Cela faisait quelques heures qu'il allait et venait dans l'établissement et il était seulement 21h mais il avait commencé tôt dans l'après midi c'était à ce moment là que les plus jeunes venaient. A cette heure il y en avait encore exceptionnellement, c'était toujours le cas pendant les vacances, sinon on voyait plutôt des hommes d'affaires qui venaient se détendre après leur harassante journée.

Le bar karaoké, où il travaillait donc, était bondé. Les gens se passaient le micro et chantaient presque tous faux, cette cacophonie était épuisante pour les oreilles. Mais ce qui le minait le plus ce soir c'était ce groupe d'homosexuel qui s'éclatait depuis une heure. Certains étaient comme tous le monde mais d'autres étaient de vraies folles furieuses. Il fallait les supporter et les servir en serrant les dents. Comment osaient-ils s'afficher de la sorte cela restait un mystère pour lui. Il ne pouvait pas se permettre de remarques ou d'avoir l'air désagréable alors il prenait sur lui et se montrait aussi charment qu'il lui était possible, c'est à dire quasiment pas. On aurait donc pu se demander comment il travaillait dans ce genre d'endroit, quel patron avait bien pu l'embaucher ? Et bien cela restait un mystère comme pour les folles. Sans doute son sérieux. Toujours à l'heure et jamais malade, avec une bonne résistance physique ce qui n'était pas négligeable dans ce genre de travail.

Ce qu'Hatsuharu aimait encore moins que les homosexuels, c'était que son père vienne l'espionner pour voir comment il s'en tirait, et là c'était justement le cas, il s'était mis dans un coin avec des collègues et mine de rien observait son fils. Quant à savoir s'il était fier de le voir travailler alors qu'il devrait être en vacances... Sans doute pas.
Hatsuharu retourna au bar où un barman préparait les boissons qu'il avait en charge de porter jusqu'aux artistes amateurs. Quelques personnes étaient accoudés et prenaient un verre. Etrangement certains pouvaient supporter le bruit et se délectaient d'un alcool ou d'un soda. On ne servait pas de cocktails ça demandait un savoir faire que le jeune barman ne possédait pas. Ce qu'on servait le plus souvent était le saké ou la bière.

Eiji cligna des yeux devant le bar bondé d'où s'échappait une musique infernale. Quand il avait reçu un sms du président du club d'athlé parlant d'une soirée pendant les vacances, il avait été rapide à répondre par l'affirmative. Partagé entre les cours – pour lesquels il faisait preuve d'un sérieux inégalable – le sport qui lui servait à se défouler, et des week end inavouables, les soirées étaient parfois bien monotones, accompagnées par un Hugh concentré sur ses dessins et ses planches. Et sans parler de la monotonie, difficile de combattre l'expectative qui lui donnait envie que la semaine se termine pour s'échapper enfin. Plus d'une fois il avait été tenté de rejoindre son Jiro hors de ces moments convenus... mais il n'avait encore jamais craqué. La diversion de ce soir était la bienvenue, et honnêtement, il était ravi de revoir ses collègues de club.

Vétu simplement d'un débardeur noir qui laissait deviner son tatouage et d'un jean, le jeune homme profitait de la chaleur de cette soirée d'Août. La nuit était bien le seul moment où la température devenait agréable et motivait à faire quelque chose. Sans la climatisation, il aurait probablement était incapable de travailler réellement ses cours. Quand au sport, il lui fallait tout simplement toute sa volonté pour enfiler son lourd Hakama de coton épais. La seule concession qu'il se faisait était qu'il n'enfilait pas son armure complète, se contentant de réviser des katas et de travailler des enchainements en solo. La course, quand à elle, avait été reléguée au petit matin.

Le Tohou Project était un bar animé, c'était le moins qu'on puisse dire. Malgré sa grande taille qui lui donnait un bon point de vue sur l'intégralité de la salle, Eiji n'arrivait pas à retrouver le reste de son groupe. Il devait surement y avoir une autre salle, voir des salons privés, qui expliquait un tel fait. Le club d'athlétisme en sortie était rarement des plus calmes...
Fronçant les sourcils, le sportif ressortit son portable de sa poche de pantalon, cherchant dans les menus jusqu'à retrouver le message. Une seconde. On était bien le 6 ? Ou le 5 ?
Apercevoir un visage connu réduisit ses soucis de date à néant. Hashimoto, le kohai qu'il avait récupéré dans sa chambre juste avant les vacances, était là. Lui aussi membre du club d'athlé, sa présence ne pouvait être une coïncidence. Rassuré sur le fait qu'il n'avait pas réussi à se planter dans les dates – lui, l'esprit ailleurs ces derniers jours ? Quelle idée... - il avança dans le bar.

Eiji slaloma avec délicatesse pour ne déranger personne jusqu'à réussir à coincer le garçon au visage fermé près d'une des rares tables vides, probablement parce qu'elle ne disposait pas de télé pour un karaoké.
Discuter avec lui lui donnait l'impression d'être avec un clone de Kantaro, aussi affable et souriant. Ce qui donnait une chambre plutôt calme au demeurant, ce qui n'était même pas si désagréable.
S'armant de son sourire le plus sociable – celui qui faisait outrageusement ricaner Hugh et qu'il appelait sourire de fangirl – il s'adressa au petit brun.

" Hé, Hashimoto ! Ca va ? Les autres ne sont pas encore arrivés ? "

Hatsuharu commençait à avoir un peu chaud avec sa chemise boutonné jusqu'en haut. C'était un ordre du patron, il fallait bien présenter. Quoique pour être honnête il était souvent habillé ainsi si ce n'est qu'il portait habituellement des jeans au lien du pantalon noir à pinces. Le jeune serveur allait s'assoir cinq minutes à une table vide pour soulager ses pieds douloureux lorsqu'il entendit quelqu'un l'interpeller. Il reconnut sans peine l'un des sempai Eiji Kimihiro. Il était classe ainsi vêtu, lui se faisait l'effet d'être un pingouin. Il regarda le jeune homme avec de grands yeux étonnés.

« Les autres ? Quels autres kimihiro sempai ? »

Eiji avait l'air de très bonne humeur, apparemment partant pour s'amuser toute la soirée, mais il ne voyait vraiment pas qui il pouvait attendre et pourquoi il était sensé être au courant. Puis la lumière se fit : la soirée athlétisme ! Haru l'avait complètement zappé, il ne comptait pas y venir alors il l'avait relégué au fin fond de son cerveau. Il travaillait ici, il n'allait pas non plus y passer ses loisirs. Quoique ça aurait été l'occasion de s'ouvrir un peu aux autres. Depuis peu il se disait qu'il était peut-être temps d'évoluer et de partager d'avantage de temps avec autrui.

Un des homosexuel de la salle éclata de rire, arrivant à se faire remarquer malgré l'ambiance et le bruit. Hatsuharu ne pu s'empêcher de lui jeter un œil noir et de le contempler avec mépris.

