Passer le temps [Fini]

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[Premier post]

Fin d'aprèm. On peut pas dire que la journée ait été bien longue pour Himatsu, mais le soleil décline déjà dans le ciel. Une journée de plus qui se termine, sans rien de spécial pour l'égayer. Maintenant qu'il a traversé tout ça, les jours paraissent d'autant plus mornes et longs que rien de suffisamment atypique ne vient les caractériser. Même pas vingt ans, et déjà blasé de la vie. C'en serait presque triste, si le jeune homme n'était pas aussi désagréable et antipathique.

Là tout de suite, il a décidé de monter se griller une clope sur le toit, endroit tranquille s'il en est. Le coucher de soleil, avec ses couleurs à la fois trop pâles et trop vives pur êtres belles, est toujours une bonne excuse pour se poser dehors en silence. Pas qu'il en ait besoin (que ce soit de la clope ou de l'excuse), mais au moins, ça lui donne quelque chose à faire, de cinq minutes à une demi-heure, selon ce qu'il fumera, pour noircir un peu les cases de son emploi du temps de la journée, bien vide à son goût. Bien sûr, il pourrait bosser ses cours, ranger un peu le foutoir qui lui sert de chambre en ce moment, mais ça demanderait plus d'énergie qu'il n'est prêt à en fournir pour le moment.

Le lycéen s'assoit à même le sol, après un coup d'œil rapide au banc défoncé, seul élément qui dérange l'uniformité parfaitement ennuyeuse du toit. Il fouille sa veste pour en sortir un paquet de clopes, de ces clopes noires qui, lorsqu'on les fume, semble grésiller légèrement, probablement à cause de la mauvaise qualité de leur papier. Le tabac est pas mal. Pas extraordinaire mais pas mal. Himatsu est pas le genre de personne à avoir une marque de clope fétiche. Bien sûr, il a ses préférences, et bien sûr, il est un peu matérialiste, mais pas sur des objets aussi éphémères que des cigarettes. Celles-ci sont parfumés à la pêche apparemment, comme les mini-cigares qu'il fumait un temps. Ça change.

Assis en tailleur, légèrement voûté et le visage penché en avant pour protéger son feu, il allume tranquillement son alcaloïde quotidien. Il a fait ça tellement de fois que, comme pour tous les fumeurs réguliers, le geste est maintenant devenu automatique et quasi-naturel. Des mèches de cheveux noirs et raides obstruent sa vue un moment. Ça lui fait penser à cette fille dont il avait "accidentellement" brûlé la frange blonde platine, à la couleur trop délavé pour avoir quoique ce soit de naturel, surtout associée à ces yeux bridés asiatiques. Il lui avait proposé de lui allumer sa cigarette, dans un geste de pure sympathie. C'était plutôt ça ses souvenirs d'enfance à lui. De petites méchancetés débiles qui le faisaient maintenant sourire intérieurement. Il releva le visage. Ses yeux brillèrent un instant à la pensée qu'il venait d'avoir, avant que ceux-ci ne soient dissimulés par la premier bouffée de fumer qu'il venait d'exhaler.

Les derniers rayons du soleil étaient froids, et les températures toujours inférieures au seuil de gel, mais il décida qu'ils le réchauffaient suffisamment pour qu'il se débarrasse de la veste qui l'encombrait, et que par ailleurs il détestait jusqu'à la couleur. Il avait toujours eu l'impression d'être un espèce de Willy Wonka farfelu quand il portait ce truc. Il la posa de côté, prenant quand même soin de ne pas l'abîmer inutilement. Malheureusement, il savait qu'il en aurait encore besoin pour un moment. Il déplia ses jambes devant lui et bascula son buste vers l'arrière, s'appuyant sur l'une de ses mains pour compenser. Il tira encore sur la cigarette. Finalement, c'était pas si mal.

