Back, still in black. (PV Tsuyu)

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Erwann testait une sensation nouvelle. S'avouer complètement comme ça et s'exposer gravement, ce n'était pas vraiment son genre. Et c'était un nœud étrange qui se défaisait à l'intérieur de son thorax. Comme s'il était soudainement soulagé de lui avoir révélé ses « secrets », mais aussi comme s'il était excité de savoir si il avait eu tord ou pas. Comme s'il sautait sans parachute d'un avion de grande ligne, comme si, finalement, il jouait à la roulette russe. Il regardait toujours vers le plafond obscure, méditant sur cette nuit, qui reflétait bien les quelques derniers mois de sa vie, provocation, peur, plaisir. Lui sur le dos, il passa son bras autour de Tsuyu pour la serrer un peu, et la ramener sur lui, sa tête au creux de son épaule, l'odeur de tabac froid s'échappant de ses cheveux à portée de narine, la douceurs de sa joue sur sa peau.

Il aurait beau dire le contraire, voire même s'en vanter, cette fille lui avait apporté plus de tendresse que de plaisir pur. Certes tout ceci avait été très ludique et très amusant, mais au fond de son être, il y avait un vide qui tardait parfois à se remplir. Il avait tout fait pour murer ce vide, pour qu'il n'apparaisse pas. Alors bien sûr avec l'habitude il n'y pensait plus, excepté peut-être les longues soirées de solitude dans le froid et la douleur. Ce soir, le vide s'était un peu combler, il arrivait à se convaincre un peu que les « autres » pouvaient encore lui apporter, même s'il détestait en bloc tous ce qui lui ressemblait, à quelques exceptions près. Mais il y avait un double tranchant. Si ce bout de femme arrivait à remplir un vide que la drogue ne pouvait atteindre, alors il se retrouverait vite en manque... . Il ne préférait pas y penser de suite. Exactement pareil que lorsqu'on prend de la came pour la première fois. Il y survivrait, il survivait à presque tout ici bas.

Sans bouger, sans rien dire comme ça, il ne se rendit pas vraiment compte que ses yeux se fermèrent tout seuls, simplement, sans tourmente. S'endormir de vraie fatigue, ça faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Et il n'y avait rien de mieux pour bien se reposer. Le lendemain matin, il serait régénéré, prêt à accomplir de grandes choses. Assez vite, sa respiration devint lente et régulière, fluide et silencieuse. Comme un ver sur un trottoir, il était entièrement vulnérable, pour la première fois depuis très longtemps. Mais également pour la première fois depuis très longtemps, il avait réussi à céder un peu de sa confiance à quelqu'un, bien que celle-ci soit très inconnue. Ce qui l'avait poussé à céder ? Peut-être le fait que elle, même si elle n'était pas réglo, avait réussi à conserver sa santé plus que lui. Ce qui était un signe qu'elle savait ce qu'elle faisait, et qu'elle avait elle aussi, un peu confiance en Erwann.

Il s'endormait avec un léger sourire, il allait rêver des batailles de boules de neige durant son enfance... . Erwann était-il à demi heureux ?

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La gamine mit beaucoup plus de temps à rejoindre les bras de Morphée. Elle n'était pas si fatiguée, c'était plutôt le garçon qui se donnait dans ce genre de situation et elle ne vivait pas d'aventures tout les jours, n'était pas parano et toujours sur ses gardes. Elle ne portait pas de flingue. Elle était sage et n'était pas dans les emmerdes. Simple lycéenne japonaise, insolence au dessus de la moyenne, rien de plus. Une langue bien pendue suffisait à occuper ses soirées où à faire parler les gens les plus intéressants. Le reste n'était que longues heures ennuyeuses. Ce qui l’intéressait était justement les soirées comme celle-ci et le retour de son compagnon aux cheveux de feu.

