Just Impolite. {P.V. Maj' & Erwann}.

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6 jours depuis sa rencontre avec le brun, depuis leur nuit, depuis leur aventure. 4 depuis qu’elle avait couché pour avoir de la morphine. 3 depuis le meurtre des deux flics et leur fuite, 3 aussi depuis qu’elle avait emménagé avec lui à l’appart. Elle avait pas fait grand-chose à part se morfondre sous la couette, dormir, récupérer et passer des heures sous la douche brulante. Elle avait aussi fait le ménage vite fait, ne supportant pas de vivre dans la saleté. Elle était rarement sortie, 2 ou 3 fois pour s’acheter des clopes et un ou deux vêtements, toujours quand c’était plus vite. Elle avait longtemps angoissé à l’idée d’être découverte, surtout quand elle se retrouvait seule, sans Erwann dans les parages. Fallait l’avouer, sa présence la rassurait énormément. Elle avait finit par bouger sur le lit. Elle avait passé quelques nuits blanches, bercé par l’angoisse et les questions, elle en avait même oublié la présence du brun dans l’appart. Est-ce qu’il dormait dans le lit aussi ? Elle ne saurait le dire. Il aurait put dormir sur le sofa, l’autre colocataire n’avait pas encore pointé le bout de son nez, ou peut être l’avait elle raté. Fallait dire que c’était l’une des choses qui l’intriguait le plus en ce moment. Voir cette fameuse fille, avoir cette fameuse confrontation. Comment ça tournerait ? Si elle avait un fort caractère, ça promettait de faire des étincelles.

Elle était donc simplement allongée sur le lit, ayant définitivement laissé tomber le sofa, elle voulait un endroit qui n’appartienne qu’à elle. Elle sortait de la douche et avait enfilé un soutif une chemise et une culotte, ne pas mettre de pantalon de la gênait pas et ne gênait pas non plus Erwann qui ne lui avait jamais demandé de s’habiller. De l’exhibitionnisme ? Non elle se mettait à l’air, si ça lui faisait un quelconque effet, il mettrait ses pulsions de côté. Ils ne s’étaient pas beaucoup parler, se croisant seulement, Tsu’ toujours plongée dans ses pensées et surement pas d’humeur à jouer avec lui, et lui ayant surement d’autres choses à faire, se planquer, et faire le parano par exemple. La tête sur l’oreiller, ses cheveux mouillés étalés sur le tissus, la main qui pendait par-dessus le lit, tenant une cigarette entre l’index et le majeur, visant le bout de carton qui débordait de mégots pour y déposer ses cendres, recrachant un nuage de fumée au dessus du lit qui parfumait l’air de l’odeur acre du tabac et de la fraicheur de la menthe.

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Cela faisait bien une dizaine de jours voire un peu moins que la brune n'était pas rentrée à la "maison" comme avait osé dire le brun, son colocataire. Elle avait pas mal de choses à régler, de toutes façons. Des retrouvailles avec certains "amis" et surtout des "amies". Elle avait perdu de vue sa compagne de jeux, Tenver, et se demandait si ça n'était pas mieux ainsi. Elle n'avait pas eu le temps de s'attacher à elle, et c'était tant mieux. A vrai dire, elle n'avait envie de s'attacher à personne, elle avait commencé, et arrêté express. Régler quelques affaires, ça elle avait pas mal commencé, mais en quelques jours, on ne retrouve pas entièrement sa splendeur passée. Surtout que la brune avait changé physiquement. Elle avait re-maigri, ses cheveux avaient poussé, elle se serait crue quelques années avant son entrée dans l'école Shokuboo Inochi. Enfin, son entrée, c'était un bien grand mot, car les jours où elle avait daigné pointer le bout de son nez dans une salle de classe se comptaient sur les doigts d'une seule main. Son coeur recommençait à ressembler à de la pierre un peu plus chaque jour, et ses yeux avaient perdu tous les sentiments qu'ils avaient mis des mois à gagner. Ce n'était pas une grosse perde, puisqu'à présent, elle n'en était qu'heureuse. Elle se rendait compte que le succès qu'elle avait eu quelques mois auparavant était revenu en même temps que ce regard, à croire que les hommes influents dans le milieu aimaient les reines des glaces. Ses mains redevenaient froides, et tout son corps l'était aussi. Elle avait perdu sa frilosité, et son insomnie était presque revenue entièrement, mais ce soir là, elle était vraiment très fatiguée. En plus, l'appartement devait être en véritable désordre, qui plus est, elle n'avait pas nettoyé la salle de bains où elle s'était blessée aux mains lorsqu'elle avait répandu une flaque de larmes mêlé au sang de ses mains lorsqu'elle avait frappé sur le sol. Pour ajouter à son besoin de revenir, elle avait un méchant pressentiment qui lui disait qu'elle ne trouverait pas sa planque comme elle le voudrait.

Et elle avait raison, car dès qu'elle pénétra dans le grand appartement vide, elle sentit qu'il y avait une présence. Dans son sac qui la suivait depuis quelques jours déjà, elle fouilla rapidement, et prit son poignard et son revolver dans la même main, distribuant les deux ensuite, l'un dans sa main gauche, l'autre dans la droite. Étant gauchère, elle laissa son bras droit pendre derrière son dos et arma son poignard à l'envers : elle le maniait mieux ainsi. Bizarrement, son appartement semblait rangé, mais ce selon les critères d'une personne normale, et non pas sa propre personne qui était un brin maniaque lorsqu'il s'agissait de ses affaires et son appartement. Elle monta dans la chambre où se trouvait son lit, son grand lit neuf où elle rêvait de se plonger pour oublier les autres, même Erwann, et surtout ce qui l'attendait dans ce futur dont elle ne connaissait pas le nom. Mais dans son lit, elle trouva une jeune fille, plus jeune qu'elle, à qui, si elle avait suivi son instinct et surtout son envie, elle aurait offert des implants subdermiques au niveau de l'arrière de la tête. Malheureusement, elle n'avait pas envie de faire couler plus de sang, car elle l'avait déjà fait ce jour là, ce matin même, alors, dans un élan de bonté, elle se contenta de tirer à côté, le silencieux aidant à ne pas se faire remarquer, et jetant son sac, lourd pour n'importe quelle fille autre qu'elle, sur ce corps là. Et sa pensée du moment n'alla pas pour cette exhibitionniste en petite tenue qui osait s'incruster dans sa demeure et dans son lit, non, plutôt pour Erwann qui en verrait un beau, de poignard, lors de son arrivée.