[Désolé, c'est assez décousu. J'suis un peu rouillé, faut le temps que je me remette en route. ~_~]

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Pour Miyu, la journée avait été bien plus longue. Réveillée de bonne heure pour ses cours de cuisine (elle n'était vraiment pas douée, soit dit en passant. Une chance que Jordan soit patiente !), la rouquine avait ensuite du aller en cours. Cours qui s'étaient avérés ennuyeux au possible. Elle avait longuement baillé, s'était faite toute autant réprimander. Pourquoi les professeurs pensaient-ils toujours que l'on se moquait d'eux lorsqu'on était simplement fatigué ? Elle avait pourtant eut la politesse de cacher sa bouche et s'était faite un devoir de se montrer discrète. C'était tellement rare que les enseignants auraient du la féliciter, au lieu de lui jeter du "Chibawa, si mon cours vous ennuie, vous pouvez sortir !" d'un air outré. Cela dit, ils n'avaient pas tort sur toute la ligne. Elle s'était ennuyée.

Heureusement était venue la pause déjeuner avec son lot de plaisanterie et de bonne humeur. Elle avait rejoint quelques amies du club de kendo avec qui elle avait partagée un bon repas. Ensuite, elle avait cherché l'Australienne, mais sa camarade de classe avait du trouver un coin bien abrité car elle ne lui avait pas mise la main dessus, même en visitant le parc. Finalement, elle avait préféré courir après son senpai préféré dans l'espoir de l'ennuyer un peu - activité toujours divertissante. Elle supposa que le blond avait développé son instinct masculin. Elle ne l'avait pas vu non plus. Ce fut donc plus ou moins boudeuse qu'elle avait rejoint sa classe pour les cours de l'après-midi qui avaient défilés lentement. Très lentement. Bien trop lentement. Une chance toutefois, ils étaient maintenant terminés. Ses deux amies avaient décidé d'aller faire un tour en ville. Le rousse avait du pourtant rester. Parfois, elle enviait la liberté des externes. Peut-être devrait-elle chercher un appartement pour l'année suivante ? Dans certains coins, ça ne coutait pas plus cher que la chambre qu'elle occupait au pensionnat.

La petite boule d'énergie se gratta un peu la tête et regarda le ciel. Il faisait frais mais le temps était agréablement dégagé. Elle n'avait pas goûté à ça depuis un certain temps. Entre les jours de neige et les jours gris... Vivement le printemps, songea-t-elle en rentrant à l'intérieur pour prendre les escaliers.

Elle avait déjà fouillé une bonne partie de l'école - même les chambres, pour retrouver son professeur de cuisine préféré. Jordan, pourtant, s'était faite invisible. Peut-être était-elle sur le toit ? C'est ce qu'elle comptait vérifier et elle s'y rendait donc d'un bon pas. Puis, arrivée devant la pote qui menait à la plate-forme, elle s'autorisa à reprendre son souffle quelques secondes avant de sortir. Là, elle ne vit qu'un jeune homme de dos. Un jeune homme qui lui disait quelque chose parce qu'elle le voyait de temps en temps au dojo, même s'ils ne se parlaient jamais. La demoiselle regarda autour d'eux. Ils étaient seuls. Elle s'approcha alors discrètement de lui et posa ses mains fraiches sur ses yeux, lui cachant la vue.

"Devine qui c'est !"

Mais il ne saurait sûrement pas, se dit-elle en souriant de toutes ses dents.

[Mon message est mal écrit je trouve mais j'arrive pas à faire mieux.]

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A peine Himatsu avait-il commencé à profiter de sa drogue et à se détendre un peu, que quelque chose vint troubler sa quiétude. Et pas n'importe quoi. Des petites mains, pas franchement propres étaient venues se poser intempestivement sur ses yeux. Il n'avait pourtant pas tressailli. Pas de sens surdéveloppé ou de pouvoir surhumains. Juste la porte qu'il avait entendu s'ouvrir. Il regrettait cependant déjà de ne pas avoir été plus méfiant. Il faut dire qu'il ne s'attendait pas à ça.