Soudain il sentit un poids sur ces épaules, ça ne pouvait pas être la fatigue si lourd, non c'était le Bizarre comme l'appelait Hatsuharu en son fort intérieur. Ils n'avait pas grand chose en commun mais partageait la même classe. Donc pas de sempai et de kohai avec lui, ils étaient égaux. Enfin égaux, façon de parler parce qu'avec ce feignant franchement... Mais pour une raison inconnue même de lui Haru le trouvait sympathique. D'ailleurs il aurait fallut être difficile, ce garçon était sympa avec tout le monde. Par contre il ne comprenait vraiment pas ses goûts vestimentaires, ça le dépassait. D'ailleurs tout le dépassait avec Aedan Shimito.

«Salut Shimito » Pas de kun ou quoi que ce soit d'autre pour lui, il faisait sobre.

«Ben moi je bosse, enfin là c'est ma pause. Et vous ? »

Encore que pour Kimihiro sempai il en avait une petite idée. Mais il fallait tout de même une confirmation.

« Ça vous dirait de vous assoir cinq minutes »

Non parce que là ses pieds criaient pitié, dire que certaines femmes travaillaient en talons, vraiment il les plaignait. Et ce bruit mon dieu il allait devenir fou ! Ces dans des moments comme celui-ci qu'il se demandait si cet ersatz de liberté qu'il éprouvait en travaillant valait le coup. Après tout puisqu'il n'osait pas s'opposer à son père pourquoi ne pas glander comme les autres.

Eiji cligna des yeux sans véritablement comprendre. Avant que la lumière ne se fasse dans son esprit : il s'était véritablement trompé de date. Le jeune homme étouffa un grognement. C'était bien la peine de se motiver pour rien au final... Une troisième voix se fit entendre, révélant un jeune homme avachi contre le comptoir, donnant une magnifique définition de loque humaine. Il semblait étrangement sobre pour si peu de tenu. En y réfléchissant bien, il avait déjà du le croiser dans le lycée – le jeune homme était aussi réputé pour son manque de tenue que sa tendance à parler un peu trop – Exactement le genre de personne que le sportif ne portait pas dans son coeur. Comment pouvait-on se laisser aller à ce point ?
Son attention en revint au jeune serveur. S'il devait faire un effort pour le service en se montrant plus ouvert et souriant, il n'en était pas de même maintenant qu'il était en pause. Ceci dit, il venait de plus parler en cet instant que ce qu'ils échangeaient habituellement dans la chambre.

" Désolé Hashimoto-kun, je me suis planté sur la date de la sortie avec le club. "

Avec bonne humeur, Eiji s'assit à la table proposée. Tant qu'à être venu, autant ne pas repartir la tête basse. Il n'avait pas eu beaucoup l'occasion de discuter avec son colocataire jusque là – et n'aurait pas cru qu'il trouverait l'occasion de le faire dans un bar à karaoké – Il jeta un coup d'oeil plus méfiant au dommage colatéral de la soirée, comprendre le camarade de classe d'Hashimoto, se demandant ce qu'il pourrait bien trouver à dire à quelqu'un d'aussi différent de lui que possible. Le tout sans s'emporter si jamais leurs convictions étaient aussi différentes que leur comportements. Qu'importe, il laisserait à l'habitué des lieux le soin de l'occuper. Après tout, ils étaient dans la même classe et devaient se supporter un minimum puisqu' il lui avait proposé de s'assoir. Proposition qu'il avait aussi faite à un sempai à qui il ne décrochait pas un mot d'habitude. Le sourire d'Eiji glissa vers un rictus ironique, se demandant comment la soirée aller tourner.

" Je sais pas comment tu fais pour supporter ça, le bruit me rendrait dingue... Enfin, c'est facilement bruyant sur un terrain de sport aussi, c'est une question d'habitude je suppose. "

Machinalement, le kendoka suivit le regard outragé que posait son kohai sur une bande de jeunes gens particulièrement bruyante. Juste à temps pour voir un jeune homme aux cheveux méchés de rose embrasser à pleine bouche un autre garçon sur les genoux duquel il s'était assis, sous les encouragements du reste de la tablée. Les joues en feu, Eiji détourna le regard, pas encore assez sur de ses convictions pour ne pas être dérangé par ce genre de scènes en public. N'était-ce pas un peu... déplacé ?

" Il y a de ces exhibitionnistes..."

Sakura passa la porte et elle se mit à la tenir pour que Shikkan puisse entre à son tour. Il glissa sa main sur la porte pour terminer par mettre sa seconde main dans sa poche. Un débardeur rouge, un jean bleu pâle, des bottines et des avants bras bleus étaient sa tenue. Sakura portait les mêmes couleurs étrangement, sauf qu'elle portait une jupe à la place. Son sourire était radieux, comparé à la froideur de Shikkan. Il était évident qu'il se faisait chier et qu'il était le toutou de Sakura.

"Allez viens ! Il y a une table ici. Yume-Chan ne va pas tarder !"

Il resta planté devant la porte et il lui dit froidement.

"Pourquoi l'as-tu invité ?"

"Oh arrête donc de faire la tête et viens t’asseoir ! Je paye pour nous deux !"

Sakura était habituée au caractère bougon de Shikkan. En même temps, elle l'avait choisi pour cela. A elle de s'y faire ou non. Elle glissa son bras sous le sien et elle marcha dans l'allée. Elle remarqua un groupe de jeune garçon et elle leur fit un merveilleux sourire, avec une petite inclinaison de tête pour les saluer. Shikkan, lui, toujours les mains dans les poches, regardait devant lui. Il était contrarié. Certains diraient comme toujours. La répétition avait été annulée. Il avait essayé de bosser à la place mais ses deux patrons n'avaient pas besoin de lui ce soir. Alors Sakura avait sauté sur l'occasion pour le voir ! Il avait été la cherché et elle avait appelé sa sœur au passage. Il avait tiqué et elle avait vite compris qu'il n'était pas content. Maintenant, il allait avoir peur pour sa sœur, jusqu'à temps qu'elle arrive ici. Autant dire, qu'il ne vaudrait mieux pas lui parler ! Il se mit sur la banquette contre la vitre. Il posa son coude sur la table, son menton dans son visage et il regarda vers l'extérieur. Sa petite copine était magnifique et lui, il zappait. Sakura s'installa à côté de lui, laissant la banquette en face pour Yume. Elle regarda le menu et elle demanda à Shikkan ce qu'il voulait. Elle eut comme réponse le silence. Cela ne la gêna pas du tout et elle referma le menu son choix étant fait. Elle regarda donc vers le bar pour voir qui viendrait les servir. Son sourire égayant toujours son joli visage.

Et voilà c'était bien ce qu'il avait soupçonné, kimihiro s'était trompé de jour. Etait-il étonné ? Non pas plus que ça. Il avait l'impression qu'à part lui et Fugiwara les autres avaient des oiseaux dans la tête. Bon d'accord il n'en fallait pas beaucoup pour lui donner cette impression. Alors que dire de Shimito ? Rien, mieux valait ne rien dire, voir ne rien penser. Il essayait de prendre les gens comme il venaient, c'était plus facile de vivre ainsi. Il avait un peu de mal avec les homosexuels et le gardait pour lui la plupart du temps mais avec tous les autres il se montrait affable, enfin tant que ça lui était possible.

