[Vu l’activité du moment, j’arrive avec le PNJ. Si quelqu’un d’autres veut poster, il suffira de jouer le perso de mon message dans vos RP (enfin de le faire parler/agir comme bon vous semblera)]

Fujita Emishi. Assez petit – il ne dépassait pas le mètre soixante-huit, brun, séduisant et toujours bien habillé. Une jeune homme propre sur lui aux morts cajoleurs prononcés par des lèvres enjôleuses. Il était de ceux que l’on regarde souvent de loin, que loin aimerait toucher. Quelques femmes pouvaient se vanter d’avoir su gagner ses faveurs, mais elles n’étaient pas si nombreuses qu’elles voulaient bien le faire croire. Et même si les clientes se pressaient à sa caisse, ravivant la jalousie de maris vieillissants et moroses, même s’il leur faisait toujours son numéro savamment mis au point, même si charmer les autres était sa grande spécialité, il ne cédait son corps savamment entretenus qu’à des personnes qu’il choisissait avec soin.

Il était peu courant qu’il change de partenaire d’ailleurs. Ses habitudes étaient bien rôdées. Il aimait les corps qui s’offraient à lui et comme le disait l’adage, on sait ce qu’on perd, mais on ne sait pas ce qu’on gagne. Contrairement aux bruits qui couraient sur son lieu de travail – un modeste kombini face au Starbucks – il n’était que très peu joueurs. Prendre des risques n’était pas sa tasse de thé. Il aimait à savourer les résultats après une longue et méticuleuse recherche et une mini-enquête qui lui avait évité quelques surprises. C’était donc en se surprenant lui-même que le Japonais d’une trentaine d’année posa ses yeux sur la silhouette d’une blonde de l’autre côté de la rue pour ne plus casser de la regarder. Sa silhouette fine appuyée qui une table dehors, entourée de flocons de neige le déstabilisait. Il fit même une erreur de calcul, rendant trop de monnaie à un client qui s’empressa de partir avant qu’il ne s’en rende compte. Puis vint l’heure de la pause.

L’homme n’était pas particulièrement friand de ces moments où il n’avait rien à faire. Non qu’il soit un bosseur acharné, mais sa collègue des rayons avait tendance à lui sauter dessus pour tout et rien, le laissant rarement tranquille lorsqu’il le désirait. Ce fut donc en pressant le pas et rassemblant tout son courage – car il n’était pas si sûr de lui qu’on voulait bien le penser – qu’il rejoignit le passage pour piéton et franchit la barrière de la rue pour rejoindre la terrasse désertée.

Là, il s’arrêta une demi-seconde, observant tour à tour la jeune femme – une vraie blonde ! –et la prote du café qu’il franchit finalement. Un peu anxieux à l’idée qu’elle s’en aille avant qu’il ne la rejoigne, il pressa le barman pour obtenir son café et sortit la rejoindre à l’extérieur, s’autorisant un petit sourire victorieux qu’il chasse rapidement lorsqu’il s’assit sur une table avoisinante.

« La moto est à vous ? Belle bécane. »

Ses fréquentations comportaient peu de motards, très peu. Non qu’il ne les apprécie pas mais il s’était trouvé que… Et dans le petit échantillon d’habitués de ce genre d’engins ne se trouvait pour ainsi dire aucune femme. Ca lui semblait même un peu étrange – non qu’il soit machiste, entendons-nous bien – qu’une dame chevauchent ce genre de choses. Mais il devait admettre – en ne se basant que sur des films et quelques silhouettes perçus de-ci, de-là – que sur les motos japonaises, ça avait une certaine classe. Il comprenait moins bien cependant l’attrait que pouvait exercer une Harley Davidson. Concrètement, on n’avait pas d’allure dessus alors franchement !

« Elle n’est pas trop dure à conduire ? J’avoue que je n’y connais pas grand-chose et ça m’intrigue. »

Ses lèvres s’ourlèrent en un sourire sincère, mais qu’il s’abstint de rendre charmeur. Il ne sentait pas le terrain propice à son numéro habituel et préférait jouer sur un autre tableau pour une fois. Intérieurement, il devait admettre que ça l’arrangeait aussi. Bien qu’elle ne fasse pas grand-chose pour, l’Occidentale l’intimidait un peu. Ou peut-être était-ce juste parce qu’elle ne le laissait vraiment pas de glace.

Il écarquilla les yeux et cessa de siroter son café pour fixer la demoiselle sans y croire. L’avait-elle vraiment invité ? Lui ? Elle ne le connaissait pas plus que ça pourtant. Avait-elle donc quelque atout lui permettant d’avoir une telle confiance en lui ? En elle ? Il n’aurait pas su dire si c’était à cause de ça ou par insouciance qu’elle proposait une telle chose à un quasi inconnu. Soit, il n’avait pas l’air dangereux – et ne l’était pas, mais les détraqués ne ressemblaient pas tous à ce qu’ils étaient !

Un sourire finit enfin par remplacer son étonnement. Il termina son café déjà presque froid et posa le gobelet sur la table, fixant l’engin sans trop y croire. Et dire qu’il ne faisait rien pour s’attirer les faveurs de la belle, hormis discuter !

Son regard dévia de la bécane à sa propriétaire et il secoua négativement la tête, en douceur. Sa main se leva et il la dirigea vers son lieu de travail. Malheureusement pour lui, sa pause ne serait pas assez longue pour une promenade. La blonde ne devait pas se douter à quel point cela lui coûtait de devoir refuser pareille offre. Il aurait véritablement aimé se promener avec.

« Je crains de devoir refusé. Je ne fais que profiter de ma pause et mon emploi me contraint à ne pas pouvoir avoir de temps libre avant quelques heures encore. Cela dit, je finis à 18 heures. Si vous el voulez toujours, vous pourrez revenir. »

Emishi fit une petite moue. Une de celles qui, en temps habituel, faisait craquer les femmes qui la voyait. Une des rares qui lui étaient naturelles et qu’il n’affichait pas juste pour séduire.

« Enfin c’était un peu trop direct peut-être. »

Il se campa sur ses deux jambes, le visage soudain sérieux et à la fois doux.

« Fujita Emishi. Epicier comme vous aviez du le comprendre. A qui ai-je l’honneur de parler ? Vous ne devez pas être Japonaise je pense. Votre prononciation a un certain accent que je ne reconnais pas. »

Et pourtant, il avait vu du pays. Ayant longuement voulu faire acteur, il s’était même entrainé à prendre tous les accents du Japon. Malheureusement, le temps passant, il s’était rendu compte que ses prestations sur scène ne valait pas tripette et il avait du se résoudre à abandonner la voie qu’il avait choisi et travailler pour un ami de ses parents qui avait besoin d’aide. Cela faisait déjà 10 ans.

« Seriez-vous Européenne ? »

Il aurait pu demander si elle était Américaine mais quelque part, l’idée qu’elle vienne d’Europe lui plaisait davantage. Il avait toujours plus ou moins rêvé d’aller là-bas, mais les prix des billets d’avion étaient hors de ses moyens. Peut-être pourrait-elle lui parler de ces pays, si comme il le souhaitait, elle ne venait pas des Etats-Unis.