Les soleil flamboyant se reflétait parfaitement bien sur les cheveux de Tenver. Ils virevoltaient de chaque côtés de son visage, sans vraiment se poser à un endroit spécifique. Des mèches rouges sangs hésitèrent à venir devant ses yeux et finalement, elles s'envolèrent sur le haut de son crâne, laissant ses magnifiques yeux bleus à découvert. Des yeux qui d'ailleurs, défiaient tout sans interruption, on imaginait pas un regard plus froid, plus hautain ou plus dédaigneux. Ce regard ce répercutait dans tout son attitude. Elle menaçait sans cesse, sans se lasser, comme par habitude. La jeune fille épousseta sa magnifique robe noire à volant tout en continuant à marcher. Cette robe lui allait comme un gant, impossible de trouver un vêtement qui lui allait mieux que celui-là. Sa finesse, sa blancheur de peau, ses yeux bleus qui contrastaient superbement bien avec ses cheveux rouges, tout semblait être fait pour elle et pour personne d'autre. Égoïsme ? Hypocrisie ? Non, réalisme. Peut de gens peuvent se vanter d'avoir des atouts qui se complètent aussi bien pour former la personne que l'on veut être véritablement. Alors, autant le faire quand on le peut.

Mais un atout qu'elle n'avait pas, c'était bien le sens de l'orientation. Jetant des coups d'oeils le plus lentement possible autour d'elle, Tenver remarqua qu'elle s'était perdue encore une fois. Son regard froid ne la quitta pas une seule fois et elle continua à marcher droit devant elle, sans prêter la moindre attention aux regards effarés que lui lançait les passants en l'évitant. Elle remarqua un banc et avança vers celui-ci avec l'intention de s'y assoir pour essayer de retrouver le bon chemin en fouillant dans sa mémoire. Mais avant qu'elle puisse le faire, la jeune fille qui était déjà assise sur celui-ci capta son attention. Elle la fixa pendant de longues secondes avant de lâcher d'une voix lente et sans s'excuser:

"Je t'ai prise pour quelqu'un d'autre..."

L'attitude de la jeune fille ne déplaisait pas à Tenver. Elle se serait sentit étrange si cette fille avait été celle qu'elle croyait qu'elle était. L'anglaise la détailla de haut en bas, levant un sourcil en voyant sa robe très proche du style de la sienne. Elle passa une main dans ses cheveux flamboyants, remarquant au passage que la couleur de ses cheveux se rapprochait beaucoup de la sienne tout en étant très loin. D'une certaine manière, les deux filles se ressemblaient vraiment. Même si l'intention de Tenver aurait été tout autre. Ses yeux dédaigneux remontèrent doucement vers celui de la rousse et elle laissa échapper un sourire hautain, sans pour autant le vouloir. C'était du pur hasard de rencontrer cette fille ici. Elle ne s'était jamais attendu à rencontrer quelqu'un qui lui ressemblait de si près. Surtout pas dans une rue comme celle-ci, avec un décor semblable à celui-là. Dans d'autres circonstances peut-être. Tenver la fixa intensément de ses yeux bleus, sans ciller, plongée dans ses pensées. La jeune fille avait un air asiatique, certes, mais un physique occidentale ressortait énormément dans ses traits, sans choquer pour autant. Comme Tenver encore une fois. Les passants devaient se demander si elles n'étaient pas sœurs ou jumelles.

L'agitation qui régnait autour ne l'attirait en rien. De toute façon, rien sur terre n'arriverait a lui voler une quelconque passion ou un intérêt spécifique. Le monde lui-même, celui où elle vivait, avait vécu et vivrait ne l'intéressait pas. Elle se fichait du monde, voila une expression qui lui convenait tout a fait. Peu de personne réussissait à lui faire éprouver un attachement, mais le sosie de l'une d'entre elle se tenait parfaitement droite devant elle. Exactement la même, peut-être plus grande et moins pâle, mais la même. Ce fait ne la troubla pas, mais il ne la laissait pas indifférente non plus. Importante ? Oui, cette fille l'avait été. Beaucoup même. Voila plusieurs années que Tenver n'avait pas pensé à cette fille et il suffisait qu'elle croise son double pour qu'elle la fasse réfléchir plus qu'à la normale.

"Elle l'a été..."

Tenver ne pu retenir un sourire plein de sous-entendus lorsque la jeune fille s’adressa très posément et en même temps avec une attitude très sèche à l’homme qu’elle avait interpelé. Ce sourire ne lui embellissait pas le visage comme il était d’ordinaire avec un sourire normal, mais lui donnait une expression proche du sadisme et du contentement. A vrai dire, il était vraiment rare, qu’un sourire banal, juste joyeux ou sympathique vienne s’installer sur ses lèvres fines. Elle abordait tout ce qui l’entourait ou viendrait à elle avec un certain dédain. Il n’y avait pas d’exception, tout ne méritait que cela, surtout ce qu’elle ne connaissait pas ou ignorait l’existence. Pourquoi aurait-il fallu qu’elle montre un minimum d’attention ou d’intérêt pour des choses, des êtres qui ne l’intéressaient en rien et que ne lui était absolument pas nécessaires. L’anglaise, qui était restée debout, croisa les bras et son regarda suivit la démarche instable de l’homme qui s’éloignait sans un mot. Ses yeux bleus cobalts renvoyaient des éclairs à quiconque posait les yeux trop longtemps sur elle. Enfin, elle tourna la tête et plongea son regard dans celui de son interlocutrice. Tenver haussa un sourcil, elle, connaître un chemin ou une rue, ou même l’emplacement de Shokuboo par rapport où elles se trouvaient ? Cette question en était presque risible.

« Si je savais seulement où je me trouve, je serais sûrement partie sans t’adresser la parole, et je me serais encore moins donné la peine de venir jusqu’ici sans but… »

Elle parla d’une traite, sans reprendre son souffle. Une phrase sèche, sans intonations particulières qui étaient nécessaire à la bonne compréhension d’une phrase. Mais elle savait très bien que la rousse la comprendrait. Si elle se trouvait une collocation pas trop bizarroïde, elle ne se serait pas gênée pour retourner la voir un fois qu’elle serait arrivée à l’école. Encore fallait-il qu’elle y arrive et qu’elle sache où l’établissement se trouvait. Avec Tenver comme aide…autant dire qu’il n’y en avait pas. Cette fille ferait tâche dans l’école. Avec un maintien droit et une attitude de fille de noble, les deux filles seraient surement associées par les autres élèves. Chose qui dérangeait quelque peu l’anglaise car elle ne supportait rien à part la solitude. Même si le faite de côtoyer la brune qu’elle avait rencontrée sur les toits du bahut ne l’agaçait pas, chose exceptionnelle. Cette Majoren devait bien être une des seules personnes dont elle n’ignorait pas l’existence.

« Je ne risque pas de t’aider à trouver cette école. Et même si je le pouvais, je n’y retournerais pas avant encore quelques heures, voir même quelques jours… »