Dès dix heures, on avait toqué à la porte de la chambre de la nouvelle. Ambre, une fois debout avait trouvé sur sa porte, un message collé par un morceau de ruban adhésif :



*Qu'est-ce que c'est encore toutes ces c*nneries ?* demanda une voix grave qui résonnait dans la tête d'Ambre.

« Je ne te demande rien, ne me demande rien. » répondit-elle d'une voix sombre.

Ramassant le reste de ses affaires et sans un regard à sa jumelle invisible, Ambre se débarrassa de son pyjama et se vêtit d'un jean simple et d'un tee-shirt.

*Tes cheveux sont affreux !*

Le reflet d'Ambre s'était glissé derrière la première et leur regard se croisait par l'intermédiaire du miroir. Ambre, passive, ne répondait pas à la provocation et continuait de passer sa brosse dans ses longs cheveux bruns. Voyant que ses remarques n'avaient aucun effet, la seconde Ambre commença à tirer une mèche de manière à la faire réagir.

« Lâche. » fit simplement la franco-japonaise.
*Sinon... ?* demanda malicieusement la seconde.

Ambre, les yeux clos, se leva : elle avait un air presque hautain. Sa tignasse brune coiffée et attachée hautement par un ruban bleu roi, elle se dirigea vers la porte de sa chambre en disant froidement :

« Ne me provoque pas. »

Et puis, elle sortit. Laissant dans cette chambre close à double tour son reflet imaginaire. Elle venait d'arriver pourtant, elle était inconsciement guidée vers le chemin à suivre. Elle descendit les escaliers sans bruit; il n'y avait personne.
Une fois à l'accueil, Ambre regarda la vieille femme qu'elle avait vu pour la première fois le jour de son arrivée. Cette dernière, lorsqu'elle la vit arrivée raccrocha le téléphone et déglutit avec difficulté. Elle se souvenait sûrement des étranges phénomènes et des réponses suspectes qu'avait griffonné Ambre sur sa fiche d'entrée.

« Mademoiselle Hoishi ?
- Oui.
- Un... Appel pour vous dans la cabine téléphonique dans six minutes très précises. Je hum... Vous prie de me suivre. »

Un appel ? C'était sûrement ses parents. Ambre ne broncha pas, elle suivit la vieille dame et sortit avec elle dehors; il faisait froid. Il y avait quelqu'un d'autre à l'endroit où elles se dirigaient. Quelqu'un qui était appuiyé contre la cabine, les mains dans les poches, en somme, une attitude qui se voulait sûrement désinvolte.

Comme à son habitude, Keitaro ne supportait l'atmosphère pesante des cours. Affalé sur sa table durant le cours d'Anglais, c'est ainsi qu'avait passé une bonne heure le jeune homme espérant vainement la sonnerie pour sortir. Sachant qu'il avait une heure de libre après celle-ci, il allait certainement en profiter pour appeler un de ses amis, surement encore en train dormir comme tous les lundis. Il était d'une humeur à vouloir l'énerver un petit coup, cela aller peut-être le réveiller.

La sonnerie avait enfin retentit et Keitaro s'empressa de rassembler ses affaires dans sa besace et de sortir de classe laissant avec joie sa place au prochains élèves qui succèderaient sa classe. Après s'être vêtu de sa veste dans les couloirs et avoir accroché son sac à son épaule, le jeune homme se dirigea directement vers la cours. Il marchait à contre-sens des autres élèves et entendait quelques remarques à cause de sa façon de bousculer (malencontreusement ?) les étudiants sur son passage. Arrivée devant la porte, il posa sa main devant sa bouche afin de bailler puis continua son chemin jusqu'à se retrouver enfin à l'endroit voulut.

Pas de réseau. Se trouvaient-ils à se point là en retrait ? Ce matin, la bonne humeur habituelle de Keitaro en avait prit un coup : une mauvaise nuit, un ennuie total en cours et un manque de réseau lui tapant sur le système. Le jeune homme se dirigea vers la cabine téléphonique du coin tout en trifouillant dans ses poches à l'affût de quelques pièces de monnaies au cas où il en aurait besoin. Arrivait près de la boîte en verre, il s'appuya contre celle-ci et ressortit de nouveau son mobile afin de revérifier la ligne. Pendant qu'il bidouillait dans les mode de son téléphone, une de ses deux mains dans sa poche, et qu'il levait de temps en temps l'objet à la recherche d'un connexion, le téléphone public se mit à sonner. Keitaro tourna alors légèrement la tête vers l'appareil et le regarda sonner quelques instants.

*Je réponds ? ... Je réponds pas ?*, pensa-t-il avant que la sonnerie ne s'arrête brutalement. *Je réponds pas.*

Il se demanda qui pouvait-il bien appelé sur cette cabine téléphonique que très rarement utilisée. Encore quelqu'un voulant jouer un sale tour à qui répondrais certainement. Keitaro haussa les épaules et reposa son regard sur son mobile. Des pas dans les cailloux s'approchèrent alors dans sa direction. Le jeune homme les ignora quelques instants puis releva la tête de l'écran de son téléphone pour regarder le ou la personne présente.