Elle eut l’envie de s’allumer une autre clope juste pour le plaisir de recracher la fumée lorsqu’enfin elle commença à sentir ses paupières lourdes, aidée par la respiration régulière du brun qui semblait lui au pays des songes depuis longtemps elle s’assoupit enfin. Un sommeil léger s’empara d’elle, sans rêve. Il était officiellement 00h00, lorsqu’elle se relâcha enfin complètement dans les bras du brun. Heureuse, comblée de sa soirée qui lui permettrait d’être satisfaite pour un bon bout de temps ! Elle ne s’était pas inquiétée du fait que le brun soit toujours là à son réveil. Rien de plus désagréable que de se réveillé dans un lit vide après une soirée comme ça, cela démystifiait le tout. Avoir son amant au matin était bien plus réel, plus excitant et permettait encore quelques provocation avant le fatidique au revoir qui laissait bien des perspectives et des questions…

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La nuit passa normalement. En effet dehors, les jeunes avaient fini tôt leurs soirées dans le parc. Comme tous les soirs, il y avait eu de l'alcool, et come tous les soirs certainement, de l'ambiance. Il fallait dormir maintenant, car demain, il y avait école. L'école justement, ça faisait un bail qu'Erwann n'y avait pas remis les pieds, même par acquis de conscience. Les cours allaient recommencer sous peu, et il devrait reprendre les salles de classe. A nouveau les journées allaient être longues et douloureuses pour les neurones. Cette journée là qu'il venait d'achever avait été une bonne entrée en matière. Jamais on ne pourrait reprocher au brun de ne pas s'être mélangé à la culture japonaise, c'était au moins ça. Ce soir, il ne rentrerait pas à l'appart du centre ville. Il avait des doutes quant à la réaction de son hôtesse habituelle, indifférence ou inquiétude ? Il doutait.

Il fit un rêve incertain où Mathew et Erwann se battait une fois de plus. Dans ce rêve, il apparut quelques têtes familières, ce qui eut pour effet de le rendre joyeux. Sans vraiment s'en rendre compte il souriait, embrassant à moitié la partie de tissu que le coussin lui offrait spontanément.

Neuf heures plus tard, le soleil s'était levé assez haut dans le ciel pour que l'un de ses rayons passent lentement sur la trajectoire des paupières du brun. La première trembla légèrement, indiquant que la plupart des nerfs de son corps s'éveillaient, et la seconde s'agita pour le coup de Damoclès qui réveilla le canadien. Il ouvrit un œil sans bouger la tête. Il se trouvait légèrement sur le côté, face au mur, Tsuyu dormant encore juste derrière son dos, une main agrippée à celui-ci. Dans la pièce planait une odeur de tabac à la menthe froid et âpre. Il ouvrit difficilement le seconde globe oculaire. Avec la stupeur du réveil, il constata l'ampleur des dégâts : le sol était jonché de vêtement, dont la moitié étaient à lui. Il attrapa le minimum pudique, c'est à dire un caleçon et son jean, en tendant le bras. Il hésita en tenter une vaine opération pour se dégager sans réveiller sa partenaire, mais il y renonça bien vite. Il se redressa et s'assit sur le lit, certes de façon assez discrète, mais tout de même remarquable. Une fois à demi habillé, il partit à la recherche de sa chaussette et de sa mécanique qui aidait sa démarche. Il enfila les deux avec plus ou moins de difficulté. Et maintenant ? Assis par terre entre les petites culottes et les pantalons de la brune, il posa son regard sur celle-ci, qui était toujours dans le lit. Alors, que faire ? Partir en silence, en laissant une marque profonde de souvenir et de parfum, ou plutôt temporiser pour apaiser les esprits ?

La première solution lui paraissait la plus facile, elle permettait fatalement de conserver cette pointe de mystère entre les deux, et pourquoi pas, de garder aussi cette fougue d'attirance qui pourrait se remanifester lors d'une prochaine rencontre. Et tout ça même s'il lui avait promis qu'il la tuerai si ce serait le cas. A croire que les meilleures choses ne duraient vraiment pas.

La seconde solution mettait en jeu son orgueil et son lot de complication. Pourtant elle lui permettait aussi de gagner du terrain sur la mort progressive des activités du cœur. Il se demanda si cette matinée ne serait pas la toute dernière du genre, et préféra en profiter. La provocation était finie, l'amour physique était achevé, maintenant, il ne restait plus que l'espièglerie.

Sans un mot, un sourire légèrement idiot aux lèvres – mais qui lui allait si bien, il tira un grand coup sur la couette du lit, ôtant ainsi toute couverture à la belle brune. Ce mec était impossible à vivre, surtout dans ces moments là, mais lui adorait. Simple adoration narcissique je suppose.