"Devine qui c'est!" [Miyu]

...Qui c'était? Il avait pas franchement d'amis ici, bien qu'il soit là depuis déjà... huit mois! Enfin dont un mois et demi de répit avec les vacances d'été. Jusque là, s'enfermer dans la solitude lui avait plutôt réussi. La plupart des élèves, il les connaissait de vue, et parfois de nom, pour peu qu'ils soient dans la même classe que lui ou qu'ils soient membres du club de Kendo. Bien sûr il avait échangé quelques mots avec certains en cas de nécessité mais généralement, ses camarades avaient tendance à le laisser tranquille, et lui leur rendait la pareille, ça lui évitait des noises de se mêler aux autres... Enfin pas elle apparemment. Elle avait l'air d'avoir un problème affectif; on vient pas comme ça tripoter les gens, à fortiori ceux qu'on connaît pas, quand même.

Himatsu avait reconnu la voix. Une voix que tout un chacun aurait qualifié de jeune et fraîche mais qui pour lui sonnait de manière criarde et ininterrompue. Cette fille c'était la petite première année qui se faisait toujours remarquer, pas pour son intelligence ou sa vivacité d'esprit, mais plutôt pour son flot de paroles et le fait qu'elle soit extrêmement tête en l'air. Toujours avec ses mains sur les yeux (et l'air ridicule à ce moment là donc, il faut le préciser), il écrasa sa cigarette par terre, fulminant. Puis il se redressa en position assise et saisit les deux poignets graciles qui étaient la source de sa mauvaise humeur naissante avant de tirer la personne à qui ils appartenaient près du sol en un geste brusque, action facilitée par la petite taille et la carrure légère de l'adolescente.

"C'est quoi ton problème?"

Il l'observa un instant, satisfait de constater qu'il n'avait pas fait erreur sur son identité. Il ne l'avait pas tout à fait jetée par terre, elle était simplement tombée à genoux. Il savait qu'elle se débrouillait en kendo, mais ce qu'il faisait là n'avait rien à voir avec le maniement des sabres; c'était juste une de ces petites attaques communes de la rue que n'importe qui connaissait. C'était pas fair-play, mais qui a dit qu'il était flair-play? Avec un sens de l'honneur aussi peu développé que le sien, il en avait rien à foutre de mettre les petites filles à genoux. Il se demandait comment elle allait répondre. Il doutait que ce soit par la violence, à moins qu'elle ne tente un coup de pied ou une baffe approximative. Intérieurement, il espérait que ce serait la fuite, mais là encore, il avait comme un doute. En tout cas, il était paré à toute éventualité...

[Rassure-toi, j'aime bien ton message.]

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Il y eut un instant de flottement durant lequel elle pensa qu'il ne répondrait pas. Après tout, il ne comptait pas parmi les élèves les plus sociables de Shokuboo Inochi. Elle ne l'avait même jamais vu avec qui que ce soit. Peut-être était-il timide ? En tout cas, il donnait souvent l'impression d'être maussade. La rouquine, elle, n'aimait pas que les gens restent renfermés sur eux-mêmes. Trop expressive pour comprendre que certains préféraient le mutisme, elle se faisait toujours un plaisir d'aider les autres à se lier avec leurs camarades. La meilleure preuve restait à ce jour Jordan, qu'elle tentait (sans grand succès jusqu'à présent) de rendre plus sûre d'elle. Le garçon finit pourtant par réagir et avant de comprendre comment, elle s'était retrouvée à genoux en grimaçant. Ça faisait mal et les plaies, c'était disgracieux - même si le dernier point ne la gênait pas franchement. Enfin, les plaies... Elle devait avoir les articulations des genoux rouges, tout au plus.

"Tu n'es qu'une brute ! Moi qui n'écoutais que mon bon cœur et qui te sauvais de ta solitude ! La galanterie et les bonnes manières se perdent chez les jeunes !"

Faussement outrée, ce qui se voyait bien puisqu'elle souriait, la jeune fille s'assit en tailleur et frotta les endroits qui avaient durement touchés le sol. Elle s'en désintéressa cependant vite.

"Sinon j'ai pas de problèmes. Enfin je crois pas. Bien sûr, tu aurais pu m'en causer - non mais t'imagine si je m'étais blessée !" Elle se tut un court instant. "En fait, je crois que tu t'en moques royalement que je me fasse mal ou pas. A tous les coups, t'es un espèce de pervers sadique ! C'est pour ça que t'es tout seul ? T'as honte de toi ? Non mais faut pas hein ! T'sais, ici, on accepte les gens comme ils sont !"

