoka pour sortir les siennes à son tour, essayant toutefois de garder le plus d'espace entre eux d'eux sans avoir l'air d'y toucher. Il avait abandonné sa veste sur son lit en quittant sa chambre, ce qu'il regrettait presque maintenant que ses bras nus étaient exposés aux regards de Dojima. Il n'avait jamais autant conscience d'avoir de la peau à découverts que dans les moments où ils étaient tous les deux, cours de sports compris.

Le jeune homme tira la feuille pour la mettre au centre de la table, se refusant de céder à la première remarque. Quelque chose lui disait que ce serait loin d'être la seule, et qu'il avait intérêt à garder son calme le plus longtemps possible. Avec un peu de chance, il se lasserait avant que lui ne s'énerve vraiment.
En y croyant vraiment...
Le meilleur moyen d'y arriver, décida intérieurement le jeune homme, serait d'appliquer le comportement de son vis à vis en cours : calme, discipliné, attentif. Totalement indépendant de ce qui se passait autour de lui... du moins de ce qu'il avait l'impression. En se consacrant à mort sur la tache devant eux, il n'aurait pas le temps de songer à se laisser distraire par Dojima. Et plus tôt il finirait, plus tôt il pourrait aller courir ou au dojo. Oui, c'était probablement la meilleure marche à suivre.

Il attrapa la copie de l'image et la plaça entre eux deux, un instant incertain du sens dans lequel mettre cet horrible dessin. Et ça avait un rapport avec l'Espagne et l'espagnol, ça ? Le jeune homme lacha un léger soupir, se mordillant les lèvres sans voir ce qu'il pourrait en tirer. Le seul point positif de l'affaire : Dojima ne pouvait pas être pire que lui en espagnol, au moins serait-il donc vraiment utile à quelque chose. Cet éclat d'espoir bourgeonna dans son coeur, lui donnant la force pour prendre la parole et exposer son point de vue.

«  Et on a une présentation de ce peintre à faire en première partie aussi. On devrait commencer par ça, histoire de savoir un peu mieux de quoi on parle. »

Sa voix contenait difficilement le marasme de dégout et de frustration qu'il ressentait face aux montres molles, difficilement classable dans la catégorie chef d'oeuvre picturale à son sens.
Sans un mot de plus, il se leva, dans la ferme intention d'aller fouiller la bibliothèque du côté des livres sur l'Espagne... ou sur l'art ? Enfin dans un des deux, il trouverait bien ce qu'il cherchait. Et au passage, il mettrait un peu de distance entre son partenaire de punition et lui, ce qui serait d'autant plus bénéfique pour une relation sereine et harmonieuse. Il connaissait bien les limites de son self-control.

« Je vais voir ce que je peux trouver. »

Eiji se retourna le temps nécessaire pour expliquer à son compagnon ce qu'il comptait faire, avant de fuir -enfin, disparaitre- entre deux rangées de livres et de plantes vertes. Tranquille.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptyMer 13 Avr - 17:13

    Soit c’était une boutade, soit le professeur d’espagnol et celui d’arts avaient fait une coalition secrète et avaient décidé de mélanger leurs cours respectifs. Les devoirs d’hispanique n’étaient de base pas les plus simples, mais lorsqu’il fallait en plus traiter d’un sujet avec lequel le rapport était étroit – et surtout inattendu – cela s’avérait encore plus compliqué. Ryosuke avait gentiment assis sa croupe, alternant les positions de sa tête – un coup sur la droite, l’autre sur la gauche – pour tenter de trouver la meilleure façon d’analyser l’œuvre. Visiblement moins désarmé que son camarade face à ce travail, ses connaissances en mouvements artistiques étaient néanmoins limitées et ne lui permettaient pas une approche spontanée. Ceci étant, mieux valait se concentrer et ne pas se laisser distraire par des envies de taquinerie que l’on ne pouvait que lui reconnaître.

    L’oscillation de la voix d’Eiji le fit sourire, il était bien ardu de faire preuve de bonne volonté dans un moment comme celui-ci, surtout lorsque l’on avait du mal avec l’école comme son acolyte. Pourtant, il le laissa partir à la conquête d’informations – lui qui semblait animé par une flamme mystérieuse – pendant que lui se pencherait sur un plan de rédaction à suivre. Il fureta une nouvelle fois le tableau sur papier puis sortit de quoi griffonner les idées qui lui passaient par la tête. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il était presque convaincu qu’ils feraient une bonne équipe de travail si tout deux s’engageaient dans l’effort. Après tout, il leur arrivait souvent de se retrouver en binôme durant les entrainements de kendo, et comme le disait parfois leur superviseur : ils ne combattaient pas l’un contre l’autre mais avant tout l’un avec l’autre. Le respect à travers l’affrontement et l’art avant le combat. S’ils parvenaient à s’entendre armés de shinai, ils le pourraient armés de stylo !... Du moins théoriquement parlant.