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Gamin. Un véritable gamin dans toute sa splendeur. La brune s’était éveillée au premier mouvement du jeune homme, sommeil léger oblige mais elle avait préféré ne pas le faire remarquer pour limiter les dégâts au cas où il voudrait quitter la chambre en silence. Elle ouvrit les yeux et le regarda aller et venir dans la pièce, nu d’abord, il avait une étrange allure du à sa jambe. Elle eut un sourire en l’observant puis il enfila quelque vêtement et ajusta son mécanisme. Dommage. Il disparu de son champ de vision, elle attendit le grincement caractéristique de sa porte lorsqu’il l’ouvrirait, grincement qui se fit attendre et qui finalement ne vint pas. A la place un gros coup de vent, sa couverture imprégnée de l’odeur de son amant s’échappait, la laissant nue, les jambes contre son corps, une envie de meurtre s’insinuant en elle. Elle haïssait les réveils brutaux. Elle ne bougea pas au début et enfouit sa tête dans son oreiller, elle sentit un objet dur et se rappela le flingue en dessous. Elle émergea enfin et le regarda, son visage presque invisible sous sa masse capillaire. Elle dit d’une voix forte et agacé sans pouvoir s’empêcher de remarquer à quel point le brun était attirant ainsi, en face d’elle, vêtu d’un simple pantalon, sa couverture à la main et ce foutu sourire espiègle sur le visage.

« Connard de merde. »

Elle se leva enfin, s’asseyant sur son lit, et passa une main dans ses cheveux en le regardant l’air en colère. Elle jeta un rapide coup d’œil autour d’elle à la recherche d’un drap pour se couvrir en vain, elle se pencha par-dessus son lit et saisit sa petite culotte l’enfila rapidement et se mit enfin debout sur son lit, les mains sur les hanches le fixant sans sourire. Elle saisit les premières choses qui étaient à portée de mains à savoir son oreiller et sa lampe de chevet. Violent. Il se prit l’oreiller en plein tête et la lampe dans les jambes qui évidemment se brisa. Elle s’avança vers lui et reprit sa couverture pour s’envelopper dedans et lancer un :

« Tu pouvais ou disparaitre, ou me tuer, ou me refaire encore une fois l’amour sans rien dire et partir. »

Elle lui lança un sourire insolent et se rassit en soupirant et le fixa une terrible envie de l’embrasser. Elle prit son arme derrière elle et la garda en main, attendant le prochain geste de sa part, le regard fixé sur sa lampe brisée aux pieds du brun.

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Dans un mouvement enfantin, il leva ses bras à son visage pour le protéger de façon minable du jet d'oreiller de la demoiselle. Son sourire espiègle s'était transformé en un rire sincère et prononcé, comme si au fond, le grand enfant comique que cachait le corps d'Erwann osait enfin sortir après être resté enfouis pendant des mois et des mois. Il cilla sur le côté après le tir groupé, riant toujours de sa propre bêtise. Elle semblait lui reprocher de ne pas être assez... lui-même en soi. Partir aurait été la suite parfaite et logique, mais il ne l'avait pas fait. Pourquoi ? Peut-être qu'il voulait une bonne fois pour toutes s'égarer de son attitude déstabilisatrice et qui au fond, ne reflétait qu'une seule partie de sa personnalité. Il ne savait pas vraiment ce qu'il ferait dans les dix prochaines minutes, ce qui résumait une nouvelle fois sa vie sa façon courte et concise.

La brune elle, entre temps, s'était enveloppée dans la couverture pour retrouver un semblant de confort et de protection. Il se releva, se gratta la tête en remuant sa masse capillaire, et s'appuya contre le mur de la chambre, face à elle. Ce qu'il désirait le plus au monde à ce moment là ? Prendre une douche bouillante et s'y endormir. Pourtant il ne pouvait sortir ses yeux de l'aura magique qui entourait Tsuyu. Toujours avec le sourire mioche, il lui répondit :

- Si j'étais parti, t'aurais été toute triste.