*Connard.*

La pensée n'allait pas plus loin, et résumait très bien l'état d'esprit de la brune qui, en plus de ses cheveux longs et son regard impressionnant et pénétrant, récupérait son côté impulsif violent et sans pitié. A tendances végétarienne, rien ne servait de lui offrir de la viande fraiche, mais la salade non plus n'aurait pas pu l'apaiser, ce qu'il lui fallait, c'était bel et bien frapper quelqu'un, à savoir la personne qui avait autorisé l'intégration de cette personne qu'elle aurait traité de putain allègrement. Profitant de l'effet de surprise qu'avait sûrement procuré la réception sur son dos de ce sac au poids insoupçonnable, elle prononça d'une voix neutre mais sèche :

-Dégage. Maintenant.

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La nuit tombait sur la ville. Une autre nuit sombre, obscure et puis il fallait le dire, assez noire en fin de compte. Erwann revenait d'une sortie diurne plutôt discrète. Un petit tour par ici, un petit détour par là, il nageait dans un océan de suspicion, de regards malsains et de paranoïa. La routine quoi, exactement comme il l'avait dis quelques temps plus tôt. La belle, séduisante et impitoyable routine. Ce que cette dernière semaine lui avait apporté ? Pas grand chose si ce n'est une raison de plus de cesser de respirer. Mais à côté de ça, une autre raison reprendre son souffle. Il n'arrivait toujours pas à décider qui était le fautif exact pour les évènements aux dortoirs de Tsuyu, et quelque part, cette question le rongeait. En attendant, il se disait que tout était de la faute de la société xénophobe et capitaliste, ou autrement dit : l'humanité.

Le brun marchait calmement, le long du mur de sa ruelle. Car oui, avec le temps, cette rue était devenue sa ruelle, même si elle ne s'appelait pas encore la « rue Erwann ». Il marchait, boitant comme d'habitude, les yeux sur le qui-vive comme d'habitude, l'arme de poing à sa ceinture comme d'habitude. L'entrée de l'appart n'était plus qu'à quelques centimètre. Il ouït un bruit et se stoppa net. Des paroles. Comment pouvait-il entendre les gens parler alors qu'il se trouvait dehors ? Il avança doucement, pas par pas, jusqu'à l'arche qui abritait l'entrée puis la porte. Collé au mur, il pencha doucement sa tête vers l'intérieur : la porte était ouverte, ou du moins, pas totalement fermée. La première pensée qu'il eut, ce fut de se convaincre lui même que cette porte il l'avait bien fermée en partant. La seconde, ce fut de penser à Tsuyu qui se trouvait à l'intérieur, et de tous les problèmes qui pouvaient accessoirement l'atteindre... . Il se saisit de son pistolet, des deux mains, pointant le canon légèrement vers le bas, comme s'il allai tirer dans les pieds d'un éventuel adversaire. Lentement, il poussa la porte pour l'ouvrir complètement, et entra chez lui, recherchant le moindre son qui trahirait une présence inhabituelle. Le spectacle se dévoila de lui même.

Droit devant lui, quelqu'un. Une femme, brune, maigre, armée. Au delà de cette personne, le lit, et sur le lit, Tsuyu, menacée, une nouvelle fois. Il ne sut pas si Tsuyu le voyait, et tant mieux si elle ne le voyait pas, car elle aurait pu trahir sa présence par un coup d'œil ou n'importe quoi d'autre. Mais le pire, c'était qu'il n'avait pas reconnu Majoren. C'est vrai que de dos comme ça, les choses étaient différentes. De plus elle avait grandement changée, physiquement parlant. Erwann avait vu l'arme blanche dans sa main droite, à moitié cachée. Quelque chose de redoutable. Il n'avait pas le droit à l'erreur. Une intruse belligérante chez lui... il ne comptait pas lui laisser la vie sauve plus de cinq secondes après refus d'obtempérer.

Le canon de son pistolet, qui avait progressivement remonté, finit enfin par heurté l'arrière du crâne de la brune, dans un bruit à vous glacer le sang. Dans la même seconde, il empoigna de sa main gauche la base de la main coutellée de cette même intruse, pour l'empêcher de lui trancher la gorge par mégarde. Enfin, dans la seconde qui suivit tout cela, il dit :

-Pose ça ou je te transforme en fontaine de sang.

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On lui tirait dessus, une fois de plus, ou plutôt, on la ratait, mais cette fois volontairement. Elle était partagée entre l’envie de hurler de rire ou de se jeter sur cette personne qui venait troubler son calme et sa consommation de cigarettes. Et surtout bordel qui était cette meuf ? Elle avait entendu la clef tourner dans la serrure et avait pensé que c’était Erwann et espéré que c’était la coloc, quand elle avait vu une fille, ses espérances étaient confirmées, surtout si elle avait la clef. Qu’elle s’énerve aussi, qu’elle lui tire dessus, la surprenait à peine, si elle savait pas qui elle était, m’enfin bon. Elle n’avait pas bougé, pour une fois, ses oreilles ne sifflaient pas après un coup de feu. Si Erwann en avait eut un comme ça de flingue, elle serait pas là aujourd’hui et ça lui aurait fait quelques aventures glauques en moins, c’était pas pour lui déplaire. Elle s’était simplement relevée, doucement, prête à répondre qu’elle ne bougerait pas d’ici. Elle la regardait de haut en bas, cette fille était dangereuse, armée jusqu’aux dents et prête à s’en servir. Son regard fut attirer vers un mouvement à l’entrée, elle ne s’attarda pas dessus, reconnaissant Erwann qui s’avançait prudemment.

