*19H57....58....59...Enfin ! Le test de courage lancé par les 3-A va pouvoir commencer !*
Cette soirée m'obsédait depuis pas mal de temps, le fait d'entendre tout le monde crier, promettait d’être vraiment drôle..
Un petit problème se posait tout de même, j'avais oublié quels étaient les membres de mon groupe et ce ne fut qu'en sortant de l'internat pour me diriger vers le bâtiment Showa que les noms de mes compagnons ne me sont revenus... Bref je faisais partie du groupe n°4 composé de Nagisa Chikage.. et Sachiko Nakagawa deux filles de ma classe, avec qui je n'avait pas encore réellement conversé.
* On pourra toujours faire connaissance.*, pensais-je.
Une fois devant l'entrée je fus agréablement surpris par les décorations du hall qui mettaient bien dans l'ambiance, si bien que je me surpris a trembler légèrement.
* Si je commence à peine rentré, je suis mal ! *
Reprenant mes esprit et mon calme, il ne me fut a peine 1 seconde pour entrer tellement l'impatience se faisait ressentir.
La, droit devant une personne faisant penser au gardien de l'enfer prenait les noms sur un grand registre.
* Même pas peur ! *pensais-je en rigolant.
Me dirigeant donc vers l'entrée du jeu, je fus a nouveau surpris de voir que quelqu'un se diriger vers moi.
C'était Nagisa-san, qui, après m'avoir remarqué, ou bien était-ce parce que Sachiko-san, elle aussi, venait d'arriver, repartit vers l'entrée.
Une fois mon observation terminée, vint le temps de l'inscription, Chikage ayant déjà filé au point de rassemblement des groupes, il ne restait plus que Nakagawa et moi-même a inscrire.
« Comment tu le sens ce test ? », l'ai-je interrogé afin de connaître un peu plus ma camarade d'aventure.
Puis nous passions la porte, et la, le noir presque total.. mais assez de lumière pour distinguer les visages au loin, c'est là que nous avons retrouvé Nagisa.
« Alors ? Prêtes ? »Annonçais-je en souriant.

Spoiler:

Il était 19h45 et Sachiko attendait à proximité du bâtiment Showa. Elle était prête depuis 19h mais avait tout fait pour s’occuper jusqu’à l’heure du test. Finalement, elle avait craqué quelques minutes auparavant et s’était mise en route. La jeune adolescente qui cherchait toujours à donner une image parfaite d’elle s’arrêta cependant sur son chemin. Etait-ce une bonne idée d’arriver si tôt ? Ne devrait-elle pas plutôt attendre la dernière minute ou tout du moins que les autres arrivent ? Elle n’avait pas envie d’attendre seule car, contrairement aux apparences, Sachiko n’était pas du tout à l’aise.

Elle se revoyait devant la fiche d’inscription en se traitant intérieurement d’imbécile. Elle ne comprenait pas très bien ce qu’elle faisait là et comment elle était arrivée face à cet élève de 3A qui la regardait avec un large sourire. Ce qu’elle savait par contre, c’était pourquoi, ou plutôt pour qui, elle était là : Seiji Nakamura. Depuis leur conversation – ou l’interview, plutôt – la jolie Sachiko n’avait pas pu s’empêcher de l’observer. Elle le regardait se pavaner devant sa cour, frimer devant les filles et réussir à avoir de meilleurs résultats qu’elle. C’était très frustrant. Elle était troublée et détestait ça. Ce garçon avait réussi à la perturber et la Japonaise ne voulait pas se laisser faire. Elle n’avait rien dit depuis, ne lui avait pas parlé. Elle l’avait juste observé de loin en espérant trouver un prétexte pour l’accoster.
Et elle croyait avoir trouvé ce prétexte dans le test de courage. Elle avait lu des shojos, difficile d’éviter ça quand on est en internat avec des filles. Du coup, elle s’était imaginée plein de choses car il faut le savoir : la légende veut que les tests de courage soient aussi des tests d’affinités. Vous réussissez à être dans le groupe de l’être aimé ? N’hésitez pas à user de vos charmes féminins pour vous rapprocher de lui ! Par exemple, elle s’était imaginée s’accrocher au bras de Seiji tellement elle aurait peur, celui-ci qui la protégerait des dangers … Bref, que du romantisme.

Mais la douce mélodie de l’amour fut brusquement coupée lorsque vint la répartition des groupes. Elle n’avait fait aucune demande particulière, espérant que le hasard la mènerait à Seiji mais malheureusement pour elle, ce ne fut pas le cas. Elle était répartie avec Chikage et Kurogane. Deux personnes qu’elle ne connaissait pas. En cela, rien d’étonnant vu que de toute façon elle ne connaissait presque personne.