Son sourire s'était peu à peu accentué à mesure qu'elle parlait et ne se fana pas lorsqu'elle décida opportun de se taire. Même si elle était effrontée et, elle l'admettait, pénible et bavarde, son instinct de survie faisait surface à l'occasion et lui rappelait gentiment que non, tout le monde il est pas beau, tout le monde il est pas gentil. D'ailleurs, il ne devait pas y avoir beaucoup de personnes pour caser le brun face à elle dans la catégorie des gentils garçons.

Une idée soudaine jaillit dans son esprit. Se mettant à quatre pattes (enfin elle se redressa sur les jambes et s'avança vers lui à quatre pattes plus exactement), elle s'approcha de lui jusqu'à avoir le visage à quelques centimètres du sien. Son regard violet pétillait comme jamais, si bien qu'on aurait pu penser qu'il abritait un feu d'artifice de malice.

"Hum, t'es plus mignon que je l'aurais cru. Dommage que tu fasses la gueule."

Et même si certains auraient pris ça pour du rentre-dedans, Miyu n'envisageait pas du tout ça comme ça. Pour elle, ça tenait de la constatation, un peu de la moquerie aussi, mais rien de plus.

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"Tu n'es qu'une brute ! Moi qui n'écoutais que mon bon cœur et qui te sauvais de ta solitude ! La galanterie et les bonnes manières se perdent chez les jeunes !" [Miyu]

Elle parlait comme une vieille alors qu'elle était âgée d'au moins de deux ans de moins que lui pour ce qu'il en savait. En tout cas, ces deux premières phrases étaient déjà insupportables. Il se rendit compte cependant qu'elle souriait, chose à laquelle il ne s'attendait pas. Il n'était pas habitué à l'humour, ou en tout cas pas à ce genre d'humour. Il était sûrement un peu trop glauque pour pouvoir l'apprécier, lui préférant largement quelque chose d'un peu plus fin, genre sarcasme ou humour noir. Pas besoin d'être un génie pour s'en rendre compte: ils n'avaient vraiment pas les mêmes valeurs. Elle finit par s'asseoir près de lui, s'affairant à se remettre d'applomb. Enfin c'est ce qu'il pensait puisqu'il s'en était déjà totalement désintéressé pour tourner à nouveau le visage vers l'horizon.

"Sinon j'ai pas de problèmes. Enfin je crois pas. Bien sûr, tu aurais pu m'en causer - non mais t'imagine si je m'étais blessée !" Elle se tut un court instant. "En fait, je crois que tu t'en moques royalement que je me fasse mal ou pas. A tous les coups, t'es un espèce de pervers sadique ! C'est pour ça que t'es tout seul ? T'as honte de toi ? Non mais... [Miyu]

Il n'appréciait pas franchement la position rapprochée qu'elle avait prise, mais c'était toujours plus supportable que le flot continu de mots qui sortirent de sa bouche l'instant d'après. D'ailleurs, il ne prêta attention qu'à la première partie de ce qu'elle disait, se rendant rapidement compte qu'elle ne faisait que constater les fait. Enfin elle avait au moins raison sur un point. Il s'en foutait royalement d'elle. Et il trouvait d'ailleurs que le mot était particulièrement approprié. Mais il décida malgré tout de garder le silence, pour éviter d'engendrer une autre vagues de phrases sans intérêt. Il sortit une deuxième cigarette qu'il alluma avec nonchalance. Il avait besoin de redescendre un peu en pression, il allait quand même pas se laisser ronger par cette petite peste. Petite peste qui n'avait pas du tout l'air intimidée au passage. Elle était même en train de se rapprocher de lui à ce moment même. Encore et encore. Là c'était déjà beaucoup trop. Il tira quasi-nerveusement sur le tabac, bien qu'il s'efforçait de ne rien laisser paraître.

"Hum, t'es plus mignon que je l'aurais cru. Dommage que tu fasses la gueule." [Miyu]

"Maintenant ça suffit."

