Dean en avait déjà vécu des choses. Des tornades ravageuses en Californie, les grosses tempêtes et même un ouragan lors d’un séjour en Arizona. Ce devait sans doute être les moments les plus marquants de sa vie car même 10 ans après il se rappelait des cris d’horreur, des bruits assourdissants et de l’impression que le monde allait s’écrouler. Lui, Dean, s’en était sorti avec seulement quelques égratignures mais la vu de ceux qui n’avaient pas eu cette chance avait été assez traumatisante.

Puis il était allé au Japon. Là, ce n’était pas les tornades ou les ouragans qui faisaient des ravages, mais bel et bien les séismes. En 6 ans, Dean en avait vécu pas mal. Des petites secousses aux grands tremblements de terre. Bien sûr, son premier séisme avait été marqué par la panique de ne pas savoir quoi faire … en pratique. Car entre la pratique et la théorie il y avait bien souvent un très grand gouffre.

Tout cela pour dire que, finalement, le séisme qui avait ébranlé Hachioji était bien insignifiant. Gardant son calme, comme un vrai Japonais, Dean avait attendu que les secousses de cessent ; avant d’abandonner son infirmerie. Il était ensuite sorti dans le couloir où il avait pu faire le point : aucun blessé – sauf si on comptait les quelques égratignures par-ci par-là comme étant une blessure …- et un très grand calme. Calme qui aura toujours le don d’étonner notre jeune homme. Dans la foule, Dean avait réussi à repérer Miku et après s’être assuré qu’elle allait bien et l’avoir embrassé comme il le fallait, notre infirmier était reparti de son côté.

Et maintenant était arrivé le week-end. Le reste de la semaine qui avait suivie le séisme, avait été chargé et stressante, de telle manière que notre jeune homme n’avait qu’une seule envie : fuir ! Fuir les gens qui ne parlaient plus que de cet évènement et fuir les conséquences. Il aurait adoré fuir avec sa bien aimée, mais celle-ci était bien trop occupé à trier ses affaire pour emménager dans l’autre appartement.

Ainsi donc, le matin du week-end, Dean prépara un sa avec tout ce qu’il aurait besoin pour un randonné en Montagne et avait prit le train.

Nous allons passer sous silence combien la monté vers le sanctuaire pouvait être fatigante et combien Dean était content d’avoir atteint le but. Arrivé devant le sanctuaire, notre jeune homme déposa son sac et en sorti sa bouteille d’eau. Râlant intérieurement de s’être relâcher au niveau du sport, il but en se disant que dès le lendemain, il allait recommencer ses jogging matinaux, lorsque son regard tomba sur une femme dans le sanctuaire.

Sans doute était-ce le fait que son visage n’était pas inconnu aux yeux de notre infirmier, qu’il garda son regard rivé sur elle. N’était-elle pas, aussi, une employée du Lycée ? Si, surement.

Et même lorsqu’elle se tourna vers lui, Dean continuait de la fixer, sans réellement savoir pourquoi.

Finalement, l'être humain devait bien posséder un sixième sens. Qu'on l'appelle intuition, qu'on parle de sensibilité à l'environnement ou de toute autre chose, ça ne changeait absolument rien à ses yeux. Ou, plus exactement, ça ne changeait rien aux poils de sa nuque qui se hérissaient sous un regard insistant, perceptible malgré la foule, malgré le fait d'être dos à l'intrus. Car il s'agissait de ça : en l'observant, il entrait dans son espace vital.

Kagome se retourna doucement, peu pressée, avant de reconnaître du coin de l'oeil l'homme qui l'observait pour l'avoir vu peut-être plus souvent que lui ne l'avait remarquée. On pouvait avoir des attitudes bonhommes, une force gargantuesque et les cheveux teints et passer inaperçue aux yeux des autres sous prétexte d'un travail dévalorisant.

« L'infirmier ! Vot' barda vous pèse pas trop lourd ? » qu'elle s'exclama en le rejoignant, sourire plaqué aux lèvres. « Vot' nom, c'bien Onwara-san j'me trompe pas ? Aoki Kagome, technicienne de l'école. »

L'ex-mécano tendit la main pour saluer à l'occidentale l'homme qu'elle avait rejoint, tandis qu'elle se présentait. Et une nuance dans son ton signifiait clairement « mais ça vous devriez le savoir, non ? » alors qu'elle se fendait d'un sourire ironique. Evidemment il n'en savait rien : en-dehors du prof de maths - depuis peu -, de ses collègues et de l'administratif, personne n'aurait pu dire comment elle se nommait.