Là pour le coup, elle ne comprenait absolument pas, il immobilisa la belle brune en face d’elle, en la menaçant de faire sauter sa cervelle. C’était pas la coloc alors ? Pourtant elle avait les clefs et était entrée comme si de rien n’était. Elle eut un regard interrogatif en croisant les yeux du brun. Une fois qu’elle était presque hors d’état de nuire, elle se leva pour se mettre hors de portée du flingue de la fille. Il avait immobilisé la main avec le poignard mais elle pouvait toujours lui tirer dessus. Elle se sentait complètement inutile dans cette scène. Qui était cette fille ? D’où lui venaient ses clefs ? Qu’est ce qu’elle foutait là ? Qu’est ce qu’en ferait le brun ?

Elle alla se coller une fois de plus contre le mur, comme dans son dortoir, espérant trouver la sécurité auprès des cloisons moisies. Elle espérait quand même qu’ils allaient pas avoir un nouveau meurtre sur le dos. Elle était pas au bout de ses surprises la gamine. Elle cherchait toujours à croiser le regard du brun, seule chose qui lui paraissait un minimum rassurante, il semblait sûr de lui et pouvait maitriser la jolie brune qu’il tenait, elle était hors de danger.

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La seule question qui lui venait à l'esprit, à ce moment là était "mais qu'est ce qu'il foutait là ?" Parce que, oui, la brune ne comprenait pas trop ce qu'il faisait. Il la menaçait, était-il tombé amoureux de cette gamine au point de la ramener dans son appart' sans lui demander son avis, à elle, celle qui lui avait de cette façon sauvé la vie, celle qui avait fini dans ses embrouilles sans le vouloir ? Elle lui avait dit qu'il pouvait faire ce qu'il voulait, mais ça n'était que des paroles en l'air, évidemment. La brune avait eu le malheur de penser qu'il était quelqu'un de bien, et elle avait eu tort, une fois de plus. Déçue, oui, elle l'était vraiment. Son idée de trouver une autre planque, parce que dans la ville il y en avait pas mal, finirait par devenir tout simplement une alternative à son futur. Elle ferait ça, et laisserait tout tomber pour tout recommencer, à priori, oubliant tout le monde, essayant de laisser tomber Erwann, après avoir tellement souffert pour s'accepter devant lui. Elle garderait Keri', sûrement, mais elle savait déjà que ça ne lui suffirait pas.

Sans prévenir, sans un seul mouvement préalable, elle se retourna, supportant la douleur à la main qui suivit ce mouvement, puisque la poigne du brun était forte, et lui envoya un coup de coude dans le visage. En toute logique, il lâcha prise, et elle put se reculer, avec de poser son regard indifférent sur Erwann, qui ne l'avait peut être pas reconnue finalement, mais en attendant, elle se contentait de le voir comme celui qui avait trahi sa confiance, en ramenant une petite traînée dans son appartement.

- Je te demande même pas pourquoi tu l'as ramenée, je suppose que t'as trouvé ça malin. Mais laisses moi faire ce que je veux, je suis encore chez moi, tu crois pas ? Et même si je t'aime beaucoup, tu me feras pas admirer une exhibitionniste dans mon pieu.

A vrai dire, Majoren n'était pas exactement chez elle, mais vu le temps qu'elle avait déjà passé dans cet appart, c'était du pareil au même. En plus, c'était une perle rare, car il était spacieux, et bien placé dans la ville. Qui plus est, il était à quelques minutes de son "lieu de travail" et de ses endroits préférés pour la nuit. Son poing se serra, prêt à frapper à nouveau si il lui prenait à nouveau l'envie de la toucher de cette façon. Elle y avait déjà eu droit récemment, ce qui avait fait revenir les mauvaises habitudes, celles de son conditionnement passé, qui avait le don de la crisper à chaque fois qu'on la frôlait, qu'on l'approchait, qu'on al touchait. Erwann avait toujours fait exception à la règle d'une façon ou d'une autre, mais si il la réveillait, même lui ne pourrait rien faire. Coloc' très apprécié ou pas.

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[ post caca mais je suis vraiment overbook... désolé still désolé ]

La jeune fille brune se retourna simplement.

-Ah, c'est to... .

Il n'eut pas vraiment le temps de compléter sa phrase qu'une masse non identifiée s'attarda sur son visage, dans le creux de son nez, à deux encablures seulement de son œil. Durant un court instant, il ferma les yeux, coupa sa respiration et serra les dents. Aïe. Il posa un pied en arrière comme pour se dégager d'un unique combat, et porta un main en dessous de son œil pour évaluer l'inflammation et tester l'état des os. Tout ce ci bien sûr ne se fit pas en silence, juste après qu'elle eut fini son discours despotique, il ne put s'empêcher de protester vivement, mais amicalement malgré tout :

-Aah bordel de merde ! Mais qu'est ce que t'as fumé, j'vois une fille armée chez moi... je joue la défensive normal quoi.

Chez lui... mmh c'était un point à éclaircir, mais pas tout de suite, peut-être plus tard quand il sera mort et qu'il devra léguer ses biens à sa famille. Il ne se sentait pas tout à fait vexé ni quoi que ce soit d'autre, mais plutôt blessé de s'être fait avoir sur la surprise. Blessé aussi que la brune n'ai pas hésité une seule seconde à le matraquer à coup de coude. Une preuve de plus que cette fille n'était pas du tout dosable ni dosée. Il estima alors toutes ses anciennes paroles, comme quoi elle le tuerait si elle devait crever, pour pas partir seule. Ouais, elle semblait bien sérieuse, en fin de compte, peut-être vaudrait mieux pour lui ne pas être là quand ça arrivera. Quant à Tsuyu, elle demeurait toujours sur le lit, peut-être toujours menacée. Erwann se justifia, c'est vrai qu'il avait légèrement déconné.

-Pour ça (il désigna Tsuyu), laisse moi du temps, une affaire pas très facile. Soit cool et tout ira bien.

Il se tourna vers la brune sur le lit.

-Viens ici.

L'invitation n'avait rien de sentimentale, mais il préférait savoir Tsuyu derrière lui, il pourrait la protéger un minimum, rattraper ses conneries d'antan. Dans l'immédiat, il n'avait pas totalement confiance en Majoren, après tout, qui aurait confiance en une amie qui vos frappe sans pitié ?