C'était une jeune fille, à première vue assez hautaine dans son genre qui devait avoir un caractère bien à elle et différent de ce qu'on rencontre, accompagnée d'une vieille femme que Keitaro avait déjà put croiser dans l'enceinte de l'établissement. Il ne bougea pas et les regarda quelques instants sans dire mot avant de prendre la parole. Certainement pour dire quelque chose de pas bien utile mais qui sait, cela aller peut-être les intéresser puisqu'elles étaient venues jusqu'ici.

- Je ne sais pas si cette information vous intéressera ... mais le téléphone vient de sonner il y a à peine quelques secondes.

La vieille femme qui accompagnait la franco-japonaise eut l'air assez surprise en voyant un élève, seul, dans la cour. Peut-être était-ce parce qu'il était onze heures et qu'à cette heure-ci, tout le monde devait être en cours. Ou alors, peut-être qu'elle avait déjà eu affaire avec lui et qu'elle le connaissait bien ? Enfin, peut-importe puisque dès qu'elles arrivèrent, il leur annonça d'une voix nonchalante que le téléphone venait de sonner. La vieille femme le dévisagea, puis regarda prestement la montre dorée qui entourait son poignet. Elle prit un air confus en s'expliquant devant Ambre :

« Je suis désolée, je ne comprends pas... Il est dix heure cinquante-cinq, normalement... »

La jeune fille resta indifférente. Après tout qu'est-ce qu'un coup de fil ? Ce n'était sûrement pas très important, et si ça l'était, on rappellerait plus tard. Mais... Il y avait tout de même quelque chose de louche...
Alors qu'elle s'apprêtait à tourner les talons, la femme l'interpella :

« Restez donc un peu, peut-être était-ce une erreur ! »

Il y avait quelque chose dans sa voix qui ressemblait à une supplication, certainement dû à la faiblesse de sa vieille voix. Ambre se ravisa et resta donc immobile, regardant dans le vide avec insistance. La femme de l'accueil rebroussa chemin : elle devait être rassurée de ne pas l'avoir mise en colère et d'être parvenue à la faire patienter. Ambre ne prêta aucune attention à son départ, elle était occupée à réfléchir. Ce coup de fil ne pouvait pas être celui de sa mère, elle était toujours très ponctuelle. Alors, c'était les esprits qui s'amusaient d'elle ? Sa jumelle invisible l'avait avertie : elle en baverait ici. C'était sûrement elle alors !

Elle s'interrompit dans ses réflections quand elle sentit le regard de l'autre garçon posé sur elle. Elle lui jeta un regard en biais un peu froid et le regarda discrètement de haut en bas. Il était plutôt grand, - tout comme elle - mais devait la dépasser d'une quinzaine de centimètres tout au plus. Il était bien bâti, pas vraiment musclé, plutôt fin, mais avait des épaules et un torse imposants. Ses cheveux étaient d'un blond banal, coiffés à la va-vite et ses yeux étaient bleus comme le ciel. Il y avait quelque chose qui indiquait qu'il avait des origines asiatiques, malgré ce mélange complètement européen. Elle se demandait bien quelles étaient-elles, mais se contentait de suppositions. Ayant un sens poussé de l'observation, elle remarqua tout de suite un bracelet noir en cuir à son poignet gauche.
Il ne disait rien, mais peut-être était-ce parce qu'il était gêné de se sentir observé comme ça. Enfin, l'étudiante n'éprouvait aucune gêne à se comporter de cette manière car c'était en observant les gens qu'on en apprenait sur eux; les mots n'étaient pas nécessaires.

Le silence, uniquement troublé par le bruit des feuilles qui s'agitaient dans les arbres, était appaisant mais il faisait trop froid pour que la jeune fille trouve cela agréable...
Depuis combien de temps était-elle arrivée là ? Étrangement, Ambrey trouvait le temps long aujourd'hui. Pourtant, elle était certaine au fond que ça ne faisait pas cinq minutes.

Keitaro avait détaché son regard de la jeune fille et la vieille femme qui l'accompagnait jusqu'à présent. Il continuait désespérément de chercher du réseau en levant son portable dans tous les sens tandis que la vieille personne s'excusait et suppliait la jeune fille d'attendre encore quelques instants. Du coin de l'œil, Keitaro les observa et écouta leur conversation, peu développée d'ailleurs, alors qu'il laissait retomber son bras pour ranger son téléphone.