En parlant d’eux, ils venaient justement d’arriver. Sachiko emboîta alors le pas à Kurogane. Elle s’inscrivit dans le registre juste après lui. Elle parvint à contenir sa nervosité lorsqu’elle signa et remarqua le trait légèrement tremblotant de Chikage. Vraisemblablement, elle n’était pas la seule à être nerveuse. Elle avança lentement pour entrer dans le hall, semblant totalement maîtresse d’elle-même alors qu’en réalité son cœur battait la chamade et ses jambes devenaient de coton. Elle concentra toute son attention pour réussir à garder une attitude crédible aux yeux de ses camarades de classe. Elle ne voulait surtout pas leurs montrer qu’elle avait peur !

« Hé bien, il va bien falloir non ? » répondit-elle dans un sourire invisible. « Nous voilà dans … la tanière de euh … de la bête ! » ajouta-t-elle maladroitement. Elle enchaîna alors avec un « Chikage, tu es bien là ? » pour ne pas laisser le temps aux deux autres de relever son accroc.

La tension de Sachiko augmentait de manière exponentielle : plus les secondes passaient, plus elle se sentait devenir nerveuse. Elle ne savait pas ce qui la stressait le plus entre l’ambiance glauque soigneusement étudiée ou bien l’attitude nerveuse de Chikage. Peut-être était-ce mêlé : elle n’était pas rassurée ET Chikage la rendait encore plus nerveuse.

Elle déglutit avec difficulté et ramena nerveusement son gilet sur ses épaules – geste totalement inutile et heureusement quasiment invisible dans cette pénombre. Ils se regardèrent un instant entre eux – dans le noir - et d’un hochement de tête décidèrent de se mettre en route vers la première étape de leur test.

Alors qu’ils allaient entrer, Sachiko sentit quelque chose la tirer dans le dos. Surprise, elle se retourna brusquement avec un hoquet de frayeur.


Les yeux écarquillés, elle comprit alors que la main tenant ses vêtements n’était autre que … celle de Chikage. Elle ne put retenir un soupir de soulagement. Ca s’annonçait joyeux comme soirée vu sa réactivité. Et bonjour sa réputation après ce test si elle continuait à se laisser aller comme ça.

« Oh Chikage, tu m’as fait peur ! » lâcha-t-elle.

Le volume de sa voix était plus élevé qu’elle ne l’aurait voulu et cela la surprit. Elle se tut, pensant pendant un instant qu’elle allait « se faire repérer » à faire trop de bruits. Puis, elle prit conscience de la stupidité de cette pensée et secoua la tête. Elle était là pour le test, elle était attendue.

« Bon allez, on y va ? » chuchota-t-elle dans un élan de bravoure.

Vint le temps de commencer le test... Je devenais de plus en plus impatient de connaître ce qui nous attendait, seulement, la tension de Chikage se faisait de plus en plus sentir..
Nous avancions donc dans la pénombre en formation «triangle» : Chikage derrière, Nakagawa et moi-même devant.

Quelques secondes après notre départ, je fus légèrement surpris de sentir la main de Chikage s’agripper dans mon dos.. , mais également d'entendre des mots de panique sortir de la bouche de Nakagawa, qui paraissait jusqu'alors toujours très calme...
*Plutot inhabituel de sa part... on m'a toujours dit qu'elle restait toujours, comment dire,... sereine...*
Tentant de paraître cool, j'ai essayé de les rassurer :
"Ne vous inquiétez-pas, je suis la ! "annonçais-je en souriant.
Ce ne fus qu’après avoir prononcé ces mots, que ma phrase ne m'ait semblé très présomptueuse.
Espérant ne pas passer pour un frimeur de service, je contribuais a l'installation d'un grand silence, qui fut brisé par l’élan de bravoure de Nakagawa.

Nous reprenions donc la route vers la prochaine étape freinés par Chikage qui avait l'air vraiment terrorisé, je pouvais sentir sa main trembler dans mon dos, et la mine non rassuré de Nakagawa, me fis comprendre que l'ambiance devenait de plus en plus pesante... Le décor, lui aussi devenait de plus en plus effrayant...
De par ma position de seul garçon du groupe, je me sentais obligé de détendre l'atmosphère, seulement au vu des précédents événements cela allait s'avérer difficile..
Me vint alors une idée :
"Nakagawa, si tu le souhaite tu peux rejoindre Chikage a l’arrière si cela te rassure ", proposais-je m'attendant a une réponse négative.

« Ne vous inquiétez pas, je suis là ! »

Cette phrase d’une gentillesse dont Nakagawa ne soupçonnait pas Kurogane la fit sourire. Elle fit un petit hochement de la tête comme si elle approuvait la promesse protectrice du garçon. Elle sentit le nœud de son estomac se détendre grâce à lui. Non parce qu’il lui assurait une protection mais parce que cet élan de générosité avait été tellement spontané qu’elle l’avait trouvé amusant et presque touchant. Cela l’aida à se détendre.