« Je commençais à m'en douter. C'est demain je crois. Tu crois qu'il y aura tout le monde ? »

Pas que ça l'angoissait mais il se voyait déjà en train de faire des frais de conversation comme en cet instant. Enfin si l'on peut dire car il n'accordait que le minimum. Pour le sourire fallait consommer. Non en fait ce n'était pas exact même avec la consommation il ne souriait guère. D'ailleurs franchement quelle raison aurait-il de sourire ? Peut-être devrait-il s'en donner une. Kimihiro lui par contre souriait, une sourire ironique mais un sourire quand même, c'était mieux que rien. Si seulement il avait le tempérament de Shimito. En voilà un qui ne semblait pas se prendre la tête.

Une jeune fille magnifique passa devant leur table et Haru laissa échapper une phrase qu'il lui était plutôt du genre inconnue.

« Visez moi ça un peu si c'est joli ! »

Il était avec des garçon il fallait donner le change, non en fait ça allait plus loin que cela c'est à lui même qu'il donnait le change. S'il avait su qu'il était à table avec un homo et un bi il aurait compris toute l'ironie de ses efforts. Encore qu'avec Shimito ça pouvait le faire, bi ça voulait bien dire ce que ça voulait dire... Il était à moitié normal.

La fille consciente de l'intérêt qu'elle soulevait se trémoussa un peu puis gagna une table avec un jeune homme qui semblait un peu renfrogné, au point de vue vestimentaire ils étaient plutôt assortis mais le caractère, ça n'en donnait pas l'impression, enfin comment savoir au fond. Encore un qui avait du se faire trainer là par sa copine, il en voyait quelques uns comme ça. Mais ça c'était normal des filles et des garçons, pas comme les autres là...

« Le bruit c'est parfois pénible. En début d'après midi, je commence à 14 heures, ça va mais en fin de soirée t'as la tête comme une pastèque. Au fait vous bossez vous ? »

Il se rendit compte qu'il n'en avait aucune idée même s'il les côtoyait, il était vraiment temps de s'intéresser un peu plus aux autres ?

« T'as raison bonjour les exhibitionnistes, moi je n'oserais pas m'afficher de la sorte ! »

Il se tourna vers shimito qui à son tour lui parlait.

« Oui l'ambiance est sympa, ça attire du monde et... »

Il fut interrompu par une bande de filles qui vinrent trouver le Bizarre. Elles insistèrent un peu pour qu'il chante mais apparemment ce n'était pas sa tasse de thé.

« Tu n'aimes pas chanter ? On vient là pour ça en principe »

Elles essayèrent aussi de s'incruster mais il ne s'en formalisa pas. Après tout c'était un endroit où l'on venait pour s'amuser.

« Vous n'avez pas l'air de vous amuser beaucoup vous deux... »

Surpris de la remarque sur la jeune femme, Eiji posa ses yeux sur elle, l'observant avec attention. Jolie ? Oui, il supposait, avec un adorable minois et des courbes gracieuses, et surtout consciente de son corps attractif et de l'effet qu'elle avait sur les mecs aux alentours, comme le prouva le léger sourire qu'elle adressa au kendoka en se rendant compte de son regard. Le pensait-elle intéressé ? En un autre temps, il se serait surement convaincu lui-même qu'il la trouvait intéressante. Avant de trouver une autre excuse pour ne pas aller plus loin. Maintenant, et malgré ce que son regard aurait pu laisser croire, le jeune homme devait admettre qu'elle ne l'attirait pas le moins du monde. Curieux de l'admettre, mais il n'était pas près à l'avouer à ceux autour de lui. De toute façon, les sujets de conversation étaient bien plus innocents pour le moment.

" J'ai déjà assez de mal avec les études pour le moment sans me rajouter un taff, comme je n'y suis pas obligé pour le moment... j'évite."

De son côté, Shimito était aux prises avec deux furies qui tentaient de le faire chanter avec force moues et mimiques suppliantes, sans pour autant réussir. Se désintéressant de Sakura et de son vis à vis taciturne, Eiji calla son menton dans sa main, observant les filles puis Aedan sans arriver à déterminer le point précis qui rendait à ses yeux un garçon plus intéressant qu'une fille. Ou plus exactement, personne ne l'intéressait. Sur le coup, il trouvait ce beau monde un peu trop agité pour lui.

Le silence retomba, un peu gêné, rompu par Hashimoto qui semblait retomber dans son job de serveur/animateur. Pour quelqu'un d'habituellement silencieux, Eiji devait reconnaître qu'il était relativement doué dedans. Ou alors il compensait à l'internat : après avoir passé les week-end – il supposait que pendant l'année scolaire, il ne pouvait guère travailler qu'en fin de semaine – à supporter autant de bruit et à parler, il devait révérer le calme dans la chambre.

" S'ils se mettent à danser sur les tables, j'espère qu'ils éviteront au moins le strip-tease..."

A priori, un concours avait été lancé entre les deux groupes, celui dont été issu Shimito, et le groupe de garçons qui jusque là avaient été plus intéressés à l'observation de leurs amygdales. Deux filles sur une chaise d'un côté, un garçon sur une table de l'autre, le tout dans une hystérie collective dont Eiji n'avait l'habitude que lors de fins de compétitions déchainées. Dire qu'il était moins dérangé à ces moments étaient surement de la pure mauvaise foi : un terrain de sport n'était pas le meilleur endroit pour montrer ses talents de danseur. Pourtant, après l'adrénaline et la compétitivité générée par une compétition bien menée... Il fallait croire que le sport était vraiment le facteur pivot autour duquel toute sa vie tournait. Secouant la tête pour chasser ses pensées parasites, Eiji offrit un sourire au 2ème année le plus excentrique, essayant de jouer la carte de la sociabilité malgré son a priori. Autant profiter de la soirée.

" Je comprends que tu t'éloignes un peu d'elles Shimito..."

Hatsuharu regarda en coin son père qui lui même le regardait en tapinois. Il devait se demander pourquoi il prenait une pose aussi longue. En fait le jeune homme aurait pu répondre que c'était la première de la journée qu'il prenait, il avait bossé non stop depuis l'ouverture. Le patron et lui avait un accord, s'il ne prenait pas plusieurs pauses de quelques minutes il avait droit à une plus longue. Pour ça il fallait reconnaître que le patron était sympa, il remplaçait même le barman lorsque la nécessité s'en faisait sentir. Haru allongea un peu ses jambes pour mieux se détendre, étrangement il se trouvait presque bien là. C'était étonnant comme il avait depuis peu tendance à rechercher la compagnie. Bon pas tout le temps, car il aimait bien la solitude et le calme, mais plus souvent qu'avant. C'était depuis le début de la seconde année à Ginkgo Gakuen, finalement son père avait peut-être raison il avait besoin d'un séjour en pensionnat pour s'extérioriser d'avantage ? Néanmoins il aurait préféré faire ses années d'internat en France, il aurait pu continuer à profiter des musées et des théâtres. Il y en avait aussi au Japon naturellement mais ce n'était pas la même chose. Et puis à paris il aurait pu échapper à cette vigilance constante qui lui pesait.

Il regarda kimihiro lorsque celui ci lui répondit au sujet du boulot. Son sempai n'avait pas tord, c'était difficile de cumuler les deux. Lui même se demandait s'il n'allait pas laisser tomber son travail au bar pour se concentrer sur ses études. Il n'arrivait pas à se décider cependant. Il s'accrochait un peu comme on s'accroche à un espoir, s'il renonçait il était complètement à la charge de ses parents même pour les plus petits trucs. Ils payaient déjà sa scolarité et ses vêtements, c'était leur accorder un pouvoir. Il avait déjà tellement l'impression que sa vie était sous contrôle.