Il laissa retomber sa tête en arrière contre la vitre de la cabine et continua d'écouter ce qui l'entourait. A priori, la jeune fille avait cédée et comptait attendre un éventuel appel qui pourrait arriver d'un instant à l'autre. Keitaro ne disait rien et se contentait de regarder le ciel et les nuages. Il faisait froid d'ailleurs et il enfouit un peu plus ses mains dans ses poches afin de les réchauffer un minimum. En fait il n'avait pas le courage de bouger pour rentrer se mettre au chaud et puis il était bien ici, dans le coin de la cours même s'il sentait un regard particulier à son égard. Il tourna légèrement la tête vers la jeune fille et vit qu'elle commença à le dévisageait, ou en tout cas à l'observait bizarrement comme s'il venait d'un autre planète. Il la fixa quelques instants sans dire mots et se demandant quand le téléphone compterait sonner afin qu'elle puisse détâcher son regard foutant un peu les jetons sur lui.

Pour éviter un peu son regard froid, Keitaro regarda un peu autour de lui à la recherche d'une quelconque personne vers laquelle il aurait put se déplacer pour discuter mais il n'y avait qu'eux en cette froide et triste matinée. C'est marrant, le temps qu'il faisait avait l'air de correspondre en partie à la jeune fille. Elle était pourtant jolie et sa façon de regarder les gens qu'elle ne connaissait pas était comme un gâchis.

A cause de ce pesant silence, Keitaro voulut tout de même parler un peu même si le téléphone tardait à sonner. L'atmosphère était même un peu gênante. Il prit une légère inspiration avant de parler mais aucun son ne sortit de sa bouche ... deux secondes plus tard il se décida à lui parler tout en inclinant légèrement la tête sur le côté.

- Euh ... Ça va ? Je sais pas, depuis tout à l'heure tu me regardes bizarre alors je me demande ce qu'il se passe ...

Il continua de la regarder en attendant sa réponse.

[HJ: Désolé de la longueur du post mais je me rattraperais au prochain ;)]

Les bras croisés et le regard vide, l'étudiante se tenait droite; ses longs cheveux ondulants légèrement sous un coup de vent abrupt. Les bras nus de la jeune japonaise frissonnèrent. Elle n'aurait pas dû mettre un simple tee-shirt et aurait dû prévoir un pull ou une veste... Enfin, ce serait vite réglé, une fois le coup de fil reçu, elle regagnerait sa chambre. Mais voilà, "l'autre" serait sûrement là aussi. Enfin, peut-importe, il fallait faire preuve de patience puisque sa scolarité se ferait ici. Patiente... Il fallait être patiente. Quelle heure était-il ? Elle ne portait pas de montre. En fait, elle n'aimait pas se sentir soumise au temps qui passait. Après tout, la soumission c'était une faiblesse... Un truc d'humain en somme !

Comme elle avait arrêté son observation, le blond la questionna en penchant la tête sur le côté, ce qui lui donnait un air intéressé et soucieux. Il avait une voix hésitante qui vérifiait ce qu'elle pensait au départ : son regard persistant l'avait gêné. Quelques secondes s'écoulèrent en silence. Indifférente, elle ne prit pas la peine de lui répondre. De toute manière, le téléphone venait de retentir dans la cabine. La brune se dirigea résolument vers la cabine et poussa la porte afin d'y pénétrer. Une fois à l'intérieur, ses longs doigts se baladèrent un moment sur le combiné : et si ce n'était pas sa mère ? Et alors, qui avait-il à redouter ? Elle décrocha :

« Ambrey ? C'est maman.
- ... »

Inutile de mentionner qu'elle ne considérait pas cette femme comme sa mère... La voix claire et posée qui sortait du combiné reprit :

« Comment s'est passée ton installation ?
- Bien.
- Tant mieux. Ton père s'inquiétait, il est repartit en voyage d'affaire hier et m'a demandé de te dire qu'il t'aimait.
- D'accord. »
[...]

Ainsi la discussion passa. Ambrey était toujours aussi brève, distante, indifférente. Ses sentiments ne ressortaient jamais; de toute manière, elle n'en avait que très peu. La conversation fut de courte durée, mais avant que la femme raccroche, l'adolescente interrompit :

« Combien de fois as-tu appelé ?
- Comment ça ? Ici ? Et bien, j'ai appelé une fois pour prévenir l'accueil et là, à onze heure, pour te joindre pourquoi ?
- ... Pour rien. »

Et elle racrcocha. Sa lèvre inférieure trembla un peu et sa main resta posée sur le combiné pendant un moment. Ce n'était peut-être qu'une erreur de numéro ou bien une mauvaise blague... Oui, ça devait être ça. Comme le garçon était là, un de ses amis avait dû l'aperçevoir par la fenêtre et s'était amusé à appeler, pour qu'il décroche. Après tout, Ambre devait être une des seules personnes à ne pas avoir de portable...