Dean ne pouvait s’empêcher de fixer la jeune femme, même lorsque celle-ci s’avançait vers lui. Mais pourquoi ? Qu’avait-elle de si captivant ? A vrai dire, rien. Elle n’avait rien de spéciale. Elle était assez grande pour une japonaise et avait les cheveux teint en châtain. A part ces deux marques spécifiques, elle n’avait rien de plus qu’une autre. Elle était mince et avait les traits typiquement asiatiques. Secouant légèrement la tête, notre jeune homme dévia le regard et reprit une gorgé de son eau, lorsque la japonaise lui adressa la parole.

Qu’elle l’interpelle par ‘l’infirmier’, lui arracha un sourire amusé. Ainsi donc, il ne s’était pas trompé : ils travaillaient dans la même école. Mais qu’elle connaisse aussi son Nom l’étonna quelque peu, lui ne connaissant pas le sien. Enfin quoique, en tant qu’infirmier il faisait parti du personnel ‘important’ qu’on se devait de connaître, ne serait-ce que de nom. Soit. Elle continua ensuite et se présenta comme étant une certaine Kagome Aoki, technicienne du lycée avant de lui tendre la main. Souriant, Dean lui attrapa la main et hocha la tête.

« Dean Onwara, exact » avoua-t-il en lui secouant la main avant de la lâcher, puis se redressa et observa les alentours d’un regard circulaire « je vois donc que je ne suis pas le seul à fuir le lycée » reprit-il en rigolant doucement avant de revisser le bouchon sur sa bouteille « ça vous arrive souvent de venir vous égarer ici ? »

Tandis qu’il s’était accroupi pour remettre sa bouteille d’eau dans son sac, il avait levé le regard vers la jeune femme, reportant son attention sur elle, bien décider d’engager la conversation avec elle.

« M'égarer ici ? D'temps en temps, ouais. »

Un sourire franc et elle récupéra sa main après avoir vigoureusement serré la pince à son collègue. Cette même main qui vint redresser son sac à dos et dont elle coinça un doigt sous la lanière, maintenant le bras en équilibre.

« A dire vrai, j'profite du beau temps. Les mauvais jours arrivent, y commence à faire frais et nous aurons bientôt d'la neige. »

Le temps... Y avait-il sujet plus convenu dans ce bas monde ? Et pourtant, il était tellement important qu'on ne pouvait y échapper. Le temps dictait tout, et dans le monde hyper urbanisé de Tokyo, on l'oubliait parfois.

« Vous étiez d'jà à Hachioji avant vot' arrivée à l'école ? Y m'semble que vous êtes là d'puis juin, je m'trompe ? »

Profiter du beau temps. C’était une bonne chose. C’était sans doute aussi pour cette raison que notre jeune homme avait voulut fuir le chaos du séisme. Lorsque Kagome reprit la parole - Dean s’était relevé et était sur le point d’épauler à nouveau son sac à dos- il arqua ne put s’empêcher d’arquer un sourcil, tête légèrement incliné sur le côté. Ce qu’elle lui demanda n’était que des suppositions … mais ces suppositions étaient bien précises. D’où pouvait-elle savoir ne travaillait que depuis Avril au lycée ? Ils ne s’étaient pourtant jamais adresser la parole. Mais soit.

« Vous avez complètement raison » sourit-il finalement en mettant son sac en place sur son dos « je viens d’un autre Lycée japonais qui a fermé ses portes pour des raisons aussi futiles qu’inutiles » il se redressa un coinça un pouce sous la hanse de son sac « Et vous ? Ça fait longtemps que vous travailler à la Ginkgo Gakuen ? »

Ce disant, une question lui traversa l’esprit. Question qu’il s’empressa de poser

« Ah et tant qu’on en parle, qu’en est-il de la neige ici ? Vous savez s’il y a quelques pistes de ski par ici ? »

Bon, il était fort possible que la jeune femme ne sache pas y répondre, faute de s’intéresser à ce sport. Mais si elle habitait et travaillait ici depuis plusieurs années, elle devait sans doute avoir parlé des pistes de ski du coin, non ? Du point, Dean l’espérait …

La question la fit regarder derrière l’infirmier le temps de rassembler ses souvenirs sur le sujet. Pas friande du ski, Kagome n’allait pas sur les pistes et se souciait bien peu de l’endroit où on en trouvait. Il existait quand même quelques lieux dont elle avait entendu parler, et son regard revint à son interlocuteur alors qu’elle souriait.

« Y a le Ski Dome. C’t’à une demi-heure d’la gare de Tokyo, vous trouverez vite. Sinon v'pouvez tenter Komae. »

Et là se terminait son savoir sur le sujet. Avec un haussement d’épaules pour elle-même, Kagome recala son sac.

« Pour répondre à vot’ question, j’suis là d’puis quelques temps, ouais. Deux ans y m’semble. Avant j’vivais pas au Japon. »

(Le RP de Machi m'a subitement donné envie de te répondre, alors voilà. Plus d'un an après, tu sais où trouver des pistes de ski à Tokyo.)