Les amies de Shimito avait vraiment l'air de bonnes vivantes, elles étaient là pour s'amuser et ne s'en privaient pas.

« Elles t'ont trainé ici, ou tu es maso ? Tu veux dire qu'elles vont être pires plus tard ? » Demanda t-il avec un sourire en coin à peine perceptible, un peu condescendant. Ce n'était pas comme s'il n'avait pas l'habitude des comportements excessifs. C'était même assez récurrent surtout lorsque les gens avaient bu. C'était amusant de voir des gens si réservés d'habitude se lacher complètement. Des hommes en costard, trés propre sur eux qui finissaient la soirée complètement echevelés et parfois avec la compagnie de jolies filles qui voyaient là l'occasion de s'amuser et de se faire payer un verre. Il aurait même parié sa chemise que certains finissaient la nuit dans un love hôtel.

Shimito proposa de prendre un verre ce qui était une bonne idée, il avait un peu soif. C'est qu'il faisait un peu chaud dans le bar. Le patron n'avait pas voulut investir dans une bonne climatisation, il en avait pris une bon marché et ça s'en ressentait.

"Moi je suis d'accord. Je vais aller vous chercher ça, je vous invite si vous le permettez. Vous prenez quoi ?"

Lui c'était décidé pour un thé glacé. Ce n'était pas trés viril mais c'était rafraichissant et en ce moment ça comptait plus que sa virilité. Il fallait avoir des priorités dans la vie. Néanmoins même s'il ne s'occupait pas plus que ça de sa virilité, les pédés de la table d'à côté commençait à lui taper sur le système. Ca se tortillaient, ça se roulaient des pelles, ça se tripotaient...

"Elles commencent à me gonfler les tafioles là ! franchement elles pourraient se montrer discrètes, déjà que ces types sont pas normaux !"

Quelques secondes, Eiji superposa le visage de Hugh et Kantaro à celui des garçons qui s'amusaient follement et dut retenir un ricanement. Si l'idée de voir Hugh s'amuser de cette manière n'était guère surprenante -l'américain n'était jamais le dernier à vouloir s'amuser, et n'avait rien de la retenue japonaise - , imaginer le si sérieux Kantaro, dont l'uniforme était toujours parfaitement porté et boutonné, faire quelque chose d'aussi extrême... non, ça ne passait pas. C'était comme imaginer le prof de maths avec des cheveux courts et bruns : certaines choses n'étaient tout simplement pas faites pour s'associer.

A la demande de Shimito, Hashimoto revint rapidement avec trois verres et une remarque insidieuse qui fit tiquer le jeune homme alors qu'il tendait la main pour récupérer sa bière. Sans vouloir jouer les défenseurs de la gay pride – bien trop ironique de la part de quelqu'un qui avait mis tant de temps pour s'assumer et galérer encore à le faire – il n'avait pas envie d'entendre ce genre de remarque... qui le visait forcément, comme un pavé jeté dans une mare qui éclabousse ceux qui se trouvent autour. Eiji serra les dents, les yeux rivés sur l'étiquette de sa kirin, comme si compter le nombres d'écailles de la bête pouvait l'aider à garder son calme. En vain : c'était le côté belliqueux de la kirin qui semblait plutôt ressurgir.
Une gorgée plus tard et la bouteille était reposée sur la table avec une douceur trompeuse.

" Pourquoi ? Si c'était des filles en train de s'embrasser tu serais surement trop occupé à te baver dessus. Ils vont pas te sauter dessus, fout leur la paix."

Parler n'était pas son fort dans ce genre de situation, mais il n'y avait pas à s'y tromper sur le ton hargneux qu'avait employé le kendoka, mal à l'aise au delà des mots.
Pourquoi se retrouvait-il à défendre ce qui le mettait lui-même mal à l'aise ? Parce que les mots " pas normaux" susurrés à leur encontre avaient trouvé un écho chez lui ? Il connaissait quelques personnes qui auraient bien ri d'un tel comportement, comme un juste retour à l'envoyeur.
Qu'importe, il n'y avait qu'une seule chose à dire : le prochain qui surenchérissait dans la même veine que Hashimoto risquait fort de se prendre son poing dans la figure, soirée tranquille dans un bar ou non.

Eiji s'octroya une nouvelle gorgée de bière pour la peine, le regard passant sur les deux équipes qui chantaient, puis sur tout le reste du bar, essayant de trouver un point positif à cette escapade nocturne qui risquait de tourner court alors que sa remarque avait laissé un beau blanc derrière lui.
Se défouler un peu pendant une semaine frustrante ? Mouais, il faudrait un peu plus d'alcool et d'action pour ça.

Comme marqués par les regards appuyés posés sur leur dos, le garçon aux mèches roses et son copain se retournèrent et firent de grands signes dans leur direction, hilares. Certains avaient au moins l'air de passer une soirée déchainée.

Shikkan sortit son portable pour regarde l'heure. Cela faisait maintenant plus d'une bonne demi-heure qu'ils avaient appelé Yume. Certes, cela faisait à peine dix minutes qu'ils étaient arrivés, mais Shikkan n'aimait pas savoir sa soeur seule en pleine nuit. Que faisait-elle les autres jours ? Sa soeur savait très bien s'occupait d'elle même, mais là, Shikkan était au courant de ce qu'elle faisait, donc, il craignait pour sa sécurité. Pour le coup, il en voulait vraiment à Sakura. Il était prêt à faire ses quatre volontés sans rechigner, mais mêler sa soeur à tout cela. Il ne pouvait pas lui mentir à elle. Cela risquait fatalement de lui créer des problèmes. Et puis Sakura commençait à croire qu'elle faisait partie de la famille. C'était très mauvais tout cela. Il tourna son visage vers elle. Elle était au bar et elle riait avec l'un des serveurs. Elle avait un sourire convivial. Un sourire qui donnait envie d'y répondre. Elle était simple, gentille, mignonne. Il s'en voulait de lui faire croire certaines choses, mais il comprenait aussi qu'il allait devoir mettre un terme à tous cela. Malheureusement.

Son regard dériva vers les autres tables et il remarqua un petit gars qui se tassait sur la banquette pour se relever de temps en temps dans sa direction. Incroyable ! Ses yeux s'écarquillèrent en reconnaissant la petite ordure du convini. Il avait failli perdre son boulot à cause de cet enfoiré ! Il posa une main sur la table près à se lever quand Sakura revint avec deux verres. Elle avait pris une limonade et pour Shikkan un citron pressé. L'une de ses boissons favorites. Il fronça les sourcils et il attendit aussi calmement qu'il put qu'elle se rassoit. Il se cala de telle sorte qu'il faisait semblant d'écouter Sakura mais en réalité, il regardait la table de ce petit merdeux. Ainsi donc il était à sa portée. Très intéressant. Il porta son regard vers une table que le groupe n'arrêtait pas de regarder. Il vit un couple d'homo et il serra son poing. Putain, il était verni ce soir. Il regarda de nouveau la table et il crut entendre certains morts du mec à lunette. Bien. Il avait l'air bien ce mec-là. Enfin un mec normal ! Mais à priori cela jeta un froid sur la table. Il avait du mal à bien comprendre de là où il se tenait et Sakura en profita pour se lever et rejoindre le groupe de filles et de garçons de Aedan. Merveilleux !