Elle sortit quelques minutes après avoir raccroché, les yeux vides d'émotion et se tenant les bras. Son regard ne se posa pas sur le jeune homme qui était toujours là... D'ailleurs que faisait-il là ? Tout à l'heure il avait l'air de chercher du réseau et maintenant, il avait les mains dans les poches à ne rien faire. Elle aussi aurait voulu mettre ses mains dans les poches de son jean et rester plantée là, à ne rien faire, mais il faisait froid... En même temps que ferait-elle dans sa chambre ? Elle avait un tout petit peu faim, mais le self n'était pas encore ouvert, et puis il était trop tôt pour manger. Malgré le froid, Ambre resta immobile, comme si ce coup de téléphone lui avait fait l'effet d'une douche froide. Elle devait avoir l'air d'une enfant qui ne comprend pas une situation et cela la faisait travailler, mais elle ne trouvait pas la force de faire autre chose que de rester comme ça, puisqu'elle ne savait pas vraiment quoi faire, ni où aller, ni pour quelle raison... Elle détestait ce choix que ses "parents" avaient fait pour elle ! Elle aurait préféré moisir chez eux que de rentrer dans un internat où elle se trouvait sans repères... Et puis que croyaient-ils ? Qu'elle allait s'ouvrir au monde en se débarrassant d'elle dans un endroit rempli d'autres adolescents ? Même un hôpital psychiatrique aurait été une meilleure solution !

Il avait continué de la regarder sans pour autant obtenir la moindre réponse de la part de la jeune fille restée immobile dans le froid à attendre impatiemment son fameux coup de fil qui prenait du temps à arriver. Finalement, la sonnerie retenti enfin à l'intérieur de la cabine et la jeune brune pénétra à l'intérieur pour s'emparer du combiné pour y répondre. Keitaro avait gardé son regard fixe dans la même direction que précédemment bien que la place soit maintenant vide. Il haussa les sourcils puis se remit brusquement dans sa position initiale. Il n'entendait pas un seul mot que la jeune fille pouvait prononcer et puis après tout, il s'en fichait. Ce n'était pas quelque chose qui le concernait et ce n'était pas dans ses habitudes d'être curieux pour si peu.

Le froid lui donnait quelques frissons de temps à autre mais il supportait cet instant. Au fond il se sentait plutôt bien, bien que les regards de la jeune fille l'ai vaguement impressionnés. Au bout de quelques minutes, cette dernière sortit de la cabine. Elle avait l'air d'avoir froid mais en même temps de ne pas vouloir bouger. Faut que sortir en tee-shirt n'était peut-être pas une bonne idée pour sortir dehors aujourd'hui. Elle se tenait les bras comme pour essayer de se réchauffer. Elle restait immobile et la regarda quelques instants. Elle paraissait tout de même assez étrange. Enfin c'était une forme de caractère comme une autre. Elle ne le regarda pas et avait l'air d'avoir un regard vide.

- Tu devrais rentrer si tu as froid, c'est pas un temps à sortir dehors en tee-shirt tu sais.

Sur ses paroles il se dit qu'il risquait certainement de se faire envoyer boulet par la jeune fille mais il lui avait dit cela comme un réflexe. Il la regarda encore quelques instants avant de lui adresser un sourire pour dire de calmer l'atmosphère déjà assez froide à cause de la température extérieure.

- Au fait, moi c'est Keitaro. Enchanté.

Il se redressa et lui tendit la main pour la saluer poliment, c'était tout de même la moindre des choses. Enfin, peut-être allait-elle mal prendre son geste qui sait. La réponse se saurait quelques instants plus tard, tout du moins si elle avait fait attention à sa présence. Il s'était déjà mangé un vent tout à l'heure alors rien n'empêchait la jeune fille de refaire la même chose que ce soit pour s'amuser ou juste par son caractère de ne parler à personne.

[HJ: Gomen .... -_-' je crois que cette fois sera la bonne ^^' Wouha ! Elle est pas froide, elle est gelée ! >< *sort*]

La jeune fille n'avait pas l'air de vraiment faire attention à Keitaro et à son conseil. Elle paraissait plongée dans ses pensées, toujours immobile sous ce froid qui se manifestait par de légères brises. Sa façon d'être paraissait assez inhabituelle mais comme quoi il faut de tout pour faire un monde.

Quand le garçon se fut présenté, il avait affiché un sourire de sympathie tout en souhaitant lui serrer la main en guise de salutation mais l'inconnue ne lui répondit au début que par un dur et froid regard. Elle avait l'air d'être une experte dans ce domaine apparemment. Si ses yeux avaient té des revolvers, ils auraient put tuer un homme en un rien de temps à coup et d'après lui, il n'aurait pas été le premier par terre. Il la fixa également ne voulant pas se plier à son regard. Finalement la main de la demoiselle vint rejoindre la sienne pour la lui serrer tout en se présentant. Keitaro hocha la tête lentement comme pour la remercier de s'être présenter, et peut-être aussi de ne pas lui avoir foutu de vent. Au fond de lui même, il analysa le prénom de la jeune fille. Ambre était un nom qui sonnait plutôt bien et il se demanda si il avait été choisit spécialement pour elle. Il avait l'air de lui correspondre à la moindre lettre. Il n'en pensa pas plus lorsque Ambre lui lâcha la main. Son regard descendit légèrement du visage de Keitaro et ce dernier en déduit qu'elle devait observer son cou. Le tatouage qu'il possédait ne se voyait pourtant qu'à peine à cause du col du jeune homme. Rare étaient les gens qui s'apercevaient de ce symbole d'ailleurs, surement une grande observatrice.