Et elle continua à se sentir plus à l’aise quand Kurogane s’enhardit dans son rôle de protecteur. Elle se contenta de sourire à nouveau, même si cela ne se voyait pas, et répondit d’une voix plus légère quoi que d’un volume toujours bas.

« Non merci Kurogane, ça ira ! » Elle tendit une main invisible à Chikage. « Par contre Chikage, tu peux me prendre la main si ça te rassure. Nous avancerons plus facilement que si tu nous tires vers l’arrière. »

Elle parlait d’un ton gentil et conciliant, du moins autant que possible au milieu de cris effrayant. Elle fut satisfaite de reprendre le contrôle d’elle-même. Malheureusement pour elle, ça ne serait plus pour très longtemps …

Malgré le refus d'une de mes acolytes, je m'étais tout de même retrouvé devant..
Situation qui me fit sourire quelque-peu... me montrant ainsi qu'elle avaient, peut-être, quelques soupçons de confiance en moi...

Ce fut donc a moi d'ouvrir la porte nous amenant a notre première étape. La ce trouvait une salle ressemblant ou des bureaux avaient été retournés, les murs étaient tous recouvert d'objets étranges, difficiles a décrire... Soudain la pression derrière mon dos disparu et un cri, provenant sûrement de Chikage retentit dans toute la pièce, elle nous désignait ce qui semblait être une personne, immobile.
M'attendant a la présence d'un de nos sempais dans la salle, je me suis donc dirigé vers la silhouette.
Seulement une fois tout proche, force était de constater que ce n'était qu'un mannequin qui se trouvait devant un tableau.
Je passais alors devant un autel où de l'encens brûlais encore et profitant du paysage je fus rappelé par Nakagawa qui, légèrement agitée, m'annonçait que nous n'étions plus.... que deux.
*Les 3-A nous ont bien eus sur ce coup la... Garde ton calme et trouve une solution. *
Nous nous étions donc décidés de la chercher dans la pièce.
Mais bon on ne pouvais évaluer le volume de celle-ci puisque aucun mur n'était visible.
*Où peut-elle bien être ? Perdue ? Non, peu probable, elle serait restée avec Nakagawa.. *

" Nakagawa-san, l'as-tu trouvée ? " demandais-je, me renseignant sur l'avancement de nos recherches..

La pièce la surprit. Elle s’était demandée quelle serait la première étape et voilà qu’elle était entrée en plein dedans. Une pièce à peine assez éclairée pour nous suggérer plein d’ombres effrayantes ! Ils s’étaient tous arrêtés, muets et regardaient autour d’eux. C’est Chikage qui le remarqua la première, le mannequin. Pour continuer dans sa lancée émotionnelle, elle cria. Les choses s’enchaînèrent assez vite et Sachiko ne comprit pas ce qui s’était passée. Tout d’abord Chikage criait, l’instant d’après elle avait disparu ! Complètement ! Aucune trace de lutte et de toute façon, ça avait été trop rapide.

Sachiko resta un instant perplexe, essayant de tout comprendre. Visiblement, sa camarade n’avait rien trouvé de mieux que de se faire kidnapper par les sempais. La jeune fille râla intérieurement. S’amuser à trouver la sortie allait déjà être assez périlleux alors en plus récupérer l’autre fille …

« Hum euh … Kurogane ? Je crois que nous en avons perdue une » chuchota-t-elle avec empressement.

Ils s’approchèrent l’un de l’autre et à force de chuchotements pas très discrets dans ce silence de mort, ils décidèrent d’explorer un peu la classe. Mais après plusieurs minutes, ils furent obligés de constater qu’ils ne trouvaient pas la porte menant à Chikage.

« Non Kurogane. »

Elle roula des yeux dans le noir. Il l’agaçait un peu à rajouter ses « -san » à chaque fin de nom, comme s’ils étaient amis et se connaissaient depuis longtemps. Elle n’avait rien contre le garçon mais elle préférait garder ses distances avec les gens.

« Peut-être que … Ne sois pas choqué, mais peut-être devrions-nous chercher la pièce suivante et pas Chikage ? » Elle s’approcha de lui à petit pas, manquant de trébucher sur une chaise qu’elle n’avait pas vue. « Je suis presque sûre d’avoir entendu une porte se fermer, peut-être était-ce la porte vers l’autre pièce ? » Elle passa une main agitée dans ses cheveux. « Enfin, je ne suis pas sûre … »

En réalité, la jolie demoiselle était passée en mode compétition et lorsqu'elle était dans cet état d'esprit, elle devenait moins patiente. Surtout envers ceux qui l'empêchaient d'avancer ... comme Chikage. Elle savait que suggérer ouvertement de laisser tomber l'autre fille - gentille comme tout, nous sommes bien d'accord - serait irrespectueux donc elle ne le ferait pas. Mais maintenant, elle pouvait s'arranger pour faire accélérer les choses ...