    Sur cet élan de conjecture, le jeune homme se remit au travail et bientôt l’ébauche d’un plan cohérent fit son apparition. Cependant s’ils voulaient avancer, il leur faudrait aussi étudier le mouvement artistique de l’auteur, et tant qu’à faire autant ramener tous les livres nécessaire en une seule fois. Il se leva donc et badauda entre les différents rayons dans le but de retrouver l’autre étudiant, qu’il aperçut finalement au détour d’une rangée. Livre en main, Eiji semblait avoir trouvé son bonheur – si l’on pouvait appeler ça ainsi – parmi les innombrables écrits de la bibliothèque. Ryo s’avança et s’adressa à lui d’une voix susurrante.

    « Je peux regarder quelque chose ? » Il saisit l’ouvrage une fois l’accord de son vis-à-vis donné, puis émit de légers marmonnements pour accompagner sa lecture en diagonale. « Ah, voilà. Du surréalisme, nous devrions nous pencher là-dessus aussi. » Il tourna ses prunelles sur l’autre garçon et l’observa durant un instant de silence. « Oh… »

    Se disant, il s’approcha d’avantage, toujours plus, jusqu’à ce qu’Eiji ait le dos collé à l’étagère. Sa main glissa sur le côté, effleurant le flanc de l’autre élève dans une grande diligence. Alors, c’était ici et maintenant que Ryosuke avait décidé de franchir les dernières lisières de la promiscuité ? Allait-il, comme à la télévision, lui offrir un tendre baiser dans un coin camouflé de la bibliothèque ? Un instant sibyllin qui resterait gravé dans leurs mémoires ? Tous les indices convergeaient en ce sens, qui serait donc surpris de voir le nippon à la longue crinière prendre les devants de cette façon. Cependant, alors que tout laissait croire que la situation allait déraper, le kendoka se recula après avoir saisi un livre qui se trouvait juste à côté de la hanche du président du club.

    « " Le surréalisme sous toutes ses formes ", c’est exactement ce qu’il nous faut. »

    Il se plongea ensuite dans l’ouvrage tout en retournant machinalement à leur table, n’ayant – pour une fois – pas même remarqué l’ambiguïté de ses actes, ni même ce qu’ils avaient provoqué chez son partenaire de punition. Visiblement, les taquineries étaient devenues involontaires – ou alors simplement ses actions étaient-elles trop hâtivement interprétées. Quoi qu’il en soit, Ryosuke s’était déjà remis au travail, concentré sur leurs trouvailles pour reprendre ses prises de notes.
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Eiji Kimihiro
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptyJeu 14 Avr - 18:25

Ne pas frapper, surtout ne pas frapper.
C'était sur ce leitmotiv, psalmodier dans le secret de son esprit, qu'Eiji avait observé l'approche de son partenaire, les yeux agrandis de surprise et de malaise. Collé contre les livres, les mains raidies autour des deux ouvrages qu'il avait longuement hésité à choisir, le jeune homme était resté quasiment inerte. S'il avait bougé, ça aurait été pour coller son poing dans la figure de Dojima, ou pour le saisir par le col de sa chemise impeccable pour le secouer jusqu'à ce qu'il cesse de le chercher. Un instant plus tard, l'autre garçon était déjà reparti, totalement inconscient – ou en tous cas, semblant bien ne pas s'en soucier le moins du monde - du tourment intérieur de son camarade.

Eiji ferma les yeux et soupira, essayant de s'imposer un calme qu'il était loin de ressentir. Il n'arrêterait donc jamais ? Il voulait juste bosser en paix, pas se faire chahuter à la moindre occasion. Certes, cette fois, Ryosuke s'était abstenu de compléter sa démarche par un clin d'oeil ou un sourire complice. Eiji n'aurait certainement pas retenu ses coups dans ce cas là. L'adolescent resta un instant de plus appuyé contre les livres, frustré de se sentir aussi gêné par la proximité physique que Dojima s'était amusé à mettre entre eux. Savoir que l'autre devait bien s'en amuser ne faisait qu'ajouter à cette gêne... et à sa mauvaise humeur. D'un geste nerveux, il leva la main et remis ses cheveux en place, heurtant au passage la feuille d'un lierre touffu qui coulait le long du meuble, ravissant témoin muet et aveugle de toute la scène. Dans un frisson de mal-être, le jeune homme se redressa d'un coup pour retourner à leur table où il laissa tomber ses livres dans un bruit mat qui fit relever quelques têtes. Les regards accusateurs se rebaissèrent vite devant le regard noir que leur rendit le troisième année. Réputation ou juste l'expression et la stature, mais personne ne semblait vouloir le remettre en place.