Il ne disait pas vraiment ça en étant sûr de lui. C'était plutôt une projection de lui sur elle, tout en la provoquant un peu, la faisant passer pour la partenaire « faible ». Il hésita à se rapprocher d'elle, à la serrer fort contre le mur une nouvelle fois ou à déposer sur ses lèvres un ultime baiser. Le temps pour ce genre de chose semblait fini, ils avaient eu la nuit, et maintenant, le tour de manège était terminé. Quelles étaient les limites dans ce genre de cas ? Le genre de cas où on doute sur ses intentions.. Erwann n'osait pas trop les imaginer, de peur d'être relativement déçu. Pour une fois, il n'était pas tout seul, et il devait en tenir compte. Après tout, elle aussi aurait pu le tuer... .

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« Triste ? Tsss… »

La gamine sourit à sa phrase et le regarda s’adosser contre son mur et s’allongeant sur le dos, elle ne distinguait pas bien son visage à cause de la fenêtre derrière lui mais devinait bien quelle sorte de sourire il devait avoir. Elle se releva à nouveau et traversa la chambre faire un brin de toilette, elle se lava le visage se brossa les dents et passa une main dans ses cheveux en remettant quelques mèches en placer puis prit une cigarette de son paquet. La fameuse cigarette du matin. Puis elle s’avança vers lui, toujours vêtue d’une simple culotte. Elle emprisonna ses lèvres dans un fougueux baiser et murmura :

« Ne croit pas que je suis attachée à toi après cette simple nuit. Partir aurait été plus logique mais la logique tu t’en fou, je suppose que pour une fois tu as l’occasion de te reposer et que tu vas le faire. »

Lui crachant une bouffée de tabac au visage avec un haussement de sourcil elle ouvrit son placard et en sortie une chemise d’homme, blanche, simple beaucoup trop grande pour elle et l’enfila, fermant 2 boutons. Chemise d’un certain Lyo Hanna. Un ami et doux amant, son premier. Tirant indéfiniment sur sa clope, elle ignora royalement le brun qui ne bougeait pas et décida de ranger un peu tout ce bazar à commencer par ses vêtements qu’elle envoya valser dans son armoire. Elle jeta son t-shirt au brun et ramassa coussins et couverture pour refaire son lit, déposant les cendres de sa cigarette dans le cendrier trop plein. Elle retrouva le préservatif utilisé qu’elle roula dans du papier avant de jeter et ramassa les restes de sa lampe, agenouillée face au brun. Son flingue était posé sur son lit. Il n’avait qu’à le récupérer s’habiller et quitter cette chambre et tout serait finit. Ou encore, récupérer son arme l’utiliser contre Tsu’ et s’en aller, et la tout serait vraiment finit.

« Ce serait pas plutôt toi qui hésiterai à me laisser seule ? Tu peux pas me résister hein ? »

Dit-elle en éclatant de rire aussi sincèrement que l’avait fait le jeune homme quelques minutes plus tôt. Les morceaux de sa lampe dans un sachet, elle garda un bout de verre dans sa main et se colla à Erwann pour aller frôler son coup de ses lèvres, sa main alla vers sa clavicule, elle appuya le bout de verre sur sa peau et tira un léger trait, un filer de sang s’en échappa et coula sur son torse.

« On est quitte tu ne me dois rien et moi non plus. »

C’était presque une invitation à sortir de sa chambre pourtant elle aurait préféré le voir rester ainsi avec son foutu sourire et ses yeux d’enfant posés sur elle. La gamine était tout de même fière de l’effet qu’elle avait produit et puis, si ça pouvait l’apaiser, qu’il reste. Autant qu’il voudra.

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[iark, j'allais quand même pas laisser partir Erwann comme ça...]

Rancunière ? Erwann avait un doute. Est ce qu'elle avait fait ça pour, comme elle l'affirmait, rendre les choses équitables ou est-ce qu'elle s'adonnait à une nouvelle sorte de provocation limite sadique..? Il avait du mal à la cerner une fois de plus. Pourtant il avait senti à un moment que les choses se détendaient, comme si cette nuit n'avait pas uniquement servie à copuler, mais également à construire un semblant de relation humaine. Tandis que sa peau le brulait légèrement, il gardait un sourire forcé, cachant ainsi son doute planant et sa méfiance enfouie. Au fond, qu'est ce qu'elle était cette fille ? Une nymphomane intelligente ou une tarée aimantée par les armes et la mort ? Dans tout les cas, elle avait raison, ils étaient quittes. Fin de l'histoire. Il ajouta pour briser le silence :

-Comme tu veux.