Sa voix était contrôlée mais elle n'en était pas moins un avertissement pour la suite Elle s'était rapprochée encore et encore, jusqu'à ce que leurs visages s'effleurent quasiment. Il avait eu raison depuis le début, elle avait un problème. De comportement social. Ce genre de proximité physique, c'était bien trop pour lui, hors combat ou autre circonstance très particulière, qu'elle était sûrement trop jeune pour ne serait-ce qu'en avoir conscience. Il avait jeté sa cigarette à peine commencée devant lui, et, de la même main, il la poussa violemment en appuyant brusquement sur la zone comprise entre entre le cou et l'épaule. Après quoi, il se leva jeta sa veste sur son épaule et se dirigea vers la porte. Il allait donc ranger sa chambre, puisque même ici il ne pouvait pas être tranquille. C'était d'ailleurs sûrement le genre de choses qu'elle aurait eu envie d'entendre, qu'elle avait eu une influence positive sur ce qu'il allait faire, mais il n'allait certainement pas le lui laisser deviner.

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Il l'avait encore repoussé, lui faisant presque perdre l'équilibre à cause de la surprise. Son amusement toutefois était trop important pour qu'elle s'en offusque. Elle l'avait gêné, lui qui faisait soupirer les filles et qui n'avait, disait-on, pas de gros problèmes comportementaux avec ces dames (enfin, pas dans certaines circonstances). Miyu avait envie de rire, et elle ne se retint pas même si elle se contenta de le faire plus ou moins discrètement. Elle se releva alors, en voyant qu'il empruntait la sortie. Il partait ? Déjà ? Ah non ! Elle qui commençait tout juste à s'amuser vraiment ! Elle s'était ennuyée toute la journée, pas question de le laisser filer alors qu'il était presque plus drôle à embêter que Byakutsu-senpai. Presque seulement, parce que le blond criait parfois mais ne se montrait pas aussi brusque physiquement. Le brun devait avoir un sacré problème pour ne pas même supporter d'être approché comme ça !

Elle lui courut après et le rattrapa par le bras pour le retenir et le contourner. Toujours souriante, pas le moins du monde désespérée par l'attitude pour la moins froide du troisième année, elle tentait de l'empêcher tout simplement de passer. Bien sûr, elle avait perçu son agacement (l'inverse aurait été difficile, même pour elle), ceci dit, elle n'était pas connu pour accorder une grande importance aux envies de solitude des élèves de l'école. Non, en fait, elle pouvait même se vanter d'être l'une des terreurs des jeunes gens comme ça, puisqu'elle ne se laissait pas facilement démonter. Ça partait d'une bonne intention pourtant. Elle avait de la joie de vivre et de la bonne humeur à revendre, alors elle faisait partager avec ceux qui semblaient en manquer.

"C'est pas marrant si tu t'en vas. J'aurais cru que tu résisterais plus longtemps à la tentation de me fuir ! En fait, t'es plus émotif que t'en as l'air. Ou alors je te fais de l'effet ? C'est ça avoue ! J'te plais hein ?! C'est pour ça que tu m'évites !"

Et fière de sa bêtise, bien sûr, elle riait doucement. Puis se rendant compte qu'elle le tenait toujours, elle relâcha son bras doucement avant de faire prudemment un pas en arrière. Courageuse mais pas (trop) téméraire !

"Je connais un coin sympa dans le parc, tu veux venir avec moi ? C'est mieux au coucher de soleil, mais ça va pas tarder maintenant. Enfin je sais pas trop quelle heure il est. T'as une montre ?"

C'était là un changement de tactique qu'elle jugeait plus qu'opportun. L'humour ne fonctionnait visiblement pas. Savait-il rire au moins ? Elle commençait à en douter. D'ailleurs, elle ne l'avait jamais vu éclater de rire avec les autres au club, même pas sourire. C'était bizarre qu'il reste toujours si sérieux, et elle ne voyait pas comment il y parvenait. Ça lui semblait totalement impossible de rester constamment l'air sévère. Ou peut-être qu'il attendait d'être seul ? Mais là c'était encore plus bizarre, d'attendre d'être tout seul pour se laisser aller.