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La brune suivait la scène, elle comprenait enfin ce qui se passait, elle avait vu juste au premier coup. Le brun semblait pas vraiment paniqué, apparement il découvrait une facette de sa première colocataire. Tsu' aussi pouvait avoir un bon aperçut de l'autre brune. Elle repeta les paroles du brun avec un sourire en fixant Maj', pour se foutre d'elle, mais aussi du brun qui la faisait bien marrer dans ce rôle.

"Ouais, soit cool et tout ira bien."

Pas le moment de faire de l'humour je vous l'accorde mais elle pouvait quand même se foutre un peu d'elle, elle venait de lui tirer dessus. Elle jaugea un moment le brun avant de répondre à son invitation et d'avancer vers lui en le fixant droit dans les yeux, plus rien de comique dans son regard, la situation l'agaçait vraiment plus qu'elle ne l'amusait. Bien que ce soit intéressant de conaitre sa colocataire. Ca commençait bien entre les deux... Surtout si Tsu' se foutait d'elle dès maintenant, c'est comme si elle ne prenait pas ses menaces au sérieux, bien qu'elle soit armée et décidée. Elle ésperait seulement pas se prendre de coups, elle savait se battre, mais pas contre une fille comme ça, rien que le coup auquel avait eut droit Erwann, elle voulait pas conaitre la suite. Comment elle réagirait si elle savait que les deux jeunes s'étaient envoyés en l'air. Pour l'instant elle ne préférait pas le savoir. Analysons d'abord leur situation au quotidien avant de chercher des emmerdes et de la provoquer tout court. Sa vois s'éleva, ferme, un tantinet indifférente:

"Vu qu'on va devoir cohabiter, Tsu', exhibitionniste qui squatt ton pieu."

Présentation banale pour situation pas banale, ça allait chier entre les deux gamines, le brun allait s'en prendre plein la gueule m'enfin, il avait pas eut à se taper des raclures lui. Maj' et Tsu' avaient vécues la même chose et c'était à Erwann de gérer ça. En tout cas, il prendrait ses résponsabilités vis a vis de Tsu'. Elle se plaça derière lui, tout près, le trouvant particulièrement classe dans cette situation, en profitant pour juger les dégats qu'avait fait la belle brune sur son joli visage, fallait pas qu'elle le lui abime, si elle décidait un jour de rejouer avec. Ce comportement trahissait peut être un manque de confiance envers Majoren à cet instant.

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Finalement, elle aurait peut être du s'en douter, la brune impitoyable, il s'était trompé. Mais quoi qu'il en soit, c'était une grossière erreur que de la braquer ainsi, ce qui avait le don de la crisper d'autant plus. Pour ajouter à cela, Majoren était à fond dans son idée que l'amitié ne sert a rien, que le monde est pourri, tout le monde est con, bref, des pensées qu'elle assimilait à une pré-ado exhibitionniste capricieuse allumeuse. Autrement dit, elle se rapprochait un court instant de l'autre brune qui avait osé poser ses fesses sur son lit qu'elle se réservait exclusivement, sauf en cas de bonne humeur ou d'absence, à Erwann. Mais maintenant, il était clair qu'il ne la reverrait plus avant un bon moment, car elle partirait à la recherche d'une autre planque. Lui avoir révélé à lui son existence était déjà risqué, alors si en plus il en avait rajouté une couche, vraiment, elle ne savait plus en qui elle pouvait croire, et sur qui compter. Décidément, la pauvre n'avait pas de chance, et du haut de son mètre moins vingt, comparé au brun, elle ne serait pas faible, surtout face à cette fille qui lui inspirait déjà une haine sans fin.

- Chez toi ? La défensive ? Parce qu'il y aurait une raison pour que quelqu'un d'armé se trouve chez MOI ? Tu crois que ça me fait plaisir de montrer l'endroit ou j'me planque a tout le monde ? Tu trouves ça normal de me mettre en danger pour un cul ? Tu fais ce que tu veux du tiens, mais là c'est quand même abusé ! J'ai du trémousser mon cul pour toi et t'en rajoutes ? Combien de temps je vais devoir chercher pour me trouver une planque pareille, et pas me faire courser encore une fois ? Tu crois que c'est pour quoi que j'ai trouvé un boulot, pour le plaisir ?

Un monologue, une tirade, un discours, du blabla, appelez ça comme vous voulez, mais c'était la première fois qu'elle parlait aussi longtemps. C'était sous le coup de la colère, de la déception et de la haine, sûrement, mais ce qui était certain, c'était qu'elle n'accepterait pas que les choses se passent ainsi. Ou du moins, elle tirerait encore un peu sur la ficelle, et non pas la corde, qui représentait sa bonté, réduite depuis peu à l'épaisseur d'un fil de pêche. Ses yeux se durcissaient peu à peu au fur et à mesure qu'elle réfléchissait, et, prenant du recul, elle se disait qu'après tout, il lui avait prêté son épaule et, même si il l'avait par plusieurs fois entrainée dans la merde, elle lui devait pas mal, même si de l'extérieur on ne pouvait pas forcément le voir ainsi, car oui, elle l'aimait beaucoup, et c'était le premier. Son raisonnement était assez étrange et sonnait faux, mais elle était bien souvent considérée comme folle, en plus d'être lunatique. Aussi elle ajouta.

- C'est pas parce que je te dois pas mal que tu dois encore tirer sur ma patience, tu fais ce que tu veux de ton cul, tu peux te taper qui tu veux, mais surtout, ne me mêles pas là dedans, ne me fais pas penser a ça, tu me fais suffisamment mal comme ça, ok ?

En disant tout cela, elle s'était approchée et lui avait pris le bras de sa main vide et avait planté ses doigts dedans, ainsi que ses yeux dans ceux du brun, espérant se faire ainsi comprendre. Mais lorsque l'autre brune prit la parole, l'expression presque tendre et triste qu'elle avait prise s'était re-transformée en de la haine profonde et, à l'intention de l'autre, elle prononça comme pour une enfant qui savait à peine parler :

- Majoren, et épargnes moi tes gamineries, j'ai pas l'âge pour m'abaisser à ça. Ici t'es chez moi, alors tu fais rien que je ne t'aies autorisé. A part te barrer, bien sûr.