Ambre reprit con occupation habituelle, ses yeux se posèrent de nouveau sur ceux du garçon qui ne dit rien et se contenta de faire de même. Le regard plongé dans les yeux marrons de la jeune fille, il se mit à effectuer un petit tique. Il se mordit la joue réfléchissant à ce qu'il pouvait bien lui dire. Elle n'avait pas l'air d'être quelqu'un de très bavard et ce n'était ce qui mettait le plus à l'aise le garçon.

Les yeux de la fille, maintenant clairement connue sous le nom de Ambre, se dirigèrent brusquement vers le clocher de l'église de la ville se trouvant au loin. On l'apercevait par delà le grillage. En réalité la vue était bien plus belle vue du toit, surtout les jour de beau temps. Aujourd'hui, le ciel triste devait surement cacher tout ce charme. 11h sonnait du haut du clocher et déjà quelques élèves sortaient en trombe de l'établissement. Keitaro se demanda s'il avait cours à cette heure-ci mais il ne s'attarda pas sur cette question en voyant Ambre se tourner sur elle-même pour finalement lui tourner le dos. Visiblement, elle comptait partir et rentrer dans le pensionnat, comme le lui avait remarqué Keitaro, sans ajouter un mot de plus. Qu'allait-elle faire après être rentrée ? Il se posa cette question subitement. En temps normal, il ne se serait pas préoccupé de cela mais cette fille l'intriguait quelque peu. Certainement sa façon d'être ou même de parler qui sait. Il la regarda quelques instants et chercha quelques possibilités. D'après lui, elle ne devait pas avoir beaucoup d'amis, voire pas un du tout mais il ne la jugea pas sur ce point. Après tout, sa vie sociale n'était pas trop ses affaires, cela ne regardait qu'elle.

Un léger soupir sortit de sa bouche et le jeune homme baissa légèrement la tête en se frottant nerveusement la nuque. Quoi de plus déprimant que la rencontre avec une jeune fille froide comme un glacier. D'après lui, lorsqu'elle devait être chargée à pleine puissance de parole, ce devait carrément être une avalanche. Enfin, il se comprenait. Il releva doucement la tête et regarda la jeune fille, qui n'avait pas encore bougé ma foi.

- Je voudrais pas paraître indiscret, bien que je vais l'être, je ne le nie pas mais, que comptes-tu faire là tout de suite ? Enfin je me disais qu'on pourrait peut-être aller manger un truc pour dire de faire connaissance. Mais c'est comme tu veux hein, je ne fais que proposer.

Il lui sourit un peu gêné de n'avoir rien trouvé de mieux à dire. En même temps, que dire dans cette situation. Il n'allait tout de même pas la laisser repartir après une simple présentation brève de soi.

[HJ: T'inquiète pas, y a pas de problème ^^. Euh par contre, j'espère que l'attente de mes réponses ne te gêne pas trop >_<.]

Après qui lui ai fait sa simple proposition de faire connaissance, Ambre ne répondit pas tout de suite et ne prit pas immédiatement la peine de se retourner pour lui adresser un quelconque regard qui aurait put lui donner un indice sur sa réponse. Keitaro resta muet gardant ses mains dans ses poches et se disant qu'il n'aurait peut-être pas dût lui proposer cela. En plus de ça, si elle l'avait au moins entendu, elle devait surement penser qu'il lui en demandait plus qu'il ne lui demandait alors que c'était totalement faux. Enfin, si elle l'avait jugé de cette manière, Keitaro n'aurait pas perdu de temps à se justifier ... Il ne s'attarda pas plus longtemps sur le sujet puisque le geste lent de la jeune fille attira son attention. Plus petite que lui à quelques centimètres près, Ambre s'était positionnée juste en face de lui et levait légèrement la tête pour lui jeter un regard assassin sans la moindre parole, en tout cas pour le moment. Le jeune homme ne dévia pas son regard de celui de la demoiselle ne voulant se rabaisser à un simple regard qui semblait avoir un but précis.

- Que me veux-tu vraiment ?

Ce sont ces paroles peu censées qui sortirent de la bouche de la jeune fille. Evidemment, Keitaro fut étonné par ses mots ? Il haussa légèrement un sourcil et la regarda quelques instants avant de lui répondre. On ne lui avait jamais posé ce genre de question lorsqu'il voulait juste faire plus ample connaissance avec quelqu'un et puis il n'avait d'ailleurs jamais rencontré quelqu'un d'aussi froid et direct qu'elle. C'était quelque part, assez étrange cette sensation qu'on ressent lorsque l'on parle à ce genre de personne. Elles nous foutent un de ces froids.