Sakura s'ennuyait avec Shikkan. C'était plutôt logique à vrai dire. Alors Shikkan en profita pour se lever et il se dirigea calmement vers la table d'Aedan. Qu'allait-il donc se passer ? Allait-il fuir ? Parler pour les homos ? Défendre la veuve et l'orphelin ? Shikkan n'avait aucun sourire. Il avançait comme un requin le ferait sans doute. Silencieusement et avec détermination.

"Shiiiiiikkannnnnnnn !"

Sakura l’agrippa par le bras et il baissa lentement les yeux vers elle. Toujours pas souriant, mais elle semblait s'en moquer ou avoir l'habitude.

"Allait vient chanter ! Tu es le meilleur ! Tu seras bientôt un pro Shikkan."

Il leva ses yeux vers le groupe qui leurs faisaient des grands signes pour les rejoindre et il fit non de la tête en rebaissant la tête vers Sakura.

"Je suis guitariste pas chanteur."

"Yaaaaaaaa"
"Yeeehhhhh"

Et voilà que deux nouvelles nanas étaient dans le dos de Shikkan qui se faisait pousser vers le milieu de leur groupe. Les deux nanas hystériques d'Aedan. Sacré plaie celle-là ! Il se retrouva avec un micro dans les mains et Sakura hurla :

"Action !"

Freedom

Que cherchait Sakura ? A se faire mousser devant ses amis ? Etait-ce d'ailleurs ses amis ? Il se tourna pour voir du côté de la table d'Aedan. Putain fait chier. Il loupa les premières paroles et il sentit le silence du groupe se faire autour de lui. Il avait juste à reposer le micro et à se barrer. C'était pourtant simple. Qu'est ce qu'il s'en foutait d'un petit groupe de d'jeuns ? Surtout que Yume finirait par arriver ... Il porta pourtant à sa bouche le micro et il entama la chanson en tapant du pied. Il n'était pas un chanteur mais il faisait les chœurs dans son groupe parfois. Et puis la musique, il aimait. Finalement Sakura était bien plus maligne qu'il n'y paraissait car il finit par tout oublier pour se mettre à réellement chanter.

Rien de telle que la musique. Rien de telle qu'une chanson pour se sentir ... FREEDOM !

Hatsuharu en bon serveur avait porté les boissons avec classe et savoir faire. Bon d'accord ce n'était pas très compliqué. Quoique porter le plateau en équilibre était tout un art. Il se rassit confortablement, ignorant la bombe qui allait lui péter à la tronche. Puis boom ça explosa, Eiji fit sa remarque, entachée d'un peu de mauvaise humeur. Du coup Hatsuharu le regarda suspicieusement.

"Des femmes ? Non ce serait tout aussi anormal. Ce qui est dans l'ordre des chose c'est un homme et une femme."

Il savait que des femmes ensembles ça faisait monter la libido de certains mais en ce qui le concernait, c'était tout aussi contre nature que deux hommes.

"Encore heureux qu'ils ne me sautent pas dessus, manquerait plus que ça. Tout à l'heure toi aussi tu les trouvais extravagants alors qu'est-ce qui a changé ?"

Serait-ce qu'Eiji se sentait visé ? Ha non pas encore un type louche dans sa chambre, si ça continuait comme ça il allait falloir dormir le cul contre le mur pour être sûr que rien de déplaisant ne lui arrive.

Il y eut comme un blanc dans la conversation. puis les type de l'autre table, les tapettes, il fallait appeler un chat un chat leurs firent un petit signe de la main.

"Tu vois le laxisme les attire. Arrête de les regarder aussi ils se sentent plus là !"

Et s'ils venaient à leur table pour les inviter ? Ho mon Dieu quelle horreur. Il ne voulait pas s'afficher avec eux, surtout devant son père, c'était un coup à être déshérité ça.

Il inspira un grand coup puis se calma. Il fallait qu'il arrête de voir le mal ou le male partout. Après tout lui il était normal c'était le principal. Il ne se surprenait pas trop à mater les petits culs des garçons, sauf peut-être celui de son prof de math mais là ce n'était pas pareil il observait l'ennemi.

Puis sans qu'il s'y attende Shimito en rajouta une couche. Comment ça il n'était pas normal qu'est-ce qu'il entendait par là ? Lui aussi était homo... Mais il travaillait dans un bar gay sans s'en apercevoir ou quoi !

"Tu veux dire que tu es..."

Comment formuler cela ?

"homo ?"

Voilà c'était pas insultant dit comme ça. Maintenant qu'il se rendait compte qu'il était entouré d'homosexuel il se sentait mal à l'aise. Bon d'accord il était homophobe mais là avec ces réflexions il en rajoutait un peu pour avoir l'air d'un male de chez male. Du coup si les autres étaient homo il avait l'air d'un con. Pourtant c'était eux les anormaux, alors pourquoi se sentait-il merdeux...

Un jeune homme sembla se diriger vers leur table, pendant un moment Haru se demanda ce qu'il leur voulait, pas leur faire des avances quand même ! Non il avait une petite amie qui s'empressa de le récupérer. Apparemment tout le monde voulait qu'il chante. Sans savoir ce qui se passait dans la tête de Shikkan il trouva que celui-ci ne semblait pas si contre. Comme quoi Hatsuharu était un fin observateur ! Il nota cependant que celui-ci manqua les première paroles. De la timidité ? Ca n'avait pas l'air de lui ressembler. Pourquoi regardait-il Shimito avec un brin d'insistance ? Est-ce que celui-ci lui plaisait ? Ce n'était pas ce qu'on semblait lire dans son regard. Et puis Shimito avait l'air un peu tendu, il fit même un début d'appel vers Kimihiro. Non vraiment Hatsuharu ne savait plus où se trouvait la droite de la gauche là.

Finalement avec un peu de retard il leva son thé glacé.

"Santé"

Mais franchement le coeur n'y était plus.

Inconscient du soucis entre Aedan et Shikkan, Eiji posa un regard curieux sur la main du deuxième année accrochée à son bras comme s'il s'était transformé en bouée dans une mer agitée. Après sa déclaration plutôt franche devant Hashimoto qui semblait avoir un peu de mal à digérer l'information, il ne s'était pas attendu à le voir à moitié se planquer derrière lui comme s'il pouvait se fondre dans le décor. Ce qui, vu la manière dont il était habillé, semblait assez difficile du point de vue d'Eiji, même s'il était ni plus ni moins que couleur local avec son pantalon mauve et son t-shirt panda qu'il n'aurait pas été surpris de voir porté par Konata.