Ensuite, n'accordant définitivement aucune attention à l'autre qui ferait bien de se rhabiller, elle tourna la tête vers Erwann à nouveau et parla à son intention, ignorant l'autre, ne lachant toujours pas son bras, et resserrant sa main un peu plus.

- Je ne veux surtout pas qu'elle me dérange, alors occupes toi en suffisamment, tu te doutes bien que je supporte pas les gamines. A la fin de la semaine, je veux plus la voir. Tu fais ce que tu veux, mais méfies toi quand même.

Et la fin de la semaine, c'était tout juste deux jours plus tard.

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Erwann n'avait pas moindre parcelle de souvenir, ni même une bribe de pensée, sur une tirade aussi longue chez Majoren. Depuis longtemps elle avait été adepte des phrases courtes et directes, des pensées explicites et des conversations brèves. Néanmoins, elle ne perdait rien en puissance. Au contraire même, Erwann recevait ses mots comme des balles de base-ball trop rapide, comme des chevrotines impossibles à éviter. Ajoutez à cela la détermination de son regard, et on obtenait quelque chose d'aussi puissant qu'une bombe H dans un océan de lave.

Par plusieurs fois, il avait tenté de placer une phrase, un mot, ou même un son. Mais à chaque fois son élan se retrouvait ratatiné comme une vulgaire souris écrasée par une tapette discrète. Le bilan ? Oui, elle n'était pas contente, loin de là même, ce qui était largement prévisible il fallait l'avouer. Cependant le brun avait un maigre espoir pour qu'elle agisse de façon plus... cool. Le délai qu'elle lui imposait semblait extrêmement court et sévère. Il ne manqua pas d'enchaîner les cris de révolte dans son for intérieur, jurant pour lui même et serrant les dents et les doigts de pieds. Mais il ne laissa rien sortir de sa bouche. Il préférait tempérer. Un scène de ménage violente n'aurait rien donné, surtout quand les assiettes étaient des pistolets chargés. Il la regarda un instant, laissant paraître un brin de déception, puis jeta un œil à Tsuyu qui se tenait juste derrière lui, légèrement décalée. Dur choix n'est ce pas ? Laquelle choisir ? Décidément, lui et les nanas -et l'humanité en générale- c'était vraiment une affaire de choix perpétuels. Des carrefours de l'esprit assez emmerdant il faux le dire, qui amenaient leurs lots de regrets et de mauvaise conscience.

Tout aurait été bien plus simple si un semblant d'entente cordiale s'était installé dès le début. Pourquoi fallait-il qu'il foute toujours tout en l'air ? Cette fois-ci c'était décidé, il allait se poser, arrêter de faire des bêtises inutiles. S'il ne s'en sortait pas indemne, il irait prendre ses responsabilité, il affronterait le destin à l'état pur, quitte à y laisser quelques amis et quelques plumes. Il regarda une fois de plus Majoren dans les yeux, comme jamais, se remémorant les innombrables regards quasi identiques qu'ils s'étaient échangés. Puis, il déclara solennellement :

-A la fin de la semaine, tu seras tranquille.

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L’autre brune parlait, s’exclamait en les regardant tour à tour. Elle fixait plus particulièrement le brun de son regard explicite. Sans doute se comprenaient-ils sans parler. Elle savait pas quelle relation ils avaient mais Maj’ ne le laissait pas indifférent et vice versa, non pas sur un point amoureux mais encore une fois ça se jouait sur la force de caractère, la provocation et la résistance ? Choses que Tsu’ avait déjà testé sur le brun et il avait eu tout bon là-dessus.

L’autre brune en question parlait, donc, et disait pas de jolies choses, du moins en ce qui concernait la gamine. Celle-ci l’écoutait sentant la colère et l’envie de tout laisser tomber monter. Comparé à d’habitude elle avait été incroyablement forte, coucher pour de la drogue, tuer un flic plus les frayeurs que lui avait faites Erwann puis la fuite et tout qui vous revient à la gueule. Elle aurait bien passé des semaines à faire des allers retours entre la salle de bain et le lit, histoire de prendre une douche brulante puis de griller cigarette sur cigarette pour calmer son anxiété. Elle avait put sauver les apparences devant Erwann et n’avait faiblit qu’une fois, lorsqu’il lui avait donné une couverture. Elle avait ravalé cette envie de crier et s’était occupé l’esprit en nettoyant l’appart et en s’occupant comme elle pouvait. Ca n’avait marché que quelques heures. Le reste du temps elle était livrée à l’ennui aux souvenirs à la peur d’être découverte. Sensations qui augmentaient lorsqu’Erwann n’était pas dans les 20 mètres qui l’entouraient. Ils étaient entrés ensemble dans cette galère, en sortirait ils ensembles ? Elle cogitait entre ses pensées et les phrases de Maj’ qui s’enchainaient un peu trop brutalement. Elle pouvait voir et sentir le brun bouillir en silence, tentant plusieurs fois de parler, en vain. Au moins il ne se sentait pas extérieur à la situation. Il ne lâcha qu’une phrase qui réveilla immédiatement Tsu’ qui se redressa. Avait elle bien entendue ou avait elle raté une partie de la conversation ? Voulait-il dire que la gamine devrait quitter les lieux ou avait il un plan, une autre solution en tête ? Elle ne voulait pas savoir. Elle s’écria un peu trop fort à son gout :

« Je bougerait pas d’ici ! »

Elle trahissait là toutes ses angoisses, la peur de se faire prendre, de ce qu’elle deviendrait, la peur de se retrouver seule mais surtout, la peur d’être séparée d’Erwann.

« J’pense pas faire chier qui que ce soit et vu que Erwann peut se taper qui il veut, je vois pas où est le problème ? »

Peut être trop osé de dires les choses comme ça, ni Maj’ ni Erwann n’apprécierait, mais Maj’ disait pas du bien d’elle, elle n’allait pas se taire et baisser la tête, c’était pas dans ses habitudes. Elle avait une furieuse envie de se jeter sur cette brune un peu trop sûre d’elle à son gout. Brune insolente + brune insolente, définitivement, ça ne fonctionne pas.