« Dojima, arrête ce petit jeu s'il te plait. »

Avec beaucoup de bonne volonté, il avait réussi à garder sa voix à un ton et une force acceptable pour un lieu d'étude, autant motivé par le bien-être de ses camarades que par l'envie que la discussion ne dépasse pas leur table de travail. Il y avait déjà suffisamment de rumeurs qui couraient dans ce lycée – la plus célèbre étant qu'ils avaient envie de s'entre-tuer à chaque duel au club de kendo – sans qu'il en ajoute lui-même une nouvelle.
Dans une volonté d'en finir au plus vite, il ouvrit le premier de ses livres – une rétrospective des grands artistes espagnol du 20ème siècle – arrivant rapidement au chapitre sur Dali, qu'il allait non seulement devoir synthétiser, mais en plus traduire en espagnol. Peut-être aurait-il été plus simple de chercher directement un livre en espagnol sur le sujet ? Sauf que ses maigres connaissances dans la langue hispanique rendait la recherche en elle-même presque aussi difficile qu'une traduction en bonne et due forme. Idée à oublier donc, sauf si le bibliothécaire passait à point nommé dans le coin et montrait de fabuleuses aptitudes en espagnol. Et si quelque part dans cette bibliothèque se trouvait un bon rayonnage de livres étrangers, dont espagnol.
A ce rythme-là, il préférait commencer à travailler sur le bouquin sous son nez, avec une concentration proportionnelle à sa volonté d'ignorer le jeune à ses côtés.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptyVen 15 Avr - 10:12

    Heureusement qu’il avait mis la main sur ce fichu livre, il contenait vraiment tout ce qu’il fallait sur le mouvement artistique. Ryosuke prit garde de ne pas oublier ses affaires d’espagnol, cela pouvait dans la mesure où il devait traduire leur exposé dans cette langue, utile. De plus, studieux comme le jeune homme se montrait, il avait des fiches résumés des cours de première et deuxième années, juste au cas où. Des prises de notes complètes sur lesquelles il était heureux d’avoir travaillé en sachant pertinemment qu’elles allaient lui servir aujourd’hui. Ses mouvements fluides et les mimiques de son visage prouvaient dans tous les cas qu’il n’était pas ennuyé par ce qu’ils étaient contraints de faire ensemble. Punition frivole, qu’il ne considérait pas réellement comme une sanction d’ailleurs, mais plus comme une épreuve de bien s’entendre en étant dans la même pièce plus de dix minutes – si l’on ne faisait pas référence à leurs entrainements de kendo. Même si l’on pouvait douter des ressentis d’Eiji à l’égard de son second, ce dernier ne cachait pas qu’il l’appréciait, même lorsque la réciprocité n’était pas présente.

    Cependant, plus vite ils se mettaient au boulot plus vite ils seraient libérés de leur besogne. A dire vrai, il était impatient de retrouver ses colocataires pour une petite séance d’hilarité entre amis. Sa journée semblait tellement ensoleillée qu’il fut pris de cours au commentaire de son acolyte, redressant la tête en l’observant d’un air dubitatif. Avait-il fait quelque chose ? A moins qu’il ne faisait référence à ce qui les avait amenés jusque dans cette bibliothèque ? Il ne voyait pas d’autres hypothèses, car à ses souvenirs il l’avait plus ou moins laissé tranquille ces derniers temps, lui aussi avait une vie à côté de ses taquineries.


    « Tu veux que j’arrête de faire l’élève modèle ?... » Il prit un air excessivement résigné. « Ah, tu as raison… Je ne voulais pas te le dire mais… L’espagnol, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. »

    Un rictus moqueur tira la commissure de ses lèvres. Non bien sûr, il savait parfaitement que son camarade ne voulait absolument pas parler de son attitude scolaire. Simplement, il aimait nier les faits et faire l’innocent, n’avouant ses péchés véniels que lorsque le sujet était directement abordé. Puisque ce n’était pas le cas, il passait outre, surtout que ce n’était sûrement pas l’endroit pour en débattre. D’ailleurs, quelques lorgnades sardoniques se perdaient en leur direction, quelques rires étouffés avant qu’ils ne se dissimulent derrière leurs livres. Ah, les filles, et leurs étranges fantasmes… Quoi qu’en y réfléchissant, les rumeurs circulant sur eux auraient pu être pires ?... A moins qu’ils n’aient pas encore tout entendu. De toute façon, c’était là la dernière préoccupation de Ryosuke qui était déjà reparti dans l’élaboration de son plan. Un long silence plana entre les deux sportifs, tous deux plongés dans leurs ouvrages. S’ils continuaient à ce rythme, ils seraient efficaces !... A la condition qu’ils daignent rassembler leurs notes et leurs idées. Dans un duo, le principe était de communiquer – ce qui était justement leur plus grand souci. Mais le nippon aimait les risques, il positionna donc sa feuille de manière à ce qu’Eiji puisse lire ce qui y était noté et prit la parole.

    « Tiens, un plan détaillé possible. » A peine eut-il ponctué la fin de sa réplique que l’élastique dans ses cheveux éclata, libérant son épaisse crinière. « Oups. Puisque tu es parti sur Dali, tu t’occupes de la première partie ? »

    Se disant, il retira le cadavre de l’élastique qu’il posa sur la table, puis rassembla sa chevelure en torsade avant de fureter ses affaires. Il usa alors d’un stylo quelconque à l’instar d’une baguette capillaire pour faire tenir sa nouvelle coiffure. Dur parfois d’avoir les cheveux aussi longs.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptyVen 15 Avr - 18:13