- Euh écoute ... rien de spécial hein. Juste faire connaissance c'est tout.

Elle ne connaissait donc pas ce terme ? Il l'avait pourtant mentionné lorsqu'il lui avait posé la question mais peut-être pensait-elle que ce n'était qu'une couverture de ses véritables intentions. Enfin bref. Il n'ajouta rien de plus et attendit de voir sa réaction qui fut des plus brèves. En fait, dès qu'il eu commencé sa phrase, elle s'était retournée brusquement et s'était éloignée vers la porte du lycée. Il la regarda s'éloigner et se dit que le message était passé. Ce n'était qu'une invitation à discuter et rien de plus.

Au moment où elle atteignit la porte d'entrée, elle se stoppa et le regarda. Serait-ce une dernière fois avant de pénétrer dans l'enceinte de l'établissement ou simplement qu'elle voulait lui faire comprendre quelque chose. La dernière option fut possible vu la façon dont il la regardait. Il prit une discrète inspiration et expira l'air qu'il avait inhaler en affichant un sourire. Tout compte fait, elle avait acceptée mais sa réponse fut bien différente contrairement à ce dont s'attendait le jeune homme. Il se dirigea tranquillement et à une allure telle qu'elle ne patiente pas trop et grimpa les quelques marches qui ornaient l'entrée deux à deux pour rejoindre Ambre sur le palier. Il poussa la porte vitrée et laissa entrer la jeune fille devant lui avant de pénétrer à son tour dans le grand hall du bâtiment. Ils commencèrent à traverser le hall, certainement en direction du réfectoire ou d'une quelconque cafétéria puis une question vient heurter l'esprit du jeune homme. Il voulut la lui poser mais hésita de peur qu'elle ne soit trop déplacée vis à vis d'elle. Il se résigna tout de même à tenter le coup mais au fond, ce n'était quand même pas grand chose. Il se racla discrètement la gorge avant de prendre parole.

- Hum ... Juste comme ça. Tu te comportes toujours de cette manière avec chaque personne que tu croise et qui te parle ou bien ... c'est juste passager ?

Alors que les deux adolescents se dirigeaient tranquillement vers un endroit dont ils n'étaient même pas sûrs de vouloir aller, Ambre entendit Keitaro se racler la gorge. Les couloirs étaient moins bruyants car les élèves avaient regagné leur salle de cours ou bien étaient sortis prendre l'air. Elle entendit distinctement chacune de ses hésitations à finir la phrase qu'il avait commencé, ce qui l'amusa un peu. Pourquoi cherchait-il à savoir ça ? Après tout, ça ne le regardait pas et c'était plutôt indiscret comme question. Elle aurait pu lui retourner qu'elle le trouvait bien curieux, mais ce n'était pas ce genre de réponse toute faite qu'elle estimait juste.
En fait, la fille aux longs cheveux le regarda en biais, d'un air indifférent. Comme elle ne lui répondait pas, il la regarda lui aussi tout en continuant d'avancer et visiblement les yeux d'Ambre lui convinrent pour réponse. Même s'ils n'exprimaient pas la froideur à ce moment, le fait d'être fixé de la sorte avait dû le déstabiliser un peu puisqu'il ne lui demanda pas de répondre après ça.
A un moment, elle se demanda à quoi cela lui servirait de faire connaissance avec elle. Ambre n'était pas vraiment le genre de fille avec qui on avait envie de discuter et encore moins de connaître. De plus, ils avaient un caractère totalement différent, mais la jeune femme aimait bien sa manière de se comporter. Elle se demandait s'il était naïf ou bien s'il avait juste la main sur le coeur (?) non, le coeur sur la main (?) Enfin, elle ne se souvenait plus de cette expression qu'elle avait lu dans un roman et qui, si elle l'avait bien compris, signifiait d'offrir sa gentillesse à tout le monde et n'importe qui.
Quand ils arrivèrent devant les portes du réfectoire, il n'avait pas l'air encore ouvert puisque les odeurs de nourriture ne flottaient pas dans l'air et qu'on entendait seulement les bruits de métal ou de vaisselle que nécessitait la préparation des menus proposés. Ambre s'arrêta et regarda Keitaro s'avancer jusque devant les portes closes et constater qu'il fallait attendre encore un peu avant de pouvoir discuter en mangeant. Elle fignola d'observer les détails de sa carrure : il aurait fait un très bon modèle au travail de sa mère. D'ailleurs, elle se demandait s'il n'avait pas déjà fait de mannequinât. D'un geste lent, elle resserra le ruban qui maintenait ses cheveux en hauteur, puis elle s'adossa au mur en croisant les bras. Son regard était rivé sur le sol, comme si elle était en pleine réflection. Maintenant qu'elle y repensait, la question qu'il lui avait posé traduisait certainement qu'il était las de son comportement froid. Ambre releva alors la tête et le fixa d'un regard sérieux et transperçant :