Invité

C'était allé trop loin pour la patience de Majoren, qui elle, n'existait à vrai dire pas du tout. Elle avait trop aidé, elle avait trop supporté pour les autres, et si il y avait bien une chose qu'elle ne ferait pas, c'était bien accueillir, ou même tout simplement accepter une gamine comme elle sous son toit. Une fille qui a voulu se la jouer rebelle, trémousser son derrière pour faire la grande en plaignant un passé qu'elle n'était pas fichue d'accepter parce qu'elle était trop faible et insignifiante ? Une gamine qui ne peut pas vivre parce qu'elle n'en a pas les testicules ? Pourquoi ne s'était-elle pas suicidée plus tôt ? Fallait-il qu'on la tue une bonne fois pour toute ? Pourquoi était-elle encore en vie, alors qu'elle se reposait uniquement sur les autres, hein ? Qui avait pu bien avoir pitié d'elle a ce point ? La pitié n'était pas un sentiment que Majoren connaissait, en l'occurrence, Erwann devait connaitre cela, puisqu'il avait délibérément emmené cette fille chez Majoren, sans même réfléchir à ce qu'elle en penserait. Aussi, la brune décida-t-elle de revenir sur sa décision. Après tout, la condition de l'autre brune ne tenait qu'à un fil, et la moindre chose l'aurait faite craquer, en l'occurrence, elle n'avait pas usé de cette corde très longtemps, et l'avait coupée d'un coup sec, autrement dit, ce n'était même plus la peine de penser à survivre a présent, car, visiblement, Majoren était sa seule chance à ce moment là, et elle avait décidé de ne plus l'être. Elle hurla, en voulant vraiment hurler.

- Le problème c'est pas ça, c'est qu'ici t'es chez MOI ! Et que j'ai déjà eu suffisamment d'emmerdes a cause d'Erwann, et que c'est pas une petite pute dans ton genre qui est pas foutue de supporter les conséquence de ses caprices qui va s'incruster chez moi, Erwann ou pas Erwann.

Elle se tourna vers Erwann, ne changeant pas de ton, mais lui, il comprendrait sûrement pourquoi elle était ainsi, et il comprendrait aussi ses paroles.

- J'ai changé, Erwann, et pour toi, tu le sais bien, mais il arrive un moment ou le naturel revient. Tu fais l'exception, Erwann, mais là, tu vas trop loin. C'est même pas la peine de me demander quoi que ce soit a propos d'elle, si il faut que tu la suives, suis là, mais en tout cas, c'est dehors et maintenant. Si je la revois dans MON appart, elle est déjà morte. C'est clair ? J'ai pas envie de prendre plus de risques que ça.

Elle reprit en main son flingue, et l'arma, comme pour montrer qu'elle en était vraiment capable, et même sans cela, le brun le savait, il l'avait vue faire, dans un cas extrême, et là, s'en était un. Elle le pointa sur la brune en soutif, et dit, toujours a l'adresse du brun, tremblant un peu, non pas qu'elle ne soit pas sûre d'elle, mais plutôt parce qu'elle se retenait d'agir, et se crispait, de façon a ne pas être maitrisée et immobilisée par Erwann.

- Fais la sortir, maintenant. Tu me connais, j'hésiterai pas.

Invité

[ça devient foutrement intéressant.]

Erwann, cinq secondes plus tôt, était sûr que les dix prochaines minutes se résumeraient à une marée de vannes pourries ou à des remarques déplacées. Il se trompait. Les bornes qu'il s'était fixé étaient largement dépassées. Chaque chose ne semblait plus vraiment pareil. Il se doutait, au plus profond de lui, que les deux compères anciens délinquants de l'école n'étaient plus du tout les mêmes. Pas que les chemins qu'ils avaient pris étaient différents, mais plutôt que les effets de cette longue marche dans le désert de la vie qu'ils avaient entrepris quelques mois plus tôt, étaient plus durs et plus graves que prévu. Contre toutes apparences, la belle brune semblait vouloir s'en sortir au final, malgré la poudre et le sang qui étaient retombés sur ses vêtements. Le canadien lui, avait tenté de faire pareil, toujours en vain. La dépendance tout ça, ça n'avait rien à voir avec ce qu'on voyait à la télé. Peut-être aussi avait-il surestimé ses droits, et sous-estimé ses devoirs. En fait, il avait tout désormais de la vrai loque humaine, fière de l'être. Majoren était du TNT, Erwann un noyau d'atome de plutonium, et Tsuyu était le neutron qui déclenchait la réaction en chaine. Quoiqu'il arrive, même si le monde était peuplé de gens plein de bons sentiments, plein de croyance diverses et variées, même si James Bond avait un smoking-tueur-de-méchant, rien n'empêcherait l'explosion nucléaire. L'équation était simple, il fallait retirer le déclencheur, et le déclencheur, ce n'était d'autre au Tsuyu.

Il se tourna vers la petite brune déshabillée derrière lui.

-Tsuyu, à partir de maintenant tu fermes ta putain de gueule. Ca va se régler entre Elle et moi.

Puis il tourna les yeux vers Elle.

-Pour l'instant et jusqu'à ce que je le décide, cette fille me suit comme mon ombre. Si tu pointes ton flingues sur elle, tu la pointes sur moi. Cette situation, je la déteste au moins autant que toi, mais on est pas là pour se mettre des bâtons dans les genoux. J'te demande pas un bail pour dix ans, juste encore quelques dizaine d'heures pour m'en sortir. Aucune personne ici n'a envie de compromettre l'existence de l'autre.

Une petite lueur, ou bien était-ce un flash -peu importe-, illumina la cervelle moulue du brun. Elle l'avait dit elle même, elle avait changé. Erwann n'avait pas besoin de réfléchir trop longtemps pour s'apercevoir que ce changement, s'il sauvait la japonaise, il le tuait lui. Il voyait déjà le bain de sang, sa pauvre carcasse réduit à l'état de rien. Il voyait déjà Tsuyu gisant inerte, ou pire encore, vivante et seule. Trop seule. Il ne voulait pas ça, il voulait une cabane sur le bord d'un lac immense, avec une canne à pèche et une douzaine d'enfants. Et accessoirement, quelqu'un pour lui dire qu'il est le plus aimé des anciens tueurs. Non, jamais une chose pareille ne pourrait se faire, du moins tant ne posait pas les points sur les i.