Sur le coup, il avait des envies de meurtres. En le réduisant en pulpe avec ses poings, ou en l'étranglant ses propres cheveux... n'importe quoi qui le fasse taire en somme.
Avec une maîtrise qui aurait rendu fier n'importe quel sensei ou psychiatre, Eiji reversa sa rage contre Dojima dans son ardeur à travailler sur son livre. A grands coups de crayons exaspérés, le jeune homme nota les infos sur sa feuille, le désir d'en finir faisant des miracles sur sa capacité d'analyse et de synthèse. Si seulement les profs avaient su plus tôt qu'il suffisait d'un Dojima en binôme avec lui pour le faire travailler efficacement, il aurait surement été condamner à bosser éternellement avec lui. Petit à petit, le résumé prenait forme correctement. Dommage que le travail ne puisse s'arréter là et doive passer par une phase de traduction.
La voix irritante de Ryosuke le sortit de ses pensées, et avec elle une masse de cheveux bruns dont quelques mèches vinrent lui caresser la main. Eiji releva celle-ci comme si quelque chose de toxique venait de l'effleurer et risquait de le contaminer.

« S'ils sont si gênants tu ferais mieux de les couper. »

Sans un regard pour l'autre garçon, il regarda le plan proposé avec l'envie puérile de le raturer et de le repousser en bloc pour le simple plaisir de le contredire. Sauf que... le plan n'était pas mauvais en soi , et surtout, il était fait et près à servir pour ce fichu exposé dont il voulait se débarrasser. La logique du travail d'équipe se disputait avec la contrariété grandissante envers son binôme de travail. Au final, l'envie d'en finir le plus vite l'emporta et il regarda avec plus d'attention le plan proposé, annotant une partie et en raturant une seconde, qui, a son sens, ferait double emploi avec ce qui serait dit précédemment.
Ce genre de travail n'était pas forcément évident quand la communication minimum entre les deux partenaires se faisait au moyen d'un brouillon passé de l'un à l'autre, mais l'idée n'était pas détestable : tout sauf entendre les allusions de l'autre.

Les choses se compliquèrent quand les deux kendokas tendirent la main en même temps pour attirer la feuille. Leurs mains s'effleurèrent au dessus des écrits, motivant un vif recul du jeune homme aux cheveux courts, comme s'il avait risqué de se bruler en approchant trop près de la peau de son camarade. L'œillade noire qu'Eiji lança à son partenaire de colle fut bien assez brulant pour convoyer l'idée de brulure avortée, aussi aimable qu'un orque dérangé pendant son repas.

« Garde tes mains pour toi ! »

Il s'était rappelé à la dernière minute de ne pas hausser le ton, si bien qu'il avait presque grogné ces mots entre sa mâchoire crispée, donnant à ses mots un aspect sifflant de mauvais augure. Difficile de se remettre au travail facilement après ça : à l'instant, ce dont il avait envie, c'était de mettre son poing dans la figure de Dojima, ou, à la limite, un duel au kendo, qu'importe, du moment qu'il puisse taper de toutes ses forces sur l'autre, de manière légale ou non. La légitimité, elle, y était dans tous les cas... de son point de vue.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptySam 16 Avr - 11:44

    Se couper les cheveux ? Ce serait comme demander à un animal s’il voulait un manteau de fourrure, sacrilège ! Les seules fois où il osait approcher une paire de ciseaux de sa crinière sacrée furent pour en couper les pointes… Tout de même, pas de fourches, voyons ! S’il n’avait pas une corpulence distinctement masculine, peut-être serait-il en apparence beaucoup plus androgyne… Plus jeune et donc plus frêle, ce fut le cas, à l’époque où il n’était encore pas plus épais qu’une allumette. Au final, outre le témoignage chauvin de sa chevelure, elle représentait également une portion de sensibilité et de douceur accrue, un peu… Comme une femme dans le corps d’un homme ? Sans pousser l’hypothèse trop loin, elle avait sa part de vérité, cela participait sans doute à l’excentricité du personnage.

    Là où un mâle alpha aurait réagi avec autorité, Ryosuke se fit pantois, ébahi par la virulente réaction de son camarade pour un frôlement qui s’était qui plus est voulu involontaire. La bouche entrouverte, les yeux élargis, il observait Eiji avec un mélange de sidération et d’incompréhension. Pourquoi était-il tellement à fleur de peau ? Il l’avait déjà connu acariâtre, mais cette fois c’était démesuré. S’il ne pouvait même plus faire un geste sans se faire accuser d’une quelconque tentative d’attouchement, c’est que son président devenait paranoïaque. Cependant toujours doux comme un agneau, le jeune homme baissa les yeux pour fureter la table, un peu désemparé. Il camoufla rapidement son embarras par un frêle sourire de façade et préféra garder le silence, mais surtout son calme. Il n’avait jamais voulu être la cause d’une haine aussi puissante chez son homologue estudiantin, en réalité c’était surtout l’écoeurement dont il faisait preuve qui était… Blessant ? L’étudiant se sentit étrangement étouffer, il se leva donc – placidement – et disparut au détour d’une rangée sans témoigner de son émoi. Une fois seul, son index et son majeur tirèrent sur le nœud de sa cravate, juste assez pour dégager un peu plus sa gorge et lui permettre de mieux respirer. Surtout, ne pas craquer… Craquer ? Il en fallait beaucoup plus pour détruire sa carapace de quiétude, l’offensive de l’autre élève l’avait déstabilisé car il ne s’y était pas attendu. Ce dégoût, il lui rappelait trop son paternel, qui l’avait rayé du livret de famille depuis de longs mois et qui ne supportait plus aucun contact.