" Euh... t'as un problème Shimito-kun ? "

Ca devait être le côté sempai qui le poussait à protéger les gens – quand il ne s'énervait pas contre eux – même lorsqu'il était plutôt surpris par les manières de l'autre. Plus la soirée avançait, et plus elle se déroulait... bizarrement, différents protagonistes jouant les chevaliers pour des causes aussi opposées que possible. Le kendoka lança un coup d'oeil au jeune homme qui avait à présent le micro en main – celui qui avait eu l'air d'effrayer Shimito – en se demandant ce qu'il avait bien pu faire.
A leurs côtés, Hashimoto maintenait un semblant de civilité en continuant la conversation sur le même ton, son regard passant de manière incertaine sur le chanteur, sur son collègue de classe et même sur la main posée sur son bras. En espérant qu'il ne traduise pas le mouvement pour autre chose et n'aille pas s'imaginer des trucs tordus entre mecs comme il semblait si doué pour le faire, même s'il fallait reconnaître que pour le moment, rien n'était vraiment laissé à l'imagination.

Le jeune homme étouffa un soupir et descendit à nouveau sa bière, découvrant avec surprise la bouteille quasiment vide. Belle descente pour détendre un peu une soirée crispante. Est-ce que ses camarades de chambrée avaient été aussi énervés que ça quand c'était lui qui se montrer harassant ? Mieux valait ne pas répondre à cette question pour sa tranquillité d'esprit.
De toute façon, ce n'était pas une petite Kirin qui allait le mettre à mal.

" Hé, Hashimoto, ça serait plus fun si tu tentais de prouver ta virilité en courant plus vite sur le terrain d'athlétisme qu'en râlant après des mecs qui peuvent pas te répondre."

C'était relativement facile de savoir où frapper : il n'avait qu'à penser à ce qui le foutait mal à l'aise lui. Il n'en était pas particulièrement fier, encore une fois, comme s'il avait usurpé une place qui n'était pas la sienne et qu'il se regardait balancé des répliques qui sonnaient étranges une fois sorties de ses lèvres. Les joutes verbales n'étaient vraiment pas son truc. Au moins en frappant, il n'avait – la plupart du temps – pas cette salle impression de chercher réellement à faire mal.
Comme toujours, beaucoup aurait été horrifiée par cette idée... simple question de point de vue.

Shikkan chantait en continuant de fixer la porte. Que faisait Yume ? Il s'inquiétait de plus en plus pour elle et ce n’était pas bon. Il ne se souvenait pas avoir été aussi fraternel depuis longtemps. Il faut dire que maintenant qu'ils étaient tous les deux à Ginkgo la donne avait encore changé. Il pouvait la voir plus souvent et il était heureux de partager des moments avec elle. Sakura était décidément bien plus intelligente qu'elle ne le laissait paraître. Elle devait bien le connaître sans qu'il s'en doute le moins du monde. Elle connaissait ses goûts, ses envies, ce qu'il détestait et pourtant, elle arrivait à lui faire faire des choses qu'il ne désirait pas. Comme chanter ici et maintenant. Il ne connaissait pas les gens avec qui il était, il n'était pas une personne sociable et le voilà dans un environnement nouveau à faire ce qu'il n'aurait jamais fait ! Sakura était très douée. Puis la porte finit par s'ouvrir et il fut soulagé de voir sa ravissante soeur franchir la porte. Cela pu se sentir légèrement dans sa voix, qui se fit plus libre, plus plaisante, plus aérienne. Un poids venait de lui être enlevé. Mais un nouveau vint s’abattre rapidement sur lui !

Voilà que sa jeune soeur se dirigeait vers un groupe de garçon. Et pas n'importe lequel ! Celui où il y avait l'autre tordu !!! Qu'est ce qu'elle foutait ? Elle les connaissait ? Visiblement oui, vu qu'elle parla. De là où il était-il ne se doutait pas qu'elle ne connaissait qu'une seule personne. Mais son visage devint livide. Merde. Ce fut sa seule et unique pensée ! Si elle les connaissait, c'était donc ses amis. Si c'était ses amis il y avait de forte chance que cela soit à cause de l'école. Le même club ou la même classe. La poisse en somme ! Il ne voulait pas que Yume subisse des rumeurs ou des coups à cause de lui. Il n'avait pas prévu cela. Il termina sa chanson angoissé et l'une des filles se jeta à son cou à grand renfort de "kyaah trop kawai !!!". Shikkan ne bougeait pas, ayant dans ses bras une nana cinglée. Sakura s'était rapprochée rapidement elle aussi et elle essayait d'enlever les mains de la nana en lui disant que Shikkan était-elle. Les filles et leurs jalousies. Lui, il ne regardait que Yume. La scène était plutôt comique, mais il était ailleurs. Il se moquait de ce qu'il se passait autour de lui. Il ne pensait qu'à une chose. Elle. Sa soeur.

Finalement, ce fut Sakura qui tourna la tête et qui vit Yume. Elle trouva là un bon moyen d'éloigner Shikkan de cette sangsue ! Elle le tira par le bras et ils arrivèrent eux aussi devant cette fameuse table qui se remplissait rapidement à vue d'oeil. Shikkan lâcha sa soeur du regard. Il ne voulait pas que les autres l'associent à elle, il regardait donc le groupe évitant de trop regarder Aedan. Mais pourtant leurs yeux se croisèrent quelques instants. Cependant c'était sans compter sur Sakura ... Elle se jeta dans les bras de Yume.

"Yume-Chan !!! Je suis trop contente de te voir !!! Tu devrais voir comment ton frère était stressé car tu n'arrivais pas encore ! Tu l'imagines, lui déjà pas très souriant, c'était encore pire "

Et Sakura eut ce petit rire que seules les filles peuvent faire entre elles. Un rire qui signifie qu’elles se comprennent. Cependant, Sakura venait de faire une grave bêtise. Alors Shikkan plongea son regard dans celui de Aedan. Tout dépendrait de lui. En bien ou en mal. Shikkan protégerait sa soeur de ses conneries quoi qu'il lui en coûte. Si il devait quitter Ginkgo encore une fois, il le ferait pour elle. de toute façon, il quittait toujours cette école à cause des homos !

"Tu es trop belle Yume-chan ! Tu vas faire des ravages ce soir ! Ceux sont tes amis ? Bonjour, je me présente, je m'appelle Tomoe Sakura et je vous présente le frère de Yume-chan, Yokuatsu Shikkan. Enchanté de vous rencontrer !"

Le sourire de Sakura était magnifique. Elle posa ses deux mains sur ses genoux et elle se pencha très en avant, dans un salut emplit de respect. Shikkan se contenta de regarder les gars et de leur faire un signe de tête, très petite, sans sourire. Sakura était le soleil, lui, il n'était rien. Il n'avait qu'une envie, poser sa main sur l'épaule de Yume pour montrer qu'il la protégeait. Mais il se retenait avec grand peine.

Hatsuharu porta son verre de thé glacé à ses lèvres, il sentit le liquide frais couler lentement le long de sa gorge et en éprouva une satisfaction inouï. Et oui malgré le fait qu'il se trouvait en compagnie de deux homos il arrivait encore à profiter de petits plaisirs simples. Il se sentait un peu en dehors du coup, le choc avait du être trop sévère. S'il avait eut le droit de boire, un petit coup de gnole derrière la cravate lui aurait fait du bien.