-Tu le sais bien, t'es pas la première personne qui braque une arme sur moi.

Il releva calmement sa main gauche qui tenait son pistolet, sans se presser, comme pour jouer avec les nerfs déjà à vif de Majoren. Il pointa le canon vers la pompe cardiaque de celle qui menaçait Tsuyu. Le voile des sentiments s'étaient ôté de ses yeux. Maintenant tout n'était que chaire imbibée de sang. Tout.

-Baisse ça, sinon.., il hésita comme si c'était la première fois qu'il menaçait une personne, sinon on part ensemble.

Il savait que, quelque soit le premier coup de feu, les balles iraient toutes les deux au but.

Invité

(Pourquoi j’ai l’impression que Tsu’ est en position d’extrême et désespérante faiblesse ?)

Tension, colère, violence, flingue. Ca faisait pas bon ménage. Elle n’entendait rien à part les hurlements de Maj’, encore et toujours des menaces, envers elle, une insulte aussi, compréhensible, elle eut un léger sourire en coin, imperceptible. La tête baissée, toujours derrière Erwann, elle ne leva pas les yeux lorsqu’il lui demanda de la fermer. Il avait plus besoin de le lui dire ça, elle aggravait simplement les choses. Ca ne tenait qu’à un fil, et ses paroles serviraient surement à le couper si elle en usait. Elle apprécia le fait qu’Erwann la protège, elle ne prenait pas ça pour une marque d’une quelconque affection bien qu’elle aurait aimé y croire mais seulement, elle se doutait bien que dans ce genre de situation, ce serait plus pour ne pas avoir de remords ou un autre mort sur la conscience. Mort et remords, encore et toujours, du moins dans la vie de la brune et du canadiens. Elle, elle était à la limite mais n’avait pas totalement basculé. Il restait encore peut être un moyen d’y échapper, elle comptait pas mener une vie comme ça. Trop pour elle, bien que ça ait un côté intéressant et excitant mais vraiment, passer des années comme ça, elle vivrait pas 30 ans.

Le flingue de Majoren pointé sur elle, celui d’Erwann pointé sur cette dernière. Situation qu’elle avait vue des milliers de fois dans des films. Inutile de préciser que ce n’était absolument pas la même chose. Surtout lorsque vous fixez un canon droit devant vous, une arme chargée, et un tireur décidé. Un joli tireur en l’occurrence, mais qui n’aimait pas Tsu’ et que Tsu’ n’aimait pas. Même pas besoin de se connaitre, c’était décidé bien avant leur rencontre, c’était dans la logique des choses. La gamine avait peur, c’était pas la première fois qu’on la visait mais c’était la première fois qu’elle était réellement là, pas comme dans sa chambre où elle n’était qu’à moitié présente, où les choses étaient allées tellement vite qu’elle n’en avait saisis que la moitié. Non là, elle vivait tout, participait réellement à la scène, en faisait partie et ses actes pourraient jouer dans la suite des événements. Si justement il y avait un quelconque acte de sa part, la suite serait sanglante. Le fait qu’elle n’ait pas d’arme jouait dans le fait qu’elle soit morte de trouille. Elle aurait surement tiré, à moitié consciente de ce qu’elle faisait, mais elle aurait tiré, par peur. L’aurait elle visé au aurait elle eut un minimum de sang froid pour ne pas viser les points vitaux de la brune ? Surement, elle avait réussit à tenir jusqu’ici, elle pouvait au moins diriger, un peu, la trajectoire de sa balle. Jamais de manière aussi précise que le faisait les deux jeunes gens près d’elle en ce moment. Il n’y aurait pas de raté, les balles iraient là où elles étaient destinées à aller, ce n’était qu’une question de vitesse. La brune s’appuya légèrement sur le mur, sentant ses jambes légèrement faiblir, la colère et la peur… L’impuissance tout simplement, la seule chose qu’elle pouvait faire était de fixer la belle jeune fille en face d’elle, avec haine, toujours.

Invité

[Pas faux. Désolée du retard.]

Un sourire, un vrai se fixa sur le masque blanc de la brune. Mais pas un sourire énorme, pas un rictus, pas quelque chose qui déforme le visage pour rendre laid, non, un joli sourire en coin, qui détendait les traits de la jeune fille, comme si elle souhaitait apaiser les autres de son sourire. Sauf que généralement, ce n'était pas pour cela qu'elle souriait. Déjà qu'un sourire apparaissait très rarement de façon sincère sur son visage... N'empêche que cette fois là, il y en avait un, et non personne n'avait rêvé. Elle savait très bien qu'Erwann se demanderait pourquoi elle souriait ainsi, aussi elle n'allait pas le laisser en haleine très longtemps. Sans doute se crisperait-il sur son arme, sans doute tirerait-il, et elle mourrait bêtement tout ça parce qu'elle avait changé ses habitudes. Ce fut donc avec une voix tout a fait calme, contrastant pas mal avec ses cris précédents, qu'elle lui repondit, comme conciliante et amicale.

- N'est-ce pas mignon. Je me doutais bien que si ça n'en valait pas la peine tu ne ferais pas ça, ça doit vraiment être un bon coup.

Elle jeta un regard bref vers la brune, ne changeant pas d'attitude, gardant son sourire, cette fois là, elle ne tomberait dans les bras de personne, ne supplierait personne, et ne ferait aucune promesse qu'elle ne pourrait pas tenir, c'était en partie cela qui la faisait sourire.

- Après tout, entre bonnes garces, on pourrait peut être s'entendre, qui sait. Tu sais très bien que pour la cacher, et la sortir des emmerdes, elle a autant besoin de toi que de moi, c'est pas uniquement les armes qui l'aideront.

Majoren fixa a nouveau son regard sur le brun, penchant la tête vers la gauche, comme si elle savait très bien ce qu'il allait se passer ensuite. Après tout, elle n'avait pas tellement d'effort a faire, et si ça pouvait l'amuser, tant qu'à faire.

- Elle reste. Mais qu'elle ne nous amène personne, ok ?