    Bon, ce n’était certainement pas le moment de remuer le couteau dans la plaie, et de se remémorer de vieilles blessures de famille. Il prit une grande inspiration en se frottant le cuir chevelu puis s’obligea à faire bonne figure – comme d’habitude ou presque. Il attrapa un dictionnaire d’espagnol pour la crédibilité de son départ, puis revint à la table sans prononcer un mot. Il se remit au travail, concentré sur sa partie de l’exposé qu’il avait déjà entamé sans prendre garde à son comparse de punition.

    Ce ne fut qu’au bout de longues minutes sans aucune communication, que Ryo leva discrètement les yeux sur Eiji. Il l’observa intensément, avec un faciès sans réelle expression, se posant mille questions sur celui qui semblait être une victime. Il adorait l’embêter et le mettre dans la gêne, oui, mais jusqu’à quel point ? Il commençait vraiment à se demander pourquoi le président réagissait ainsi, alors qu’il n’avait pas poussé la plaisanterie excessivement loin. Et si… Il tentait le tout pour le tout ? Quitte à se faire haïr, autant que cela soit pour une bonne raison. Le jeune homme tourna sa tête sur la droite et se mit à fixer un objet quelconque, en pleine réflexion. Dans sa rêverie, il laissa instinctivement sa jambe glisser contre le pied de la table… Du moins, il pensait qu’il avait affaire à la table, mais il caressait actuellement nul autre qu’Eiji dans un mouvement qui semblait consciencieux. S’il ne se prenait pas un poing dans la figure, il serait un miraculé.
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Eiji Kimihiro
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptySam 16 Avr - 16:27

Il hallucinait.
Eiji s'était lentement figé, l'incrédulité se peignant sur son visage alors que le mouvement répétitif le long de sa cheville continuait, lent va et vient rugueux peu agréable de près ou de loin. Pendant quelques minutes bénies des dieux, le silence s'était établi, et il avait pu travailler sur son morceau d'exposé avec conviction, heureux du silence de l'autre. Mais c'était trop de croire que Dojima puisse faire preuve de bonne volonté dans cette affaire, et avant que d'autres mots aient pu être échangés, le kendoka au poil long avait repris, changeant de tactique pour se contenter de lui faire du pied avec insistance cette fois ci. L'idée aurait pû être risible si elle en avait été moins vexante.
Son crayon se cassa net en deux dans son point crispé, le faisant sortir de ses rêveries et passer à l'action. Sans sommation, Eiji donna un coup de pied dans la jambe de l'autre, écartement sans aménité ce pied trop caressant à son goût.

« Merde, t'arrêteras vraiment jamais de me harceler ! Je t'amuse tant que ça ? »

Il avait suffisamment haussé le ton pour que nombre de regards se tournent vers lui, et ce fut la seule chose qui sauva Dojima de se prendre un coup directement dans son joli minois de garçon sage. A la place, Eiji se leva en manquant de renverser sa chaise et sortit de la bibliothèque en trombe, laissant derrière lui un brouhaha de questionnement qui s'éteignit à ses oreilles quand il fit claquer la porte des lieux avec une violence qui allait surement lui valoir des remontrances, si ce n'était une exclusion des lieux, de la part du grand blond qui tenait lieu de gardien de la place.

« Merde ! »


L'invective avait ponctué le coup donné dans le mur à défaut de celui qu'il avait eu envie de donner à l'autre kendoka. La douleur irradia dans sa main et son poignet à défaut de défoulement, lui mordant cruellement les nerfs comme un serpent vicieux et moqueur. Il aurait du frapper l'autre finalement. Il aurait peut-être eu mal à la main, mais n'aurait pas été le seul à souffrir.
Il était dégouté. De lui, de l'autre. Il avait eu – avait encore – du mal à accepter cette partie de lui-même qui le poussait à préférer les garçons à la place des filles. Petit à petit, il s'était fait à cette idée, acceptant, que, oui, il pouvait être gay et ne pas être une tapette aux gestes efféminés qui attirait les ricanements.
Et Dojima... lui donnait exactement cette impression. D'être transparent, un de ces garçons de pacotille de qui les autres se moquent sans vergogne. Impression d'autant plus renforcé qu'il était son adversaire de prédilection au kendo, le rival sur un pied d'égalité. Sauf qu'apparemment, ce n'était pas ainsi que l'autre le voyait et s'acharnait à lui faire comprendre.