« Tu veux toujours faire "juste connaissance c'est tout" ? »

Il valait mieux qu'il réponde tout de suite s'il voulait annuler l'invitation à manger. Elle n'avait pas envie qu'il ait à supporter quelqu'un pendant tout un repas et qu'il cherche ensuite à prendre congé de manière polie. Elle préférait la franchise d'un "non je n'ai plus vraiment envie", que d'un hypocrite "bien sûr que oui".
Mais il ne répondit pas tout de suite. Peut-être n'avait-elle pas été assez claire et il cherchait donc un second sens à cette question qu'Ambre jugeait banale. Elle se redressa en mettant ses mains dans ses poches et détournant le regard, elle ajouta d'un ton qu'elle voulait neutre et banal :

« Les gens ne font pas en sorte de "me croiser et de me parler". »

Elle reprenait exactement les termes que le blond avait employés parce qu'elle n'était pas habituée à entretenir une conversation avec quelqu'un. Elle ne savait pas trop comment elle devait s'y prendre pour répondre à ces questions mais elle se rendit compte qu'elle avait peut-être manqué de tact et puis, c'était un peu une réponse à la question du caractère habituel d'Ambre. Dans ce cas, elle avait répondu avec beaucoup de retard... Mais peut-importe. Si Keitaro la connaissait, il aurait été ravi qu'elle ait répondu, c'était déjà un gros effort de sa part, puisqu'elle ouvrait rarement la bouche lorsqu'on lui adressait la parole, - ce qui était une chose tout aussi inhabituelle - .

Les deux jeune gens continuaient leur longue marche dans les couloirs sans but certain. Les élèves défilaient devant eux et à contre-sens. Ils sortaient tout bonnement de cours, là où le jeune homme devait logiquement être à ce moment, enfin il n'en était plus très sûr. Il venait seulement d'arriver et son emploi du temps n'était pas encore gravé à la perfection dans sa mémoire. Enfin bref. Ce n'était pas ce qui lui importait le plus après tout.

La jeune fille ne lui avait pas tout de suite répondu et il en déduit qu'il n'allait certainement pas avoir de réponse à chaque questions qu'il était susceptible de lui poser dans les minutes qui allaient suivre. C'était tout bêtement le caractère de Ambre qui devait en être ainsi. Elle le regarda brusquement et ne dit toujours rien. Elle avait le don de parlait à travers le regard visiblement. Il comprit qu'il devait être lourd à la fin mais c'était comme ça. Si elle ne voulait pas lui parler, elle n'avait qu'à lui dire franchement et le laisser en plan. Ce n'est pas ça qui aurait rendu triste le jeune homme qui la fixa tout aussi bien en soupirant légèrement, mais sans rien ajouter de plus à leur pseudo-conversation.

Au bout de quelques secondes, leurs regards finirent par se laisser et ils continuèrent à sionner dans la multitude de couloirs du lycée. pendant qu'ils marchaient, Keitaro ne parla pas et se contenta de faire légèrement craquer son cou et s'amuser discrètement à se mordre la lèvre, en pleine réflexion d'un quelconque sujet de conversation. Finalement, la porte du self, au fond du couloir, s'offrit à eux et quelques sons parvinrent aux oreilles des deux jeunes gens. Le garçon posa sa main sur la poignet et voulut ouvrir la porte mais celle-ci était fermée. Il regarda les affiches d'horaires affichées à côté de lui et regarda l'heure sur son portable. En effet, il était un peu tôt. maintenant il saura, qu'il faudra se renseigner avant de vouloir faire quelque chose.

Il s'appuya dos au mur, face à Ambre qui s'était déjà "installée", et se laissa glisser contre celui-ci jusqu'à se retrouver à croupis, le dos contre le mur beige et les bras rassemblés sur ses genoux. Il se sentit observé encore une fois d'une manière froide et leva lentement les yeux vers la jeune fille pour s'apercevoir que c'était bien elle et que, par un miracle, elle parla d'elle-même sans pour autant répondre à une des questions de Keitaro. Il la regarda, la tête légèrement inclinée sur la droite et un léger et sincère sourire aux lèvres, et voulut essayer de faire comme elle : faire passer ses paroles et ses pensées par un regard.

Avait-elle comprit ou non ? En tout cas, il la vit détourner son regard vers un point indéfini et mettre ses mains dans ses poches avant de reprendre. Il sentit que derrière ses paroles, elle voulait un peu exprimer le caractère qu'elle avait du point de vu des gens. Keitaro avait continué de la regarder et écouter ses paroles sans pour autant répondre tout de suite. Il avait redressé la tête et avait reprit son visage neutre tout en regardant le sol, la tête posée sur ses bras. Durant de longues secondes, le silence régna de nouveau entre les deux étudiants et l'atmosphère paraissait quelques peu tendu. Il prit un inspiration et voulut répliquer aux dernière paroles de Ambre. Il releva son regard vers elle et prit la parole brièvement.