Il jeta un œil à la petite plaie qui venait de naitre sur son épaule. Sa colocataire allait encore se poser des questions... . Rien à faire, à chaque fois qu'il allait quelque part, son sang coulait, d'une manière ou d'une autre. Il enfila son tee-shirt de la veille et constata son piètre état extérieur. Son jean sentait la vieille huile de moteur, et son haut rappelait agréablement la couleur de la mer dans la baie de Tokyo les jours de grosses productions industrielles. La réalité le rattrapait doucement, comme un cruel destin auquel on ne pouvait échapper. Il jugea qu'il était temps pour lui de décamper. Au final, il n'aura pas gagné tant de temps que ça, mais il avait causé un peu avec elle une fois la fièvre tombée, là où on pouvait voir les vraies visages des gens. Il zona vers le lit et récupéra le pistolet qu'il glissa dans sa ceinture au niveau de son dos. Puis il ramassa un petit livret de cuir qui lui servait de porte-feuille, vérifia l'exactitude de la quantité d'argent à l'intérieur, et le glissa dans sa poche. Pour finir, il se pencha pour regarder sous le lit, et y récupérer la petite boite rectangulaire blanche où il stockait de quoi vivre heureux. Mais rien.

Il sentit comme une tension lui monter jusqu'aux tempes. Il fronça les sourcils, plissa les yeux et commença à regarder plus vite, plus rapidement un peu partout. Toujours rien. Pas de boite. Sans qu'il ne s'en rende compte, son cœur accéléra et sa nuque se glaça. Il soulevait tout, les fringues en bazar, tout, en vain. Sa came avait disparue. Il serra les dents, comme s'il se retenait de paniquer. Et demander, la voix rayée comme une très vieux disque :

-Où est... on sont mes pilules ?

Il ne s'attendait pas vraiment à une réponse, d'ailleurs Tsuyu ne sembla pas réagir directement, comme si la question d'Erwann était purement oratoire et qu'elle faisait encore partie du jeu de provocation. En vérité, il n'en était rien, la bombe Mathew était amorcée, il lui fallait vite, très vite de la morphine sinon il allait déjanter, et perdre le contrôle, encore une fois. Il se releva, recherchant désespérément entre les affaires par terre. Sa respiration s'était accélérée elle aussi, comme s'il courait pour échapper à la mort certaine. Il répéta :

-Où elles sont putain de merde !?

C'était plus un hurlement qu'autre chose. Il resta levé comme ça, la regardant fixement l'air assez menaçant. Puis, voyant que rien ne se passait dans cette chambre, il visa la table de chevet de ses mains, la pris et la balança contre le mur, dans un grand fracas de verre, de bois et de tout autre chose. Il avança vers la brune qui s'était reculé depuis, main gauche en avant, la plaquant contre le mur en lui serrant la gorge. Il enrageait de plus en plus, il ne voyait plus que le mal partout. Tsuyu n'était plus le joli coup de la nuit, c'était l'ennemie. Alors qu'il poussa un peu plus sa main contre la gorge autrefois tant aimée, il sortit le pistolet et colla contre son œil gauche en appuyant très légèrement. Il lui cracha au visage :

-Tu vas me dire où tu les as planqué salope ! Tu vas me le dire sinon j'te jure que personne ne pourra identifier tes restes !

Le monde n'avait pas encore réalisé qu'il ne fallait jamais mélanger arme à feu et schizophrénie paranoïaque. Ce matin là, c'était la jolie brune qui en faisait les frais.