Le jeune homme ferma les yeux, cherchant en lui le courage de retourner dans la pièce chercher ses affaires sans lui mettre son poing dans la figure, aussi séduisante soit l'idée. Avec son dossier scolaire, il ne pouvait pas se permettre une nouvelle incartade de ce type, surtout en plein milieu de la bibliothèque. Si un jour on lui avait dit que ce genre de menace suffirait à le faire se tenir à carreaux...La main toujours appuyée sur le mur où elle laisserait surement une petite constellation de sang vu à quel point elle était maintenant douloureuse, Eiji laissa un ricanement amer lui échapper. En fait Dojima n'avait peut-être pas tord, en s'acceptant lui-même il avait accepté d'être le genre de tapette sur qui les autres s'acharnent.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptySam 16 Avr - 21:48

    Trop de calme, ce n’est jamais bon signe, d’un côté comme dans l’autre. Cette accalmie avait été bien trop longue comparée aux précédentes et ne pourrait que laisser éclater la fureur de l’animal endormi. Dans l’esprit de Ryosuke du moins, ce n’était que champs de fleurs à perte de vue. Il avait délaissé ces histoires pour se changer les idées avec des réminiscences plus joyeuses, notamment en s’imaginant le week-end qu’il passerait. D’ailleurs, celui-ci lui ferait beaucoup plus de bien qu’il ne l’aurait jamais cru, il était temps pour lui de se décharger par autre chose que le kendo, exutoire qu’il adorait mais qui n’était pas toujours suffisant à le soulager entièrement. Mais il ignorait que son supplice n’était pas encore terminé…

    Un violent coup sur sa jambe le tira de son alanguissement, et à peine eut-il le réflexe de se reculer sur sa chaise qu’Eiji l’agressa sans raison apparente. Là, il avait véritablement disjoncté, il observait cet être transformé d’un air totalement perdu, sans rien pouvoir comprendre. Inutile d’espérer lui poser la question d’un tel emportement, puisque son camarade préféra s’en aller rapidement avant de commettre une action qu’il aurait pu amèrement regretter. Ses onyx suivirent le trajet de l’autre étudiant jusqu’à ce qu’il disparaisse, hébété par ce qu’il venait de se produire et qu’il n’était pas tout à fait certain d’avoir vécu. Mais les regards des autres élèves présents lui confirmèrent que ce n’était en rien un rêve – ou un cauchemar – et il avait bien le droit de se sentir observé et mal à l’aise pour le coup. Le jeune homme laissa son front heurter doucement l’écritoire en retenant un soupir interminable… Cette fois il fallait lui expliquer sa faute, lui établir les faits, lui donner les preuves de son péché, car à ce qu’il sache il avait été relativement sage depuis le début ! Si c’était pour empirer la situation dans le but d’achever ce fichu exposé, Ryo préférait encore regagner prématurément sa chambre et y revenir plus tard, lorsque la tension serait redescendue… Après un duel de kendo acharné par exemple. Pour le moment, inutile d’insister, sauf s’il voulait se transformer en poster mural par les soins de son président de club.

    Résigné, le nippon rassembla ses affaires et alla replacer les livres là où ils les avaient trouvés. Il plaça sa veste sur son épaule et se prépara à quitter les lieux, jusqu’à loucher sur les fiches de son acolyte. Le moins qu’il puisse faire était de les lui rapporter… Aussitôt, il ordonna les biens de l’autre élève dans le sac de ce dernier qu’il prit avec lui, pour se risquer à sortir de l’antre littéraire malgré le félin qui rôdait toujours devant l’entrée et le danger qu’il encourait à s’en approcher.

    Une fois à l’extérieur, il aperçut Eiji, figé, le poing contre le mur victime de tressaillements nerveux. A dire vrai, cette vision lui fit de la peine, il était navré d’être responsable de cet état, même s’il ne savait pas comment ils en étaient arrivés là. Il eut du mal à se décider à l’approcher, mais le fit tout de même en se manifestant d’un raclement de gorge discret. Jugeant que son homologue ne risquerait certainement pas un quelconque contact avec lui, il se contenta de déposer son sac contre le mur, à ses pieds, osant à peine le regarder. Immobile durant un moment, il finit par se pencher en avant, s’inclinant profondément et de manière respectueuse.


    « Je suis désolé… »

    Et il l’était sincèrement, même s’il doutait qu’Eiji n’accepterait pas ses excuses aussi facilement. La logique aurait voulu qu’il lui demande les raisons de ce qui l’avait pousser à agir de la sorte dans la bibliothèque, mais Ryosuke préférait juste ne pas en rajouter, comme d’habitude, il avait choisi de se taire.
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Eiji Kimihiro
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptyDim 17 Avr - 11:21

Les minutes s'égrainèrent sans lui apporter de réconfort, le laissant dans le même marasme de colère et d'humiliation qu'il était encore avant de frapper dans le mur. Plus le temps passait, plus les idées brouillonnes s'organisaient, et moins il avait envie de retourner dans la bibliothèque, telle était la seule certitude qui l'habitait. Et ce fichu exposé ? Avec un peu de chance, chacun ferait sa partie dans son coin, et le prof n'y verrait que du feu. Devoir penser en terme scolaire et logique à cet instant n'était pas des plus évident.