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La gamine se mit à rire après qu'il l'eut poussé. Plus de doute possible sur son incompétence sociale songea-t-il. (Il n'avait même pas conscience de combien il était mal placé pour penser ce genre de choses.) Avant même qu'il n'atteigne la porte salvatrice, elle le rattrapa en moins de deux en s'accrochant à son bras comme à une poignée pour littéralement virevolter autour de lui et se planter là, comme pour l'empêche de passer. "Comme pour" parce qu'il n'avait sûrement pas l'intention de la laisser faire! Non mais oh. Il ne comprenait pas son attitude bornée, et pourtant, niveau obstination, il en connaissait un rayon. Qu'est ce qu'elle voulait? Traîner avec lui en public genre "Moi-il-me-rejette-pas"?

*Ca, c'est pas près d'arriver ma grande.*

"C'est pas marrant si tu t'en vas. J'aurais cru que tu résisterais plus longtemps à la tentation de me fuir ! En fait, t'es plus émotif que t'en as l'air. Ou alors je te fais de l'effet ? C'est ça avoue ! J'te plais hein ?! C'est pour ça que tu m'évites !" [Miyu]

Enfin au moins elle se laissait pas démonter, il fallait au moins lui reconnaître ça, se dit-il, blasé. Elle lui lâcha le bras, geste qu'il "apprécia", bien que le terme ne soit pas plus adapté que ça. Disons qu'elle venait de retrouver sa tolérance ce faisant. Elle fit un pas en arrière et lui laissa la voie libre... Tiens-donc. Changement de tactique pour la demoiselle. Enfin ça ne fonctionnerait pas mieux que la première. Il posa sur elle ses yeux froids. S'il avait lu des mangas types shôjo, il aurait inévitablement pensé à des héroïnes naïves-que-tout-le-monde aime, genre Tohru de Furuba. Rousse et mignonne, pleine d'entrain et de joie de vivre. Mais pour lui, c'était rien d'autre qu'une première année immature qui avait encore rien compris à la vie. Chair jeune et beaucoup trop tendre, qu'il fallait endurcir avec des épreuves. Il se dit avec son sarcasme habituel que c'était exactement ce qu'il était en train de faire. Elle aurait dû le remercier.

"Je connais un coin sympa dans le parc, tu veux venir avec moi ? C'est mieux au coucher de soleil, mais ça va pas tarder maintenant. Enfin je sais pas trop quelle heure il est. T'as une montre ?" [Miyu]

Cette fois, un sourire dur apparu franchement sur ses lèvres. Elle croyait vraiment qu'en n'étant pas une peste finie ça fonctionnerait mieux? ...Aucune chance. Elle était venue le trouver alors qu'il profitait d'un moment de détente, avait dépassé les barrières physiques qu'un minimum de bonne conduite imposait, et ce, avant même le premier mot. Il valait mieux pour elle qu'elle retourne retrouver ses petits camarades niais et blagueurs, parce qu'il lui faudrait vraiment longtemps si elle voulait passer un bon moment avec lui. Une éternité... songea-t-il, parce que ça n'arriverait tout simplement pas. Il l'avait déjà vu tenter ses chances auprès du type qui s'occupait du club de kendo. Il lui faudrait combien de temps pour comprendre que non, on voulait pas d'elle? Il était pas tendre, mais c'était pas dans ses habitudes...

"Non."

Il passa résolument dans le passage qu'elle lui laissait et descendit tranquillement les escaliers.

[Tu es libre de l'arrêter si tu veux, comme tu le sens par rapport à la réaction de ton perso. ;) Et encore désolé de pas avoir répondu plus tôt, j'ai fait la fête hier. :/ Promis je réponds dans les plus brefs délais aujourd'hui.]