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Le genre d’action, de réaction à laquelle elle s’attendait depuis le début venait de se produire. Ce n’était pas surprenant, c’est quelque chose qui devait arriver, un peu tard, mais qui arrivait. C’était impressionnant. Même si c’était prévisible, la jeune fille ne put s’empêcher d’être choquée. Tout se passa très vite, alors qu’elle voulait l’aider à chercher sa came, elle vit sa table de chevet voler à travers la pièce répandant les mégots du cendrier et se briser dans un énorme fracas. Elle eut à peine le temps d’analyser les menaces que le brun lui adressait qu’elle se retrouvait collée au mur, sa forte main qui enserrait son cou fin, le flingue contre l’œil. Il ne riait pas, ce n’était ni provocation ni plaisanterie ni blague foireuse. Il voulait la tuer pour de vrai. Le manque pouvait vous faire faire des choses regrettables, tuer la jeune brune en faisait partie. Elle avait lâchée sa cigarette dans la violence du choc contre le mur. Le regard fou du garçon planté dans le sien tandis qu’il l’insultait. Il le ferait, il la tuerait. Pour de vrai cette fois. Tout allait trop vite, elle avait très bien comprit la situation mais la réponse tardait à venir, le manque d’oxygène y était pour quelque chose. Elle avait déjà pâlit et sa main la serrait de plus en plus. Elle manquait d’air et avait mal. Pourtant elle réfléchissait, où était cette putain de boite ? Que faire ? Finirait-elle vraiment comme ça. Elle réussit à dire en essayant de capturer le maximum d’air, ses mains sur l’avant bras du jeune homme pour relâcher la pression.

« J… J’en… sais rien… Pas vu… La boite… »

Toute cette soirée foutue par une simple perte de drogue. Foutue ou peut être déstinée depuis le début à se passer ainsi. La simple perte… pas si simple que ça, puisque surement vitale pour Mathew, puisque c’était Mathew et pas Erwann dans ce cas là. Ca ne faisait aucun doute. Il s’était reposé, confié, laissé ses craintes de côté et tout revenait au galop. Un accès de paranoïa soudain et qui causait une fureur… meurtrière. La gamine en était victime. Elle avait déjà sentit le danger la peur la douleur à plusieurs reprises. Un viol tout d’abord puis une mésaventure dans les ruelles pour sauver son rouquin mais finir ainsi, tuée dans sa propre chambre, non ça elle ne l’aurait jamais imaginé. Toutes ses forces l’abandonnait, elle ne se sentait presque plus et ses bras ne pouvait plus retenir la main du jeune homme qui semblait s’enfoncer de plus en plus dans sa rage. Ses jambes ne la portait presque plus, c’était inutile la simple force de Mathew la clouait au mur, ses muscles n’étaient pas la que pour l’esthétique en tout cas.

« Je… peux… plus… Erwann… »

Il va tirer ? Il va la lâcher ? Il va tirer ? Chaque effort pour saisir un peu d’air devenait douloureux, elle allait vraiment tourner de l’œil s’il ne la lâchait pas. Elle soutenait du moins son regards, espérant peut être faire appel à son côté humain, s’il y en avait un lorsqu’il s’agissait de drogue, chose dont elle doutait fort.

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Pourquoi avait-elle la sombre impression que tout ce qui venait de faire Erwann était pour retrouver sa drogue mais aussi pour la tester. Sentir ses limites et voir la peur dans ses yeux. C’était réussit. Elle se sentait de plus en plus mal à cause de la pression de sa main sur sa gorge, le coup de feu vint l’achever. Elle ne comprit pas tout de suite ce qui se passait, le claquement assourdissant l’assommât, puis tout de suite, une bouffé d’air douloureuse pénétra ses poumons enfin. Elle se retrouva sur le lit, haletante, comprenant enfin qu’il avait utilisé son flingue et observa les dégâts de la chambre. Elle retrouva enfin ses esprits et son sang froid, analysant les paroles du brun qui n’avait plus rien d’humain. La gamine croisa une dernière fois son regard haineux et paniqué. La drogue faisait des ravages, prouvé et approuvé.