Shimito ne semblait vraiment plus à l'aise du tout et il se demandait bien pourquoi. Pas que ça l'intéressait... Mais si en fait ça l'intéressait. Il y a quelques minutes il était tout joyeux et assumait son côté contre nature et là c'est tout juste s'il ne se réfugiait pas derrière Kimihiro comme une demoiselle en détresse. A moins que ce ne soit une excuse pour se rapprocher de son sempai mine de rien ? Il les regarda en coin un moment se demandant si c'était des figues ou du raisins mais ne nota pas vraiment de gestes déplacés. Il en était là de ses réflexions lorsque la voix de kimihiro se fit à nouveau entendre, ce saguoin sous entendait que son niveau à la course était nul et il mettait en cause sa virilité !

"Moi au moins je cours pas en tortillant du cul ! Et mon temps est tout à fait acceptable pour ta gouverne."

Putain pour un peu il aurait envie de lui coller une bonne droite. Mais céder à la colère était quelque chose qu'il ne faisait jamais, on apprenait à garder son calme dans les arts martiaux. Et puis il n'avait pas envie de se faire virer et c'est ce que donnerait une bagarre à sa table, surtout avec lui dedans.

Une jeune fille toute proprette comme il les aimait s'arrêta à leur table. Elle avait l'air sérieuse, d'ailleurs sa remarque finit de l'en convaincre. Il quitta automatiquement cet air de coq de combat pour retrouver son look plus calme de bon étudiant. Evidement il ne savait pas toutes les idées qui passaient par cette jolie tête. S'il avait pu lire dans son esprit il serait tombé raide mort. Il lui fit un micro sourire, ce qui était déjà une performance en soi.

"vous êtes seule vous voulez vous joindre à nous ?"

Ben quoi il se montrait poli, le fait que c'était une fille n'avait rien à voir avec cela, il avait bien invité deux homos à prendre un verre. Mon dieu quant il y pensait... Ils auraient pu se faire des idées. Après tout il ne leur connaissait aucun compagnons ou compagnes. Non là il exagérait, après tout était-ce lui qui était vraiment homophobe ou bien une des énièmes idées que sont père lui avait mis en tête... Ca vaudrait vraiment le coup de s'attarder sur la question.

Avant que la jeune fille ait pu répondre, un jeune homme, celui de la chanson, trés bien chanté au demeurant, et une jeune fille s'approchèrent de leur table. Le jeune homme ne broncha pas mais la fille les salua avec enthousiasme. Ca semblait dans son caractère, elle paraissait joyeuse de nature. Il se leva et à son tour salua le couple en se penchant en avant.

"Bonjour je m'appelle Hashimoto Hatsuharu, je suis aussi heureux de vous connaitre. J'étais justement en train de proposer à votre soeur de se joindre à nous..." dit-il en se tournant vers Shikkan. Comme s'il demandait l'autorisation du grand frère avant. En fait c'était le cas. Il avait était élevé comme cela.

Puis Haru, se rappelant qu'il travaillait, regarda sa montre avec élégance.

"Même s'il me reste peu de temps avant de reprendre mon boulot

Ignorant tout de la discorde entre Aedan et Shikkan il proposa au couple de se joindre à eux également.

"Même si je ne profiterais pas longtemps de votre compagnie."

Aedan semblait lui toujours trés discret.

Eiji rongeait son frein.
La dernière remarque de Hatsuharu l'avait enragé, mettant totalement de côté la scène incongrue qui se jouait autour de leur table. L'arrivée de la nana de sa classe qui avait jeté un regard un peu bizarre sur Shimoto et lui, puis la jolie fille du début et son copain qui étaient venus la rejoindre... la curiosité d'Eiji à leur égard avait été rasé par le comportement de l'autre. Et il était sensé toléré ça ? Pendant de longues minutes, le kendoka essaya de se calmer et de se persuader de ne pas agir comme il avait envie de le faire spontanément. Ils étaient dans un lieu public, avec pas mal de monde... pas vraiment le genre d'endroit idéal pour se prendre la tête. Ca voulait dire qu'il devait supporter de voir cet enfoiré dire qu'il courrait en tortillant ?
C'était ridicule et... c'était trop. Il n'avait jamais été subtil ou terriblement doué à repousser les conflits, et ce n'était pas maintenant, alors qu'il n'était pas encore tout à fait sur de lui qu'il allait réussir à le faire.

Avec un petit sourire crispé pour les nouveaux arrivants, Eiji se leva et commença à se glisser hors de la table en essayant de garder un minimum de sang froid, laissant les autres discuter entre eux – une chance qu'ils se connaissent bien – et posa un regard mauvais sur Hashimoto, les lèvres serrées et une expression peu amiable sur le visage. S'il n'était pas doué pour parlementer, se montrer intimidant par contre... ça restait dans ses cordes, même sans l'armure de kendoka.
Une chance que leur table soit dans un coin un peu reculée du bar-karaoké : elle offrit la parfaite occasion de coincer le jeune serveur qui s'était relevé contre le mur, le bras sur la gorge, dans une bonne démonstration des mauvaises habitudes de Eiji.

" Ok, viens me voir sur le terrain d'athlé, on verra qui se tortille."

L'avant-bras serré sans douceur et le ton rogue promettait bien autre chose qu'une saine course entre membres d'un même club. S'il avait su que l'autre garçon avait lui aussi envie de lui en coller une, il ne se serait pas autant retenu mais... il fallait croire qu'il finissait par apprendre ce qu'était la réserve, même si certains n'auraient pas été d'accord avec cette définition.
Avec un dernier regard noir pour lui, Eiji recula d'un coup et commença à marcher en direction de la sortie, s'interrompant juste pour saluer les autres présents, essayant d'offrir un sourire d'excuse alors qu'il devait se retenir pour ne pas serrer les dents. De toute façon, après le spectacle qu'il venait d'offrir, difficile de faire illusion.

" Désolé, je veux pas gacher votre soirée. Amusez-vous bien."

Sur un dernier signe de tête, ignorant ostensiblement son colocataire, Eiji commença à traverser la salle en esquivant les personnes ivres ou les couples trop agités qui se levaient pour chanter en agitant le micro au risque d'éborgner ce qui se passait trop prêt. Pour une petite soirée de détente... il avait surement décroché le pompom.

[HRP : vous pouvez encore retenir Eiji ou l'attraper à la sortie si vous voulez, sinon, considérez que je ne suis plus dans le topic :3 ]

Le seul être civilisé à table n'était autre que Hashimoto-kun. Courtois, discret, aimable. Des qualités qu'il appréciait et surtout, c'était ainsi que lui et sa soeur avait été élevé. Le frère prend les décisions pour la soeur. Et ce garçon attendait l'accord de Shikkan. C'était excellent. Shikkan n'avait pas très envie de mettre sa soeur dans les bras du premier venu, mais quand il se trouvait que cette personne respectait le code japonais, pourquoi dire non ? Alors il eut bref signe de tête vers Hashimoto-kun pour signifier son approbation. Certes, il ne souriait pas, mais c'était dans sa nature à la base. Sakura, elle, était aux anges. A priori, elle avait flashé sur Hashimoto elle aussi. Etait ce ces lunettes ? Son air premier de la classe ? Il était vrai que le garçon présentait bien. Mais cela s'arrêtait là pour Shikkan. C'était l'ennui quand on était homo. On ne pouvait renier sa vraie nature. Et on ne pouvait s'empêcher de regarder les autres garçons en se demandant si ... Est ce qu'il me plaît ? C'est comme un garçon qui rencontre pour la première fois une fille. Cela ne veut pas dire qu'ils vont sortir ensemble. Peut être resteront ils de très bons amis. Mais toujours, il y a cette question d'attirance. Shikkan ne pouvait nier que l'un des trois garçons l'intriguaient. Mais de là à lui faire cracher un jour le morceau, autant se pendre !