Invité

[Pas de souci, moi j'étais carrément pas là hier ^^']

Elle poussa un soupir. Un long soupir. Un soupir si long qu'on le devinait exagéré volontairement. Mais la demoiselle pleine de vie ne se laissa pas démonter. Hors de question qu'il fuit. Pas maintenant. Loin d'elle l'idée de faire la maligne devant les autres en se pendant à son bras, d'autant que les autres travaillaient sur leurs devoirs à cette heure-ci. Non, ce qu'elle voulait, c'était juste l'ennuyer un peu. On la prenait très souvent pour une gamine immature et trop naïve. Immature peut-être, trop naïve, pas forcément. Sa vision du monde n'était pas dénuée d'un certain réalisme, mais elle avait d'ors-et-déjà décrété que si le monde ne tournait pas à sa façon, rien ne l'empêchait d'aider ceux qui l'entouraient à voir les choses comme elle. C'était facile d'habitude. Sociable, de bonne humeur et très optimiste, elle n'avait aucun mal à se faire des amis ou à les persuader de faire telle ou telle chose. Mais justement, c'était ennuyeux parce que bien trop facile. Du coup, elle avait décidé depuis deux ans déjà qu'elle s'acharnerait à montrer le bon côté de la vie aux cas les plus durs. Ça allait du grand timide au bad boy, parce qu'elle ne faisait pas de grande distinction. On aurait pu rétorquer que c'était dangereux, mais Sôma pouvait le voir : elle n'en avait cure.

Et puis, elle n'était pas nécessairement aussi mauvaise en psychologie qu'elle tendait à le faire penser. Curieuse, elle aimait voir comment étaient vraiment les gens, une fois le masque déposé. Chez certains, il suffisait de les aider à prendre confiance en eux, mais dans le cas des gens comme celui qui venait de l'envoyer paître, la seule solution qu'elle voyait était de les agacer suffisamment pour qu'ils en oublient de "jouer la comédie". Et foi de Miyu, elle y arriverait avec son senpai et... son senpai aussi, puisqu'il était aussi en 3A. Est-ce que cette classe était un ramassis d'associaux ?

"Attends-moi ! Rhaaa !"

Toute dans ses pensées, elle avait tardé à réagir, mais elle se reprit vite. Ses petites jambes la menèrent jusqu'au troisième année et elle freina, marchant finalement à son rythme.

"T'es sûr que tu ne veux pas voir ? Je t'assure, c'est vraiment beau ! Bon, c'est mieux au printemps, avec les fleurs de cerisiers qui volètent dans l'air, mais quand même ! Et tu vas où là ? J'peux venir avec toi ? Non, en fait c'est pas une question, j'te suis. Tu peux même aller dans ta chambre, ça m'empêchera pas de te faire la conversation à travers la porte. Enfin de monologuer, parce que tu parles quand même pas beaucoup. Tu veux faire quoi comme métier plus tard ? Un truc où tu parleras jamais ? Pas politicien alors. Dommage, ça aurait été marrant - et ça aurait changé des têtes de c... qu'on voit d'habitude. Bon... Parle quoi ! C'est désespérant là, t'es pire qu'une tombe. T'sais, on appelle ça être sociable. So-cia-bleuh. Et c'est bien de l'être. Tu verras, c'est plus facile pour pas être toujours tout seul !"

Invité

Alors qu'il passait devant elle, il l'entendit soupirer exagérement. Très bien. Ca la saoûlait? Et ben ça voulait dire qu'on inversait un peu les rôles pour changer parce que jusque là c'était lui qu'elle avait poussé à bout. Ca lui apprendrait à vouloir être tranquille, pensa-t-il. Non mais c'est vrai quoi, c'est quoi ce droit à la paix? C'était con quand même! Il l'entendit lui demander de l'attendre mais ne ralentit pas la cadence. D'une part il n'avait pas envie de satisfaire ses bonnes grâces, d'autre part, il avait encore moins envie de se retrouver encore en sa présence. Il la fuirait comme la peste qu'elle était, sachant qu'ici il n'avait pas droit à plus de violence que ça. Il y avait donc comme possibilités: fuir, l'ignorer, se la coltiner et tenter de lui mettre un peu de plomb dans la cervelle. Aucun de ses comportements ne lui convenait. Le deuxième lui semblait pourtant le plus en accord avec lui-même: elle insistait, soit. Qu'elle n'espère pas tirer quelque chose de lui pour autant, ça, c'était peine perdue.