Surement Tsu’ ne se rendait elle pas compte ce que tout ce qui venait de se passer impliquer. Elle était surement loin d’imaginer ce à quoi elle se mêlait. Que sa vie avait surement basculé à ce moment. Pour l’instant une chose lui venait à l’esprit, fuir. Le coup de feu ne passerait pas inaperçu et elle aurait surement des emmerdes, si on la retrouvait. Le temps de respirer un coup, elle se passa de l’eau sur le visage, verrouilla sa porte, mit un soutien gorge, une chemise, un short, enfila ses converses et prit des affaires de toilettes, des vêtements et tout son fric qu’elle fourra dans son vieux sac en cuir qu’elle en quittait jamais. Elle ouvrit ses tiroirs en vitesse et ajouta dans son bagage les innombrables paquets de cigarettes et de chewing-gum menthe et 2 briquets. Elle jeta un foulard autour de son cou pour cacher son suçon et les traces qu’avait laissés les mains d’Erwann, marques qui témoignaient bien de leur relation. Elle vissa une casquette piquée à un garçon sur sa tête et sauta par sa fenêtre au moment où quelqu’un tambourinait à sa porte. Elle atterrit directement dans le parc, plutôt vide à cette heure mais les quelques occupants regardaient en direction des dortoirs, alertés par le coup de feu. Elle marcha tête baissée jusqu’à la grille et déboucha enfin sur les rues, réfléchissant à toute vitesse. Une fois dehors elle s’alluma évidemment une cigarette et tira une longue bouffée, le visage pâle. Elle s’arrêtât dans une rue plutôt sombre et s’adossa contre le mur puis finit par s’asseoir accablée par le poids des questions qu’elle se posait. Est-ce que, réellement, elle allait rentrée dans « ce » milieu ? Elle croyait tout à fait Erwann quand il disait qu’il ferait de sa vie un enfer, ce serait pas difficile de la retrouvé et d’en finir avec elle. Elle était pas si forte et pouvait se briser très facilement contrairement aux apparences. Elle tirait fébrilement sur sa clope. Elle irait chercher cette foutue boite. A commencer par la rue ou ils étaient et par le bar, elle savait évidemment qu’elle n’avait aucune chance de la retrouver m’enfin, un renseignement serait le bienvenue, il devait pas passer inaperçu le beau brun boiteux. Elle envisageait aussi le cas où elle devrait elle-même aller acheter cette foutue came et évidemment cela impliquait la question fatidique : qu’est ce qu’elle allait devoir faire exactement ? Elle était tout à fait consciente de sa position, jeune fille, 15 ans, insolente, mure, bien roulée dans un milieu de drogué cela menait directement au… sexe. L’argent suffirait il ? D’autant plus qu’elle était pas bien forte la gamine, facile de la forcer, et ça, jamais, elle préférait encore accepter plutôt qu’être forcée.

Elle se releva confuse et se dirigea vers ce fameux bar dont ils avaient étés chassés et entra. Toujours aussi bien fréquenté et toujours ce ventilateur douteux dans un coin de la pièce. Les regards se tournèrent encore une fois vers elle. Elle s’avança vers le barman, le même qu’hier soir, il la reconnu tout de suite et lui jeta un regard noir, il ouvra la bouche pour parler mais elle ne lui laissa pas le temps et lui tendit quelques billets pour payer ses verres d’alcool, elle savait très bien qu’il lui demanderait bien plus que ça. L’argent n’était pas le problème, elle était… comment dit on ? Une gosse de riche. Un vraie et authentique, s’il y avait une chose dont elle ne manquait pas, c’était de fric, ses « parents » surement pour se rassurer, lui envoyait bien plus d’argent qu’elle n’en avait besoin. Pour une fois, ça allait lui servir à quelque chose. Elle entama donc, la voix sûre :

« T’aurais pas retrouvé une boîte blanche à la place du garçon d’hier ? »

Il lui répondit, l’air toujours aussi méfiant et en colère :

« Un client s’est tiré avec hier… »

Il se tut, chose qui étonna Tsu’, sans doute savait il qu’elle-même avait d’autres choses à lui demander et qu’il pourrait en tirer avantage. Elle soutenait son regard et dit :

« Où est ce que je peux en trouver, et quelle came c’est exactement. »

Il savait de quoi elle voulait parler, un léger sourire éclaira son visage laid, il le connaissait sous le nom de Mathew, évidemment, il savait dans quel genre de trafic il était. Si le brun vendait, il était « connu » c’était sûr. Le serveur lui fit signe de le suivre à l’arrière de la boutique. Ce qu’elle redoutait arrivait à grands pas. Elle le suivit sous les chuchotements des clients, pour se faire remarquer… C’était bien joué.