Mais la suite fut plus inattendu. Voilà que l'un des garçons dont il en connaissait toujours pas le nom s'en prenait ouvertement à Hashimoto-kun. Mauvais pour lui. D'une part car Shikkan avait un peu compris le sujet de conversation avant et qu'il savait qu'il était une tapette et ensuite, devant sa soeur, il n'aimait vraiment pas ce genre d'attitude ! Hashimoto-kun était le seul gars normal de la table, il était hors de question que l'on s'en prenne à lui ! Shikkan se déplaça donc devant sa soeur, Sakura à ses côtés. Il ne pensait pas du tout à protéger Sakura, par contre sa soeur se retrouvait un peu derrière lui. C'était suffisant. Le visage de Shikkan était encore plus fermé que d'habitude si cela pouvait être possible. Il laissa pourtant les deux hommes régler leurs comptes. Il interviendrait si cela dégénérerait, mais pas avant. D'ailleurs l'inconnu quitta la table avec des mots d'excuses. Oui, il avait raison de s'excuser. Son attitude était impardonnable et lui, il n'irait pas le chercher. depuis quand Shikkan irait chercher une tantouze ?

Sa soeur bien élevé eut le bon réflexe. Il n'avait pas vu ses joues s'empourpraient. Il l'aurait vu qu'il aurait sans doute cru qu'elle ne pinçait pour l'un des garçons et non pas, que dans ses visions, elle voyait ses deux hommes s'enlaçaient ... Il prit le poignet de Sakura et il fouilla dans sa poche pour lui donner des billets.

"C'est moi qui paye. Pour le reste de la table."

Cela incluait les filles, Hashimoto-kun, et aussi surprenant que cela puisse paraître, il invitait donc aussi Aedan. Il laisserait les filles choisirent pour eux tous. Il posa sa main sur l'épaule de Hashimoto-kun et il exerça une petite pression pour qu'il le regarde dans les yeux.

"N'essaye pas de respirer fort, prends ton temps. Cela va faire un peu mal au début, mais si tu restes calme, la douleur disparaîtra plus vite. C'est le genre de gars qui aime bien intimidé car il sait se battre. Si j'étais toi, je l'ignorerais, il n'en vaut pas la peine. Tu es à Gingko alors ?"

Il en profita pour présenter une chaise pour qu'Hashimoto reste avec eux. Le garçon en pouvait pas s'en douter, mais Shikkan n'avait jamais autant parlé ! Il en profita pour s'asseoir à son tour juste à côté d'Aedan. L'empêchant ainsi de pouvoir s'enfuir vu qu'il avait le mur juste à côté ! Oui, sa proie resterait à côté de lui. Il n'allait sûrement pas s'enfuir ce petite vaurien. Il était loin d'en avoir finit avec lui. D'ailleurs, Shikkan se retourna lentement vers le petit "châton" et il lui fit un grand sourire. Second exploit !

"Et toi ? Gingko aussi ? Mhum je ne me souviens pas de ton nom ... Tu peux le redire ?"

Brave petite souris qui se retrouvait entre les griffes de deux homophobes. Son seul espoir ? Eiji peut être ... Peut être ...

Tout à ses mondanités Hashimoto ne vit pas l'attaque arrivée, il se retrouva coincé entre le mur et Eiji. Le bras du garçon l'étouffait un peu mais il ne se déconcentra pas pour autant. Il s'apprêtait à lui envoyer un coup de genoux bien senti dans les parties quand celui-ci le lâcha aussi vite qu'il lui avait sauté dessus. Puis s'éloigna. Bon vent ! Une tapette de moins !

"C'est quand tu veux !" cria t-il à son dos. Et qu'on ne lui dise pas que sa stratégie de bagarre ressemblait plutôt à celle d'une fille il ne l'aurait pas toléré. D'ailleurs coincé comme il l'était il n'y avait pas beaucoup d'options, bon il aurait pu envisager une petite prise dont il avait le secret mais rien ne valait un bon coup dans les valseuses pour déstabiliser l'ennemi.

Il se reprit aussitôt comme si de rien n'était, ignorant le regard désapprobateur de son père et celui curieux des quelques personnes qui les entouraient. S'il s'était si vite remis c'est parce qu'il ne savait pas ce qui passait par la tête de Yume, il n'aurait pas eut besoin d'un bras sur sa trachée pour s'étouffer sinon. Il serait tombé raide mort. Pas à un seul moment lui n'avait eut de pensées déplacées, ce qui était une chance pour son esprit. Il n'aurait pu tolérer un désir anormal, surtout pour ce sauvage !

Finalement malgré cette petite algarade, Shikkan sembla accepter sont invitation, apparemment il ne le rendait pas responsable de la scène, d'ailleurs il regardait le dos d'Eiji avec encore plus de rancune que lui ce qui est peu dire. Ensuite il vint lui remonter le morale et lui proposer une chaise que Haru accepta avec plaisir, il avait beau essayer de ne rien laisser paraitre il avait tout de même un peu de mal à reprendre son souffle.

"T'as raison c'est un violent, les folles ne sont plus ce qu'elles étaient" tenta t-il de plaisanter.

"J'espère que mon patron n'a rien vu" Mais étant donné le regard meurtrier que ce dernier lui lançait il n'y avait aucune chance pour qu'il ait raté la scène. Bon après tout il n'y avait rien d'autre à faire autant être fataliste.

"Oui je vais à Ginko, toi aussi tu vas à ginko ? Il me semble t'avoir déjà aperçu mais je n'en suis pas très sûr."

Il avait une assez bonne mémoire visuelle quand il prenait la peine de regarder autour de lui ce qui n'arrivait pas souvent.

"Je suis en 2-A. Au fait merci pour le verre,."

Ils s'installèrent donc tous autour de la table pendant que les filles avaient pour mission d'aller commander. Evidement il ne remarqua pas que Shikkan se plaçait stratégiquement de façon à coincé Aedan, s'il l'avait su il aurait trouvé ça amusant. Enfin tant qu'il se contentait de lui faire un peu peur. Contrairement aux apparences il n'était pas pour la violence. Il trouvait que se bagarrer en dehors d'un tatamis manquait de prestige.

"Tu chantes bien, on a l'impression que tu as fais ça toute ta vie..." Il arrêta là son commentaire, tout net lorsqu'il entendit ce con d'Aedan rappelait kimihiro et l'inciter à plus de violence. Mais il n'était pas au bout de ses peines, il se raccrocha des deux mains à sa chaise quand il entendit le garçon bizarre proposer aux homos de faire un streap et sur leur table encore !

"Mais t'es con ou quoi ?"

A part ça que pouvait-il faire d'autre que subir ? D'une part ce n'était pas un bagarreur, de l'autre il ne pouvait pas agresser des clients sous l'œil de son père et de son patron. Mais que penserait son père d'une telle scène ? A n'en pas douter il allait se faire sonner les cloches pour ses fréquentations malsaines. Ce que la vie pouvait être mal faite !