Et pour la première fois depuis un petit moment, elle s'adresse a l'autre brune directement, sans passer par la troisième personne, sans inspirer l'irrespect, car, même si elle n'avait pas tellement de respect pour cette fille, elle ne pouvait s'empêcher de s'y retrouver en grande partie. Et puis, si elle était poursuivie ce n'était sans doute pas par les amis de Majoren.

- Fais gaffe a toi, tu voudrais quand même pas qu'on t'abîme ta seule arme, non ? Faudra que je te dise deux trois trucs.

Impressionnant, non ? A croire qu'elle était capable d'être presque sympa, par moments. Elle baissa son flingue, mais le garda bien en main, avant de s'asseoir sur le lit. Lunatique ? Non, juste un peu schizophrène.

Invité

Entre bonnes garces hein. Mmmh. Erwann ne s'expliquait rien du soudain comportement de la brune. A l'instar de Jules dans Pulp Fiction, il ne voyait que l'intervention divine capable d'une telle chose, et pourtant, c'était sa conscience à lui la première des anti-cléricales primaires. Dans ce monde brutes, Majoren avait fait soi un pas vers la rédemption et vers le côté clair de la Force, soi Erwann ne comprenait plus rien du tout. C'est vrai que ça ne lui ressemblait point du tout. Sur l'instant, il fut méfiant, puis enfin comme si l'évidence tombait d'elle même, il se laissa être surpris et limite amusé. Il ne se laissa pourtant pas embobinée dans un élan de joie et de câlins verbaux. A l'origine, les intrus c'était bien lui et Tsuyu.

-Comme je te l'ai dis, à la fin de cette semaine, elle sera partie. Et puis... tout ça n'a rien à voir avec le cul, détrompe toi.

Son arme à lui était baissée depuis le début de sa phrase. Baissée mais pas détendue, et pour une fois il ne crachait pas sur sa paranoïa, parce que c'était dans ce genre de situation qu'il lui sauvait parfois la vie. Est ce qu'il mentait lorsqu'il affirmait que le sexe n'avait rien à voir avec cette histoire ? Lui même ne savait pas trop. Ce n'est pas comme s'ils avaient copulé pendant toute la semaine où Majoren avait été absente. La fougue avait disparue depuis longtemps, et le brun se demandait même si elle reviendrait un jour. En tout cas, pas là, pas maintenant.

C'était rare en général, mais pourtant Erwann avait l'impression que là, un problème majeur venait de se régler à l'amiable. Le bain de sang, ça serait pour une autre fois. Tant mieux, ça lui aurait éviter de mourir bêtement. Il savait pertinemment qu'il aurait été incapable de tirer sur Majoren. Tout au plus, il aurait percé le lit pour garder un peu de dignité et cacher ce qu'il ressentait vraiment. Hors de question de montrer explicitement qu'il s'était attacher vraiment à une personne. Pas comme ça, et surtout pas devant la petite brune dont il prenait la maigre défense.

Invité

Encore une fois, une terrible envie de rire la prenait, pas un rire de joie, ça on s’en doutait bien. Elle se foutait d’elle c’est ça ? Même si Tsu’ ne la croyait pas totalement elle se détendait et la peur retombait. Elle crèverait pas aujourd’hui, Erwann non plus, Maj’ non plus, ils n’avaient surement pas l’intention de mourir et ça dès le début, m’enfin, la petite mise en scène avait quelque chose de très persuasif et réel, et puis, une balle pouvait toujours partir sans qu’on le veuille, ça ne tenait qu’à une pression d’index, Tsu’ en savait quelque chose. « Ca doit vraiment être un bon coup » « Tout ça n’a rien à voir avec le cul ». Tout sauf crédible, la brune en face d’eux n’était pas idiote et Tsu’ n’avait pas vraiment cherché à quoi que se soit, et puis, elle était à moitié nue en ce moment, le brun pouvait dire ce qu’il voulait, il avait couché ensemble et c’était un secret pour personne, mais qu’il prenne sa défense, qu’il en prenne la responsabilité, est ce que ça venait du sexe ? Elle en doutait. Quelle autre raison alors ? La culpabilité ? Il était pas du genre mais les miracles arrive, Majoren souriante en face d’eux en était bien une preuve. Elle soupira de soulagement, peut être un peu trop fort, m’enfin, elle pouvait se permettre cet écart. Elle fixait la brune qui lui parlait, gentiment, peur être un peu trop, un changement de comportement aussi énorme pouvait pas être aussi sincère.

Le fait qu’Erwann lui assure qu’elle ne serait plus là à la fin de la semaine l’intriguait au plus au point aurait il des projets pour elle ? Elle ne releva cependant pas sa remarque. Elle pourrait lui en parler après, sans leur chère colocataire. Par contre, elle aurait bien voulu savoir dans l’immédiat de quoi voulait lui parler Maj’, c’était surement bien plus urgent que de régler l’histoire de l’hébergement de la gamine. Elle s’avança donc vers elle, prit un short dans son sac et l’enfila. Sa coloc’ faisait un effort en lui parlant en face et en étant gentille –jusqu’à ce que le contraire soit prouve- elle pouvait bien lui épargner la vue de ses jambes et sa petite culotte. Elle la regarda dans les yeux, aussi pour y chercher une quelconque trace d’hypocrisie ou autre et éleva la voix :

« Deux trois petites choses… comme ? »

C’était aussi la curiosité, défaut bien trop présent chez la petite brune, elle ne savait pas se taire, ou pas longtemps en tout cas, quand quelque chose l’intéressait. Elle la regardait donc, saisissant au passage son paquet de Marlboro et en profitant pour jeter un regard à Erwann l’air de dire « qu’est ce que ça présage ? ». Elle avait beau faire prendre ses grands airs de fille sûre elle savait absolument pas dans quelle merde elle était.

**Admin pragmatique** Prof d'anglais

[Je verrouille. Si vous voulez reprendre le topic, déverrouillez ;) ]

» Erwann Packey [Validé]
» Lieu sous surveillance .. [PV Erwann]
» Quand la neige tombe...(PV Erwann)
» Absence Erwann Packey (-Durée Indéterminée-)
» [Salle de Musique]Erwann'. Piano glacé.

Just Impolite. {P.V. Maj' & Erwann}.

Just Impolite. {P.V. Maj' & Erwann}.

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