La porte s'ouvrit délicatement, laissant paraître un Dojima peut à son aise qui portait deux sacs. Le sien fut posé le long du mur, offrande muette sur l'autel de la non-violence. Il avait de la chance : à l'instant, il avait trop mal dans les articulations de sa main pour avoir ensuite de refrapper aussi vite, même quelque chose de plus tendre et agréable qu'un mur. Le jeune homme se redressa, regardant de manière impassible son condisciple s'excuser en s'inclinant.
La réponse aurait du être évidente mais Eiji n'avait pas envie de se pacifier. Pas envie d'accepter des excuses pour que le petit jeu reprenne à nouveau dès le lendemain. Couper tous les ponts oui, mais à quel point ? Même s'ils s'évitaient un temps, les cours, le club, tous les attireraient fatalement ensemble.

Le jeune homme finit par choisir une ligne de conduite et se tourna pour faire face à Dojima, les épaules raidies de colère et les mains encore crispées le long de son corps, image vivante de la colère incarnée dans un lycéen. Kami-sama, c'était comme ça que se présageait la fin de son année scolaire ? À devoir calmer sa colère ou frapper ses camarades de classe ? L'année allait être amusante.

« J'aurais préféré que tu sois plus direct plutôt que tu te fiches de moi de manière incessante. Tu avais prévu quoi après me faire du pied ? Les mains baladeuses ? C'est si marrant de vouloir vérifier que je suis... »

Les joues rouges et profondément humilié, Eiji détourna la tête sans finir sa phrase, sans arriver à comprendre comment l'autre avait presque réussi à lui faire avouer ça à haute voix, dans un lieu où en plus il risquait d'être entendu par n'importe qui désirant se rendre à la bibliothèque. Ne manquerait plus que ça : que des rumeurs courent sur lui et finissent par le placarder comme bon pour la gay pride.
Mieux valait ne pas s'éterniser, il doutait que la discussion pouvait amener à rien de bon, à part à lui perdant la fin de son contrôle et collant réellement son poing dans la gueule de l'autre.
D'un geste nerveux, il se pencha pour reprendre son sac, amenant à la lumière ses articulations meurtries. Même s'il n'en avait pas envie, il demanderait de l'aide à Kantaro – a oui, il faudrait qu'il lui reparle avant pour ça – ou à un autre des 3ème année avec lequel il avait moins de soucis d'affinités.

«Je finirais ma partie de l'exposé. »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptyLun 18 Avr - 10:23

    Ryosuke s’excusait platement, sincère dans sa démarche pour tenter d’apaiser la colère de son camarade, loin de lui l’idée de s’attirer ses foudres ou encore sa rancœur. Malgré tout, lui-même ne savait pas exactement pour quelles raisons il s’était incliné de la sorte, encore persuadé qu’il n’avait rien fait de mal durant ce temps de travail. Tout ce qu’il espérait était qu’ils puissent à nouveau établir un dialogue sans que la méfiance soit présente d’un côté, et que la taquinerie le soit de l’autre. Eiji n’était pas d’un caractère des plus faciles, mais il ne l’aidait pas en entrant dans un combat psychologique pour tester sa résistance aux invectives suggestives. S’ils continuaient ainsi, bientôt ils ne pourraient même plus être dans la même pièce, ce qui s’avérerait compliqué pour les cours et les entrainements. Condamnés à être enchainés l’un à l’autre, au final, scolarité ou loisir. Ils arrivaient même à se croiser dans un sanctuaire immense un jour de semaine… Drôle de hasard.

    Immobile dans sa posture, le jeune patientait jusqu’à ce qu’une réponse se fasse entendre, positive ou négative. Lorsque le phonème morose de son acolyte se manifesta, le kendoka ne put s’empêcher de se redresser vivement. Lui faire du pied ?


    « … Euh… »

    Sceptique sur cette information, il ne put sortir un mot pour témoigner de son étonnement. Coupé à la fois par sa réflexion qui cherchait à trouver le moment où il avait pu s’égarer de la sorte et le fait qu’Eiji ait failli se laisser aller à une révélation interdite, il fureta sur le côté d’un air absent. C’était tellement étrange d’entendre une telle chose de la bouche de son président, lui avouant à demi-mots une vérité que son second soupçonnait depuis quelques temps. Visiblement son blocage sur la question était beaucoup plus solide qu’il ne l’aurait cru, ce fut seulement alors que le nippon se rendit compte qu’il avait peut-être remué le katana dans la plaie, une plaie qu’il avait lui-même agrandi et dont il gardait la douleur éveillée comme torture notoire. Parfois, il omettait à quel point les gens pouvaient ne pas assumer leurs penchants sexuels, lui n’ayant jamais eu de difficultés pour cela. D’ailleurs… Oh !! Le pied sous la table ! C’était sans doute la jambe de l’autre étudiant qu’il avait caressé ! Cela semblait tellement évident qu’il se frotta le front avec affliction. Mais pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt, pas étonnant qu’il y ait méprise…

    Au fond ce qui ne devait être qu’une innocente brimade s’était transformée en une véritable suggestion. Peut-être pensait-il même que Ryo souhaitait le mettre dans son lit ? Il n’avait encore jamais songé à cette possibilité qui lui paraissait tout à fait improbable. Mais s’il en avait l’occasion, essaierait-il ?... Peut-être, sans doute, sûrement. Son vis-à-vis avait un charme qui lui été propre, l’irrésistible envie de voir son froncement de sourcils accentué d’érubescences, avant les regrets de l’avoir mis en colère.