"T'es sûr que tu ne veux pas voir ? Je t'assure, c'est vraiment beau ! Bon, c'est mieux au printemps, avec les fleurs de cerisiers qui volètent dans l'air, mais quand même ! Et tu vas où là ? J'peux venir avec toi ? Non, en fait c'est pas une question, j'te suis. Tu peux même aller dans ta chambre, ça m'empêchera pas de te faire la conversation..." [Miyu]

Elle l'avait finalement rattrapé et recommença à babiller mille et une choses des plus inutiles. Il appliqua le principe qu'il venait de se décider à adopter. Ses oreilles étaient closes aux paroles futiles qui jaillissaient avec le débit de parole de la jeune fille, et ses pensées aussi puisqu'il n'essayait même pas de comprendre ce qu'elle disait. Il se demanda quoi faire maintenant. Il se faisait tard, il ferait mieux de retourner à sa chambre pour bosser un peu, et faire du rangement au passage. Enfin ça il y croyait pas trop; il se connaissait, et savait qu'il aurait vite la flemme de s'y mettre, surtout avec la rumeur qui courrait comme quoi un nouvel élève allait arriver y prendre le lit qu'il méritait. Il avait pas envie de lui faciliter l'insertion dans son environnement à lui. Après, ce serait une clope fumée par la fenêtre, tranquille, et puis au lit. Peut-être une douche aussi tiens... Il avait bien besoin d'un peu de repos, et maintenant, il estimait aussi l'avoir mérité.

Pour la petite, il aurait pu lui donner ce qu'elle voulait, lui demander comment elle s'appelait, et puis lui donner une sucette. Mais bon, il avait pas envie de céder à ses caprices de gamine et franchement, si à la base les gens pouvaient l'intéresser comme le désinteresser, elle avait facilement fait pencher la balance en l'espace de deux secondes à leur rencontre. Si elle le suivait vraiment jusqu'à l'aile des garçons, c'est elle qui allait avoir des problèmes, pas lui. Arrivé au deuxième étage, il prit ostensiblement la direction du dortoir des garçons, avec sa chambre pour objectif.

[Chambre n°9, aile Sud]

[Je te laisse répondre avant de poster à nouveau. ;)]

Invité

Oh ? Il voulait jouer ? Très bien ! Puisqu'il ne semblait pas croire qu'elle irait jusqu'aux dortoirs des mâles, elle se ferait un plaisir de lui prouver le contraire. L'avantage a être à la fois hyper sociable et bonne comédienne, c'est que même si elle se faisait prendre, elle se tirerait de là sans trop de problèmes. Peut-être que le surveillant la taquinerait avec ça pendant quelques temps, mais ça n'irait sans doute pas plus loin. Miyu n'aimait pourtant pas désobéir comme ça, mais aux grands maux les grands remèdes. Il n'était pas Byakutsu-senpai, lui, elle avait l'impression que si elle le laissait, il serait encore plus difficile à approcher que ne pouvait l'être le blond.

"Tu m'crois pas hein ? Mais tu vas voir, même dans ta chambre, tu ne seras pas seul ! La seule moyen pour que je te laisse, c'est que tu m'accompagnes !"

Elle accompagnait sa courte tirade - fait ô combien exceptionnel - d'un grand sourire. Chantage ? Qui avait dit chantage ? Non non, le chantage était une chose horrible, abominable ! Elle n'en faisait jamais ! Là, par exemple, c'était juste hum... un marché ! Avec un peu d'incitation persuasive qu'elle espérait convaincante (si la phrase parait lourde, c'est normal xD).

"T'as une copine au fait ? Non parce que, si tu traines une première année avec toi qui a l'air d'être tout juste sorti de la troisième année de collège, tu risques de faire jaser tu sais. Faut y réfléchir à ça. Si tu continues à m'ignorer, j'vais jouer les petites amies éplorées. Tu vas voir que ton succès avec les filles va vite s'évaporer ! Pis franchement, qui pourrait résister à ma bouille d'ange, hein ?"

Et elle continua à parler, parler et parler encore alors que bientôt se profila l'entrée du couloir de la mort : la partie sud des dortoirs.

[ Guh ! C'est court ! O.o J'aurais cru que j'en avais écrit plus ! Enfin bon, suite dans la chambre^^ ]

» Quand on cherche à faire passer le temps... [Yunno...]
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