- Est-ce que cela te déranges que de t'avoir "croisé et parlé" ?

Il n'ajouta rien et continua de la regarder droit dans les yeux, en tout cas il essaya de plonger ses yeux dans les siens à la recherche d'une réponse franche. Il savait bien qu'elle n'hésiterait pas à dire sa façon de penser mais après tout si elle n'avait pas voulut lui parler, elle n'aurait certainement pas accepté sa proposition de "faire connaissance et c'est tout". Enfin après, peut-être se jouait-elle de lui ou cachait ses véritables pensées.

Tandis que la grande brune avait l'air concentré sur le sol, Keitaro s'appuya tout comme elle contre le mur afin de se laisser glisser jusqu'au sol en position assise. Le glissement avait suscité l'attention d'Ambre qui le regardait maintenant assez froidement. Il dût d'ailleurs se sentir observé puisqu'il releva la tête et à nouveau, leurs regards se soutinrent. Il ne répondit pas à ses propos, ce qui la laissa penser qu'elle ne s'était pas assez bien exprimée, pourtant, avec son attitude de petit garçon soucieux qui penche la tête comme pour attirer l'attention, ses yeux sérieux et son demi-sourire, Ambre crut comprendre qu'il n'avait pas l'intention de la désinviter. Elle aurait pu croire que c'était de la simple politesse, mais quelque chose dans ses yeux exprimait qu'il voulait faire passer un message... Peut-être qu'il essayait de parler la même langue qu'Ambre : celle du regard.

La jeune femme détourna alors son attention de lui et se promit de ne pas lui reposer une question semblable plus tard à l'heure du déjeuner. Il y eut un silence, durant lequel Ambre et Keitaro semblaient s'être enfermés dans leur propre monde. Lorsque le blond reprit la parole, Ambre était certaine qu'il lui demanderait si cela la gênerait. Depuis le début, il avait inconsciemment l'habitude de lui demander la confirmation de tout en cherchant une réponse dans ses yeux. Finalement, en étant tout à fait différents, ils pouvaient se comprendre par le regard, ce qui était une chose rare et Ambre en était consciente. Comme Keitaro la regardait droit dans les yeux, elle ne put qu'y répondre, d'un ton aussi significatif que sa réponse :

« Ça m'est égal. »

Elle non plus n'ajouta rien et détourna encore une fois les yeux, cette fois vers la porte d'entrée. Bien qu'elle se montrait plutôt froide, Ambre se posait des questions au sujet de son interlocuteur. Son nom de famille; d'où il venait; quelles étaient ses origines; pourquoi était-il ici; avait-il de la famille ou des amis proches... Enfin toutes sortes de questions que l'on se pose la première fois. Mais comme toutes les rares premières fois où elle avait été abordée, la franco-japonaise se contentait de répondre à ses propres questions silencieusement. Elle s'imaginait la vie du blondinet avant d'entrer ici, ses facultés et difficultés, ses relations avec les autres. Elle tenta également de se représenter un ennemi qu'il serait susceptible d'avoir eu... Un moment triste de sa vie, au point de faire couler des larmes sur ses joues... C'était souvent ainsi qu'Ambre tentait d'identifier les gens.

Elle le regarda longuement. Il semblait ne pas l'avoir remarqué, ou alors faisait semblant de ne pas savoir qu'elle le regardait. En tout cas, elle ne voyait que le dessus de sa tête, où ses cheveux blonds cendrés s'étalaient en désordre sur son crâne, les plus longs tombant à l'intérieur du col rouge qu'il portait. Elle pouvait voir d'ici sa nuque, ou plutôt un endroit précis de sa nuque qu'elle avait envie de voir. Le tatouage qu'elle parvenait à distinguer était noir. Un signe étranger y était dessiné finement. Ce n'était pas du japonais, mais du chinois, elle en était certaine pour avoir étudié quelque peu la langue. Mais elle n'était pas certaine de ce que cela voulait dire, elle savait juste une chose c'est que c'était un mot significatif, sûrement un porte-bonheur ou quelque chose comme ça. Il y avait à côté un autre dessin, pas un signe cette fois. C'était un animal (?) Ambre ne parvenait pas à le distinguer clairement, tant pis, elle verrait plus tard.

Keitaro venait de relever la tête, vers elle. Elle reporta donc ses yeux sur son visage qui exprimait toujours cette étrange sympathie. Il y avait quelque chose de charmant chez lui, peut-être son sourire, mais Ambre ne souriait que rarement et en général, quand c'était le cas, c'était plutôt un sourire méchant, donc pas bon signe. Elle ne le lui rendit donc pas et se contenta de le fixer intensément, sans jamais baisser les yeux, car c'était un signe de faiblesse qu'elle ne supportait pas. Elle s'obstinait toujours à soutenir le regard et souvent à faire détourner les yeux des gens. C'était un peu comme montrer sa force morale.