    Sous cette nouvelle révélation qu’il préféra balayer d’une secousse de tête, il prit la parole calmement.


    « Kimihiro, je ne voulais pas te mettre dans cet état, crois-moi. » Il jeta un coup d’œil sur la trace écarlate incrustée au mur. « Je t’assure, peu importe que tu sois… »

    Il avait hésité sur la fin de sa réplique, mais fut de toute façon interrompu par le passage d’un groupe d’élèves qui se rendait à l’infirmerie. Il garda le silence le temps que leurs congénères disparaissent, l’instant lui rappelant que ce n’était pas un lieu approprié pour avoir ce genre de discussion. Son regard dévia sur le poing meurtri d’Eiji… Bizarrement, il était prêt à parier que lui proposer de le conduire à l’infirmerie titillerait sa virilité et le renfermerait dans sa fierté. Une réaction typiquement masculine… Après un frêle soupir, Ryosuke reprit.

    « Laisse-moi au moins t’aider… » Voyant le nouveau malaise s’installer, il ponctua d’un air logique. « Pour l’exposé. »

    Bah oui, pour quoi d’autre ?
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Eiji Kimihiro
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3]   [Terminé] Le Torero hallucinogène [Ryosuke :3] EmptyMar 19 Avr - 17:27

Nul sourire en coin ou regard moqueur ne vinrent accueillir son éclat, pour sa plus grande surprise. Dojima avait-il compris à quel point il était passé près de voir son portrait rectifié ? Vu le regard qu'il avait porté à sa main et à la trainée qu'il avait laissé sur le mur, c'était plus que certain.
S'excuser et ne pas vouloir se mettre à dos quelqu'un de violent était bizarrement logique. D'un autre côté... l'autre kendoka connaissait suffisamment bien son président pour savoir qu'il n'appartenait à aucune secte prônant le pacifisme et la non-violence. En être témoin était peut-être différent, mais il ne devait pas en être si surpris.

Ryosuke reprit à nouveau la parole d'une voix douce et hésitante, le même genre de voix qu'Eiji avait souvent utilisé pour amadouer un petit Shizuka traumatisé par le contact des humains. Un ton destiné à convaincre, par sa seule volonté, qu'il était sincère et ne cherchait pas à faire du mal. Dommage qu'à l'heure actuelle, Eiji ait aussi envie de le croire que de regarder danser des licornes roses sur des arc-en-ciel. Le jeune homme nota néanmoins, détail éloigné de son esprit à cet instant mais qui prendrait son importance plus tard, la délicatesse qu'avait eu son camarade de se taire au moment où le groupe d'élèves était passé à portée de voix.

Que dire ? Accepter les excuses et se remettre sagement au travail ? C'était surement la réaction la plus intelligente à avoir, preuve de maturité et de bonne volonté face à celui, qui, somme toute, avait aussi mis du sien.
La blessure était trop fraiche, l'orgueil encore trop flétri, pour qu'il accepte ainsi la soumission et se remette à l'œuvre en passant l'éponge comme s'il ne s'était rien passé. Accepter que l'autre ne cherchait pas forcément à se moquer de lui était déjà un premier pas qu'il envisagé avec autant de circonspection qu'un chat s'intéresse à la queue du lézard qu'il vient de chasser et qui se tortille devant lui. Réalité ou leurre bien organisé ?

La réalité finit par reprendre son cours quand la porte de la bibliothèque s'ouvrit une nouvelle fois pour laisser passer deux jeunes filles qui les regardèrent un instant avant de s'éloigner en pouffant de rire et en se parlant à voix basse. Quelle que soit sa réponse, ils ne pouvaient décemment rester à discuter devant la porte d'un endroit si fréquenté encore longtemps, du moins pas pour ses nerfs et sa santé mentale. Le jeune homme secoua nerveusement la tête, ajoutant après un instant une explication d'une voix moins hargneuse que précédemment. Presque vaincu. Presque.

« Pas tout de suite, j'ai besoin de respirer. Au foyer, vers 20h ? »


Par respirer, il fallait entendre se défouler en courant 10 km ou en s'acharnant sur n'importe quelle cible jusqu'à ce qu'il n'ait plus envie de tuer quelqu'un. Que Dojima comprenne le sous-entendu ou pas, cela revenait au même : il avait besoin de prendre l'air à sa manière s'il voulait être capable de communiquer avec son comparse d'une manière un peu plus normale et qui ne demandait pas qu'il s'esquinte les mains contre un mur, ce qui était a priori la condition sine qua non pour finir un exposé d'espagnol qui le dépassait complètement.
Son compagnon de galère se contenta d'acquiescer en un murmure, laissant libre cours à Eiji pour attraper son sac et partir dans les escaliers sans un regard derrière lui, laissant comme ultime souvenir de leur discussion la marque de ses phalanges rougies dans le mur.
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