Il l’entraina dans une petite pièce, vide et reprit son discours. Oui il connaissait un gars, et le brun dealait de la morphine. Joli tout ça, ça expliquait la dépendance. Il ajouta une phrase avec un sourire qu’elle ne connaissait que trop bien « Les renseignements se paie cher, tu devrais le savoir si t’es dans ce milieu. » Elle se doutait bien qu’il avait trop facilement craché le morceau, elle le vit avec horreur amener sa main à sa braguette. Il ne lui demandait qu’une gâterie, « pour être gentil ». Elle ne ressentit jamais un tel dégout, une telle honte qu’à ce jour. Elle s’exécuta sans un mot sous les soupirs du barman. Les clients purent voire une Tsuyu, pâle et au visage inexpressif sortir du bar. Elle fit quelques pas rapide arriva au coin de la ruelle et vomit, le visage en larmes. Voilà donc ce qui l’attendait et la merde dans laquelle ce con d’Erwann l’avait foutue. Elle avança encore et s’assit sur le trottoir, sortant un chewing-gum et une clope. Elle avait un nom et un numéro.

{1112 mots!}

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[ Suite au bug, je reposte le message qui aurait dû se glisser entre les deux précédents.]

Ses lèvres, ses paupières et sa mâchoire tremblaient. Pas de peur, pas de froid non, c'était plutôt un tremblement nerveux, comme un tic ou comme s'il y avait réellement un blizzard de moins quatre-vingt dix degrés dans la pièce. Sa gorge se nouait, puis se décontractait, puis renouait à la vitesse de la lumière, son cœur avait atteint la vitesse maximale. S'il avait eu plus de cinquante balais, il aurait déjà fait une crise cardiaque.

Tuer une personne n'était pas aussi facile que ça en avait l'air. Surtout lorsque cette personne a une très forte influence psychique sur vous. Car même si Tsuyu n'était au final qu'un être pourris comme les cinq milliards d'autre sur cette terre (du moins c'est ce dont Mathew était sûr), elle n'en restait pas moins la personne qui avait fait craqué la carapace d'Erwann quelques heures plus tôt. Quant à elle, elle ne semblait plus du tout dans le jeu précédent, et elle avait bien raison. Erwann sentait ses muscles de son cou se contracter sous son action, il entendait l'air qui passait difficilement dans sa trachée. Il la dominait totalement mais là, ce n'était plus une occasion à l'excitation. Il attendit encore, il voulait voir les veines autour de ses yeux éclater les unes après les autres, il voulait entrevoir son œil rouler vers le haut signifiant qu'elle partait elle même droit vers le monde des inconscient, il voulait l'emmener à bout pour savoir, savoir où était la drogue mais aussi savoir à quoi elle pouvait résister.

A un moment, le tremblement de ses lèvres se mélangea à un sourire cynique, un sourire qui témoignait du malin plaisir que Mathew prenait à la faire souffrir, tout en alimentant sa rage par le manque, la fatigue et bien sûr la peur. La peur de déguster et de ne plus pouvoir se relever, la peur de la douleur, la peur de se retrouver tout seul en fin de compte. Il ôta le canon du globe oculaire gauche de la jeune fille, avant de fixer celui-ci avec passion et folie. Puis, il plaça le pistolet juste à côté de leurs têtes, canon vers le haut, et appuya sur la gâchette. Le bruit claqua dans son oreille, et avant même qu'un long sifflement douloureux et sourd vienne se caser dans son tympan, quelques vagues de poussières leur étaient tombées dessus. Autour d'eux, les dortoirs allaient commencer à se poser des questions. Erwann relâcha sa prise, tout en attrapant la nuque de la brune, puis il la lança sur le lit en la faisant tourner légèrement, juste de quoi lui faire tourner la tête un petit peu. Puis, regardant le désastre de la chambre, il lui dit beaucoup plus calmement :

-Tu vas avoir des emmerdes avec l'alarme que je viens de donner. J'te laisse trois jours pour les retrouver, passé ce délai je te préviens que ta vie se transformera en enfer.

En enfer ou à la vie d'Erwann ? La nuance était infime ça c'était sûr. Trois jours ce n'était pas vraiment un délai au hasard, trois jours c'était à peu près le temps qu'il tiendrait sans morphine, avant de ne plus pouvoir marcher. Il ouvrit la porte de la chambre, rangea le pistolet à sa place, et sortit en boitant, comme d'habitude. Son oreille droite sifflait à n'en plus finir, le coup de feu l'avait presque assommé, il n'osait à peine imaginer les dégâts physiques et moraux sur la jolie brune.

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La suite :
" Icky Thump "
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» Icky thump (Tsuyu).
» Tsuyu Nagaya [Validée]
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» A man in black ( Sasuke )

Back, still in black. (PV Tsuyu)

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